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descriptionA la poursuite de la Mort Rouge (PV Irina) EmptyA la poursuite de la Mort Rouge (PV Irina)

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Début Septembre de l'an 7 de l'ère d'Obsidienne

Septembre venait de débuter et la touffeur humide de l’été ne s’était pas encore dissipée, rendant l’atmosphère étouffante. Les épais nuages laissaient présager un violent orage et, à chaque instant, on s’attendait à voir un éclair déchirer le firmament et des trombes d’eau se répandre sur la ville.

A la nuit tombée, la pâle lueur de lune nimbait la cité d’un halo argenté, lui conférant une ambiance à la fois mystérieuse et lugubre. Aldaria la lumineuse, la fière cité aux murailles immaculées semblait métamorphosée…Ce n’était plus la ville aux beaux jardins, au splendide palais et aux luxueuses résidences des nobles et des riches bourgeois. Dès le coucher du soleil ce lieu, qui faisait autrefois la fierté de Korentin Kohan, arborait un tout autre visage, comme si les masques tombaient et révélaient ce qui se dissimulait dans la pénombre des bas-fonds.

Les artères miteuses représentaient le terrain de jeu et le lieu de prédilection d’une faune glauque et bigarrée. Aldaria la blanche n’était pas une ville innocente et pure et possédait aussi ses pauvres, ses déshérités et ses créatures de l'ombre. La nuit la transfigurait et ses quartiers malfamés grouillaient d’une foule de catins, de mendiants, de voleurs et de brigands.

Et quiconque osait s’aventurer dans ses entrailles risquait de finir la gorge tranchée ou noyé dans les eaux sales du fleuve. L’atmosphère de cette fin d’été était électrique, en particulier dans le quartier des plaisirs qui abritait tant de maisons closes, car depuis quelques mois, un mystérieux assassin rôdait en ces lieux. Il ne s’agissait point de l’un de ces vils bandits ou d’un quelconque ivrogne qui s’en prenait régulièrement aux filles de joie, mais d’un être sombre, aussi furtif qu’une ombre et qui n’abandonnait derrière lui qu’une mare écarlate.

Ces crimes abjects lui valurent le surnom de la « Mort Rouge ». Nul ne savait où et quand il frapperait mais tel un loup affamé, ce dernier dévorait ses proies. Ses victimes étaient toutes jeunes et belles, modestes filles du peuple, prostituées, servantes ou bourgeoises. Il se murmurait que les plus ravissantes des nobles pouvaient devenir une cible de choix pour ce criminel qui, tel un esthète, élevait la mort et la hideur du sang au rang d’art macabre. Car cet être sanguinaire ne se contentait pas de tuer ses proies, il les séquestrait et les torturait selon un étrange rituel, mutilant sauvagement leurs corps, avant de les achever. S’agissait-il d’un esprit en proie à la folie ou d'un génie du mal ? Nul ne savait car son identité demeurait inconnue et personne n’était parvenu à mettre fin à sa folie meurtrière. Mais l’unique certitude était que tant que ce monstre vivrait, aucune jeune fille Aldarienne ne connaîtrait la quiétude et la sécurité.

C’est par cette nuit lugubre, à l’atmosphère glauque, que Nolan décida de sortir à l'extérieur, échappant à la surveillance des lames écarlates. Son cœur était gonflé d’inquiétude car quelques heures auparavant, ce dernier avait surpris une conversation entre plusieurs servantes. Une domestique, affectée à son service, et nommée Rosalie s’était rendue en ville pour effectuer une course, mais personne ne l’avait revenue depuis lors…Celle-ci semblait s’être évaporée….

En raison de la présence de ce tueur de femmes à Aldaria, elles éprouvaient une vive angoisse à son sujet. Le petit prince connaissait Rosalie, une frêle jeune fille, à la chevelure aussi blonde que l’été, aux yeux de saphirs et au visage angélique. Celui-ci appréciait sa douceur et son infinie bonté et craignait qu’elle n’ait été enlevée par la Mort Rouge…Hélas, si tel était le cas, le sort de la malheureuse serait bientôt scellé, car ce tueur, assoiffé de sang, n’épargnait jamais ses victimes…

Un frisson d’horreur lui parcourut l’échine à cette idée. Non ! Il ne pouvait pas laisser une telle ignominie se produire et devait partir à son secours.

A la faveur de la nuit, le jeune Kohan se glissa hors de sa chambre, à pas feutrés, abandonnant la sécurité du palais, pour gagner les bas-fonds d’Aldaria. Ce dernier avait pris soin de revêtir des vêtements simples, car ses riches atours attireraient trop l’attention, et enfila par-dessus une longue cape, dont il rabattit la capuche sur sa tête pour dissimuler ses traits. En effet, son visage princier ne passerait certainement pas inaperçu et, si en temps ordinaires, celui-ci appréciait de voir les regards se tourner vers lui ; en ce moment, c’était la dernière chose qu’il souhaitait.

Afin d’enquêter et de trouver le moindre indice sur la Mort Rouge, le jeune Kohan se rendit dans le quartier des plaisirs d’Aldaria, un endroit sombre et très malsain. Les venelles obscures regorgeaient d’une multitude de prostituées, qui fixaient les badauds d’un air aguicheur, et dont les tenues légères dévoilaient des gorges rondes et lactescentes. Leurs visages arboraient un maquillage outrancier et leurs lèvres pulpeuses, aussi rouges que le sang, évoquaient le fruit venimeux de la tentation…

- Hé gamin ! ça t’intéresse de passer la nuit entre mes cuisses ? t’inquiète j’te ferai un prix ! s’écria l’une d’entre-elle à l’attention de Nolan.

Mal-à-l’aise, l'adolescent détourna le regard de ces vénustés provocantes et tenta de se frayer un chemin à travers ce labyrinthe de venelles obscures. Dans les tavernes et les maisons closes alentours, le rire gras d’hommes résonnaient et des éclats de voix parvenaient à ses oreilles. A présent, la ville était devenue le royaume des bandits, des malandrins, des catins et des assassins. Parmi eux, ce dernier ne représentait plus qu’un intrus qui risquait de graves ennuis si son identité venait à être découverte. Après tout détenir l’héritier princier était l’occasion de réclamer une solide rançon.
Pourtant, le jeune garçon était déterminé à retrouver la trace de Rosalie et de la Mort Rouge afin de faire cesser ses sinistres agissements. Mais comment retrouver seul la trace d’une jeune fille et d’un assassin dans les méandres de la cité ? Cela ressemblait à rechercher une aiguille dans une botte de foin…

En proie à cette pensée, le jeune prince continua cependant à avancer à travers l’obscurité du quartier du plaisir, tentant d’éviter de se faire racoler par les ribaudes et bousculer par les ivrognes.

Irina Faust a écrit:

Aldaria. Ville de faste et de lumière. Siège d'un pouvoir qui fut contestateur de celui qui résidait à Gloria. Siège de tant de changement au file du temps et de tant d'inspiration pour les humains.
Et pourtant, Aldaria, comme son aînée, Gloria, possède un domaine qui refuse de simplement se plier aux exigences des grands de ce monde. Un monde à part entière. Un monde avec ses propres règles et ses propres principes d'étiquette. Certains le qualifie de brutale et cruel. Pour moi, ce monde ne fait qu'appliquer les règles les plus élémentaires de la survie. Celles de l'efficacité, du plus malin et du plus apte.

Toutefois, il arrive que certains, parce que notre monde permet un certains nombre de liberté, se pense au dessus des autres et se mette à suivre la voie du sang et du massacre.
Je m'étais déplacée depuis mon domaine des ombres en visite de "courtoisie" chez certains de mes collaborateurs locaux. Loin d'avoir une main mise sur ce qui ce passe en cette citée de lumières et d'illusion, il me fallait parfois me déplacer par moi même pour régler un certains nombres d'affaires et rappeler à mes débiteurs que je les garde à l’œil.
Sauf qu'en arrivant, je n'ai guère tardé à entendre parler d'un individus que les locaux appelle la Mort Rouge. Un être qui s'adonnait au massacre que certains qualifie de gratuit de jeunes femmes d'origine modeste, singeant ensuite l'art en les mettant dans des situations grotesques. Un art que j'eus tôt fait de trouver personnellement vulgaire et malvenu, tandis que j'entendais les descriptifs de l'état dans lequel les corps avaient été retrouvé, lorsqu'ils étaient retrouvé plusieurs jours après leur disparition.

J'avais donc choisit de prolonger mon séjour, car un tel énergumène est en général une mauvaise représentation de notre monde, et je ne pouvais décemment pas le laisser agir plus longtemps. Les assassins passaient pour des tueurs sanguinaires à cause de lui, les voleur, souvent associé, à tord ou à raison, aux kidnapping, et avec eux, toutes les autres professions de l'ombre.
Judhein et Tirius avaient, d'un commun accord, décidés de ce joindre à moi pour cette traque.
Nous sortîmes donc de la taverne ou nous avions prit les chambres le temps de notre séjour. La nuit avait fait revêtir ses habits de lumières à la haute ville, tandis que les bas quartiers rougeoyaient à peine avec ces quelques flambeaux à droite et à gauche. Un choix courant pour ceux qui vivaient dans ces lieux, car cela nous permet bien des choses.

Je me mis a errer dans les ruelles, ma sombre dague dans le replis de l'un de mes manches, prêtes à bondir dans ma mains si je devais en avoir besoin, si la Magie ne pouvait me suffire.
Je me faufilait donc parmi les ombres, guettant celui qui était ma proie de cette nuit, mais également ce qui sortait de l'ordinaire.
Mais ce qui attira finalement mon attention, ce fut une silhouette qui avançait dans les rues en essayant de ce faire discret, dans un monde ou cela ne fait qu'attirer d'avantage l'attention. Et c'est une fille de joie qui attira encore plus l'attention sur lui, tandis qu'il s'éloignait.
Voila bien un comportement des plus étrange. Je décidais donc de le suivre un moment, ne serait ce que pour m'assurait qu'il ne s'agissait pas de ma cible qui s'avèrerait en faite n'être qu'un novice.
De rapide éclair de lumière sur son visage me permirent de voir qu'il s'agissait là d'un jeune homme, à peine à l'orée de l'âge adulte et encore dans l'enfance. Mais porteur de promesse d'une beauté à venir qui saurait, avec le temps, ravir le cœur de plus d'une femme. Il était même possible qu'il fasse rougir certaines, mais cela serait m'avancer bien loin que d'en être certains.
J'avançais donc à son rythme, à une bonne distance pour qu'il ne puisse me voir facilement, mais pas trop loin pour ne pas risquer de le perdre. Et après un moment, je déduisis rapidement qu'il n'était pas celui que je cherchais, mais plutôt qu'il était lui même en quête de quelque chose, si ce n'est quelqu'un.
Une telle silhouette pouvait être des plus appétissant pour nombre de personne. Je décida donc de m'approcher avant qu'il ne soit trop tard et qu'il tombe entre de mauvaise griffe.
Et je vins murmurer par dessus son épaule.[/i]

-Ce n'est pas ainsi que vous passerez inaperçu, Sir. Vous ne faites qu'attirer l'attention sur vous, et il est possible que celle que vous recherchez, si elle se trouve en ces lieux, ne vous échappe.

Je lui adressais un sourire amusé. Ni bienveillante ni hostile.


Je déambulais dans les venelles sombres du quartier des plaisirs, scrutant les visages fardés des catins et des passantes, dans l’espoir de reconnaître celui de Rosalie, et réajustais la capuche de ma cape afin d’éviter le regard des curieux.

L’obscurité nocturne accentuait l’atmosphère glauque et sulfureuse de ce lieu qui, dès le coucher du soleil, s’emplissait d’une population grouillante et peu recommandable. A travers les fenêtres des tavernes et des bordels, filtraient de la lumière et quelques torches rougeâtres éclairaient les rues étroites, plongées dans la semi-pénombre.

Marchant d’un pas rapide, je coudoyais pour me frayer un passage parmi les badauds et les ivrognes, désespérant de retrouver la trace de celle que je recherchais…

Cet endroit abritait tant de tavernes, d’auberges et de bordels que je ne savais pas par où débuter ma quête. Après une longue pérégrination dans ce quartier malfamé, j’éprouvais la désagréable sensation de tourner en rond et le découragement commença à me gagner peu à peu.

Comment retrouver la trace d’une jeune fille lorsqu’on ignorait tout du monde de la nuit, de ses pièges et de ses mystères ?

Mes yeux mordorés tombèrent sur le profil d’une jeune prostituée qui, se sentant observée, tourna la tête dans ma direction et me gratifia d’un clin d’œil et d’un sourire aguicheur. Intimidé et indécis, je n’osais guère m’avancer vers elle afin de la questionner à propos de Rosalie…Du reste, accepterait-elle de me répondre ?

Je m’empressais donc de reprendre ma route, en songeant avec amertume que j’avais eu tort de me lancer dans cette traque à l’assassin, alors les indices dont je disposais étaient bien maigres…

Certes, je n’ignorais pas le goût de la Mort Rouge pour les domestiques et les filles de joie et j’espérais que quelqu’un dans l’une de ces tavernes ou ces bordels possédait l’une ou l’autre information à son sujet. Pour m’encourager, je me répétais intérieurement qu’il ne pouvait guère en être autrement. Du moins, c’était ce que je souhaitais de toute mon âme.

Ce lieu regorgeait de tant de malfrats, de voleurs et de catins, quelqu’un avait forcément vu ou entendu quelque chose…Et saurait renseigner celui prêt à le gratifier de quelques piécettes ou qui se montrerait suffisamment habile ou persuasif.

Soudain, j’entendis une voix féminine résonner derrière moi et je sursautais à l’emploi du mot « sir ». Certes, je me doutais que mon déguisement de fortune ne dissimulerait pas mon identité aux regards les plus perspicaces. Cependant, je ne m’attendais pas à être démasqué ni abordé de la sorte et ma fierté s’en trouva égratignée.

En me retournant, j’aperçus la frêle silhouette d’une adolescente, à la chevelure aussi blanche que la neige et dont les prunelles rubicondes me fixaient avec intensité. Son visage opalescent, aux traits délicats, m’évoqua irrésistiblement celui d’une poupée de porcelaine. A la vue de cette beauté juvénile, à la fois gracile et ténébreuse, un frisson me parcourut l’échine, bien qu’aucune hostilité n’émana d’elle.

Qui était-elle et que désirait-elle ? Sans compter que la mystérieuse inconnue avait deviné que j’étais à la recherche d’une personne disparue…

Je tentais de retrouver une certaine contenance et répondit, en arborant un masque de calme assuré, et un léger sourire :

- Il semblerait que mon plan pour me promener incognito dans le quartier des plaisirs d’Aldaria soit un véritable fiasco. Mais dites-moi, vous n’avez pas les yeux dans vos poches et possédez, je dois bien l’avouer un sens de l’observation très aiguisé. Je suis en effet à la recherche de quelqu’un, d’une jeune fille plus précisément…

Tout d’un coup, je pris conscience que mes paroles pouvaient paraître équivoques et prêter à confusion dans un tel contexte et je m’empressais d’ajouter :

- Mais ne vous méprenez pas ! Je ne suis point à la recherche de galante compagnie ! Je recherche une jeune domestique du palais qui a disparu depuis hier dans des circonstances troubles…

Profitant de l’occasion, je me hasardais à demander :

- D’ailleurs puisque vous paraissez très douée pour remarquer les individus suspects, peut-être l’avez vu vous croisé, elle est jeune, très jolie, blonde aux yeux bleus et portait une robe de soubrette bleue marine, ornée des armoiries du palais…Je doute qu’elle puisse passer inaperçue…Et j’étais venu en ce lieu, espérant récolter quelques indices à son sujet. Pour l’instant ma recherche s’avère infructueuse, mais je pense n’être guère doué dans ce rôle d’enquêteur, tout comme je peine à passer inaperçu….

Puis je contemplais la jeune vampiresse avec une curiosité fascinée, tant son charmant minois paraissait venir d’un autre monde.

- Je crois n’avoir nul besoin de me présenter, mais pourrais-je savoir à qui ai-je l’honneur de parler ?
Irina Faust a écrit:
Le monde des Ombres n'est pas un monde de tendresse. Certains se permettent certaines romance, se la joue grand seigneur et parfois, exagèrent leurs actes, mais il est des choses que ceux qui le fréquente réellement savent qu'il faut cacher.

Le jeune homme se retourna alors que je l'interpellais dans cette nuit tombée et sembla pour le moins peunôt d'avoir ainsi été percé à jour par une parfaite inconnue et aussi rapidement.
Je le regardais des pieds à la tête et hochait doucement de la tête.
Il semblait penser que les gens associeraient sa recherche à la recherche de bonne compagnie. Cela pouvait être vrai pour beaucoup. Mais je fréquentais suffisamment les filles de joies et leurs établissements pour reconnaître ceux qui veulent profiter d'une nuit de pur plaisir avec une fille d'un moment et ceux qui recherchent autre chose.
Ce jeune homme me fit ensuite la description d'une jeune femme et je ne pus m'empêcher de sourire, retenant de justesse un rire fou, tandis qu'il me demandait qui j'étais.
Je pris un instant pour réfléchir à la réponse que j'allais donner à ce jeune impudent.

