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description« Un dernier verre pour la route. » - Archibald. Empty« Un dernier verre pour la route. » - Archibald.

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?, an 7 de l'ère d'obsidienne.

Sinestra était parvenue à Caladon, elle avait rapidement rejoint une petite troupe de théâtre qu'elle connaissait bien de ses anciennes pérégrinations pour explorer un peu la ville, elle ne connaissait pas très bien cette dernière.

Depuis les derniers événements, elle avait beaucoup réfléchi et ces réflexions l'en sortaient grandie, elle avait enfin l'impression de prendre sa vie en main, ainsi, elle comptait régler sa dette du mieux qu'elle pouvait, mais ce soir, elle s'accordait un peu de répit après une nuit de labeur.

La danseuse frémissait sous son épaisse cape rouge, ses pieds nus sur les pavés lui rappelaient que l'été était bien loin à présent et qu'elle ne devrait pas trop tarder à s'équiper de ses bottes si elle ne voulait pas trop souffrir du froid, elle jetait un rapide coup d’œil envers son ami à quatre pattes qui l'avait accompagné pendant son voyage. Elle enfouissait distraitement ses doigts dans la fourrure brune du chien-loup.

L'audacieuse finissait par se mettre en marche, ils devaient se produire dans une taverne des bas quartiers, ce n'était pas très reluisant, mais il lui fallait un peu d'argent et aujourd'hui, elle se sentait l'humeur particulièrement joyeuse et sa démarche était sûre, pour une fois, elle ne boitait pas alors elle sentait une agréable soirée commencer à pointer le bout de son nez.

Chaque pas sur ses pavés entraînait une multitude de tintements à cause de ses multiples bracelets, sur ses poignets et ses chevilles, comme de multiples chaînes en or, le genre d'anneau qu'on enfilait à un certain moment de sa vie, mais comme elle avait grandi entre-temps, importe de les enlever. Autant dire que si elle avait été seule, elle aurait été un appât à voleur et à d'autres pensées bien moins nobles.

Mais comme ce soir, elle n'était pas seule lorsqu'elle poussait la porte d'une taverne un peu simplette, qui n'avait rien de spécial, mais il y faisait chaud alors elle se délestait bien rapidement de sa cape, c'était animé, mais malgré tout cela, elle se détachait du lot, et pourtant, elle faisait plutôt petite par rapport aux autres membres de la troupe, visiblement, elle était la cadette du groupe. En réalité, elle était presque trop richement vêtue pour l'endroit, sa tenue attirait l'attention, surtout ses multiples bijoux et sa robe qui était faite en bustier, dévoilant bien plus de peau que ce que la pudeur exigeait. Et malgré cette tenue, sa beauté restait très froide, pas vulgaire, même si elle semblait bien jeune pour traîner dans une taverne à ces heures tardives.

La jeune humaine laissait son regard fureter d'un coin à l'autre de l'endroit, une taverne plutôt spacieuse, avec une petite scénette pour les artistes, elle suivait son groupe qui s'installait dans un coin. Quant à elle, elle se dirigeait vers le comptoir d'un pas assuré, comme si elle avait l’habitude d'errer dans ce genre d'endroit - pour prendre les commandes de sa tablée. Attendant patiemment, accoudée sur le comptoir, que le tavernier qui semblait un peu bourru réalise la commande. Pendant ce temps, elle avait tout le loisir d'observer d'un peu plus près ce qu'il se passait, et les gens qui se trouvaient dans la taverne, des soldats en permission, des mercenaires, des soûlards, rien qui sortait de l'ordinaire.

Puis elle remarquait cet homme qui jouait du luth, le scrutant de ses yeux à l'éclat de l'acier, elle-même pratiquait quelques instruments, mais ses points forts restaient le chant et la danse. Mais elle préférait l'ignorer pour le moment, tout comme elle ignorait les regards et les quelques compliments vulgaires. Elle avait un air à la fois si innocent et enfantin, mais tellement détaché et froid, inatteignable.

