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Correspondance Délimar - Sélénia / Lettre du 8 janvier 1763






Tout était fin prêt pour l’arrivée imminente de Luna Kohan, qu’il devait recevoir dans l’après-midi. Toute sa maisonnée était en effervescence à préparer les dernières touches finales et à s’habiller décemment pour recevoir avec dignité une princesse dans la maison des Avente. Tous, sauf Ilhan, qui, de son stoïcisme légendaire, était tranquillement assis à son bureau devant un parchemin, une plume à la main. Aucune agitation en lui, aucun geste précipité, aucun trait tiré par l’excitation ou l’animation euphorique qui irradiait de sa maisonnée. Rien de tout cela.

Et pour cause. Il réfléchissait. Rien de bien étrange en lui, certes. Mais il réfléchissait à comment tourner cette lettre… pour le moins litigieuse. Délicate. Compliquée. Lui, diplomate, peinait à trouver les mots pour tourner une lettre fort simple au demeurant, une simple reprise de contact, une lettre accompagnant cadeaux et vœux sincères, mais… une lettre qui n’était pas adressée à n’importe qui. Une lettre destinée à un être auquel, malgré toutes ces belles promesses faites à lui-même, il s’était, finalement, un peu attaché quand même.

Une lettre pour la jeune princesse Victoria. L’ambitieuse et talentueuse Victoria. Une de ses meilleures élèves s’il devait tout avouer. Si ce n’était peut-être la meilleure. Il avait eu grand-peine à l’abandonner, à la laisser à son triste sort, entourée de ces voraces rapaces de la Cour, où tout danger la guettait au moindre détour. Quand bien même il avait laissé des araignées veiller un tant soit peu.

Pourtant, eu égard à sa véritable parenté, il aurait pu souffrir de la côtoyer. Mais, loin de là, il avait apprécié sa vivacité, son intelligente curiosité, son ambition jusque-là bienveillante, qu’il craignait tant, à chaque instant, de voir tourner en folie narcissique dévorante. Les enfants ne devraient pas, selon lui, souffrir des erreurs de leurs parents. Quand bien même le nom Kohan était à jamais souillé et serait à tout jamais incapable de rallier le peuple humain en son entier sous leurs bannières, quand bien même Kohan n’était plus que synonyme de discorde, ce n’était pas une raison de rejeter l’individu en tant que tel. Pas pour la faute de ses parents. Rejeter sa couronne, peut-être, mais la personne en elle-même méritait sa chance. D’autant plus que Victoria était de ces individus capables d’une grande destinée. Pour le meilleur… ou pour le pire. Et ce, même sans une couronne pour lui ceindre le front.

Si seulement il avait pu la garder sous sa férule. Veiller sur elle, l’écarter des mauvaises influences, la conseiller dans l’ombre, tout en silence… Mais il avait senti ne plus pouvoir rester à la Cour. Pas en restant intègre avec ses propres principes, ses propres vœux, et la Grande Oeuvre à laquelle sa Toile s’était vouée corps et âme. Les Kohan avaient trahi leurs vœux pour l’humanité. La Toile ne pouvait plus les suivre. Il n’avait pu rester…

Et il l’avait abandonnée. C’était là une sinistre vérité. Elle devait l’avoir ressenti comme tel en tout cas. Voilà toute la délicatesse de sa tâche : reprendre contact avec la jeune princesse, lui tendre une main si elle le désirait, sans qu’elle ne le rejette pour ce qu’elle devait considérer comme une trahison. Tout le reste était fin prêt. Les étoles, les ballotins de confiseries, les coffrets pour transporter tout cela… Il avait également trouvé le plus sûr coursier pour faire parvenir tout cela à Sélénia, en étant certain de déjouer tout barrage qui aurait pu se faire. Luna Kohan elle-même. Même s'il n'était pas certain que ce soit le meilleur émissaire pour sa missive à Victoria. Depuis tout ce temps où il n'avait plus eu de contact avec les deux princesses, il ne savait où en était leur relation. Il n'avait jamais été bien certain de leur relation d'ailleurs, au vu des véritables origines de Luna. Mais c’était le plus sûr pour que tout arrive à Sélénia sans encombre et sans se perdre.

Ilhan jeta un rapide vers son cadran solaire placé près de la fenêtre. Le jour avançait. Luna risquait de ne plus tarder. Il devait écrire sa missive. Ses songes ne l’amenaient à rien. Peut-être devait-il simplement se porter à la sincérité. Et la simplicité. Une missive courte, en simple accompagnement, en espérant que le geste et l‘attention en diraient bien plus que les mots. Car oui, parfois, les non dits, les silences, et les petits gestes les plus anodins portaient bien plus votre parole que cent mots. Même lui, qui prônait pourtant leur pouvoir, ne niait pas cette vérité-là.

