Alyssa
Nom : Mayzoll
Prénom : Alyssa
Surnom : Cendres
Date de naissance : 18 juin 1745
Age réel : 18 ans
Age en apparence : 15 ans
Lieu de naissance : Gloria
Lieu de vie : Nomade
Rang social : Petit peuple
Poste/emploi : Voleuse
Force physique : très faible
Agilité : très bon
Furtivité : très bon
Réflexes : moyen
Endurance : moyen
Résistance : médiocre
Force mentale : bon
Perception : moyen
Intelligence : bon
Prestance/charisme : faible
Navigation : médiocre
Magie : moyen
Epée : médiocre
Dague et poignards : très bon
Armes d'hast : médiocre
Armes contondantes : médiocre
Hache : médiocre
Fouet : médiocre
Art du lancer : très bon
Bouclier : médiocre
Armes de trait : médiocre
Mains nues/pugilat : médiocre
Equitation : faible
Dressage : moyen
Arme principale : Dagues de jet
Autres objets :
Dire qu'Alyssa est belle serait un euphémisme mais affirmer le contraire le serait tout autant. La jeune femme a une beauté très banale mais surtout très enfantine. La jeune femme a de grosses joues, malgré un visage assez fin.
Alyssa a de grands yeux aux iris marrons claires qui lui confèrent parfois un petit air innocent. Ses longs cils et ses sourcils bruns foncés lui donnent un regard profond et assuré. Les cheveux de la jeune filles sont très longs, ils lui arrivent à la taille environ. Ils sont d'un brun très clair, légèrement ondulés et presque jamais coiffés ce qui leur donne du volume. Elle a l'habitude d'en faire une grosse natte qui lui passe sur l'épaule lorsqu'il fait très chaud mais préfère les laisser détachés comme en hiver, pour réchauffer sa nuque. Elle a la peau matte et bronzée des gens qui restent dehors, quoique son teint soit quand même beaucoup plus clair que sa chevelure. Elle a quelques petites cicatrices çà et là à l'intérieur des mains qu'elle s'est faite lorsqu'elle s'entraînait au lancer de dagues. Alyssa est une fillette extrêmement mince. Elle n'a pas non plus la peau sur les os de manière excessive mais elle est très fine et toute en os et en muscles. Elle n'a quasiment pas de formes. Alors qu'elle a déjà 18 ans, Alyssa ne mesure pour l'instant qu'un mètre quarante cinq. Elle n'a pas grandi beaucoup lors de sa croissance à force de se blottir dans des endroits très exigus. Tout ça donne l'impression qu'elle est encore plus jeune qu'elle ne l'est.
Alyssa n'a pas l'habitude de se parer de chapeau ni de bijou à part son collier magique, elle rabaisse juste sa grande capuche sur sa tête lorsqu'elle est gênée ou qu'elle tente de se faire discrète. Cette dernière rabattue, elle lui arrive un peu au dessus du nez.
La jeune fille porte tout le temps les mêmes vêtements : une simple chemise grise assez étroite en tissu dont le col lui permet de se cacher une partie du visage et une grande cape qui la couvre des épaules à au-dessus des chevilles, noire et rouge, un peu sale et abîmée mais assez épaisse pour la protéger du froid en plein hiver. Alyssa porte au quotidien un pantalon noir très sobre, assez usé au niveau des genoux à force de s'accroupir et s'agenouiller au sol qui tient à sa maigre carrure par une fine ceinture en cuir marron durci. Elle possède aussi une paire de petites bottes marrons lui arrivant au niveau des genoux et qui lui assure de garder ses pieds au chaud. Parfois il lui arrive de se promener pieds nus en été.
La voix d'Alyssa autant que son regard et ses expressions trahissent très souvent ses pensées car ses attitudes et son ton lorsqu'elle s'exprime s'accordent avec ses sentiments. Elle a une voix relativement aiguë qui peut se faire très énervante quand elle a décidé d'être pénible. Dire qu'Alyssa sent bon serait mentir et dire qu'elle pue serait dramatiser. Elle n'a pas d'odeur particulière de loin mais si on s'approche, il se peut qu'elle sente l'odeur de la pluie. La jeune humaine a une allure rapide et rasante au sol. Elle n'est pas de ces femmes graciles et qui marchent dignement, elle est plutôt de ces créatures qui se faufilent comme des ombres. Elle a toujours cette démarche rapide, sans cesse prête à fuir. Son côté sceptique se fait souvent sentir dans son sourire. Elle a l'habitude de faire un petit sourire en coin lorsqu'elle a une idée malsaine derrière la tête ou pour se moquer de quelqu'un.
Toutes les périodes ont été marquées par des grands noms qui ont hanté l'histoire. Ça fait longtemps qu'Alyssa a abandonné l'idée de devenir l'un des grands de ce monde, maintenant, elle préfère seulement s'amuser et prendre du bon temps. La politique ne l'intéresse pas, ni le passé, ni les conflits, ni la société... Elle trouve ça vraiment trop ennuyant. Elle ne vit que pour elle et n'a pas de réelles motivations dans la vie. Elle aime vivre au jour le jour et s'adapter à la situation actuelle sans se plaindre.
Alyssa est le genre de personne qui agit uniquement à l'instinct, elle suit seulement ce que son coeur lui dicte de faire. Elle est pourtant une personne qui s'interroge beaucoup sur tout, qui analyse beaucoup le monde qui l'entoure pour s'améliorer. Elle a l'habitude d'observer la foule, de décrypter les gestes et les paroles des autres pour mieux comprendre ceux qui partagent son monde. Elle se pose toujours beaucoup de questions et peut être assez curieuse, elle aime réfléchir sur tout, intellectualiser beaucoup de choses. Elle est toujours très critique mais préfère garder ses critiques constructives pour elle. Pourtant, elle délaissera toujours la raison pour l'instinct même si elle sait pertinemment qu'elle fait le mauvais choix. Son humeur est très changeante car elle laisse toujours libre cours à ses sentiments. D'ailleurs il est très facile de lire en elle ce qu'elle ressent, elle ne sait absolument pas mentir sur ses sentiments et ne cherche pas à le faire. Ce n'est pas rare qu'elle s'énerve très violemment d'un coup puis se calme dans la seconde qui suit. Son caractère n'est clairement pas stable mais elle est une personne généralement très joyeuse.
La jeune fille oublie facilement certaines choses. Elle ne sait pas vraiment comment ça se passe, mais elle pense que les chocs émotionnels lui font perdre la mémoire de manière irréversible... Ça peut aller de ne plus savoir ce qu'elle a fait il y a peu de temps, à ne plus se souvenir de toute sa vie entière. Et d'ailleurs elle ne connaît plus rien de son passé... Ni son enfance, ni son adolescence... Elle ne s'en souvient absolument plus. Les plus lointains souvenirs qu'elle garde sont ceux qui datent de quatre ans environ et celui de la mort d'un homme de son passé qui lui est revenu. Et personne n'a jamais cherché à la retrouver. Maintenant qu'elle a recommencé une nouvelle vie, son passé ne l'importe plus, pourtant un visage reste gravé dans sa mémoire et son identité est peut-être la seule chose qu'elle aimerait savoir.
Elle a souvent des épisodes d'amnésie plus faibles, lorsqu'elle se perd dans ses pensées : elle oublie pendant quelques minutes où elle est et ce qu'elle faisait. L'interpeler dans ce genre d'épisodes est la moins bonne décision à prendre, en sortant de sa torpeur, elle est toujours déboussolée et adopte une attitude très agressive.
Alyssa n'a jamais eu beaucoup d'amis car elle n'a jamais réellement cherché à en avoir. Elle est une solitaire même si elle admet volontiers aimer la compagnie des animaux contrairement à celle des bipèdes peu importe leur race. Peut-être que dans son passé, elle a été une personne attachante mais elle ne s'en souvient plus alors ça n'a pas vraiment d'importance. Elle adopte la plupart du temps une attitude indifférente en compagnie d'autres personnes mais si cette présence se fait trop envahissante elle sera beaucoup plus agressive et provocatrice. Alyssa n'ira jamais vers une personne d'elle-même à part si elle pense avoir quelque chose à y gagner ou que quelqu'un l'intrigue réellement ce qui est assez rare. Les autres ne l'intéressent pas le moins du monde et elle préfère largement les ignorer quand ils n'interfèrent pas dans sa petite vie. Pourtant elle a une grande facilité à aller au conflit avec des inconnus qui l'auraient dérangée et tenter de pousser à bout ces personnes est l'un de ses passe-temps favoris.
Le peu de personnes avec qui elle a été en contact ont dit d'elle qu'elle était égocentrique et arrogante... Franchement qui ne l'est pas un peu ? Pour sa part, elle pense juste qu'elle a une haute estime de soi mais qu'elle a vraiment beaucoup de raisons de se trouver géniale aussi. Il n'y a pas meilleure voleuse qu'elle ! Son côté hautain et son égo surdimensionné la rendent souvent inaccessible et irritante. Son caractère fort et tempétueux est en opposition avec son physique de fillette innocente. Elle sait qu'elle a beaucoup de défauts mais elle a dû vivre des choses qui l'ont forcé à avoir un ce caractère invivable... Mais malgré tout, elle est beaucoup plus mature et réfléchie que ce que les apparences laissent transparaître.
