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27 août 1763

Une main dans ses cheveux, Orfraie recula de quelques pas. Sous ses grandes ailes membraneuses, Firindal faisait se lever des bourrasques si fortes qu'elles menaçaient de faire tomber sa dragonnière qui l'observait partir. Et, lorsque le Jade eu disparu de son champ de vision, l'Ataliel relâcha ses cheveux, les peigna sommairement avec ses doigts, puis s'avança tranquillement sur le chemin qui s'ouvrait face à elle.

Depuis les cieux, elle avait eu l'occasion d'observer, d'admirer, les constructions baptistrelles. Ce domaine ne ressemblait en rien aux précédents qu'elle avait connues. Pourtant, tandis qu'elle s'avançait, un sentiment de familiarité emplissait son cœur et lui faisait lever les yeux un peu partout.

Il y avait peu de bâtiments à l'extérieur et cela se comprenait. La savane n'était pas un habitat facile, même pour les chanteurs, et la fraîcheur de leur petite montagne devait être bienvenue ! Le soleil n'était pas encore toute à fait lever que, déjà, Orfraie sentait l'air chaud caresser sa peau et l'échauffer. Toutefois, comme à l'accoutumé, la dragonnière portait des vêtements à la coupe et au tissu de son peuple. Sa tunique, dont la couleur était semblable à celle des feuilles bien vertes, était aussi légère qu'un voile, tout comme son pantalon et ses bottes légères, dont la couleur rappelait la terre nourricière. Cela serait suffisant pour supporter la chaleur de la savane.

Au cou, retenu par une chaîne d'argent, une écaille en forme de larme reposait contre la naissance de sa poitrine. D'un vert de Jade, brillante et pulsant de magie, elle était une partie de Firindal qui l'accompagnait lorsqu'il n'était pas là. Contre sa peau claire, il était impossible de la manquer. Comme il était impossible de manquer ce bijou d'oreille en forme de dragon aux ailes déployées. En effet, les mèches situées sur le côté de son crâne étaient retenue en arrière par une barrette et laissait donc ses oreilles découvertes. Cette barrette, par ailleurs, ressemblait à une petite branche d’olivier en or noir dont le contour de chaque feuille était incrusté de petites pierres de lune aux reflets argentés. Son allure anodine permettait de le porter en toute occasion mais, surtout, il représentait une partie de l'héritage d'Orfraie, puisqu'il s'agissait de la coiffe de guerre de son ancêtre, Lalillë Ataliel. Elle y était très attachée depuis qu'elle l'avait retrouvé.

En passant sous une arche si finement ouvragée qu'on l'aurait dit faites de feuillages, Orfraie s'arrêta. Elle défit le fourreau noir rehaussé d'argent qui battait sa hanche et le déposa dans le panier qui se trouvait là, posé à même l'herbe. Il était hors de question de pénétrer le domaine avec une arme car ses pas la rapprochaient du mont. Ses oreilles pointues captaient quelques chants, ici et là, et faisaient naître un sourire empli de quiétude sur ses lèvres charnues. Elle se surprit même à fermer les yeux tout en marchant, la tranquillité des lieux l'atteignant en plein cœur.

Toutefois, le cliquetis d'une armure lui fit ouvrir les paupières. Elle fronça les sourcils et, de son regard améthyste, chercha son origine. La surprise marqua son visage lorsqu'elle découvrit un homme tout harnaché de métal, l'épée à la ceinture. Il devait s'agir de l'un de ces chevaliers baptistraux, songea-t-elle en passant finalement son chemin. Et, les mains jointes dans le dos, elle jouait avec son alliance tout en repensant au chevalier. C'était étrange de voir des hommes d'armes si intimement liés aux Baptistrels. Par quelle sorcellerie une telle chose s'était produite ? Se demanda-t-elle en passant sous un arbre aux branches épaisses et au feuillage bien fournis.

C'est alors qu'elle fut stoppée dans ses réflexions. Une feuille lui caressa la joue, puis une autre se posa sur le sommet de son crâne, puis encore une autre sur son épaule jusqu'à ce qu'une pluie de feuilles tombe autour d'elle. Un air interloqué peint sur le visage, elle saisit vivement une énième feuille entre son pouce et son index. Cela lui rappelait quelque chose…

Dans un tourbillon de tissu et de verdure, Orfraie s'éloigna des branches les plus basses. Son regard se leva ensuite vers frondaison, son sourire acéré étirant ses lèvres et faisant rire ses yeux. La feuille captive toujours en sa possession, elle en fit rouler la tige entre ses doigts.

« Je sais que vous êtes là… Maître Kehlvehan.  C'est ainsi que vous accueillez vos invités ? » lui demanda-t-elle en riant.

