Ilyanth Neolenn
Ilyanth marcha en direction de l’épais brouillard, mais au fur et à mesure de ses pas, une sensation étrange s’insinuait en lui…
La brume autour de lui se faisait de plus en plus opaque et changeante, comme si celle-ci était animée d’une vie propre…Neolenn balaya les alentours du regard et s’aperçut avec consternation qu’il se trouvait captif de ce qui ressemblait à une gigantesque plaine vaporeuse…
Perdu et désorienté, ce dernier tenta de rebrousser chemin, mais le brouillard opaque l’enveloppait, comme pour lui faire barrage.
Soudain, des rires moqueurs résonnèrent et l’elfe entendit résonner des voix qui paraissaient inhumaines.
« Où crois-tu donc aller mon gentil petit Baptistrel ? ».
Le lié du feu avait beau inspecter les lieux du regard, il ne voyait hormis cette mystérieuse brume…En choisissant cette route, le chantefeu s’était jeté tout droit dans un piège ? La peur jaillit dans son cœur et il tenta de fuir à travers les murailles brumeuses qui l’entouraient. Autour de lui, les rires résonnaient de plus belles et le Cawr les entendaient qui se rapprochaient…
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« Tu peux toujours courir aussi vite que tu veux, tu ne pourras pas nous échapper ». Le chantefeu poursuivit sa course éperdue, tentant de fuir ces voix aux tonalités horrifiantes, jusqu’au moment où ce dernier trébucha et s’étala de tout son long sur le sol. Un rire caverneux retentit et Neolenn se boucha les oreilles avec ses mains pour ne plus l’entendre.
« Je t’avais dit que tu ne pourrais pas nous échapper, te voilà pris au piège ».
Le jeune Baptistrel écarquilla les yeux d’horreur, cette fois-ci la voix ne provenait pas du monde environnant, mais de l’intérieur même de sa tête ! Quelqu’un ou quelque chose venait de faire intrusion dans son esprit ! De toutes ses forces, celui-ci essaya de chasser la créature qui avait osé profaner son sanctuaire mentale….Hélas, elle était trop forte et Ilyanth sentait son emprise sur lui s’affermir de plus en plus…
Alors que sa conscience s’affaiblissait et était sur le point de s’éteindre, le Rhapsodien s’adressa mentalement à l’entité maléfique qui venait de prendre possession de son être :
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Qui êtes-vous et que voulez-vous faire de moi ?
La chimère répondit d’un ton sarcastique où transparaissait la froideur et la cruauté :
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Connaitre mon nom ne te servira à rien, mais puisque tu tiens tellement à le savoir, je vais te répondre. Dans le monde d’où je viens, on me nomme Azariel et je suis une chimère. Quant à toi, ton corps me servira de joli réceptacle et je compte m’en servir pour rendre une petite visite à tes amis, qui doivent certainement se demander où tu es passé…Le cœur flamboyant sentit une nouvelle fois l’effroi et la douleur jaillir en lui. Ainsi, en raison de sa malencontreuse erreur, ce dernier était condamné à devenir l’instrument de la perte de ses compagnons…
Retrouvant un regain de combativité, le maître barde tenta de repousser l’intrus hors de son esprit et de son corps, mais sa puissante était trop grande.
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Vous êtes des créatures désincarnées et dépourvues de corps et c’est la raison pour laquelle vous possédez les êtres vivants ? A vos yeux, nous ne sommes que de misérables réceptacles, tout juste bons pour vous permettre de survivre et d’envahir notre monde n’est-ce pas ? C’est la raison pour laquelle vous avez besoin de toute cette haute magie et vous nous avez attaqués au domaine ? demanda-t-il avec l’énergie du désespoir.
Hélas, ses questions demeurèrent sans réponses et sa conscience se mit à faiblir, encore et encore, et bientôt ce fut l’obscurité…
Azariel se releva lentement et ferma les yeux et lorsqu’il les rouvrit, ses prunelles bleutées luisaient d’un éclat adamantin. Un sourire sardonique s’afficha sur son visage à la beauté irréelle et il décida d’aller s’occuper des autres aventuriers qui avaient eu l’outrecuidance de pénétrer dans leur univers.
