27 août 1763
Une main dans ses cheveux, Orfraie recula de quelques pas. Sous ses grandes ailes membraneuses, Firindal faisait se lever des bourrasques si fortes qu'elles menaçaient de faire tomber sa dragonnière qui l'observait partir. Et, lorsque le Jade eu disparu de son champ de vision, l'Ataliel relâcha ses cheveux, les peigna sommairement avec ses doigts, puis s'avança tranquillement sur le chemin qui s'ouvrait face à elle.
Depuis les cieux, elle avait eu l'occasion d'observer, d'admirer, les constructions baptistrelles. Ce domaine ne ressemblait en rien aux précédents qu'elle avait connues. Pourtant, tandis qu'elle s'avançait, un sentiment de familiarité emplissait son cœur et lui faisait lever les yeux un peu partout.
Il y avait peu de bâtiments à l'extérieur et cela se comprenait. La savane n'était pas un habitat facile, même pour les chanteurs, et la fraîcheur de leur petite montagne devait être bienvenue ! Le soleil n'était pas encore toute à fait lever que, déjà, Orfraie sentait l'air chaud caresser sa peau et l'échauffer. Toutefois, comme à l'accoutumé, la dragonnière portait des vêtements à la coupe et au tissu de son peuple. Sa tunique, dont la couleur était semblable à celle des feuilles bien vertes, était aussi légère qu'un voile, tout comme son pantalon et ses bottes légères, dont la couleur rappelait la terre nourricière. Cela serait suffisant pour supporter la chaleur de la savane.
Au cou, retenu par une chaîne d'argent, une écaille en forme de larme reposait contre la naissance de sa poitrine. D'un vert de Jade, brillante et pulsant de magie, elle était une partie de Firindal qui l'accompagnait lorsqu'il n'était pas là. Contre sa peau claire, il était impossible de la manquer. Comme il était impossible de manquer ce bijou d'oreille en forme de dragon aux ailes déployées. En effet, les mèches situées sur le côté de son crâne étaient retenue en arrière par une barrette et laissait donc ses oreilles découvertes. Cette barrette, par ailleurs, ressemblait à une petite branche d’olivier en or noir dont le contour de chaque feuille était incrusté de petites pierres de lune aux reflets argentés. Son allure anodine permettait de le porter en toute occasion mais, surtout, il représentait une partie de l'héritage d'Orfraie, puisqu'il s'agissait de la coiffe de guerre de son ancêtre, Lalillë Ataliel. Elle y était très attachée depuis qu'elle l'avait retrouvé.
En passant sous une arche si finement ouvragée qu'on l'aurait dit faites de feuillages, Orfraie s'arrêta. Elle défit le fourreau noir rehaussé d'argent qui battait sa hanche et le déposa dans le panier qui se trouvait là, posé à même l'herbe. Il était hors de question de pénétrer le domaine avec une arme car ses pas la rapprochaient du mont. Ses oreilles pointues captaient quelques chants, ici et là, et faisaient naître un sourire empli de quiétude sur ses lèvres charnues. Elle se surprit même à fermer les yeux tout en marchant, la tranquillité des lieux l'atteignant en plein cœur.
Toutefois, le cliquetis d'une armure lui fit ouvrir les paupières. Elle fronça les sourcils et, de son regard améthyste, chercha son origine. La surprise marqua son visage lorsqu'elle découvrit un homme tout harnaché de métal, l'épée à la ceinture. Il devait s'agir de l'un de ces chevaliers baptistraux, songea-t-elle en passant finalement son chemin. Et, les mains jointes dans le dos, elle jouait avec son alliance tout en repensant au chevalier. C'était étrange de voir des hommes d'armes si intimement liés aux Baptistrels. Par quelle sorcellerie une telle chose s'était produite ? Se demanda-t-elle en passant sous un arbre aux branches épaisses et au feuillage bien fournis.
C'est alors qu'elle fut stoppée dans ses réflexions. Une feuille lui caressa la joue, puis une autre se posa sur le sommet de son crâne, puis encore une autre sur son épaule jusqu'à ce qu'une pluie de feuilles tombe autour d'elle. Un air interloqué peint sur le visage, elle saisit vivement une énième feuille entre son pouce et son index. Cela lui rappelait quelque chose…
Dans un tourbillon de tissu et de verdure, Orfraie s'éloigna des branches les plus basses. Son regard se leva ensuite vers frondaison, son sourire acéré étirant ses lèvres et faisant rire ses yeux. La feuille captive toujours en sa possession, elle en fit rouler la tige entre ses doigts.
« Je sais que vous êtes là… Maître Kehlvehan. C'est ainsi que vous accueillez vos invités ? » lui demanda-t-elle en riant.
