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descriptionJ - 7 avant la fin du monde [PV Valmys] EmptyJ - 7 avant la fin du monde [PV Valmys]

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13 Mars 1763
Domaine Baptistral


La discordante symphonie de la guerre à venir ne semblait pas prendre racines, en ces lieux de savoir et d'études. C'était en tout cas ce que les membres de l'Ordr semblaient décidés à montrer à leurs visiteurs. Tant parce qu'il n'en avait rien pensé que parce qu'il n'était simplement pas dupe. Cependant, si certains désiraient se laisser bercer par l'apparente composition des maîtres du savoir, ils en étaient libres, maîtres de leur sort. Lui était ici dans un but bien précis. Il désirait, avant l'arrivée des Chimères, s'offrir un peu de temps dans un lieu paisible et auprès d'une compagnie qui ne lui demandait pas continuellement de surveiller ses faits et gestes. La mascarade qu'il maintenait auprès de Valmys était plus simple, plus souple et lui venait naturellement, terriblement naturellement. Ce n'était pas le cas de son jeu comme capitaine des assassins. Athagalan nécessitait énormément de lui, et il ne souhaitait pas décevoir son père, maintenant qu'il avait été accepté. Cette simple escapade lui avait même coûté de nombreuses nuits de travaille ininterrompu, zélé afin de ne rien laisser au hasard. Chaque pas sur l'herbe tendre du sanctuaire s'était chèrement payé. Ce repos, il l'avait gagné et même en cet instant, son esprit restait habité de dizaines de questions différentes. Néanmoins, ce qui l'occupait le plus n'était pas destiné à Nathaniel. Son office était parfaitement en ordre, et il le tenait avec un soin méticuleux et presque maniaque. Non, la question qui le taraudait concernait un contrat qu le capitaine des contrebandiers désirait voir accomplit. Sa proie n'était pas si aisée à débusquer, encore moins à éliminer.

S'arrêtant soudainement, il vint observer les environs puis sortit délicatement la pierre de communication que l'Enwr lui avait offert à leur dernière rencontre. L'élevant, il prit une inspiration, avec l'évidente intention d'user de la pierre pour prévenir Valmys de sa présence. Mais était-ce la méthode la plus appropriée ? Son sens de la symbolique pondérait la chose avec une extrême critique. Et puis, en fin de compte, il activa le glyphe et laissa sa voix être absorbée par l'objet, pour être retransmise à la la jumelle de sa gemme, quelque part au sein du Domaine. Avec un léger sourire confiant, le pirate fit rouler les sons de son accent Lyssien, susurrant à sa proie comme il aurait glissé son souffle à son oreille, à la fois tendrement, et malicieusement.

« J'éclos et me fane en un même havre, dernier reliquat d'une déesse éteinte, je porte en moi les récits et les rêves de toutes les âmes. Je relie tout en ce monde immense, on me maudit ou on pleure mon absence, mais toujours je poursuis mes toquades, jamais fidèle, toujours instable »

La devinette ne serait sans doute guère difficile à déchiffrer pour un apprenti baptistrel aussi le pirate n'attendit pas pour lui donner un quelconque indice, se dirigeant plutôt vers le sanctuaire du vent afin de l'y attendre. Il s'y tint seul, dressé sur l'un des dolmens, s'offrant au puissant souffle qui régnait là alors que son ouïe s'emplissait du chant cristallin des innombrables carillons à vœux. Là, il se sentait presque aussi libre, aussi vivant qu'en mer. Fermant les yeux, mêmes si c'était inutile, il se laissa porter par ses sensations, vibrant sous la tension du souffle, y cherchant des sons, des paroles, des contes, ou des révélations. Il n'entendit, cependant rien d'autre que les pas de Valmys qui approchait enfin, après un long moment. Se détournant de la vue, il sauta à bas de la roche pour rejoindre l'apprenti.

« Tu es... »

Le son se perdit, alors qu'il l'observait attentivement, une main esquissant le geste de s'élever pour le toucher. Il se reprit, abaissant la dextre et après un bref instant, se fendit d'un sourire pour son vis à vis. Ce fut avec sobriété qu'il reprit la parole, lentement et tranquillement, mais sa voix vibrait d'une note d'inquiétude sous-jacente, comme s'il contenait à grand peine son souci. En vérité, il avait pondéré la façon de réagir à tout cela dès le moment où l'un des marins s'était amusé à le narguer avec ce qui s'était passé pendant son absence. Et comme de juste, le marin en question l'avait chèrement regretté, non seulement parce qu'il n'était plus uniquement leur maître d'équipage mais aussi et surtout parce qu'il était quelqu'un de relativement jaloux et possessif et qu'il n'appréciait pas qu'on vint violenter ou profiter de ce qui lui appartenait.

« J'ai appris que tu avais été repêché par mon père au large et que tu avais séjourné de nouveau sur le Maelström. Comment te sens-tu ? Tu n'as rien ? Ils n'ont rien voulu me dire de précis… »

Secouant légèrement la tête, il ajouta rapidement :

« Je suis désolé de n'avoir pas été là. J'étais en mission à ce moment-là, je suis arrivé complètement après la bataille »

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Il avait abandonné sa peinture, sans plus de remord ni de réflexion.
Combien de fois avait-il pensé à Teotl depuis leur commun voyage en bateau ? Plus que ce que lui-même pouvait s'admettre. Cela commençait à faire beaucoup de gens avec qui il souhaitait partager son expérience du monde, ses émerveillements, ses joies, et beaucoup de gens contre qui il voulait se blottir pour écarter ses peines. Il n'avait jamais connu cela, avant. Ce petit sentiment d'absence dans la poitrine, dans les moments où il songeait à sa nouvelle famille, ou à certains de ses amis les plus proches. Avec Aldaron, il osait passer du temps à user de leur Pierre, pour lui conter sa journée. Avec Teotl, il osait un peu moins, craignant de l'ennuyer. Il n'aurait su comment qualifier leur lien. Teotl était celui quil'avait protégé, celui qui était bienveillant envers lui. Un ami ? Valmys regrettait la distance entre eux, sans savoir comment la franchir. Il y avait songé, un peu, rêvé, vaguement, mais ses rêves étaient toujours brimés par ce qu'il appelait "raison".

Précipitamment, l'Enwr avait enfilé une de ces tenues jolies et présentables que son père lui avait offerte. Il avait traversé les couloirs labyrinthiques du Domaine d'un pas preste, se dirigeant vers l'extérieur du Mont qui les abritait, sur le chemin pour le sanctuaire des vents. De là-haut, l'immensité de la savane se déroulait dans une multitudes de tons d'ocre et de vert, que la chaleur faisait parfois ondoyer. Une végétation sauvage et féroce, avide de vie, qui prenait ses droits jusqu'à l'horizon. De nombreux nuages parsemaient un ciel qui, depuis les hauteurs, ne paraissait que plus grand encore. Le vent portait avec lui les distances qu'il parcourait, les voyages à venir, et le son des carillons. Un temps clément. Un souffle d'air frais directement dans les poumons de Valmys. Mais rien pour apaiser ce qui palpitait entre ses côtes. La crainte de décevoir Teotl, d'avoir mis trop de temps à venir, d'arriver au mauvais endroit, ou de n'être pas à la hauteur de ses attentes. Quelles pouvaient-elles être ? Allait-il le juger sur son apparence ? À part Aldaron, personne ne l'avait complimenté sur cette dernière. Sur sa conversation ? Il n'était pas sûr de s'avoir encore parler, face à lui.