Finalement, elle a surtout une détermination sans failles ce qui lui cause beaucoup plus de soucis qu'elle ne peut en gérer. Quand elle veut faire quelque chose, rien ne peut l'en empêcher et surtout pas elle-même, quitte à mettre en danger ses jours. Elle est extrêmement têtue et va toujours jusqu'au bout des choses, surtout lorsqu'il est question de son amour-propre. La seule chose qui est capable de l'amadouer est encore la nourriture. Si on lui propose quelque chose à manger, elle peut devenir très corruptible et laisser de côté ce à quoi elle pensait quelques secondes avant.
Alignement : Alyssa n'est clairement pas une gentille petite fille. Parfois elle sera passive et correcte dans son attitude, les gens la laissent indifférente mais quiconque tente de l'aborder ou lui cause du tors s'expose à une furie.
Si vous vous perdez n'importe quel petit village de la campagne Glorienne jusqu'aux plus grandes capitales et que vous demandiez à des gens qui était la famille Mayzoll, il est presque certain qu'aucun d'entre eux ne connaisse ces personnes. Seuls leurs peu nombreux amis et connaissances sauraient vous la décrire.
Ils vous diraient surement ceci : les Mayzoll étaient une famille de simples paysans qui tenait une ferme recluse dans la campagne Glorienne, perdue où personne ne se perd plus. La famille était seulement composée de Shallan et Jaie dont les parents étaient partis aux cieux comme tout mortel qu'ils étaient, rongés par un mal qui nous atteint tous dès notre jeunesse : le compte à rebours de la vie.
Quelques années après s'être mariés, ils avaient donné naissance à une unique fille qu'ils avaient nommée Alyssa. Les proches avaient pu rendre visite au nourrisson et à sa mère le jour même de sa naissance. Pourquoi Alyssa? Leurs amis avaient eu pour seule réponse que Jaie savait que sa fille aimerait s'appeler comme ça.
Peut-être étais ce seulement une image de façade mais Jaie et Shallan s'étaient toujours montrés comme des parents exemplaires. La fillette avait été élevée dans l'amour et la persévérance et ses parents leurs disaient toujours qu'ils lui avaient enseigné tout ce qu'ils savaient pour qu'elle puisse un jour prendre la relève à la tête de la ferme. Ils s'occupaient d'elle comme on conserve précieusement la seule trace aussi éphémère soit-elle de son passage tout aussi éphémère.
C'était un fait avéré, leur ferme était loin d'être prospère et la famille vivait avec un très petit budget. La météo est une chose incontrôlable et capricieuse que le ciel recèle et les récoltes ont parfois été plus minces, les bêtes plus menues. Mais encore plus incontrôlable et capricieux encore est la volonté humaine et ce sont bien les différentes guerres contre les vampires qui ont le plus affecté la famille.
Il leur a fallu, dans ces périodes, se serrer la ceinture pour survivre, de vendre quelques-uns de leurs biens pour subvenir à leurs besoins. Pourtant ils étaient heureux par le simple fait d'être toujours envie et toujours ensemble. Ils devaient bien être des seuls. Par leurs efforts et peut-être un peu de chance surtout, ils avaient toujours pu rester debout quoique instables malgré la gravité qui les forçait à s'effondre encore plus.
À chacune de leurs rencontres avec leurs amis, Alyssa grandissait à une allure folle. Sa mère leur disait qu'elle refusait de lui couper sa longue crinière brune quoique encombrante comme le disait son mari car elle avait accepté un pacte que sa fille lui avait proposé : si Jaie laissait à Alyssa ses cheveux longs, la fillette s'engageait à rester auprès de sa mère le plus longtemps possible. Quiconque aurait vu Jaie et Alyssa aurait tout de suite senti le lien fusionnel et fort qui les reliaient ensemble.
L'année 1753 fut un bouleversement dans la vie des Mayzoll. Ils furent de moins en moins en contact avec d'autres personnes et s'enfermaient chez eux, ou du moins ce qu'il en restait, toute la journée. La fillette ne sortait plus jouer dans la cour avec les chiens, la mère ne rendait plus visite à ses amis chaque semaine, dans les champs, leurs maigres cultures pourrissaient sur pied et les quelques bêtes qu'il leur restait crevaient la faim et beuglaient à mort. Plusieurs fois, on vint s'enquérir de leurs nouvelles mais à chaque fois, Jaie ouvrait la porte la mine grise, la peau sur les os et assurait avec un sourire aussi terne que celui de la mort en personne que tout allait bien.
En novembre, le mystère tomba et tous leurs proches furent conviés à l'enterrement du père de la famille. Il avait été atteint d'une grave infection qui l'avait peu à peu rongé. Elle leur raconta qu'au début de l'année alors que Shallan était parti travailler, la mort s'était penchée au-dessus de lui, prête à lui ôter la vie, mais la chance s'occupe bien de ses habitués et l'homme avait juste été gravement blessé mais toujours bien vivant.
Jaie leur disait que finalement, elle aurait préféré qu'il meurt sur le coup, na nuque coupée par la faux à foin qu'il avait l'habitude de suspendre et qu'il parte sans prévenir personne. Au lieu de ça, il avait survécu et sa petite famille, inquiétée par son absence était partie à sa recherche et c'est finalement Alyssa qui l'avait retrouvé dans la remise... Jaie avait seulement entendu sa fille pousser un cri qui aurait pu déchirer n'importe quel coeur. Quand elle arriva dans le petit cabanon, elle trouva son mari, au sol, baignant dans une mare rouge et sa fille, les yeux grands ouverts, le visage comme figé, tournée face à un des murs. Elle avait fait appel au médecin de la famille avec qui elle avait porté son mari à la maison et l'avait tant bien que mal soigné. Lorsqu'il reprit ses esprits, il était extrêmement faible mais conscient.
Durant des mois et des mois, Jaie avait dû s'occuper de la ferme toute seule et ce fut loin d'être facile sans l'aide de son mari: la ferme tomba en ruine petit à petit malgré ses efforts. Le soir, elle s'asseyait auprès de son mari et ils parlaient presque toute la nuit. Alyssa quant à elle, semblait avoir oublié qui était cet homme au visage de plus en plus pâle, éternellement figé sur le lit de son salon et lui lançait juste un regard gêné et s'enfuyait lorsqu'il l'appelait... Jaie avait beau lui répéter qu'il était, son père, elle hochait la tête, peu convaincue.
L'état de Shallan empirait de jour en jour, il sa blessure s'était infectée du fait de la rouille sur l'outil qui avait failli lui enlever la vie, et par un matin d'octobre moins clément que les autres, il s'éteint. Lorsque Jaie racontait ces événements, elle paraissait tellement indifférente... Son mari , en partant, avait emporté les trois choses les plus importantes pour Jaie : son grand amour, son espoir et sa volonté de vivre... Si elle était encore de ce monde c'était sûrement pour la petite fille pleine de joie de vivre en ayant oublié qu'elle venait de perdre son père : Alyssa. Leur lien déjà très fort n'avait fait que s'endurcir pendant cette période difficile de peine et de désillusion pour Jaie et d'incompréhension et de perte pour Alyssa.
Le lendemain des funérailles, la femme et sa fille avaient complètement disparu. On entendît plus parler des Mayzoll nulle part. Peut-être étaient elle passées dans quelques villages ou villes mais comme on ne les connaissait pas, elles ne laissèrent aucune trace de leur passage. Seule une lettre avait été écrite sur un vieux bout de papier par la mère puis jetée dans une rue insalubre de Gloria pour disparaître finalement en effaçant les dernières preuves de la vie de Jai et Alyssa. Cette lettre était la suivante :
Ça fait maintenant 3 ans que nous avons quitté la maison et que nous t'avons perdu, Alyssa et moi. Je sais que tu n'aimes pas ça, Shallan, j'ai conscience que tu aurai préféré que nous restions à tes côtés à la ferme mais nous ne pouvions pas. Nous étions totalement ruinées, la ferme était inexploitable par moi seule et nous avions besoin de quitter cette maison qui ne nous rappelait plus que des mauvais souvenirs.
J'ai donc décidé de partir vagabonder à travers le pays avec Alyssa pour trouver un endroit où s'établir et où nous pourrions nous refaire une nouvelle vie. Malheureusement, l'époque était très mal choisie, une guerre, contre un peuple que l'on nomme les Almaréens, a commencé et nous avons été obligées de voyager de villages en villages ou du moins ce qu'il en restait afin d'éviter le plus possible les adeptes du Néant et les Almaréens qui auraient pu nous tuer à la moindre occasion.
Pour nous nourrir, nous étions obligées de voler et mendier... Nous étions sans arrêt affamées mais nous arrivions quand même à manger le strict minimum malgré l'époque. J'avais offert une petite dague que j'avais trouvée dans un village calciné à Alyssa en lui ordonnant de s'en servir seulement pour se défendre en cas de mort imminente. Lorsque nous marchions sur les routes en direction d'un nouveau village, elle s'amusait à manier son petit couteau avec agilité. Elle était assez douée avec, surtout en lancer.
