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3 Avril 1763, Forêt de Caladon

C’était le grand moment. Dans quelques instants, la cérémonie débuterait, culminant par leur union reconnue aux yeux des mortels de tout l’archipel. Encore seul pour une poignée de minutes, Ivanyr inspirait et expirait doucement, s’imprégnant de l’atmosphère paisible de la forêt, de la rumeur distante de leurs invités et du cours d’eau. La fête était intime, comprenant uniquement leur cercle le plus proche ainsi qu’un officiant pour présider aux voeux, excentrée dans ce lieu naturel autant pour ne pas avoir tout Caladon penché sur eux mais également pour convenir à leurs préférences personnelles. Il s’agissait du havre qu’il avait trouvé avec Valmys spécifiquement avec son futur époux en tête, pour lui, pour son repos et une bouffée d’air frais. Après la cérémonie, la fête durerait jusqu’au soir, où ils s’eclipseraient ensemble pour consommer leur lune de miel sur le fleuve, au rythme de l’eau. Ils descendraient vers la côte où ils pourraient ensuite rejoindre paisiblement Caladon via les eaux tranquilles des rivages de Calastin. Mais pour l’heure ? Pour l’heure il attendait, en essayant de ne pas brûler les étapes, le moment de rejoindre son amant devant l’autel. Intérieurement, il avait presque envie de débarquer sans plus d’égards et de l’emporter avec lui. Mais toute la symbolique de la cérémonie était tout de même importante, et même plaisante, aussi essayait-il de se contenir de son mieux. Il avait envie de cette cérémonie presque autant que de son Inséparable dans ses bras, après tout. Inspirant de nouveau, il fut ravis, alors, et soulagé, de voir qu’on lui faisait signe de se montrer. Qu’il puisse rejoindre Aldaron et qu’ils puissent marcher ensemble jusqu’au maître de cérémonie.

Leurs inspirations étaient nombreuses, pour un moment qui devait être inoubliable pour eux, autant que celui où ils avaient sauté de la falaise en appelant à eux leur esprit-lié. Ils ne cédaient rien aux conventions, prenant librement aux nordiques, aux elfes, aux rites des esprit-liés pour célébrer tout ce qu’ils mettaient dans cette union hétéroclite. Ils n’avaient rien de conventionnel après tout, alors pourquoi faire une cérémonie qui ne serait pas à leur image ? La vision de son futur époux lui arracha un sourire alors qu’il s’approchait de lui, ses yeux pétillant d’amusement, d’affection et même de quelque chose d’enfantin alors qu’il lui soufflait avoir envie de l’enlever séance tenante pour partir avec lui. Lui-même était vêtu d’un superbe costume à la coupe elfique, d’un blanc immaculé et brodé du même or pâle que sa chevelure tressée à la glacernoise. Dans son dos se trouvait accrochée une cape grise et blanche brodée du motif de l’arbre de vie aux racines profondes, son sceau personnel et celui qu’il avait choisi pour être son symbole de noblesse, en fil d’argent. Sur chaque épaule pendaient, accrochées à des lanières blanches, des plumes délicates, jointes à la cape par deux fibules sculptées. Il n’avait jamais porté autant de blanc depuis son éveil, cela avait été l’apanage d’Achroma, mais il ne se trouvait pas malvenu dans ces ornements-là et en ce jour-là, au contraire, la démarche royale qu’il prenait n’avait rien de forcée. Sous sourire non plus, d’ailleurs et il laça ses doigts aux siens pour avancer vers l’autel de bois sculpté qui les attendait. Ses doigts tremblaient très légèrement, sous l’émotion, tandis que le maître de cérémonie entamait le rituel.