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Installé sur une branche, il avait cherché avant tout le calme et la proximité de Végétal. Au sein du mont, malgré l'équilibre des sanctuaires, Terre dominait indubitablement, puisqu'ils étaient dissimulés sous sa peau protectrice. Mais ici ? Il y avait bien davantage que le chant profond du monde premier. Il préférait d'ailleurs grandement se trouver à l'extérieur quand l'espoir commençait à manquer. Vent venait alors le caresser, Océan l'appelait, Vie chantait pour lui tandis que Végétal l'enlaçait. La sensation de manque, de vide, se faisait moins prégnante. Les tourments étaient encore là mais ils devenaient part de quelque chose de plus grand et de plus riche. De moins funèbre. Elle était part de tout cela, même après la disparition de sa flamme consciente, elle en était une part, un tout petit élément de cet immense cycle. Il essayait de s'y raccrocher. Il essayait de se raccrocher à tout ce qu'il pouvait trouver. Tout ce qui pouvait lui permettre de ne pas s'asseoir près de la plage et se laisser mourir une bonne fois pour toute sans qu'aucun imbécile ne vienne encore rajouter à l'immense poids qu'il portait.

Yeux fermés, il écoutait la vie de l'arbre qui l'accueillait et de la savane alentours, diluant son existence dans la leur. Aucun n'avait n'avait accosté récemment, de sorte qu'aucun visiteur ne vienne troubler ce moment d'intimité naturelle qu'il s'allouait… ou du moins était-ce ce qu'il avait espéré jusqu'à ce que le Domaine vienne lui souffler une visite impromptue. Un léger soupire quitta ses lèvres et il rouvrit des yeux à la couleur de sable, observant un moment le ciel défait de tout nuage sans rien penser. Il la sentait approcher, lentement, du lieu où il s'était perché, cheminant sans le moindre doute vers l'entrée du mont. Pourquoi était-elle ici ? Voulait-elle vraiment s'enterrer là-dessous ? Il n'y subsistait guère de fleurs pour saluer leur princesse, guère de vent pour lui caresser les cheveux et jouer dans les boucles de flammes, guère de soleil pour faire scintiller ses beaux yeux de gemmes précieuses et réchauffer sa peau. Ce serait une tragédie qu'elle s'engouffre ainsi là-dessous non ? Même l'arbre était de son avis. Alors quand elle passa sous lui, il vint demander l'aide de son ami végétal et vint faire pleuvoir des feuilles sur la dragonnière.

L'expression dont elle se peignait l'amusa un très bref instant, avant qu'il ne replonge dans sa nostalgie. Il était si rare de la voir en ces lieux, elle qui avait tout sacrifié de son univers baptistral pour la vie d'un autre. La fleur de son ordination s'était ternie le jour où elle avait prit une vie, et pourtant le geste avait une valeur incommensurable car contrairement à tout autre, elle savait, intimement, ce qu'était prendre une vie. Son choix, elle l'avait fait en connaissance des secrets baptistraux du monde. Les feuilles étaient peu de choses. De ses mains et de l'acceptation de l'arbre naquirent une unique acanthe qu'il laissa tomber sur ses beaux cheveux. Il soupira doucement et l'observa d'entre les branches basses qui l'ombrait. Puis, il se décida enfin à descendre pour la rejoindre. Convenant à la chaleur extérieure, il ne portait que des voiles légers, fait de lin blanc et rouge. Une capuche ample lui permettait d'éviter les insolations, ou de voir sa peau très pâle brûler sous l'effet des ardents rayons. Avoir passé son enfance au sein de l'observatoire céleste ne lui avait pas constitué de défenses contre cet environnement aride.

« Seulement vous. Pour toutes les flammes dont on vous parent, vous restez la princesse des fleurs à mes yeux »

Les flammes détruisaient l'existant mais laissaient ensuite la place au renouveau. Elles n'étaient jamais constantes. Il se détourna vers l'origine de son apparition, cette longue route qui s'étendait depuis l'arche d'entrée jusqu'au mont nocturne. Un instant, il se fit la réflexion que la route vers l'extérieur du domaine était plus prometteuse et positive que vers l'intérieur de celui-ci, en dépit de tout le bien qu'il recelait. Penchant la tête aux fils de vibrations qui ne cessaient de le chatouiller. D'une voix distraite mais égale, il répondit alors sans réfléchir à ce qu'elle avait pensé plus tôt, comme si elle le lui avait réellement demandé.

« Par aucune sorcellerie. Par un excès d'ouverture d'esprit de notre part, plus probablement. Un groupe d'hommes armés est arrivé il y a plusieurs mois, clamant qu'ils voulaient nous défendre, que nous étions trop vulnérables. Nous avons laissés faire, en leur indiquant les limites dans lesquelles leur liberté d'action pouvait prévaloir notre confort. Mais ils ne sont guère les bienvenus, pour autant »

Il ne fit aucun effort pour cacher ce qu'il pensait de ces guerriers. Le regard sombre et tourmenté qu'il lança dans la direction de l'entrée du Domaine parlait mille fois pour lui.

« Le point n'est pas totalement à rejeter, néanmoins tout cela les sert davantage qu'à nous. Ils se gorgent de leur liturgie, flattent leurs ego d'un nombre réduit et de la difficulté à entrer dans leur ordre. Et ils vont jusqu'à prétendre que c'est moi qui choisi. Je vous dirais, chatoyante majesté, que je n'ai choisi personne et que je préférerais encore payer des pirates plutôt que de devoir les supporter. Mais c'est leur liberté, que de se montrer hypocrites, chacun use de la sienne comme il l'entend je suppose... »

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D’un geste délicat, la princesse des fleurs saisit l’acanthe qui, bonne dernière, venait de s’agripper à sa tignasse écarlate. Le végétal était beau, avec ce vert profond et ses petites fleurs blanches qui tiraient légèrement sur le violet. Orfraie délaissa la feuille dont elle tenait encore la tige - celle-ci tomba, aussi lentement qu’une plume, à ses pieds - et préféra garder l’acanthe entre les doigts.

