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    21 novembre 1763


    Il était venu, il avait vu, et il avait vaincu.

    Caladon ne s'inquiéterait pas de savoir ce que l'ancien bourgmestre avait exactement vu et vaincu. Tout ce qui compterait pour eux, c'était qu'Aldaron Elusis était venu et que les meurtres qui sévissaient à Caladon depuis un mois prendraient fin. Ce ne serait que des légendes, de celles qu'on se raconte sans avoir de preuves tangibles, mais beaucoup avaient appris que la Triade faisait des choses que personne ne voyait mais qui rendait leur vie meilleure. Ils se savaient le peuple favorisé par le marchant de l'ombre. Jadis, dans l'ancienne Caladon, le Marché Noir avait fait de la ville le point de passage le plus ingénieux entre la Théocratie et le protectorat. Poussée par les finances d'Aldaron, la caste des dragonniers avait aidé à reforger le monde après la défaite du Tyran et à relancer l'économie dont Caladon avait tant besoin pour vivre. Lorsque la guerre éclata contre Sélénia, le soulèvement de l'Alliance fit ressurgir la Triade pour que la paix renaisse. A Cordont, il avait tenu les intérêts des siens et il avait renforcé l'Alliance avec Délimar, ouvrant même des accords commerciaux exclusifs avec la nation océanique. Il n'avait été qu'opportunités pour Caladon. Après sa longue absence, nombreux seraient ceux qui l'auraient vu revenir hier dans la cité de l'or et dans les jours qui viendraient, lorsqu'aucun mort ne serait à déplorer à nouveaux, les habitants feraient aisément le lien. Il n'aurait pas besoin de le chanter sur tous les toits, ni à s'en vanter. Ses partisans le feraient pour lui en lui laissant la parure de l'humilité.

    Les humains étaient des créatures fascinantes et tellement influençables. Le vampire s'en était bel et bien rendu compte, depuis son éveil. Elles étaient riches et émotives, elles rebondissaient facilement, elles étaient une source infatiguable et inébranlable de renouveau et d'inventivité. Il comprenait pourquoi l'elfe qu'il fut aimait tant les humains et il devait avouer bien aimer ces petites bêtes fragiles, en particulier celles de Caladon. L'ambiance qui régnait dans la cité était vivifiante, en temps normal. Elle avait une énergie remarquable et une force redoutable. Le pouvoir de l'or était un jeu auquel la Triade avait gagné à plate couture et s'était attiré le respect de la population. Il était évident qu'en apprenant que des meurtres sévissaient ici, l'Antique ait fait le déplacement. Il était venu. Et il avait vu, par lui-même ce qui se passait ici. Être respecté lui offrait des avantages : les portes s'ouvraient plus facilement devant lui que devant n'importe qui. Il avait mené une opération d'enquête clandestine en rassemblant une poignée d'individus. Il s'était rendu sur la scène d'un crime où un Nywin confessait l'acte, affamé de magie. Il avait jugé le Nywin et l'avait condamné à servitude à ses côtés, pour payer la dette qu'il devait à Caladon... Mais i avait appris que le jeune Nywin n'était pas le véritable coupable. Il s'appelait Vaea Ari.

