Dragons libres et dragons liés
Il existe de fortes différences entre les dragons libres et les dragons liés. Les dragons liés ont fait le choix de venir en aide aux bipèdes en se liant à eux et en acceptant de se laisser monter. Les dragons libres, à l’inverse, ont décidé de rester neutres dans les guerres des bipèdes et exècrent l’idée même de se laisser chevaucher comme un simple cheval. Il existe un fort rejet de la part des dragons libres à l’encontre des dragons liés.
Des dragons libres à l’esprit «inaccessible »
Ce sont des dragons libres et sans attaches. Ces dragons-là ne comprennent pas les sentiments et les pensées des races bipèdes, et l'incompréhension est quasi totale, sans un minimum de bonne volonté du dragon. L'esprit des dragons libres serait une véritable cacophonie pour un esprit bipède et le mènerait assurément à la folie s'il venait à y être projeté.
L'esprit des dragons libres est sauvage. Il n'est en aucun cas abordable au commun des mortels et n'est que pure folie pour les esprits bipèdes. L'esprit d'un dragon lié semble toutefois se "domestiquer" en quelque sorte. Non pas qu'il se simplifie, mais plutôt qu'il se familiarise à l'esprit des bipèdes grâce au contact avec son lié, et qu'il devient par le même temps plus familier, plus abordable. Moins sauvage, plus hiérarchisé...
Des dragons liés à l’esprit plus «familiarisé »
Quand un dragon se lie à une créature bipède, qu'elle soit humaine, vampire ou elfe, son esprit se voit réellement modifié au contact de l'esprit de son lié. Au toucher de cet esprit bipède se crée une compréhension indispensable et inhérente à la liaison qui unira le dragon et son lié, se crée une communication qui se passe de mots, qui devient pur esprit, réelle télépathie, échange à double sens, se crée un lien où le dragon et son lié partagent tout... tout jusqu'aux pensées et aux sentiments.
Par ce lien, le dragon fait alors l'expérience de sentiments et de pensées humaines ou bipèdes, qui, jusque-là, lui étaient inaccessibles et incompréhensibles : amour non plus simplement universel, mais quelque peu égoïste envers un être unique, réel attachement aux personnes et aux choses et non plus à l'univers dans son entier.
Attention toutefois, s'il appréhende un peu ce genre de sentiments, s'il parvient à en ressentir les soubresauts, il ne peut pas pleinement les ressentir dans leur intégralité. Il en fait l'expérience, mais de manière tronquée. Il ressent ces sentiments et ces pensées à travers son lié, par son lié, et ne les ressent pas lui-même. Il les ressent comme on entend un écho en quelque sorte, il les ressent faiblement, comme des sons ou des couleurs atténués. Ces pensées ou ces sentiments n'auront donc jamais la force qu'ils pourraient avoir chez un bipède, et le dragon ne parviendra qu'à les comprendre dans les grandes lignes.
Des liés à l’esprit « draconisé »
De même, le lié ressent un peu la même chose, en sens inverse. L'esprit bipède qu'il est devient plus sauvage, moins abordable. Il semble s'écarter de la nature profonde de sa race. Plus que vampire, elfe ou humain, il devient dragonnier et lié. Par ce lien, il touche du doigt une compréhension plus universelle, plus abstraite, de l'univers dans son entier. Il touche du doigt les pensées d'un dragon, ses considérations certes prosaïques, mais si essentielles, primaires et pourtant primordiales, vitales. Il ne peut bien entendu pas avoir accès à la mémoire et au savoir ancestral de son dragon lié, mais il ressent, comme en écho, ses compréhensions universelles qui dépassent de loin le petit monde qui était le sien.
Organisation et coutumes
Les dragons ont un fonctionnement social différent des bipèdes. On pourrait penser que les dragons ne forment pas une communauté à part entière en raison de l’absence de royaume, de lois, de rois ou de territoire. Leurs ailes s'étendant où bon leur semblent, sans contrainte de frontière ou de territoire. N’ayant pas de maître, n'acceptant de maître qu'eux-mêmes. Mais ce raisonnement est inexact. Il existe un mode de fonctionnement social des dragons et celui-ci varie selon les dragons libres et les dragons liés.
Couple, œuf, parentalité et famille chez les dragons
La première organisation sociale chez les dragons est celle du couple. On la retrouve autant chez les dragons liés que les dragons libres. Cependant, il ne s’agit pas d’une vérité absolue. Les dragons liés ont des obligations en raison de leur lien et demeureront rarement auprès de leurs partenaires, se devant de rester auprès de leurs liés. Les dragons libres, à l’inverse, ont une liberté pleine et entière qui les conduit à beaucoup se déplacer, cependant une fois qu’un couple de dragons se forme, ils demeureront ensemble dans la majorité des cas au moins pour une bonne centaine d’années.
