Le devoir de capitaine de la confrérie [PV Irina]

¤ En attente de la catin ¤

2 mars de l’an 1763 du troisième âge

Irina Faust, un sujet bien particulier que celui-ci et sur lequel le capitaine des gredins s’attardait depuis un moment. La catin d’Athgalan était également la reine du royaume vampirique, pour autant Nathaniel n’avait vu aucun avantage de cette position dont elle jouissait jouer au profit de la cité pirate. Bien au contraire. Si l’elfe aurait su avec brio faire fructifier cette opportunité, si elle avait été sienne, la vampiresse à l’inverse chiait lamentablement dans la colle. Un échec qui, s’il n’avait été que personnel à Irina, n’aurait pas inquiété Nathaniel. Malheureusement ce n’était pas le cas. La catin avait pris certaines décisions … plus que discutables. Aussi bien du point de vue vampirique que du point de vue d’un capitaine des pirates. Et c’est à cause de ces décisions que le gredin se retrouvait à obliger d’agir. L’elfe sombre avait à cœur les intérêts d’Athgalan aussi allait-il devoir sévir. À Athgalan il n’y a pas d’organisme pour s’assurer qu’un capitaine fasse bien son travail, en réalité, il n’y en avait pas besoin. Si un capitaine échouait ou tout du moins si cet échec était porté à la connaissance des autres capitaines de la confrérie, alors ceux-ci s’arrangeaient pour régler le problème, trouver un individu plus capable. Or, Nathaniel ne souhaitait pas arriver à de telles extrémités. Bien sûr, si on l’obligeait, alors il le ferait, mais s’il y avait moyen de faire différemment, alors il ferait différemment. Mais encore une fois, tout ceci dépendrait de son interlocuteur.

L’elfe à la chevelure d’écume n’avait pas empêché les plans de l’elfe cendré, bien au contraire. Il avait laissé Aldaron agir à sa guise. Ce dernier était en possession d’Irina, piégé dans une sorte de stase et souhaitait l’envoyé au domaine des maitres chanteurs pour la faire soigner. Grand bien que cela, Nathaniel n’avait aucune raison de s’y opposer, d’ailleurs il ne s’y opposa pas. Le seul moment où il aurait quelque chose à dire, se serait sur l’après. Irina était restée bien trop longtemps loin d’Athgalan et avait délaissé les affaires de la cité pirate pour gérer ceux de son royaume. Avoir le cul entre deux chaises n’est pas une position facile, cela il en avait conscience, mais encore faut-il avoir le cul suffisamment robuste pour maintenir cette position. Ce n’était visiblement pas le cas de la catin. La contestation grondait au sein du royaume vampirique, et à présent, à Athgalan, cette dernière avait fait l’objet d’un complot de la part du capitaine des esclaves et du capitaine des gredins. L’elfe sombre avait par ailleurs respecté son engagement en attaquant quelques villages côtiers graärh en arborant les couleurs du royaume vampirique. Voilà qui devraient rendre plus complexes les relations que cette dernière souhaitait apaiser avec les félins du nord. À marcher sur les pieds des autres capitaines d’Athgalan, voilà ce qu’on récolte. Mais le pire pour cette dernière était encore à venir.

Comme il l’avait promis à Aldaron, Nathaniel n’intervint pas et se contenta d’escorter le navire du marché noir jusqu’à la côte du Néthéril. Là-bas, l’elfe et son équipage décidèrent de jeter l’ancre et d’établir un petit camp. Ceci permit au gredin de guetter le domaine et surtout la sortie d’Irina. Il devait être le premier à la félicité pour son rétablissement. D’ailleurs, cette sortie ne devrait plus tarder. Voilà déjà suffisamment longtemps que cette dernière était aux bons soins des chanteurs.