-Même si vous pensez que les gens vous reconnaissent, il est toujours bon de se présenter avant de leur demander leur nom.
En d'autres circonstances, je me serais offensée de votre manque de civilité. Mais vu l'urgence de votre demande et les rumeurs qui circulent en ce moment, je vais vous accorder une exception.
L'on m'appelle Princesse. Pour en savoir plus, il va vous falloir gagner le droit de l'obtenir. Et cela n'est pas chose aisée. Cela sera votre punition, aussi bien pour votre ignorance que pour votre manque de subtilité.

J'arrêtais un vague regard autour de nous et lui fit signe de me suivre tandis que je me dirigeais vers un établissement un peu plus calme que les autres. Je ne pris même pas le temps de vérifier si il me suivait ou pas. De part son comportement, il était clair que j'étais sa meilleure chance pour retrouver celle qu'il cherchait.

J'entrais dans la taverne et déposait quelques pièces sur le comptoir, devant le tavernier qui nous adressa un regard lourd, mais surtout blasé. Puis il montra de la tête l'escalier.

-Troisième porte à gauche.

Je suivis la consigne et montais à l'étage, ouvrit la porte dite et entrait avant de m'assoir sur le lit qui se trouvait là.
La pièce n'était guère grande. Juste assez pour permettre d'y trouver un lit, une armoire et une chaise en bois grossier.

-Bien. Alors, commençons les choses dans l'ordre.
De part votre description, la personne que vous recherchez n'est pas une habituée de ce genre de lieux. J'en conclus donc que vous soupçonnez qu'elle s'y trouve contre son grès. Je ne demandais pas si j'avais raison ou tord. J'étais sûr d'être dans le vrai. Je posais donc là la base d'une réflexion à venir. Vit-elle habituelle au palais ou en ville? Que faisait-elle la dernière fois que les personnes la connaissant l'on vu? Une course pour le Palais? Ces questions avaient un but simple, mais nécessaire. Elles permettraient d'orienter la recherche à venir et de remonter les dernier faits et gestes de la disparue. Il fallait donc que ce jeune homme se penche là dessus.

-Ensuite. Pour ce qui est de la discrétion, je doute que vous soyez de ces gens qui soient amenés régulièrement à se cacher des autres. Je dirais même que votre vie doit se passer sous le regard de nombreuses personnes. Donc, il n'est pas étonnant que vous soyez aussi maladroit dans ce monde qui vous est tellement étranger. Vous avez apprit des mœurs qui ne sont pas celle de ces rues. Mais, afin de nous faire gagner du temps, je vais vous donner un conseil simple pour progresser ici sans risquer de vous retrouver avec un couteau sous la gorge, la prochaine fois que vous vous promènerez en ce genre de lieux.
N'affichez pas que vous recherchez quelque chose. Donnez l'impression de savoir ou vous allez, mais ne regardez jamais les gens dans les yeux. Ici, c'est soit que vous êtes un pigeon à plumer, soit un inconscient venu chercher la provocation. Et la plus part des grosses têtes en ces lieux n'en ont pas des masses dans le crâne. Cela leur suffiraient à vouloir vous tuer sur place sans plus de raison.

J'avais posé un bras sur la tête de lit et je laissais ma tête reposer dessus, m'allongeant légèrement sur le lit. Il n'était pas de grande qualité, mais il était suffisamment confortable pour pouvoir passer une nuit des plus agréables. Ce qui me surprenait quelque peu, au vu de l'établissement.
Il serait peut être intéressant d'investir un peu dedans, ne serait-ce que pour avoir un endroit sûr lorsque je dois venir en ces lieux.

Je jetais un regard à jeune homme et attendit.
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A travers la pénombre nocturne, au milieu de cette myriade de tristes sires et de catins, surgit une mystérieuse jeune fille, aux yeux aussi rouges que des pierreries flamboyantes, comme envoyée par une quelconque providence.

Qui était-elle ? Je l’ignorais car son visage m’était inconnu et, bien que peu physionomiste, je me serais souvenu de cette beauté si singulière qu’elle paraissait venue d’un autre monde. Mon intuition me disait qu’elle différait des créatures patibulaires qui évoluaient autour de nous, malgré l’aura ténébreuse qui l’entourait.
Son teint de porcelaine et son regard de sang suggérait une origine vampirique. La jeune fille prit ensuite la parole, s’exprimant avec une franche assurance qui contrastait avec ses traits poupins. Ses propos me firent hausser un sourcil étonné et mes lèvres esquissèrent un sourire. Pour surprenants qu’ils étaient, je ne m’en sentis point offusqué et me contentais de répondre :

- En général, je n’ai guère besoin de me présenter, mais vous avez raison, il s’agit d’une preuve élémentaire de politesse. Toutefois, étant donné les circonstances, j’avoue que demeurer incognito ne me dérange pas, au contraire. Parfois, je me prends même à rêver de pouvoir me balader dans la ville, tête nue, sans être reconnu par quiconque.

Puis dardant, mes prunelles dorées dans les rubis de la belle, je poursuivis amusé :
- Ainsi on vous nomme « princesse ». Quelle coïncidence ! figurez-vous, chose incroyable, on ne nomme également Prince. Cela nous fait donc un point commun. Quant à mon impertinence et mon manque de subtilité, que voulez-vous, j’ai été si troublé par l’éclat de vos grands yeux que j’en ai oublié mes bonnes manières. Du reste, prendre le temps de vous connaitre et conserver un certain mystère en ce qui vous concerne peut avoir du bon.

Dès après, la petite femme, guère plus grande qu’une fillette de treize ans, prit la tête des opérations, se dirigeant d’un bon pas, plus digne d’un chef de guerre que d’une gracile demoiselle, en direction d’une taverne.

Certes, vu sous cet angle, je comprenais pourquoi celle-ci était nommée « Princesse », elle en avait les grands airs et les manières. Et bien qu’encore inexpérimenté de la gente féminine et de leurs caprices, en raison de ma jeunesse, je pressentais que cette dernière possédait un tempérament de fer, et que je ne risquais pas d’en croiser de cette espèce tous les jours. Aussi décidais-je de la suivre, n’ayant guère d’autre alternative et estimant que cette rencontre fortuite pouvait m’aider à retrouver la trace de Rosalie.

Cependant, mon esprit aguerri aux intrigues qui régnaient à la cours, et déjà avisé des bassesses de la nature humaine, savait qu’en ce bas monde rien n’était jamais gratuit…
Si chacun avait un prix, quel serait le sien ? Car en dépit de mon jeune âge, je n’étais pas assez naïf pour croire que cette jouvencelle inconnue œuvrait par pure charité…Et si je demeurais ignorant des subtilités des quartiers malfamés, mon instinct me disait que la vilenie et la ruse, étaient communes à tous les êtres, peu importe leur condition sociale, et que la courtisane comme la putain pouvaient en faire l’emploi pour parvenir à leurs fins. Seules leurs méthodes différaient.

Une fois à l’intérieur de la taverne, qui à mes yeux, ressemblait plus à une bauge infecte qu’à un endroit où passer la nuit ; Irina s’adressa au propriétaire des lieux qui nous donna la consigne de monter dans l’une des chambres.
Je suivis la « princesse » jusqu’à une petite pièce, guère plus grande qu’un débarras, qui comportait un mobilier rudimentaire, composé d’un lit, d’une armoire et d’une chaise. Toutefois étant donné la réputation de ce quartier sulfureux, il n’en fallait guère plus pour l’activité à laquelle la plupart des clients de ce cloaque se livraient.
Une fois dans la sécurité de ce lieu, la dame au regard écarlate décida de remettre les choses dans l’ordre et, tel un détective, commença à formuler diverses hypothèses concernant ma recherche :

A ces paroles, je répondis avec un sourire entendu :
- Déductions tout à fait remarquables, En effet, ce n’est pas une habituée de ce genre de lieux, mais j’ai de bonnes raisons de croire qu’elle puisse être retenue contre son gré et que ce quartier puisse comporter quelques indices qui m’aiguilleront dans la bonne direction. Celle que je recherche vit au palais et elle devait effectuer une course, les dernières personnes qui l’ont vu sont les servantes. Et sa disparition remonte à hier au soir. Ce qui est inquiétant étant donné que ce n’est guère dans ses habitudes de trainer dehors et qu’elle devait rentrer avant le coucher du soleil…

Puis je poursuivis tout en gardant le regard rivé sur la fille aux mires pourpres :

- Des gardes et des miliciens sont partis à sa recherche et ont tenté de reconstitué son itinéraire, à la recherche de quelques indices ou de témoins susceptibles de l’avoir vu. Hélas, ceux-ci sont revenus bredouilles et elle semble presque s’être évaporée…Pourtant, mon intuition me dit que ces traces mènent ici et qu’en ce lieu de perdition où tout se monnaye, des langues se délieront et des témoins feront leurs apparitions pour qui sait y mettre le prix ou se montrer suffisamment habile ou persuasif pour soutirer des informations. Sans compter qu’une servante vêtue d’une tenue brodée des insignes du palais et dotée d’une telle beauté ne passe pas inaperçue. Mon avis est que quelqu’un a forcément vu ou entendu quelque chose mais que pour retrouver sa trace, il faudra faire appel à des méthodes « non conventionnelles ». Mais le temps presse et j’ai peur que si nous tardons à la délivrer, nous ne retrouvions que son cadavre…

La remarque suivante de la « princesse » s’avéra également exacte, mais ce n’était guère difficile à deviner. Après tout, je n’étais pas des plus discrets et ma maladresse, qui révélait mon manque d’aisance à évoluer dans le monde de la nuit, ne pouvait guère échapper à l’œil aiguisé d’un bon observateur.

- En effet, j’appartiens à un monde de lumières où il faut se faire voir le plus possible et où la frivolité et le paraître règnent en maître. A l’opposé de cet univers de ténèbres où seule compte la loi du plus fort et où il faut faire profil bas si l’on désire survivre…Je crois que je n’ai guère d’autre choix que de m’y adapter.

Après cela, la jeune fille s’allongea sur le lit, attendant que je prenne une décision quant à la suite des opérations. Je demeurais silencieux, réfléchissant à quelle pourrait être la meilleure option pour retrouver Rosalie, saine et sauve, et alors que je m’apprêtais à prendre la parole ; j’entendis plusieurs coups, frappés faiblement contre la paroi du mur.

Je m’approchais et entendit une voix féminine, parlant si bas qu’elle semblait presque inaudible, et venant de la chambre d’à côté :

- Mademoiselle, Messire, écoutez-moi je vous en prie. Vous courrez tous les deux un très grand danger. Après votre départ, j’ai vu le tavernier se frotter les mains et arborer le sourire qu’il a quand il sent qu’il a flairé une bonne affaire…J’ai une chose importante à vous dire, cet homme est un monstre…Lorsqu’il croit avoir affaire à un client, qui possède un peu d’or dans sa bourse, il lui propose cette chambre pour…que celui-ci puisse faire « sa petite affaire » avec l’une ou l’autre putasse et il profite de la nuit tombée pour se rendre dans la chambre, quand tous deux sont endormis, et les trucident dans leur sommeil afin de voler la bourse d’or du client, dont le corps finira dans le fleuve. Quant à la fille, soit elle subit le même sort, soit il achète son silence avec quelques piécettes. Messire, cette crapule a remarqué que vous fixiez les filles avec attention et pense que vous désirez vous « encanailler » et ou vous dépuceler avec l’une d’entre elles et en vous voyant entrer avec cette gente demoiselle, il vous a donné à dessein cette chambre qu’il nomme « la chambre rouge ». Regardez en face de vous sur le mur, il y a une tête de sanglier empaillé…Ce n’est pas un hasard, il l’a placé là pour pouvoir espionner à travers ses « yeux » les ébats des clients ou vérifier qu’ils sont biens endormis avant de passer à l’action et d’exécuter sa monstrueuse besogne…

Je me tournais vers le mur qui se trouvait face au lit et remarquait, bel et bien, une tête de sanglier empaillé sur le mur.

La jeune fille poursuivit du même ton bas :

- J’ai entendu votre conversation et je sais que vous recherchez une jeune fille disparue…Je voudrais conclure une marché avec vous…je pense pouvoir vous aider dans votre quête car je connais la plupart des prostituées d’Aldaria, elles me font confiance et me parlerons plus facilement qu’à vous et aussi je suis informée de certaines rumeurs qui courent depuis plusieurs mois sur un individu très sombre…
A travers la paroi, je chuchotais d’une voix presque aussi basse que la sienne :
- Nous t’écoutons, que désires-tu en échange de ton aide ?

Après un bref instant de silence, elle répondit :

- Je ne désire pas d’or ni d’argent, je veux juste que vous me débarrassiez de ce monstre qui m’oppresse depuis tant d’années. Mon nom est Marjolaine et je viens d’un village pauvre, situé aux environs d’Aldaria. Rêvant d’une vie meilleure, je suis venue en ville, espérant y trouver un emploi comme servante ou domestique dans une riche demeure et gagner un bon moyen de subsistance. En arrivant, jeune et naïve, j’ai fait la rencontre de cet homme qui m’a proposé de devenir servante dans sa taverne, me faisant miroiter de bons pourboires et le fait d’être logée et nourrie. Bien entendue, j’ai accepté et mal m’en pris car la suite s’est rapidement transformée en cauchemars…A mon arrivée, il m’a conduit jusqu’à une petite chambre qui se trouve au sous-sol, prétextant me montrer l’endroit où j’allais dormir. Et aussitôt, il a fermé la porte à clé et m’a violée…

En racontant ses tragiques aventures, la voix de Marjolaine s’était brisée et des sanglots résonnèrent de l’autre côté du mur ; mais peu à peu, elle retrouva suffisamment de calme pour poursuivre son histoire.

- Mais ce que j’ignorais à ce moment-là c’est que mon calvaire ne faisait que commencer…Dès le lendemain, il vint me voir et me dit que dorénavant je lui appartenais et que je devais coucher avec des clients si celui-ci me l’ordonnait…Je refusais et il se mit à me battre. Puis, il me laissa seule dans cette pièce souterraine, me donnant à peine à manger et à boire, juste assez pour ne pas mourir de faim et de soif, et j’avais beau m’égosiller à crier et à frapper sur les murs jusqu’à en avoir les poings en sang. Nul ne m’entendait du dehors et nul ne pouvait me délivrer de mon sinistre geôlier…Sans oublier qu’il venait régulièrement me violer afin de m’apprendre la soumission et la condition d’esclave qui désormais serait la mienne. Lorsqu’il estima avoir brisé ma volonté, il « m’offrit » à plusieurs de ses clients et me fit travailler pour lui et racoler des hommes dans la rue afin de les attirer dans sa taverne. Ce monstre allât même jusqu’à me rendre complice de ses meurtres en me faisant servir d’appât à des hommes un peu plus fortunés et en les enivrant pour qu’il puisse les assassiner dans leur sommeil. Bien sûr, j’ai déjà tenté de m’enfuir mais il m’a rattrapée et m’a battu si sauvagement que j’en ai eu plusieurs côtes brisées et il m’a dit que la prochaine fois, mon corps finirait dans le fleuve…Depuis lors, j’ai si peur que je n’ose plus tenter quoique ce soit…Vous seuls pouvez m’aider, mais prenez garde l’homme est rusé et il vaut mieux le prendre à son propre jeu…

En entendant le récit de l’infortunée jeune fille, je sentis mon sang bouillonner de rage dans mes veines. Comment pouvait-on faire preuve d’une telle cruauté à l’égard d’une créature sans défense ? Je ressentais le violent désir de m’emparer de mon épée et de descendre occire ce misérable, dont les crimes m’emplissaient de répulsion…Néanmoins, ma raison me soufflait que cela ne serait probablement pas la meilleure attitude à adopter et que l’ignoble personnage avait peut-être des acolytes, prêts à nous égorger si nous agissions à découvert.

M’éloignant du mur, je m’avançais vers la « princesse » toujours allongée sur le lit et lui demandait en lui murmurant à l’oreille:

- Cette sombre histoire me soulève le cœur, mais je suis d’avis que nous ne pouvons pas l’abandonner à son triste sort…Sans oublier qu’elle peut nous être d’une grande utilité de par sa connaissance des bas-fonds d’Aldaria. Je pense également que nous ferions mieux d’utiliser la ruse et de faire croire au tavernier que nous nous sommes endormis après une nuit d’ébats afin de l’attirer dans son piège et de jouir de l’effet de surprise…

Irina Faust a écrit:
J'écoutais attentivement les réponses du Prince, tandis que j'étais allongé sur ce lit. Ses réponses dans la rues m'avait donné une idée sur l'identité de ce jeune homme et son approche du problème me dévoilait désormais une façade de sa personnalité. Il était homme à reconnaitre son ignorance, mais pas à rester sur ces acquis. Un être qui peut gagner ma considération. Mais je m'abstenais de le lui dire. Après tout, je ne suis pas femme à crier sur les toits mon manque de considération pour les civilisations et les gens. Toutefois, je prenais note de ceux qui parvenaient à me faire voir leurs aspect les plus positifs.