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Cette fois ci j'allais enfin pouvoir profiter de mon salaire durement gagné ! Ce soir il était temps de fêter mes efforts déployés pour le tournoi des mercenaires. Après quelques jours de repos et d'entrainement, je prenais enfin le temps d'aller à la taverne. Cela faisait longtemps que je n'y étais pas allé, peut être par réticence car cela me rappelait un peu l'époque triste où je vivais dans les bas-fonds de Gloria et que je faisais le videur des bouis-bouis les plus sales mais là, le vent soudain qui s'était abattu sur la cité m'avait chassé à l'intérieur près de l'âtre comme tant d'autres ce soir et une ambiance festive s'installait doucement.

Les tables, les poutres, le bar, les colombages, les cerfs et sangliers empaillés, tout sentait le vieux bois et le lieu de vie habitué à recevoir la bière la cire et la sueur. C'était une ambiance qu'on ne retrouvait pas dans les bistrot empilés de la capitale, celle qu'une ville plus proche de la campagne sait fournir et je m'y sentais plutôt bien. Même si les autres clients étaient des rustres, et bien je pouvais m'y attendre, c'était un facteur inévitable dans l'équation.

Ça parlait fort, ça buvait salement, ça étalait du beurre sur les tartine avec les tranches de lard. Le patron, un gros gars avec une moustache, le genre à savoir gérer les débordements me fit venir d'un signe de la main. Je m'approchai du bar et avant d'avoir pu dire quoi que ce soit il m'invectiva de sa voix raillée :

"Eh le barde, il nous jouerait pas un ptit air pendant la soirée pour payer sa chope et son graillon ?"

Loués soient les esprit et leurs âmes restent en paix ! C'était pour ce genre d'occasion qui me tombaient dessus par hasard que je les louais et que le monde ne pouvait qu'aller mieux. Je ne pensais pas utiliser mon luth ce soir et je l'avais juste en bandoulière comme d'habitude quand je trimbalais tout mon bardas de voyage et voilà que, malgré mes habits de guerriers, on me prenait pour un barde. C'était plutôt cohérent de la part du tavernier de ne pas trop se fier aux apparences vu la crasse de certains coins de sa taverne et surtout de son tablier.

Je lui laissai mes affaires et pris la chope qu'il m'offrit avant de me diriger vers une table à un angle de mur, assez éloignée des autres. Elle devait être là pour les conversations discrètes, mais en me posant directement sur le plateau, je pourrais être vu par tout le monde. Je m'assis donc, les pieds dans le vide, sur la table, pris une gorgée de mousse amère et me mis à ré-accorder mon instrument. Ce n'était pas très facile avec le brouhaha, mais je parvint à un résultat à peu près satisfaisant pour l'endroit où je me trouvais.

Je regardais la salle d'un coup d’œil et je ne repérais rien qui puisse s'apparenter à un alayiens. Pas de grands mecs baraqués à l'air sérieux pour venir se plaindre d'un premier air malicieux :

"Messieurs et Dames, pour ceux qui m'écoutent, voici une petite ballade nommée : La femme alayienne. J'espère ne pas finir dehors à coups de pied dans le train dès la première chanson si un alayien venait à se trouver ici et à se vexer !"
J'entonnais donc mon chant :
"La femme alayienne était blonde comme soleil,
Et ses baisers plus doux que du miel.
Mais la lame alayienne était d'acier noir,
Et ses baisers pleins de désespoir.
La femme alayienne se baignait dans l'eau fraiche,
Elle chantait d'une voix douce comme une pêche.
Mais la lame alayienne avait sa propre chanson,
Et une tranchante morsure de poison.
Alors qu'il s'étendait, l'obscurité sur lui,
Offrant ses entrailles à la nuit.
Ses frères s'agenouillèrent, et ensemble ils prièrent,
et il rit aux éclats et chanta :

Mes fères ô mes freres, je suis bien fini,
L'alayien vient de prendre ma vie.
Mais il faut bien qu'un jour la mort vienne,
Mais après avoir eu l'alayienne ! (bis)"

Je finissais ma chanson et enchainait quelques accords dans le vent en remerciant les rires des quelques clients que la chanson avait fait rire.