Nathaniel ignorait bien quels étaient les projets d’Irina suite à cela et il s’en moquait bien. Il comptait lui couper l’herbe sous le pied. Le domaine de la Rhapsodie était dans les terres et ne possédait pas de port. Tout au plus une crique favorable où les visiteurs pouvaient jeter l’ancre pour mettre pied à terre. Si un navire battant pavillon vampirique devait s’approcher des côtes de Néthéril, alors le Maelstrom se chargerait de l’intercepter et de le couler. Pendant que lui, et plusieurs de ses hommes iraient à la rencontre d’Irina pour lui faire escorte. Ces derniers l’attendaient d’ailleurs, un peu plus loin à l’extérieur du domaine. Avant d’être un pirate parcourant la mer de Tiamaranta, Nathaniel avait été un bandit de grand chemin en Ambarhùna. Autant dire que guetter l’arrivée d’un individu il connaissait ça. Même s’il n’avait pas l’intention de détrousser cette pauvre Irina. Aussi, lorsqu’il fut informé par ses éclaireurs que cette dernière avait quitté les terres du domaine Baptistrel, il ordonna à ses hommes de se tenir en embuscade, tandis que lui l’attendrait patiemment sur le chemin.

La rémission des suite de ma transformation avait pris un peu de temps, mais j'avais commencé à m'habituer au fait d'être de nouveau vivante. Mais nous ignorions encore l'étendue des effets du phénomène. Quelques Mestres m'avaient aidé à m'habituer à cette nouvelle condition, mais il était venu un moment ou je devais quitter les terres du Domaine et reprendre la route du Royaume et les responsabilités que j'avais, autant pour le Royaume que pour la citée d'Athgalan. J'avais encore de nombreuses choses à y faire et tellement plus encore de gens qui s'opposaient à mes projets. J'allais devoir convaincre et cela ne serait pas aisé. J'ignorais les détails des conséquence de l'attaque de la créature sur le trajet du Commerce Ecarlate. Mais j'allais devoir voir avec les officiers vampiriques ce que l'on pouvait mettre en place pour contrer cette menace et maintenir l'approvisionnement. Ils  avaient dû prendre des mesures depuis l'attaque, mais nous devions songer à ce qui se passerait ensuite.

Mais dans le même temps, j'allais devoir me pencher sérieusement sur les rapports concernant la citée pirate. Je savais que certaines voix s'élevaient contre les décisions que j'avais prise en tant que Princesse des Vampires. Et je n'en étais guère surprise. Après tout, j'avais interdit aux vampires de réduire les Gräarh en esclavage. Certains parmi les vampires, avaient accepté cela, tandis que beaucoup s'en indignaient. Mais chez les pirates, cela affectait directement un branche entière, tournée vers l'esclavage, qui en pâtissait. Le regrettais-je? En toute honnêté, pas vraiment. Je devais faire avancer les choses et si la citée devait perdre un bénéfice dû à l'esclavage pour un temps, cela ne me gênait pas le moindre du monde. Mais dans le même temps, je n'avais limité cette interdiction qu'au royaume vampirique. Les pirates, eux, étaient libres de faire comme ils l'entendaient. Là encore, je n'avais pas l'envie de les en empêcher, quand bien même j'en aurais eu le pouvoir. Les pirates étaient des gens libres. Ils pouvaient donc agir comme bon leur semble.

Le chemin quittant le Domaine Baptistral menait à une petite crique pour l'instant dissimulée à mon regard, tandis que j'avançais, tout juste accompagnée de la petite Alaïs qui ne me lâchait pas d'une semelle. Je devais retrouver un navire qui me ramènerais dans le Royaume et la journée promettait d'être radieuse. Alors, nous avancions paisiblement, un pied devant l'autre, laissant la sérénité des Baptistrels derrière nous. J'avais choisi d'avancer à pied, préférant arrêter de courir après les évènements car ceux ci finissent toujours par vous rattraper. Il ne sert donc à rien de se lancer à leur poursuite à tout bout de champ.
Cependant, mon regard ne tarda à être attiré par une silhouette sur la route. Une silhouette que je ne tardais à reconnaître alors que je me rapprochais. Un Capitaine que j'aurais bien aimé ne pas croiser en ce jour. Mais puisqu'il était là, il n'était pas question que je fuis pour autant. Je m'avançais donc vers le Capitaine des Gredins calmement et sans geste brusque. Après tout, si il était là, il y avait fort à parié que d'autres se trouvent non loin de là. Il n'était pas stupide et savait parfaitement ce que je pouvais faire. Il y avait donc fort à parier qu'il s'était préparé à des réactions agressives de ma part. Et seule face à une troupe du Gredin, je pouvais aisément parier sur ma capture.
Je tâchais d'afficher une mine neutre à défaut de pouvoir afficher un sourire sincère.