Il ferma alors les yeux, inspira profondément, se laissa happer par chaque sensation et laissa son esprit dériver en elles. Le contact à la fois doux et dur de la plume dans sa main, le contact rêche et suave du parchemin sous ses doigts, la table rigide au bois noueux juste à côté, les délicates senteurs d’encens, l’air frais et le vent doux qui s’infiltrait du dehors, le discret tintement de la cloche d’une de ses chèvres, les bruissements de pas dans le couloir se voulant discret, mais pressé… Il s’imbiba de toutes ces sensations, laissa ses sens s’en enivrer, son corps flotter dans cette étrange réalité, et enfin, enfin, quand son esprit sembla s'apaiser, se faire plus lucide et plus libre, il rouvrit les yeux.

Il n’eut même plus à penser à ce qu’il devait, voulait, écrire, que les mots se couchèrent d’eux-mêmes sur le doux parchemin.


Chère Princesse Victoria Kohan,

Voici quelques présents de votre "oncle" qui vous affectionne et que, j'espère, vous affectionnez encore un peu quand même. Nulle duperie ni fourberie dans ces friandises ou dans cette étole, juste un souvenir d'Althaïa, la Romantique, maintenant mélancolique. Ces cadeaux ont été conçus avec tout le savoir-faire de mon peuple perdu. J'espère qu'ils sauront vous apporter un peu de cette douceur que nous aimions tant antan.


Avec affection
Votre "oncle" Ilhan Avente

Simple, sincère, distingué, mais sans apprêt mensonger. Il ne restait plus qu’à voir si la jeune princesse saurait lire entre les lignes. Si elle saurait lire à travers son geste. Il ne restait plus qu’à voir si elle lui répondrait...

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Correspondance Sélénia – Délimar / Lettre du 12 Février 1763








Son regard passait et repassait sur les lettres élégantes et courbées sans jamais se lasser de leur lecture. Depuis qu’elle avait reçu le petit message parmi les nombreux cadeaux d’origines althaïennes, à n’en point douter, la jeune princesse savourait chaque mot et chaque phrase que la missive comportait et ce, jusqu’à les imprimer dans sa mémoire de façon indélébile. Parfois, elle portait la lettre à son visage pour en humer l’odeur d’encre et de fibres usées, d’un peu de cire et même des restes de ce sable fin utilisé pour sécher le papier afin que les lignes ne bavent pas. Parfois, elle observait les chandeliers ou l’âtre de la cheminée, hésitante et partagée ; devait-elle tout jeter aux flammes ou faire la paix avec d’anciennes rancœurs et profiter de l’occasion pour se constituer un nouvel allié ?

Le contenu de ce message semblait innocent et pourtant, connaissant son auteur il y avait tellement plus à lire entre les lignes. S’inquiétait-il pour elle ? Il y avait forcément quelque chose de nouveau (bon ou mauvais) qui avait poussé l’althaïen si prudent de nature à s’enhardir au point de la contacter après tout ces mois de silence. Il était peu probable qu’il se soit déjà lassé de son rôle en tant que Conseiller à Délimar et encore moins probable qu’il souhaite revenir à la Cour de Sélénia. Alors que désirait-il ? Que recherchait-il avec ces présents et ce message ? Le thème général, tourné sur Althaïa… lui demandait-il de l’aide pour son projet insensé de reconstruire la ville perdue avec les survivants de son ethnie ?

Les yeux céruléens de la jeune fille se tournèrent sur la coupelle d’argent qui débordait de friandises, puis sur la sublime étole en partie déroulée sur l’angle de sa coiffeuse. Il y avait un code, un indice… ou bien réfléchissait-elle trop ? Pourtant, il s’agissait d’Ilhan Avente et connaissant son ancien mentor ; l’on ne pouvait jamais trop réfléchir dès lors que le sujet le concernait. Mais peut-être n’était-ce qu’une introduction courtoise et les choses sérieuses ne commenceront que si elle « mordait » à l’hameçon ? Oui, cela ressemblerait assez à l’althaïen. Prendre la température avant de plonger sérieusement dans le vif du sujet. Et bien soit, elle se plierait à l’exercice ! Elle avait tout à gagner, pour être honnête.

D’un geste clé, elle usa de télékinésie pour faire venir à elle tout son matériel d’écriture en plus de quelques petites choses supplémentaires. Elle ne comptait pas se contenter d’une simple lettre, pas après avoir reçu autant de cadeaux. Ce n’était pas grand-chose, en comparaison, mais peut-être serait-ce suffisant pour l’instant. Elle aurait toujours l’opportunité d’envoyer davantage plus tard. Prenant une belle plume de paon ferré d’une pointe de calligraphie, Victoria entama sa rédaction d’une main assurée et un poignet souple.