Il passa une main dans ses cheveux, défroissa ses habits. Ainsi lorsqu'il fut dans la ligne de mire de Teotl, il n'avait les cheveux que moyennement décoiffés, quelques mèches rebelles fuyant le noeud du catogan, et que quelques traces de peinture sur les mains, ainsi qu'un air un peu perdu, ou essoufflé, ou les deux. Son souffle lui revint peu à peu, lorsqu'il s'arrêta face à Teotl, cherchant dans ses traits des traces de ce qu'il avait pu traverser sans lui.

« Tu es... »

...La phrase ne s'acheva pas. Ce n'était pas pour rassurer l'apprenti baptistrel. Eh bien, qu'était-il ? Différent ? Il ne voulait plus de lui ? Puant la terre plutôt que la mer ? Subtilement (ou pas), l'expression de Valmys se fit inquiète également, alors qu'il suivait du regard cette main qui s'éloignait de lui. Heureusement, la suite vint, le soulageant un peu. Il s'était inquiété pour lui ? Voilà qui le touchait !

"- Ne t'inquiète pas. Je ne t'en veux pas."

Valmys aurait souhaité lui aussi pouvoir lever la main, comme Teotl l'avait fait, pour effleurer son visage et être certain de sa réalité, certain qu'il n'était pas le Vent cherchant à l'apaiser d'une quelconque manière. Ses bras restèrent contre lui, incapables de faire un geste en ce sens.

"- Mes aventures m'ont amené sur le bateau de ton père. J'y ai laissé des croquis, et mon récit, je suis en train d'en faire une version pour le Domaine - si jamais tu veux la voir. L'équipage n'a pas eu trop le temps de me toucher, et ton père m'a fait du chantage à base de mensonge tout du long pour obtenir de moi que je reste sage, et à bord de son navire. Mais cela consistait surtout à jouer de la musique." Ce qui lui allait très bien, quand bien même il se serait passé du chantage. Au moins avait-il pu rester habillé -une bénédiction, aux abords de Nyn-Tiamat- et immaculé. "J'ai retrouvé mon père à Nevrast, il m'a aidé à revenir au Domaine."

Le miraculé prit une longue inspiration, et fit passer pour un soupir de soulagement ce qui dans les faits était un rassemblement de courage. "Je suis heureux de te voir." Une phrase qui aurait pu être banale, dans n'importe quelle conversation. Là, elle était tellement sincère qu'il avait l'impression de dévoiler quelque chose d'intime. Il enchaîna sans attendre, un peu gêné, le rose aux joues : "Et toi, comment te sens-tu ? Personne ne m'a parlé de ta mission, j'étais inquiet...Est-ce elle qui t'amène au Domaine ?"

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Il s'inquiétait certes, mais pas que l'autre lui en veuille. Pas un seul instant il avait douté de sa capacité à le charmer durablement même si ça avait été le cas. Il s'inquiétait de savoir si ce que Nathaniel avait dit été vrai ou s'il avait menti parce que même s'il était loyal envers son père, il n'était pas un imbécile au point de croire que l'Orque ne lui mentirait pas. Il pouvait lui mentir. Alors entendre la vérité de la bouche de quelqu'un qui ne mentait pas serait potentiellement quelque chose auquel il pouvait mieux se fier. Considérant qu'il pouvait solidifier sa cause auprès de Valmys en ne restant pas coi, le pirate énonça donc avec une nonchalance bordée de cette même légère tension intrinsèque :

« Je m'inquiète pour toi. De savoir s'ils t'ont fait du mal. Si tu m'en voulais je comprendrais »

Cette fois, il se rapprocha légèrement. Très légèrement. L'autre n'avait pas l'air blessé ou traumatisé mais les maîtres guérisseurs du Domaine avaient pu s'occuper du premier et Valmys pouvait très bien cacher actuellement le second. Gardant le silence durant son explication, il hocha plusieurs fois la tête, très légèrement, mais attendit qu'il en ait finit avant de penser à répondre. Des croquis et un récit hein ? Il avait à peu près la certitude de savoir de quoi il retournait mais ça ne signifiait pas qu'il n'était pas curieux des détails. Savoir en revanche que Nathaniel ne lui avait pas menti le rassura, tant pour Valmys que pour lui-même. Si son père se mettait à mentir pour du trivial c'était qu'il n'avait plus confiance en lui.

« Je serais très intéressé par voir ton récit et tes esquisses oui. J'ai fais voiles vers le Domaine immédiatement après avoir après que tu avais été là et je n'ai pas pris le temps d'interroger mon père plus que ça »

Jouer de la musique ? Nathaniel aimait la musique ? Enfin on s'entendait, autre chose que des chansons paillardes et des cacophonies d'auberge évidemment. De la vrai musique en somme, surtout quelque chose digne de l'Ordre Baptistral. Surprenant. Finalement, il n'était pas complètement un rustre de grands chemins. Ou alors Valmys jouait assez bien pour que ça passe au travers. Maintenant qu'il y pensait, avait-il jamais entendu Valmys jouer de son instrument ? Il n'en était pas certain. Il aimait la musique. Comme la cuisine d'ailleurs. Le fait d'être aveugle augmentait considérablement ses autres sens après tout. Il était d'autant plus sensible à ces stimulus et les appréciait donc d'autant mieux.

Ce fut de cette même sensibilité qu'il sentit très distinctement l'émotion dans sa voix. Cette fois, il étendit lentement la main, pour que Valmys comprenne son geste et n'en soit pas surpris, et vint lui poser la paume sur l'épaule, serrant doucement. D'une voix douce, il l'invita à le suivre et le conduisit au bord du promontoire, où il avait installé un petit pique-nique. S'installant, il le relâcha et s'étira souplement. Il ne voulait pas le brusquer, à voir la façon dont il s'ouvrait à lui et la timidité qu'il montrait. Après ce qu'il avait vécu, c'était d'autant plus précieux de pouvoir être le sujet d'une révélation aussi intime.

« Je suis venu au Domaine pour toi Valmys. Ma mission est terminée, dès que je suis rentré et que j'ai appris ce qu'il s'est passé j'ai décidé de te retrouver et de m'assurer que tu allais bien. Je n'avais pas confiance en l'équipage ou mon père pour me dire la vérité, et… tu m'avais manqué également »

Et puis, il ne doutait pas qu'on ne parle pas de sa mission. Informer un Enwr qu'il allait tuer des gens était… enfin une mauvaise idée.

« Honnêtement, j'étais d'autant plus contrarié que j'étais aussi sur Nyn-Tiamat »

Le dépit dans sa voix était d'autant plus palpable qu'il était parfaitement sincère. Il n'avait pas été loin du Maelström, juste… juste difficile à joindre mais pas impossible. Bon sang, il aurait aisément pu être prévenu !

« Je suis heureux, en tout cas, que ton père ait pu t'aider. Qu'as-tu l'intention de faire à présent ? Penses-tu rester ici jusqu'à la bataille ou bien rentrer à Caladon pour voir ta famille ? J'aimerais rester auprès de toi, si tu le permet… Je ne sais pas si je survivrais à cette bataille après tout alors... »

Il s'arrêta un instant et releva la tête vers lui pour l'observer attentivement, pour capter son expression, la lumière de ses yeux et ce rose délicat sur les joues....

