13 novembre 1763
Étendu sur le lit qu’on lui avait attribué, Demens observait le plafond sans le voir. Plus tôt dans la journée, les survivants de l’expédition avaient surgi de nulle part pour apparaitre en plein Cordont. Afin que tous puissent reprendre des forces et que les blessés soient adéquatement soignés, l’auberge avait été temporairement évacuée de ses clients. Plusieurs heures c’étaient écoulées depuis et l’alchimiste avait assez dormi, car son esprit-lié lui assurait une récupération rapide pour ce qui était de la fatigue physique. La Pierre Philosophale avait retrouvé sa lueur interne et pendait à nouveau autour de son cou, sous sa tunique.
Il repensait au portail qu’il avait réussi à activer avec l’objet magique et qui avait sapé l’énergie magique des environs. Était-il encore actif ou bien s’était-il éteint de nouveau? Non, c’était une interrogation superflue pour l’instant, puisqu’il n’y avait plus accès. Il se redressa et s’assit sur le bord du matelas pour enfiler ses bottes. Sur la chaise à côté du lit, son armure de même que sa sacoche magique étaient déposées. Il ouvrit le sac et y glissa un a un chaque partie de l’armure, puis en ressorti son grimoire de notes.
Depuis plusieurs semaines, toutes les informations qu’il découvrait à propos des Ekkinopyres étaient notées en double. Une version servait pour l’ensemble des notes sur le sujet afin de les combattre et l’autre se retrouvait dans son grimoire afin qu’il puisse les consulter à nouveau. En parallèle, il avait commencé à envisager une expérience hors norme avec la Pierre Philosophale. Il voulait construire un équivalent aux Golems, mais de nature totalement artificielle. C’est pourquoi, durant ses sorties de Cordont pour aller consulter différentes sources d’information, il en profitait pour noter tout ce qui était accessibles sur les créatures natives de Calastin. Évidemment, ces notes étaient cryptées, comme tout le reste de son grimoire, évitant ainsi toute lecture malencontreuse.
Cependant, il en était rendu à faire des tests pratiques, ce qui était assez délicat vu sa situation. S’il tentait quoi que ce en ce moment, les deux autres alchimistes du Bureau se douteraient tôt ou tard de quelque chose et sa couverture serait brisée. Durant l’expédition, il avait réfléchi à ce problème et en était venu à une conclusion simple et efficace : il devait se créer un laboratoire clandestin. Maintenant que les installations du Bureau bougeaient pour suivre l’avancée des Ekkinopyres vers le nord, il lui serait plus aisé de faire quelque chose du genre. La Pierre Philosophale lui permettrait de construire une pièce sous-terraine, de même que tout ce dont il aurait besoin comme outils.
Il referma son grimoire, le remis dans sa sacoche et plaça celle-ci en bandoulière avant de se lever. Il sortit de la chambre, traversa le corridor et descendit dans la cache d’escalier assez récente pour qu’elle ne grince pas. En fait, tout le bâtiment était plutôt beaucoup puisqu’il n’était complété que depuis quelques mois, la catastrophe avec les Golems géants ne remontant qu’à à peine plus d’un an. Au rez-de-chaussée, le Cafard fut accueilli par l’aubergiste, un petit gaillard chauve aux sourcils épais.
- Ah, un de relevé! Vous vous sentez bien? Je vous demande parce qu’on m’a demandé d’avertir si quelqu’un se sent encore mal. Assez reposé?
- Oui.
- Tant mieux. Vous avez faim j’imagine? J’ai un potage sur le feu. Je vais vous préparer une assiette, vous m’en donnerez des nouvelles!
L’aubergiste sorti de la pièce tandis que Demens resta en silence, immobile sur son siège.
Étendu sur le lit qu’on lui avait attribué, Demens observait le plafond sans le voir. Plus tôt dans la journée, les survivants de l’expédition avaient surgi de nulle part pour apparaitre en plein Cordont. Afin que tous puissent reprendre des forces et que les blessés soient adéquatement soignés, l’auberge avait été temporairement évacuée de ses clients. Plusieurs heures c’étaient écoulées depuis et l’alchimiste avait assez dormi, car son esprit-lié lui assurait une récupération rapide pour ce qui était de la fatigue physique. La Pierre Philosophale avait retrouvé sa lueur interne et pendait à nouveau autour de son cou, sous sa tunique.
Il repensait au portail qu’il avait réussi à activer avec l’objet magique et qui avait sapé l’énergie magique des environs. Était-il encore actif ou bien s’était-il éteint de nouveau? Non, c’était une interrogation superflue pour l’instant, puisqu’il n’y avait plus accès. Il se redressa et s’assit sur le bord du matelas pour enfiler ses bottes. Sur la chaise à côté du lit, son armure de même que sa sacoche magique étaient déposées. Il ouvrit le sac et y glissa un a un chaque partie de l’armure, puis en ressorti son grimoire de notes.
Depuis plusieurs semaines, toutes les informations qu’il découvrait à propos des Ekkinopyres étaient notées en double. Une version servait pour l’ensemble des notes sur le sujet afin de les combattre et l’autre se retrouvait dans son grimoire afin qu’il puisse les consulter à nouveau. En parallèle, il avait commencé à envisager une expérience hors norme avec la Pierre Philosophale. Il voulait construire un équivalent aux Golems, mais de nature totalement artificielle. C’est pourquoi, durant ses sorties de Cordont pour aller consulter différentes sources d’information, il en profitait pour noter tout ce qui était accessibles sur les créatures natives de Calastin. Évidemment, ces notes étaient cryptées, comme tout le reste de son grimoire, évitant ainsi toute lecture malencontreuse.
Cependant, il en était rendu à faire des tests pratiques, ce qui était assez délicat vu sa situation. S’il tentait quoi que ce en ce moment, les deux autres alchimistes du Bureau se douteraient tôt ou tard de quelque chose et sa couverture serait brisée. Durant l’expédition, il avait réfléchi à ce problème et en était venu à une conclusion simple et efficace : il devait se créer un laboratoire clandestin. Maintenant que les installations du Bureau bougeaient pour suivre l’avancée des Ekkinopyres vers le nord, il lui serait plus aisé de faire quelque chose du genre. La Pierre Philosophale lui permettrait de construire une pièce sous-terraine, de même que tout ce dont il aurait besoin comme outils.
Il referma son grimoire, le remis dans sa sacoche et plaça celle-ci en bandoulière avant de se lever. Il sortit de la chambre, traversa le corridor et descendit dans la cache d’escalier assez récente pour qu’elle ne grince pas. En fait, tout le bâtiment était plutôt beaucoup puisqu’il n’était complété que depuis quelques mois, la catastrophe avec les Golems géants ne remontant qu’à à peine plus d’un an. Au rez-de-chaussée, le Cafard fut accueilli par l’aubergiste, un petit gaillard chauve aux sourcils épais.
- Ah, un de relevé! Vous vous sentez bien? Je vous demande parce qu’on m’a demandé d’avertir si quelqu’un se sent encore mal. Assez reposé?
- Oui.
- Tant mieux. Vous avez faim j’imagine? J’ai un potage sur le feu. Je vais vous préparer une assiette, vous m’en donnerez des nouvelles!
L’aubergiste sorti de la pièce tandis que Demens resta en silence, immobile sur son siège.