Enfin, d’entre les branches, l’Ataliel aperçu le visage de son ancien mentor et ami et, sous son capuchon, elle discerna son regard nostalgique. Face à elle, il n’était pas plus grand. Au contraire, il paraissait même plus petit. La faute, si l’on pouvait dire ainsi, à la finesse de son corps et les fins vêtements qu’il portait. Le blanc et le rouge lui allaient au teint, bien que sa peau paraissait trop pale pour une île comme Néthéril. Supportait-il la chaleur sans trop de difficulté ? se demanda Orfraie, un peu inquiète pour ce vieux mentor.

« Que cela ne change jamais. » Lui dit-elle, telle une prière, un souhait. Ne pas être de feu, pour lui, signifiait beaucoup. Le feu avait été le renouveau, pour Orfraie, mais il laissait une pointe de nostalgie dans son coeur. Le feu avait, jadis, détruit une partie de son âme avant qu’elle y trouve finalement le réconfort. Une partie de sa vie que beaucoup de gens, aujourd’hui, ignoraient.

La voix du Maître la surprit, car elle n’avait pas posé de questions, pas vraiment. Mais, à tout bien réfléchir, il n’y avait rien de surprenant à ce qu’il eut saisi ses précédents questionnements internes. Une main sur les hanches, alors qu’il lui tournait encore le dos, elle s’approcha de quelques pas sans un bruit.

« Jeunes innocents. S’ils savaient... » Répondit-elle d’une voix traînante aux accents elfiques.

Elle n’était plus l’une des leurs, mais elle se souvenait des pouvoirs qui étaient ceux des Baptistrels. Ces Chevaliers se figuraient être des protecteurs, mais les Maîtres Chanteurs n’avaient guère besoin de leur protection. Ils pouvaient se défendre par eux-mêmes, en cas de besoin, et s’ils devaient mourir, dans la philosophie de l’Ordre, cela n’était rien d’autre que le cycle de la vie.

Mais Orfraie comprenait que cette philosophie n’était pas à la portée de tous. Elle comprenait également que les attaques contre le Domaine, sur l’ancien continent, avaient laissé des séquelles dans l’esprit de certains mortels, au point de pousser ces derniers à se travestir en Chevalier.

« J’ai laissé mon épée à l’entrée du Domaine. Voir des hommes en arme, même s’ils disent veiller sur vous, fait naître en moi un profond sentiment de... Colère ? »

Elle-même ne savait pas vraiment ce que cette vision lui faisait ressentir. Le Domaine avait toujours été un lieu de repos pour elle, un endroit où elle se sentait sereine. Une place où la guerre et la violence n’étaient pas bienvenus. Là était la raison pour laquelle Orfraie avait laissé son arme sans arrière-pensée et sans hésitation.

« N’ont-ils rien à faire de votre... Mécontentement ? Ou le cachez-vous si bien ? »

Cela aurait été surprenant.

« Vous avez des Chevaliers qui brassent de l’air et je dois payer des mercenaires pour veiller à la sécurité des membres de la Loge qui s’aventurent hors des murs d’Ipsë Rosea. Le monde ne tourne pas rond, Inklótë* »

Des gens d’armes, pour le gros œuvre et les tâches un peu plus salissantes, voilà une chose que la Loge n’avait pas. Le groupe n’était pas là pour faire la guerre, bien entendu, mais avoir des protecteurs, ne serait-ce que lors des déplacements, était non-négligeable. Tous les membres de la Loge n’étaient pas des guerriers ou des mages de combats, après tout, et les mercenaires n’étaient pas ce qu'Orfraie trouvait de plus fiable.

* Inklótë : Maître des Fleurs

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Il lui décocha un coup d’oeil acéré, à l’amusement tranchant d’ironie, et eut un mouvement de la tête et des épaules plein de dérision, affirmant sans aucun besoin de mots qu’il ne pouvait garantir que ses pensées ne changeraient jamais. Il ne pouvait jurer l’inconstance profonde de l’émotion et de la vision d’autruis. Parfois elle ne changeait jamais, parfois elle se mouvait avec l’inconstance de la marée et des tempêtes. Toutefois, il n’avait nul intention de philosopher à ce sujet avec elle. Aujourd’hui en tout cas, elle était pour lui les fleurs et le feuillage. Cela suffisait. Là où d’autres questions ne se réclamaient pas d’un simple affirmation. Comme ce qui concernait les Chevaliers qui usurpaient le nom de l’Ordre. S’ils savaient… Ignoraient-ils réellement la teneur de leurs pouvoirs ? N’avaient-ils pas montré ce qu’ils pouvaient accomplir ? En vérité, ce n’était pas réellement un refus de protection de sa part, mais un refus de la façon dont cela avait été fait et décidé, en irrespect de leurs décisions, points de vue, de leurs volontés. Ils entendaient les protéger, mais c’était sans leur accord explicite, se pliant sommes toute au strict minimum pour ne pas risquer de les blesser eux-mêmes.