Je cherchais une autre chanson quand un groupe de nouveaux client rentra. j'eu encore plus de mal à me concentrer pour continuer, car un certain détail venait de se révéler. Un détail aux cheveux noirs de jais et aux multiples bijoux bien trop mis en évidence pour ne pas être tenté. Un magnifique brin de femme quoique mystérieusement à l'air assez jeune.
Elle et ses amis se dirigèrent vers le tavernier et je continuait de jeter des coups d'oeil à la fille. Elle avait des vêtements colorés et de bonnes factures, sans parler des ces magnifiques bijoux si brillants avec la lumière des lampes...

Je m'égarais dans mes contemplation et en émergeait quand elle me regarda moi finalement. Et mes aïeux quels yeux ! Un instant je crus ne voir qu'eux et m'y perdre totalement dans leurs nuances grises bleutées. Un regard d'une tristesse, d'une froideur et pourtant d'une beauté incroyable. C'était à faire froid dans le dos...
Je détournai le regard immédiatement et regardai d'autres membres de la troupe. Quelques musiciens ou danseurs... hmm peut être allais-je avoir des collègues pour ce soir...

En attendant j'entammais une autre chanson inspirée par mon expérience visuelle :
"Celle-ci s'appelle : Belle qui tient ma vie. J'imagine que pas mal de monde la connait alors vous pouvez vous joindre à moi pour la chanter si vous le souhaitez !
Et... 3, et...4..."

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Elle attendait tranquillement que le tavernier s'occupe de leurs boissons, et ça prenait un certains temps comme ils étaient toute une tablée, mais elle était patiente, la nuit serait probablement très longue pour elle, sans compter qu'elle ferait probablement une tournée dans les tavernes du quartier cette nuit,

Lorsque son regard croisait celui du barde, elle ne détournait pas les yeux, non, elle soutenait même son regard, de biais, un visage d'ange et des yeux de serpent, on disait souvent d'elle, un regard qui semblait être capable de transpercer les âmes, et pourtant, on y devinait derrière la glace et la distance.. Une certaine pureté et un ton léger d'innocence, puis quand elle estimait que le contact avait duré trop longtemps elle se détournait pour regarder ce qu'il se passait devant elle, d'un air détaché. Il n'y avait aucune pensée derrière ce regard qui aurait pu paraître durer une éternité. Même si son visage trahissait son jeune âge, ses yeux trahissaient une certaine maturité.

La jeune humaine avait une dignité et une élégance si naturelle qu'elle ne semblait pas vraiment émaner d'elle, définitivement, elle n'était pas une fille de paysan et c'était vrai. Elle descendait d'une très grande famille de noble glorienne, mais elle avait préféré vivre sur les chaos de la route plutôt que de vivre dans une tour d'ivoire à mener une vie qui ne lui convenait pas, elle semblait finalement être quelqu'un de simple, elle ne pavanait pas et restait très digne aux quelques commentaires qu'elle entendait, les ignorants.

Puis l'homme annonçait sa prochaine chanson, c'était une chanson qu'elle connaissait très bien et qu'elle appréciait tout particulièrement, une chanson qui avait été faite pour célébrer l'amour courtois donc forcément pour une romantique comme elle, cette dernière lui évoquait beaucoup de choses. Néanmoins, elle trouvait mal venu de chanter à ses côtés, alors elle chantonnait un peu dans son coin.