Puis des coups légers, portés sur le mur depuis la chambre d'à côté me détourna l'attention. Il ne s'agissait clairement pas des coups contre le mur d'un couple s'adonnant aux plaisirs de la nuit. Au contraire. Il s'agissait là de coups portés pour attirer notre attention. Aussi j'écoutais avec attention. Je laissais le jeune Prince répondre, préférant m'abstenir de faire la moindre remarque pour le moment.
La proposition que nous faisait l'inconnue était alléchante pour ceux qui ne connaissaient pas le monde des ombres. Mais dans ma posture de Princesse de ce monde, je ne pouvais me permettre cette innocence.
Je me plaçais donc dos au mur, afin d'écouter discrètement et accueillit la présence du jeune homme contre moi, afin qu'il puisse écoutait également. Tandis que la dénommée Marjolaine nous expliquait la situation, je caressais doucement mon "client" et le guidait, mais sans toutefois pousser la comédie trop loin et trop vite. Il fallait que nous ayons le temps d'écouter et de réfléchir.
Lorsqu'elle nous décrivit la tête de sanglier, j'y portais mon attention et y sentit en effet une fine trace de magie. Suffisamment léger pour passer inaperçu pour qui ne s'y attendait pas, mais qui passait difficilement une inspection rigoureuse. L'homme avait étudié son projet et semblait prêt à accueillir ses proies comme il le prévoyait.
Je plissais les yeux, feignant le plaisir. Une chose que j'avais apprise à faire depuis bien longtemps. Et lorsque le jeune homme m'eut murmuré sa proposition, je posais un doigt sur ses lèvres, un sourire charmeur sur les miennes et déclarais tout haut:

-Je ne suis pas une fille si facile à avoir, mon tout beau. Vas donc demandé à ce brave tavernier de nous monter une bouteille de son meilleur vin. Et ce doit être lui qui nous l'amène. Je refuse que ce soit une va-nu-pied qui nous l'amène. Nous avons payer pour le service, et je veux le meilleur de ce qu'il peut nous offrir.. Et il va falloir que tu apprennes à me conquérir si tu espère pouvoir atteindre ton but.

Mensonge? Vérité? J'étais suffisamment sûr de moi pour savoir que ce ne serait pas le premier venu qui pourrait déjoué ma comédie. Maintenant, il restait à savoir si le jeune prince saurait répondre à ma réplique comme je l'entendais.

Je le laissais donc partir, lui adressant juste un sourire charmeur en me languissant dans le lit, à l'adresse de l'observateur qui ne manquerait pas de vérifier ou cela en était concernant ses proies.
Je devinais allègrement le temps qu'il faudrait à mon compagnon d'un soir pour descendre, transmettre ma demande et remonter. Je me préparais donc en conséquence, dévoilant juste ce qu'il fallait pour aguicher ma propre "proie" et mais trop pour ne pas tout déballer d'un seul coup.
Je laissais ainsi entendre qu'il faudrait mériter le reste.
La porte s'ouvrit bientôt de nouveau, laissant entrer non pas une, mais deux silhouettes. Ce brave Prince et le tavernier qui n'avait guère trainé à le suivre avec une bouteille et deux verres. Le temps c'est de l'argent, et ce genre d'individus n'est pas homme à le perdre inutilement. Il savait qu'il devait répondre à ma demande sans quoi, nous risquions de partir et donc, qu'il perde l'argent qu'il convoitait.

Je me redressais légèrement et leur adressais un sourire faussement gêné.

-Dites moi, Maître Tenancier! Commençais-je en activant délicatement l'enchantement de ma bague et en me caressant la base du cou, pour la mettre bien en évidence, ainsi que le collier qui m'enserre à chaque instant la base de mon cou, mais surtout pour détourner l'attention. Je le soumettais à ma volonté, avec une voix suave à souhait, afin de le charmer. J'ai ouïe dire que le commerce était bon dans cette ville. Pensez vous qu'une jeune personne comme moi aurait une chance de trouver un endroit ou s'installer et profiter de son commerce?

Je parlais son langage, et cela n'avait qu'un seul but, détourner son attention et affaiblir sa potentiel garde quand à ce que je pouvais entreprendre par la suite. Et je sût que j'avais fait mouche lorsque le malotru se redressa, le regard légèrement vaseux, et m'adressa sourire.

-Je vous le déconseille, ma p'tite. Avec la Mort Rouge qui traine en ville, une créature aussi ravissante que vous serait l'une des première cible de cet individus.
-Ah? Et pouvez vous m'en dire plus sur lui?

J'indiquais le siège au tavernier, en me redressant et en m'appuyant sur ma robe, dévoilant la naissance d'un décolté, montrant une jeune poitrine, encore largement dissimulé sous les tissus, mais suffisamment suggéré pour continuer de détourner l'attention.

-Je ne sais pas grand chose en ce qui le concerne. Je sais juste qu'il a déjà choisit neuf jeune femmes, toute extraction confondu, pour ses "arts" et qu'elles ont été retrouvée dans un état macabre.
Il se murmure même qu'il aurait peut être trouver sa dixième hier soir, étant donné que les gardes du château sont descendu en ville pour poser des questions. Mais ils ne risquent pas de trouver grand choses. Les gardes ne sont pas la bienvenu en ville. Ils profitent de nos taxes pour s'engraisser sur notre dos, comme les nobles, mais en pire.
Et comme les autres, ils la retrouveront après quatre jours d'absence, morte, dans un coin de la ville.

Et oui. Lorsque les gens se sentent en confiance et ne voient pas le piège qui les attend, ils ont tendance à en dire plus qu'il ne le faudrait pour leur bien. Mais c'était le signe que je pouvais faire ce que je voulais de cet homme. Et puisqu'il s'adonnait à des plaisirs que j’interdisais personnellement dans mes établissements à Gloria, il en payerais le prix, ne serait-ce que parce qu'il à voulut faire de moi, l'une des Princes de la Cours des Miracles de Gloria, sa proie.
Il était donc temps que je m'établisse ici aussi.

-Je recherche un établissement à acquérir et le votre me semble parfait. Accepteriez vous de me le céder, Maître Tenancier?
-Bien sûr.

Je me redressais alors et regarda le jeune Prince.

-Ici, nous ne parlons pas pour quelques piécettes. Nous parlons lorsque nous nous pensons en sécurité et que le gain est suffisant pour nous délier la langue.
Je puis vous prendre pour témoin de la transaction entre cet homme et moi?

Lorsque j'eus l'approbation du jeune homme, je me levais et m'approchais du tavernier, le surplombant de ma faible hauteur, passant une mains délicate sur son visage. Mes paroles changèrent alors, prenant non plus le ton du charme, mais le ton du souverain ou, en l’occurrence, de la souveraine.

-Tu as cibler la mauvaise personne, en t'attaquant à la Princesse de la Cours des Miracles. Et cela se paye toujours au prix fort. Tout ce qui était à toi est désormais à moi.

Ce disant, je plaquais une main sur sa bouche et de l'autre, je vint planter ma dague avec une lenteur infinie dans sa bedaine, en remontant lentement jusqu'à atteindre son coeur, que je perçais alors d'un pivotement de mon arme.
Je me reculais lentement, constatant que le sang de ce port avait coulé sur ma robe. Je regardais cela avec un dégoût non dissimulé.

-Un nettoyage de fait. Allez donc chercher cette enfant de la chambre d'à côté. Désormais les filles de cet établissement sont miennes et les choses vont changer. Je pense qu'elles en seront satisfaites.

Par elles, j'entendais les gens de cette ville. Un porc venait de périr et déjà, j'étais prête à fondre sur le suivant, à savoir la Mort Rouge. En cette instant, je le savais, j'étais une prédatrice à tout les niveaux, mon arme encore dans la main.

-Ah! Et apprenez une chose, Sir Kohan. Pour coucher avec moi, il faut bien plus que des flatteries ou tromper l'entourage. Je puis vous apprendre bien des choses, mais l'on ne me touche que rarement. Alors considérez ce que vous avez vu ce soir comme une grande générosité de ma part. Il n'est pas dit que vous revoyez cela de si tôt.


Pendant que Marjolaine contait le sinistre récit de sa captivité, je sentis la vampiresse m’attirer vers elle, afin de guider mes gestes et feindre le plaisir dans le but de tromper l’ignoble tavernier. Durant toute cette mise-en-scène, je ressentis une certaine gêne, mêlée de crainte et mon cœur se mit à battre à tout rompre dans ma poitrine. Me retrouver seul à seul, dans la pénombre de la chambre, en compagnie de cette mystérieuse jeune fille aux yeux de braise mais à la peau de glace me déconcertait. C’était la première fois que je me retrouvais seul avec une femme, dans une situation si troublante, mais pour retrouver Rosalie j’étais prêt à jouer le jeu, dans une certaine limite bien entendu. Je n’avais nullement l’intention d’aller trop loin dans cette mascarade.

Lorsque la princesse estima qu’elle en avait fait assez pour tromper l’aubergiste, elle se tourna vers moi et me dit d’un ton acéré, en déposant un doigt sur mes lèvres, qu’elle n’était guère une fille facile à avoir :

Piqué au vif et rougissant face à cette méprise, je m’entendis répondre avec fougue :

- Mon unique but est de retrouver Rosalie et non point de me livrer à quelque acte de lubricité ! Je ne suis point homme à user de la ruse pour séduire une jeune fille et du reste je n’éprouverais aucun plaisir si celui-ci n’était pas partagé ni n’en retirerait aucune fierté. Croyez-le ou non mais je ne désirais pas aller plus loin que nécessaire pour attirer notre homme dans un guet-apens. Si conquête il doit y avoir, il faut que je sois moi-même conquis au préalable et je n’emploierais jamais des moyens déloyaux ou irrespectueux pour gagner le cœur d’une dame.

Puis je haussais un sourcil incrédule en l’entendant parler de vin :

- Du vin ma chère ? Ne s’agirait-il pas plutôt du sang de cette crapule dont vous désirez vous abreuver ? Car si j’en juge par votre peau glacée, vos yeux de sang et l’aura ténébreuse qui vous entoure, vous n’êtes probablement pas une humaine. Enfin soit, cet homme est un monstre et ce n'est surement pas moi qui désire voir une telle énergumène demeurer en vie. D’ailleurs, si j’avais écouté ma colère, je serais descendu l’occire avant la fin du récit de Marjolaine.

Néanmoins, je descendis quérir l’aubergiste et lorsque j’aperçus son regard fourbe et sa mine chafouine, je sentis un frisson de répulsion me parcourir l’échine. Ce dernier m’adressa un sourire entendu :

- On dirait bien que la demoiselle a passé un bon moment, du moins si j’en crois les gémissements qui parvenaient jusqu’à mes oreilles. Il semblerait que pour sa première fois le jeune messire se soit montré très vigoureux.

J’esquissais un sourire amusé en le fixant droit dans les yeux, songeant que ce gredin ne se doutait de rien. Si seulement celui-ci savait que j’étais aussi vierge en sortant de cette chambre qu’en y entrant.

- Mon amie désire que vous montiez, en apportant votre meilleur vin car elle désire passer une nuit mémorable. Elle n’est pas encore rassasiée des plaisirs de la nuit, mais je vous préviens c’est une femme exigeante et difficile à contenter, un seul homme ne peut lui suffire.

Le tavernier afficha un large sourire, et une lueur lubrique s’alluma dans ses prunelles sombres :

- Dans ce cas, montons là-haut tous les deux afin de la combler comme elle le mérite.

L’homme prit du vin et me suivit jusqu’à la pièce où nous attendais la princesse aux cheveux immaculés. Apparemment ce porc avait mordu à l’hameçon et la perspective d’assouvir ses désirs charnels lui faisait oublier toute prudence.

A notre arrivée, je remarquais que la jeune fille avait dévoilé certains de ses atouts physiques afin d’appâter sa proie. Par pudeur, je détournais mon regard mordoré, évitant de fixer les courbes de son corps. Dès après, celle-ci prit la parole, usant d’un ton enjôleur et de la séduction que lui conférait sa troublante beauté.

J’assistais à la scène, mi- amusé, mi- incrédule, encore un peu ignorant de ces jeux d’adulte en raison de ma jeunesse. Telle une araignée, emprisonnant sa proie dans sa toile, la princesse profita de la faiblesse de l’homme, occupé à lorgner son décolleté pour lui soutirer des informations de la plus haute importance sur cet assassin qu’on nommait la Mort Rouge. Par la même occasion, elle révéla sa véritable identité, elle était la princesse des catins de la cour des miracles. Certaines rumeurs évoquaient cette organisation criminelle basée à Gloria et étaient parvenues jusqu'à mes oreilles. Ainsi cette jouvencelle au visage de porcelaine en faisait partie…

Mon cœur ne fit qu’un bond dans ma poitrine quand j’entendis que la Mort rouge venait de trouver sa dixième proie la veille. Cela ne pouvait être que Rosalie ! Comme je l’avais craint tous les indices menaient à ce sombre tueur…Et il fallait faire vite si on ne désirait pas retrouver les restes de son cadavre, comme toutes les autres victimes !

C’est alors qu’Irina demanda à l’aubergiste s’il acceptait de lui vendre son établissement et elle me prit à témoin de cette douteuse transaction. Visiblement, le bougre pensait faire une bonne affaire et semblait désireux de quitter la cité, peut-être en raison de la menace que représentait l’assassin, ce qui a dire vrai, ne devait pas être très bon pour ses affaires.

Je hochais la tête et répondit :
- J’en suis témoin.

Et une fois le marché conclu, la princesse des catins s’empara d’une dague et avant que l’homme ait pu faire le moindre geste, elle plaqua sa main sur sa bouche et pourfendit son ventre, l’ouvrant jusqu’au cœur.

Le sang gicla, maculant la robe de la demoiselle des ténèbres qui afficha ouvertement son dégout. Moi-même, je sentis la nausée m’envahir en contemplant ce corps éviscéré, baignant dans une mare de sang.

Cependant, je n’éprouvais aucune compassion à son égard, ressentant au contraire un certain soulagement à l’idée que ce porc ne pourrait plus jamais violenter aucune femme.

Tenant toujours sa dague à la main, la princesse aux yeux de feu se tourna vers moi et m’appelant par mon véritable nom, elle me dit que pour coucher avec elle il fallait plus que des tromperies ou des flatteries et qu’il n’était pas dit que je puisse revoir ses charmes de sitôt.

- Ainsi il semblerait que nos identités respectives ne soient plus un secret, dis-je avec un petit sourire. Au moins nous n’aurons plus besoin de jouer une quelconque comédie.

Puis je plongeais mes prunelles d’or dans ses yeux de rubis :

- Et apprenez que pour naisse en moi le désir de coucher avec une femme, il en faut bien plus qu’un beau visage ou des courbes voluptueuses. Il faut une âme capable de me ravir car pour moi, il s’agit de l’union de deux cœurs avant d’être celle de deux corps. Et il n’est pas dit que vous réussissiez à obtenir le mien. Quant à apprendre le jeu de l’amour, je le ferai le moment venu et avec celle que j’aurais choisi car elle aura su me séduire. Je ne suis pas le genre d’homme à juste vouloir assouvir mes désirs charnels et à user de la ruse ou de flatterie et encore moins de la force pour parvenir à mes fins.

En cela, je me sentais terriblement différent du porc étendu sur le sol et qui représentait l’opprobre du genre masculin.

Tout d’un coup, j’aperçus une clé qui pendait à sa ceinture et je me baissais pour m’en emparer avant de me rendre dans le couloir et de l’enfoncer dans la serrure de la chambre d’à-côté. Lorsque la porte s’ouvrit, j’aperçus une jeune fille, à la longue chevelure brune et bouclée et aux yeux gris-vert.

En me voyant approcher, elle me gratifia d’un sourire timide et dit :

- Merci messire, vous m’avez délivré de ce monstre ! Comme il l’a dit des rumeurs courent en ville sur ce tueur, certains disent qu’il enlève ses proies et les retient captives dans une cachette que nul ne connait, un repaire gardé secret. Pourtant, à Aldaria certaines personnes sont très bien informées et pourraient vous aider à récolter des indices afin de retrouver sa trace, mais de grâce soyez prudent il est très dangereux ! Il y a un espion nommé « la fouine » qui est toujours au courant de tout et est les yeux et les oreilles de cette ville. C’est un vampire, j’ignore où on peut le trouver mais je sais qui peut vous renseignez. Il y a dans une maison de passe, une mère maquerelle nommée Sophy la borgne, et c’est une femme très cruelle et manipulatrice, mais si vous savez la persuadée elle vous indiquera comment trouver cet espion. Je peux vous conduire jusqu’à elle, mais en échange je veux que vous m’emmeniez loin d’ici. Si je devais encore me prostituer, je préférerai encore m’ouvrir les veines !