« Alors je me disais que je devrais penser à ce qui est important pour moi avant ça... »

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Valmys se laissa entrainer vers le pique-nique, son pauvre organisme encore tout tiraillé par une présence aussi proche, et par un contact. Cette fois, la voix des souvenirs douloureux ne fut pas assez forte, et ses cris pour faire entendre le danger furent étouffés par l'émotion qu'il avait à enfin pouvoir se rapprocher de son ami. Machinalement, il l'imita, s'installant devant leur repas, sans même avoir jeté un coup d'oeil à ce dernier. Dans sa tête, il était très occupé à réaliser et admettre tout ce que cet inaccessible chevalier blanc avait préparé pour lui. Par chance, il n'avait pas à parler tout de suite. Il aurait balbutié, bêtement, et cela aurait valu sans doute plus que mille révélations sur les pensées qui le hantaient, y compris auprès de lui-même.

Loin de l'aider à s'apaiser, Teotl fit fondre l'intérieur de sa poitrine en un mélange de chaleur pulsante et de glace d'incrédulité. Sa raison se brisa en songeant que les faits concordaient trop bien pour que ce soit un mensonge. La fille de Teotl n'avait donné aucune raison pour attirer ce dernier en ces Terres, et... Il était là. Face à lui. Ils s'étaient mutuellement manqués, et c'était Teotl qui avait fait tout le voyage jusqu'à lui. Valmys ne s'était pas préparé à cela ; ni à l'affection qui était désignée, ni à sa démonstration. Qu'était-il censé faire, qu'était-il censé dire ? Il avait su, jadis, que deux êtres d'une même affection pouvaient la partager librement. Des pirates aux crocs acérés avaient chassé de son esprit cela, souillant les gestes d'affection, corrompant les images qui avaient jadis bercé ses doux rêves. S'il essayait de les ramener à la vie, n'allait-il pas voir revenir à lui cette souillure ? C'était ce qu'il craignait. C'était ce qui l'empêchait d'ouvrir la bouche pour expliciter à son chevalier les tornades dans son coeur, et ce qui maintenait ses bras contre son propre corps, comme si les étendre avait été un geste de violence envers lui-même.

La glace, à nouveau, parcourut toute son échine lorsque Teotl prononça des mots qu'il aurait préféré ne pas entendre. La bataille, oui, il savait, mais... Qu'y faisaient les pirates ? Qu'y faisait son Teotl ? Le sourire touché et gêné qu'il avait eu l'instant d'avant disparu totalement, alors que sur son expression se devinait la lente réflexion qui avait dû guider Teotl jusqu'à lui. Il aurait pu répondre, expliquer que lui, il allait au coeur du Baôli, soutenir ses maîtres dans un rituel complexe. Quelle importance cela pouvait-il avoir, si c'était la dernière fois qu'ils se voyaient ? Voulait-il vraiment emporter de Teotl le souvenir de leurs émotions semblables discutant sagement de la fin du monde, lorsqu'il ne serait plus là pour le surprendre et le protéger ?

Il n'y avait plus de réflexion à avoir, et plus de crainte qui tint. Valmys écarta tout cela d'un revers de main, laissant la place à sa seule peur viscérale de voir l'objet de son affection disparaitre et, avec lui, la seule lueur qu'il avait pu avoir jadis dans les ténèbres. Sans répondre, il vint passer ses bras autour des épaules de Teotl, cachant son regard humide contre son cou. S'il pleurait ? Non, il ne pleurait pas, il était un grand garçon. Il tremblait, juste. Et renifflait un peu. Et c'était incroyable ce que la savane avait de poussières à mettre dans les yeux. Lorsque le noeud dans sa gorge lui permit de parler, il murmura d'une voix étranglée :

"- Ne meurs pas."

C'était un ordre, c'était une supplique, une imploration. Il ne pouvait pas faire cela, il ne pouvait pas le laisser seul, après ce qu'il avait créé en lui. Valmys ne pouvait décemment empêcher un Tiamarantien de vouloir sauver le monde. Il pouvait juste lui donner les clefs pour prendre les bonnes décisions, si jamais elles se présentaient. Qu'à l'héroïsme naïf, Teotl préférât préserver ceux qui tenaient à lui. Ce serait tout autant héroïque.

"- Nous allons... Avec les maîtres... Faire un rituel... Au Baôli... Que sa magie chasse les chimères..."

Murmura-t-il, par à-coups, redoutant qu'à essayer de tenir un dialogue fluide il ne montrât que davantage les tremblements et spasmes qui agitaient son torse, redoutant qu'un mot prononcé trop fort ne brisât les barrières qu'il s'imposait pour ne pas fondre en larmes d'enfant contre cet être qui méritait ses plus beaux sourires.

"- Ne meurs pas. Fais ce que tu veux, mais reviens-moi."

Il s'écarta un peu, tête basse, comme pour cacher la peine qui avait pris place sur son visage veinulé de cuivre. Quel piètre spectacle. Il jeta un petit coup d'oeil au visage de son ami. Il voulait le revoir. Créer des mémoires avec lui. Lui apprendre à s'écarter des pirates, et à explorer le monde. Jouer de la musique pour lui, le faire rire en disant des bêtises, plutôt que verser des larmes sur son corps.
Alors, pour se faire pardonner, pour que quelque note qui leur plairait à tout deux vint chasser leurs peurs et envoyer les larmes dans le passé, il releva la tête, et glissa tendrement ses lèvres sur celles de son unique pirate.

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Lui-même ne savait pas s’il s’accordait la moindre performance avec cela mais au vu de l’expression qu’arborait Valmys, il y avait au moins une personne qui lui donnait la couronne d’olivier. Le jeune Enwr avait l’air saisi, à tel point qu’il ressentit une très faible hésitation poindre dans son esprit. Il était d’une telle innocence qu’à présent, le pirate se demandait même s’il avait pu s’imaginer ce que donnerait la bataille à venir. Mais non, il était innocent, pas stupide. Pas de ce qu’il en sache en tout cas. Il devait bien se l’être imaginé. Mais sans doute pas que les Pirates participent ? Oups ? Avait-il révélé-là une information compromettante ? Tout de même pas… Mais déjà, avant même qu’il ne puisse noyer le poisson, diluer l’amertume de l’affirmation, Teotl se trouva prisonnier d’une paire de bras tremblants. Sous le bandeau, il écarquilla légèrement les yeux. Certes, il avait espéré provoquer un rapprochement en jouant sur la corde sensible de cette mort imminente mais il n’avait, en revanche, pas calculé que l’autre réagirait aussi positivement. Non que cela le dérangeait, pour sûr.