Elle ne comprenait pas ce choix de chanson donc elle s'interrogeait, d'ordinaire, c'était d'avantage les nobles qui appréciaient ce genre de mélodie, et puis elle trouvait que ce n'était pas le bon endroit pour ça, et quand le tavernier finissait la commande, elle se hâtait pour apporter tout cela à ses amis avant de s'isoler dans son coin pour siroter un peu son propre verre, de l'absinthe pour une fois étonnamment diluée, elle avait besoin de garder l'esprit clair si elle voulait danser cette nuit.

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"Belle qui tiens ma vie,
Captive dans tes yeux.
Qui m'a l'âme ravie,
D'un sourire grâcieux.
Viens tôt me secourir
Ou me feudrat mourir
Viens tôt me secourir
Ou me faudrat mourir

Pourquoi fuis-tu mignarde
Si je suis prêt de toi,
Quand tes yeux je regarde
Je m'y perds dedans moi
Car tes perfections
Changent mes actions
Car tes perfections
Changent mes actions..."

Par un timide renfort je parvenais à me faire accompagner par un choeur de certains clients les plus sobres de la taverne et surtout du groupe d'artiste dont certain se mirent à danser à geste lents et courtois dans le ton de la chanson.

Pour ma part j'en rajoutai pas mal sur ma partition de luth, la chanson originale n'étant que pour 4 voix, sans instruments. Hélas, emporté par la vision que m'avait inspiré la jeune fille et ses yeux envoutants, j'avais mal jugé ma cible. Une taverne alcoolisée à souhait n'était pas le lieu idéal pour faire l'hommage à l'amour courtois et sentiments les plus romantiques.

Mais ne m'étais-je pas effectivement pas perdu dedans moi et dedans les lacs ambrés percés d'une pupille noire et froide comme la nuit qui coulait autour du visage de la jeune artiste ? N'avait elle pas tenu mon attention et ma vie ne serait-ce qu'un temps fugace ou nos yeux s'étaient croisé ? N'était elle pas belle ? Si, et une montée d'inspiration m'avait emporté.

Tout en chantant et en jouant je regardais d'un coin de l'oeil la jeune fille qui s'était pris un verre d'absinthe et l'amenait à sa table. J'observais se sbijoux dorés et attrayants mais surtout son port noble et gracieux, sa manière de prendre le verre. Des manières trop sophistiqué pour une fille du bas peuple. Donc ma chanson aurait du la toucher et l'amener à chantonner !

Mais il n'en fut rien, elle se désintéressa du chant pour son verre et j'en fus quelque peu déçu. Je ne réussirai pas à percer la froideur du regard qu'elle m'avait adressé, avec mon romantisme mais peut être une autre chanson la ferait elle réagir...

Je terminais celle ci avec toute la modeste dextérité dont je pouvais faire preuve. Les doigts de guerrier peuvent se retrouver rouillés à force de charcuter à tout va sur tous les champs de bataille. Ma hache n'épargnait ni mes ennemis, ni mon corps même si j'étais jeune et que je n'avais pas encore trop de corne aux mains.

Je prennais quelques lampée de bière avant de réfléchir à ma nouvelle chanson. J'étais payé pour divertir, je ne pouvais pas encore aller voir la jeune fille à sa table et...
Ah ! C'était apparement clair dans ma tête que je me devais d'aller la draguer à sa table plutôt que de simplement passer une bonne soirée de franche camaraderie avec les grouillots du coin. Il fallait toujours que je me complique la vie à réfléchir tout le temps...

Bref, si l'amour courtois ne la satisfaisait pas, autant repartir sur du grivois, ça réveillera au moins l'assemblée. Je l'interpellais ainsi :

"Bon que diriez vous de repartir sur un sujet plus frivole ? Je vous ai senti refroidi sur ce coup là. Allez pensons ensemble à Fernande mais pas trop fort s'il vous plait hein !