    Un Brise-Sort ayant abandonné son poste avec ses compagnons d'armes. Ils avaient reçu de Verith un enseignement remarquable : la magie n'était pas une denrée illimitée. Usée à tord et à travers, elle finirait par s'épuiser et s'éteindre, comme jadis et les dragons devraient à nouveau quitter ces terres pour survivre. Ces  Brises-Sorts, ne trouvant de réponses auprès des dirigeants, avaient déserté de leur poste pour punir et tuer ceux qui usaient de la magie à des fins malveillantes. Aldaron les avait trouvé et avait conclu un marché avec eux. Et avec Ilhan. Afin de préserver l'Alliance, ils avaient tout deux accepté de cacher le fait que des Brises-Sorts Délimariens soient impliqués dans des meurtres à Caladon. Aux yeux de tous, le responsable de tout cela avait disparu. On avait retrouvé dans un entrepôt des Nywins tenus en cages et affamés, réclamant à manger de la magie. La version officielle serait qu'ils aient été utilisés pour tuer, ces Sainurs mangeant la magie absorbaient jusqu'à l'énergie vitale de leurs victimes en les laissant mortes. Les terroristes ayant commis ces atrocité ayant disparu avant qu'on ne retrouve les Nywins... L'affaire en resterait là. Aldaron veillerait à ce qu'on ne remonte jamais à ses protégés. Telle était la version que le capitaine Jaime Osborn était venu relater auprès de la Bourgmestre. Aldaron lui avait demandé de s'attribuer le bénéfice de ces recherches et de la résolution de cette affaire, de façon officielle, mais Aldaron avait été vu en ville sur les lieux des crimes, après que ceux-ci aient été commis, près des gardes et à la morgue. Il avait été sûrement remonté à Eleonnora que l'Ast ne devait pas être étranger à tout cela. Osborn l'avait mentionné comme aide dans cette affaire.

    Cela lui faisait un drôle d'effet, de revenir ici, dans le bureau du Bourgmestre. Jadis, il occupait l'autre côté du bureau. Aujourd'hui, il était un citoyen et un Conseiller. Ses mires se posèrent sur sa fille de cœur, c'était la première fois qu'il la voyait en face à face depuis qu'il était un vampire. Un sourire tendre et mesuré marquait son visage régalien. « Bonjour, Eleonnora. » fit-il, détaillant ses doux traits féminins, y cherchant ses émotions. Était-elle heureuse de le voir ? Que cette sombre affaire arrive à son terme ? Il la trouvait jolie, pour une humaine. Elle avait de la prestance et de l'emprise : il appréciait cette force de caractère. « Je suis heureux de te voir enfin... Pour de vrai. » Il tendit une main, vers elle, paume levée vers le ciel, attendant sa main pour l’honorer d'un baise-main respectueux. Devait-il la serrer dans ses bras ? Il n'en avait pas la moindre idée. Est-ce qu'ils faisaient cela, avant ? Une part de lui le voulait, l'autre ne désirait pas aller trop vite et froisser la jeune femme.


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La Bourgmestre se souvenait avoir récompensé cet homme, Jamie Osborn. Une médaille, un bout de fer blanc avait autant de valeur que le récit qu'il avait comté à la dirigeante. En cet instant de recueillement cérémonieux elle regardé ce nouveau héros dans les yeux. Sans l'aide d'aucun objet magique elle avait comprit les sous-tenants de cette sombre affaire. Elle s'était déjà intéressé, de loin, aux informations qui parvenaient à ses oreilles. Mais pour une fois, la Bourgmestre ne s'était insérée dans ces affaires publiques. Même si l'aventure l'aurait facilement tentée elle ne souhaitait pas réellement qu'une Bourgmestre déambuler dans les rues sales à la recherches d'un sinistre personnage. Elle se savait impétueuse en privé mais tentait de garder son calme lorsqu'il était question d'image publique. Elle en avait déjà fait assez comme ça. Pour autant cela aurait pu lui apporter d'avantage de gloire et de succès elle savait qu'elle ne laissait pas cette affaire entre les mains de n'importe qui.