Cette fuite constante avait fait d'elle une enfant craintive et tête en l'air comme si elle ne se rendait pas compte de la situation , mais quelques fois, il lui a pris d'avoir cette attitude inerte comme si son cerveau arrêtait de fonctionner. Elle ne prononçait mots et si je tentais de la toucher, elle ne me reconnaissait, moi, sa propre mère et devenais menaçante. Après ces épisodes, elle faisait comme si de rien était mais je savais qu'elle avait conscience d'avoir oublié certaines choses pendant une période infime même si juste après ses souvenirs revenaient. Elle n'arrivait pas à empêcher ses lapsus. Elle avait aussi quelques rares épisodes d'amnésie comme le jour où tu es mort. Ils apparaissent après un choc émotionnel fort par exemple lorsque nous sommes tombées sur le cadavre d'un malchanceux. C'était comme un instinct primitif pour se défendre de la vision d'horreur de ce monde. Dans ce cas, soit elle tombe dans les pommes sous le choc, soit elle reste immobile les yeux grands écarquillés... Quand elle devenait comme ça, elle me faisait tellement peur... Mais le plus effrayant était sa facilité à oublier complètement des choses importantes et à nier leur existence lorsque je tentais de la convaincre.
Ces années furent un calvaire mais le calme semblait enfin revenu avec un accord entre le gouvernement Glorien et les Almaréens. En réalité , on quittait une période de guerre pour commencer une rébellion tout aussi violente contre le nouveau roi, Fabius Kohan... Moi et Alyssa nous sommes réfugiées à Aldaria, où leurs conflits n'avaient aucune influence et j'ai pu commencer à travailler dans une petite enseigne pour gagner ma vie. Nous nous sommes loué un petit bout de maison au bord de la ville. Rien de fantastique et n'importe qui aurait dit que ces quatre murs étendus sur une si petite surface n'étaient pas une maison mais pour moi et Alyssa qui avions vécus dans la rue toutes ces années c'était déjà suffisant. Alyssa redevenait stable et n'avais plus de lapsus de passage, ni d'amnésie complète. Ce fut nos meilleures années ensemble...
Mais l'arrivée du Tyran Blanc a boulversé notre vie qui commençait à peine de redémarrer... Nous avons tout perdu du peu que nous avions gagné lorsqu'il est venu détruire notre chère Aldaria... J'ai perdu mon travail, ma maison, notre petite bulle de bonheur retrouvée ! Nous avons été obligées d'aller nous réfugier à Gloria, où la vie était des plus misérables et nous sommes retournées à la rue, à la mendicité...
Partout, des villages sont éradiqués et les gens viennent se réfugier en foule dans Gloria. Les ressources alimentaires manquent grandement alors que les favoris du Tyran Blanc vivent de notre soumission et nous forçaient à les enrichir... Il faut toujours faire ce qu'ils veulent de nous si on tient un tant soit peu à notre vie. Et pour nous, les personnes vivant dans l'illégalité, les risques sont encore plus élevés : il faut sans cesse se cacher, se fondre dans la foule, obéir au moindre ordre des théocrates pour ne pas risquer de se faire exécuter...
Le Tyran Blanc fait régner la terreur sur notre royaume et contre ses opposants et sa pression sur notre ville, Gloria, est immense. Il y a un défilé de combattants continu et les batailles semblent s'enchainer sans fin. La nourriture manque, l'espoir aussi ce qui force les habitants de Gloria à se battre pour un bout de pain. Seuls les favoris du Tyran Blanc prospèrent alors que le peuple crève en masse dans les rues. Le monde est dévasté...
Alyssa a de plus en plus de troubles de la mémoire et ne souviens plus de ce qu'elle faisait il y a quelques minutes seulement. Je ne veux pas te mentir, cet enfant me fait peur. Elle est toujours la gentille fille attachée à moi comme si j'étais sa bouée que j'ai élevé toute ma vie : douce, souriante et généreuse. Mais son insouciance face à la situation dramatique que son cerveau préfère gommer et le fait qu'elle reste positive comme si elle était aveugle au déclin du monde qui nous entoure me donne des frissons dans le dos. Ces dernières années l'ont traumatisée...
Sa naïveté et surtout ses incessantes crises d'amnésies me pourrissait l'existence mais je le supportais. Jusqu'à hier... Nous étions dans les rues de Gloria et Alyssa fixait de nouveau un point fictif au bout de la rue, victime d'un court lapsus. J'ai tenté de la remuer pour la faire revenir à elle mais quand elle est revenue à elle, elle m'a enfoncé son petit couteau dans le bras. Quand j'ai crié, elle m'a regardé d'un air désolé les yeux en larmes et a commencé à s'excuser en disant qu'elle n'avait pas vu que c'était moi, qu'elle n'avait pas voulu me faire du mal.
Je n'y tiens plus, je ne peux pas rester avec cet enfant, elle va me conduire à ma perte. Je m'en veux terriblement de l'avoir abandonnée dans cette ville dangereuse, c'est pour ça que je ressentais le besoin de t'écrire je pense. Mais tout ira bien pour elle, elle sera sûrement recueillie par quelqu'un, malgré le fait que notre royaume soit sens dessus-dessous, l'homme garde quand même cette part de solidarité envers ses conjoints. En plus Alyssa est jeune et personne ne laisserait une gamine de douze ans seule alors que nous sommes en guerre avec le Tyran Blanc. Pour ma part, je vais me refaire une vie seule loin de cet enfant et loin de mon passé.
À Dieu Shallan.
Mon nom est... Je ne sais pas... Je ne me souviens ni d'où je viens, ni de qui je suis. Pas de nom, pas de prénom, pas d'identité. Je dois être une de ces âmes perdues qui disparaissent sans qu'on en entende parler et qui réapparaissent sans aucune raison là où on les attend le moins.
Je me souviens juste de cette femme aux cheveux bruns comme le bois de grands arbres majestueux et aux yeux doux qu'on a lorsque le bonheur toque à notre porte. Un vague souvenir. Le seul de ma vie d'avant. Celui auquel je me raccroche tant bien que mal pour découvrir qui je suis. Pour me découvrir... Cette volonté de savoir qui je suis est celle qui m'a permis de commencer à exister alors que je n'étais rien.
Presque un an et demi maintenant que je me suis réveillée dans cette grande plaine. Nous étions fin 1758 quand je me suis retrouvée à errer à travers cette terre que je ne connais pas. Un an et demi que j'ai commencé à chercher qui j'étais, telle une ombre sans vie.
Maintenant que j'y repense, je suis un peu une miraculée! Je me suis réveillée à la bonne époque en tout cas: la lutte contre le Tyran Blanc venait enfin de prendre fin, les trois peuples s'unissaient ensemble, l'humanité se remettait de ses blessures... La paix était fragile mais elle était pourtant bien présente. D'ailleurs je me demandais parfois ce que je pouvais bien faire quand le royaume des hommes éclatait en mille morceaux... Est-ce que je prenais part à la lutte? Est-ce que je me fichais de ce qui pouvait se passer? Étais-je seule?
Après 4 mois de vagabondage, j'ai découvert une ville magnifique sur mon chemin dont je suis tombée amoureuse : Gloria. J'ai tout de suite su que je ferai ma vie ici, dans le tentacule ouest, ou la misère reigne autant que le crime. Ce fut d'ailleurs à mon profit... C'est vrai que cette ville n'a rien d'un paradis, elle a failli tomber dans le chaos dans le passé à ce que j'ai ouï dire par le peuple dans les rues. Un certain Tyran Blanc qui doit avoir encore moins d'amis que moi d'ailleurs... Cet épisode a l'aire de marquer beaucoup les esprits, pour ma part, je ne me souviens pas de quand je l'ai vécu, c'était un an avant le début de mes souvenirs et tant mieux je crois...
C'est vrai que mon arrivée dans la ville fut très dure. J'ai connu la faim et le froid comme d'ailleurs beaucoup de gens à cette époque. J'ai dû mendier, mettant mon amour-propre de côté, j'ai du manger ce dont personne ne voulais, j'ai dut me blottir au coin des bâtiments pour ne pas mourir de froid. Jusqu'au jour où elle est apparue devant moi... Enfin plutôt, le jour où je lui ai ordonné d'apparaître grâce au collier que j'avais depuis que je m'étais réveillée dans ce monde : une petite flamme, un feu follet. Je la sentais comme un prolongement de mon corps et j'arrivais à lui faire faire ce que je désirais. Mais elle finissait par disparaître au bout d'un certain temps...
Je m'en suis sortie! Maintenant je connais cette ville comme ma poche, je connais ses petites rues par cœur à force de m'y être perdue, à force de m'y être cachée. Je connais les gens qui y vivent sur le bout des doigts même si eux n'ont dû jamais remarquer que mon ombre. Je me suis découvert des capacités au lancer de couteau assez impressionnante, bien sûre, sans vouloir me vanter! J'ai appris à fuir les coups, à disparaître, à voler en observant les petits bandits des quartiers, en les imitants. Mes oreilles indiscrètes trainent toujours un peu trop partout à la recherche d'une information bonne à monnayer.