J’acquiesçais d’un hochement de tête :

- C’est d’accord, je t’emmène avec moi et te prendrais à mon service. Ensuite, j’ouvris les portes des autres chambres d’où sortirent des dizaines de jeunes filles et toutes poussèrent des exclamations de joie en voyant le cadavre du tavernier.
Après cela, je proposais à la princesse de suivre Marjolaine afin de récolter des indices dans cette chasse à l’assassin.

Irina Faust a écrit:
Le cadavre se tenait là, inerte et sans vie. A jamais condamné à la mort. Les Esprits eussent-ils existé, il aurait été probable qu'il puisse se réincarner. Mais désormais, je doute fort qu'il puisse revenir un jour.
J'avais laissé le jeune Prince ouvrir les portes des chambres et en faire sortir les jeune femmes. Visiblement, il était soucieux de les prendre avec lui au palais. Mais il fallait l'arrêter avant que lui et ces pauvres filles ne se retrouvent dans une situation embarrassante. Ses actions risquaient fortement d'embarrasser aussi bien la Famille Royale que la Régence et le reste de la noblesse Aldarienne. Et, bien que je trouve cela stupide au possible, nous ne pouvions nous permettre cela.

-Jeune Nolan. Je me dois de vous arrêter dans votre élan. Bien que cela parte d'un bon sentiment, vous ne pouvez les emmener au palais ainsi. Bien que vous les libériez, elles ne sont pas prête pour se plier aux regards des gens de court.
Je ne vous demanderais pas de me faire confiance. De toute façon, cela serait absurde. Mais voila ce que je vous propose. A vous et à ces filles. Je ne pourrais rester éternellement à Aldaria. Or, il faut quelqu'un pour tenir cette auberge. Je compte la confier à ces filles. Tout ce qu'elles auront à faire, c'est de me rendre compte de la situation une fois par moi, et de me faire parvenir les recettes légales dégagées par l'établissement. Auxquelles, bien sûr, ont aura soustrait leurs salaires, plus les frais d'entretiens de la bâtisse. Pour leur sécurité, je m'arrangerais pour que l'un de mes hommes soit posté en permanence ici. Ainsi, personne ne pourra poser la main sur elle sans risquer gros. Et lorsque je dis gros, je pense que je n'ai pas besoin de vous faire un dessin.
Celles qui voudront partir, partiront, avec une indemnité substentielle que je leur donnerais avant mon départ. Celles qui voudront rester, bénéficieront du gîte, du couvert et du salaire, le tout en tout indépendance. Et comme je le disais, elles ne devront que me rendre compte de ce qu'il se passe. Je ne leur imposerais aucune autre règle, en dehors de celles qu'elles choisiront pour leur établissement. Et pour celles qui voudront monter servir au palais, je m'arrangerais pour qu'une matrone viennent les former à la vie de château. Mais il faut que vous compreniez qu'il s'agit d'une vie tout aussi dangereuse que celle des bas fond, avec des dangers bien largement différents de ce à quoi vous êtes habitué ici. Ici, un faux pas vous vaudra des moqueries pendant quelques jours, là haut, cela peut vous couter la vie, dans le pire des cas. Je pense que le jeune homme ici ne pourra le nier. Les nobles peuvent être bien plus cruels que les hommes de la ville.
J'appartiens aux mondes des ombres, mais sachez bien une choses, vous toutes. Je n'ai qu'une parole, et pour moi, ma parole à force de loi. Je vous laisse choisir.

Je portais un nouveau regard sur les traces de sang qui maculaient ma tenue et grinçais des dents.

-Par contre, est ce que l'une d'entre vous aurait une robe de rechange, pour ce soir? Je ne me vois pas me promener ainsi toute la soirée. Ensuite, nous pourrons vous suivre, jeune Marjolaine. Je crois que je vais devoir avoir une petite explication avec cette fouine. Je n'aime pas beaucoup les imbéciles qui piétinent mes plats de bande, ni ceux de mes confrères. Alors, avant que le Princes des Assassins ne décide de venir régler cela par lui même, je vais devoir agir. Et rapidement.

Ces deux derniers mots sonnèrent comme une condamnation à mort, sifflant comme l'épée qui s'abat sur le cou du coupable. Définitif et irrémédiable.
Les imbéciles se trouvent partout, et visiblement, les gredins d'Aldaria n'en étaient pas exempt. Ils avaient laissé faire une menace pour leurs entreprises, qui risquait de rapidement faire capoter bon nombre de projet, si il n'était pas juguler encore plus vite.

Je défis la robe qui m'habillait jusque là, la laissant choir sur le sol, me retrouvant aussitôt en sous vêtements, sans la moindre gêne à l'égard des personnes présentes.
Une jeune fille, d'environ treize quatorze ans m'apporta une de ses tenues, le regard incertains.

-On est vraiment libre? Demanda-t-elle.
-Oui. Si vous restez, vous serez sous ma protection. La protection de l'une des Princesses de la Cours des Miracles de Gloria. Cela ne vous dit peut être rien, pour vous qui vivez à Gloria, cela ne signifie probablement rien, mais sachez que cela signifie que j'ai ce qu'il faut pour protéger ceux et celles qui choisissent de vivre sous ma protection. Déclarais-je la laissant m'habiller.

Une fois vêtue, je m'approchais du Prince et prononçais mes paroles pour sa seule oreille.

-Je suis heureuse de voir que vous n'êtes pas hommes à voler à droite ou à gauche. Cela évitera bien des ennuis au royaume, et des années de bonheur pour celle qui deviendra votre épouse à l'avenir.
Mais ce que je puis vous apprendre peut, en fonction de ce que vous choisissez d'apprendre, soit vous préserver la vie, soit vous aider à combler une femme, sans nécessairement faire un étalage de luxure ni de débauche excessive. Le tout avec un raffinement pouvant faire rougir d'envie bien des dames de la court. Réfléchissez y bien.

Je commençais doucement à descendre l'escalier.

-Venez mon enfant. Montrez nous le chemin jusqu'à cette fouine. On va avoir une petite discussion avec lui.

Lorsque je parviens en bas de l'escalier, je remarquais que Judhein se tenait là. Il me salua de la tête et s'approcha.

-J'ai fait choux blanc, Princesse.
-Nous avons quelque chose ici. on va se rendre chez quelqu'un qui nous en apprendra plus. J'aurais besoin de tes talents pour ça.
-Avec plaisir, Princesse.

Le sourire qu'affichait le vieil assassin ne présageait rien de bon pour celui que l'on passerait à la question.

descriptionA la poursuite de la Mort Rouge (PV Irina) EmptyRe: A la poursuite de la Mort Rouge (PV Irina)

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Lorsque je m’empressais de proposer à Marjolaine et aux autres filles de m’accompagner au palais, la princesse de catins s’interposa et me fit part de son opinion à ce sujet. Certes, celle-ci n’était nullement dénuée d’intérêt mais je crus bon de répondre :

-  Je ne suis point un habitué du monde de la nuit, mais je découvre qu’il y règne des choses abominables et le fait qu’un tel monstre ait pu abuser de jeunes filles et les séquestrer dans cette bauge est un acte inacceptable. Lorsque je serais empereur, je mettrais en place des mesures pour protéger les femmes et tenter d’éviter la traite d’êtres humains. Je compte également faire construire une maison d’accueil où les prostituées qui désirent cesser cette activité pourront trouver soutien et écoute ainsi qu’apprendre un nouveau métier qui leur permettra de vivre décemment. Mais pour l’heure, je vais suivre votre conseil et me contenter d’emmener Rosalie avec moi, je connais une gouvernante du palais qui se fera un plaisir de l’instruire et de l’aider à s’adapter à sa nouvelle vie.

Quant à celles qui feraient le choix de demeurer dans cette taverne, Irina se chargerait de leur protection, tout en leur permettant de regagner leur liberté si elles le désiraient.

Ensuite, la jeune fille aux yeux rouges jeta un regard dégoûté à sa robe maculée de sang et la laissa choir, dévoilant un corps lactescent et des formes voluptueuses, à peine masquées par de légers sous-vêtements.

Intimidé par cette vision d’un corps féminin, si dénudé, je me sentis rougir et détournait les yeux par pudeur et par respect pour elle. Irina s’empressa de revêtir une autre tenue que lui apporta l’une des jeunes filles ; puis elle se tourna vers moi et me fit une proposition pour le moins inattendue :

La demoiselle à la chevelure de neige ne me proposait rien de moins que m’initier à l’art des plaisirs charnels.

- Ma chère, je ne doute pas qu’une telle proposition puisse combler un homme de joie et que vous excelliez dans cette activité, mais pour l’heure, mon esprit est trop accaparé par la recherche de Rosalie pour songer à quoi que ce soit d’autre. Néanmoins, j’y réfléchirais.

Puis, avec galanterie, je pris sa main et lui fit un baisemain avant de descendre les escaliers. A l’extérieur, un sbire nous attendait et à sa mine patibulaire, je compris sans peine qu’il s’agissait d’un assassin. Voilà qui nous serait utile dans notre traque de la Mort Rouge.
Puis Marjolaine nous guida à travers les venelles obscures afin que nous rencontrions l’espion nommé la fouine. Lorsque nous parvînmes devant une vieille masure, elle jeta des regards autour d’elle afin de vérifier que personne ne nous suivaient. Puis, elle nous fit entrer et nous mena jusqu’à une petite pièce, éclairée par la lueur falote de plusieurs bougies.
Une fois à l’intérieur, la jeune fille prit un corbeau messager et lui attacha un petit message à la patte avant de l’envoyer vers son destinateur.

- Voilà, j’ai fait parvenir un message à la fouine, si tout se passe comme prévu, il sera ici dans peu de temps.

Une demi-heure plus tard, une mystérieuse silhouette encapuchonnée et dont les yeux dorés luisaient d’un éclat adamantin, entra par la fenêtre de la pièce après avoir escaladé le mur.

L’espion possédait une furtivité redoutable et semblait se fondre avec l’environnement, probablement grâce à son totem.

La fouine s’approcha de nous et un large sourire s’afficha sur son visage :

- J’ai lu le message et Je peux vous aider à retrouver ce que vous cherchez mais…cela ne sera pas gratuit !

Je poussais un soupir, j’avais beau être ignorant des usages ayant cours dans les quartiers malfamées d’Aldaria, mais une chose qui paraissait immuable, peu importe le lieu où l’on se rende, était le fait que l’argent avait l’immense pouvoir de délier toutes les langues.
Dès lors, je lui lançais ma bourse d’or qu’il saisit au vol, avant de s’incliner révérencieuse devant moi et de répondre en ricanant :

-  Merci mon brave seigneur, vous êtes trop bon. Concernant ce que vous recherchez, la nuit dernière je me trouvais non loin du fleuve, tout d’un coup j’ai aperçu une jeune fille blonde qui semblait apeurée, elle marchait vite et regardait derrière elle, comme si quelqu’un la suivait mais je ne voyais personne. Intrigué, j’ai observé la scène et je l’ai vu disparaitre dans une petite ruelle sombre. Puis un cri à retentit et je me suis rendu dans cette direction à toute vitesse. C’est alors que je l’ai aperçu en train de se débattre et une silhouette vêtue de noire, l’emmener de force à l’intérieur d’un carrosse tiré par des chevaux couleur de ténèbres, qui aussitôt se sont mis au galop. Après plusieurs heures de recherche, j’ai réussi à trouver des indices sur la direction qu’il a empruntée, mais la piste disparait dans la forêt qui entoure Aldaria, à la croisée de plusieurs chemins, là où se trouve un gros rocher en forme de loup. J’imagine que celui qui a enlevé cette jeune fille possède l’une ou l’autre cachette, après tout ce n’est pas les grottes et les cavités souterraines qui manquent dans la région…Peut-être qu’en vous rendant sur place, vous trouverez l’un ou l’autre indice qui vous mettra sur la bonne voie. Je peux vous guider jusqu’à ce lieu mais après il faudra vous débrouiller par vos propres moyens.

Je me tournais ensuite vers Irina et lui chuchotais à l’oreille :

- J’ignore si cet espion est digne de confiance, mais pour l’heure c’est le seul témoignage dont nous disposons et le temps presse, si nous tardons trop à la retrouver, la Mort Rouge risque de tuer Rosalie. Je suis d’avis de le suivre sauf si vous avez d’autres suggestions ?

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Le jeune homme se plaignit du malheur des âmes damnées de sa cité, répondant que lorsqu'il serait empereur, il changerait cela. Au final, il n'était donc qu'un grand rêveur aveugle des réalité de notre monde. Et il ne m'appartenait pas de lever cette illusion. Si il voulait essayait sa proposition, grand bien lui fasse. Mais il s'apercevra bien assé vite qu'elle ne peut tenir sur la durée pour une raison tout ce qu'il y a de plus simple. Le monde ne veut pas changer. Il veut ses miséreux sur qui les grands du monde vont pouvoir cracher à leur convenance et s’enorgueillir de leur fortune.
Il me fit ensuite un baise main, ce qui me surprit. Je n'étais pas femme à m'arrêter aux ronds-de-jambes, parce que cela ne faisait en rien avancer la chose et que je trouvais cela aussi dégradant que possible envers la femme. Puis il me "guida" dans l'escalier tandis que nous descendions pour finalement retrouver Judhein.

La dénommé Marjolaine nous précéda dans les ruelles, cherchant à se faire discrète. Mais elle, autant que notre jeune Prince, ne semblait pas savoir que le fait de jeter des regards partout autour de soit est le meilleur moyens pour se faire remarquer des regards indiscret. Parmi les milles méthodes pour avancer dans les rues malfamées d'une cité, elle choisissait la pire qui soit. Mais je m'abstins, une fois encore de faire un commentaire face à la niaiserie de cette enfant.
L'on finit par arriver à une bâtisse reculée ou l'on entra, pour finalement parvenir dans une sorte de volière ou la jeune femme attrapa un corbeau et lui attacha  un morceau de parchemin sur lequel elle avait noté un rapide message.
Ne faisant nullement confiance aux inconnus de base, je me repliais dans un coin d'ombre, m'abstenant tout juste de lancer un sort d'obscurité pour m'en draper complètement. Mais je demeurais toutefois parfaitement immobile, pour me faire la plus discrète possible. Une ombre parmi les ombres. Puis nous patientions jusqu'à ce qu'une silhouette entre par la fenêtre.
Par la fenêtre? Non mais, c'est quoi cet espion? Une caricature du rôle? Bref.
L'homme nous fit une description de ce qu'il avait vu, non sans que le jeune prince lui est lancé une bourse d'or. Sa réponse, largement moqueuse, manquait toutefois cruellement de réponse quand aux question que nous avions. Mais vu la médiocre qualité de l’individu, je ne voyais nullement l'intérêt de lui en demander plus. Il proposa de nous guider, mais, malheureusement pour lui et heureusement pour nous, je voyais ou ce trouver le lieux qu'il nous avait décrit. Nous n'aurions donc nullement besoin de lui.
Le jeune Nolan se pencha à mon oreille et préconisa la rapidité. Lui aussi ne faisait pas confiance à l'espion, mais il voulait sauver sa demoiselle au plus vite.


-Nous n'avons nul besoin de lui. Je puis nous conduire dans les environs et mes hommes sauront parfaitement retrouver la piste avant même que le jour ne pointe le bout de son museau. Je me redressais et regardais un instant l'espion avant de me tourner vers la jeune Marjolaine. Retournez à la taverne et reposez vous. Voyez avec vos sœurs qui souhaite affronter la vie de servante à la court et qui souhaite vivre en tenant une auberge pour moi ou nul ne portera la main sur vous. Tâchez de prévenir que quelque soit votre décision, nul jugement ne sera porté. Choisissez en votre âme et conscience. Par contre, réfléchissez bien, car il n'y a que peu de retour possible. Je demande toutefois que vous attendiez mon retour pour que je puisse savoir qui part et qui reste. J'ai promis des choses, je les tiendrais.
Maintenant, filez, Marjo.
Quand à vous, Je vois parfaitement ou se trouve le lieux décris. je ne souhaite pas vous ralentir d'avantage dans votre commerce donc mon assistant règlera les détails du dédommagement pour ma part. Car si le Sir ici présent vous a donné la récompense officiel, il faut également que la Cours des Miracles vous récompense pour votre travail et votre participation au maintient de notre réputation à tous.
J'adressais à l'intéressé un sourire froid, mais d'apparence sincère. Mais je savais parfaitement que Judhein avait saisit le message. Il nous retrouverait donc un peu plus tard.

L'on sorti ensuite de l'établissement et je jetais un œil dans la rue, cherchant clairement un détail pouvant échapper aux passants, mais que tout membres des ombres et autres initiés sait trouver. Un garçon des rues, attendant de recevoir une course contre de la menue monnaie. Je ne tardais guère à en trouver un et à lui faire signe d'approcher.


-Transmet à nos frères que la Princesse attend le Coureur à la sortie nord de la ville. Lui dis-je en déposant deux piécettes dans la main. En fonction de ta rapidité, tu pourras soit doubler soit tripler ton bénéfice. Mais tu recevra le reste demain en te présentant à l'Auberge ou réside la jeune Marjolaine. Je lui adressais alors un clin d’œil complice.