Le voir franchir la porte de ce bureau paraissait irréel. Les rôle s'étaient inversés. La jeune femme se senti soudain comme une enfant essayant les chaussures de son père. Ce secrétaire de bois taillé en un seul bloc, imposant, ce plafond surplombant sa taille, ces fenêtres à l'allure grandiloquente, tout paraissait ici démesurément grand pour elle. Elle se leva, sans laisser percevoir ce malaise. Affublée de son port impérieux, elle releva le menton, se fondant dans cette armure de fierté. Après tout elle avait gagné le droit de s'assoir derrière ce bureau là. Tout avait changé après cette fameuse bataille. «Bonjour, Aldaron. » Et il en était de même pour lui. Ils étaient deux nouvelles personnes, deux nouveaux statuts, deux étrangers qui savaient déjà tout l'un de l'autre. Elle posa une main délicate dans la sienne, le regardant avec un sourire satisfait l'honorer d'un respect qu'elle avait toujours rêvé de percevoir. Les petits plaisirs de la vie. En détaillant son visage elle voyait chez lui des expressions nouvelles que l'elfe qu'elle avait connu n'aurait laissé échapper.

À vrai dire, elle avait longtemps repoussé le moment fatidique de ce face à face. Elle avait déjà essuyé la disparition d'un père, alors elle pensait en effet que confronter le changement d'un autre serait difficile. Quelque part peut-être n'avait-elle pas voulu intervenir dans l'affaire connaissant la présence de cet élément qui perturbait le contrôle absolu de ses stratégies. Chez les humains, même les plus ouverts, les vampires sont de nature imprévisible, cruels, et assoiffées de vie, de chair et de sang...Les guerres, razzias et anciens meurtres ont formé dans les esprits une image de prédateur. Pourtant l'homme qui était devant elle semblait rayonner d'une nouvelle candeur qu'elle n'avait jamais connu chez Aldaron. Elle se demanda un instant si les appels surement fréquents de Valmys n'avait pas influencé sa nouvelle personnalité...Dans tout les cas elle espérait qu'il n'était pas devenu du genre troubadour insouciant comme son frère. Cela ferait mal à son estime de savoir que celui qu'elle appellerait père avait régressé de cette manière. Malgré ces pensées, ce premier contact la soulagea d'un poids. « C'est vrai que nous n'avons pas eu l'occasion d'échanger depuis...un certain temps....Et je m'excuse de ne pas t'avoir souhaité la bienvenue plus tôt au sein de notre belle cité. J'étais occupée. » Elle s'éclaircit la gorge comme si les mot avaient du mal à traverser sa gorge. S'en aller au sentimentalisme alors qu'il allait être question d'affaire n'était peut-être pas la meilleure chose qu'il soit.

Elle se prit les devant en se dirigeant vers le bureaux qui trônait, maitre au milieux de la pièce. D'un geste graceieux de la main elle suggéra à son invité de s'assoir. « Te souviens-tu de ton bureau? Enfin, ton ancien bureau... J'ai quelque peu changé la décoration, agrandis les fenêtres...mais cela respire toujours la même ambiance, tu ne trouves pas?» Elle lui jeta un regard interrogatif. Elle ne mettait pas de gants mais espérait ainsi, dès les premières minutes, prendre connaissance de l'état de sa mémoire. La dernière fois qu'elle lui avait adressé la parole il se souvenait à peine de son visage. Elle aurait du interroger son frère avant cette rencontre, mais les choses se sont présentées et...elle n'avait pas eu le courage d'aborder ce sujet avant. En attendant une quelconque réaction de la part du vampire la Bourgmestre reprit place à l'endroit qui lui était destiné. Ce bureau était trop massif pour une jeune femme comme elle et malgré son aisance, son charisme elle préférait rester debout face à ceux qui venaient s'entretenir avec elle. Elle ne laissait aucun symbole de côté et même si elle avait appelé ce vampire "père" dans le passé, les horloges devaient être mise à l'heure avant de tenter quoique ce soit d'amical entre eux. Elle était Bourgmestre, elle ne pouvait faire d'emblée confiance en un vampire nouveau né qui avait passé les premiers mois de sa vie à Sélénia. Alors même si elle lui permettait le tutoiement et l'aisance dans le bâtiment, c'était uniquement par respect de l'ancien supérieur qu'il était. Aucun favoritisme ne lui était permit tant qu'elle n'avait pas prit sa réelle température. Après tout, il avait lui aussi été exigeant envers sa protégée...elle pouvait Aussie en faire de même maintenant?