-Tiens donc. Voila une rencontre que je n'attendais pas aujourd'hui.

¤ En attente de la catin ¤

Sur ce vaste échiquier qu’est Tiamaranta, les pièces lentement bougeaient, des coups étaient portés, des coups étaient parés. Du nord-ouest au sud-est, du nord-est au sud-ouest, les petites pièces que représentait chaque individu sur cet échiquier s’agitaient du mieux qu’ils puissent. Nathaniel et Irina étaient eux aussi des pions. Un fou noir pour le gredin, une reine blanche pour la catin. Sauf qu’aujourd’hui c’était au tour des noirs de jouer et la reine était à une case en diagonale par rapport au fou. Aucune autre pièce ne menaçant de prendre l’elfe une fois qu’il aurait pris la vampiresse.

L’ancienne convalescente avançait sur le chemin, ignorante du fait qu’elle arpentait la voie où se trouvait au tournant le destin d’un autre personnage. L’elfe sombre était posté au milieu de cette route, Catherina reposa sur son épaule. Sa droite se serrait et de desserrait sur le manche. Le regard du bandit mirant l’horizon, attendant que ne survienne la silhouette qu’il attendait. Ses renseignements étaient bons et il ne fallut pas attendre bien longtemps pour que la princesse noire fasse son apparition.

Les capitaines d’Athgalan sont tels des requins. Au sein de la ville, ils se tournent autour, se regardant en chiens de faïence, travaillant de concert pour leur propre intérêt. Rares sont les fois où ils se croisent à l’extérieur de la cité du vice, à l’abri des regards ils complotent contre les autres ou règles leur compte. La vampiresse répara bien rapidement l’elfe noir, mais continuant pour autant à s’approcher, venant tâcher d’afficher sa neutralité pour ne pas trahir son ressentit. Cette dernière ne chercha pas à fuir, car cela serait montrer un signe de faiblesse. Quand deux requins d’Athgalan se croisent, le premier à faire un faux pas est le premier à mourir.

« Tiens donc. Voilà une rencontre que je n'attendais pas aujourd'hui. »

Le gredin révéla ses crocs, affichant un sourire qui trahissait volontairement sa dangerosité avant de s’exclamer.

« Surprise ! Surpris ! J’étais sûr que cela te ferait plaisir de me voir après cette terrible convalescence. »

Nathaniel détailla rapidement Irina. Elle était en bien meilleur état que lorsqu’il avait pu la voir piéger dans la glace.

« Je vois que les maitres chanteurs font toujours du bon travail. Ca n’a pas de l’être simple pour eux de te rafistoler. Il faut dire que tu étais dans un sale état. Mais être borgne t’allait plutôt bien, ça te donnait un air plus sévère, plus crédible. Ça t’aurait été utile, je pense. »

L’elfe fit doucement basculer sa masse de gauche à droite sur son épaule en donnant de petits coups de poignet.

« Irina, Irina. Pauvre petit Irina. J’aurais véritablement aimé venir ici pour t’accueillir et te féliciter de ton rétablissement. Mais comme tu vois, je n’ai pas de bouquet de fleurs. Je n’ai que Catherina. Il faut dire que … »

L’elfe prit la peine de volontairement d’élever la voix et d’appuyer sur les mots suivants.

« Tu as proprement merdé ! »

Nathaniel haussa des épaules en poursuivant.

« Capitaine des catins et princesse noire. Tu avais certes le cul entre deux chaises, mais tu aurais pu faire de grandes choses. Tu avais une véritable opportunité. Tu avais accès aux hautes sphères du monde d’une côte comme de l’autre. Et regarde où tu en es maintenant. Seule, au milieu d’une route de terre, privée de tes soutiens, loin des vampires et loin d’Athgalan. »

Le pirate marqua une courte de pause.

« Même moi je crois que je ne me suis jamais retrouvé dans une telle merde. Et pourtant j’en ai connu des situations pourries. »

Nathaniel souleva sa masse, sans pour autant apparaitre menaçant, venant laisser tomber son bras le long de son corps, empoignant toujours fermement son arme.