Mon cher Oncle Ilhan,

Vos cadeaux sont exquis et cette étole sera ajoutée à mes nouvelles robes dès que la saison me permettra telle folie. Que dis-je ! Une bande, déjà, fut prélevée et se trouve à présent cousue comme bordure pour le col et les manches d’une cape que j’affectionne particulièrement. Faite de laine teinte en parme tendre, la fourrure et les plumes qui la composent furent prises directement des lièvres et des perdrix blanches de la région, mes trophées de chasse.

Pour les friandises, je dois vous avouer que pareilles douceurs me manquaient. Des rares membres de votre ethnies qui président encore à la Cour, peu conservent ce genre de savoir-faire et mes moments à savourer le thé d’après-midi m’auront toujours semblé fades sans ces merveilles. Sachez aussi que Dame Valiane fut béate lorsqu’elle se chargea d’en goûter une portion. Je suis sûr que vous m’en excuserez, comme vous le savez, les spirites du cafard font d’excellent goûteurs et celle-ci reçu l’honneur d’effleurer gustativement toute la splendeur dont sont capables les Althaïens.

Je me dois de vous avouer quelque chose, je n’espérais plus de vos nouvelles et même s’il m’arrivait d’entendre parler de vos exploits de l’autre côté de Calastin, je me languissais d’une correspondance. Je vous croyais déçu, voire fâché à mon égard. Votre départ fut soudain, nos adieux inexistants. Avec le recul, je peux comprendre vos raisons, du moins je pense pouvoir et s’il ne m’est pas permis de vous les pardonner, j’aimerai que nous nous retrouvions en de meilleurs termes.

Prenez les cadeaux qui accompagnent cette lettre comme le gage de ma volonté la plus sincère. Vous reconnaîtrez aisément les pierres d’ambres gris et de muscs ; deux parfums qui me rappelleront à jamais les rues bondées des marchés d’Althaïa où les épices et les encens devenaient entêtants, presque étouffants sous le soleil de plombs et les brises chaudes. Je me languis aussi de retrouver du rhassoul et je me demande si les berges limoneuses de Néthéril ou de Keet-Tiamat ne posséderaient pas une argile similaire pour confectionner ce savon ? Je ne serais pas surprise si vous aviez déjà un substitut et plusieurs pots à votre disposition.

Bien d’autres sujets et nouvelles me viennent à l’esprit, toutefois je ne voudrais pas occuper toute la conversation. Me ferais vous le plaisir de me donner de vos nouvelles ? Si quelque chose vous manque, quoi que ce soit, de notre côté alors demandez et je tâcherai de vous le faire parvenir.


Avec tendresse
Votre nièce à jamais, Victoria Kohan.

Elle posa proprement la plume et observa les fibres absorber l’encre. Lorsque la lettre fut complètement sèche, Victoria la plia soigneusement en trois et à la jointure elle versa une cire soyeuse d’un rose pâle mêlé à de la poudre de nacre d’huître. Elle déposa dessus une petite fleurs blanche séchée à cinq pétales puis, prenant son sceau personnel, elle pressa la cire en place afin de sceller définitivement la lettre. Pendant que la cire durcissait, elle s’assura que le pochon qui contenait les pierres d’ambre et de musc soit tout aussi bien protégé et ajouta un fin ruban noué autour d’une perle de bois gravée comme un bouton de rose.

Accepterait-il ? Il y avait peu de raisons pour qu’il l’ignore alors qu’il était le premier à faire la démarche pour une réconciliation, mais tout de même ; le doute persistait. Victoria effleura l’enveloppe et se mordit délicatement la lèvre inférieure. Il ne restait plus qu’à attendre...

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Correspondance Délimar - Sélénia / Lettre du 28 février 1763



Il revoyait ce souvenir comme s’il y était. Et pour cause, il le visionnait de nouveau en cet instant, en des formes éthérées qui jouaient la scène. Aucun son ni parole, la scène n’en avait pas besoin. Il s’agissait d’un souvenir du temps de son séjour au domaine de son vieil ami Balthazar. Cet ancien mentor qui lui avait tant appris, qui l’avait fait entrer dans le milieu très fermé de la Cour. Cet ancien complice avec lequel ils avaient fomenté tant de plans… et dont il s’était servi, tout comme l’autre s’était servi de lui, assurément.