Ce monde était le sien et il en connaissait les moindres recoins, les retrouver s’avérerait une tâche aisée. Sans compter que celui-ci disposait à présent des incroyables pouvoirs de la magie Baptistrale. Il ne lui restait qu'à mener les siens jusqu'aux intrus et à les affaiblir, avant de prendre possession de leurs corps.
C’est près du mur d’enceinte, créé par les esprits, que la chimère découvrit les Armandéens et elle commença à entonner le chant de Maeg, afin de leur faire perdre l’équilibre et permettre leur possession par d’autres de ses congénères. Sa voix magnifique résonnait, s’élevant vers les cieux et si d’ordinaire elle incarnait la beauté et la paix, désormais, celle-ci était devenue synonyme de haine et de violence.
Son plan semblait marcher à merveille, jusqu’au moment où l’un de maudit fils d’Armanda décocha le carreau d’une arbalète, et un cri effroyable retentit, déstabilisant Azariel.
« Que s’était-il passé ? Pourquoi ce carreau avait-il fait naître une telle frayeur dans son cœur ? »
Ilyanth avait l’impression de flotter, telle une forme sans consistance, captif d’un monde désincarné…Tout d’un coup, un bruit tonitruant le réveilla de sa torpeur…
« Où suis-je ? Et que se passe-t-il ? », pensa-t-il, les idées encore nébuleuses après le sommeil où l'avait plongé la sombre entité. C’est alors que celui-ci prit conscience de la scène qui se déroulait sous ses yeux. Il croisa le regard d’Alford allongé sur le sol ainsi que ses autres compagnons…
Azariel en était la cause ? Ce monstre avait employé son chant sacré de Baptistrel pour immobiliser ses amis !
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Arrête ! Laissez les tranquille ! Je ne compte pas te laisser leur faire du mal sans réagir ! hurla-t-il en pensée à la chimère.
Neolenn usa des faibles forces de sa conscience pour essayer de se libérer de cette créature qui parasitait son mental. Malheureusement, la chimère se révélait bien trop forte et ne desserrait pas son emprise, laissant l’elfe impuissant.
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Qu'espérait tu pauvre fou ? Ne crois pas venir à bout de moi si facilement, mais avant que ne te rendorme bien gentiment tu vas assister au spectacle de la possession de tes compagnons.Azariel eut un rire mauvais et ses yeux s’étrécirent, brillant de haine, tandis qu’ils se posaient sur Alford, toujours allongé sur le sol.
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Toi le misérable qui a osé m’attaquer, tu vas à présent subir le juste châtiment que tu mérites. Dès après, la chimère se mit à chanter de nouveau, bien décidée à venir à bout de la résistance des Armandéens, une bonne fois pour toute. Cette fois encore sa voix cristalline et mélodieuse s’éleva, visant sa cible.
Chant d'étrécissement
Chant Baptistral permettant de diminuer la taille de la cible ou de l'objet, allant de quelque heures à un état définitif volontairement choisit par celui qui subit le sort.
Note Alya
Maître Mage
Spoiler :
’heure est grave !
Malheureusement, lors de son précédent choix, Ilyanth a pris la mauvaise route. En préférant la brume au mur, le chantefeu c’est tout droit dirigé vers la plaine chimérique au lieu du mur d’enceinte du domaine des esprits. Il n’a pas fallu longtemps aux Chimères plus puissantes que celles arpentant les plaines cotonneuses pour le repérer. Telle une brebis au milieu d’une meute de loups, l’Armandéen n’a pas tenu longtemps. L’une d’entre elles prenant possession de son corps.
Tu es désormais une vilaine et méchante Chimère !
Sans scrupules, elle a mené les siens jusqu’aux intrus avant de les affaiblir pour permettre une possession en les attaquant à l’aide du « chant deMaeg ». Face à cela, Alford a essayé de riposter en tirant un carreau d’arbalète à côté d’Ilyanth qui s’est mis à émettre un son terrible venant créer la terreur chez ceux qui l’écoutent. La Chimère semble avoir été déstabilisée et Ilyanth a pu utiliser cette occasion pour tenter de l’expulser de son corps. Malheureusement ce fut un échec. La Chimère est parvenue à reprendre le contrôle, bien que déstabilisé.
À nouveau elle va attaquer. Mais qui ? Et comment ? Cela reste à ta discrétion !