Je pense qu’ils savent mais n’en tiennent pas compte

C’était en tout cas son propre avis là-dessus. Il savait les arguments que la soldatesque avançait mais elle ne tenait simplement pas compte de leur façon de voir le monde. Elle passait outre. Là était tout le problème. Là était le fond qui le dérangeait dans tout cela. Le manque de respect, l’hypocrisie. La voix si mélodieuse de la princesse lui fit tourner la tête vers elle et il soupira légèrement, expulsant l’amertume de ses poumons. Elle conservait avec elle une part du Domaine, toujours, et elle comprenait toujours ce que cela pouvait signifier, que d’avoir des armures à l’intérieur de leurs murs. Eux ne le comprenaient pas et ne voulaient pas l’entendre, tout simplement. Mais quelle légitimité avaient-ils alors ? Le pire étant que le reste de l’Archipel acceptait cette légitimité illusoire, construit sur un mensonge. Pour la même raison que les Chevaliers étaient venus en premier lieu d’ailleurs. Des discussions, il y en avait eut mais aucune n’avait aboutie. Et il était terriblement las de devoir éduquer des individus qui ne le désiraient pas. Et après tout, c’était leur droit, ils avançaient sur le chemin qu’ils désiraient.

Je ne le cache pas. Mais je ne peux pas empêcher ces hommes de croire qu’ils savent mieux que moi ce qui doit être fait. Ils ne voient pas notre philosophie. Ils ont à l’esprit les attaques qui sont survenues, les dommages, sans comprendre combien nous sommes symbiotiques d’un cycle plus grand et plus impérieux. Ils clament nous protéger, mais ils cherchent surtout à combattre leur propre peur et à protéger leurs propres besoins. Là où nous acceptons de mourir dans le cycle, eux voient la perte d’un outil auquel ils n’auront plus accès. Et ils pourront le couvrir d’autant de jolis mots qu’ils le veulent, réfuter, contredire, cela n’y change rien. Et si l’Ordre venait à disparaître ? Et bien soit, si vraiment l’Ordre disparaissait, les peuples trouveraient d’autres moyens de protéger l’art et les savoirs. Les secrets que nous possédons seraient retrouvés sous d’autres formes… Leur peur n’est guère différente de celle de tout un chacun, mais ils nous l’impose, affaiblissant la sérénité des lieux et de nos apprentis

Une ligne dure plissa son front. Des mercenaires hein ? N’avait-elle donc plus de guerriers fidèles ? Cela aurait été fort dommage. Elle méritait la loyauté de ses sujets.

Si vous parvenez à les convaincre de vous suivre et que vous acceptez leur orgueil, ce n’est pas moi qui tenterai de les retenir votre grâce. Au contraire, je veux bien même vous offrir un bouteille de vin en cadeau d’accompagnement avec la cohorte

Il ne pensait pas beaucoup de bien de la Loge. Pas à cause de son entreprise, mais en raison du trop grand nombre de critiques présomptueuses décochées à l’égard de son propre ordre par ceux qui clamaient sauver les peuples des déformations de la magie. En vérité, les Chevaliers iraient certainement très bien avec certains d’entre eux. Même trempe, même irrévérence, même certitude de savoir tout mieux que tout le monde. C’était un défaut majeur que subissait la quasi totalité de l’archipel. Mais il devait avouer que cela atteignait parfois des sommets. Et en vérité il n’était même pas certain que réapprendre la magie à tous était une bonne idée. peut-être était-il enfin temps de la contenir et de modérer son usage selon un système plus poussé, plus pensé. Il avait cependant bon espoir que la princesse Athaliel puisse tempérer ses camarades plus étriqués d’esprit. Il serait dommage de poursuivre une rancune puérile non ?

Aviez-vous un objectif en venant ici, Princesse ? Ou bien puis-je simplement vous offrir un peu de paix auprès de nous ?

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Orfraie réussissait à se mettre à leur place, celle des ces Chevaliers, tandis que son ancien mentor évoquait les attaques qui avaient secoués le Domaine, sur l'ancien continent. Elle comprenait également le point de vue du chanteur, pour avoir elle-même fait partie de ce cycle, pour avoir compris cette symbiose au plus profond d'elle-même. Mais aujourd'hui ? Plus elle y songeait, plus elle se rendait compte qu'elle partageait beaucoup plus de choses avec les Chevalier qu'escompter. Orfraie aussi craignait de voir les Baptitrels disparaître, à présent qu'elle n'en faisait plus partie. Mais de là à imposer sa présence ? Non.

"Pour être sincère, je me rends compte que je crains de vous perdre, maintenant que je ne suis plus l'une des vôtres."

Faire partie de l'Ordre avait été la première grande réussite de son existence. Après avoir fui un mariage dont elle ne voulait pas, les Baptistrels avaient su lui procurer un but et bien plus encore. Elle avait été heureuse, avec eux, et la perte de ses pouvoirs avait ôté quelque chose en elle, une faculté à être pleinement heureuse. Sans doute était-ce la cicatrice, atténuée, mais encore bien présente, laissée par la perte de ses pouvoirs.