Ce genre de course pouvait permettre aux gamins des rues de se faire un joli petit pécule en fonction du gamin et du commanditaire. Certes, tous les commanditaires n'étaient pas nécessairement honnête, mais en général, ils le payaient chèrement par la suite. Et cela se savaient rapidement dans les bas quartiers et dans les autres villes.

Je fis signe au Prince de me suivre et nous nous dirigions vers la direction indiquée, ne nous arrêtant qu'à la Porte Nord de la Cité. Là, nous attendions Judhein qui arriva rapidement avec trois chevaux. D'un hochement de tête, il me confirma que le travail été fait et l'on se mit en selle. je montais alors avec mon assassin.
Presque immédiatement, un jeune homme, à peine la vingtaine approcha. Je reconnu immédiatement mon brave Tirius. Il monta prestement sur sa monture et l'on se mit immédiatement en route.
La nuit avançait doucement tandis que j'orientais le groupe dans l'obscurité de la nuit. L'un des avantages d'être une vampire est que les ténèbres naturelles ne nous handicapent nullement.
L'ont parvint finalement au croisement indiqué. De là partaient pas moins de quatre chemins, de taille variable, allant du petit sentier forestier jusqu'à la route de chariot.


-Messieurs, à partir d'ici, je vous cède volontiers les raines pour trouver notre cible, et qui sait, peut être retrouver la victime avant qu'il ne soit trop tard.

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Je nourrissais de sérieux doutes quant à la fiabilité de cet espion, son allure patibulaire et ses yeux fourbes suscitait en moi une vive répulsion. Cependant, je ne disposais d’aucun autre indice et lorsque l’homme révéla l’enlèvement d’une jeune fille, correspondant en tout point à Rosalie, je me demandais s’il s’agissait d’un témoignage véridique ou d’une fausse piste. Toutefois, je n’avais guère la possibilité d’investiguer davantage car le temps pressait et si nous ne parvenions pas à la délivrer avant l’aube, il était fort probable que nous ne retrouvions que son cadavre.

Je surpris le sourire glacial que lança Irina à son homme de main quand elle évoqua la rétribution de la cour des miracles, et je n’eus aucun mal à deviner ce à quoi cette dernière faisait allusion. Sans doute, faisait-elle partie de ces êtres au cœur de glace, dénué du moindre scrupule pour qui ôter une vie, aussi abjecte soit elle, constituait un acte anodin. En à peine quelques heures, la jeune fille aux yeux rouges en serait déjà à sa deuxième victime. Finalement, celle-ci ne différait guère, ni par la personnalité ni par les méthodes, des tueurs et des assassins qui pullulaient au sein des bas-quartiers de la cité des lumières. Néanmoins, je préférais garder pour moins mes considérations morales, préférant me concentrer sur le sauvetage de ma jeune servante.
A la proposition de la dame des ombres, Marjolaine répondit :

- D’accord, j’accepte de retourner là-bas pour faire la commission et demander à l’une des filles de garder la taverne et de veiller à ce que les filles attendent votre retour. Cependant, je ne compte pas m’attarder dans ce lieu sinistre car il m’évoque trop de souvenirs douloureux et rien que l’idée d’y remettre les pieds me donne la nausée.

- Que comptes tu faire à présent ? demandais-je.

- Je ne sais pas, tout est si flou dans ma tête, mais je suis sûre d’une chose, je préfère encore mourir plutôt que de laisser un homme me toucher. Je veux tout oublier, tirer une croix sur le passé et recommencer une nouvelle vie et peut-être partir dans une ville très loin d’ici, là où personne ne me connait.

- Très bien, dans ce cas, prends ça, lui-dis-je en lui tentant quelques pièces d’or qu’il me restait. Tu es libre d’aller où bon te sembles et si un jour tu désires être engagée au palais, tu seras la bienvenue.

Elle me remercia avant de disparaitre à la hâte, puis je sortis à mon tour. Une fois dehors, la princesse des catins fit appel à un jeune mendiant afin de le charger d’une course. Quelques instants plus tard, son assassin nous rejoignit et dit avoir effectué sa sinistre besogne.

Après cela, nous nous rendîmes au lieu indiqué par l’espion, espérant y trouver des traces du mystérieux ravisseur de jeunes filles. La lumière de l’astre lunaire donnait à ce lieu une atmosphère fantomatique et les contours du rocher en forme de loup se détachaient dans l’obscurité.

Un silence de mort régnait et la forêt alentour semblait déserte ; toutefois, je demeurais aux aguets, tous les sens en éveil, conscient du fait que le danger pouvait rôder n’importe où. J’inspectais les environs, à la recherche d’un quelconque indice, mais hormis quelques traces de carrosse qui s’arrêtaient près d’une rivière, il n’y avait rien de probant.
Mieux valait quadriller la zone et pour ne pas perdre de temps, je décidais de partir seul de mon côté et de remonter la rivière. Bientôt, je parvins devant une cascade et désirant m’abreuver, je m’en approchais. Tout d’un coup, je crus discerner quelque chose derrière le rideau aquatique. Était-ce mon imagination qui me jouait des tours ?

Intrigué et déterminé à en avoir le cœur net, je m’avançais encore et traversais la cascade. De l’autre côté, se trouvait une cavité rocheuse qui ressemblait à une grotte. C’est alors que je remarquais une sorte de galerie souterraine qui s’enfonçait à l’intérieurement de la montagne. Je décidais d’y aller tout en restant sur mes gardes, mais bientôt je fus arrêter par ce qui ressemblait à une sorte de porte, fermée par un verrou d’énergie. Je retournais chercher la princesse des ombres et ses sbires pour leur indiquer ma trouvaille et une fois revenu sur les lieux, j’usais d’un sort pour faire disparaître le verrou qui nous barrait la route.
[Offensif] Passe-partout
Permet de briser un sort Verrou d'énergie à condition d'avoir un niveau suffisamment élevé.

Geste clé : Ouvrir la main en direction du Verrou et la refermer brusquement pour dissiper le sort.


Le verrou d'énergie se brisa et en ouvrant la porte, nous aperçûmes ce qui ressemblait à un long couloir sombre.

- Mieux vaut rester sur nos gardes, je suis certain que ce lieu est truffé de pièges en tout genre et que s'il s'agit de la cachette de la Mort Rouge, celui-ci ne sera pas facile à atteindre.



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L'obscurité de la forêt régnait paisiblement sur les terres, nous couvrant de sa douceur et de sa froideur. Une couverture que bien souvent nous revêtons, mais qui est souvent incomprise par nombre de personnes. Ce petit prince semblait être de ces personnes, bercées depuis son enfance dans les fastes du palais. Je ne pouvais décemment pas l'en blâmer. Nous sommes ce que le monde nous a forger. Lui un futurs souverain, un outil politique devant assurer la survie de sa nation, moi, une agent des bas fonds, Princesse de criminels considérant les choses pour leur valeur et leur utilité. A nos yeux, la vie des gens a pour valeur ce que nous pouvons en tirer. J'avais apporté à deux reprises mon regard et mon évaluation sur deux individus de basse valeurs, dont le danger était réel et ne pouvait être toléré.
L'aubergiste aurait certainement pu s'en sortir sans aucune difficulté. Il avait caché pendant si longtemps son activité, alors un peu plus un peu moins n'aurait pas été un problème pour lui.
Quand à cet espion, si l'on peu l'appeler ainsi, ma foi... Il n'avait au final aucune valeur car il n'avait aucune conscience ni moral. Il fallait donc en débarrasser la ville de sa présence.

Deux choix fait sans aucune difficulté.

Nous avancions finalement dans cette obscurité, trouvant au final seulement des traces de passage d'un carrosse. Étrangement, cela n'avait pour effet que de renforcer une certitude que j'avais depuis le début de cette recherche. Il était fort probable que le coupable soit en réalité un membre de la même court que ce petit Prince qui m'accompagnait ce soir.
Celui ci avait commencé à fouiller dans son coin, préférant rester seul. Je me posais donc là, attendant de voir ou cela pouvait bien nous conduire. Après un moment qui pouvait sembler être une éternité, je vis le jeune Kohan revenir en courant et nous faire signe, silencieusement de nous suivre. Lorsqu'on l'eut rejoint, il nous signala avoir trouver une caverne avec une porte un peu plus loin.
Mes yeux s'agrandirent sous l'effet de l'annonce.


-Je ne peux croire que vous soyez aussi inconscient, Nolan. Avancer ainsi dans ce qui peut être le domaine de notre cible en étant seul... Mais ou aviez vous la tête? Que les Esprits ai pitié de vous et de votre erreur. Espérons simplement qu'il n'y avait pas un sort de détection de présence dans cette grotte. Sans quoi, notre cible est soit prête à nous recevoir, soit partie avec sa prise. Et là, vous auriez gagné le gros lot.

Je ne pouvais croire que le futur souverain d'Aldéria puisse commettre pareil impaire. Je soufflais et l'on se mit en route. Il nous conduisit jusqu'à la grotte et tout en avançant dans le tunnel, l'on vérifia que nulle alarme ne se trouvait là. Finalement, on arriva devant la porte qu'il nous avait décrit et brisa le verrou qui la bloquait.
Je fis alors signe à Judhein et Tirius de passer devant. Je fis ensuite face à ce jeune homme et lui murmura mes paroles.


-Je vous demande ne pas vous mettre en première ligne. Restez à mes côtés et laissez mes hommes faire. En contre partie, je vous promet que cet homme vous sera remit pour être jugé pour ses crimes et exaction. Est ce que cela vous semble correct?

J'attendis sa réponse et l'on se mit ensuite en route, avançant à pas de loup. Et bientôt, une faible lueur apparut au détour d'un couloir sinueux. L'ont s'arrêta alors une nouvelle fois et je lui murmurais encore mes paroles.

-Êtes vous prêt à accepter la réalité du monde? Les pires facettes de votre royaume comme celles de l'être humain en général? Car si ce n'est pas le cas, je vous demande de rester ici et de nous attendre. Car ce que fait la Mort Rouge n'est pas le genre d'acte que ferait un miséreux. Il s'agit là d'avantage d'un travers d'un noble dérangé dans son esprit. Si vous n'êtes pas prêt à voir cela, je peux le comprendre. Et sachez qu'il n'y a aucune honte à cela. Je dirais même que cela serait faire preuve de raison que de refuser que l'on puisse s'adonner à cela. Et dans un sens, il faut être fou pour être prêt à regarder cela, même si c'est pour arrêter celui qui commet cette abomination. Donc, réfléchissez vite. En fonction de votre réponse, j'irais seul avec Judhein ou nous irons ensemble. Mais nous ne bougerons pas avant d'avoir votre réponse. Et une réponse en laquelle je puisse croire. Pas celle d'un jouvenceau souhaitant faire le beau pour sa seule gloire et son prestige. Mais celle d'un futur souverain, sage et éclairé.

Je le regardais droit dans les yeux, attendant sa réponse comme promit. Mais pour la première fois depuis longtemps, ce n'était pas le regard d'un être supérieur sur la vermine à ses pied, mais bien celle d'un être parlant à un égal. Voir, éventuellement, le regard d'un enseignant à son élève.

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La forêt alentour était plongée dans la pénombre et les pâles reflets lunaires qui filtraient à travers la cime des arbres lui conféraient une atmosphère lugubre et menaçante ; le profond silence qui régnait en ces lieux n’était troublé que par le chant de la rivière ou le croassement d’un corbeau. Je m’empressais de rejoindre mes compagnons d’aventure qui visiblement avaient emprunté la direction opposée à la mienne. A cet instant, je béni l’intuition providentielle qui m’avait conduit à me séparer du groupe pour investiguer par mes propres moyens. En effet, la forêt était vaste et la solution la plus avisée consistait à quadriller la zone, à la recherche du moindre indice, d’autant plus que le temps pressait.

En me voyant arriver, et après que j’ai révélé mon heureuse découverte, la princesse crût bon de me sermonner à ce sujet, me reprochant mon imprudence. Je la fixais, effaré, croyant entendre l’une de mes gouvernantes me réprimandant pour avoir commis une maladresse ou l’un ou l’autre manquement à l’étiquette.

Piqué au vif, je répliquais :

- Et heureusement que j’ai eu la présence d’esprit de chercher dans cette direction car vos hommes étaient partis du mauvais côté ! C’est une chance inouïe que j’ai pu trouver l’entrée de cette caverne car celle-ci était fort bien cachée derrière une cascade et seul un esprit particulièrement machiavélique peut avoir songé à une telle cache.

En effet, qui que soit ce mystérieux assassin, ce dernier paraissait fort bien organisé et méticuleux, pensant ses crimes dans les moindres détails et orchestrant ces mises en scènes avec le raffinement d’un esthète démoniaque. A coup sûr, ce n’était pas l’œuvre d’un être dérangé, aux pensées confuses, mais d’un esprit cruel et sadique érigeant le mal en valeur absolue.
Je poursuivis d’un ton plein de fermeté :

- Oui m’aventurer seul dans cette grotte était imprudent, je suis prêt à l’admettre. Mais dans la vie il faut savoir prendre des risques si l’on veut avancer et obtenir des résultats. On ne gagne rien à être trop timoré. Sans compter que si j’étais assez inconscient pour me lancer tête baissée au-devant du danger, pourquoi croyez-vous que j’ai pris la peine de revenir vous chercher au lieu de me précipiter dans le souterrain ? Du reste, quelqu’un d’assez paranoïaque pour dissimuler de la sorte sa cachette doit certainement l’avoir truffé de pièges et de détecteurs en tout genre et aurait décelé notre présence tôt ou tard.  Je pense que nous sommes attendus et que c’est justement si nous restons ici à discourir que ce monstre risque de nous échapper. Donc allons-y !

Je me dépêchais de retourner à la grotte en compagnie de la princesse et de ses sbires. Avant de nous engouffrer davantage dans ce puits de ténèbres, Irina s’approcha de moi et me murmura une proposition à l’oreille. Après l’avoir écouté attentivement afin d’en analyser la pertinence, je répondis :

- Ma chère princesse, vous semblez oublier un petit détail, ni vous ni moi ne connaissons l’identité de ce sinistre assassin ni les ressources dont il dispose. Mais il y a fort à parier qu’il n’est pas seul et dispose de complices  ou que ce lieu soit truffé de nombreux pièges plus périlleux les uns que l’autre. Je crains que vos hommes ne suffisent pas à en venir à bout et que chacun d’entre nous soit forcé de lutter pour défendre sa vie. Je crois également nous devrons batailler très dur car il ne faut jamais vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué ! Pour ma part, je suis prêt à combattre car en m’engageant dans cette traque j’étais conscient du danger. Vos hommes peuvent aller devant mais je compte protéger nos arrières car vous ne l’ignorez peut-être pas mais le danger ne frappe pas toujours là où on s’y attend.

Malgré ma jeunesse, j’étais déjà un épéiste émérite, sachant manier sa lame d’une main de maître et possédant de grandes prédispositions pour la magie. Mes lippes s’étirèrent en un sourire tandis que je plongeais mes prunelles mordorées dans les rubis de la demoiselle :

- Quant à vous princesse, soyez prudente, non point que je craigne que vous soyez incapable de vous défendre, mais il est fort probable que vous risquiez à nouveau de tacher votre robe et il n’est pas certain que dans ce lieu de perdition nous vous en trouvions une de rechange…

Tandis que nous progressions à travers ce dédale tortueux qui semblait mener vers un univers d’obscurité et d’épouvante, nous vîmes une lueur et c’est alors que l’impératrice des ombres se tourna vers moi afin de m’expliquer à quelles atrocités j’allais certainement être confronté et me demanda de prendre une décision, en toute connaissance de cause. En mon for intérieur, je connaissais déjà la réponse et j’étais déterminé à poursuivre ma route, coûte que coûte, non point pour pavoiser tel un jeune coq rêvant de gloire et s’imaginant participer à un jeu de capes et d’épées, mais pour agir comme me le dictait mon cœur et mon honneur :

- Je désire poursuivre cette traque, je ne suis pas venu jusqu’ici pour demeurer en arrière, mais pour aider à délivrer Rosalie. Si vous vous portez à son secours alors qu’il s’agit d’une parfaite inconnue à vos yeux, comment pourrais-je décemment en faire moins ? Je ne suis pas un lâche, soucieux de ne prendre aucun risque et laissant les autres s’acquitter des basses besognes. Un jour d’immenses responsabilités reposeront sur mes épaules et je me dois d’être prêt à les affronter. Croyez-vous que c’est en restant cloîtré derrière les murs de mon palais que je deviendrais assez fort et courageux pour surmonter les inévitables épreuves de l’existence et porter le fardeau du pouvoir ? Si je recule devant les obstacles comment pourrais-je un jour prétendre guider et défendre mon peuple ? Par Dracos, je suis conscient de la noirceur qui sommeille dans les tréfonds de cette grotte et je ne veux pas me détourner de ces ténèbres mais au contraire les combattre. Quant à celui ou ceux responsables de ces actes abjects, croyez-moi ils subiront leur juste châtiment.