La jeune femme s'empara d'un dossier qui trônait sur le plan lustré du secrétaire. Elle l'ouvrit et sans lever les yeux elle interrogea l'elfe: « Je suppose que c'est pour cette affaire que tu es venu t'entretenir avec moi. Félicitation, mais mon stock de médaille est limité... » Elle eu un sourire narquois élargis ses lèvres alors qu'elle relevait la tête. Secouant le dossier qu'elle avait en main, elle renchérit: « J'aurai cependant aimé quelques éclaircissements quand à cette sombre histoire. J'ai ici le rapport transcrit que nous à fait parvenir ce...Jamie Osborn. Je ne doute pas de l'honneur de cet homme mais il m'a semblé que cette affaire fut vite classée. Je t'avoue que cela en arrange plus d'un, moi la première...Mais finalement c'est peut-être bien ça le problème. » La demoiselle abattait le parchemin contenant les paroles d'osborn sur le bureau, face au vampire. « Personne ne remet ces propos en doute parce que déterrer les morts serait problématique. Personne n'aurait envie de s'en charger et une fin heureuse convient à tout le monde. Pourtant, comme il y est écrit, des criminels courent toujours les rues, n'est pas?...Tu sais quoi? Je ne crois pas un instant que ni toi, ni le conseiller Avente n'ayez d'idée sur l'identité de ces terroristes anti-magie...» .Bien évidemment elle ne posait pas de question pour faire remonter quelques conflits, ou possibles incidents diplomatique. Puis de nombreuses personnes ou organisations pouvaient être à l'origine de ces crimes, pour de nombreux motifs. Mais si l'équipe avait été dans l'obligation de cacher la vérité, cela relevait surement de possibles conséquences liées à cette affaire. La jeune femme avait décoré un homme qui lui avait peut-être menti. Et finalement cela pourrait possiblement se retourner contre elle. C'était évidemment le pire des scénario. Mais il était ennuyeux qu'on en vienne à la faire mentir contre son gré. Elle n'était pas censé être impliquée dans cette histoire après tout...Toutefois, pas de conclusion hâtive, elle devait laisser son jugement en berne avant d'échauffer ses sentiment et laisser ALdaron lui donner le fin mot de cette histoire. En espérant qu'il était toujours aussi digne de confiance...Qu'est ce que c'était dur d'être Bourgmestre!

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    Sur le dos délicat de la main qu'on lui offrait, il déposa un chaste baiser, effleurant à peine de ses lèvres l'épiderme sacré d'une femme respectée. Avant de la relâcher, il serrait doucement cette main, cherchant à transmettre ses questions informulées. Avait-il droit de l'étreindre ? Etait-il toujours un père pour elle ? Ou un étranger ? Même occupée, on venait saluer son père, d'ordinaire. Avait-elle besoin de distance ? Essayait-elle de le jauger ? Il relâcha doucement la dextre alors que son regard verdoyant parsemé d'ambre balayait la pièce du regard. Oui, elle avait changé. Il se doutait que par cette question, elle cherchait à mesurer l'ampleur de ses souvenirs. Aussi tâcha-t-il de la rassurer. « Je m'en souviens oui, je trouvais déjà les fenêtres trop grandes, personnellement. A force d'être à la lumière, j'avais envie d'avoir ma propre intimité pour ne pas avoir à garder ce visage de marbre en permanence. Les fenêtres n'aidaient pas à cela, alors, il m'arrivait de fermer les voilage pour retrouver un peu de tranquillité. L'agitation du peuple ne m'aidait pas à réfléchir posément. » Son regard revint, franc et ferme, sur elle : « Et la curiosité d'autrui, regardant par la fenêtre, n'était guère propice à une discussion parfois plus personnelle. Diriger, ce n'est pas seulement se tenir droit, impassible et régalien. Il me fallait souvent me pencher vers l'autre et accepter de m'incliner pour avoir leur confiance et leur loyauté. Cela passait par de l'intérêt pour l'autre, faire en sorte que des sujets ne soient pas des objets. » C'était sa proximité avec le peuple qui avait toujours été sa plus grande froce. Aldaron n'était né noble. Au fil des siècles, il avait servi les Kohan et avait été gracié de titres. Il avait une emprise sur Caladon, parce qu'il avait travaillé avec ses membres. Il avait été à leurs côtés, sans les regarder de haut. Il avait apporté son aide, sans attendre un paiement en retour. Eleonnora le savait puisqu'elle et son père avaient bénéficié de sa main tendue. Crissolorio lui était loyal et fidèle... Pouvait-il en dire autant de sa fille ?