Je sais que les nouveaux visages en ville sont les plus faciles à dérober de leurs biens. Je sais comment le faire et le faire bien en plus de ça. J'ai appris à mieux contrôler mon feu follet pour qu'il se glisse dans les sacoches pour m'en ramener leur trésor. Je sais me faire invisible pour écouter les langues déliées me livrer des secrets que je pourrais vendre. Je ne suis pas une fille bien forte et je suis peut-être assez fragile mais moi je sais me cacher où nul ne pourrait me trouver et avec quelques dagues, je sais me défendre. J'ai parfois des épisodes d'amnésie et j'oublie ce que j'ai fait quelques instants avant mais je suis maligne et c'est ça qui me sauve.
Pourtant, la situation avait empiré lorsque l'empereur avait été tué, le royaume Glorien avait beaucoup été affecté. Les gens s'étaient soudainement montrés plus prudents et les informations croustillantes plus rares. J'avais dû faire avec et plus d'une fois j'avis failli me faire attraper la main dans le sac.
Je ne pense pas être une voleuse... On va plutôt dire que j'ai une tendance à la cleptomanie. Ce n'est pas un crime, c'est juste dans ma nature, je n'y peux rien ! Et pour ce qui est de divulguer des informations sensibles... Ça n'a jamais été puni par la loi donc j'imagine que ça ne peut pas faire de moi une mauvaise personne... Pas une fois je ne me suis faite prendre et pour cause, on ne se méfiera jamais assez des petits êtres invisibles. Déposséder les gens de leurs biens fait maintenant quasiment partie de mon identité. C'est comme ça que je vis et je ne pense pas devoir en avoir honte.
Je n'ai jamais quitté ma ville. Je n'ai jamais vécu de péripéties extraordinaires. Se lever, voler deux trois sous par-ci par-là, manger, me promener toute la journée : ma vie est remplie de la même routine mais ça ne me déplait pas. J'ai l'habitude de m'attirer constamment des ennuis mais je m'en sors plus ou moins bien à chaque fois.
Mais j'ai eu beau découvrir de nouvelles choses, je ne sais toujours pas qui je suis, et je ne pense pas qui je le saurai un jour. Ça ne m'importe plus autant qu'avant. Je compte vivre ma vie sans me soucier des problèmes qu'elle peut comporter. Vivre au jour le jour et donner de petits coups de pied à ce monde qui n'en a que faire de moi sont mes deux mots d'ordre.
J'ai fait des rencontres inattendues, pour la plupart, elles me laissent de très mauvais souvenirs mais je me suis faite notamment mon premier ami, un vampire du nom de Lewyn mais je ne l'ai jamais revu.
J'ai beaucoup appris durant cette période en observant ce monde qui m'entoure qui tente tant bien que mal de garder la tête hors de l'eau. Je l'ai senti dès que j'ai rencontré d'autres personnes d'ailleurs: l'équilibre de ce monde était en sursi, les gens vivaient constamment dans la peur de l'attente d'une catastrophe.
Je savais aussi qu'il se passait de sombres histoires à l'Ouest et que le monde était à nouveau au bord de la falaise comme 2 ans de ça. L'ancien royaume des elfes... Cette nouvelle menace me paraissait tellement loin...
Ces choses-là ne m'intéressaient pas vraiment, je laissais les autres se charger des grandes menaces et moi je m'occupais de mes propres problèmes. Les gens comme moi n'ont que leur rage pour survivre, que leur propre personne sur qui compter en cas de besoin et j'ai fait avec. Je trouve m'en être relativement bien sorti ! Qu'ils aillent risquer leur vie dans la forêt de l'Ouest, moi j'ai d'autres choses à faire beaucoup plus amusantes.
Un jour comme les autres, je rencontrai ce petit homme étrange dans une ruelle de Gloria et où j'ai retrouvé un souvenir de mon enfance. Celui de la mort de mon père. Cet épisode me troubla très longtemps mais malgré l'envie de suivre ce drôle de personnage, je restai dans ma ville. J'étais trop attachée à Gloria et à mon petit quotidien pour quitter ces derniers.
Petit à petit des rumeurs disaient que la situation dégénérait face aux chimères et malgré l'intervention du dragon-esprit, les peuples d'Ambarhùna étaient mis en échec et en janvier, les Chimères s'en prirent au royaume des hommes. Ce fut horrible mais je m'en sortis finalement. Avec les autres humains survivants, nous migrèrent dans le désert d’Esfelia au sein des ruines de Fort-Espérance. Le jour même de notre départ, j'eus une crise d'amnésie, et j'oubliai presque totalement mon ancienne vie dans Gloria et l'horreur de l'attaque des chimères. Un des avantages de l'amnésie j'imaginais. Je fis mon possible pour survivre en volant par ci, par là et je vivais tranquillement dans une bonne humeur qui contrastait avec le dramatique de la situation.
Le 28 mars, les Chimères attaquèrent de nouveau et avec tout le courage que j'avais, je m'éloignai des conflits pour ne pas mourir bêtement. Et alors que la fin des trois peuples était proche, des dragons virent en aide pour repousser l'offensive des Chimères et finalement en juillet, la décision de quitter nos terres fut prise. Je suivis le mouvement bien évidemment. Je voulais vivre.
C'est à ce moment où je croisai de nouveau l'homme au chapeau ridicule. Je me souvenais très clairement de lui, ce qui n'était pas dans mes habitudes. Je n'avais plus de chez moi désormais, je décidai donc de suivre ce nain du nom d'Arakjorn. Pas parce que je l'appréciais non, je n'aimais personne à part moi, mais plutôt pour mes propres intérêts. Lesquels ? Parce qu'il m'intriguait et que je n'avais jamais rien d'autre à faire de ma vie, parce qu'il était ma seule "connaissance" donc, avec lui, j'aurai plus de chances de survivre. Et parce qu'il me nourrissait ! Je quittai Ambarhùna à bord d'un bateau avec Arakjörn. Ce fut les pires instants de ma vie, et après ces longs mois en mer, je me rendis compte que j'avais le mal de mer et que les ballottements des vagues me mettaient dans un état second très étrange.
En vue des terres Arakjörn fit ses petites affaires je ne savais comment et d'ailleurs je n'en avais rien à faire et il obtint son propre bateau avec son propre équipage et une place importante dans une organisation de malfaiteurs ou quelque chose du genre. Personnellement, je le suivais seulement sans poser de questions, parfois il me demandait d'aller discrètement jeter un œil à son rival ce que je faisais de bonne foi. Moi j'avais un endroit où rester et vivre, alors je n'allais pas me plaindre. Le reste du temps je m'entraînais au vol en dérobant des effets personnels de l'équipage lorsque j'étais retenue à bord et l'argent et les objets de valeur d'étrangers dans la rue lorsqu'ils faisaient une escale. C'était vraiment amusant et ne sachant pas quoi en faire après j'avais l'habitude de tout entasser dans la cabine de "Monsieur le Capitaine".
Shallan Mayzoll (décédé) : père d'Alyssa, mari de Jaie
Shallan était un mari aimant et un père modèle. Même si il lui arrivait d'être trop exigeant avec sa fille, il était fier d'avoir Alyssa pour fille et comptait lui donner la succession de sa ferme.
Jaie Mayzoll (situation inconnue) : mère d'Alyssa, femme de Shallan
Jaie et Alyssa ont eu une relation particulièrement fusionelle et Jaie faisait tout son possible pour faire plaisir à sa fille. À la mort de son mari, elle fut dévastée et perdit goût à la vie. Son seul pilier restait sa fille mais elle décida de l'abandonner, lassée de son amnésie.
Arakjörn Nygdmer (vivant malheureusement) : compagnon de route d'Alyssa
Alyssa n'aime pas spécialement le nain, mais il ne lui déplaît certainement pas ce qui est déjà un bon début, elle le trouve intriguant et divertissant alors elle a décidé de rester avec lui. Et comme il la loge et qu'elle peut rester sur son bateau sans faire parti de l'équipage, elle accepte de plier certaines fois à ses demandes et d'accomplir quelques tâches pour lui.
Petite présentation : Je me présente, je suis la grippe.
Particularités rp ? : Hum... *cherche longuement* je rédige à la première personne c'est un particularité ?!
Rythme RP ? (Une réponse RP dans les 7 jours est attendue) : Je gère !
Comment avez vous découvert le forum ? : La porte était ouverte, j'ai vu de la lumière, je suis entrée !
Avez vous signé le règlement ? : Oui évidemment :3
source images : @avvart et @astri.lohn
Dernière édition par Alyssa Mayzoll le Mer 12 Juil 2017 - 11:15, édité 3 fois
Identité
Race : HumaineNom : Mayzoll
Prénom : Alyssa
Surnom : Cendres
Date de naissance : 18 juin 1745
Age réel : 18 ans
Age en apparence : 15 ans
Lieu de naissance : Gloria
Lieu de vie : Nomade
Rang social : Petit peuple
Poste/emploi : Voleuse
Caractéristiques
Force physique : très faible
Agilité : très bon
Furtivité : très bon
Réflexes : moyen
Endurance : moyen
Résistance : médiocre
Force mentale : bon
Perception : moyen
Intelligence : bon
Prestance/charisme : faible
Navigation : médiocre
Magie : moyen
Epée : médiocre
Dague et poignards : très bon
Armes d'hast : médiocre
Armes contondantes : médiocre
Hache : médiocre
Fouet : médiocre
Art du lancer : très bon
Bouclier : médiocre
Armes de trait : médiocre
Mains nues/pugilat : médiocre
Equitation : faible
Dressage : moyen
Equipement
Arme principale : Dagues de jet
Autres objets :
- Chaine en fer sertie d'une pierre rose
Glyphe unique : permet d'invoquer un feu follet que l'on contrôle par la pensée et qui disparaît au bout d'un certain laps de temps.