Et puis vint cet instant fatidique, où tous deux se tournèrent l’un vers l’autre. Son souffle se fit de nouveau profond, lent, alors qu’il venait lui caresser le visage avec une vénération apparente pour tous, comme s’il n’existait rien de plus précieux en ce monde à ses yeux, et c’était effectivement le cas. Il détacha la cape que portait Aldaron, lentement, avec des gestes tranquilles et respectueux, et la déposa de côté, proprement. Puis, il prit la cape que sa soeur lui tendit, exactement identique à la sienne, brodée avec la même délicatesse, le même amour du détail. Un arbre de vie blanc et argent sur fond gris bleu. Il l’attacha lentement, une épaule, puis l’autre, et revint se placer face à lui, son sourire s’affirmant encore tandis qu’il prenait la parole d’une voix tranquille et mesurée :

Moi, Achroma Elusis, je t’offre mon amour et ma dévotion, mon être tout entier, aujourd’hui et à jamais, dans la joie et la peine, la richesse et la pauvreté, la gloire et l’oubli, la liesse et la douleur. Je t’offre tout ce que je possède et jure de ne penser qu’à ton confort et à ton bien-être, et l’assurer par tous les moyens. En ce jour, Aldaron Leweïnra, je t’offre mon nom à porter, pour que nous soyons liés par la sacralisation de ce mariage, et que jamais notre union ne soit défaite. M’accepteras-tu moi, pour époux, et mon nom pour le tien, Aldaron Elusis ?

Dernière édition par Achroma Elusis le Ven 18 Oct 2019 - 10:37, édité 1 fois

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    La sœur d'Ivanyr avait fini de le coiffer. Elle avait le don de savoir y faire avec ses doigts habiles mais elle n'était pas la seule. L'une de ses domestiques aurait très bien pu faire ce travail, mais il l'avait demandé à Cymoril spécifiquement. Son cœur battait comme un tambour et la vampiresse lui avait signalé plus d'une fois, probablement pour qu'il s'apaise. En vain. Pourtant, ce n'était pas l’excitation qui agitait son palpitant, mais une sourde angoisse. Il aurait aimé réussir à aborder un sujet particulier avec elle, mais lui qui était pourtant si à l'aise avec la parole, il n'avait pas pu. Peut-être parce qu'il avait peur qu'elle finisse tôt ou tard par le dire à Ivanyr. Son futur époux ne le supporterait pas. A mesure que l'heure de leur union approchait, il regrettait de ne pouvoir être parfaitement honnête avec lui. Il aurait voulu être franc, défait de tout secret, au moins envers lui. Mais depuis qu'il avait pris une décision, il en avait un. Un seul. Et c'était lui son angoisse. Parce qu'il savait qu'il mourrait en l'emportant avec lui, dans l'oubli.

    Il inspirait lentement, et sa mâchoire raidie inquiétait Cymoril qui lui massa les épaules et lui demanda ce qui le rendait nerveux à ce point. Comme toujours depuis des siècles, l'elfe formula un mensonge vraisemblable, sur un ton suffisamment convaincant pour qu'elle accepte cette explication la sans rechigner. A elle aussi, il ne dirait rien, mais il en éprouvait moins de culpabilité qu'à l'égard d'Ivanyr. Elle le laissa à sa solitude, quelques minutes et ses mires s'accrochèrent à son propre reflet, dans le miroir, avant de détourner le regard. Il fermait les yeux, tâchait de respirer lentement, encore une fois. Il rejoindrait bientôt Tryghild à Délimar. Là-bas, il monterait sur un navire pour aller se battre dans cette guerre à laquelle Ivanyr ne voulait pas le voir participer. Il ne pourrait pas l'empêcher d'entrer dans cette ultime bataille : il ne pourrait pas venir à Delimar et il ne pourrait pas monter à bord d'un des vaisseaux de leur flotte pour l'enlever, manu militari, à ce devoir que l'elfe estimait avoir, ne serait-ce pour être en paix avec lui-même.

    Si c'était la fin du monde, il ne la vivrait pas avec Ivanyr. C'était son regret, mais cela n'était pas encore cela, son secret. Son futur époux était loin d'être stupide. Aldaron savait que le vampire s'en doutait plus ou moins. Il avait entendu le son de sa détermination, dans sa voix, lorsqu'il avait affirmé vouloir se battre. Il devait bien envisager la possibilité qu'Aldaron ne revienne pas de Delimar, comme il l'avait annoncé. Il n'était pas un oiseau docile qui revenait à la maison pour qu'on le mettre en cage, à l'abri, au moment où les navires chargeraient ses soldats pour une guerre à laquelle le Bourgmestre aspirait. Il avait besoin de combattre, comme il avait ressenti ce besoin lors de la bataille d'Aigue-Royale, puis à l'apparition des miasmes de Néant et contre le Tyran. Jadis, Achroma avait été le seul à comprendre qu'il ait besoin de cela. C'était étrange de se dire qu'aujourd'hui, c'était de son emprise dont il devait se débattre pour avoir droit de vivre ce besoin viscéral.