Dans un sourire empreint de mélancolie, Ilhan observait ainsi les formes valser devant lui, au-dessus du livre de vie dans lequel il venait de consigner son souvenir. Il vérifiait toujours après chacun d’eux que le souvenir se jouait fidèlement. Que les mots retranscrits alors relataient le souvenir tel qu’il était. Et non tel qu’il aurait aimé qu’il soit parfois. En l’occurrence, ce souvenir-là, il n’avait nulle envie de le changer. Nulle tristesse ni traitrise ne l’entachaient. Ou peut-être si, réalisa-t-il avec une poignante peine. Peut-être la culpabilité qui le rongeait encore, quand il songeait avoir voulu antan profiter de ces instants avec son ami plutôt que de rentrer comme convenu en son Althaïa, hantait ce souvenir finalement. Oui, s’il avait su, il serait rentré plus tôt. Sans doute cela n’aurait-il rien changé, avec le temps il voulait bien concéder cela. Sa femme serait morte, qu’il soit présent ou non. Il n’aurait pas eu le pouvoir d’empêcher cela. Ni d’empêcher la mort de son fils ensuite. Mais sans doute aurait-il pu être là pour alléger un peu la souffrance de son aimée.

À cette pensée, il ferma les yeux, baissa la tête, et finalement ferma le livre. Le souvenir était tel qu’il était. Il était inutile de s’en affliger. Et tout ce qui importait était de consigner les moments clés de sa vie, les instants fatidiques ou marquants qui avaient jalonné son parcours. Et celui de la Toile. Ce livre de vie dans lequel il consignait tous ces instants était destiné à son successeur, s’il venait à mourir. Ou à lui-même pour l’aider à recouvrer ses souvenirs si jamais il lui arrivait quoi que ce soit qui viendrait à lui effacer la mémoire et l’affliger d’une perte incapacitante durable.

Mais il était temps de passer à d’autres formalités. Il avait du travail, songea-t-il. Notamment du courrier. D’un soupir las, il alla ranger son livre dans un petit coffre scellé situé derrière son bureau, puis revint s’asseoir à sa place. Son regard tomba alors sur un parchemin qu’il avait déposé là, soigneusement, depuis une quinzaine de jours au moins. Peut-être était-il temps d’y répondre. Il ne pouvait décemment faire attendre une telle sommité plus longuement. Même si, une fois encore, les mots peinaient à lui venir pour apporter une réponse sincère, mais qui ne soit ni trop austère ni trop familière. Il ne pouvait y mettre trop d’affects. Il était le diplomate de Delimar, et ne devait pas franchir certaines lignes. Quand bien même le ton employé par sa correspondante ne l’aidait en rien à s’en tenir à une ligne de conduite plus professionnelle.

"Mon cher Oncle Ilhan", relut-il, un fin sourire ourlant ses lèvres alors que d’une main il en caressait les lettres. Mon cher oncle… Après tout, elle reprenait les mots qu’il avait lui-même utilisés pour signer sa première missive. Sur l’instant, il les avait écrits tel qu’ils lui étaient venus. Il avait voulu renouer contact et savait que pour se faire, pour qu’elle accepte de le lire, et plus encore de lui répondre, il devait toucher la corde sensible. Mais devait-il continuer sur cette même note ? Elle était après tout princesse de Sélénia. Ils étaient dans des camps différents, si ce n’est opposés. Tiraillé sur cette question qui le taraudait depuis plusieurs jours, Ilhan fut tenté de reporter, une fois encore, sa réponse.

Un rapide regard vers sa clepsydre. Il avait encore un bon moment devant lui avant de se rendre à la citadelle. Non, il ne pouvait reporter plus longuement. Et peut-être devait-il se laisser porter par les mots, comme la première missive. D'ailleurs il était temps de lui faire parvenir ce qu’il avait tant hésité à lui donner. Un anneau. Un anneau des murmures relié au sien. Qu’il puisse veiller sur elle. Qu’il puisse renouer un contact plus facilement, la conseiller quant à certaines manœuvres dangereuses… et tant qu’à faire avoir un contact immédiat dans l’entourage de l’Empereur. Un contact bien plus sécurisé que par cet échange de courrier.

Fort de cette décision, il s’empara de sa plus fidèle plume, d’un fin parchemin, et se mit à écrire.


Chère Princesse Victoria Kohan,

Je suis heureux que ces cadeaux aient été si bien reçus et aient pu combler vos vœux malgré leur modestie. Je suis même honoré que notre étole serve à ajouter à vos atours une petite touche althaïenne. J’espère avoir un jour le plaisir de vous voir porter pareilles parures, qui, j’en suis sûr, vous vont à ravir. Même si votre beauté n’a nul besoin de fioritures pour irradier la Cour de sa prestance.

Si nos friandises vous ont plu, je me permets de vous faire parvenir, par coursier, d’autres petits assortiments. Vous pourrez ainsi profiter de ces douceurs un peu plus longuement encore, et en faire partager le plaisir à votre entourage, si vous le désirez. Un assortiment est tout spécialement dévolu à Dame Valiane, si vous l’acceptez.