Avec une lenteur volontaire, le scorpion referma ses bras sur la forme délicate et frémissante accrochée à lui, gardant une étreinte souple et légère que Valmys pourrait repousser à tout instant s’il se sentait angoissé. Un sourire vague vint poindre à ses lèvres grises, en sentant une légère humidité contre la peau de sa gorge, mais il ne fit aucun commentaire, et se contenta de lui caresser les cheveux, sans insister. Impossible d’affirmer qu’il n'appréciait pas avoir une de ses conquêtes pendue à son cou, mais avec celle-ci, l’approche devait être faite toute en patience, subtilité et délicatesse. Qu’il aille trop vite, et certainement que l’oisillon fuirait à tire d’ailes. Et lorsque la demande vint vibrer au creux de son oreille, son sourire s’élargit sensiblement. Son oreille entraînée captait toutes les nuances de ce trémolo vibrant de sincérité. S’il avait eut un doute avant cela, il savait désormais qu’il l’avait ferré efficacement. Et, s’il devait l’avouer, au moins dans la tranquillité de son esprit… c’était plutôt agréable à entendre.

Qui, si ce n’était Valmys, aurait pu le lui demander, lui offrir avec tant de candeur, de naïveté, son âme sur un plateau, son altruisme comme un joli ruban pour orner le tout. Et cela ne s’arrêtait pas là ! Il s’avouait rarement satisfait de son travail  mais pour une fois ? L'octroi de cet agrément ne lui coûtait aucun scrupule. Curieux néanmoins il prêta grande attention à ce qu’on lui confiait, plutôt que de se noyer dans sa satisfaction personnelle. Il avait entendu parler d’un plan mais sans connaître les détails, et savoir que Valmys serait au coeur de ce plan l’inquiétait. Il n’avait pas fait autant d’efforts pour tout perdre ensuite à cause des Chimères. Mais il ne pouvait pas non plus lui interdire d’y aller. D’une part parce que l’Enwr le prendrait mal, ensuite parce que ce serait hypocrite. Tout le monde irait se battre, ou presque. Ce n’était pas une question de camp ou d’intérêt, toutes les forces disponibles étaient nécessaires, même si tout cela était fort à propos.

 Valmys, je…

Il était terriblement attachant, à lui mettre son petit coeur dans les mains. Voilà un an, il l’aurait broyé. Aujourd’hui, il se prenait à soupeser la valeur de cette acquisition. Une pesée qui se trouva soudainement raccourcie d’une tête quand les lèvres du musicien se posèrent sur les siennes. Interloqué de prime abord, il saisit néanmoins l’opportunité au vol, venant presser contre les pulpes soyeuses et fraîches, une main revenant lentement de ses caresses sur son dos pour se glisser sur sa nuque, l’autre au creux des reins, le rapprochant davantage de lui. Il avait des lèvres souples, pleines mais fines, avec un goût fruité qu’il associait, étrangement, à la vérité. Un fruit doux et sucré, qui pouvait vous rendre malade si vous en mangiez trop. Mais il doutait pouvoir se passer de la sensation et du goût de ces lèvres encore vierges. Il sentait leur très légère humidité, et la caresse de son souffle tremblant, et il l’entraînait, sans jamais forcer la barrière ivoirine, n’en ayant pas besoin. Il le menait avec lenteur, tendresse et suave sensualité.

Il avait, en vérité, une conscience aiguë de lui en l’instant. De la douceur moite de sa peau, de la fibre de son vêtement, des cheveux qui lui chatouillaient le visage. Puis, lentement, il le relâcha, caressant son visage d’un pouce, et venant l’observer, un léger sourire aux lèvres, incrédule et prit de court. En d’autres circonstances, il serait allé plus loin… à moins qu’il ne le puisse tout de même ? Il frôla ses lèvres des siennes, embrassa sa joue puis sa gorge, venant boire ses battements de coeur et les frémissements naturels de sa peau. Puis il remonta, vers une oreille aussi ronde que les siennes, laissant une traînée tiède contre le vélin de sa peau. Là, il glissa la promesse, comme un secret intime, de survivre et de lui revenir. Il lui prit une main, enlaçant ses doigts aux siens, calleux, marqués. Il la porta à ses lèvres pour y déposer un baiser, puis lui sourit de nouveau, d’un air plus assuré. Il l’avait, jusque là, gardé contre lui, supportant son poids plume de sa force mais… quoi à présent?

 On devrait… célébrer, non ? Profiter d’être ensemble.. Je ne t’ai pas effrayé ?

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Ils n'étaient jamais que des animaux. Victimes du présent qui leur avait été fait avant leur naissance, ils portaient en eux la peur viscérale de la disparition. Leur prédateur était une ombre acharnée, qui chassait sans relâche, se terrait, fourbe, se repaissait de ce que les enfants du soleil portaient de plus précieux en leurs coeurs, avant de les emporter dans les tréfonds de son estomac abyssal. Ils n'étaient jamais que des proies, et face à un adversaire que nul n'avait vaincu, ils n'avaient pour se défendre que la lumière naturelle qui les composait. Elle seule pouvait, un instant, repousser l'inévitable, arrêter le temps, apaiser les tempêtes, donner au moins la sensation d'une bulle protectrice.

Le zéphyr rafraîchissant qui caressait les herbes hautes du mont et faisait tinter clairement les carillons venait les accompagner, et calmer la peur profonde qui avait précipité les craintes humaines de Valmys. Tout était supportable, tout était plus doux. L'astre brûlant au-dessus d'eux n'était plus que des reflets chauds sur la peau du nouveau pilier de son âme, sur les rochers environnants, et sur la végétation sèche qui adoucissait la terre aride de Néthéril. Contre ses lèvres, celles de Teotl avaient la tendresse d'une élicate pluie estivale. Valmys découvrait ce que cela faisait, embrasser sans violence, par envie et par confiance. Son pirate ne pouvait le blesser, ç'eut été contraire à l'ordre des choses. Et quel soulagement était celui de se dire qu'il avait accompli ce qu'il avait à faire, avoir réussi à sceller l'instant, et sauver Teotl de tous les dangers. S'ils restaient près l'un de l'autre, que pouvait-il se passer ? Les chimères n'attaqueraient pas. Les guerres cesseraient, et enfin ce monde allait observer le silence paisible qui était le sien quand les bipèdes n'hurlaient pas la douleur qu'ils s'infligeaient. Ils resteraient ici éternellement, en ce sanctuaire, sans que leurs émotions ne varient, et tout serait figé en un tableau parfait.

Mais le temps était ce qu'il était. Ils n'étaient jamais que des animaux, fragiles, des petits êtres qui ressentaient assez pour un instant oublier qu'ils n'étaient jamais que les sculptures de chair que les Huit avaient maladroitement tenté d'élever à une condition supérieure. Mais leur existence continuait, leurs organismes retrouvaient leur faiblesse ridicule, subissaient le joug du temps. Qu'était Valmys, sinon un animal à la tête emplie de ces hormones qui lui étaient si rares ? Peut-être était-il également cette créature blessée qui ne pouvait taire la voix en lui qui sifflait au danger, à l'inconscience. Ce bonheur ne pouvait être complet, ne pouvait être vrai, puisqu'un certain bateau l'avait fait s'échouer sur les berges de la souffrance. Ne se souvenait-il pas de sa douleur, et de ses cris ? Voulait-il que cela recommence ? Ce bonheur qui embrumait son esprit, lui faisait miroiter quelque utopie, était un mensonge, et les souvenirs insistaient frénétiquement dans un effort complexe pour le ramener sur terre.