Possibilité de lui faire saisir des petits objets, le mouvoir en planant à une hauteur jusqu'à 8m, d'écouter et voir à travers ses sens
Incapacité à interagir par la parole ~ Dure trois tours - Grande cape noire avec capuche aux bords rouges bordeaux arrivant un peu au dessus du sol et pouvant se fermer sur l'avant
Glyphe : ombre maîtrisée
Description physique
Dire qu'Alyssa est belle serait un euphémisme mais affirmer le contraire le serait tout autant. La jeune femme a une beauté très banale mais surtout très enfantine. La jeune femme a de grosses joues, malgré un visage assez fin. Alyssa a de grands yeux aux iris marrons claires qui lui confèrent parfois un petit air innocent. Ses longs cils et ses sourcils bruns foncés lui donnent un regard profond et assuré. Les cheveux de la jeune filles sont très longs, ils lui arrivent à la taille environ. Ils sont d'un brun très clair, légèrement ondulés et presque jamais coiffés ce qui leur donne du volume. Elle a l'habitude d'en faire une grosse natte qui lui passe sur l'épaule lorsqu'il fait très chaud mais préfère les laisser détachés comme en hiver, pour réchauffer sa nuque. Elle a la peau matte et bronzée des gens qui restent dehors, quoique son teint soit quand même beaucoup plus clair que sa chevelure. Elle a quelques petites cicatrices çà et là à l'intérieur des mains qu'elle s'est faite lorsqu'elle s'entraînait au lancer de dagues. Alyssa est une fillette extrêmement mince. Elle n'a pas non plus la peau sur les os de manière excessive mais elle est très fine et toute en os et en muscles. Elle n'a quasiment pas de formes. Alors qu'elle a déjà 18 ans, Alyssa ne mesure pour l'instant qu'un mètre quarante cinq. Elle n'a pas grandi beaucoup lors de sa croissance à force de se blottir dans des endroits très exigus. Tout ça donne l'impression qu'elle est encore plus jeune qu'elle ne l'est.
Alyssa n'a pas l'habitude de se parer de chapeau ni de bijou à part son collier magique, elle rabaisse juste sa grande capuche sur sa tête lorsqu'elle est gênée ou qu'elle tente de se faire discrète. Cette dernière rabattue, elle lui arrive un peu au dessus du nez.La jeune fille porte tout le temps les mêmes vêtements : une simple chemise grise assez étroite en tissu dont le col lui permet de se cacher une partie du visage et une grande cape qui la couvre des épaules à au-dessus des chevilles, noire et rouge, un peu sale et abîmée mais assez épaisse pour la protéger du froid en plein hiver. Alyssa porte au quotidien un pantalon noir très sobre, assez usé au niveau des genoux à force de s'accroupir et s'agenouiller au sol qui tient à sa maigre carrure par une fine ceinture en cuir marron durci. Elle possède aussi une paire de petites bottes marrons lui arrivant au niveau des genoux et qui lui assure de garder ses pieds au chaud. Parfois il lui arrive de se promener pieds nus en été.
La voix d'Alyssa autant que son regard et ses expressions trahissent très souvent ses pensées car ses attitudes et son ton lorsqu'elle s'exprime s'accordent avec ses sentiments. Elle a une voix relativement aiguë qui peut se faire très énervante quand elle a décidé d'être pénible. Dire qu'Alyssa sent bon serait mentir et dire qu'elle pue serait dramatiser. Elle n'a pas d'odeur particulière de loin mais si on s'approche, il se peut qu'elle sente l'odeur de la pluie. La jeune humaine a une allure rapide et rasante au sol. Elle n'est pas de ces femmes graciles et qui marchent dignement, elle est plutôt de ces créatures qui se faufilent comme des ombres. Elle a toujours cette démarche rapide, sans cesse prête à fuir. Son côté sceptique se fait souvent sentir dans son sourire. Elle a l'habitude de faire un petit sourire en coin lorsqu'elle a une idée malsaine derrière la tête ou pour se moquer de quelqu'un.
Description mentale
Toutes les périodes ont été marquées par des grands noms qui ont hanté l'histoire. Ça fait longtemps qu'Alyssa a abandonné l'idée de devenir l'un des grands de ce monde, maintenant, elle préfère seulement s'amuser et prendre du bon temps. La politique ne l'intéresse pas, ni le passé, ni les conflits, ni la société... Elle trouve ça vraiment trop ennuyant. Elle ne vit que pour elle et n'a pas de réelles motivations dans la vie. Elle aime vivre au jour le jour et s'adapter à la situation actuelle sans se plaindre.
Alyssa est le genre de personne qui agit uniquement à l'instinct, elle suit seulement ce que son coeur lui dicte de faire. Elle est pourtant une personne qui s'interroge beaucoup sur tout, qui analyse beaucoup le monde qui l'entoure pour s'améliorer. Elle a l'habitude d'observer la foule, de décrypter les gestes et les paroles des autres pour mieux comprendre ceux qui partagent son monde. Elle se pose toujours beaucoup de questions et peut être assez curieuse, elle aime réfléchir sur tout, intellectualiser beaucoup de choses. Elle est toujours très critique mais préfère garder ses critiques constructives pour elle. Pourtant, elle délaissera toujours la raison pour l'instinct même si elle sait pertinemment qu'elle fait le mauvais choix. Son humeur est très changeante car elle laisse toujours libre cours à ses sentiments. D'ailleurs il est très facile de lire en elle ce qu'elle ressent, elle ne sait absolument pas mentir sur ses sentiments et ne cherche pas à le faire. Ce n'est pas rare qu'elle s'énerve très violemment d'un coup puis se calme dans la seconde qui suit. Son caractère n'est clairement pas stable mais elle est une personne généralement très joyeuse.
La jeune fille oublie facilement certaines choses. Elle ne sait pas vraiment comment ça se passe, mais elle pense que les chocs émotionnels lui font perdre la mémoire de manière irréversible... Ça peut aller de ne plus savoir ce qu'elle a fait il y a peu de temps, à ne plus se souvenir de toute sa vie entière. Et d'ailleurs elle ne connaît plus rien de son passé... Ni son enfance, ni son adolescence... Elle ne s'en souvient absolument plus. Les plus lointains souvenirs qu'elle garde sont ceux qui datent de quatre ans environ et celui de la mort d'un homme de son passé qui lui est revenu. Et personne n'a jamais cherché à la retrouver. Maintenant qu'elle a recommencé une nouvelle vie, son passé ne l'importe plus, pourtant un visage reste gravé dans sa mémoire et son identité est peut-être la seule chose qu'elle aimerait savoir.
Elle a souvent des épisodes d'amnésie plus faibles, lorsqu'elle se perd dans ses pensées : elle oublie pendant quelques minutes où elle est et ce qu'elle faisait. L'interpeler dans ce genre d'épisodes est la moins bonne décision à prendre, en sortant de sa torpeur, elle est toujours déboussolée et adopte une attitude très agressive.
Alyssa n'a jamais eu beaucoup d'amis car elle n'a jamais réellement cherché à en avoir. Elle est une solitaire même si elle admet volontiers aimer la compagnie des animaux contrairement à celle des bipèdes peu importe leur race. Peut-être que dans son passé, elle a été une personne attachante mais elle ne s'en souvient plus alors ça n'a pas vraiment d'importance. Elle adopte la plupart du temps une attitude indifférente en compagnie d'autres personnes mais si cette présence se fait trop envahissante elle sera beaucoup plus agressive et provocatrice. Alyssa n'ira jamais vers une personne d'elle-même à part si elle pense avoir quelque chose à y gagner ou que quelqu'un l'intrigue réellement ce qui est assez rare. Les autres ne l'intéressent pas le moins du monde et elle préfère largement les ignorer quand ils n'interfèrent pas dans sa petite vie. Pourtant elle a une grande facilité à aller au conflit avec des inconnus qui l'auraient dérangée et tenter de pousser à bout ces personnes est l'un de ses passe-temps favoris.
Le peu de personnes avec qui elle a été en contact ont dit d'elle qu'elle était égocentrique et arrogante... Franchement qui ne l'est pas un peu ? Pour sa part, elle pense juste qu'elle a une haute estime de soi mais qu'elle a vraiment beaucoup de raisons de se trouver géniale aussi. Il n'y a pas meilleure voleuse qu'elle ! Son côté hautain et son égo surdimensionné la rendent souvent inaccessible et irritante. Son caractère fort et tempétueux est en opposition avec son physique de fillette innocente. Elle sait qu'elle a beaucoup de défauts mais elle a dû vivre des choses qui l'ont forcé à avoir un ce caractère invivable... Mais malgré tout, elle est beaucoup plus mature et réfléchie que ce que les apparences laissent transparaître.