    Il savait néanmoins, qu'au moment où Ivanyr apprendrait qu'Aldaron montait sur un navire Délimarien, il refuserait la fatalité de le laisser sans défense. Il lui enverrait quelqu'un. Le choix était large, mais beaucoup de ces gens étaient soient hors de Calastin, soit de faibles humains, soit des vampires trop indésirables pour les habitants de l'Océanique. Il en restait bien un, dont la perte n'attristerait pas excessivement le parangon si elle venait à se produire, et qui était suffisamment charismatique et rusé pour réussir à faire sa place, autant que profil bas, pour couver l'Inséparable. Et si c'était bien le cas ? S'il voyait Dalis le rejoindre ? Cela signifiait que l'opportunité lui était donné d'embrasser la nuit. Là était son secret. Son intuition pouvait être faussée, peut-être que cela n'arriverait pas. Mais plus la guerre approchait et plus cela lui semblait inéluctable et vrai.

    Ivanyr n'aurait jamais pardonné à Toryné cette fausse mort qu'il lui offrirait en une morsure. Aldaron, lui, y voyait plusieurs opportunités. La première était de donner une raison à Toryné de ne jamais trahir Ivanyr. Il savait que le vampire androgyne était très versatile, fourbe et vicieux. L'elfe ne désirait pas que son futur époux en fasse les frais. L'attacher à lui, par cet amour maternel que le parangon vivait de tout son être, c'était bien le seul chose qui pouvait mettre des fers au vampire. Et puis, plus égoïstement, il savait que Toryné ne serait pas d'une bonne influence pour lui, lorsqu'il serait nouveau-né mais il ne pourrait jamais avoir meilleure mère en ce monde. Dalis avait une liste phénoménale de défauts et de vices mais Aldaron lui reconnaissait néanmoins une qualité remarquable qui, en dépit de la haine qu'il éprouvait à son égard, le faisait rêver de lui pour mère.

    La confusion de la bataille serait un parfait nuage de brume pour cacher la vérité et la malédiction l'aiderait à survivre de ses blessures. Se vider de son sang ne serait pas une fatalité, pour une fois. L'elfe se frotta l'arrête du nez dans un soupire et tâcha de se vider l'esprit. Il n'aimait pas ce secret, mais avait-il vraiment le choix ? Le caractère protecteur d'Ivanyr l'y poussait pour aller au bout de cela. Il ne lui en voulait pas : il aimait ce trait. Il s'en voulait plus à lui même d'être déterminé à marcher vers cette réalisation-là, aussi problématique soit-elle. Il avait d'autres choix parentaux. Mais il avait fait celui-ci et c'était ce choix qui le rendait si coupable, car il s'obligeait au secret. Alors quoi ? Il allait lui dire 'oui' devant l'autel avec cela sur la conscience ? Il semblerait et cela avait quelque chose d'effrayant.

    Pourtant, lorsqu'il croisa son regard, tout cela s'envola, presque instantanément. La culpabilité d'un secret disparut lorsque vint la certitude selon laquelle Ivanyr ne lui en voudrait jamais à lui. C'était assez égoïste, et injuste d'une certaine manière, mais il se sentait à l'abri de son courroux. Ivanyr comprendrait, si un jour il l'apprenait. Toryné ne ferait pas long feu et cette idée lui faisait du mal, mais lui-même ? Rien. Une part de lui, pragmatique, lui confirmait qu'avec tous les vices de l'androgyne, il n'aurait pas volé sa mort. Cela serait même un soulagement pour le Bourgmestre. C'était le futur fils qui craignait la perte de sa mère, néanmoins. Il garderait ce secret, pour lui. Pour Toryné. Un premier vice, pour celui qui deviendrait un Dalis. Un premier pavé sur le chemin des pas parentaux.