Ensuite, nous poursuivîmes notre route à travers le souterrain qui déboucha sur une vaste salle, taillée dans la roche et éclairée par la lumière de torches accrochées aux murs. L’endroit paraissait désert mais  je sentais naître en moi un mauvais pressentiment qui ne fit que s'accroître lorsque je remarquais les monstrueuses fresques ornant les murs et qui représentaient des scènes de torture et de mutilations ainsi que des corps féminins dénudés, le visage déformé par la douleur. Dans un coin de la salle, trônait plusieurs tables ensanglantées, sur lesquelles étaient disposés d’étranges instruments et des chaines d’acier. C’était sans nul doute l’attirail d’un tortionnaire sadique, aimant faire souffrir ses victimes avant leur mise à mort.
Nous étions à peine entrés dans cet antre de l’horreur qu’une grille s’abattit derrière nous, barrant l’entrée du couloir et nous interdisant toute retraite. C’est alors que par une autre entrée nous vîmes arriver plusieurs hommes vêtus d’un uniforme noir, la poitrine ornée d’un étrange signe écarlate et les aboiements de monstrueux chiens de guerre se mirent à retentir.

Je dégainais mon épée, prêt à me défendre contre ses monstres et leurs propriétaires. Je soufflais à mes comparses :

- Voici le comité d’accueil, étant donné leur nombre et la gravité de la situation, chacun d’entre nous va devoir se battre avec ses propres armes pour sauver sa vie et triompher de ses monstres.

J’avais à peine fini ma phrase que déjà l'un des sbires de la Mort Rouges bondit vers moi, prêt à m’embrocher et  je ripostais à cette attaque par un coup  d’épée. Une danse des lames s'engagea et au terme de longues minutes, je fini par avoir le dessus et à désarmer mon adversaire.

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La jeunesse peut être source d'inconscience et conduit nombre de personnes à devenir imprudent, pour ne pas dire présomptueux. Il existe une limite entre vitesse et précipitation. Et malheureusement, le jeune Nolan ne semblait pas la voir ce soir, obnubilé qu'il est de sauver sa belle, ignorant qu'il est des dangers  du royaume de l'ombre.
Ce n'est toutefois pas à moi de lui inculquer cela. Il n'est rien d'autre qu'une occasion pour moi de me débarrasser d'un gêneur, je ne vais donc pas m'embarrasser de le former. Si il survit il aura tous le temps nécessaire pour apprendre. Sinon, tant pis pour lui.

Mais à cette imprudence, il avait une force de conviction fortement établie, lui permettant de s'assurer de ne pas changer facilement de point de vue. Aussi, lorsque je lui demandait si il était prêt à accepter les pires facettes de son royaume, il ne faillit pas un instant et se tint parfaitement droit, prêt à assumer les noirceurs de son royaume.
Toutefois, cette même certitude de ses capacités l'empêche de songer un instant que ceux en face de lui puisse percevoir les choses autrement. Qu'ils ont probablement déjà songé au pire. Il me présenta la possibilité que notre proie ne soit pas seule. Que d'autres soient prêt à se battre pour protéger l'auteur de ces crimes. Le jeune Prince pense-t-il vraiment que je ne m'y attend pas? Que pour nous, la vie est un doux paradis? Il semble avoir déjà oublié que pour certains, chaque instant est une lutte pour notre survie.
Mais je n'ai pas le temps de lui faire un cours la dessus, car déjà nous nous avançons vers la source de la lumière et bientôt, nous arrivons dans une immense grotte empestant le métal et la chair. Le spectacle était à la hauteur de l'odeur. Chaines, cages et ustensiles divers et variés, pour ne pas dire avariés.
A peine eu-je le temps de faire l'inventaire de ce qui ce trouvait là qu'un bruit métallique retentit derrière nous. Je n'avais nul besoin de me retourner pour savoir de quoi il s'agissait.
Des individus de noir vêtu entrèrent, accompagné par des molosses dressés pour écharper leurs proies. Il semblait que ce soir, ce soit nous les futurs repas désigné pour ces "prédateurs". L'ensemble se précipita sur nous, bondissant sur leurs cibles, parfois à deux contre un.
Pour ma part, un seul se jeta dans ma direction. A son regard, je devinais aisément sa pensée. Il se disait être tombé sur une proie facile. Après tout, une petite fille de quinze ans ne représente pas un réelle danger pour un homme bien battit. Du moins le croyait-il lorsque sa main se posa sur mon épaule et que mes crocs vinrent se planter dans la chaire de son cou, commençant tranquillement à en aspirer le fluide vitale. Les chiens jappaient autour de nous, grognant à notre égard.
J'alimentais alors la bague que je portais à la main, projetant toute ma rage vers les bestioles. Je lâchais ensuite ma proie que j'avais parfaitement vidé de son fluide sanguin, refusant de laisser derrière moi un jeune vampire qui ne m'apporterait absolument rien. Un large sourire carnassier venant caresser mes lèvres alors que je m'avançais vers les clébards.
Repue, les chiens reculant face à la peur que je leur inspirais, je me tournais vers les humains restant. Deux se battaient contre Judhein et un affrontait Tirius. Un dernier finissait par succomber sous les coups du jeune prince. Il n'y avait donc pas à réfléchir d'avantage. Je me précipitais contre l'un des deux affrontant mon assassin, venant lui planter dans les côtes une lame noire qui se gorgea du sang de l'adversaire qui se débattit face à cet assaut inattendu. Il se retrouvait alors face à une petite fille au regard écarlate et au sourire tout aussi carmin, une lame entre ses mains.
Visiblement, il ne s'attendait pas à ce que celle qui semblait la plus inoffensive devienne le pire de ses cauchemars. Et bientôt, je vis son regard devenir hagard, perdu. Puis je me rappelais que j'avais toujours l'enchantement de ma bague actif. Je me redressais alors, m'essuyant le menton avant que le sang de ma proie précédente ne tombe plus, puis je le regardais, tandis que Judhein se débarrassait de son ennemi.
L'on pouvait encore entendre au loin des bruits d'activités. Mais pour le moment, je m'approchais de mon "prisonnier".


-Bien. Maintenant, tu vas nous dire ou se trouve la fille que vous avez enlevé et pourquoi vous l'avez enlevé. Ah! Et tu vas nous dire qui se cache sous l'identité de la Mort Rouge.

Je faisais négligemment promener ma lame aiguisée sur la peau de son cou. Il me suffirait d'un simple geste pour le plonger dans une dernière agonie si je percevais le moindre danger. Mais j'espérais plutôt pouvoir le livrer aux gardes d'Aldaria. Il était temps de pouvoir juger quelqu'un. Et celui ci ferait un excellent témoin. Je n'en doutais aucunement.

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Tandis que nous nous aventurions au cœur des ténèbres, je savais que bientôt je me retrouverais face à face avec la noirceur de mon Royaume. Et j’étais prêt à l’affronter avec toute ma force mentale, en dépit de mon âge. Par ailleurs, nul besoin d’être devin pour deviner qu’un noble ou, du moins, un puissant personnage, se trouvait certainement impliqué dans ces faits sordides. Sans doute, estimait-il que ces boucheries perpétrées sur des jouvencelles demeuraient impunies.   Pourtant peu importe son statut social ou la couleur du sang qui coulait dans ses veines, j’étais déterminé à sauver Rosalie et à octroyer à ce monstre un châtiment bien mérité.

A peine avions nous fait notre entrée dans une salle caverneuse, décorée de fresques horrifiantes et macabres, que notre groupe fut assailli par de tristes sires que je soupçonnais d’être les hommes de main du dangereux criminel. En effet, il eut été étonnant qu’un tueur sanguinaire, bourreau de jeunes femmes, daigne se salir les mains, préférant nous livrer en pâture à ses chiens.

Pendant que je m’occupais de régler son compte à l’un de ses voyous, les assassins de la princesse des ombres se chargèrent du reste. Mon combat ne dura pas trop longtemps avant que je ne parvienne à terrasser mon adversaire et en jeta un regard à mes comparses, je vis ces derniers achever leur sinistre besogne.

La vampiresse aux prunelles rubicondes, quant à elle, s’élança sur l’un des sbires de la Mort Rouge, et lui planta sa dague entre les côtes. L’homme poussa un râle de douleur pendant que la lame acérée se gorgeait de son sang. Toutefois, malgré ce « nettoyage » de l’antre de l’assassin, notre tâche demeurait inachevée et nous devions encore retrouver l’objet de notre traque ainsi que sa malheureuse victime.
Irina se chargea de le menacer à l’aide de son poignard, le promenant négligemment le long de son cou, comme pour lui signifier qu’il serait très simple de l’égorger sur le champ si ce dernier se refusait à coopérer.

Après un bref instant d’hésitation, l’homme de main du criminel se mit à parler d’une voix rauque :

- Je peux vous conduire à l’endroit où est détenu la fille, mais à condition d’avoir la vie sauve ! …J’ignore l’identité de la Mort Rouge ! Je n’ai jamais vu son véritable visage ! Je ne faisais qu’obéir à ses ordres !

Notre captif nous mena ensuite jusqu’à une salle encore plus grande que la précédente, plongée dans une semi-pénombre et nous avançâmes sur ce qui ressemblait à un étrange pont de pierre, surplombant une fosse. En jetant un regard dans le vide, je m’aperçus qu’elle était hérissée de pieux acérés. A la moindre chute, nous étions certains de finir empalés. De l’autre côté du pont, apparaissaient les contours d’une berge.

Tout d’un coup, des torches qui se trouvaient disposées sur les parois caverneuses s’allumèrent violemment, illuminant l’endroit. C’est alors qu’une haute silhouette, vêtue d’une longue tunique noire, recouverte de signes écarlates et le visage recouvert d’un masque horrifiant, apparut sur la berge :

- Alors mon chien, je vois que tu m’as ramené des invités et tu seras récompensé pour ta peine. Disant cela la Mort Rouge lança une boule de feu qui atteignit son malheureux serviteur et dont le corps se transforma en torche vivante avant qu’il ne sombre dans la fosse, répandant une odeur de chair calcinée.

- Mais que de beau monde que voilà ! Le jeune prince Nolan…et aussi la princesse des catins. Voyons que me vaut l’honneur de recevoir d’aussi illustres visiteurs dans ma modeste demeure ?

Le ton du criminel n’était pas dénué d’ironie et de raffinement mais les intonations m’apparurent étrangement androgynes, comme s’il s’agissait d’une voix de femme très grave ou de celle d’un homme très aiguë. De même, une très longue chevelure d’un noir de jais recouvrait son buste et tombait jusqu’à sa taille.

La Mort Rouge actionna un mystérieux mécanisme et un grincement retentit pendant que du plafond descendait une grande croix de métal où était enchaînée Rosalie, entièrement dénudée et évanouie.

- Un seul geste de votre part et cette ravissante demoiselle finira empalé au fond de cette fosse, dit la créature d’un ton sarcastique.
Puis, la Mort Rouge fit apparaître dans un périmètre autour de son corps une sorte de dôme qui ressemblait à une protection magique.

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Voila qui était original. Un soumis à mon plaisir qui signifiait un désir autre que celui de me satisfaire. Cela me laissait un instant surprise.
L'homme disait ignorer l'identité de la Mort Rouge. Une bonne et une mauvaise nouvelle en soit. Surtout si, comme il le disait, celui ci s'amusait à dissimuler son visage. En d'autres circonstances, je me serais débarrassé de lui, afin de ne plus avoir à supporter sa présence, mais le jeune Nolan risquait de me poser un sérieux problème si je commençait à tuer les gens simplement parce que je n'ai pas envie de le voir. Autant, le tavernier mérité son sort, selon tout les critères. Autant, la Fouine s'était fait passé un sérieux savon par mon homme de main. Mais lui n'avait fait que suivre un homme, certes ignoble, mais un homme qui devait le payer suffisamment pour obtenir de quoi se nourrir. Il n'était donc pas temps de m'en débarrasser.
Il nous conduisit donc au travers d'un couloir jusqu'à une salle immense ou un pont de pierre enjambait une fosse dont les tréfonds ne présageait rien de bon pour qui y tomberait.
Je reportait rapidement mon attention sur la plateforme centrale ou des torches se mirent à s'allumer, dévoilant une silhouette encapuchonnée dans une tunique bien sombre.
Je penchais légèrement la tête. Comment pareil individus avait bien pu échapper à ma surveillance? Je l'ignorais et, dans un sens, cela m'agaçait prodigieusement.
L'inconnu ne tarda guère à faire étale de ses pouvoirs pour "récompenser" son serviteur en l'immolant avec une sphère de feu qui eut raison du malandrin.
Intérieurement, je me faisais la remarque qu'il n'était pas bon d'être au service d'un taré. Mais je m'abstenais de la proférer à voix haute. Même si pour le coup, cela aurait pût être intéressant de voir la réaction de cette "Mort Rouge".
D'ailleurs, en parlant de lui, visiblement, il nous reconnu très rapidement, le Prince et moi, à peine surprit qu'il, ou elle, était. Cette voix. Ni masculine, ni féminine, mais à mi chemin entre les deux... Et en plus, teinté d'une ironie non voilée. Il actionna un levier, provoquant la lente descente d'un système retenu jusque là au plafond et sur lequel on pouvait effectivement voir une jeune femme correspondant en tout point à la description de la fameuse Rosalie que recherchais Nolan. Puis l'être s'entoura d'une protection, s'assurant que nous ne pouvions l'atteindre.
Je me portais légèrement vers le Prince, masquant derrière nous mes deux hommes de mains, prêt à bondir à la moindre ouverture, en synergie avec les actes du sauveur au grand cœur qu'était le jeune humain.


-Concentrez vous sur la Mort Rouge. Trouvez un moyens de la neutraliser ou de la tuer. Je me promet de tout faire pour sauver la demoiselle. Murmurais-je à Nolan. Je m'avançais légèrement d'à peine trois pas et haussais le ton pour que la Mort Rouge, ou peu importe comment elle se nomme réellement, puisse m'entendre. Je dois bien reconnaître que, si votre organisation peut laisser songeur, vu la dépense de moyens que vous avez mit dans cette entreprise, votre goût du grandiloquent laisse quelque peu à désirer. Aucun goût de l'esthétique. La moral, n'en parlons même pas.
Vous voulez savoir pourquoi je suis là? Simplement parce que vous représentez une menace pour le milieu. En ce qui concerne le Prince, je dirais juste qu'il a ses raisons que la raison ignore. Et ce n'est pas à moi de l'en dissuader. Disons qu'il m'a offert un sujet de réflexion et "d'amusement" en montrant que tout les nobles ne sont pas des être pourrit auxquels on pense souvent. Maintenant, la véritable question, c'est qu'est ce que vous gagnez à commettre ces massacres insipides et parfaitement stupide. Je doute que se soit pour faire revivre le Tyran Blanc. Vous n'avez pas ce qu'il faut pour cela. Un goût dépravé pour le pouvoir?


Déjà, j'écartais légèrement les mains, comme ci je montrais que je ne portais pas d'arme sur moi, fermant les yeux et laissant la magie en moi se répandre autour et venir dissimuler la jeune femme sous forme de brume. Ne cherchant point à étouffer ma cible, l'effort serait moins intense et me permettrais de la faire doucement léviter, avec son support. Je savais que Judhein me connaissait suffisamment pour savoir ce que j'avais en tête. Il agirait donc pour permettre de libérer la jeune femme, au profit de la moindre situation favorable. Pendant tout ce temps, lorsque mes compagnons passeraient à l'affrontement, je soutiendrais le corps de l'innocente, les libérant du poids de l’inquiétude.

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La réponse de l’homme de main à propos de la Mort Rouge parut moyennement plaire à la dame des ombres ; cependant, celle-ci se montra suffisamment gracieuse et « généreuse » pour le laisser en vie. Cette réaction m’étonna un peu car jusqu’à présent la jeune aux yeux carmin m’avait habituée à moins de clémence.

Mais je chassais rapidement cette pensée de mon esprit et nous suivîmes le sbire à l’intérieur d’une vaste salle caverneuse à l'intérieur de laquelle se trouvait un pont surmontant une fosse hérissée de piques. Diantre, il fallait posséder un esprit bien torturé pour imaginer une telle cache et de tels pièges. Un frisson me parcourut l’échine à l’idée de ce que j’étais sur le point de découvrir et de la noirceur qui régnait en ces lieux. Est-ce que comme Irina le soupçonnait le commanditaire de ces crimes atroces était un noble à l’esprit dérangé ? Toutefois, je ne pouvais pas faillir à mon devoir et je devais me montrer fort pour secourir ma servante et châtié ce misérable.