Des marques d'affection dans son cou, et contre son oreille, lui valurent d'étranges picotements le long de son échine. Jamais il n'avait connu cela. Ç'avait toujours été une histoire lointaine, de belles chansons pour ceux qui avaient de la chance. Nul écrit n'aurait su lui faire deviner ce qu'il ressentait à, enfin, lui aussi, recevoir un peu de ce qui l'avait créé. Ses sens étaient formels : tout était réel. Ils pouvaient même retracer le chemin que Teotl avait marqué sur lui. Le coeur de Valmys se serra un peu à la promesse qui lui était faite. Elle était ce qu'il voulait entendre, mais ce que la vie empêchait de pouvoir croire aussi fermement qu'ill'aurait souhaité. Ils n'étaient jamais que des animaux, faillibles.
Ses doigts étaient ceux d'un musicien, mais d'un musicien qui avait connu la route. Ils restaient moins calleux que ceux de son marin. Pourtant, qu'aurait-il donné pour ne plus jamais être éloigné de ceux-ci. Le temps était désormais un de ces félins beaucoup trop prestes qui parcourait champs de blés et de sables, et qui voulait le priver de l'autre moitié de lui-même, l'emporter à nouveau par-delà les océans. Valmys n'en avait pas envie, et aurait juré ne jamais avoir autant souhaité piquer un caprice.

"- Ne profitons-nous pas déjà ? Ne célébrons-nous pas ?"

Valmys eut un léger sourire en coin, amusé. Il eut un vague mouvement d'épaules, de tête, dans une sorte de tentative pour faire le mignon, retrouver cet instinct qu'on lui avait piétiné. Puisqu'il le pouvait, puisque Teotl ne s'enfuirait pas, il voulait essayer de lui plaire, volontairement. Voir ce que cela faisait s'il agissait avec lui comme il ne pouvait le faire avec nul autre, comme il souhaitait le faire.

"- Ai-je l'air effrayé ?" Il eut un petit rire, léger. Sa main se libéra très délicatement de la sienne, pour mieux se déposer sur son poignet, et l'entrainer avec lui vers le pique-nique qui les avait sagement attendu. "Il me semble que j'ai quelque présent à honorer..." Se penchant, Valmys laissa son ventre, ses papilles et son nez, analyser le repas. La vérité était qu'il n'avait pas faim du tout, tant il était tourné vers le bel être aux yeux bandés qui l'accompagnait. Tout était fade, et sans intérêt, à côté. Néanmoins, pour lui faire plaisir, il laissa ses réflexes porter la nourriture à sa bouche, tandis qu'il réfléchissait. Même si leurs présences mutuelles étaient des façons de profiter, le futur départ de Teotl terrifiait déjà le petit Valmys, et l'absence qu'il devinait comme lourde et longue le poussait à songer à la meilleure façon d'abuser du temps qu'ils avaient ensemble. Existait-il seulement une activité qui aurait pu lui donner la sensation d'avoir suffisamment de Teotl pour les mois à venir ? Même en sachant qu'il poursuivait une chimère, Valmys ne pouvait s'empêcher de chercher. Son regard portait au loin, sur l'horizon embrumé, quand il proposa, songeur :

"- Si tu restes assez longtemps, nous pourrons profiter des eaux du Lac du Domaine. De nuit, elles sont magnifiques, j'aimerais te les montrer. Et pour cette après-midi... Que dirais-tu d'un atelier "tatouages" ?" Il eut un petit sourire taquin. "Si je trouve un beau motif à dessiner sur toi, l'encreras-tu dans ta peau ? Et toi, me laisserais-tu un souvenir que j'emporterais partout avec moi ?" Ni peur, ni honte, et une confiance absolue en l'avenir. Valmys voulait afficher au monde entier son lien avec Teotl. Mais surtout, il voulait se l'afficher à lui-même. Avoir toujours sur lui un petit quelque chose pour songer à lui, avec ce même sourire d'imbécile heureux qu'il affichait en ce moment-même.

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Si on lui avait annoncé que Valmys répondrait ainsi par avance, il n’y aurait pas cru. Il fallait qu’il soit objectif à cet égard et l’admette en toute franchise. Et c’était également en toute franchise qu’il admettait apprécier la répartie. Se fendant donc d’un sourire, il ne pu que confirmer du chef, rarement aussi satisfait d’être détrompé. Un rire le secoua même en le voyant lui faire les yeux doux, et il l’embrassa de nouveau, avant de bifurquer vers son cou, le picorant d’un baiser taquin. Il y avait quelque chose de profondément amusant et déstabilisant, à le voir jouer un tel jeu. S’il avait pensé devoir faire tout le travail d’un bout à l’autre ? Parfaitement. La question lui fit hausser un sourcil et craquer un sourire malicieux.

Non, tu as l’air adorable

Il retint sa main un instant, y déposa ses lèvres puis la relâcha enfin. Elle n’alla pas bien loin, mais elle l'invita à l’accompagner jusqu’à l’emplacement de pique-nique qu’il avait installé un peu plus tôt. S’installant près de lui avec nonchalance, il s’excusa néanmoins de la simplicité des mets préparés. Il y avait mit autant de coeur qu’à son habitude, bien entendu, mais son lien avec le vautour rendait pour lui tout plat sans viande compliqué à jauger et préparer. Il avait fait rôtir une banane plantain avec des épices, posée sur un lit de fruits frais découpés en fines rondelles pour contrebalancer et apporter de la légèreté. S’il avait eut sa propre cuisine, à bord de la Revanche de la Reine, il aurait pu faire mieux mais devait s’en contenter.

En le voyant si songeur au beau milieu du repas, il servit deux verres d’eau de coco et en glissa un près de lui. La voix agréable du jeune chanteur lui fit relever le bandeau vers son visage. Surpris une fois de plus de le voir si entreprenant, il n’hésita que quelques instants avant de sourire une fois de plus. Décidément ! Quelle barrière gigantesque avait-il pu abattre pour obtenir un résultat tel que celui-ci ? Où était-donc sa petite hermine transie et craintive ? Certes il avait travaillé à obtenir sa confiance et son affection mais ça ? C’était le jour et la nuit. Un tatouage ? Voilà qui était intéressant. Valmys avait effectivement vu les siens, connaissait son appréciation pour cet art. Mais y participer ?

Oui, je le ferais

Et plutôt deux fois qu’une. Il buvait sa confiance comme une liqueur. Le prédateur en lui se glorifiait de cette merveilleuse idée autant que de la candeur de son affection. Un tatouage serait une marque d’appartenance, une façon de faire reconnaître l’Enwr comme sien et d’aider à le garder sauf. Il avait déjà une idée en tête qui enverrait un message clair et net à tout pirate qui mettrait la main sur sa petite boîte à musique. Et avec l’extension drastique de la secte noire, personne ne voudrait s’en prendre à ses possessions. Où pourrait-il le lui effectuer d’ailleurs ? L’épaule ? Le cou ? Le bras ? Ce serait forcément douloureux car il n’avait aucune compétence magique pour l’ancrer sans douleur.

J’ai en tête un motif, si tu l’apprécie, je pourrais de l’encrer. Je suis néanmoins un novice en magie, je ne pourrais le faire qu’à l’aiguille. Est-ce que cela te dérange ? Pourras-tu user d’un sort pour ne pas avoir mal ?

Il sembla hésiter un bref instant, puis reprit.