"Je vais essayer." Répondit-elle sincèrement, non sans tiquer sur le titre utilisé par le Gardien. Elle avait une petite idée de la façon dont elle devait s'y prendre. Jouer sur leur orgueil, par exemple, comme le soulignait Kehlvehan. Sans le savoir, leurs pensées se rejoignaient. "Sauriez-vous m'indiquer la position de leur chef, quel qu'il soit ? J'irai à sa rencontre un peu plus tard."

Car là n'était pas le but de sa visite. Et Kehlvehan le savait sans doute.

"En effet. Et si nous marchions ?"

Lui souriant, Orfraie se mit en mouvement. Il aurait été dommage de demeurer sous un même arbre alors que le Domaine foisonnait de choses à voir, à sentir et à entendre.

"En premier lieu, je me présente à vous en tant que co-fondatrice de la Loge. Je tenais à venir personnellement m'assurer que les relations entre les Baptistrels et la Loge demeurent cordiales. Je ne partage guère l'avis de quelques-uns de mes paires vis-à-vis de l'Ordre et je ne souhaite pas que la voix de ces quelques personnes entache nos relations, actuelles et à venir. J'ai conscience que l'Ordre a besoin de temps pour s'occuper des siens suite aux derniers événements, avant de pouvoir s'occuper du monde."

Car le monde était incapable de s'occuper de lui-même tout seul, bien entendu. Et lorsque l'Ordre serait sur pied, Orfraie savait, au plus profond d'elle, qu'ils seraient amenés à travailler ensemble tôt ou tard. Ne servaient-ils pas des buts se ressemblant, en quelque sorte ?

"En second lieu, j'aimerais simplement savoir comment va l'Ordre, comment vous allez, maître, comment vont les apprentis. J'ai longtemps été loin de vous, mais une partie de moi sera toujours ici."

Orfraie ne pouvait rejoindre l'Ordre de nouveau, ce n'était pas son but, mais elle nourrissait une affection sincère pour chacun de ses membres, même sans les connaître. Lorsqu'elle songeait à son ancien mentor, aux autres maîtres, aux Enwr, Orfraie ne pouvait s'empêcher de ressentir une forme d'attachement. C'était cela, cette partie de son être qui resterait auprès des Baptistrels pour toujours, et elle jugeait cela positif.

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Le regard qu’il lui décocha fut long et douloureux, emplit d’une extrême morosité, mais aussi d’une vibrante affection qu’aucun mot, aussi beau soit-il, ne pourrait exprimer avec satisfaction. Une affection faite de fiertés et de regrets, d’attentions et d’impuissance, comme une balance oscillant entre chaque plateau. Sa bouche aux lèvres cendrées se pinça sur un silence valant milles discours quant à ce cela lui évoquait et un moment, le coi fut son royaume, impossible semblait-il de s’exprimer. Lorsqu’il retrouva sa voix, ce fut dans un souffle bas mais certainement audible pour le lièvre qu’elle était, qu’il parvint à énoncer : “Vous serez toujours des nôtres, même sans ordination. Vous n’avez jamais quitté nos coeurs, princesse des fleurs” Elle ne semblait pas prendre conscience de sa préciosité et de l’affection qu’elle invoquait toujours en ces lieux. Dire qu’il en était affligé était un euphémisme. Il en était dévasté. Et bien évidemment, jamais il ne le lui avouerait, renfermant cela avec toutes ses autres peines. Avec les autres cangues qu’il portait en silence afin de ne pas torturer son entourage plus qu’il ne l’était déjà.

Ils ont un bâtiment, au sein du sanctuaire de la terre. Il sera certainement là-bas si vous désirez lui parler” Le ton de sa voix laissait supputer que lui n’en avait aucune envie. Lui emboîtant le pas, le vieil elfe vint rabattre un peu plus sa longue capuche sur son visage, afin de ne prendre aucun risque. Son pas était moins vif que le sien, dépourvu de son entraînement militaire et rongé par les années qui pesaient sur ses épaules comme par le tourment et les innombrables chagrins. Son discour était, sinon agréable, au moins prévenant et intelligent. Elle savait donc, avait prêté l’oreille à la boue dont on maculait le nom des baptistrels. “Car le monde est incapable de s’occuper de lui-même, est-ce cela ?” Mais qu’était le monde exactement ? Qu’entendait-elle par ‘le monde’ ? Les peuples de l’Archipel ? L’ordre n’était pas paternaliste. La nature ? Elle se gérait très bien elle-même au contraire. Le monde n’avait pas plus besoin d’eux pour le gérer que de quiconque d’autre. Voilà ce que leurs détracteurs reprochaient. Qu’ils soient lucides sur leur place en ce monde.