Une manie de vieux garçon
Moi j'ai pris l'habitude
D'agrémenter ma solitude
Aux accents de cette chanson

Quand je pense à Fernande
Je bande, je bande
Quand j' pense à Félicie
Je bande aussi
quand j' pense à Léonor
Mon dieu je bande encore
Mais quand j' pense à Lulu
Là je ne bande plus
La bandaison papa
Ça n' se commande pas !
"

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Il était vrai que la jeune humaine avait tout juste chantonné, pourtant leurs voix auraient pu merveilleusement s'accorder - elle était tout autant capable d'adapter son timbre, tout aussi bien qu'un adulte expérimenté -, mais elle était d'une nature plutôt timide et effacée en dépit de la manière dont elle attirait l'attention. Elle ne le connaissait pas et ça aurait pu être assez mal vu.

Une paillarde, elle ne pouvait s'empêcher de pouffer d'un air gêné avant de baisser la tête tout en enfouissant sa main gauche dans ses cheveux, gênée, elle l'était, ce n'était qu'une gamine qui ne connaissait rien aux choses charnelles et encore moins de l'amour, donc elle réagissait comme toute gamine pudique en regardant ailleurs. Il lui faudrait bien plus qu'une absinthe bien trop dilué pour apprécier ce spectacle.

Dans son coin, elle hochait négativement la tête, les joues légèrement rosies par la gêne, elle ne savait plus tellement où se mettre et elle n'avait vraiment pas encore assez bu. Elle plissait légèrement les yeux d'un air méfiant en observant attentivement le barde, se demandant bien ce qu'il cherchait dans l'assemblée à chanter l'amour courtois puis du grivois. Cela pouvait bien faire rire les soulards du fond de la taverne, mais elle, elle ne savait pas trop comment réagir à tout cela !

En fait, toute son attitude n'était pas indifférente mais timide, elle était encore bien jeune et elle n'aimait pas du tout se faire remarquer, elle était même d'une nature effacée, il commençait à faire tard, mais elle ne se sentait pas vraiment prête, bientôt, elle ira sur Gloria, la ville ou tout était plus difficile, son passé la rattrapait sans cesse quand elle pensait à la rescapée. C'était presque son dernier verre avant de reprendre une route qui serait difficile.

Mais pour l'heure, elle observait ce fameux barde, levant tout de même son verre pour son audace, il osait alors que d'ordinaires, ses comparses préféraient rester dans les classiques.

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Tout en chantant la pavane je ne cessait de regarder la belle aux yeux perçant à sa table, je la vis battre un peu la mesure et peut être chantonner. Manifestement elle aimait la musique et semblait se plaire ici. C'était déjà un bon début pour une rencontre avec la gente féminine. Néanmoins par timidité ou par manque d'intérêt elle ne semblait pas me montrer trop d'attention depuis son coin de table isolé. Il allait falloir forcer un peu le trait.

Bon la chanson suivante était plutôt minable, des couplets courts et une répétition du refrain assez soutenue et un sujet vraiment pas très noble. Mais il faut ce qu'il faut pour satisfaire tous les croquants et les soiffards d'une taverne enivrée. D'ailleurs mon assistance reçu très bien mon ode à l'onanisme, les grouillots se bidonnaient et reprenaient en cœur l'air grivois. Mais ce n'était pas le chalands ordinaires qui m'intéressaient, ces pauvre hères pouvaient bien dégobiller au sol pendant la chanson que je n'y aurait pas prêté plus d'attention.
Celle qui monopolisait mon attention c'était la demoiselle au cheveux noirs de jais. L’intrigante vêtue de bijoux et d'une grâce toute bourgeoise dans ce haut-lieu de la bassesse exercée du petit-peuple produisait un effet des plus captivant. Qui était elle ? Que faisait elle sur les routes avec les saltimbanques ?
Toutes ces questions je me les posais en jouant et en chantant, relevant le nez de mes cordes de temps en temps pour jeter des œillades dans sa direction.

