Les plaines enneigées de Nyn-Tiamat s’étendaient à perte de vue et à l’approche de l’été, les rayons du soleil faisaient briller ce voile hivernal, semblable à de la poussière diamantée. Keetech survolait cette vaste étendue immaculée, à la recherche d’un endroit où elle pourrait se poser sans risquer de faire s’effondrer la glace sous sa masse colossale. La Saurienne connaissait bien cette contrée glacée recouverte de glaciers et y venait souvent lors de ses parties de chasse afin de se repaitre de ces énormes créatures que les bipèdes nommaient les vers des glaces.
Mais aujourd’hui la dragonne de l’orage n’était pas venue sur l’ile des glaces pour se livrer à une partie de chasse, capturer une nouvelle proie ni même pour explorer la forêt de Licorok qu’on disait hantée par une créature monstrueuse appelée licorne. Aujourd’hui, le cœur de Keetech était habité par une préoccupation bien plus importante : la rencontre avec sa petite-fille nommée Shyven.
En effet, Nynsith, la fille de la reine des nuées était tombée enceinte lors d’une union non consentie avec Kaalys le nacré. Tous les deux étaient inconscients de leur acte car des chimères avaient pris possession de leurs corps durant ce moment fatidique. Keetech avait également été possédée par une chimère et son palpitant bouillonnait de colère à ce souvenir ; dès lors, elle connaissait les méfaits d’une possession et savait que la conscience de l’hôte était endormie, faisant de lui un vulgaire réceptacle de chair, une marionnette dont la chimère tirait les ficelles.
Privée de sa volonté et de son libre arbitre, Nynsith s’était retrouvée enceinte de Kaalys sans l’avoir désiré et rejetait sa fille. Bien qu’un tel geste l’attriste au plus haut point, Keetech prenait soin de pas ne pas le juger, comprenant la souffrance de sa fille ainsi que le désarroi du nacré, dont le corps avait été utilisé pour concevoir Shyven. Contrairement à Verith celle-ci n’éprouvait aucune rancœur ou ressentiment à l’encontre de ce dernier, le jugeant victime au même point que Nynsith.
Aussi l’écailleuse était-elle déterminée à l’aider et à le soutenir car Kaalys avait décidé de garder l’œuf et de l’élever seul. Le dragon aux écailles de nacre comptait à ses yeux autant que s’il était son propre enfant et Keetech connaissait les difficultés à éduquer un dragonnet seul, d’autant plus Kaalys n’avait jamais connu ses propres parents.
Elle-même avait vécu l’expérience de devoir élever sa fille seule, après que Verith soit parti sur Ambarhùna et gardait en mémoire les profonds moments de solitude et les doutes qui l’accompagnaient. La fille des tempêtes se remémora l’éclosion de Nynsith et les jeunes années de la dragonne de la faim, élevée en étant privée de l’amour et de l’affection d’un père.
Son cœur se serra à la pensée que sa petite fille Shyven connaîtrait un sort similaire et grandirait élevée par un seul parent, son père Kaalys. En souffrirait-elle ? Keetech espérait qu’elle vivrait cette situation le mieux possible et désirait ardemment la rencontrer afin de pouvoir jouer son rôle de grand-mère auprès d’elle. Bien que consciente que son affection ne remplacerait sans doute jamais l’amour de sa mère Nynsith. Amour que cette dernière refusait catégoriquement à son enfant, préférant l’abandonner aux soins du nacré et se désengager de son éducation. Elle n’avait d’ailleurs pas assisté à l’éclosion de Shyven.
Keetech espérait également pouvoir préserver sa propre fille, qui malgré les apparences souffrait sans doute de cette situation et prodiguer ses conseils avisés à Kaalys. Le pauvre dragon de nacre risquait d’en avoir bien besoin car il était toujours difficile d’éduquer un enfant, à fortiori seul, mais l’écailleuse saurait lui faire partager son expérience et sa sagesse d’ainée.
Quant à Shyven, même si on ne la connaissait pas encore, le cœur aimant et maternel de Keetech l’aimait déjà ! Elle avait hâte de voir à quoi ressemblait cette petite merveille Draconique.
D’ailleurs la petite dragonne ne manquerait pas d’amour de sa part et Quartzécaille lui transmettrait son savoir et l’héritage du continent sauvage, comme à ses deux dragonnets, Ssaadjith et Nephilith. Ceux-ci feraient d’ailleurs excellents compagnons de jeu pour Shyven dès qu’ils seraient un peu plus grands et pourraient quitter leur antre sans crainte du danger. Mais pour l’instant, ils étaient encore trop jeunes et leur mère veillait jalousement sur eux.