J’ai conscience que mon long silence a dû vous poser bien des questions et a dû paraître discourtois, voire ingrat. Je me suis laissé emporter par les événements. J’avais aussi certainement besoin de prendre de la distance et de me poser pour considérer la situation. Mes choix récents ont dû vous décontenancer. Je dois d’ailleurs avouer qu’ils m’ont surpris moi-même. Je me languissais d’une retraite et ai finalement accepté de reprendre du service en tant que diplomate. Il serait difficile de relater l’étendue des raisons qui m’ont fait prendre pareille décision. Mais l’une d’elles est la foi et le désir d’apporter ma contribution à la paix en ce monde, et en notre île déjà bien dévastée par d’autres catastrophes sans que ne s’y ajoute une guerre. Vous prier de me pardonner serait outrancier de ma part, mais je suis soulagé que vous acceptiez de renouer une correspondance et de pouvoir échanger de nouveau avec une personne si précieuse à mes yeux. Je puis en tout cas vous assurer que, tout ce temps durant, les souvenirs partagés avec vous n’ont cessé d’apporter un peu de gaieté et de sérénité à mes jours.

C’est alors avec joie et plaisir que j’accepte vos présents, qui me touchent profondément. Je n’avais plus vu de telles pierres depuis notre exil forcé. Ils portent en eux tout le sel d’Althaïa, et toute l’essence même. Depuis que je les ai reçus, je ne peux m’empêcher d’en humer les effluves musqués chaque jour qui passe, et elles ravivent en moi mille souvenirs de ma Romantique disparue. Je suis un nostalgique, vous me connaissez assez pour le savoir. Et je vous suis infiniment reconnaissant pour ces présents qui embaument mon coeur d’un peu de douceur d’antan. J’ai fait part à mes compatriotes de vos suggestions, concernant l’utilisation de certains éléments de la nature locale, et d’autres îles de l’archipel, pour tenter de faire renaître ce savoir-faire althaïen. Ils n’ont pas connaissance de telles possibilités, mais j’espère bien trouver d’autres expatriés de ma contrée natale détenant talent et savoir pour étudier cette idée. Je ne manquerais pas de vous faire part de toute avancée sur la question.

Puisque vous nourrissez le même souhait que moi d’entretenir une correspondance plus assidue, et  de renouer notre lien, qui je l’espère sera aussi fort qu’il a pu l’être par le passé, je me permets de vous faire parvenir un précieux objet. Il vous sera apporté par le même coursier que j’ai mentionné plus haut. Vous reconnaitrez certainement l’objet quand vous le verrez. Il nous permettra de communiquer plus rapidement, plus efficacement, notamment en cas de besoin. Ou de danger. Je possède déjà son pendant, et attendrai, avec ferveur, que vous en fassiez usage, preuve que vous acceptez cet humble cadeau.


Avec affection
Votre "oncle" Ilhan Avente


D’un autre sourire, il contempla ces derniers mots. Maintenant qu’il en avait fait l’usage, il ne pouvait les retirer. Autant continuer à les utiliser. Et au fond de lui, il les pensait. Il avait détesté son géniteur, au plus profond de son âme. Il se sentait toujours souillé par ce qu’il lui avait infligé, et par ce qu’il lui avait obligé à faire : devenir un traitre, trahir un Kohan pour en servir un autre. Mais il n’avait jamais eu pareils ressentiments envers sa progéniture. Il espérait bien aussi pouvoir garder un œil sur cette grande princesse en devenir.

Après une rapide relecture, il signa, sabla, secoua légèrement son parchemin, puis le roula pour le cacheter de son sceau de la maison Avente.

Et comme promis, il fit mander un coursier, chargé de son message et de tous ses présents, dont l’anneau des murmures destiné à la princesse. D’une main presque tremblante, il tendit le colis et donna ses consignes. Le coursier partirait avec le prochain bateau pour Caladon et de là rejoindrait ensuite Sélénia, toujours par bateau. La princesse devrait pouvoir recevoir le tout début ou courant mars, si tout allait bien. Il n’y avait plus qu’à espérer que les Sept soient avec lui et que son vœu soit exaucé.

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Correspondance Sélénia – Délimar / Lettre du 27 Mars 1763


La journée touchait à sa fin et la jeune princesse ne pouvait s’empêcher de bâiller au point de faire naître à ses yeux, usés par d’interminables lectures à la seule lueur des bougies, quelques larmes de fatigue. Elle portait déjà sa robe de nuit avec sur ses fines épaules un châle épais cousu de plusieurs pièces brodées de différents motifs, couleurs et même tissus, pour former une somptueuse mosaïque semblable à quelques vitraux fantasques. Ses cheveux coulaient dans son dos tandis qu’elle repliait les jambes sous elle et se pelotonnait sur le coin de sa coiffeuse, disposant encrier, plume ainsi qu’une seule page à la fibre épaisse, trahissant son excellente qualité. Gardant son unique source de lumière à proximité, Victoria tendit l’oreille pour s’assurer que sa cousine dormait bien dans la pièce d’à côté et que personne ne viendrait l’interrompre.