Je la vis pouffer et rougir de gêne et je lui lançait mon plus grand sourire. La noblesse et les bourgeois mésestimeront toujours le rôle d'une galéjade dans le jeu de la séduction. J'avais réussi à la faire rire avec mes pitreries et c'était le principal, je pourrais ainsi aller l'aborder dans de bonnes conditions après une dernière chanson. Il fallait quand même que je mérite mon salaire avant de songer à faire une pause. Mais autre récompense plus intéressante je la vis me lever son verre avec son port respectueux et noble. Lui souriant d'un air malicieux je lui fit une révérence exagérée par un virevoltement de ma main avant de me détourner aussitôt. Inutile de me montrer trop enclin envers elle, elle aurait le temps de s'en rencontre, pour l'instant alors que je ne la connaissais pas il valait mieux rester discret et subtil autant que possible

Il me fallait maintenant entonner ma troisième chanson. Cette fois-ci un compromis s'imposait, j'étais passé d'un extrême à l'autre sur l'amour, il était temps de repenser au priorités de l'endroit où je me trouvais. J'avalais cul sec le reste de ma bière, et prenait à part les artistes qui m'avaient accompagnés en dansant et qui possédait des percussions en tous genres.

"Artistes, damoiseaux et damoiselles, sortez tambourins et flûtiaux, ce soir nous boirons sec la bière du donjon !"
J'entonnais ma mélodie à la guitare tandis que mes compatriotes s'activaient pour sortir tambours et tambourins.
"Je chanterai les premiers vers et vous me suivrez vous allez voir c'est très simple !"
"La bière du donjon, c'est nous qui la brassène,
La bière du donjon, c'est nous qui la brassons.
Brassons, Brassons, la bière du donjène,
Brassons, Brassons, la bière du donjon.

La bière du donjon, c'est nous qui la servène,

- A vous ! - la bière du donjon c'est nous qui la servons !
Servons, servons, la bière du donjène,

- A vous ! - Servons, servons, la bière du donjon."


Mes camarades improvisés au début peu sûrs d'eux, prirent confiance et m'accompagnèrent avec de plus en plus d'entrain. Les tambourins, les flûtes commencèrent à sonner et dans une joyeuse cacophonie nous improvisâmes en grande partie la partie instrumentale déviant parfois du thème original.
Avec un tel chant festif et l'implication de ses amis j'espérait amener la jeune fille à sortir de sa coquille.

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Elle débordait d'une simplicité naturelle en dépit de son accoutrement, et malgré les multiples bijoux dont ses poignets et ses chevilles étaient ceints, elle ne se sentait pas du tout supérieures à tous ces gens, au contraire si elle avait fui la noblesse au détriment du peuple.. C'était qu'elle préférait cette simplicité de vie, plutôt que la vie de retenue qu'on lui imposait depuis toutes petites : ne pas faire-ci parce que ça peut salir, ne pas faire ça parce que ce n'est pas convenable.., finalement ne jamais faire ce qu'elle voulait quand elle en avait envie, une éternelle vie de frustration, voilà pourquoi elle était partie. Puis, elle préférait vivre le plus simplement possible, ses bijoux étaient tout ce qui lui restait de son ancienne vie et elle n'avait pas eu le cœur à s'en séparer, malgré les souvenirs douloureux qui y étaient liés.

Parfois avec un peu d'absinthe tout paraissait un peu plus sympathique, encore plus comme elle finissait rapidement son verre, et c'était autant cela que la bonne ambiance qui régnait dans la taverne qui lui faisait vaincre un peu sa timidité naturelle, elle aimait cette ambiance, ce n'était pas un endroit pour être malheureux de toute manière, et pour une fois personne ne venait l'ennuyer avec vulgarité, comme c'était souvent le cas aux heures tardives de la soirée.