Je peux rester jusqu’à la bataille. Je possède mon propre navire à présent

Cela signifiait aussi, pour Valmys, que Nathaniel n’était pas collé à son ombre à tout instant, ni les marins qui avaient profités de sa faiblesse à bord du Maelström. Et il pouvait rester. Profiter de sa présence, de sa fraîcheur, de sa candeur. C’était une liberté et une assurance, et il était satisfait de pouvoir s’en servir. Cela leur donnerait l’occasion de profiter sans être plus pressés encore par le temps qui passait. Un seul couperet était déjà bien suffisant après tout. Il termina son verre, puis se tourna de nouveau vers Valmys. L’idée du bain au clair de lune était parfait pour pousser davantage la proximité aussi n’avait-il qu’à attendre le bon moment. En attendant il avait toujours en tête le tatouage. Son goût de l’art le poussait à perfectionner encore son idée.

Si je reste plusieurs jours, tes maîtres n’en seront pas dérangés ? Tu pourrais m’enseigner si tu le désir, ainsi j’aurais d’autant plus d’outils pour revenir auprès de toi en un seul morceau

descriptionJ - 7 avant la fin du monde [PV Valmys] EmptyRe: J - 7 avant la fin du monde [PV Valmys]

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Valmus n'avait pu contenir un petit rictus satisfait. Que Teotl possédât son propre navire, voilà qui était parfait. Si cela pouvait l'écarter de son père et de son outil de malheur, l'Enwr ne pouvait que cautionner. Il masqua son contentement derrière une banane plantain, n'ayant guère envie que Teotl voie en cela une incitation à continuer sur cette voie. Il devait bien assez deviner ce que pensait Valmys, et lui forcer la main risquait d'être contre-productif.
Ils allaient avoir quelques jours pour eux. Valmys se figurait déjà la douceur que pouvaient avoir ses premiers jours passés avec son premier amoureux. Il étudierait plus tard, s'ils étaient encore vivants. Dans l'immédiat, il boire le nectar de la vie jusqu'à la dernière goutte, et en percevoir toutes les subtiles saveurs. Ses prochains jours n'allaient orbiter qu'autour de ce congénère aux yeux aveugles. Il n'aurait pour souci que le coeur de ce dernier, ses soucis, ses ressentis. La belle vie. Il allait s'attacher à lui si fort que leur potentielle séparation n'en serait que plus douloureuse. Et il n'aurait aucun remord, aucune appréhension, car il aurait vécu ce qui devait l'être.

La voix de son dulciné le sortit de ses songes, et retira sa bouche de sa banane, pour de plus pragmatiques tracas. Après un instant de réflexion, et un haussement d'épaules, il avoua, avec un détachement certain :

"- Je ne pense pas que cela dérangera mes maîtres. Si tel est le cas, je leur expliquerai."

Et les douze n'allaient tout de même pas le priver de tels instants, eux qui savaient combien cela représentait une vengeance sur son passé, eux qui savaient combien les temps étaient à la croisée de lourds changements ! Non, ils ne les sépareraient pas. Et même s'ils le faisaient... Valmys irait dormir dans la savane s'il le fallait, ou pire, sur un bateau, pour profiter des derniers jours de son homme sur Néthéril.

Les fruits furent exterminés, et Teotl fut couvert de pioupioutages comme seul un fils d'inséparables devait savoir les faire. Complimenté, chôyé, enrobé dans des poèmes plus tendres et ambres que les sèvres des arbres, le malheureux pirate aurait pu finir noyé si, de temps en temps, l'Enwr ne s'était pas tu pour mieux blottir son museau dans son cou, ou se blottir lui-même complètement dans les grands bras de son pirate.
La journée avançait, le soleil se fit plus rude. Prenant Teotl par la main, Valmys le guida à l'ombre du Domaine. Croisant quelques confrères sur la route, il les salua avec fierté. Peut-être ne comprendraient-ils pas. Peut-être se diraient-ils qu'il avait surjoué sa peine jadis. Mais il comptait sur les meilleurs d'entre eux pour comprendre la vérité, et la victoire qui pouvait se cacher dans un doux regard tourné vers un homme. Ils zigzaguèrent au milieu de certains couloirs plus ou moins végétaux, décorés de statues et bas-reliefs, escaladèrent quelques escaliers en colimaçon, jusqu'à arriver à cette salle que recherchait Valmys. Incroyablement bien éclairée, elle contenait moult encres de divers types, et ces ustensiles entre le crayon et la seringue dont ils allaient avoir l'usage.

Valmys en profita pour dispenser à Teotl ses premiers cours "au cas où". De l'usage de la magie pour anesthésier une zone, encourager la guérison. Il avait plusieurs jours pour l'entrainer, et comptait bien également lui donner deux-trois astuces pour se protéger, en cas de besoin. Leur sang elfique leur donnait quelques affinités magiques en commun... Mais clairement, Teotl n'avait pas les facilités de l'Enwr. Cela lui convenait d'ailleurs tout à fait. Il appréciait beaucoup de pouvoir enseigner, jouer au professeur, avec celui qui était son protecteur. Cela donnait une étrange impression d'inversion des rôles... Pas détestable. Comme un retour de bons procédés.
Lorsqu'ils furent tous les deux prêts, Valmys se lança en premier dans le tatouage. Sur le cou de Teotl, une hermine vint s'enrouler. Assez discrète pour pouvoir se cacher derrière un col, assez visible pour pouvoir s'arborer avec panache. L'Enwr espérait à la fois que son esprit-lié apportât un peu de douceur dans la vie de son homme, le protégeât de ses assaillants... Et qu'il puisse, si cela était possible, narguer un peu Nathaniel. Est-ce que cela était vil ? Oui, sans doute. Mais il en avait besoin pour aller mieux.
Il laissa son bras à Teotl, pour que l'art s'y imprime. Qu'il veuille couvrir tout son bras, il le pouvait, Valmys lui faisait confiance, et aimait le voir concentré sur le dessin. Le motif lui rappelait quelque chose, sans qu'il ne puisse mettre de mot dessus. Quand Teotl lui expliqua, un mouvement de tête affirmatif accueillit le motif, ainsi qu'une prière muette à Vie. Les divinité n'avaient pas besoin d'être vivantes pour être honorées. Elles étaient au-delà de cette notion, et la prière allait au-delà de l'utilité bête et méchante qui lui avait jadis été donnée. Etonnamment, Valmys ressentit un picotement magique accompagner l'encre dans son bras. Quand il en sut la nature, un sourire amusé étira ses lèvres. Voilà qui lui convenait, et qui le touchait. Un protecteur tout prêt à le retrouver. Il ne serait jamais perdu, jamais seul. Qu'il était adorable, et touchant, ce terrible pirate...

Des rayons pâles et blanchâtres dégoulinaient des divers puits de lumière du Domaine, le baignant dans une ambiance bleue pâle, jouant de clairs-obscurs sans varier les tons. Un silence quasi-religieux planait, et les rares musiques qui résonnaient encore étaient lointaines, respectueuses. L'eau du lac sous-terrain était calme, à peine ridée, entre le noir et le blanc lunaire.
Valmys déposa machinalement son psaltérion sur le côté, avant de glisser un pied timide dans l'eau. Fraîche, mais pas désagréable. Il avait revêtu une de ces tuniques sans formes qu'il avait cousues lui-même. Il ne comptait pas se baigner nu. L'idée l'effrayait encore. Ce n'était pas bien importait, il pouvait profiter du contact de l'eau et de l'ambiance sereine des lieux sans avoir à découvrir sa peau. Lentement, prudemment, il avança, ses pieds nus tâtant le sol instable des abords du lac. Il savait qu'à un moment, la pente se faisait abrupte, et se méfiait un peu. L'eau escalada ses genoux, et la chair de poule glissa un frisson tout le long de son échine. Ses doigts caressèrent la surface, comme un mot tendre murmuré à l'élément... Ou une demande de pardon.

