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descriptionEntre généraux.  EmptyEntre généraux.

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27 février 1763

L'aube était brumeuse quand Alauwyr tira doucement sur les rênes de l'hongre qu'il montait. L'animal renâcla à l'arrêt imposé, levant sa tête pour souffler son dépit, libérant un petit nuage quand son souffle expiré entra en contact avec l'air frais du matin naissant. Son cavalier plissait les yeux, tendant de discerner à travers la brume les contours géographiques, qui servaient de frontières entre Cordont et l'Empire Sélénien. Très au fait de ce qui avait été décrété pour Cordont, il tenait à respecter les termes du traité, en restant à bonne distance. Même s'il pouvait prétendre à ne pas agir en tant que Général, il restait et demeurait un homme armée au service de Sélénia. Et vu qui il était, nul doute que même ce détail suffirait à provoquer un drame s'il venait à poser un seul pied au-delà de la frontière.

Un peu plus loin derrière lui, on distinguait avec peine des silhouettes fantomatiques, comme des esprits en peine perdus dans un autre monde, dans un autre lieu... Mais heureusement, ce n'était pas cela ; pour autant que cela aurait pu être possible. Alauwyr n'était pas venu seul. Il était venu avec une toute petite troupe de soldats chevronnés pour venir aux devants des réfugiés qui viendraient à quitter Cordont pour trouver refuge au sein de Sélénia. Mais avec eux, il y avait eu quelques volontaires à l'esprit scientifiques, qui répondaient à un appel de volontaires. Indirectement, l'Almaréen se demandait si derrière la venue de certains de ces volontaires, un ou deux n'étaient pas venus via un autre voie d'appel, au vue de ce qui avait été abordé lors d'une grande discussion en huis-clos avec Nolan, juste après sa nomination. Quelques mois étaient passés et il avait eu fort à faire de son côté, assumant les nombreuses tâches qui incombait à sa fonction.

Une chose lui manquait un peu : l'étrange cervidé qu'il avait trouvé. Quelque chose s'était créée quand il avait posé sa main sur lui... Quelque chose qu'il peinait encore à s'expliquer.

*Sans doute que je me ramollis de trop....*

Quoi de plus étonnant après tout ce qu'il avait pu vivre et affronter. Et pourtant, il demeurait -et il l'espérait malgré tout- un combattant, un guerrier. Autrefois, quand il avait débarqué avec les forces Almaréennes, il s'était imaginé finir dans une mort glorieuse... Et maintenant, il se retrouvait à la tête des troupes séléniennes, avec une fille adoptive et une mentalité plus.... Il ne trouvait pas le mot, mais il avait changé, grandement changé. Il le savait et cela ne lui plaisait guère, lui donnait cette impression de ramollissement. Mais l'heure n'était pas à s'apitoyer sur le changement personnel. L'heure était à la rencontre avec son homologue délimarien.

Après la convocation impériale, Alauwyr n'avait pas perdu de temps pour écrire une missive au Général Elusis. C'était histoire d'ouvrir déjà un ''échange'', pour prévenir d'abord de la venue de ses troupes, uniquement pour prendre en charge les réfugiés proche de Cordont, où qui avaient demeuré en Cordont et qui avait désiré rejoindre les terres séléniennes. Ce sera un peu plus tard qu'il abordera l'affaire avec les Ekkinopyres, abordant son désir de le rencontrer en personne... et que de mieux que l'approche du moment où des têtes érudites seront autorisés à pénétrer au sein des Terres de Cordont. Alauwyr espérait de cette rencontre que les deux Généraux arriveront à solutionner le cas de ces plantes monstrueuses.

descriptionEntre généraux.  EmptyRe: Entre généraux.

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La missive lui était parvenue quelques jours plus tôt, des mains d’un de ses soldats stationnés à la frontière des terres cordontaises. Elle datait de bien avant, mais les nombreux déplacements qui lui incombaient depuis qu’il avait à gérer la sécurité de La Chue en sus de l’Océanique avaient rendu l’accès à cette lettre quasiment impossible par des voies normales. Ce fut donc ensevelie sous une pile importante de rapports et de dossiers en tout genre que cette pauvre enveloppe se mit à prendre la poussière. Le sceau sélénien logé en son cachet de cire n’avait pas incité Sigvald à y jeter un coup d’œil plus attentif et si ça n’avait été sous l’insistance agacée du Conseiller Avente, sûrement ne l’aurait-il pas ouverte avant de nombreux autres jours… et aurait-il probablement causé de nouvelles tensions diplomatiques en posant un lapin à son expéditeur. Pas que cela l’angoissa particulièrement puisqu’il ne s’estimait pas devoir quoi que ce soit à ce dernier, toutefois il n’en aurait pas entendu la fin et l’Intendante aurait très probablement été éclaboussée dans l’affaire.