Finalement, elle a surtout une détermination sans failles ce qui lui cause beaucoup plus de soucis qu'elle ne peut en gérer. Quand elle veut faire quelque chose, rien ne peut l'en empêcher et surtout pas elle-même, quitte à mettre en danger ses jours. Elle est extrêmement têtue et va toujours jusqu'au bout des choses, surtout lorsqu'il est question de son amour-propre. La seule chose qui est capable de l'amadouer est encore la nourriture. Si on lui propose quelque chose à manger, elle peut devenir très corruptible et laisser de côté ce à quoi elle pensait quelques secondes avant.
Alignement : Alyssa n'est clairement pas une gentille petite fille. Parfois elle sera passive et correcte dans son attitude, les gens la laissent indifférente mais quiconque tente de l'aborder ou lui cause du tors s'expose à une furie.
Histoire
Si vous vous perdez n'importe quel petit village de la campagne Glorienne jusqu'aux plus grandes capitales et que vous demandiez à des gens qui était la famille Mayzoll, il est presque certain qu'aucun d'entre eux ne connaisse ces personnes. Seuls leurs peu nombreux amis et connaissances sauraient vous la décrire.
Ils vous diraient surement ceci : les Mayzoll étaient une famille de simples paysans qui tenait une ferme recluse dans la campagne Glorienne, perdue où personne ne se perd plus. La famille était seulement composée de Shallan et Jaie dont les parents étaient partis aux cieux comme tout mortel qu'ils étaient, rongés par un mal qui nous atteint tous dès notre jeunesse : le compte à rebours de la vie.
juin 1745 - janvier 1753
Quelques années après s'être mariés, ils avaient donné naissance à une unique fille qu'ils avaient nommée Alyssa. Les proches avaient pu rendre visite au nourrisson et à sa mère le jour même de sa naissance. Pourquoi Alyssa? Leurs amis avaient eu pour seule réponse que Jaie savait que sa fille aimerait s'appeler comme ça.
Peut-être étais ce seulement une image de façade mais Jaie et Shallan s'étaient toujours montrés comme des parents exemplaires. La fillette avait été élevée dans l'amour et la persévérance et ses parents leurs disaient toujours qu'ils lui avaient enseigné tout ce qu'ils savaient pour qu'elle puisse un jour prendre la relève à la tête de la ferme. Ils s'occupaient d'elle comme on conserve précieusement la seule trace aussi éphémère soit-elle de son passage tout aussi éphémère.
C'était un fait avéré, leur ferme était loin d'être prospère et la famille vivait avec un très petit budget. La météo est une chose incontrôlable et capricieuse que le ciel recèle et les récoltes ont parfois été plus minces, les bêtes plus menues. Mais encore plus incontrôlable et capricieux encore est la volonté humaine et ce sont bien les différentes guerres contre les vampires qui ont le plus affecté la famille.
Il leur a fallu, dans ces périodes, se serrer la ceinture pour survivre, de vendre quelques-uns de leurs biens pour subvenir à leurs besoins. Pourtant ils étaient heureux par le simple fait d'être toujours envie et toujours ensemble. Ils devaient bien être des seuls. Par leurs efforts et peut-être un peu de chance surtout, ils avaient toujours pu rester debout quoique instables malgré la gravité qui les forçait à s'effondre encore plus.
À chacune de leurs rencontres avec leurs amis, Alyssa grandissait à une allure folle. Sa mère leur disait qu'elle refusait de lui couper sa longue crinière brune quoique encombrante comme le disait son mari car elle avait accepté un pacte que sa fille lui avait proposé : si Jaie laissait à Alyssa ses cheveux longs, la fillette s'engageait à rester auprès de sa mère le plus longtemps possible. Quiconque aurait vu Jaie et Alyssa aurait tout de suite senti le lien fusionnel et fort qui les reliaient ensemble.
février 1753 - novembre 1753
L'année 1753 fut un bouleversement dans la vie des Mayzoll. Ils furent de moins en moins en contact avec d'autres personnes et s'enfermaient chez eux, ou du moins ce qu'il en restait, toute la journée. La fillette ne sortait plus jouer dans la cour avec les chiens, la mère ne rendait plus visite à ses amis chaque semaine, dans les champs, leurs maigres cultures pourrissaient sur pied et les quelques bêtes qu'il leur restait crevaient la faim et beuglaient à mort. Plusieurs fois, on vint s'enquérir de leurs nouvelles mais à chaque fois, Jaie ouvrait la porte la mine grise, la peau sur les os et assurait avec un sourire aussi terne que celui de la mort en personne que tout allait bien.
En novembre, le mystère tomba et tous leurs proches furent conviés à l'enterrement du père de la famille. Il avait été atteint d'une grave infection qui l'avait peu à peu rongé. Elle leur raconta qu'au début de l'année alors que Shallan était parti travailler, la mort s'était penchée au-dessus de lui, prête à lui ôter la vie, mais la chance s'occupe bien de ses habitués et l'homme avait juste été gravement blessé mais toujours bien vivant.
Jaie leur disait que finalement, elle aurait préféré qu'il meurt sur le coup, na nuque coupée par la faux à foin qu'il avait l'habitude de suspendre et qu'il parte sans prévenir personne. Au lieu de ça, il avait survécu et sa petite famille, inquiétée par son absence était partie à sa recherche et c'est finalement Alyssa qui l'avait retrouvé dans la remise... Jaie avait seulement entendu sa fille pousser un cri qui aurait pu déchirer n'importe quel coeur. Quand elle arriva dans le petit cabanon, elle trouva son mari, au sol, baignant dans une mare rouge et sa fille, les yeux grands ouverts, le visage comme figé, tournée face à un des murs. Elle avait fait appel au médecin de la famille avec qui elle avait porté son mari à la maison et l'avait tant bien que mal soigné. Lorsqu'il reprit ses esprits, il était extrêmement faible mais conscient.
Durant des mois et des mois, Jaie avait dû s'occuper de la ferme toute seule et ce fut loin d'être facile sans l'aide de son mari: la ferme tomba en ruine petit à petit malgré ses efforts. Le soir, elle s'asseyait auprès de son mari et ils parlaient presque toute la nuit. Alyssa quant à elle, semblait avoir oublié qui était cet homme au visage de plus en plus pâle, éternellement figé sur le lit de son salon et lui lançait juste un regard gêné et s'enfuyait lorsqu'il l'appelait... Jaie avait beau lui répéter qu'il était, son père, elle hochait la tête, peu convaincue.
L'état de Shallan empirait de jour en jour, il sa blessure s'était infectée du fait de la rouille sur l'outil qui avait failli lui enlever la vie, et par un matin d'octobre moins clément que les autres, il s'éteint. Lorsque Jaie racontait ces événements, elle paraissait tellement indifférente... Son mari , en partant, avait emporté les trois choses les plus importantes pour Jaie : son grand amour, son espoir et sa volonté de vivre... Si elle était encore de ce monde c'était sûrement pour la petite fille pleine de joie de vivre en ayant oublié qu'elle venait de perdre son père : Alyssa. Leur lien déjà très fort n'avait fait que s'endurcir pendant cette période difficile de peine et de désillusion pour Jaie et d'incompréhension et de perte pour Alyssa.
décembre 1753 - décembre de l'an 4 du quatrième âge (1757)
Le lendemain des funérailles, la femme et sa fille avaient complètement disparu. On entendît plus parler des Mayzoll nulle part. Peut-être étaient elle passées dans quelques villages ou villes mais comme on ne les connaissait pas, elles ne laissèrent aucune trace de leur passage. Seule une lettre avait été écrite sur un vieux bout de papier par la mère puis jetée dans une rue insalubre de Gloria pour disparaître finalement en effaçant les dernières preuves de la vie de Jai et Alyssa. Cette lettre était la suivante :
le 12 décembre 1757
Bonjour mon amour, Ça fait maintenant 3 ans que nous avons quitté la maison et que nous t'avons perdu, Alyssa et moi. Je sais que tu n'aimes pas ça, Shallan, j'ai conscience que tu aurai préféré que nous restions à tes côtés à la ferme mais nous ne pouvions pas. Nous étions totalement ruinées, la ferme était inexploitable par moi seule et nous avions besoin de quitter cette maison qui ne nous rappelait plus que des mauvais souvenirs.
J'ai donc décidé de partir vagabonder à travers le pays avec Alyssa pour trouver un endroit où s'établir et où nous pourrions nous refaire une nouvelle vie. Malheureusement, l'époque était très mal choisie, une guerre, contre un peuple que l'on nomme les Almaréens, a commencé et nous avons été obligées de voyager de villages en villages ou du moins ce qu'il en restait afin d'éviter le plus possible les adeptes du Néant et les Almaréens qui auraient pu nous tuer à la moindre occasion.
Pour nous nourrir, nous étions obligées de voler et mendier... Nous étions sans arrêt affamées mais nous arrivions quand même à manger le strict minimum malgré l'époque. J'avais offert une petite dague que j'avais trouvée dans un village calciné à Alyssa en lui ordonnant de s'en servir seulement pour se défendre en cas de mort imminente. Lorsque nous marchions sur les routes en direction d'un nouveau village, elle s'amusait à manier son petit couteau avec agilité. Elle était assez douée avec, surtout en lancer.