    A dire vrai, ses questions, venant ensuite au sujet des meurtres qui avaient sévi à Caladon, eurent tôt fait de lui faire grincer des dents. Son stock de médaille ? Était-ce ainsi qu'elle le traitait ? Était-ce de l'humour mal placé ou un réel dédain à son égard ? Etait-il, pour elle, ce genre d'homme à qui on balançait négligemment une médaille, comme on donne un os à ronger à un chien ? La douche était froide et laissa le vampire au cœur d'un grand nombre d'interrogations. S'était-il fourvoyé au sujet de cette fille ? Était-elle comme ces nobles Séléniens à se croire au dessus de la plèbe ? Elle lui semblait soudain irrespectueuse, tant envers son père qu'envers le Capitaine Osborn. Tout n'était qu'interprétation, mais le simple 'ce' placé devant le nom du capitaine, était troublant. Il avait quelque chose de condescendant. Obsorn avait mis un terme à des meurtres qui faisaient mal à l'économie Caladonienne. Il était un héros dont on pouvait au moins se souvenir du nom sans mépris. Elle disait ne pas remettre en doute ses paroles, mais le faisait tout de même. Son insolence le perturbait. Le nouveau-né vampirique était sanguin et s'il n'avait pas eu un très bon contrôle de lui-même, il l'aurait probablement giflée pour la remettre en place. Avait-elle oublié à qui elle s'adressait ? Il était la Triade. Et il était son père. « Cela serait une insulte à ton intelligence que de nier avoir connaissance de plus que ce qui est écrit dans ce rapport... » D'un geste du menton, droit et froid, il désignait les feuilles sur la table. Il marqua un silence, pondérant les mots qu'il choisissait avec un soin méticuleux. « Et cela serait féliciter ton insolence et ton dédain que de te répondre. Alors je ne le ferai. »