Alors que nous progressions à l’intérieur de cet antre des ténèbres, nos regards discernèrent la forme d’une étrange silhouette, encapuchonnée et le visage dissimulé derrière un masque. La première chose que fit cet être démoniaque fut d'occire son propre serviteur, comme on écrase un vulgaire insecte. Sa voix aux sonorités androgynes ajoutait à son mystère et à l'aura glauque qu'il dégageait…Par Dracos quelle était la véritable identité de la Mort Rouge ? Et d’abord était-ce un homme ou une femme ? Sans oublier les raisons qui l’avaient poussé à perpétrer de telles atrocités et d’organiser une mise en scène si macabre. Pourtant l’idée de plonger dans les méandres d’une psyché aussi sombre faisait naître en moi un profond sentiment de répulsion.

Pour la princesse des Catins, c’était probablement différent car sa condition de créature de la nuit l’amenait à croiser sans cesse de drôles de spécimens. Quelques secondes après notre apparition, la Mort Rouge activa un mécanisme laissant apparaitre le corps dénudé de Rosalie. Cette dernière semblait juste évanouie, à mon grand soulagement, car depuis le début de cette aventure j’avais craint que nous n’arrivions trop tard…
Mais il ne fallait pas crier victoire trop tôt et vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. La Mort Rouge nous menaça de laisser choir la jeune fille si nous tentions quoique ce soit comme Il ou elle et s’abrita derrière ce qui ressemblait à une protection magique.

Je serais les dents face à une telle vilenie, ne sachant quelle tactique adopter afin de ne pas mettre la captive en danger. C’est alors que la vampiresse me chuchota à l’oreille qu’elle s’occupait de secourir Rosalie pendant que moi et ses hommes tenterions de tuer ou de neutraliser la Mort Rouge.

Puis, elle se mit à parler à cette énergumène afin de détourner son attention, en utilisant un sort de brume par la même occasion. J’espérais que celle-ci savait ce qu’elle faisait, mais je n’avais guère d’autre choix que de lui faire confiance et d’agir de mon côté. Venir à bout de ce monstre ne serait pas une mince affaire et je devais jouer finement ainsi que me coordonner avec ses hommes de main.

Aux paroles de la princesse des filles de joie, la Mort Rouge éclata de rire et répondit d’un ton amusé :

- Allons donc princesse, que vous importe la vie de misérables jeunes filles de basse condition car si je suis une menace c’est bien pour ses dernières. Je ne fais qu’exécuter les lois de la Nature, celles qui veulent que le prédateur dévore sa proie et le fort use des faibles pour son bon plaisir. Ces créatures ne sont là que pour amusement personnel.  Quel besoin aviez-vous de venir fourrer votre nez dans mes affaires et de pénétrer dans ma tanière. Si seulement vous vous étiez mêlé de ce qui vous regarde ! Mais la curiosité est un vilain défaut et vous et vos misérables laquais ne ressortirais pas vivants d’ici ! Leurs corps pourriront ici et quant à vous vous n’aurez même pas l'insigne privilège d’être l’une de mes œuvres d’art !

Puis il ou elle se tourna en direction du jeune et lui d’une voix glaciale :

- Quant à vous jeune freluquet, apprenez qu’il n’arrive jamais rien de bien aux gens qui ont des valeurs et le cœur tendre ! Mais vous payerez cette leçon de votre vie ! De toute façon je n’ai jamais aimé ceux de votre lignée ! Tous des fieffés arrogants et hypocrites !

Dès après, la Mort Rouge sembla prêt à actionner l’un de ses mécanismes pour activer l’un ou l’autre de ses pièges mortels. Je décidais que c’était le moment propice pour agir, je fis le geste clé d’un sort destiné à neutraliser la Mort Rouge avant qu’il ou elle n’ait eu le temps de mettre son plan sinistre à l’exécution.
[[Offensif] Prison de terre
Permet d'enliser un adversaire, la matière sur laquelle il se trouve se transforme en boue ou en argile qui se solidifie très rapidement et forme une gangue très dure. Immobilise plus ou moins fortement selon la zone touchée.

Geste clé : pointer le sol avec l'index et le majeur de la main droite

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La Mort Rouge se pensait toute puissante et certaine de pouvoir prévoir toute les possibilités. Certains avaient en effet une imagination relativement débordante et pouvaient prévoir l'imprévisible. "Elle" ne s'attendait donc pas vraiment à ce que je veuille réellement aider un représentant de l'autorité du royaume. Et c'était là qu'était son erreur. Car "elle" ne pouvait envisager pourquoi j'aiderais le jeune Prince, mais plus encore, pourquoi je le protégerais en le confiant à mes deux meilleurs agents. Judheim comptait parmis les meilleurs Voleurs du continent. Bien peu lui arrivent à la cheville, et ceux qui le peuvent sont au moins aussi doué que lui. Quand au jeune Tyrius... Ma foi, il est doué avec ses mains, mais ce qui lui fait souvent défaut, c'est sa témérité. Hors ce soir, il s'agissait de sauver une vie humaine. Et je savais qu'il saurait mettre ses rêves de côtés pour cela. Car, après tout, même si la demoiselle en détresse était légèrement mieux lotit que lui, elle n'en demeurait pas moins une enfant du peuple. Et le jeune voleur les voyaient comme des frères et soeurs. Que parfois, il faut délester de leur trop pleins d'argent, certes, mais quand même.

La Mort Rouge, ou devrais-je dire énergumène, ne voyait pas les vies qu'"elle" mettait en dangers pour accomplir sa sombre lubie. Tout ce qui comptait pour elle, c'est de satisfaire un perfide désir. Je n'ai pas la prétention d'être une experte en art, mais je savais reconnaître une œuvre d'un maître. Et de ce que j'avais pu "voir" ou entendre des victimes de cet être, cela était loin de correspondre à ce que je qualifie personnellement d’œuvre d'art.
Tiens, en parlant d'oeuvre d'art, voila que cet "artiste" nous annonce que nous ne ferions pas partie de ses oeuvres à venir. Qu'elle nous laisserait pourrir ici, une sorte d'avertissement pour tout ceux qui seraient désireux de commettre la même "erreur" que nous.
Je ne pus m'empêcher de sourire devant l'énormité de la stupidité de l'être qui se tenait là. Il alla même jusqu'à insulter le jeune Nolan. Puis il se tourna vers le levier qui se trouvait à ses côtés. Dès lors, je vie mes deux agents se précipiter, tandis que le Prince laissa la magie s'emparer de lui pour lancer le sort qu'il avait en tête. Oui, mais voila. Même si la magie est très puissante, elle n'est pas nécessairement tout puissante. Le sort du jeune humain emprisonna bien sa cible, mais le mouvement de main du meurtrier, plus la gangue de terre magique provoqua le mouvement nécessaire à l'activer, lâchant sa prise dans un vide abyssal se terminant par de terrible piques, attendant leur proie à venir.

Toutefois le discoure insipide avait laissé suffisamment de temps à ma magie pour tisser un début de filet brumeux pour rattraper la pauvre enfant, non sans devoir accomplir un terrible effort mental pour essayer d'accélérer le processus et la rattraper avant qu'elle ne parvienne au fond du précipice. Je parviens à arrêter le mouvement, non sans que la peau de la jeune femme soit effleurée par les pointes acérées du piège. Avec une lenteur infinie, je remontait le corps inconscient par la seule force de ma volonté, demeurant parfaitement ignorante du combat qui pouvait se dérouler devant moi, ignorant également les dangers qui pouvaient me guetter ou m'atteindre, tandis que je me concentrais. Concentration qui, en une occasion, fut perturbée un court instant, tandis qu'une dague pénétraient dans mes chairs, non loin de mon cœur, me faisant tomber à terre, autant sous le choc que sous la douleur. Mes yeux s'ouvrirent pour constater la présence effective de l'arme plantée dans mon poitrail. Je refermais immédiatement mon regard et ma conscience au reste du monde, me concentrant sur la promesse que j'avais faite au futur souverain. Je repris lentement la maîtrise de mon nuage de brouillard, ramenant lentement la jeune domestique sur un sol moins dangereux, derrière moi, avant de me laisser plonger dans l'inconscience induite par la perte de sang abondante.

Lorsque finalement, je repris conscience, je me tenais à mi chemin entre la posture à deux pieds et la posture à quatre pattes. Mon corps réclamait du sang pour remplacer celui qui avait été perdu dans le processus de réparation et à cause la plaie. Et dans mon inconscience, il avait montré sa nature vampirique au vu de tous. Durant un court moment, j'étais prisonnière de ma propre enveloppe, me rappelant un souvenir remontant aux premiers moments de conscience dont je pouvais me rappeler. Et cet instant provoqua un arrêt de mon corps. Lui aussi se souvenait de la douleur de l'époque. La Soif qui m'avait prit si souvent et que jamais Arcturius ne m'avait laissé étanché tant que je me comportais comme un animal.
je profitais de cet instant pour ré-assoir ma conscience dans son siège et reprendre le contrôle de mon corps qui s'était figé. je posais un regard sur ceux qui m'observais à cet instant. La Soif était encore présente, au fond de mes yeux. Je le savais parfaitement. Mais pour le moment, je contrôlais mon corps. Et il fallait que je les rassure que je ne leur sauterais pas dessus.


-Désolé. Je me maîtrise. Est-elle encore en vie? Le dédain qu'exprimait ma voix laissait entendre que je ne parlais pas de la protégée de Nolan, mais du monstre qui l'avait enlevé pour sa seule "passion". Parce que je ne serais pas contre l'idée de lui prélever du sang pour me sustenter un minimum. Promis, sans en faire un vampire. Mais je pense que cela consistera en un bon paiement pour mon aide. Qu'en pensez vous, Prince?

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Profitant de la diversion causée par Irina, je tentais le tout pour le tout. Du reste, avais-je d’autre choix que de lui faire confiance et de laisser la vie de Rosalie entre ses mains ? Mais je songeais qu’elle m’avait accompagné jusqu’ici et qu’elle représentait mon unique alliée pour neutraliser la Mort Rouge.

Je lançais mon sort afin d’emprisonner cet énergumène, qui dissimulait sa véritable identité derrière un voile de mystère, peut-être en raison de son esprit dérangé. Du moins à en juger d’après ses crimes atroces et l’aspect sinistre et horrifique de son antre. Je ne cherchais pas à comprendre le sens de ses paroles sibyllines ni l’outrecuidance dont il faisait preuve à mon égard, tant cet être abject m’inspirait du mépris et de la répulsion.
Mon sortilège atteignit sa cible et l’emprisonna mais j’étais conscient d’avoir pris un gros risque et, sans surprise, la Mort rouge laissa choir le corps emprisonné de Rosalie. Je priais intérieurement pour que le plan de la princesse des ombres fonctionne et fermais les yeux de crainte de voir ma servante empalée au fond de l’une des fosses.

Fort heureusement, si mon sort était parvenu à emprisonner le sinistre assassin, celui de la vampiresse avait sauvé la jeune fille d’une mort certaine en la retenant avant qu’elle ne s’empale. Hélas, elle n’avait pu lui éviter quelques entailles et des gouttes de sang écarlates parsemaient sa peau de nacre.

C’est alors que je remarquais, horrifié, qu’Irina était blessée et qu’une dague se trouvait figée dans son poitrail. Le sang qu’elle perdait semblait altérer sa maitrise d’elle-même et ses yeux vermeils luisaient de cette lueur fiévreuse qui animait les prédateurs. Cependant, la dame des ombres nous rassura quant à son intention de nous sauter dessus et me demanda si la jeune était toujours en vie.

Je me précipitais vers cette dernière afin de tâter son pouls. Celui-ci était faible mais elle vivait encore. Plusieurs jours de repos suffiraient pour la remettre sur pieds, du moins physiquement, car les séquelles de son enlèvement marqueraient certainement son esprit à jamais.
Irina me demanda si elle pouvait boire un peu de sang pour récupérer quelques forces, mais sans transformer Rosalie en Vampire ; d’autant plus qu’elle estimait qu’il s’agissait d’une juste rétribution pour son aide.

- Allez-y, utilisez son sang pour vous rétablir, mais de grâce soyez prudente car je sais qu’elle n’aimerait pas devenir une enfant de la nuit, sans vouloir vous offenser princesse.

Bien que la Mort Rouge soit emprisonnée par mon sort, il fallait régler certains détails, comme découvrir sa véritable identité et trouver un moyen de transporter cet assassin hors de ce lieu pour qu’il ou elle soit jugé pour ses crimes.

Je décidais d’envoyer les hommes de main de la dame des ombres jusqu’au promontoire rocheux où se trouvait ce monstre, afin qu’ils sécurisent le terrain. Puis lorsqu’Irina eut terminé de s’abreuver du sang de la jeune fille, je lui dis :

- Très bien puisque vous semblez rétabli, allons interroger la Mort Rouge afin de connaitre son véritable visage et les motifs qui l’ont poussé à commettre de telles atrocités, en admettant qu’un esprit aussi dérangé puisse avoir une raison. Après cela nous l’emmènerons hors d'ici pour qu'il soit jugé et condamné.  

Après cela, je me dirigeais en direction de l’endroit où se trouvait le monstre, entouré des deux sbires d’Irina. En me voyant approcher, celui-ci eut une sorte d’étrange rire et je me demandais ce que j’allais apprendre à son sujet, mais je n’avais aucun doute quant au fait que son récit serait sombre et glauque à souhait.

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Visiblement, le jeune prince se mépris sur ma question, se précipitant pour vérifier que sa protégée soit encore encore en vie. Je me rembruni qu'il puisse imaginer que je ne tienne pas ma promesse, mais je m'abstins de faire le moindre commentaire. Le voyant faire, je m'éloignais de la jeune endormie. Pourquoi prélèverais-je le sang d'une innocente?
J'étais passablement agacé par ce barbarisme que l'on m'attribuait ainsi, gratuitement. Je mordis la lèvre, provoquant un léger saignement que j'avalais immédiatement.
Judheim s'approcha de moi, me passant un bras protecteur autour des épaules et vint s'entailler légèrement le bras, faisant couler un léger filet de sang, juste sous mon nez. Je levais les yeux vers lui et lus dans son regard une compassion et une acceptation que je n'avais pas sût lire avant chez lui. C'était là un regard que j'avais pu voir plus d'une fois par le passé, mais jamais réellement à mon égard. Même de la part d'Arcturius. Judheim me voyait comme sa fille et voulait me donner son propre sang.
Il vint appuyer sur ses chaires pour augmenter légèrement le flux sanguin et je dirigeais son bras au dessus de ma bouche sans faire contact avec ma salive. Je ne voulais pas qu'il devienne un enfant de la nuit. Et encore moins de mon fait. Je ne connais que trop bien le prix à payer lorsque l'on perd sa mortalité. Je refusais de l'infliger à quelqu'un d'autre.
Je goûtais donc le sang que m'offrait ainsi mon protecteur, en savourant d'autant plus chaque goûte qui, étrangement, prenaient une saveur particulière. Une saveur à nul autre pareil. Le goût de l'offrande et du don de soit.

Après avoir pris quelques goûtes de ce sang offert, je passais un morceau de tissus sur la plaie et le bandais avec un deuxième.


-Merci mon ami. Lui murmurais-je.

Je hochais de la tête à la proposition du Prince et l'on se dirigea ensuite vers le cocon contenant notre proie de cette nuit. Je laissais Nolan faire retomber le cocon et je lançais dans la foulée des chaînes magique qui vinrent enlacer cette mal nommée Mort Écarlate et l'immobiliser. Je levais ensuite les yeux vers la tête couronnée de notre groupe.


-Après vous, Majesté. L'honneur vous reviens d'identifier cette être que je ne saurais qualifier d'humain.

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J’acquiesçais à la demande de la princesse de s’abreuver du sang de Rosalie afin de reprendre des forces. Après tout, c’était grâce à son intervention que nous avions pu la récupérer saine et sauve.

La dame des ombres lui mordit la lèvre, dans un baiser écarlate, avant de se délecter des gouttelettes sanguines. L’un de ses hommes de main s’approcha d’elle et entailla son avant-bras, faisant couler le précieux liquide. J’observais la scène en songeant que cet assassin faisait preuve d’un dévouement tout paternel envers la vampiresse.

Quel pourrait bien être la nature du lien qui les unissait ? Au début, j’avais cru qu’il n’était qu’un sbire, chargé d’effectuer les basses besognes de la jeune fille aux yeux écarlates, en échange d’espèces sonnantes et trébuchantes. Mais, je m’apercevais qu’il n’en était rien et que leur relation semblait plus complexe que je ne l’avais d’abord supposé.

Une fois abreuvée et ayant repris quelques forces, Irina me suivit jusqu’à l’endroit où la Mort Rouge était emprisonnée. Désormais, était venu le moment de découvrir sa véritable identité et cette tâche m’incombait en raison de mon rôle de futur souverain. Sans compter, que ces meurtres atroces avaient été commis sur mes sujets. Le cœur battant et retenant ma respiration, je m’approchais et ôtais le masque qui dissimulait les traits du sordide meurtrier. Contre toute attente, je n’eus pas affaire à un être d’une laideur repoussante ou dont le visage transpirait la cruauté ; que du contraire, la créature qui nous faisait face, possédait une singulière beauté, étrangement androgyne, et ses traits délicats étaient rehaussés par une longue chevelure d’un noir de jais.