"- J'ai longtemps craint l'eau. Le lac m'angoissait. Je n'aimais pas cela. Alors je me suis rapproché, petit à petit, de plus en plus longtemps."

Car la haine n'avait pas lieu d'être envers un élément. L'eau ne lui avait rien fait, et Valmys ne voulait pas laisser un pirate décider de leur relation. Si le plus gros de ses angoisses s'étaient éclipsé, l'Enwr ne se sentait pas encore prêt à céder totalement son corps à l'eau, se laisser flotter, ou nager. Cela viendrait peut-être plus tard. Peut-être que le souvenir de la présence de Teotl l'aiderait à retourner vers l'eau, et vouloir s'y confier. Ramenant ses bras contre son torse, Valmys se tourna vers son pirate, pour lui demander sans mots s'il voulait le rejoindre.

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Il baignait dans les trilles de sa boîte à musique comme un poisson dans son lac, le contentement sourdant dans ses muscles et ses nerfs sensibles. Son oreille délicate se délectait de la voix de l’hermine et son esprit recevait les marques de son affection avec une fascination toujours renouvelée. Il ressemblait presque aux concubines blanches d’Althaïa ainsi, ces femmes dont on admirait les talents, dont on savourait la présence sans céder à la luxure. Des compagnes que l’on gardait immaculé. La seule différence étant qu’il n’avait pas l’intention de le garder immaculé indéfiniment. Logé dans ses bras, Valmys était jalousement gardé, bien à l’abri de tout ce qui aurait pu faire taire ses agréables pépiements. Ainsi installé, il ne trouvait guère de raison de ne pas savourer le calme avant la tempête, laissant volontier tout trône à son père pour ne garder que celui qu’il s’était créé. Lentement, l’éclat du soleil vint à cuir sa peau déjà matte et ils se décidèrent enfin à quitter les lieux.

Mutin sur les talons de son compagnon, jouant les parfaits à son bras, il se fit des plus courtois à l’égard de ceux qui venaient à les croiser sur leur route vers l’intérieur du Domaine. Laissant Valmys aux commandes, Teotl se contenta de se laisser guider, en observant attentivement le chemin qu’ils empruntaient afin de le mémoriser. Lorsque leur destination apparue enfin, le pirate ne pu empêcher un sourire joueur de venir courir sur ses lèvres. Voilà qui lui plaisait… et qui serait sans doute bien plus hygiénique qu’à Athgalan. Tout ouïe pour son oisillon, le scorpion resta silencieux, en dehors de quelques questions occasionnelles, justement dosées. Le jeune Enwr connaissait son affaire, en matière de magie, et il essaya d’être le plus attentif possible car il n’en avait aucune expertise personnelle, bien que cela l’intéressa réellement. Bien vite, il fut évident qu’en sus de son ignorance, il n’avait aucune facilité pour le sujet, malgré son application. Il fut relativement satisfait, alors, de constater que cela ne dérangeait pas son professeur.

Une fois qu’il eut acquis ces quelques rudiments, tous deux tournèrent leurs esprits vers la raison originelle de leur présence dans cette pièce-ci en particulier. Teotl fut alors le réceptacle volontaire de l’inspiration de son oisillon tandis que lui-même réfléchissait à l’emplacement exacte de sa propre marque. Il avait déjà décidé de quel tatouage il désirait l’orner, l’un des plus beaux, à ses propres yeux, qu’il possédait déjà, une forme de lien entre eux et de réel compliment, à sa propre façon. Lorsqu’il revint à lui, Valmys mettait les dernières touches à l’hermine, qu’il observa dans un miroir avec critique, pour jauger de l’oeuvre. C’était la seule figure qui ornait sa peau, tous ses autres tatouages étaient des métaphores. Mais elle était d’un solide tracé, ne jurant pas avec le reste. Elle s’enroulait à son cou, avec une petite touche de possessivité et de défi qu’il apprécia trouver chez Valmys. Qu’il développe des sentiments plus agressifs était comme ajouter du piment dans un plat déjà délicieux. C’était meilleur encore.

Et ça lui donnait des idées, des envies. Mais l’heure était à l’art. Il prit place pour oeuvrer à son tour, venant orner le bras de son petit compagnon avec lenteur et attention, son visage figé dans une expression d’intense concentration. Il ne voulait pas lui faire plus mal que nécessaire et il désirait ne rien rater. Ces tatouages ne disparaissaient pas, après tout. Le tracé enlaçait le biceps et descendait jusqu’au poignet avec délicatesse en une prière muette à la déesse Vie. C’était, à son sens, la plus adéquate pour Valmys, plus encore que Terre ou Végétale. Il lui expliqua d’ailleurs de quoi il s’agissait, convoyant en même temps la profondeur de sa foi pour les septs, qui marquait chaque aspect de sa vie sans qu’il éprouve le besoin de le crier sur tous les toits. Vie, et sa soeur Mort, étaient néanmoins les déesses qu’il vénérait le plus.

Elles formaient le grand cycle de la réincarnation et de la perfection, l’inépuisable source de continuité. La véritable éternité. Sa foi envers elles était aussi profonde que le ciel infini. Et tandis qu’il parlait, il appliqua également sur le tatouage une autre marque, magique celle-ci. Une marque qui lui permettrait de toujours savoir où il se trouvait et de le rejoindre, sans coup férir, s’il le devait. Ce qui lui appartenait ne devait jamais lui échapper. Et Valmys était sien. Pour autant, il ne dit rien de la marque, se contentant d’achever le récit qui entourait le tatouage qu’il lui avait offert, le rituel de l’éternel recommencement, de l’éternel cycle qui ne pouvait être brisé. En lui, Vie était autant Vie que Mort, accueillant l’âme à son éveil et la récupérant à son sommeil pour qu’elle se repose un temps avant de revenir, plus brillante que jamais.

La révérence lui venait presque, les mots saints comme des joyaux rares à ses lèvres tandis qu’il observait l’eau du lac intérieur, et la forme frêle de Valmys qui en bravait la froide embrassade. Ici, ils semblaient se tenir à la lisière de deux mondes, l’un fait de silence, d’échos profonds et lent, l’autre de lumière et de musiques. Un peu en retrait, le pirate se jouait d’un sourire connivent en voyant la frilosité de son oisillon au devant de l’eau. “Et maintenant ?” Il semblait avoir de nouveau apprivoiser cet élément. Il pencha la tête, souriant toujours, le couvant d’un regard occulté. Mais il ne resta pas immobile, assis, longtemps. Se redressant alors que l’Enwr se tournait vers lui, le scorpion lui fit face en retirant lentement ses habits. Son manteau couleur de sable tomba le premier, mais il se prit au jeu, et sous le regard du petit être qu’il avait réclamé, le pirate se déshabilla lentement, sensuellement. Chaque geste était dosé, souple et gracieux, avec sa propre valeur séductrice. Chaque geste était composé, chaque enchaînement pensé, comme une danse, pour le plaisir des sens et de l’imagination. C’était un art qu’il avait apprit à pratiquer très tôt et qu’il avait perfectionné. Une arme pour mettre les humains à terre, esclaves de leurs pulsions qu’ils étaient. Il prolongeait les gestes d’une caresse, invitant l’oeil à le suivre avant de le conduire à une autre parcelle de peau qu’il révélait alors et ce jusqu’à ce qu’il se tienne flambant nu devant lui sur la berge.