Les quelques lignes couchées dans la missive l’appelaient à rejoindre la frontière qui séparait les terres de Cordont avec l’Empire et ce, autant pour récupérer les artisans et ouvriers séléniens volontaires à la reconstruction de la cité, que pour y rencontrer le Général Iskuvar tout récemment nommé à ce poste. Le nom lui sonnait quelques cloches et il s’était renseigné auprès de ses hommes, finissant par dénicher parmi les almaréens certains qui le connaissaient de réputation. Savoir que l’Empire avait mis un mercenaire dans l’une des fonctions les plus délicates et importantes lui hérissa le poil, lui qui méprisait et détestait cordialement ces chiens sans maîtres sur le champs de bataille. Toutefois, l’Empereur semblait avoir réussi à lui mettre une laisse, quelque chose qu’il demandait à voir de ses propres yeux. Sans répondre à la missive, n’ayant de toute façon pas le temps de le faire sans avoir recours à la magie, Sigvald se contenta de prendre une quinzaine d’hommes depuis sa Garde Loup personnelle ainsi qu’une centaine de cavaliers avant de rejoindre le point de rendez-vous.

L’aube était brumeuse et la route commerciale de terre battue scintillait de givre dans ses gravillons et ornières. Le délimitation de la frontière avait été renforcée par Délimar via un barrage en travers de cette même route alors que deux tours de guets flanquaient les bas-côtés alors qu’un petit campement se dressait à une dizaine de mètre, à l’abri d’un sous bois clairsemé. Depuis la signature du traité, quelques mois auparavant, tout passage entre les deux territoires était scrupuleusement surveillé, surtout en ce qui concernait les charriots de biens en provenance de l’Empire. Jusqu’à aujourd’hui, aucun sélénien n’avait le droit de franchir la frontière et toutes les marchandises étaient reléguées à des habitants de l’Alliance. Une restriction qui allait bientôt se lever. En effet, à la date du 28 février et selon les accords du Traité, l’Empire allait pouvoir « librement » envoyer ses bénévoles à Cordont pour aider plus activement encore à la reconstruction de la cité et de ses alentours.

Un geste de confiance que le Général Svenn venait lui-même attester de sa présence. Sa haute et massive silhouette se découpa la première dans la brume alors qu’il chevauchait Amarok, un loup immense à la silhouette aussi nébuleuse que sa fourrure constellée et ses yeux semblables à deux étoiles blanches ardentes. Il portait une armure complète de cuir ainsi qu’une lourde cape à l’épais col de fourrure. A son épaule était son arc composite « ??? » et à ses hanches battaient deux épées longues qui, pour lui et sa taille, paraissaient normales. Progressivement, les autres cavaliers émergèrent du brouillard en une escorte aussi massive qu’intimidante ainsi juchée sur des chevaux de guerre glacernois aux lourds harnachements. Derrière encore se déploya une cavalerie plus légère composée de lanciers, d’archers et de guerriers en tout genre tout aussi lourdement armés. Ils s’arrêtèrent à hauteur du camps de garde, mais d’aucun ne descendit de selle et si tous fixaient les soldats séléniens avec impassibilité, aucun ne semblait volontaire à baisser sa méfiance.

« - Général Iskuvar. Je suis le Général Svenn et je m’approche sans intentions belliqueuses. »

La voix se Sigvald résonna, presque aussitôt engloutie par l’épais brouillard qui les entourait. D’une pression des cuisses, il incita sa monture à avancer seule, ce que l’immense loup éthéré fit d’une démarche majestueuse, en foulées souples et élastiques comme si son cavalier ne lui pesait rien. La barre qui sectionnait la route fut levée à son approche et il continua d’avancer jusqu’à se tenir à quelques mètres de son interlocuteur. Ses yeux, aussi pâles que le ciel de Glacern, scrutèrent avec sévérité et neutralité l’homme qui était, en terme de titre, son égal. Il ne comprenait pas pourquoi une minorité d’almaréens s’obstinait à rester dans l’Empire alors que Délimar était devenu le foyer des peuples déracinés. De l’eau avait coulé sous les ponts depuis la première confrontation entre glacernois et adorateurs de Néant. Il s’agissait là, à son sens, d’un véritable gâchis.

« - Je viens officialiser l’ouverture des terres cordontaises, sous tutelle de l’Alliance, à tous les ouvriers et artisans séléniens volontaires à travailler sur les chantiers afférant au gouffre et à la catastrophe. »

Solennel, sa voix profonde aux lourds accents du nord s’éleva avec beaucoup plus de clarté maintenant qu’ils n’étaient plus tant séparés. Détendu au premier regard, un œil plus averti saura remarquer que le Général de Délimar gardait une main nonchalante sur la garde d’une de ses épées et qu’il préservait une posture attentive, si ce n’est prudente.

« - Combien de citoyens avez-vous apporté pour cette première rentrée ? »
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