Voilà des jours qu’elle espérait répondre à la lettre d’Ilhan, mais jamais elle ne semblait être autorisée à avoir une seule minute pour elle. L’exaspération lui avait rapidement fait abandonner tout espoir et elle avait laissé la correspondance avec l’althaïen prendre la poussière… jusqu’à ce soir. Elle avait tant de choses à raconter ! La prudence de son « oncle » avait fondu dès la seconde lettre et il lui avait offert un anneau qu’elle n’avait encore jamais utilisé. Faute de temps et d’occasion, dira-t-elle dans sa lettre même si les raisons étaient toutes autres en réalité. Ses soupçons s’étaient renforcés au fil des années et Ser Rajat avait plusieurs fois laissé entendre que son confrère avait quelque chose à voir avec cette mystérieuse organisation ; la Toile. Faute de pistes plus tangibles, la jeune fille s’était lassé de courir après des fantômes, d’autant que des affaires plus tangibles et urgentes s’étaient toujours présentées à elle, la détournant aisément de cette enquête.

Mais alors que ses doigts fins couraient le long d’une gorge pâle pour tirer sur une délicate chaîne d’or blanc, Victoria sentit émerger de son décolleté aux tendres rondeurs un anneau dont la caresse froide du métal sur sa peau nue lui arracha un frisson. Elle logea le bijou au creux de sa paume et le contempla de longs instants, pensive. Oserait-elle glisser un sous entendu aussi audacieux ? Si elle se trompait, alors son ancien professeur risquait d’en prendre ombrage… mais si elle avait vu juste ? Ô combien elle voulait avoir raison ! Les possibilités qu’une telle révélation lui ouvrait étaient simplement inimaginables ! Le soutient et l’afflux d’informations, la protection aussi… Non. Elle ne devait pas vendre la peau de la Licorne avant de l’avoir tuée. Prenant de profondes inspirations, Victoria déposa l’anneau sur le bord de la lettre et entama sa rédaction d’une main légère. L’odeur de l’encre et le chant de la plume sur le parchemin vinrent rapidement la bercer et les mots se succédèrent sans accrocs :


Mon cher Oncle Ilhan,

Plus que jamais, j’ai conscience de combien il est aisé de se laisser emporter par les événements et d’oublier la notion du temps, plus encore à l’égard d’amis si éloignés à son regard. Je vous pris d’accepter mes plus sincères excuses tandis que je couche ces lignes hâtives entre deux obligations.

Vous avez probablement eut vent de l’affaire concernant la famille Harrington, combien sa déchéance au regard de la Couronne fut causée par l’îre de sa Majesté, mon frère adoré, face aux menaces que la matriarche de cette réputée lignée marchande osa proférer à ma face ? Je regrette que les choses se soient passées ainsi et j’aurais apprécié une conduite plus digne de la part de celle que je croyais être mon amie. Dussais-je passer pour une enfant naïve, je me croyais aussi capable de gérer pareil conflit et corriger de moi-même l’erreur que je commis à la penser capable de m’être d’une aide quelconque une fois hissée aux rangs de notre noblesse. Force m’est-il d’admettre qu’un renard ne connaît nul maître et qu’il viendra toujours mordre la main qui le nourrit.

Outre cette mauvaise note, je suis depuis quelque temps prise dans mes nombreuses études et démarches. Forte de mes erreurs et farouchement décidée à ne pas les reproduire, sachez que mes débuts en tant que damoiselle ont été fais il y a peu, lors d’un bal splendide dont votre absence, ainsi que celle de feu mon père l’Empereur Korentin, teinta ma première danse de mélancolie. Je n’avais comme bras pour m’accompagner sur la piste que celui de Ser Rajat et si je porte à cet homme une affection toute sincère, elle n’est toutefois pas égale à celle qui m’anime à votre égard due à notre passé commun. Le reste du bal fut toutefois un véritable délice et j’appris à connaître davantage la noblesse qui entoure mon frère et les possibilités qui s’offrent dès lors à moi, n’étant plus une enfant au regard de notre société.

Alors que mon seizième anniversaire approche, je compte officialiser mon entrée sur la scène politique, espérant recevoir votre bénédiction alors que je me jette, comme il est communément dit : « dans le grand bain ». Ce fut à la suite de votre dernier cadeau et des murmures qui m’accompagnent dès lors dans les couloirs et salons du Palais que je trouva le courage de prendre pareille décision. Aux vues des récents événements, je me pense suffisamment prête pour entamer une longue marche qui, je l’espère, ne trouvera son terme que dans l’enrichissement des valeurs de l’Empire Sélénien, le confort et la diversité de son peuple ainsi que l’éclairage de ses connaissances -fussent-elles magiques ou technologiques-.