Lorsqu’un couple se forme, cela débouche dans la majorité des cas à la formation d’un œuf. Les dragons libres forment des nids et veillent sur l’œuf jusqu’à son éclosion naturelle au bout de quelques mois. Ce n’est pas le cas chez les dragons liés où l’œuf est destiné à éclore pour un bipède, il sera donc confié aux races bipèdes afin d’attendre la venue de son lié et de son éclosion qui peut prendre plusieurs siècles.
La parentalité existe chez les dragons, mais elle ne revêt pas la même importance chez tous. Chez les dragons libres, elle consistera pour beaucoup à la simple protection et éducation la plus basique pour permettre aux dragonnets de quitter le nid et de vivre sa propre vie. Chez les dragons liés, cette parentalité est la plus primaire qui soit, les géniteurs ont simplement conscience d’être les parents et le dragonnet d’être l’enfant. Cela s’arrête là, car le dragonnet ne grandit jamais auprès de ses parents, mais de son lié.
La famille et sa conception n’existent quasiment pas chez les dragons, qu’ils soient libres ou liés. Il existe cependant de très rares exceptions dans les deux variétés, où les dragons accordent une importance plus ou moins significative à la famille.
La hiérarchie chez les dragons libres : la nuée
Les dragons sont libres et ne reconnaissent comme maître qu’eux-mêmes. Le dragon n’a de comptes à rendre à personne. Ce sont des créatures farouches qui ne supportent pas qu'on leur dicte leur conduite. On pourrait donc penser qu’il n’existe pas de hiérarchie chez les dragons. Mais cette affirmation n’est pas totalement vraie.
Dans l’esprit des dragons règne une notion de respect. Ce respect se base sur trois points, conjugués ou non : l’âge, la sagesse et la force. L’âge et la sagesse sont bien souvent mêlés ensemble, mais il existe de rares exceptions. Un dragon plus âgé, dont la mémoire ancestrale sera plus complète et plus fonctionnelle, détenant donc plus de savoirs et de sagesse et plus d'expérience, même s'il la partagera avec les autres, se verra donc plus facilement écouté qu'un plus jeune, et son avis sera vivement respecté. Tandis qu’un dragon de stature imposante et de force plus importante pourrait imposer le respect même s'il n'est pas parmi les plus âgés.
Il existe enfin, uniquement chez les dragons libres, une deuxième organisation sociale. Si les dragons libres vivent souvent seuls ou par couple, il n’est pas rare qu’ils appartiennent à une nuée. Une nuée est un groupe, pouvant être composée de plus d’une centaine d’individus, à laquelle ceux y appartenant répondent. A la tête de cette nuée se trouve un dragon ayant su obtenir le respect de tous les membres la composant. Cet organisme social pourrait être vu comme une coalition.
Il faut savoir que les dragons libres ne se déchirent pas entre eux. Il leur arrive de se battre, mais il est extrêmement rare qu’un dragon meure sous les coups d’un autre dragon.
La hiérarchie chez les dragons liés
On retrouve chez les dragons liés, comme chez les dragons libres, la même notion de respect. Il n’existe cependant aucune d’organisation sociale chez les dragons liés en dehors des couples.
À l’inverse des libres, les dragons liés sont connus pour se déchirer entre eux et il n’est pas rare qu’un dragon meure sous les coups d’un autre.
Les dragons ayant choisi de se lier à un dragonnier sont plus sujets à rencontrer d'autres races, et d'autres dragons par la même occasion. Ils se retrouvent alors confrontés à cette notion de "hiérarchie" au sein des races et à la notion de respect envers leurs semblables, ce qui les force à construire en quelque sorte des règles de bonne entente entre eux. Des règles souvent improvisées plus qu'autre chose d'ailleurs, les dragons n'étant pas faits pour suivre les règles. La seule réelle règle que suivra un dragon lié est d'accompagner son lié dans ses choix, quels qu'ils soient, même si ceux-ci les dépassent, tout en le guidant si besoin est.
La loi draconique
Cette loi n’existe que pour les dragons libres et n’est connue que par eux. Cette loi n’a qu’un seul et unique objectif : permettre aux dragons de régler les différends entre eux sans déclencher de guerre et sans conduire à la mort d’un dragon.
Cette loi est la loi des duels. Les deux dragons vont, ou suivant les cas le dragon provoqué, choisir le duel visant à régler les différends. Le vainqueur du duel impose ainsi sa volonté sur le vaincu sur le point du conflit. Ces duels peuvent être des duels d’esprit, de magie ou de force, voire de simples jeux.
Cette loi a été oubliée par les dragons liés en raison de leur lien avec les bipèdes et leur propension à régler les différends par la guerre.
Leurs rapports au monde
Les dragons sont liés à la magie, ils sont magie, elle coule dans leur sang. Sans eux, la magie disparaitrait. Ils en sont l'essence même et la puissance.
Mais ils sont liés aussi à la nature. Ils y sont très sensibles dans une certaine manière, ayant une notion de vie et de mort très différente de celles des bipèdes, mais également très exacerbée, dans un sens d'équilibre universel. Ils sont si sensibles à cet équilibre que la destruction massive de cette dernière les poussera à partir.