Cette fuite constante avait fait d'elle une enfant craintive et tête en l'air comme si elle ne se rendait pas compte de la situation , mais quelques fois, il lui a pris d'avoir cette attitude inerte comme si son cerveau arrêtait de fonctionner. Elle ne prononçait mots et si je tentais de la toucher, elle ne me reconnaissait, moi, sa propre mère et devenais menaçante. Après ces épisodes, elle faisait comme si de rien était mais je savais qu'elle avait conscience d'avoir oublié certaines choses pendant une période infime même si juste après ses souvenirs revenaient. Elle n'arrivait pas à empêcher ses lapsus. Elle avait aussi quelques rares épisodes d'amnésie comme le jour où tu es mort. Ils apparaissent après un choc émotionnel fort par exemple lorsque nous sommes tombées sur le cadavre d'un malchanceux. C'était comme un instinct primitif pour se défendre de la vision d'horreur de ce monde. Dans ce cas, soit elle tombe dans les pommes sous le choc, soit elle reste immobile les yeux grands écarquillés... Quand elle devenait comme ça, elle me faisait tellement peur... Mais le plus effrayant était sa facilité à oublier complètement des choses importantes et à nier leur existence lorsque je tentais de la convaincre.
Ces années furent un calvaire mais le calme semblait enfin revenu avec un accord entre le gouvernement Glorien et les Almaréens. En réalité , on quittait une période de guerre pour commencer une rébellion tout aussi violente contre le nouveau roi, Fabius Kohan... Moi et Alyssa nous sommes réfugiées à Aldaria, où leurs conflits n'avaient aucune influence et j'ai pu commencer à travailler dans une petite enseigne pour gagner ma vie. Nous nous sommes loué un petit bout de maison au bord de la ville. Rien de fantastique et n'importe qui aurait dit que ces quatre murs étendus sur une si petite surface n'étaient pas une maison mais pour moi et Alyssa qui avions vécus dans la rue toutes ces années c'était déjà suffisant. Alyssa redevenait stable et n'avais plus de lapsus de passage, ni d'amnésie complète. Ce fut nos meilleures années ensemble...
Mais l'arrivée du Tyran Blanc a boulversé notre vie qui commençait à peine de redémarrer... Nous avons tout perdu du peu que nous avions gagné lorsqu'il est venu détruire notre chère Aldaria... J'ai perdu mon travail, ma maison, notre petite bulle de bonheur retrouvée ! Nous avons été obligées d'aller nous réfugier à Gloria, où la vie était des plus misérables et nous sommes retournées à la rue, à la mendicité...
Partout, des villages sont éradiqués et les gens viennent se réfugier en foule dans Gloria. Les ressources alimentaires manquent grandement alors que les favoris du Tyran Blanc vivent de notre soumission et nous forçaient à les enrichir... Il faut toujours faire ce qu'ils veulent de nous si on tient un tant soit peu à notre vie. Et pour nous, les personnes vivant dans l'illégalité, les risques sont encore plus élevés : il faut sans cesse se cacher, se fondre dans la foule, obéir au moindre ordre des théocrates pour ne pas risquer de se faire exécuter...
Le Tyran Blanc fait régner la terreur sur notre royaume et contre ses opposants et sa pression sur notre ville, Gloria, est immense. Il y a un défilé de combattants continu et les batailles semblent s'enchainer sans fin. La nourriture manque, l'espoir aussi ce qui force les habitants de Gloria à se battre pour un bout de pain. Seuls les favoris du Tyran Blanc prospèrent alors que le peuple crève en masse dans les rues. Le monde est dévasté...
Alyssa a de plus en plus de troubles de la mémoire et ne souviens plus de ce qu'elle faisait il y a quelques minutes seulement. Je ne veux pas te mentir, cet enfant me fait peur. Elle est toujours la gentille fille attachée à moi comme si j'étais sa bouée que j'ai élevé toute ma vie : douce, souriante et généreuse. Mais son insouciance face à la situation dramatique que son cerveau préfère gommer et le fait qu'elle reste positive comme si elle était aveugle au déclin du monde qui nous entoure me donne des frissons dans le dos. Ces dernières années l'ont traumatisée...
Sa naïveté et surtout ses incessantes crises d'amnésies me pourrissait l'existence mais je le supportais. Jusqu'à hier... Nous étions dans les rues de Gloria et Alyssa fixait de nouveau un point fictif au bout de la rue, victime d'un court lapsus. J'ai tenté de la remuer pour la faire revenir à elle mais quand elle est revenue à elle, elle m'a enfoncé son petit couteau dans le bras. Quand j'ai crié, elle m'a regardé d'un air désolé les yeux en larmes et a commencé à s'excuser en disant qu'elle n'avait pas vu que c'était moi, qu'elle n'avait pas voulu me faire du mal.
Je n'y tiens plus, je ne peux pas rester avec cet enfant, elle va me conduire à ma perte. Je m'en veux terriblement de l'avoir abandonnée dans cette ville dangereuse, c'est pour ça que je ressentais le besoin de t'écrire je pense. Mais tout ira bien pour elle, elle sera sûrement recueillie par quelqu'un, malgré le fait que notre royaume soit sens dessus-dessous, l'homme garde quand même cette part de solidarité envers ses conjoints. En plus Alyssa est jeune et personne ne laisserait une gamine de douze ans seule alors que nous sommes en guerre avec le Tyran Blanc. Pour ma part, je vais me refaire une vie seule loin de cet enfant et loin de mon passé.
À Dieu Shallan.
ta femme qui te rejoindra bientôt
Jaie Mayzoll
novembre de l'an 5 du quatrième âge (1758) - juillet de l'an 6 du quatrième âge (1759)
Mon nom est... Je ne sais pas... Je ne me souviens ni d'où je viens, ni de qui je suis. Pas de nom, pas de prénom, pas d'identité. Je dois être une de ces âmes perdues qui disparaissent sans qu'on en entende parler et qui réapparaissent sans aucune raison là où on les attend le moins.
Je me souviens juste de cette femme aux cheveux bruns comme le bois de grands arbres majestueux et aux yeux doux qu'on a lorsque le bonheur toque à notre porte. Un vague souvenir. Le seul de ma vie d'avant. Celui auquel je me raccroche tant bien que mal pour découvrir qui je suis. Pour me découvrir... Cette volonté de savoir qui je suis est celle qui m'a permis de commencer à exister alors que je n'étais rien.
Presque un an et demi maintenant que je me suis réveillée dans cette grande plaine. Nous étions fin 1758 quand je me suis retrouvée à errer à travers cette terre que je ne connais pas. Un an et demi que j'ai commencé à chercher qui j'étais, telle une ombre sans vie.
Maintenant que j'y repense, je suis un peu une miraculée! Je me suis réveillée à la bonne époque en tout cas: la lutte contre le Tyran Blanc venait enfin de prendre fin, les trois peuples s'unissaient ensemble, l'humanité se remettait de ses blessures... La paix était fragile mais elle était pourtant bien présente. D'ailleurs je me demandais parfois ce que je pouvais bien faire quand le royaume des hommes éclatait en mille morceaux... Est-ce que je prenais part à la lutte? Est-ce que je me fichais de ce qui pouvait se passer? Étais-je seule?
Après 4 mois de vagabondage, j'ai découvert une ville magnifique sur mon chemin dont je suis tombée amoureuse : Gloria. J'ai tout de suite su que je ferai ma vie ici, dans le tentacule ouest, ou la misère reigne autant que le crime. Ce fut d'ailleurs à mon profit... C'est vrai que cette ville n'a rien d'un paradis, elle a failli tomber dans le chaos dans le passé à ce que j'ai ouï dire par le peuple dans les rues. Un certain Tyran Blanc qui doit avoir encore moins d'amis que moi d'ailleurs... Cet épisode a l'aire de marquer beaucoup les esprits, pour ma part, je ne me souviens pas de quand je l'ai vécu, c'était un an avant le début de mes souvenirs et tant mieux je crois...
C'est vrai que mon arrivée dans la ville fut très dure. J'ai connu la faim et le froid comme d'ailleurs beaucoup de gens à cette époque. J'ai dû mendier, mettant mon amour-propre de côté, j'ai du manger ce dont personne ne voulais, j'ai dut me blottir au coin des bâtiments pour ne pas mourir de froid. Jusqu'au jour où elle est apparue devant moi... Enfin plutôt, le jour où je lui ai ordonné d'apparaître grâce au collier que j'avais depuis que je m'étais réveillée dans ce monde : une petite flamme, un feu follet. Je la sentais comme un prolongement de mon corps et j'arrivais à lui faire faire ce que je désirais. Mais elle finissait par disparaître au bout d'un certain temps...
aout de l'an 6 du quatrième âge (1759) - septembre de l'an 7 du quatrième âge (1760)
Je m'en suis sortie! Maintenant je connais cette ville comme ma poche, je connais ses petites rues par cœur à force de m'y être perdue, à force de m'y être cachée. Je connais les gens qui y vivent sur le bout des doigts même si eux n'ont dû jamais remarquer que mon ombre. Je me suis découvert des capacités au lancer de couteau assez impressionnante, bien sûre, sans vouloir me vanter! J'ai appris à fuir les coups, à disparaître, à voler en observant les petits bandits des quartiers, en les imitants. Mes oreilles indiscrètes trainent toujours un peu trop partout à la recherche d'une information bonne à monnayer.