Nos portes ne sont pas fermées pour qui veut s’instruire. La magie, vous vous en occupez, je gage, fort bien. Je pense être le plus atteint par les critiques qu’on nous dédie mais l’Ordre lui-même n’en veut à personne. Vos compagnons comme vous-mêmes êtes les bienvenus. Si possible sans persiflages, mais nous nous accommodons” Il lui coula un regard de biais “La création de la Loge montre que les peuples de l’Archipel savent prendre leur destin en main sans s’en remettre indûment à nous. Ce que vous accomplissez ne devrait pas être diminué par la pensée que notre présence soit nécessaire” Voilà ce qu’il pouvait en dire à première vue. Ceux qui pensaient que les maîtres étaient en faute pour ne pas contribuer aux efforts commun n’avaient aucune confiance en le potentiel des peuples. Pire, à son avis personnel, ils étaient ceux qui se révélaient dangereux pour le futur et l’avancement des sociétés. “Le deuil continu. Mais chaque jour présente de nouvelles opportunitées, de nouveaux espoirs, de nouveaux défis. Nous travaillons actuellement à nous rapprocher de la légion graärh du sud…

Et il attendait, d’ici quelques jours, un invité d’importance. Naal Sarawyn, ancien monarque d’Almara avec qui il espérait régler une question d’importance. “Nous sommes néanmoins divisés, sur un sujet en particulier. Le sort d’Eird et ce que nous devons faire de lui” Une affaire pour laquelle le serviteur de Néant lui serait précieux. “Nous avons retrouvé Ascheriit, en un sens…. Lorsque Véhasiel a attaqué l’intérieur du Baoli, Ascheriit a décidé d’essayer de fusionner avec le Néant pour reprendre contrôle de son corps et enfermer la Chimère en lui. Le résultat pose plus de questions qu’il n’en a résolu…

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Ils continuaient à marcher tranquillement, côte à côte comme jadis et Orfraie sourit, comme elle avait souvent sourit en compagnie de son mentor, lorsque ce dernier lui assura qu'elle serait toujours des leur. Sans doute ne mesurait-elle pas à quel point elle comptait encore pour les Baptistrels. Mais sans doute autant qu'ils comptaient pour elle, à bien y réfléchir.

Un sourire plus triste étira les lèvres charnues lorsque le Maître des Fleurs évoqua l'incapacité du monde à s'occuper de lui-même. Leurs pensées, à tous deux, étaient identiques sur ce point et Orfraie n'en était pas surprise. Sans répondre de vive voix, car la question était rhétorique, l'Ataliel opina tristement du chef tandis qu'elle joignait ses mains dans son dos. Entre ses doigts délicats, elle tenait toujours l'acanthe et en faisait rouler la tige comme elle jouait souvent avec son alliance.

" La Loge est un nouveau-né. Il est aussi facile qu'idiot de vouloir la comparer à l'Ordre, mais cela n'empêche pas les gens d'essayer. Et qui suis-je pour leur reprocher ? "

Il était toujours plus aisé, et cela était normal, d'accorder sa confiance à un adulte plutôt qu'à un enfant. Il était plus facile de compter sur l'Ordre, qui avait mainte fois rempli ce rôle, plutôt que sur les peuples ou la jeune organisation qu'était la Loge. Orfraie ne pouvait blâmer ces gens, car elle aussi s'était tournée vers les Baptistrels suite à l'ouverture du Baoli et face aux problèmes qui en découlaient. Elle faisait, par chance, partie de ces personnes qui avaient également compris que l'Ordre ne pouvait rien apporter en l'état pour des raisons tout à fait légitime.

" C'est une bonne chose. Lorsqu'on voit le résultat sur l'île de Nyn-Tiamat, je ne peux qu'encourager des rapprochements. Avez-vous personnellement fait leur connaissance ? Je n'ai jamais eu l'occasion de converser avec Graärh depuis que nous sommes arrivés. " Révéla Orfraie. Pourtant, ce n'était pas l'envie qui manquait ! La dragonnière était de nature curieuse et ouverte, mais elle n'avait jamais eu d'occasions jusqu'à présent. Bien sûr, elle pouvait toujours voler jusqu'au coeur de la Légion avec Firindal, mais elle n'était pas certaine que cela soit bien vue par les Graärh.

" Essayer ? " Elle fronça les sourcils et quelques mèches rebelles tombèrent devant ses yeux. " Mais à vous entendre, il a survécu. " Ce qui était déjà très étonnant, puisqu'une fusion ratée conduisait généralement à la mort de ce qu'Orfraie savait. " Qu'est t-il devenu ? Que souhaitez-vous pour lui ? Et que désirent vos opposants ? "

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Il haussa un sourcil, l’observa attentivement, tendit l’oreille puis retrouva sa neutralité. Ah. Ce n’était pas exactement cela. Sans doute n’avait-il pas été suffisamment clair. Peu importait, vraiment. Il n’avait ni la force ni la patience pour ce genre de chose. Pas plus qu’il n’avait la force et l’envie de lui expliquer pourquoi l’âge et la durée de vie n’étaient pas le problème, lorsqu’on en venait à parler Loge ou Ordre. Sa réponse fut donc laconique et il ne chercha guère à passer outre une fois qu’elle fut énoncée, refusant de revenir sur ce sujet. Une de plus ou une de moins, ça ne changeait rien pour lui.

Il ne me semblait pas avoir évoqué de reproches

Décidément. Ce n’était ni sa journée, ni certainement son année. Ni, à plus forte raison, sa décennie. Et sincèrement, cela rendait le reste terriblement lourd à porter quand bien même l’infection était localisée. C’était toujours dans ces moments qu’il se sentait en décalage avec un monde encore bien trop jeune.