Puis, lentement, il rentra dans l’eau, attendant d’avoir assez de profondeur pour plonger, et s’immergea totalement en ignorant le choc thermique associé à l’eau froide sur sa peau tiède. Souplement, il vint nager autours de Valmys, avant d’approcher dans son dos et de nouer les bras à sa taille, sans sortir de l’onde plus que ce qui était nécessaire. Après quelques instants, il se redressa cependant, venant glisser ses lèvres contre sa nuque en une caresse douce qui bifurqua vers son oreille ronde, venant titiller la peau sensible avant de lui embrasser l'épaule et de retomber ensuite dans les bras aqueux. Il le serra contre lui un instant avant de le relâcher, se soustrayant à toute tentative potentielle pour l’attraper et continua d’évoluer librement près de lui, sans jamais cesser de l’observer plus de quelques instants. “Tu veux essayer de t’asseoir dans l’eau ?” Il ne lui demanderait pas de venir nager avec lui, préférant le laisser aller à son rythme mais il ne se priva pas de profiter et du lac, et de l’occasion de lui faire les yeux doux… au sens figuré du terme. “J’aime l’eau. Je me sens extrêmement bien dans son étreinte. Mais je comprend combien ce doit être dur pour toi” Il s’arrêta, disparaissant presque totalement sous les flots, ne laissant que son visage dans l’air ambiant alors qu’il lui souriait. “Bataille d’eau ?” Il fit mine de l’asperger, mais sans réellement aller jusqu’au bout afin de ne pas risquer de l’effrayer.

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Valmys avait eu un geste, bras ouverts, pour désigner l'eau qui l'entourait, lorsque Teotl s'était enquit de ce qu'il pouvait faire désormais. En relevant le nez, de l'eau vers son interlocuteur, l'Enwr fut saisi d'une vision pour laquelle il n'était pas prêt. Ce fut silencieux, immobile, les bras ainsi ouverts et son visage figé en une expression de sincère surprise, qu'il observa son amant se défaire de ses habits.

Il était loin d'avoir oublié l'histoire de Teotl, et ces années qu'il avait passé à Gloria, qui avaient en lui trouvé un écho sous la forme d'une plaie encore ouverte. Alors, par simple identification, il ne pouvait s'empêcher de questionner sa sensualité, le cœur serré. Était-ce vraiment lui qui voulait faire ces gestes, ou n'était-ce qu'une habitude ? Qu'avait-il subi jadis, qui l'avait poussé à cela ? Saignait-il encore ? Si c'était un sacrifice qu'il faisait pour lui, voulait-il être réconforté ? Parce que Valmys, oui, se sentait l'envie de le réconforter. Lui frotter le dos, lui dire qu'il n'était plus obligé, que son corps était un temple que nul ne profanerait plus. Lui promettre de le protéger de tout, y compris du besoin, s'il venait à avoir faim.
Les mots se bousculèrent à la porte de ses lèvres, il n'eut finalement le temps de prononcer quoi que ce soit, lorsque les bras de Teotl l'encerclèrent. Cela l'apaisa un peu. Ou du moins, cela porta son attention sur leur petit bonheur présent plutôt que sur leur passé. L'eau paraissait moins froide lorsqu'il était contre lui. Pourtant, la chair de poule le couvrit lorsque les lèvres du pirates vinrent caresser sa peau sur des points qu'il découvrait sensibles. Personne ne l'avait jamais prévenu que ceci était agréable. Les pirates lui avaient rabaché certaines parties très spécifiques de son corps. Était-ce les sentiments qui rendait tout plus doux, ou n'avait-ce été qu'une découverte en attente ?

Valmys voulut se retourner, pour rendre la pareil à son bel ami, mais déjà ce dernier offrait de nouveau son corps au lac. Une révélation traversa en un éclair l'esprit de l'Enwr, lisible dans son regard écarquillé. Il comprenait très bien ce que Teotl essayait de lui dire, au-delà des mots. S'ils voulaient vivre ensemble, un jour ou l'autre il aurait à le rejoindre dans l'eau. Le pirate faisait l'effort de le rejoindre sur terre... Lui aussi aurait sa part à faire, s'ils voulaient partager un monde commun, tant physiquement que spirituellement. Tout prenait un autre sens, avec cette motivation-là. Aller dans l'eau n'était plus une difficulté à affronter, mais un objectif à atteindre au bout duquel se trouvaient les bras de Teotl, et son torse si somptueusement veiné de cuivre. L'eau n'était plus cette masse sombre qui l'avait porté plusieurs jours durant, lui offrant la liberté au prix d'un épuisement physique comme il n'en avait jamais connu. C'était... Plutôt comme une belle-mère, mais affectueuse. C'était ce à quoi tenait Teotl, et ce qui le rendait heureux.

L'Enwr prit une lente inspiration, son regard accroché à l'élu de son cœur. Lentement, il s'enfonça dans l'eau, jusqu'au nombril, jusqu'aux côtes, jusqu'au bas des épaules. Là, il estima être bien. Il reprit son souffle, avec un regard reconnaissant envers l'homme très spécial de sa vie. Mettre la tête sous l'eau ne lui semblait plus compliqué, juste inconfortable, sans un certain être chaleureux pour le réchauffer.

Teotl parut partant pour l'asperger... Délicatement, certes, mais quand même. Valmys lui adressa son regard le plus soupçonneux.

"- Dis donc... Tu n'as pas l'impression que c'est injuste ? Tu es presque complètement dans l'eau, je vais être plus aspergé que toi ! Allez, sors de là !"

Il se jeta presque sur lui, faisant mine d'essayer de l'attraper pour le sortir de l'eau, ou le rapprocher de la rive, là où ils seraient plus égaux dans une terrible guerre d'éclaboussage. Il ne parvint pas à grand chose, si ce ne fut à bousculer un peu Teotl, essayer vaguement de le chatouiller, pouffer de rire comme un adolescent un peu fleur bleue. Cela ne cessa que lorsque, lassé, et attiré, l'Enwr enlaça son amant, sa tête sur son épaule, un sourire de bienheureux sur les lèvres. Là, voilà, comme cela, ils étaient bien. Plus besoin de bouger. Plus besoin d'aller combattre les chimères, elles ne les approcheraient pas. La lune leur faisait un merveilleux manteau d'intimité et de calme. Ils pouvaient se laisser bercer par leurs cœurs à l'unisson. Le nom de Teotl fut murmuré, avec autant d'affection que cela était possible.

"- Teotl. Si nous survivons tous les deux, j'aimerais que tu te souviennes de mon serment."

Un sourire malicieux étira ses lèvres, quand il se hissa jusqu'à son oreille pour lui murmurer :

"- Je t'aime, Teotl."

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