    Mais pour l'heure ? Un sourire gagnait ses lèvres lorsqu'il glissait sa main dans la sienne. Il était beau, en blanc. Il lui rappelait Achroma et cet ersatz de fusion n'était pas pour lui déplaire. L'aîné lui avait promis que cela arriverait un jour. La route serait encore longue mais elle était faite de petites avancées à déguster quand elles fleurissaient. Il renouvelait mentalement ses vœux d'affection pour lui alors qu'ils avançaient vers l'autel, bercé par la sourde mélodie de son bonheur. Son pouce coulait contre son étreinte, dans une caresse tendre et sincère. Il sentait ses tremblements, ils étaient le signe de tout ceci les faisait vibrer, que cela faisait intiment écho en eux. Face à au maître de cérémonie, le rituel lui faisait ressentir chaque mots comme s'ils étaient gravés en son être. Les prières, les louanges aux dieux comme aux esprits-liés étaient celles qu'ils avaient choisi pour les représenter, sans s'enfermer dans une coutume spécifique. Ils avaient pris de tout ce à quoi ils appartenaient pour en faire quelque chose d'unique : leur mariage à eux.

    Il se laissait bercer par la célébration et sa main dans la sienne était la promesse que rien ne viendrait jamais les séparer. N'était-ce pas pour lui qui faisait le choix de rejoindre les ténèbres de la nuit éternelle ? Il se tourna face à lui et s'accrocha à ses yeux qu'il aimait tant. Lorsqu'il lui retira sa cape, l'elfe laissa naître un sourire en coin, taquin, d'un air de dire 'Ah oui ? Tu me déshabilles là, maintenant devant tout le monde ?' Pour autant, la plaisanterie silencieuse ne dura qu'un temps avant que les émotions l'emplissent à nouveau. Il avait porté deux noms. Né Leweïnra, il avait fondé sa propre famille avec la Triade. Mais lorsqu'il l'eut perdu, son nom de naissance était revenu comme par défaut. Parce qu'il n'avait rien d'autre qui lui ressemblait. L'arbre de vie sur sa cape était à présent autant le symbole d'Ivanyr que le sien. C'était à eux, ces profondes racines et cette cime au grand feuillage. Leur épanouissement complet.

    Cette cape, sur ses épaules, c'était comme un havre. Bien que de tissu, il sentait le poids de sa protection, et son symbolisme. Il appartenait à cette maison et il honorerait ce blason. Lorsqu'il retrouva son époux face à lui, ses trois premiers mots le laissèrent déjà pantois. Tout au long de sa promesse, son cœur avait fait plusieurs sursauts, tantôt d'émotion, tantôt de surprise. Mais ces trois premiers mots. Il affirmait s'appeler Achroma. Ne s'était-il battu pour qu'on le reconnaisse comme Ivanyr ? Alors il acceptait qu'on fasse de lui Achroma ? Se reconnaissait-il en lui ? Au moins un peu ? Au moins assez ? Et surtout... Elusis ? Une part de lui était hilare de l'audace scandaleuse, l'autre courrait en rond en levant les bras en se disant que Sigvald allait être encore plus ronchon. Et Tryghild ? Qu'en penserait-elle ? Lui en voudrait-elle d'accepter simplement ? De ne pas se débattre ou essayer de négocier ?

    Ironiquement, son esprit se raccrocha à des détails pour rester dans l'instant présent et, lorsqu'Ivanyr lui promis d'être à ses côtés dans la richesse ou dans la pauvreté, il se prit à penser qu'il faudrait vraiment que la Triade le veuille pour perdre cette fortune qui était sienne. Il n'était plus un simple vendeur à l'étalage. Il pouvait même dire que si le Marché Noir se cassait les dents, c'était toute l'économie de Tiamaranta qui exploserait. Son esprit partait malgré lui, parce qu'il ne savait pas, à l'instant présent, ce qu'il allait bien pouvoir répondre à ce nom de famille. C'était une patate chaude qu'on lui mettait dans les mains, sans qu'il ne sache si elle avait lui exploser au visage ou si elle allait devenir plus tiède, avec le temps. Il avait assez de charisme pour ne pas avoir ouvert la bouche comme un saumon hors de l'eau, mais ses yeux verts s'étaient écarquillés de surprise. Ils avaient même l'air de le gronder, silencieusement, de le mettre dans l'embarras. Et maintenant ?