Leur village principal se trouve à trois jours à dos de chameau. Firindal devrait pouvoir vous y conduire aisément. Vous pouvez toujours prétexter accélérer le voyage de mes apprentis en partance pour vous faire accepter, si votre lié accepte de porter d’autres que vous

De marbre, il laissa le silence prendre possession de son entourage pendant un très long moment. Si long, en vérité, qu’ils arrivaient près de l’entrée du mont nocturne lorsqu’il décida enfin à reprendre la parole pour répondre. Sa réponse était prudente mais égale à celle faite auprès de ses paires. Un point de vue extrêmement impopulaire, en tout état de cause, qu’il portait seul.

Mes opposants veulent le voir vivre quoi qu’il en coûte. Moi, je souhaite savoir la menace qu’il représente. Le résultat de sa fusion est un être hybride contenant trois esprits. Celui de l’humain, celui de la chimère Véhasiel et celui du résultat même de la fusion. Son corps est resté difforme suite aux manipulations de la chimère. Il est très faible

C’était même peu dire même si le mot était adéquat. Il revenait de très loin et pour cause vu ce que l’humain avait subi sous le joug de la chimère. Ce qui était d’ailleurs pathétiquement ironique quand on savait qu’à cinq minutes près, le Baoli répondait enfin au rituel pour emprisonner toutes les autres chimères. Cinq minutes de plus et Véhasiel aurait été balayé comme les autres.  

Lorsque la partie humaine mourra, car le corps lui-même est humain et donc mortel, la chimère sera libérée. Sans compter que l’élément a été distordu par cet acte de fusion car il ne s’agit pas de la fusion baptistrale réelle. C’est une chose approchante, mais pas identique. Elle renie toutes les lois naturelles, y compris celles de Néant

Et ils devraient faire face à cette menace. Véhasiel voudrait libérer les autres chimères, assurément. Il faudrait alors le combattre une nouvelle fois et accepter de sacrifier un autre individu. Mais cela, le reste de l’ordre ne le voyait pas du même oeil ou pas du tout. Il soupira, tandis que la fraîcheur enveloppait son corps dans la pénombre bleuté du mont nocturne. Il avait certes empêché les graärh de tuer Eird, mais c’était uniquement pour lui donner une chance réaliste. Qu’il méritait.

Je n’ai aucun souhait, si ce n’est permettre d’obtenir les réponses qu’il nous manque afin de décider de ce qui doit être fait. Mais je suis le seul à admettre une issue désastreuse à tout ceci

Voilà qui résumait son problème. Ce n’était pas tant qu’il manquait de foi ou d’équité. Mais il admettait la possibilité de devoir le faire tuer. C’était une idée désagréable, bien entendu, mais réaliste. Trop, peut-être ? Est-ce qu’il était trop atteint par tout ce que les peuples avaient pu faire de mal ? Est-ce qu’il doutait trop ? Cela le rongeait. Il secoua la tête, légèrement, et décida de dévier le sujet.

Et en parlant d’obtenir des réponses… Si vous acceptez, j’aimerais copier vos souvenirs de l’expédition à Keet-Tiamat. Le temple source que vous y avez découvert. Je réuni activement les éléments entourant ce lieu ainsi que ses semblables

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Trois jours à dos de chameau représentaient un court voyage à dos de Dragon. Firindal avait, à plusieurs reprises, porté d’autres personnes sur son dos. Peut-être accepterait-il de le faire encore une fois, suivant ainsi l’idée du Maître, qu'Orfraie trouvait bonne. Toutefois, ce que l’Ataliel allait faire de cette information n’intéressait sans doute pas le Baptistrel, aussi se contenta t-elle de hocher la tête pour lui faire comprendre qu’elle en prenait bonne note. Ensuite, le silence s’étira, uniquement troublé par le bruit de leur pas et l’écho de la nature. Orfraie ne fit rien pour le briser, même si elle attendait des réponses à ses questions. Ils arrivaient dans un nouveau lieu lorsque Kehlvehan reprit la parole.

Ce qu’il décrivit semblait être une horreur jamais vue. Un corps, trois esprits ? Comment cela était-ce possible ? Vouloir sauver une vie était honorable, mais forcer cet être à vivre ainsi l'était-il ? Ne souffrait-il donc pas ?

" C'est affreux. Et triste. " Répondit Orfraie. " Je sais que l'Ordre souhaite préserver la vie, mais à quel prix ? Sans parler de la souffrance que cet être ressent peut-être, au vu de son état, c'est un risque pour tout l'archipel, et même davantage, si une Chimère se voyait libérer. Si cela arrive aux oreilles des autres nations, je doute qu'il reste sans rien faire. Le traumatisme causé par les Chimères est trop grand. "

Sans doute était-il préférable de planter une dague dans le cœur de cet être et laisser Véhasiel être détruit par la trame. Orfraie soupira également et se tourna vers la brise. Elle n'avait certainement pas le pouvoir de faire ouvrir les yeux aux autres Baptistrels, et si Kehlvehan en était incapable également...

" Ne vous en voulez pas, de penser ainsi. " Elle se tourna vers lui. " Vous êtes pragmatique, réaliste. C'est tout à votre honneur. " Elle l'aurait appuyé, si elle avait été encore une Baptistrelle. " Je crois que vous serez en mesure de leur faire ouvrir les yeux. Et si je peux vous y aider, n'hésitez pas à demander. " Lui offrit-elle, c'était bien la seule chose qu'elle pouvait faire pour son vieux maître.

