Domaine Baptistral


La savane est moins plane de surface qu'il n'y parait. Subtils plateaux, douces collines et abrupts monts de pierre se dressent ici et là, selon l'endroit où se porte le regard. À mi-chemin entre une partie herbeuse et une partie boisée de savane, le domaine de Minduli abrite les baptistrels. Leur antre ressemble, de loin, à une sorte de mont de roche, commun. Il est nécessaire de s'élever, ou d'être dragonnier, pour remarquer la subtilité de ce point. Le haut du mont est, pour une raison obscure, semblable à de la dentelle, dévoilant l'immense grotte qu'il abrite, avec sa propre verdure et son propre lac.

Nul besoin de rajouter des galeries, les baptistrels ont prit le soin de créer des escaliers menant depuis de multiples ouvertures à la surface jusqu'au sol de leur antre ombragée. La majeure partie des bâtiments se situe à l'intérieur, ceux édifiés à l'extérieur étant principalement voués aux plus nocturnes des chanteurs, aux chantebrises, ainsi qu'à certains cours et activités offertes aux heures fraîches.

Du point de vue de l'agencement : le lac se situe dans la partie à l'est de l'intérieur, de cette grotte immense. Il en couvre le tiers, la moitié lors de la saison des pluies. Ainsi, une bande de terre couverte de végétaux sépare sa rive d'été des premiers bâtiments habités. Quelques points d'eau bien plus petits sont disséminés sur la partie restante de la grotte. Une grande construction octogonale tient lui de bâtiment principal, voué à tout ce qui peut nécessiter de la place ou de la réunion. Creux en son centre, il abrite un jardin, et s'élève sur deux étages. D'autres bâtiments sont disséminés dans la grotte, ici et là, de façon plus ou moins chaotique, avec plus ou moins de hauteur, selon les besoins. Si quelques chemins de pierres sont tracés, la végétation reste ce qui tapisse le plus le sol, et les jeux d'ombres se font autant grâce aux ouvrages humains qu'aux feuillages des arbres, reflets d'eaux, de chandeliers et de braseros. Moult plantes en cet endroit sont fruitières, pour de pratiques et pragmatiques raisons. Si quelques cultures se retrouvent ici et là, les champs entretenus pour l'Ordre se situent néanmoins en-dehors de leur mont, à flanc de ce dernier pour certains, au sol pour d'autres. Leur entretien se fait aux heures crépusculaires.

Les constructions sont faites des pierres des environs : pâles, brunes ou grises, agencées avec goût, parfois peintes. Il est plus aisé de lister les parties non-sculptées, que celles qui le sont. Tout a une sculpture, une décoration, un bas-relief ou une gravure, les arches sont torsadées, la pierre imite souvent une sorte de dentelle végétale, et le moindre couloir est l'occasion de raconter une période de l'histoire, de décrire une science ou une technique. Les pans de murs vides ne sont que des prétextes pour pouvoir plus aisément les couvrir de broderies ou de peintures. Ces règles s'appliquent aussi bien aux plafonds qu'aux sols, où les mosaïques de carrelage et gravures ne sont pas rares. Il est à noter néanmoins que certaines pièces n'ont pas de sol, se contentant de celui naturel de la grotte : un cadeau discret aux chanteterres.

Il est rare que la formidable acoustique de l'endroit ne laisse entendre aucun chant, aucune musique. Lieu d'arts, le Domaine compte de nombreuses salles dédiées uniquement à ces derniers, ainsi qu'à leurs apprentissages. C'est également un haut lieu de la connaissance : en sont témoins leurs innombrables bibliothèques, garnies d'ouvrages de toutes sortes, couvrant une étendue de sujets au-delà de ce qu'il est possible d'aborder en une vie. Les ouvrages les plus dangereux sont néanmoins conservés en un lieu à part, souterrain, auquel il n'est possible d'accéder qu'avec l'autorisation du Gardien. Le reste de leurs habitations est majoritairement composé de lieux nécessaires à leur survie, de cuisines aux chambres, aux divers points de réunions, salons et autres salles de conseil.