La Mort Rouge ne daigna pas me gratifier d’un regard, mais je vis ses lèvres s’élargirent en un sourire méprisant. Puis il ou elle dit d’un ton rogue :

- Hé bien, j’imagine qu’à présent vous allez me conduire vers le juste châtiment qui est le mien. Mais je n’ai que faire de la mort certaine qui m’attend et je ne regrette pas un seul instant les actes que j’ai commis. A vos yeux, ce sont des crimes atroces mais pour moi c’est de l’Art, de la beauté, l’expression ultime de la Nature.

Je continuais à le fixer, me demandant si j’avais affaire à un fou ou un individu à l’esprit maléfique, mais capable de discernement.

- Qui êtes-vous et pourquoi avez-vous torturé et tué toutes ces jeunes filles pauvres ? demandais-je.

- Pourquoi te répondrais-je jeune freluquet, je n’ai que faire de la royauté de ton sang. Je maudis tous les Kohan et ceux qui ont la moindre goutte de ce sang impur !

Puis, l’énergumène éclata de rire et ses mires grisâtres brillèrent d’un éclat adamantin.

- Mais après tout pourquoi pas, alors puisqu’il en est ainsi ouvrez grand vos oreilles, toi le gamin à demi-hébété, la donzelle écervelée et les subalternes crétins. Mon véritable nom est le marquis Donatien de Sadius.

En entendant ce nom, je blêmis, j’avais entendu parler de cet homme car les archives secrètes du royaume mentionnaient son nom, mais il s’agissait d’un secret bien gardé et l’homme avait disparu depuis des années. En raison de son origine noble, il n’avait pas été exécuté mais était censé passer toute son existence dans une prison secrète et bien gardée.

Je me tournais en direction de la princesse, guettant l’expression de son visage, comme elle l’avait soupçonné le meurtrier était bien un noble et pas un des moindres.

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Le visage qui se dévoila à nous fut un visage que je ne tardais guère à reconnaître. En effet, l'individu avait été l'un de mes créanciers, il fut un temps, lorsque l'Empire des Hommes été encore un seul et unique. Et comme à son habitude, il continuait de cracher son venin sur la royauté. Je n'avais pus retenir un soupir d'agacement. D'entre tous, il avait fallut que nous fassions face à l'être surnommé dans le monde des ombre comme le Marquis Sanglant. Ses crimes étaient nombreux. Et lorsque j'avais pu faire le rapprochement entre le surnom et l'individu, j'avais eu tôt fait de couper les ponts avec lui. Oui, mais voila. L'individu avait été attrapé les autorités et jeté en prison à un moment donné, tandis que son existence avait été effacé des archives officiels. Sauf que moi, j'en gardais le souvenir et les traces dans mes propres archives.
Je connaissais l'homme avant. Mais le temps n'avait pas arrangé sa folie. Bien au contraire. Il était tombé encore plus bas dans sa perversion. Là ou avant il tuait pour pouvoir se baigner dans le sang de ses victimes, désormais, il exposait le fruit de son travail dans un spectacle macabre. Ce qui nous avait conduit, le jeune Prince et moi, jusqu'à lui, en cette sombre soirée.
J'avais secrètement espéré que ce ne soit, au final, qu'un sombre illuminé qui s'adonnait à une pratique pseudo religieuse... Sauf que les Déesses avaient préférée me donner raison. C'était bien un noble qui se vautrait dans une luxure aberrante et odieuse.
Je m'approchais donc de notre prisonnier.


-Donatien, Alphonsius, Francus de Sadius. Ou plus simple Marquis de Sade. Vous étiez un homme de lettre et de savoir et vous voici devenu un parvenu s'adonnant à sa folie la plus abjecte. Vous aviez tout pour devenir un officier de l'Empereur, mais non, vous avez choisit de vous vautrer dans la débauche. Vous vous pensez artiste, mais vous ne faites que provoquer l'ire des authentiques artistes et le mépris le plus total des moins fortunés. Vous avez donc choisit de vous exprimer sur ceux qui ne peuvent se défendre contre vous. Ceux dont on écoute que rarement la voix. Sauf qu'en faisant cela, vous avez attiré l'attention d'une Princesse de la Cours des Miracle. Une Princesse qui veille sur ceux qui sont en dessous d'elle. Et vous avez prit pour dernière cible, une demoiselle au service du palais, voulant rehausser la difficulté de votre "art" en défiant ouvertement la royauté que vous méprisez tant et depuis si longtemps
Là sont vos deux erreurs. Et comme votre cas et tellement pitoyable, je n'ai même pas à cœur d'essayer de vous condamner au noms des Ombres. Je laisserais volontiers la justice officielle s'en charger. Sauf que vos débauches ont également salit nombre de mes filles que j'ai parfois récupéré dans un état lamentable. Une est même morte de vos petit jeux, avant même d'avoir pu finir de faire sa déposition à la garde. J'ignore si vous vous souvenez même d'elle. La jeune Jeanne Testard.
Alors je me dispute l'envie de mettre fin à vos jours de la même manière que vous avez mit fin aux siens, ou de laisser la justice des hommes et des Rois vous en priver. Quel serait donc le plus délicieux des spectacles pour moi? Je ne saurais le dire. Aussi, je pense que je vais m'en tenir à la promesse faite au Prince et lui laisser le droit de vous juger et de vous punir. Pour moi, vous n'êtes plus rien.
Je m'inclinais face à Nolan et me reculait, laissant la place à ces trois hommes de disposer du prisonnier selon le souhait de l'Héritier de la Couronne.

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Tout comme moi, la princesse des ombres avait reconnu l’homme ou plutôt le monstre qui se tenait face à nous. Ce dernier s’était déjà rendu coupable de crimes ignominieux par le passé et de blasphèmes envers la couronne mais en raison de son titre de noblesse ce triste sire avait échappé à la peine capitale. Cependant, celui qu’on surnommait le marquis sanglant était parvenu à fuir la geôle qui le retenait captif et avait récidivé ses assassinats, de manière encore plus atroce que par le passé. Cette créature était l’opprobre du Royaume et l’un des secrets les mieux gardés à la Cour ; son nom synonyme d’infamie avait été radié des archives.

-          Marquis de Sade, ainsi vous avez osé vous enfuir et quitter la prison afin d’échapper à la juste punition qui était la vôtre pour vos crimes ! Il semblerait même que vous n’ayez pas mis ces années d’emprisonnement à contribution pour réfléchir à ce que vous avez fait, que du contraire vous avez recommencé en osant vous en prendre à d’innocentes jeunes filles et en allant même jusqu’à enlever ma propre servante ! Pensiez-vous sincèrement pouvoir agir à votre guise en toute impunité ?
Le marquis sanglot eut un ricanement sardonique et me fixa avant de tourner son regard sadique en direction d’Irina :

-          Cher princesse des catins, je n’aurais jamais cru vous recevoir dans ma modeste caverne, ni même que vous associeriez avec le rejeton de la famille Kohan pour causer ma perte. Quant à la ribaude dont vous parlez, Jeanne Testard son nom m’est vaguement familier mais à mes yeux elle n’était rien de plus qu’un objet d’agrément donc comprenez que je ne me rappelle pas bien d’elle. En revanche, je me rappelle parfaitement de vous et combien vous êtes dure en affaire ! Quel dommage que vous n’ayez pas été plus douce et gentille avec moi car j’aurais pu vous combler et vous faire connaitre des plaisirs charnels mortels. Vous auriez peut-être même pu représenter l’accomplissement de mon Art.

Puis à nouveau l’homme me regarda d’un air qui me glaça :
-          Quant à vous jeune Kohan, sachez que la Royauté n’est rien à mes yeux qu’une source d’entraves à mon bon vouloir et à mes plaisirs. Je m’en suis pris à votre servante pour vous montrer que je n’ai pas peur de vous et que rien ne saurait m’empêcher de satisfaire mes désirs. Vous jugez et êtes moralisateur mais vous n’êtes encore qu’un gamin naïf et innocent, incapable de discernement ! Je suis un être libre et nulles chaines ne saurait me retenir et rien au monde ne saurez me changer, vous n’avez qu’à me tuer car je resterais fidèle à moi-même ! Je hais la Couronne, je conchie l’empereur et le trône d’Aldaria ! Je vous maudis princesse des putains !
Je serrais les dents, même captif et acculé, cet énergumène continuait à nous narguer ouvertement. Je me tournais vers la vampiresse et dit :

-          Cet homme est trop dangereux pour demeurer en vie, si je l’emprisonne il pourrait de nouveau s’échapper et seules les déesses savent ce que celui-ci risquerait de faire….Sans compter qu’après ces crimes atroces la mort seule m’apparait comme une punition trop douce. Par ailleurs, ce dangereux assassin est rayé des archives, officiellement c’est comme s’il n’existait plus ce qui m’empêche de faire un procès public sans laisser éclater le scandale de ses meurtres, ce qui éclabousserait la couronne. Peut-être vaut-il mieux que je le fasse exécuter dans le plus grand secret par l’un des assassins Royal et que nous assistions personnellement à son exécution pour nous assurer qu’il est bien mort. 

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Ce cher Marquis n'était pas homme à se repentir de ses actes. Je ne le savais que trop bien et n'avais que peu d'espoir de le voir agir autrement qu'en se ridiculisant encore d'avantage. Il déclarait ne pas se souvenir d'avantage que ça de la pauvre Jeanne. Et cela, par contre, me fit sortir de mes gonds. Mes yeux s'agrandirent alors qu'il évoquait que la pauvre enfant n'était, au final, qu'un objet d'agrément. Il alla même jusqu'à me dire qu'il m'aurait bien prit comme sujet de son art si méprisable.
Puis ensuite, il cracha son fiel à l'encontre de la royauté et de la noblesse dans son ensemble. Et il conclue en voulant me maudire. Je ne pu retenir un éclat de rire froid alors que le jeune Nolan évoquait son incapacité à le juger et le faire exécuter publiquement sans ternir la couronne. Le jeune prince proposa alors de faire venir des assassins royaux pour finir le travail.
Je me calmais avant de finalement plonger un regard froid dans les yeux de énergumène.


-Vous avez trouvé que je n'étais ni douce ni gentille, cher Donatien. Et bien sachez que vous n'avez encore rien vu. Prince. Si vous ne pouvez le juger officiellement, je vous demande la permission de lui offrir sa juste sentence ici et maintenant. Nous perdrions bien trop de temps à attendre vos gens pour qu'ils viennent l'exécuter. Hors, j'ai ici tout ce qu'il faut pour faire mon office. Une main sûr et efficace. Je désignais mon cher Judheim. Et une volonté implacable de punir ce mécréant qui ose prétendre pouvoir m'apprendre quoi que se soit avec son art répugnant et insipide. Je m'approchais presque à pouvoir mordre le marquis. Je n'ai strictement rien à apprendre de vous. Les plaisirs de la chaire sont pour moi une maîtrise que j'ai acquis de longue date. Ce serait plutôt moi qui vous aurais enseigner bien des plaisirs que vous n'auriez même oser imaginer. Et vos petits jeux sanguinolents, je ne leur accorde pas plus de valeur qu'à la déjection d'un chien sur le bas côté de la route. Dans tout ce qui vous concerne, au final, la seule chose qui puisse représenter une œuvre d'art, c'est cette gangue qui vous emprisonnait. Ce qui fait du Prince un artiste, et bien plus que vous ne le serez jamais. Je faisais glisser un doigt le long de la mâchoire de l'homme avant de venir lui mordiller le lobe de l'oreille. Cela était suffisant pour le faire tressaillir, mais pas assez pour provoquer un saignement qui aurait pu permettre au venin de ma morsure de le transformer en vampire. Il existe mille façons de vous faire payer vos crimes. Et j'en connais suffisamment pour que vous puissiez passer le restant de vos jours à regretter d'avoir un jour eu l'idée de vous aventurer sur la voie que vous avez prit. Et je sais que mes deux compagnons de route, en dehors du Prince, les connaissent presque aussi bien que moi. Mon assassin est un maître de torture. Je l'ai vu, à ma demande, tenir une personne sur le seuil de la mort pendant une semaine complète, avant que je décide de mettre un terme à la vie de cette larve. Et je sais parfaitement qu'il saura vous apporter le châtiment adapté si je lui en fait la demande. N'est ce pas, Judh'

Le vieil assassin s'approcha, ouvrant son large manteau et dévoilant une large panoplie de lames, crochets et autres ustensiles pouvant servir à l'accomplissement de ce que je pouvais bien lui demander. Et lorsqu'il me répondit, je dois bien reconnaître que moi aussi, je frémissais face à la terreur que le ton inspirait.

-Entre mes mains, sa mort ne sera certainement pas douce. Vous n'avez qu'à me dire en combien de temps vous souhaitez le voir trépasser. Et vous pourrez vaquer à vos occupations en attendant que je vous apporte son corps sans vie. Je le dois bien à ma fille qui a également périt entre ses mains.

Ah! Voila bien une chose dont je n'étais pas au courant. Je comprenais mieux son application dans la recherche de la Mort Rouge. Je me tournais donc vers Nolan, attendant son verdict.

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La situation s’avérait particulièrement délicate à gérer et il fallait se débarrasser de ce criminel, dans la plus grande discrétion. Je n’étais pas dupe de son petit jeu et je savais que cet énergumène avait à cœur de plonger la cité d’Aldaria dans le chaos en instillant la peur dans le cœur des citoyens. Sans compter que ses propos fielleux ne feraient qu’entacher l’image de la Couronne, et je n’éprouvais aucun désir de lui faire ce plaisir.

A mes côtés, Irina semblait bouillonner de la rage en entendant ses propos sarcastiques ; de toute évidence, elle et le marquis sanglant se connaissaient et avaient de vieux comptes à régler. Et en entendant le nom de Jeanne, je compris que cet assassin avait eu l’outrecuidance de s’en prendre à l’une de ses filles et qu’il poussait le vice jusqu’à l’insulter et la provoquer.

Lorsque je lui expliquais la difficulté de juger publiquement cet homme, en raison de l’atrocité de ses crimes et de son discours qui ne visait qu’à noircir la Royauté et de la noblesse, ce qui forcément sèmerait le doute dans l’esprit de mes sujets et donnerait du grain à moudre aux ennemis des Kohan.

J’évoquais la possibilité de faire appel à un assassin Royal pour l’exécuter en toute discrétion, bien que cette méthode ne me paraisse pas être la plus appropriée pour me débarrasser de cet être abject. En effet, le temps que je fasse appel à l’un de mes agents, le bougre risquait de trouver un moyen de briser les liens qui le retenait captif.

Pendant ce temps, la princesse des ombres gardait son regard glacial rivé sur le meurtrier et lui expliqua la cruauté dont elle savait faire preuve envers les individus qu’elle considérait comme de vulgaires larves.

Tout d’un coup le vieil assassin s’avança à son tour et je vis une expression indéfinissable sur son visage dur. Ce dernier ouvrit son large manteau, dévoilant une série d’instruments de torture avant de prendre la parole. C’est alors que je compris pourquoi tant de haine brûlait dans ses yeux sombres et la raison pour laquelle celui-ci traquait l’assassin avec une telle véhémence. Sa propre fille avait péri des mains de la Mort Rouge.

Irina se tourna vers moi, attendant mon verdict et j’acquiesçais de la tête :

-          Princesse, occupez-vous de cet « homme », du moins si on peut nommer un tel monstre ainsi, je vous laisse rendre la justice de la manière dont il vous plaira. La seule chose qui m’importe désormais est que celui-ci ne puisse plus jamais faire d’autres victimes et qu’il paye pour ses crimes.

Je jetais un  regard contrit au vieil assassin et lui dis d’un ton plein d’empathie :

-          Je suis désolé que vous ayez perdu votre fille dans d’aussi tragiques circonstances, mais à présent la vie vous a donné l’occasion de retrouver le coupable et de la venger.

Ensuite, je décrochais le médaillon que j’avais autour du cou et le tendis à la dame des ténèbres :

-          Princesse, je vous prie d’accepter ceci en gage de ma reconnaissance pour m’avoir aidé à traquer et à retrouver la Mort Rouge. Ce médaillon en or est gravé du symbole de la famille Kohan. Je ne tiens pas à assister à la torture de cet assassin, savoir qu’il souffrira et payera pour son sadisme me suffit. Il vaut mieux que je regagne le palais en compagnie de ma servante.

Après cela, je me dirigeais vers le corps évanoui de Rosalie qui reprenait tout doucement connaissance et dont les prunelles bleutées étaient encore embuées de peur. Je la rassurais comme je pus avant de l’aider à se relever et à avancer, malgré ses jambes tremblotantes, afin que nous regagnions le palais Royal. Alors que je quittais l’antre de l’horreur en compagnie de la jeune fille, j’entendis résonner les hurlements de souffrance de cet individu sanguinaire. 

HRP: voilà ça sera ma conclusion, si tu as envie tu peux poster autre chose pour conclure. Merci pour le RP  Very Happy

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