    Il lui fallu entendre sa dernière question, qu'il l'appelle Aldaron Elusis pour que la lumière se fasse en son cœur, chassant les nuages sombres qui le faisait angoisser. Ses lèvres s'arquèrent d'un fin sourire : « Oui, je l'accepte. » Bien sûr qu'il l'acceptait, c'était évident. Si Ivanyr se reconnaissait enfin dans un nom au point de désirer lui offrir également, alors ce devait être celui-là. Dusse-t-il se faire chauffer les oreilles par des glacernois. « Achroma... Achroma Elusis, je t'offre mon amour et ma dévotion... » Il s'arrêta en chemin avant de changer de texte : « Même si tu es un crétin et que je viens de me mettre dans de beaux draps diplomatiquement en acceptant ton nom. » Il se mordit la lèvre inférieure, secouant la tête de gauche à droite avant d'hausser les épaules. Il n'en revenait pas. « Mais je t'aime ainsi. Aujourd'hui, demain et tout au long de cette vie. Ou d'une autre. Pour l'éternité. » Cette éternité qu'il lui avait promise et qui viendrait plus vite que prévu.

    S’élevant sur la pointe de ses pieds, il vint l'embrasser et à en juger par la bouche ouverte béatement de l'officiant, il aurait peut-être fallu attendre que celui-ci les y invite après les avoir déclarés époux. Mais il se fichait bien des conventions. Pauvre maître de cérémonie auquel on avait déjà bouleversé tant et tant. « Il fallait que vous lui demandiez son consentement pour votre union également, Aldaron. » lui souffla ce dernier. L'elfe lui adressa un sourire désolé avant de reporter son regard sur celui qu'il avait embrassé visiblement trop tôt : « Ah.. Oh... Et bien... Tu avais l'air assez d'accord, mais on sait jamais, tu pourrais avoir changé d'avis. Veux-tu être mon époux, Achroma Elusis ? »

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Il connaissait assez bien Aldaron pour savoir qu’il l’avait surpris, même si son époux avait l’art de n’en rien montrer. Bien entendu, il trichait aussi allègrement grâce au nexus du coeur intégré à son oeil droit. C’était, cependant, de bonne guerre. Cette surprise, il l’avait religieusement conservée depuis des semaines, attendant le jour de leur union pour le dévoiler. Aucune crainte de refus de venait perturber son esprit, peut-être à tort mais ainsi était son affection sans bornes à son égard. Il n’avait pas la capacité d’imaginer qu’il dise non. Face à lui, il lui dédiait un éblouissant sourire, heureux et fier de pouvoir lui offrir tout ce que représentaient ses paroles. Leur famille à eux, unie, son inclusion sous un patronyme qu’il espérait plus significatif et plus positif que celui de sa naissance, un avenir qui perdurerait sur un socle auréolé de leur amour. Pour lui, cela signifiait également une identité qu’il affirmait, qu’il construisait comme il le désirait sans se laisser ballotter par l’avis des autres. Avec tout cela, entendre son acceptation fut un moment inoubliable qui fit monter des larmes carmines à ses yeux. Son sourire ne fit que croître, puis devint un rire chaud qui tinta dans l’atmosphère encore figée par le choc de cette révélation impromptue. Il éclata de rire à être traité de crétin, se gaussait toujours alors que ses lèvres se scellaient aux siennes dans un baiser passionné. Déesses, il était tellement heureux !  

Le relâcher ne fit que libérer ses lèvres pour un nouveau rire. Comme s’il ne consentait pas ! Terriblement satisfait de lui-même et presque goguenard d’avoir créé toute cette confusion, le vampire ne pu qu’acquiescer. “D’accord ? Oh, je ne sais pas. Attend une seconde je vais vérifier” Et il l’entraîna dans un nouveau baiser, le soulevant dans ses bras un bref instant en une étreinte impulsive mais débordante d’affection. Lorsqu’il le reposa, ce fut avec un léger ricanement et il fit mine de réfléchir avant d’arborer un sourire satisfait et carnassier digne d’un lion. “Oui, je suis d’accord” Grand seigneur, il laissa leur officiant prononcer les derniers sacrements du mariage sans lui donner de nouveau choc. Ils étaient à présent un au regard des lois bipèdes. Sous les applaudissements de leurs proches présents pour l’occasion, il produisit une boîte de bois rouge gravée avec délicatesse, à l’elfique, et l’ouvrit après l’avoir placée entre les mains aux longs doigts de son époux. “Voici mon présent personnel pour toi, Aldaron, en célébration de notre union. Un diamant de pureté qui contient ton chant-nom…” Il n’en dit pas plus. Le présent était une réponse à une aspiration qu’Aldaron avait évoqué auprès de lui à Cordont, rejoindre l’éternité dans la vampirisation. Il comprendrait naturellement, les autres n’étaient pas nécessaires à cette confidence. Un cadeau de mariage était souvent affaire de construction d’une maisonnée mais ils avaient déjà tout ce qu’il leur fallait de ce côté là.