    La décision était ferme et implacable. Bien sûr qu'il savait des choses et il se refusait de les lui fournir, tant pour honorer la promesse qu'il avait faite à Ilhan que parce que son comportement l'avait profondément rebuté. Il côtoyait les nobles Séléniens à longueur de temps et il n'appréciait leurs cancans et leur hypocrisie. Eleonnora leur ressemblait en cet instant et comme Ivanyr et Aldaron projetaient de saigner cette noblesse viciée... Ce n'était guère n bon présage pour la jeune femme face à lui. « Crois-tu que je sois ici pour une médaille, Eleonnora ? Je pourrais avoir bien plus qu'une médaille, si je le voulais. » A demi-mots il l'informait être en capacité d'organiser un coup d’État et la faire mettre dehors. Il avait l'amour et la reconnaissance du peuple de Caladon. Le Marché Noir infiltrait toutes les branches de la Cité. Si elle levait sa garde pour se défendre de lui, elle n'était pas bien certaine qu'ils n'obéissent pas plutôt à Aldaron. Il avait de l'emprise, ici. Il y aurait des contestataires : il ne pouvait pas nier qu'Eleonnora avait nombre de partisans... Mais au final ? Il materait la rébellion et tout rentrerait dans l'ordre. « Ta place derrière ce bureau est aussi une médaille. Il serait pénible que j'en vienne à regretter de te l'avoir décernée. Au fond, si ton stock de médailles est épuisé, qu'est-ce qui m'empêche de prendre celle que j'ai mis autour de ton cou ? » Il vint s'asseoir dans l'un des sièges qui se tenaient devant le bureau de la bourgmestre avec un calme régalien et un regard qui ne tranchait d'aucune pitié. Il soutenait son regard sans faillir et sans pour autant paraître menaçant. Ses mots l'étaient mais son attitude soulignait qu'il n'avait pas envie de la détrôner : « Je ne suis pas ton ennemi. Je ne suis pas l'adversaire que tu dois écraser pour obtenir de la valeur. Ta valeur doit se gagner par tes propres actes et tu étais absente pendant que ce meurtrier courrait les rues. » N'était-ce pas la vérité ? Pourquoi se croyait-elle en droit d'en connaître tous les tenants et aboutissants maintenant ? Parce qu'elle était bourgmestre ? Croyait-elle que par son rôle, elle pouvait se permettre de dédaigner son peuple et d'obtenir tout de lui ?

    « Le chaos est une échelle. » Et elle l'avait laissé s'infiltrer à Caladon. Avait-elle essayé de faire revenir Aldaron en délaissant cette affaire tragique ? Avait-elle joué, par désintérêt, de ce qui terrorisait la plèbe ? « Nombreux sont ceux qui échouent en tentant de la gravir et qui n'ont jamais l'occasion d'essayer. La chute les brise. » D'autres en étaient les maîtres : « Te crois-tu à l'abri ? » Parce qu'elle était bourgmestre ? « Illusion que tout cela. Ce n'est d'un bureau de bois et des fenêtres trop grandes. Je ne suis pas venu ici pour cette affaire. Je suis venu ici pour toi et m'assurer de ta loyauté envers le peuple de Caladon et envers moi. » Au nom du clan Elusis. Reviendrait-elle sur ses paroles ? Aurait-elle peur ?

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Alors là, il la prenait de court. Eleonnora avait ouvert la bouche mais elle demeura muette. Face à l'insistance de son interlocuteur il semblait semblait absurde de se débattre. Mais ce qui l'était encore plus était le changement radical d'Aldaron. Jauger l'état des souvenirs d'Aldaron était une chose, remarquer que sa personnalité entière avait changé, en était une autre. En voyant le visage auparavant impassible de l'elfe s'animer d'une telle passion elle n'avait su comment réagir. Qui était donc ce personnage au regard de feu, prêt à sauter sans hésitation et avec fougue sur le premier venu? Elle avait évidemment ressassé les multiples scénarios de leur retrouvailles. Elle avait longuement hésité, torturé son esprit. Mais à quoi bon, aucune réflexion n'avait pu la préparer à la réalité qui se trouvait devant elle. Et si elle était aussi déconcertée, était-ce parce qu'elle ne s'en était pas suffisamment méfiée? Alors quoi? Elle devait même se méfier de son propre père? Elle maudissait ces moments qui venaient soudainement justifier les incertitudes et la paranoïa qui la tourmentait. Toutefois elle s'attendait pas à ce que son interlocuteur à avoir attendu ce moment avec appréhension. Son regard froid, sa morale implacable, la défensive dont il faisait d'emblée preuve était significative: Si ses souvenirs étaient intacts, ses sentiments et leur intimité avaient bel et bien disparu.