Une main dans ses cheveux, Orfraie recula de quelques pas. Sous ses grandes ailes membraneuses, Firindal faisait se lever des bourrasques si fortes qu'elles menaçaient de faire tomber sa dragonnière qui l'observait partir. Et, lorsque le Jade eu disparu de son champ de vision, l'Ataliel relâcha ses cheveux, les peigna sommairement avec ses doigts, puis s'avança tranquillement sur le chemin qui s'ouvrait face à elle.
Depuis les cieux, elle avait eu l'occasion d'observer, d'admirer, les constructions baptistrelles. Ce domaine ne ressemblait en rien aux précédents qu'elle avait connues. Pourtant, tandis qu'elle s'avançait, un sentiment de familiarité emplissait son cœur et lui faisait lever les yeux un peu partout.
Il y avait peu de bâtiments à l'extérieur et cela se comprenait. La savane n'était pas un habitat facile, même pour les chanteurs, et la fraîcheur de leur petite montagne devait être bienvenue ! Le soleil n'était pas encore toute à fait lever que, déjà, Orfraie sentait l'air chaud caresser sa peau et l'échauffer. Toutefois, comme à l'accoutumé, la dragonnière portait des vêtements à la coupe et au tissu de son peuple. Sa tunique, dont la couleur était semblable à celle des feuilles bien vertes, était aussi légère qu'un voile, tout comme son pantalon et ses bottes légères, dont la couleur rappelait la terre nourricière. Cela serait suffisant pour supporter la chaleur de la savane.
Au cou, retenu par une chaîne d'argent, une écaille en forme de larme reposait contre la naissance de sa poitrine. D'un vert de Jade, brillante et pulsant de magie, elle était une partie de Firindal qui l'accompagnait lorsqu'il n'était pas là. Contre sa peau claire, il était impossible de la manquer. Comme il était impossible de manquer ce bijou d'oreille en forme de dragon aux ailes déployées. En effet, les mèches situées sur le côté de son crâne étaient retenue en arrière par une barrette et laissait donc ses oreilles découvertes. Cette barrette, par ailleurs, ressemblait à une petite branche d’olivier en or noir dont le contour de chaque feuille était incrusté de petites pierres de lune aux reflets argentés. Son allure anodine permettait de le porter en toute occasion mais, surtout, il représentait une partie de l'héritage d'Orfraie, puisqu'il s'agissait de la coiffe de guerre de son ancêtre, Lalillë Ataliel. Elle y était très attachée depuis qu'elle l'avait retrouvé.
En passant sous une arche si finement ouvragée qu'on l'aurait dit faites de feuillages, Orfraie s'arrêta. Elle défit le fourreau noir rehaussé d'argent qui battait sa hanche et le déposa dans le panier qui se trouvait là, posé à même l'herbe. Il était hors de question de pénétrer le domaine avec une arme car ses pas la rapprochaient du mont. Ses oreilles pointues captaient quelques chants, ici et là, et faisaient naître un sourire empli de quiétude sur ses lèvres charnues. Elle se surprit même à fermer les yeux tout en marchant, la tranquillité des lieux l'atteignant en plein cœur.
Toutefois, le cliquetis d'une armure lui fit ouvrir les paupières. Elle fronça les sourcils et, de son regard améthyste, chercha son origine. La surprise marqua son visage lorsqu'elle découvrit un homme tout harnaché de métal, l'épée à la ceinture. Il devait s'agir de l'un de ces chevaliers baptistraux, songea-t-elle en passant finalement son chemin. Et, les mains jointes dans le dos, elle jouait avec son alliance tout en repensant au chevalier. C'était étrange de voir des hommes d'armes si intimement liés aux Baptistrels. Par quelle sorcellerie une telle chose s'était produite ? Se demanda-t-elle en passant sous un arbre aux branches épaisses et au feuillage bien fournis.
C'est alors qu'elle fut stoppée dans ses réflexions. Une feuille lui caressa la joue, puis une autre se posa sur le sommet de son crâne, puis encore une autre sur son épaule jusqu'à ce qu'une pluie de feuilles tombe autour d'elle. Un air interloqué peint sur le visage, elle saisit vivement une énième feuille entre son pouce et son index. Cela lui rappelait quelque chose…
Dans un tourbillon de tissu et de verdure, Orfraie s'éloigna des branches les plus basses. Son regard se leva ensuite vers frondaison, son sourire acéré étirant ses lèvres et faisant rire ses yeux. La feuille captive toujours en sa possession, elle en fit rouler la tige entre ses doigts.
« Je sais que vous êtes là… Maître Kehlvehan. C'est ainsi que vous accueillez vos invités ? » lui demanda-t-elle en riant.