Il y eut de nombreux autres présents, significatifs pour la plupart, avant que la fête ne batte son plein au son de la musique. Sensiblement en retrait, le vampire retrouva son Inséparable auprès de la rivière, tout en continuant d’observer les réjouissances. La barge aménagée qui attendait leur venue pour une lune de miel sur le fleuve était amarrée non loin. “J’ai pris des cours de navigation, pour éviter de nous envoyer par le fond” Et de transformer leur moment intime en une catastrophe. Achroma se garda néanmoins de préciser que c’était Artane qui le formait. Vu l’appréciation de l’elfe pour l’humain, ce serait gâcher inutilement la fête. “Comment as-tu trouver ma surprise ?” De nouveau, son sourire fier et joueur revint à la charge. Il ne pouvait s’en empêcher. C’était un moment qu’il avait attendu, alors il le savourait à sa juste valeur, malgré le pétrin diplomatique. En ce jour ça n’avait pas d’importance. Rien n’avait d’importance à part eux deux et la fête. Il hésita cependant à lui demander s’il désirait finalement bifurquer au cours de leur petit voyage en barge afin de rejoindre Caladon pour remonter le moral général avec l’affiche de leur mariage, ou s’il préférait garder cela pour eux. Et finalement, cela se perdit dans la liesse générale, quand ce fut Valmys qui prit son instrument pour égayer l’assemblée. Il sourit, avant que son expression ne se fasse songeuse. Après un instant, il glissa avec douceur. “Penses-tu que, si tu deviens un vampire, nous refaisions une cérémonie ? Vu que le maître de cérémonie a dit jusqu’à ce que la mort vous sépare, on pourrait en user comme d’une excuse…

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    Il se moquait de lui, le bougre ! Et sur toute la ligne ! Il n'y avait, dans ses yeux d'un bleu hivernal, aucune once de regret à le prendre par surprise avec un tel nom de famille ! Elusis ! On avait pas idée, même s'il trouvait, en son for intérieur, qu'il lui revenait de droit. Il était celui de sa naissance, celui du patriarche qui aurait du être et rester si sa famille ne l'avait pas rejeté par deux fois. La première pour sa puissance magique, la seconde pour son vampirisme. Il était un Elusis, dans toute sa splendeur et il était fier de lui, fier de son choix... Même si, il n'en démordait pas, il n'avait aucune idée de la façon dont il allait annoncer cela à Délimar. Par Ilhan, peut-être ? Oui, la pilule passerait mieux par le diplomate, quoique Tryghild se montrerait peut-être assez ouverte ? Il le priait. En attendant, il bafouillait encore dans ses propres vœux et Ivanyr en joua à nouveau, testant la marchandise comme un outrageux marchand caladonien ! Il espérait bien qu'il était d'accord ! Sans quoi il lui aurait fait payer l’acompte consommé ! Là aussi, il était fier, il apprenait vite de cette petite ville, bon an mal an.

    L'officiant put enfin prononcer le terme de ses sacrements. Si aux yeux des Inséparables, ils étaient déjà unis pour la vie, il l'étaient aussi, à présent, officiellement pour les mortels. Cette fois, il portait vraiment son nom, et il avait été au bout d'un mariage qu'il avait fui jadis, laissant Kehlvehan en plan avec sa fiancée. Cette fois, il ne s'était pas sauvé et depuis sa folle jeunesse, il avait beaucoup mûri. Une part de lui était infiniment fier d'être capable de s'engager, pour de bon, lui qui était, jadis si volage, si infernal. Il lui avait fallu traverser la moitié de sa vie pour cela mais... Il y était enfin, plus tardivement que d'autres mais présent. Parfois, il ne suffisait que d'un peu de temps et des épreuves de la vie, pour se rendre compte à quel point il avait besoin de stabilité. La guerre avait balayé son insouciance. Les pertes lui avait fait contempler la solitude pour qu'enfin, il sache que la vie était bien trop courte pour ne faire aucune promesse.