« Alors, je déblatère, mais je veux m’assurer que tu comprennes bien à quel point tu es à un tournant critique de ton existence. Je n’aime pas gâcher les ressources et même si tu as fait de graves erreurs, tu restes une bonne ressource et ça m’embêterait grandement d’avoir à commettre l’irréparable, mais je le ferais si tu ne me laisses pas le choix. »

Durant cette rencontre, Irina risquait sa non-vie, mais si Nathaniel était juste venu ici pour la tuer, il l’aurait fait depuis longtemps et ne lui aurait pas laissé l’opportunité de voir le couperet s’abattant sur son cou. Et cela, l’elfe voulait s’assurer de le faire comprendre à la vampiresse. Aujourd’hui, elle pourrait saisir l’opportunité de continuer à vivre si elle saisissait la main que le tendait son interlocuteur, même si cela signifierait sans nul doute s’aliéner.

« Alors ? Que fait-on ? Vas-tu accepter de coopérer avec moi de ton plein gré ? »

L’elfe attendit la réponse, se préparant à user du vol du bourdon en cas de réaction belliqueuse.

Finesse et subtilité n'étaient pas nécessairement l'apanage de l'Orque. Mais il avait l'habitude et la faculté d'aller directement à l'objectif. Cependant, il avait tendance à oublier que tous le monde ne réagit pas de la même manière face aux même règles du jeu. Beaucoup le craignaient lorsqu'il sortait ses armes et commençait à les menacer avec. Ce qui n'était pas mon cas.
Je l'écoutait avec attention, tout en venant m'assoir sur un rocher, montrant que la peur n'était point présente chez moi. L'elfe avait pour lui d'être un profond pragmatique. Une qualité que je savais lui reconnaître, mais qui faisait malheureusement défaut à beaucoup de personnes.

-Pour ce qui est de l'accueil, je n'attendais personne, donc ta présence est déjà bien plus que ce que beaucoup ont pu faire.
Les Maîtres Chanteurs m'ont remit sur pieds, certes, mais mon oeil manquant le restera encore longtemps, je pense. Une leçon quand à mes propres erreurs. Quant à Catherina, tu peux la ranger. Elle ne te sera d'aucune utilité contre moi, sauf si tu comptes effectivement me tuer.

Je sortis une longue pipe que j'entrepris de remplir

-Quand à mon existence, elle ne m'est pas si précieuse que je veuille m'y accrocher si je n'ai pas de raison de le faire. Maintenant, je peux toujours écouter ce que tu as à dire. Racontes moi et nous verrons ce qui est faisable. Je ne reviendrais pas sur ce que tu considère comme une erreur, et je n'en débattrais pas.

En effet, les gens ne voyaient que la partie émergée de mes actions. Alors, entendre Nathaniel me reprocher des erreurs, cela avait juste le don de m'amuser. Je n'étais toutefois pas en mesure de m'opposer à ce qu'il pouvait avoir à me raconter. Il avait la force qui faisait que je ne pouvais m'opposer aisément et les circonstances n'étaient pas non plus en ma faveur. Je devais donc jouer la carte de l'écoute et de la réflexion.
Et de toute manière, avec les évènements qui m'étaient arrivé, plus les rapports que j'avais reçu sur la situation sur le Royaume, ou du moins ce qu'il en reste. Trois Clans s'étaient formés et restaient dans la Citée de Aerthia, tandis que ceux qui avaient accepté ma vision avait poursuivit les travaux que j'avais entamé à Nevrast. J'allais découvrir le résultat de tout cela. Enfin, si j'arrivais à survivre aux hommes du Brigand.

¤ Marché  ¤

La nonchalance de la catin irritait quelque peu le capitaine. Pensait-elle pouvoir se sortir de la situation dans laquelle elle se trouvait ? Ou au contraire était-elle résignée ? À moins que cela ne soit de l’arrogance, de l’orgueil. Elle était capitaine et une pseudo princesse noire, elle ne pouvait pas céder si rapidement. Toutefois, le gredin aurait apprécié la voir trembler un peu. Quoi qu’il en soit, l’elfe sombre ne doutait pas que son interlocutrice avait bien saisi la situation, du moins en partie. Sans doute se berçait telle de quelques espoirs. Mais Nathaniel s’assurerait de les briser rapidement.