Quant à ce bel inconnu qui ne faisait que de la regarder, elle ne savait pas vraiment comment réagir à son encore, encore un peu gênée et timide, sans doute, mais l'heure n'était pas encore à aborder qui que ce soit.

Alors elle se levait pour s'en faire servir une autre, attendant patiemment que le tavernier lui serve, elle n'avait pas vraiment envie de réfléchir de trop et comptait bien profiter de ne pas souffrir de sa vieille blessure pour s'amuser un peu et pourquoi pas danser ? Cela faisait si longtemps qu'elle ne s'était pas amusée comme cela et puis tempi si le lendemain, elle aurait mal au crâne et serait un peu patraque, un dommage collatéral bien peu important, non ? Et puis c'était le jeu après tout.

Mais elle eut finalement à peine le temps de descendre cul-sec son verre - et elle avait une excellente descente en dépit de sa petite taille, même si elle frémissait un coup - qu'une des filles de son groupe la traîne un peu pour danser, ce qu'elle acceptait avec un sourire plutôt radieux. Elle dévoilait ainsi une élégance qui lui était propre et encore une fois sans artifice et de manière finalement très naturelle.

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La fièvre de la danse et de la musique avait envahi la taverne maintenant, les artistes et les pochetrons virevoltaient entre les tables et esquissaient des pas pleins d’entrain et de maladresse. Je chantais « la bière du donjon » tandis que les tambours et les flûtes improvisaient avec entrain dans un joyeux brouhaha.

Tout en chantant et en relançant les danseurs je continuait à regarder la demoiselle aux cheveux noirs de jais qui reprenais un verre d'absinthe au bar. Il allait falloir que je pense à l'imiter, je ne me sentais pas encore assez de courage et de détente pour l'aborder. Tandis que je finissais ma chanson, on m’apportât une autre pinte et je vis le tavernier me glisser un clin d’œil depuis son comptoir, apparemment il était satisfait de mon service car d'autre clients attirés par le bruit étaient venu repeupler le rade et renflouer les cales sans doute à sec du patron.

Les flûtistes et percussionnistes n'attendait que la fin de ma chanson pour vraiment me voler la vedette en lançant illico une nouvelle mélodie, et c'est sans surprise que je les entendit entonner un morceau festif typique de ces troubadours inhérents aux marchés et autres foires où il est bon ton de venir quémander quelques menue monnaie pour sa prestation. Un peu cliché si j'avais du donner mon avis. Je profitais donc de cette relève pour prendre une pause et savouré un bout de mon repas un peu refroidi et surtout entamer largement ma nouvelle chope.

Tout en me restaurant je me concentrait sur la musique et la ligne du luth dans sa composition. Mais j'avais beau essayer de me rappeler les notes mes oreilles semblaient m'avoir lâché car dans l'ambiance très bruyante je ne parvins pas à me concentrer suffisamment. Je pris donc de longues gorgées de bière pour arrêter d'y penser et me mis à observer la foule danseurs plutôt.

Et comme par hasard mes yeux tombèrent à nouveau sur la fille aux beaux yeux qui entrait en piste avec les autres, accompagnée d'une amie à elle sans doute. Je la vis commencer à danser et confirmer mes observations. Cette fille-là ne se trouvait pas tout à fait à sa place car elle alliait la volupté des danseuses habituelles et l'élégance toute retenue des dames bourgeoises. Un savant mélange mystérieux mais tout en beauté.

Alors, de nouveau inspiré et animé d'une fougue alcoolisée, je me lançais, je quittais mon estrade, mon luth toujours en main et me plaçait au milieu des danseurs en ronde pour finalement m'accorder avec les musiciens. L'inspiration était revenue avec ma motivation d'aller voir cette intrigante donzelle et je commençais à pincer mes accords. Et je comptais bien me placer au centre de l'attention.