Je sais que les nouveaux visages en ville sont les plus faciles à dérober de leurs biens. Je sais comment le faire et le faire bien en plus de ça. J'ai appris à mieux contrôler mon feu follet pour qu'il se glisse dans les sacoches pour m'en ramener leur trésor. Je sais me faire invisible pour écouter les langues déliées me livrer des secrets que je pourrais vendre. Je ne suis pas une fille bien forte et je suis peut-être assez fragile mais moi je sais me cacher où nul ne pourrait me trouver et avec quelques dagues, je sais me défendre. J'ai parfois des épisodes d'amnésie et j'oublie ce que j'ai fait quelques instants avant mais je suis maligne et c'est ça qui me sauve.
Pourtant, la situation avait empiré lorsque l'empereur avait été tué, le royaume Glorien avait beaucoup été affecté. Les gens s'étaient soudainement montrés plus prudents et les informations croustillantes plus rares. J'avais dû faire avec et plus d'une fois j'avis failli me faire attraper la main dans le sac.
Je ne pense pas être une voleuse... On va plutôt dire que j'ai une tendance à la cleptomanie. Ce n'est pas un crime, c'est juste dans ma nature, je n'y peux rien ! Et pour ce qui est de divulguer des informations sensibles... Ça n'a jamais été puni par la loi donc j'imagine que ça ne peut pas faire de moi une mauvaise personne... Pas une fois je ne me suis faite prendre et pour cause, on ne se méfiera jamais assez des petits êtres invisibles. Déposséder les gens de leurs biens fait maintenant quasiment partie de mon identité. C'est comme ça que je vis et je ne pense pas devoir en avoir honte.
Je n'ai jamais quitté ma ville. Je n'ai jamais vécu de péripéties extraordinaires. Se lever, voler deux trois sous par-ci par-là, manger, me promener toute la journée : ma vie est remplie de la même routine mais ça ne me déplait pas. J'ai l'habitude de m'attirer constamment des ennuis mais je m'en sors plus ou moins bien à chaque fois.
Mais j'ai eu beau découvrir de nouvelles choses, je ne sais toujours pas qui je suis, et je ne pense pas qui je le saurai un jour. Ça ne m'importe plus autant qu'avant. Je compte vivre ma vie sans me soucier des problèmes qu'elle peut comporter. Vivre au jour le jour et donner de petits coups de pied à ce monde qui n'en a que faire de moi sont mes deux mots d'ordre.
J'ai fait des rencontres inattendues, pour la plupart, elles me laissent de très mauvais souvenirs mais je me suis faite notamment mon premier ami, un vampire du nom de Lewyn mais je ne l'ai jamais revu.
J'ai beaucoup appris durant cette période en observant ce monde qui m'entoure qui tente tant bien que mal de garder la tête hors de l'eau. Je l'ai senti dès que j'ai rencontré d'autres personnes d'ailleurs: l'équilibre de ce monde était en sursi, les gens vivaient constamment dans la peur de l'attente d'une catastrophe.
Je savais aussi qu'il se passait de sombres histoires à l'Ouest et que le monde était à nouveau au bord de la falaise comme 2 ans de ça. L'ancien royaume des elfes... Cette nouvelle menace me paraissait tellement loin...
Ces choses-là ne m'intéressaient pas vraiment, je laissais les autres se charger des grandes menaces et moi je m'occupais de mes propres problèmes. Les gens comme moi n'ont que leur rage pour survivre, que leur propre personne sur qui compter en cas de besoin et j'ai fait avec. Je trouve m'en être relativement bien sorti ! Qu'ils aillent risquer leur vie dans la forêt de l'Ouest, moi j'ai d'autres choses à faire beaucoup plus amusantes.
octobre de l'an 7 du quatrième âge (1760) - février de l'an 9 du quatrième âge (1762)
Un jour comme les autres, je rencontrai ce petit homme étrange dans une ruelle de Gloria et où j'ai retrouvé un souvenir de mon enfance. Celui de la mort de mon père. Cet épisode me troubla très longtemps mais malgré l'envie de suivre ce drôle de personnage, je restai dans ma ville. J'étais trop attachée à Gloria et à mon petit quotidien pour quitter ces derniers.
Petit à petit des rumeurs disaient que la situation dégénérait face aux chimères et malgré l'intervention du dragon-esprit, les peuples d'Ambarhùna étaient mis en échec et en janvier, les Chimères s'en prirent au royaume des hommes. Ce fut horrible mais je m'en sortis finalement. Avec les autres humains survivants, nous migrèrent dans le désert d’Esfelia au sein des ruines de Fort-Espérance. Le jour même de notre départ, j'eus une crise d'amnésie, et j'oubliai presque totalement mon ancienne vie dans Gloria et l'horreur de l'attaque des chimères. Un des avantages de l'amnésie j'imaginais. Je fis mon possible pour survivre en volant par ci, par là et je vivais tranquillement dans une bonne humeur qui contrastait avec le dramatique de la situation.
Le 28 mars, les Chimères attaquèrent de nouveau et avec tout le courage que j'avais, je m'éloignai des conflits pour ne pas mourir bêtement. Et alors que la fin des trois peuples était proche, des dragons virent en aide pour repousser l'offensive des Chimères et finalement en juillet, la décision de quitter nos terres fut prise. Je suivis le mouvement bien évidemment. Je voulais vivre.
C'est à ce moment où je croisai de nouveau l'homme au chapeau ridicule. Je me souvenais très clairement de lui, ce qui n'était pas dans mes habitudes. Je n'avais plus de chez moi désormais, je décidai donc de suivre ce nain du nom d'Arakjorn. Pas parce que je l'appréciais non, je n'aimais personne à part moi, mais plutôt pour mes propres intérêts. Lesquels ? Parce qu'il m'intriguait et que je n'avais jamais rien d'autre à faire de ma vie, parce qu'il était ma seule "connaissance" donc, avec lui, j'aurai plus de chances de survivre. Et parce qu'il me nourrissait ! Je quittai Ambarhùna à bord d'un bateau avec Arakjörn. Ce fut les pires instants de ma vie, et après ces longs mois en mer, je me rendis compte que j'avais le mal de mer et que les ballottements des vagues me mettaient dans un état second très étrange.
mars de l'an 9 du quatrième âge (1762) - juin de l'an 10 du quatrième âge (1763)
En vue des terres Arakjörn fit ses petites affaires je ne savais comment et d'ailleurs je n'en avais rien à faire et il obtint son propre bateau avec son propre équipage et une place importante dans une organisation de malfaiteurs ou quelque chose du genre. Personnellement, je le suivais seulement sans poser de questions, parfois il me demandait d'aller discrètement jeter un œil à son rival ce que je faisais de bonne foi. Moi j'avais un endroit où rester et vivre, alors je n'allais pas me plaindre. Le reste du temps je m'entraînais au vol en dérobant des effets personnels de l'équipage lorsque j'étais retenue à bord et l'argent et les objets de valeur d'étrangers dans la rue lorsqu'ils faisaient une escale. C'était vraiment amusant et ne sachant pas quoi en faire après j'avais l'habitude de tout entasser dans la cabine de "Monsieur le Capitaine".
Liens
Shallan Mayzoll (décédé) : père d'Alyssa, mari de JaieShallan était un mari aimant et un père modèle. Même si il lui arrivait d'être trop exigeant avec sa fille, il était fier d'avoir Alyssa pour fille et comptait lui donner la succession de sa ferme.
Jaie Mayzoll (situation inconnue) : mère d'Alyssa, femme de ShallanJaie et Alyssa ont eu une relation particulièrement fusionelle et Jaie faisait tout son possible pour faire plaisir à sa fille. À la mort de son mari, elle fut dévastée et perdit goût à la vie. Son seul pilier restait sa fille mais elle décida de l'abandonner, lassée de son amnésie.
Arakjörn Nygdmer (vivant malheureusement) : compagnon de route d'AlyssaAlyssa n'aime pas spécialement le nain, mais il ne lui déplaît certainement pas ce qui est déjà un bon début, elle le trouve intriguant et divertissant alors elle a décidé de rester avec lui. Et comme il la loge et qu'elle peut rester sur son bateau sans faire parti de l'équipage, elle accepte de plier certaines fois à ses demandes et d'accomplir quelques tâches pour lui.
Derrière l'écran
Petite présentation : Je me présente, je suis la grippe.
Particularités rp ? : Hum... *cherche longuement* je rédige à la première personne c'est un particularité ?!
Rythme RP ? (Une réponse RP dans les 7 jours est attendue) : Je gère !
Comment avez vous découvert le forum ? : La porte était ouverte, j'ai vu de la lumière, je suis entrée !
Avez vous signé le règlement ? : Oui évidemment :3
source images : @avvart et @astri.lohn
Dernière édition par Alyssa Mayzoll le Mer 12 Juil 2017 - 11:15, édité 3 fois
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