Enfin, le Domaine dispose de sanctuaires élémentaux. Berceaux purs des éléments, ce sont des lieux sacrés. Chacun d'eux est placé sous la protection d'un Cawr, celui le plus étroitement lié à l'élément dudit sanctuaire.


Le Dolmen des vents


Le sanctuaire des vents n'est autre que le point culminant du mont. La pierre semble y former un léger cratère, où se dresse ce dolmen, gravé de moult créatures ailées, entouré de carillons déposés par les baptistrels. Le vent n'a de cesse d'y souffler. Quiconque se rend ici se sent empreint d'allégresse, de légèreté. De ce sanctuaire, il est dit qu'il chasse les soucis des coeurs qui le rejoignent.


La fontaine vif-argent


Son eau porte la couleur dont il tire son nom. Pure, empreinte de souvenirs de la terre même, on la dit salvatrice pour qui recherche auprès d'elle la guérison. À l'opposé du grand Lac principal, elle se terre dans l'ombre, mais une étrange lumière semble en émaner, ainsi qu'un grand calme. Les roches qui composent son nid semblent être hybrides de pierre et d'argent.


Le puits flamboyant


L'accès y est permis par une galerie dans la roche. Cette galerie étroite débouche sur une salle plus grande : de sa hauteur, une fente béante semble déverser sans fin un mélange de flammes et de lave. En ces lieux s'honorent l'énergie, l'impulsion, la passion et la détermination. La chaleur y est intense, et on ignore quels coeurs courageux se sont aventurés à graver les parois les plus proches des flammes de figures de dragons, et de mages liés au feu. La lave se déverse dans une sorte de cuve en contrebas. Un enchantement protège les malhabiles d'une chute dans le coeur du magma, leur permettant de brûler leur rétine à la lumière qui s'agite ici.


La clairière de la Grande Mère


Ce sanctuaire est situé à l'extérieur du mont, au milieu de la forêt qui en borde l'un des flancs. Il constitue une clairière en cette forêt, un cercle d'arbres qui paraissent de toutes origines. En son centre passe un fin cours d'eau, alimentant l'herbe, les tapis de mousse, et ces étranges fleurs semblables à nulle autre. Ce sanctuaire inspire une grande douceur, une paix profonde, une force aussi grande que tranquille. Le silence semble toujours y régner, si bien que la légende murmure qu'aux heures les plus calmes, le battement du coeur du monde peut s'y entendre, et que si l'on laisse son esprit s'ouvrir, l'on peut alors rêver les rêves immémoriaux de la terre elle-même. L'air y est extrêmement pur, finement parfumé.


L'observatoire céleste


À l'opposé du mont par rapport au dolmen des Vents, posé sur un point également élevé du Mont, l'Observatoire Céleste se dresse vers les étoiles. Si les baptistrels disposent d'observatoires liés à l'astronomie et son apprentissage, ce sanctuaire n'en est pas. Seuls les Chanteciels, ainsi que le Gardien, peuvent s'y rendre. Les visites sont soumises à leur approbation.
 L'intérieur est constitué d'un espace sombre. Les murs sont gravés de constellations dont certaines sont inconnues au ciel de Tiamaranta. Des statues immenses, d'images de l'histoire des races et de la nature, immortalisées dans une roche également étoilée. En ces lieux tout est d'une infinie délicatesse, l'art magnifié et atteignant la perfection dans la moindre courbe, la moindre voûte. Il a l'air bien plus grand à l'intérieur qu'à l'extérieur, et il y règne une atmosphère éthérée. Le calme et la contemplation des lieux se ressentent, de même qu'une magie si concentrée qu'on pourrait presque la trouver sous forme d'une fine brume argentée et luisante. Les murmures d'anciennes conversations, des chants, et des histoires des ouvrages contenus là peuvent être surpris par l'oreille attentive. Seul sanctuaire possédant sa bibliothèque, l'observatoire est la pureté incarnée, la vie, la mort, les secrets. 
Au niveau du plafond se trouve une trappe, laquelle permet de se rendre sur le toit.