Au centre de la piste de danse improvisée parsemée de tables de la taverne, je me mis à faire des pas de danse, des mouvements amples et exagérés sur mon instrument tout en tournant sur moi même pour embrasser toute l'assistance et faire des sourires ou des grimaces à tous ceux que je regardais. Mes mimiques, mes pitreries et mon extravagance à la cithare, poussées grandement par l'alcool, plurent à mon public qui s'en trouvait fort diverti. Mais tandis que je tournais sur moi même au rythme des pas, mon attention se portait surtout sur ma cible quand celle-ci était dans mon champs de vision. J'espérais la faire rire à nouveau et attirer son attention pour de bon.

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L'ambiance dans la taverne était de plus en plus animée et il y avait aussi de plus en plus de monde alors elle tentait de faire un peu abstraction de tout cela pour s'amuser un peu et puis il était encore trop tôt pour prendre un autre verre et surtout elle n'avait pas vraiment de raison pour boire plus que cela, elle devait garder les idées claires si elle voulait faire un peu d'argent cette nuit. Travailler ainsi la nuit au contact d'ivrognes et d'autres personnes moins fréquentables n'était pas ce qu'il y avait de mieux, mais c'était ce qui lui permettait de vivre au moins comme il fallait.

Certains auraient dit qu'une taverne n'était pas la place d'une fille comme elle, après tout, elle descendait d'une grande famille noble de Gloria, mais c'était dans ce genre d'endroit tout en simplicité où elle se sentait le mieux, et pas dans des maisons mille fois trop grandes à avoir tout un tas de règles idiotes à respecter ! Elle se sentait comme tout le monde et surtout parfaitement dans son élément en dépit de sa grande timidité. Alors pour l'heure, elle se contentait de battre la mesure en rythme avec la musique.

Son attention finissait par se porter sur ce curieux homme qui semblait si bien se mettre en valeur, une curiosité parfaitement saine et sans arrière-pensée, au moins savait-il mettre l'ambiance, alors elle commençait doucement à être assez curieuse à son sujet, et puis elle 'avait l'habitude de tisser des liens à chaque passage dans les tavernes et encore plus avec les bardes et les artistes de passage puisqu'elle-même était depuis de longues années sur les routes. Essayant d'étouffer un éclat de rire devant les manières exagérées de l'homme.

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la rotta était un air enjoué qui nous venait droit des foires gloriennes et aldariennes, qui évoquait toujours cet esprit de fête incomparable. Les percussions endiablées, le petit air de chalmie mélangés au grattement de mes cordes s'harmonisait au cœur de la danse.
Et peu à peu je transmettait cet esprit de fête à tous ceux qui dansaient gaiement autour de moi grâce entre autre à leur niveau d'alcool qui avait eu le temps de bien monter.

Mais si les rires et les applaudissements étaient gratifiants, ils ne seraient jamais aussi flatteurs que le regard et le sourire de ceux qui se reconnaissent entre eux dans une foule. J'y pensais comme un contact électrique qui transmet la conscience que nous avions l'un de l'autre. C'est une communication rare qui se passe de mots et trouve sa valeur car elle est éphémère. Mais la deuxième pinte de bière du tavernier était descendue un peu vide et les envolées lyrique et poétique étaient sortie de mon esprit. Débarrassé du peu de retenu qu'il me restait je me rapprochais donc de la demoiselle au cheveux noir de jais et lui tendait la main, l'invitant à me rejoindre au milieu du cercle.

"Vous avez l'air de savoir ce que vous faites en matière de danse mademoiselle, pourquoi ne pas partager un bout de scène avec moi et montrer ce dont vous êtes capable ? Je sens que l'on va bien s'accorder sur cette danse, vous venez ?"


La curiosité me poussait aussi à découvrir de plus près cette fille parée de beaux atours et comment elle avait pu se retrouver sur les routes et dans une taverne aussi miteuse par rapport au rang qu'elle affichait. J'espérais que notre petite danse mènerait à une petite discussion en tête à tête autour d'un verre et ensuite nous verrions bien.

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