Le changement de sujet ne déplut pas à Orfraie, qui offrit une œillade curieuse au Maître. Elle savait qu'il existait d'autres lieux semblables et en avait d'ailleurs visité un, mais que savait Kehlvehan ?

" Cela peut se faire. " Jouer dans sa mémoire rappelait à l'Ataliel ce temps où elle ignorait tout de son passé. C'était Aramis qui lui avait offert de se rappeler de son existence passée, ce que la dragonnière avait visiblement acceptée. Pour autant, elle n'était pas très à l'aise à l'idée de laisser quelqu'un entrer dans sa tête, même s'il s'agissait d'un Baptistrel en qui elle avait confiance. L'écho de son passé, des épreuves qu'elle avait traversées, rendait sans doute sans esprit désagréable pour un Maître Barde. " Accepteriez-vous de partager toutes vos informations avec moi, ensuite ? "

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Elle résumait bien son avis sur la question d’Eird et le plus frustrant était qu’il agréait et comprenait parfaitement son sentiment et son point de vue et qu’il aurait presque brûler de crier ‘ahAH’ en la montrant bien en évidence pour tous les autres maîtres, parce que ce qu’elle disait là était simplement… vrai. Et objectif. Et pragmatique. Mais parce qu’il était qui il était, avec son passé et ses expériences, il hocha simplement la tête pour confirmer ses propos. Oui, c’était affreux et alarmant. Oui, c’était un risque et oui il y avait certainement une grande souffrance à sa monstruosité.

Je soupèse l’idée de mettre les dirigeants des nations de l’Archipel au courant dans tous les cas. J’espérais pouvoir déterminer avant son essence et le danger qu’il représente mais cela prend plus de temps que prévu. Je ne cherche pas à léser qui que ce soit en dissimulant son existence, mon objectif était surtout d’offrir une information claire et détaillée. Et bien entendu, à me faire un avis personnel de cette question

Il avait un avis, mais aucune information claire. Et maintenant elle savait. Il espérait qu’elle comprenne son dilemme actuel et accepte de ne pas révéler immédiatement ce qu’elle avait apprit, pour lui donner encore un sursis sur cette question, mais il ne pouvait l’empêcher de parler si elle le voulait. Elle avait néanmoins parfaitement raison : Il faudrait rendre cela public. Il n’y avait pas d’autre solution, le monde avait le droit de savoir et de participer à la décision finale. La menace potentielle existait mais le passif également. Oui, le monde avait souffert à cause des Chimères.

J’espère qu’ils finiront par voir l’ampleur du problème. Votre voix pourrait aider en ce sens, bien que vous ne soyez plus Cawr, vous êtes toujours aimée et respectée

Souvent, elle sous-estimait le pouvoir de son image et de son aura. Lui non. Et il n’avait pas de scrupules à en user à son avantage. Oui, il était pragmatique, jusqu’au bout. De la manipulation ? Sans doute, et il assumait. Il le fallait parfois. Pas besoin de s’étendre là-dessus indéfiniment alors qu’il avait d’autres sujets en tête. Notamment les découvertes sur l’histoire de l’Archipel, et ses dangers. Elle avait eut une expérience riche de ce que cela pouvait être, il ne désirait pas que cela se perde. Il ne désirait pas qu’ils restent les bras ballants comme précédemment….

Je peux même vous montrer ce que nous possédons dès à présent si cela vous intéresse

Il n’avait rien à cacher. Accompagnée de la dragonnière, il gagna sa demeure au sein du Domaine, et invita Orfraie à s’installer sur l’un des balcons, auprès d’une petite table de bois sculpté et sur des coussins doux. Là, proche du chant de la source vif-argent, il reprit les carnets de croquis et de récits de Valmys ainsi que les éléments qu’il avait pu coucher sur papier de ses échanges avec les graärh, ainsi que ce qu’il avait pu entendre ou voir dans le Baoli. Il cherchait à reconstituer un cheminement clair de qui étaient les couronnes de cendres, quelle était leur histoire ainsi que leurs pouvoirs.

Voici tout ce que nous avons déjà pu recueillir. C’est encore brouillon. Je désirais me rendre dans les marais afin d’observer les ruines du mausolé découvert par les pirates. Il semble qu’une de ces fameuses ‘couronnes de cendre’ s’en soient échappée. Néanmoins, le corps expéditionnaire a fourni un travail plus que discutable lors de cet évènement… Il y a peut-être encore des choses à sauver

Il leur servit à boire d’une main sûre.

Je sais que vous avez vu un graärh pouvant être une couronne dans le désert de Keet-Tiamat également. Si c’est une réelle logique, on pourrait croire qu’il y en a une sur Calastin et une sur Nyn-Tiamat également. Si ces individus ne sont pas éveillés, il faudrait pouvoir sécuriser les lieux et empêcher une intrusion malveillante. Tout cela ne peut être ignoré. C’est en se passant de proactivité préventionnelle que plusieurs drames ont eut lieux ces dernières années. Autant apprendre de nos erreures n’est-il pas ?

Lui présentant sa tasse, il prit également la sienne pour prendre une gorgée avant de reprendre.

Avec la disparition, et en un sens c’est positif, des corps expéditionnaires de la Meute, peut-être pourrait-on travailler de concert à poursuivre ces recherches ?

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