    L'émotion lui prenait la gorge, mais il était fort. Il tiendrait bon, il ne pleurerait pas. Le cadeau personnel qu'il reçut manqua de le faire vaciller dans sa promesse mentale de ne pas verser de larmes. Son chant-nom, il le sentait, il sentait l’existence chaude de son passé qui vibrait dans l'objet. Il aurait le choix, alors, de retrouver ce qui était sien, lorsque la nuit tomberait. D'aller à son rythme ou de ne rien savoir. En vérité, il ignorait comment il serait, mais dans le doute, il était bon de savoir que tous les trajets qu'il pourrait emprunter étaient solides. Un sourire reconnaissant s'étira sur ses lèvres alors qu'il tira ses cheveux tressés par dessus son épaule pour dégager sa nuque puis tourna le dos à Ivanyr, pour inviter ce dernier à lui attacher le présent autour de son cou. Il lui fit de nouveau face, passant ses doigts sur le médaillon.

    Il lui offrit à son tour son cadeau, une relique qu'Ivanyr connaissait déjà puisque cela avait déclenché leur dispute, sur Nevrast. Mais cette fois, il ne lui offrait pas la boussole pour qu'il n'oublie pas ce qui était important à son cœur, car il était certain qu'il serait toujours aussi important aux yeux de l'Aîné. Il lui offrait pour le symbole, la relique d'Océan à la lignée Kohan. En mémoire de cette femme qui habitait le visions tourmentées d'Ivanyr pour les assainir de son calme et de sa royauté. Lui non plus, il n'en prononça néanmoins pas un mot, tout cela était entre eux. Il ne pouvait rien annoncer de ceci à haute voix, mais son époux comprendrait. Les autres présents, bien que nombreux, ne lui firent pas oublier la beauté de ce qu'ils s'étaient mutuellement échangé. Il dansa avec ses enfants, avec Autone également, mais aussi avec Ivanyr, il leur transmettait sa joie, le bonheur de son union et le symbole féroce que l'arrivée prochaine des chimères ne saurait entacher leur droit d'exister. Il devait vivre chaque instant et ne pas s'arrêter.

    Il était bien assez à l'aise, dans ces festivités, profitant de chaque instant jusqu'au dernier où il se retira près de la rivière, afin de rejoindre son époux. Il aperçut la barge, où il s'étaient promis une lune de miel. « Quelle délicate attention. » railla-t-il, joueur, lorsque le vampire l'informa avoir pris quelques cours de navigation pour leur éviter tout incident. Il ajouta, en une fausse mine triste : « Moi qui croyais qu'on finirait à l'eau, et que je ferais semblant de me noyer pour que tu viennes me sauver. » Sa surprise ? Elle le fit rire, en se remémorant : « Je l'ai trouvée très culottée. » affirma-t-il avec une sincérité ferme mais aussi admirative. Il se souvenait de ce qui s'était passé entre Ivanyr et Sigvald et il imaginait très bien de glacernois briser plusieurs tables en chêne lorsqu'il apprendrait la nouvelle. [color=blanchedalmond][font=Georgia]« J'entends déjà Sigvald hurler d'indignation féroce. Avec un peu de chance, nous l'entendront jusqu'ici comme un loup à la pleine lune. » Mieux valait en rire que s'y appesantir.

    Son regard attendri se posa sur Valmys, jouant un air enjoué, au grand bonheur de la poignée d'invité. Ses enfants n'étaient pas parfaits, mais il les aimait tout dans leurs différences. La question d'Ivanyr le tira de ses pensée, étonné qu'il lui pose cette question quand il savait qu'Aldaron avait eu à argumenter un peu pour avoir celui-ci. Il était touché de la proposition et railla à nouveau : « Oui... Enfin, oui, à condition que tu ne me refasses pas de surprise comme 'Elusis' à nouveau ! » Après quelques secondes songeuses, il corrigea : « Quoique... » Il était joueur ! Et sur ce même jeu, il profita de l'instant pour se dresser sensuellement à son oreille : « Mon cher mari, et si nous nous éclipsions ? » La réponse allait être oui, Ivanyr ne pouvait rien lui refuser... Et certainement pas une telle proposition !

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