Tant d’ambition, me direz-vous ! Mais nous savons tout deux que ce n’est pas en prenant des demi-mesures que nous avançons, n’est-ce pas ? Vous en êtes la preuve vivante par vos décisions et actes sans oublier que je suis une femme ; il me faut fournir deux fois plus d’efforts pour me faire remarquer et entendre. Ainsi beaucoup de leçons et de sorties me sont imposées, m’éloignant de mon boudoir et de votre précédente lettre, faisant sans cesse reculer l’instant où je pourrais prendre enfin de vos nouvelles.

De ce cadeau justement, dont je fis mention quelques lignes plus haut, je vous présente ici encore mes excuses pour ne pas vous avoir notifié plus tôt, et surtout par son biais, de mes intentions à son égard. Je ne voulais pas vous causer d’émois en en faisant un usage non urgent, puis il m’est sorti de l’esprit d’en faire son utilisation première et me voilà, confuse et contrite, à rédiger une banale lettre pour notre correspondance. Croyez-moi cependant lorsque je vous assure chérir ce présent et je vous promets de ne pas le bouder si toute situation appelait à son utilisation. Pour preuve ; il est à tout instant contre mon cœur, au bout d’une chaîne forgée uniquement pour lui.

J’aimerai entendre de vos nouvelles, que ce soit couchées sur du papier ou tissées via un autre moyen de communication.


Avec tendresse,
Princesse Victoria Kohan.

P.S. : Avec la connaissance de la guerre approchant, je vous pris de prendre soin de vous et de vos proches. Puissent les Déesses vous accorder sécurité, santé et protection.

Elle souffla sur les dernières lignes, lustrées d’une encre encore fraîche. Posant la plume dans l’encrier, Victoria ramassa l’anneau et se mordit la lièvre inférieure, songeuse alors que ses joues se coloraient et que ses yeux pétillaient. Elle avait hâte de lire sa réponse, plus encore si elle venait directement de l’anneau comme elle semblait le deviner. Le temps qu’elle passa à scruter chaque détail du bijou laissa l’encre sécher et quand elle s’arracha à sa contemplation, la bougie était presque entièrement consumée. Se maudissant pour le gaspillage et ses rêveries, la princesse plia la lettre, cacheta de sa cire blanche poudrée de nacre et souffla finalement la flamme, prête à aller se coucher. Dès demain, la lettre sera envoyée par son corbeau blanc et arriverait en quelques jours à peine jusqu’à son destinataire. De là, elle n’aurait plus qu’à attendre… en espérant que les Chimère n’engloutissent pas le monde entre temps.

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Correspondance Délimar - Sélénia / Lettre du 4 novembre 1763




Il était revenu à Delimar il y a quelques jours à peine. Il était rentré dans sa cité, sa maison, et avait retrouvé ses gens, ses proches… Et pourtant, là encore, tout lui était inconnu. Ces visages, ces voix, ces meubles ou même ces objets ne lui évoquaient rien. Rien de rien. Le vide absolu.

Pour autant, les visages étaient restés avenants et les gens de sa maisonnée s’étaient montrés prévenants et attentionnés. Un homme âgé lui avait remis une lettre, provenant de son ancien lui. Une lettre qui lui avait expliqué le pourquoi de cet écrit… et l’avait enjoint à une chasse aux énigmes pour retrouver ses souvenirs. Ni plus ni moins. Il avait vite résolu les premières qui l’avaient conduit alors à un Livre de vie, des lettres, des parchemins et des carnets, consignés dans un étrange dialecte qu’il lui avait fallu également décoder. Ces derniers recelaient une foule d’informations… son appartenance à un groupuscule secret, plus ou moins en tout cas, une liste de personnages importants de l’ancien continent et de l’archipel, avec une quantité d’informations à leur sujet, parfois des détails qui lui semblaient de prime abord anodins (avait-il vraiment besoin de savoir quel thé préférait telle personne ?)…

Son Livre de Vie mettait en scène, littéralement, des moments de vie de son ancien lui. Il s’arrêtait toutefois sur un récit datant d’avant son voyage en Sélénia. Oh il n’en avait lui-même aucun souvenir, de ce voyage, mais les autres parchemins, apparemment écrits de sa propre main, relataient tous les derniers événements de sa vie depuis ce voyage. Du moins jusqu’à une tentative d’opération de Naal, lui permettant ainsi de reconstituer un peu la chronologie des derniers événements… apparemment plutôt chaotiques. C’était dans ces moments-là, quand il lisait ces écrits, ou même quand il voyait certains souvenirs de son Livre de Vie, qu’il était heureux de ne pas forcément se souvenir. Quoique… l’un des écrits relatait une rencontre avec l’Impératrice de Sélénia… devenue Reine apparemment depuis ? Une rencontre qui s’était finie, selon les parchemins, sur une note… plus douce. À la saveur sucrée qu’il aurait bien aimé de nouveau goûter.