La reine des nuées se posa sur le sol dans un endroit où la glace était assez solide pour supporter son poids et ses prunelles d’un bleu givré se dardèrent sur l’océan environnant, contemplant le mouvement ondoyant des vagues de l’océan. Kaalys devait venir à sa rencontre afin de la mener jusqu’à l’antre où il dissimulait sa progéniture et la Saurienne ouvrit son esprit, attendant de sentir par télépathie son approche.
Mais aujourd’hui la dragonne de l’orage n’était pas venue sur l’ile des glaces pour se livrer à une partie de chasse, capturer une nouvelle proie ni même pour explorer la forêt de Licorok qu’on disait hantée par une créature monstrueuse appelée licorne. Aujourd’hui, le cœur de Keetech était habité par une préoccupation bien plus importante : la rencontre avec sa petite-fille nommée Shyven.
En effet, Nynsith, la fille de la reine des nuées était tombée enceinte lors d’une union non consentie avec Kaalys le nacré. Tous les deux étaient inconscients de leur acte car des chimères avaient pris possession de leurs corps durant ce moment fatidique. Keetech avait également été possédée par une chimère et son palpitant bouillonnait de colère à ce souvenir ; dès lors, elle connaissait les méfaits d’une possession et savait que la conscience de l’hôte était endormie, faisant de lui un vulgaire réceptacle de chair, une marionnette dont la chimère tirait les ficelles.
Privée de sa volonté et de son libre arbitre, Nynsith s’était retrouvée enceinte de Kaalys sans l’avoir désiré et rejetait sa fille. Bien qu’un tel geste l’attriste au plus haut point, Keetech prenait soin de pas ne pas le juger, comprenant la souffrance de sa fille ainsi que le désarroi du nacré, dont le corps avait été utilisé pour concevoir Shyven. Contrairement à Verith celle-ci n’éprouvait aucune rancœur ou ressentiment à l’encontre de ce dernier, le jugeant victime au même point que Nynsith.
Aussi l’écailleuse était-elle déterminée à l’aider et à le soutenir car Kaalys avait décidé de garder l’œuf et de l’élever seul. Le dragon aux écailles de nacre comptait à ses yeux autant que s’il était son propre enfant et Keetech connaissait les difficultés à éduquer un dragonnet seul, d’autant plus Kaalys n’avait jamais connu ses propres parents.
Elle-même avait vécu l’expérience de devoir élever sa fille seule, après que Verith soit parti sur Ambarhùna et gardait en mémoire les profonds moments de solitude et les doutes qui l’accompagnaient. La fille des tempêtes se remémora l’éclosion de Nynsith et les jeunes années de la dragonne de la faim, élevée en étant privée de l’amour et de l’affection d’un père.
Son cœur se serra à la pensée que sa petite fille Shyven connaîtrait un sort similaire et grandirait élevée par un seul parent, son père Kaalys. En souffrirait-elle ? Keetech espérait qu’elle vivrait cette situation le mieux possible et désirait ardemment la rencontrer afin de pouvoir jouer son rôle de grand-mère auprès d’elle. Bien que consciente que son affection ne remplacerait sans doute jamais l’amour de sa mère Nynsith. Amour que cette dernière refusait catégoriquement à son enfant, préférant l’abandonner aux soins du nacré et se désengager de son éducation. Elle n’avait d’ailleurs pas assisté à l’éclosion de Shyven.
Keetech espérait également pouvoir préserver sa propre fille, qui malgré les apparences souffrait sans doute de cette situation et prodiguer ses conseils avisés à Kaalys. Le pauvre dragon de nacre risquait d’en avoir bien besoin car il était toujours difficile d’éduquer un enfant, à fortiori seul, mais l’écailleuse saurait lui faire partager son expérience et sa sagesse d’ainée.
Quant à Shyven, même si on ne la connaissait pas encore, le cœur aimant et maternel de Keetech l’aimait déjà ! Elle avait hâte de voir à quoi ressemblait cette petite merveille Draconique.
D’ailleurs la petite dragonne ne manquerait pas d’amour de sa part et Quartzécaille lui transmettrait son savoir et l’héritage du continent sauvage, comme à ses deux dragonnets, Ssaadjith et Nephilith. Ceux-ci feraient d’ailleurs excellents compagnons de jeu pour Shyven dès qu’ils seraient un peu plus grands et pourraient quitter leur antre sans crainte du danger. Mais pour l’instant, ils étaient encore trop jeunes et leur mère veillait jalousement sur eux.
La reine des nuées se posa sur le sol dans un endroit où la glace était assez solide pour supporter son poids et ses prunelles d’un bleu givré se dardèrent sur l’océan environnant, contemplant le mouvement ondoyant des vagues de l’océan. Kaalys devait venir à sa rencontre afin de la mener jusqu’à l’antre où il dissimulait sa progéniture et la Saurienne ouvrit son esprit, attendant de sentir par télépathie son approche.