« Le capitaine des assassins t’aurait bien accueilli également, mais son unique offre à ton adresse était une dague dans le cœur. Oups, je voulais dire, l’ancien capitaine des assassins. »

C’est volontairement que le gredin laissait fuiter deux informations. La première, que les choses avaient bougé au sein de la confrérie et si elle quelque peu futé, elle se douterait que les choses avaient plus bougé qu’il ne le laissait sous-entendre. Irina était sur la touche depuis son accident dans la forêt de licorok et le monde ne l’avait pas attendu. L’elfe tentait de lui faire comprendre cela. Elle n’était pas en position de force aussi bien ailleurs qu’ici. La deuxième information était qu’une capitaine de la confrérie avait voulu attenter à la vie de la catin. Elle avait donc des ennemis aussi bien au sein de son propre pseudo royaume, qu’au sein de la confrérie.

« Au contraire ! Parlons de ton erreur. Elle est très révélatrice. Pourquoi est-elle aussi grave ? Parce que tu étais persuadé d’avoir raison. Pourquoi étais-tu persuadé d’avoir raison ? Car tu pensais agir au mieux pour ceux que tu diriges. Et que peut-on en conclure ? Que tu as une raison de t’accrocher à ton existence : ton peuple. Ce qui fait qu’elle est précieuse. » [/color]

Un léger sourire se dessina sur les lèvres de l’orque, révélant ses dents ciselées.

« Ce qui te fera donc deux raisons de coopérer avec moi. »

La menace de Nathaniel était à peine voilée. Refuse de coopérer et tu meurs, mais pire encore, je m’en prendrais à ce qui reste de ton peuple. Et au vu de la réputation de l’elfe sombre, elle pouvait surement se douter que les sujets de la princesse noire risquaient d’en baver. Et comme ceux-ci s’étaient à présent établis au port Nevrast, les pirates pourraient les atteindre avec leurs navires.

« Voici donc le marché que je te propose, oh princesse des catins. »

L’elfe mit sa main dans son dos pour venir décrocher quelque chose de sa ceinture. Il le révéla ensuite, il s’agissait d’un collier de contrainte. »

« Bon, ce n’est pas un anneau de fiançailles, mais c’est tout comme. Et à bien des égards, c’est assurément mieux que la dague dans le cœur que promettait l’ancien capitaine des assassins. »

Nathaniel fit tourner le collier à l’aide de son doigt.

« La confrérie est presque entièrement sous mon contrôle. Je vais me rendre à Athgalan et la prochaine fois que j’en quitterai le port, ça ne sera pas en tant que capitaine, mais en tant que roi. J’ai déjà la majorité des capitaines avec moi, mais je veux faire bonne figure et obtenir un vote unanime. Il ne me manque plus que celui de la capitaine des catins et celui du capitaine des pirates. Aujourd’hui, j’obtiendrais celui de la capitaine des catins, d’une façon ou d’une autre. »

Le futur roi arrêta de s’amuser avec le collier et posa un regard extrêmement dur sur Irina.

« Voilà donc comment les choses vont se passer. Je vais te mettre ce collier et nous allons tous deux nous rendre à Athgalan. Après quoi, tu vas pleinement t’investir dans la tâche de capitaine des catins que tu as trop longtemps délaissées. Tu pourras bien entendu continuer à diriger ton clan vampirique, mais depuis la cité. Et si je suis satisfait de ton travail, alors je te laisserais retourner séjourner sur Nevrast, à condition que tu t’acquittes toujours de ton rôle au sein de la confrérie. En faisant ce que je te dis, tu conserveras le soutien de la confrérie, ce qui sera pleinement bénéfique pour toi, mais aussi pour ton clan. Ainsi peut-être, la princesse retrouvera-t-elle un véritable royaume vampirique. »

L’elfe sombre avait annoncé son offre, et il fit tourner sa Catherina dans sa main, donnant ainsi le signal à ses hommes de se tenir prêt.