Parlant de cette Impératrice, ou plutôt Reine, il avait retrouvé une correspondance que son ancien lui avait entretenue avec elle. On lui avait soufflé qu’en temps normal son ancien lui se serait empressé de reprendre cette correspondance à son retour. Ils n’avaient pas voulu le brusquer, mais maintenant qu’il avait quelques éléments en main, il était temps qu’il agisse comme il l’aurait fait antan. C’est ainsi qu’Ilhan était à son bureau, et réfléchissait à la tournure de sa lettre. Autour de lui s’éparpillaient déjà plusieurs parchemins raturés et chiffonnés. Il en était à son neuvième essai, mais n’osait plus faire chanter sa plume. Il restait là, les yeux rivés dans le vide, la main sur sa plume encore dans son encrier… attendant l’inspiration pour se lancer. Comment, diantre, était-il censé écrire cette satanée lettre, alors qu’il ne se rappelait plus de rien concernant l’Impératrice ? Il s’imaginait le goût de ses lèvres, la douceur de sa peau… elle était décrite comme belle et ravissante, jeune rose en pleine éclosion… et il s’imaginait alors la cueillir. Mais… il ne pouvait écrire tout cela !

Il inspira, expira calmement, et tenta d’éclaircir ses idées. Se sortir ce baiser de la tête et arrêter de s’imaginer mille folies ! Que pourrait donc dire son ancien lui, s’il se basait sur tout ce qu’il avait lu ? Déjà, en premier lieu… Oui, en premier lieu, il s’excuserait… et trouverait ensuite prétexte. Oui, voilà. Il devait commencer par cela. Et surtout, surtout, ne pas évoquer le baiser. Le taire.

Votre Majesté,

Je suis confus et embarrassé de vous écrire si tardivement et je prie votre grandeur d’âme de bien vouloir accorder votre pardon à l’humble serviteur que je suis, pour cet impair inadmissible. Puis-je plaider ma défense par des circonstances exceptionnelles qui m’ont quelque peu retardé, et dans mon retour à Delimar, et dans la reprise de mes activités normales ?

Effectivement, suite à notre dernière rencontre, dont l’honneur insuffle encore en moi un fort sentiment de joie, je n’ai pas retrouvé de suite le chemin de Delimar comme initialement prévu. J’ai été quelque peu alpagué par certains individus pour d’inattendues rencontres. Je vous épargnerai les détails affligeants, ces rencontres n’ayant rien de bien intéressant. Mon voyage improvisé s’est ensuite poursuivi dans tout Néthéril, où j’ai rejoint l’Intendante Tryghild alors en visite auprès des Graärh de cette île. Nous ne sommes rentrés que depuis peu, tout juste à peine, et fort éprouvé de toutes ces aventures et de ces bouleversements, j’ai mis, je dois bien l’avouer, quelques jours à retrouver quelque peu mes esprits.

Mais assez parlé de tout cela. Je vous implore de bien vouloir me pardonner ce retard et espère que cette lettre vous trouvera en sécurité et en bonne santé dans votre beau palais de Sélénia. Je tenais également encore à vous remercier de tous vos présents, que je chéris au fond de moi et dont j’ai pris grand soin. Votre étalon est bien arrivé, dans toute sa magnificence, et je ne me lasse pas de l’admirer. Il fait chanter en moi toute la nostalgie de sa noble lignée. Je ne saurai jamais assez vous remercier de ces précieux cadeaux.

Sachez, Votre Majeste, que je suis dès lors votre humble obligé et que j’espère avoir l’honneur de pouvoir continuer à correspondre avec vous.


Avec ma très haute considération
Ilhan Avente



Il se relit une dernière fois, ne manquant pas de sourire à la mention des présents dont il "avait pris grand soin", tel qu’elle le lui avait demandé. Il avait lu ces mots dans les écrits de son ancien lui relatant la rencontre et n’avait pu s’empêcher de les répéter. C’était sans doute osé, mais son côté taquin était plus fort que lui. Et il n’évoquait là rien d’autre que des présents… Certains y comprendraient le Consciencia, qu’il lui avait fait rendre apparemment par coursier sécurisé s'il en croyait ce qu'il avait lu, et l’étalon… Seuls eux deux pourraient en comprendre un tout autre… mais c’était là leur secret, n’est-il pas ? Même s’il serait sans doute sage de faire mine de l’avoir oublié…

Dans un soupir, il finit de faire sécher l’encre, puis cacheta la lettre qu’il remit ensuite à Shan pour envoi. Priant de n’avoir pas commis de réel impair dans ce courrier. L’avenir seul le lui dira...

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