Ses craintes se réalisaient, en lui proposant un étranger à l'image d'un homme qu'elle avait appelé père. Alors, surement aurait-elle du s'en arrêter là. Car comme on le disait: on ne peut rire de tout mais pas avec n'importe qui. «Pardonnez moi?» Elle ne voyait même plus l'intérêt de le tutoyer. S'il était venu en tant qu'opposant, elle ne voyait plus aucune raison d'instaurer de la proximité dans cette conversation. Puis ce "tu" dont il la gratifiait devenait presque rabaissant et infantilisant entre ses leçons de morale. «Je ne sais pas à quoi vous comptez jouer...Mais ce genre d'histoire n'a rien à voir avec vos intérêts et conflits personnels, Aldaron. La sécurité de Caladon est ici mise en cause et vous vous permettez de garder ceci comme votre petit secret? » Elle était sortie de sa léthargie et commençait à réellement s'inquiéter du comportement de ce vampire. « Considérez vous que si cette obscure affaire refait surface vous serez désignés comme premier coupables, vous et ceux qui préservent ces informations? Le conseiller Ilhan aussi je suppose...Et vous osez parler d'insolence... »

Toutefois là était le problème. Ce n'était pas le seul secret dont on l'écartait volontairement. Et si elle était vraiment négative elle pourrait presque dire que sa figure de Bourgmestre dans son ensemble était basée sur des mensonges. Et il croyait qu'elle allait être choquée de l'apprendre? Mais cela faisait des mois entiers qu'elle le savait. Son élection n'était pas l'ombre d'une victoire. Ce qui était consternant était de l'entendre avouer, de ses propres mots, à quelle point il la considérait et l'avait toujours considérée comme un pion, un pa tin, un joli vernis sur le véritable trône qu'il possédait.

Il n'avait pas suffit plus de dix minutes avant qu'il ne lui explose à la figure. La demoiselle n'était pas une personne particulièrement calme en situation de pression ou de crise mais elle ne s'attendait absolument pas à ce que son prédécesseur empiète sur ce terrain là. Elle avait l'impression de voir l'Intendante dans les réactions irritées de cet homme. C'est qu'il mordrait presque. Est-ce que le pouvoir les rendaient tous susceptibles? Personne ne voulait voir son pouvoir remit en question après tout. La jeune femme ne faisant pas exception sentait lentement le même sentiment lui monter à la tête. Elle leva lentement un sourcil, puis un deuxième, encaissant les paroles amères de son interlocuteur. « Nous n'avons peut-être pas la même vision du rôle de Bourgmestre...mais si je n'était pas présente c'est que je comptait sur des personnes compétentes pour régler cette histoire. Il semble que je me sois fourvoyée sur ce point. » Quel était ce jeu d'intimidation auquel il se prêtait? Sa personnalité vampirique dévoilait-elle son complexe de supériorité au grand jour? « Je suis loin d'être modeste, je l'avoue mais en tant que Bourgmestre, je ne compte pas jouer aux héros. Caladon a beau proposer des valeurs d'individualisme, nous ne ne sommes pas une royauté, et notre système est censé être une administration où chacun, à la hauteur de ses capacités et de ses ambitions, effectue sa tâche. Suis-je un soldat, mercenaire? Ou suis-je une personnalité à protéger? » Elle dégluti tachant de garder la rancune qui grandissait au fond d'elle. « Êtes vous en train de me dire, que déléguer est une chose lâche et incompétente?  Je ne peux plus me permettre de perdre un membre pour la seule gloire. Et surement devriez vous revoir les décisions qui ont vous ont mené à quitter ce poste.»
Elle avait aussi joué à la guerre mais elle n'était pas la représentante d'une cité à cette époque et n'avait tragiquement disparu à la suite. Cependant elle supposait que cette situation était tout de même bien profitable au vampire. Il pouvait contrôler sans s'encombrer des contraintes de la position de "leader". Il l'aurait surement tôt ou tard proposé sa place pour une raison x ou y. Et elle aurait accepté avec joie. Eleonnora ne pouvait que le blâmer à moitié de se servir de sa "fille" pour avoir un oeil sur Caladon puisque finalement elle s'était aussi servit de leurs liens pour lui soutirer la situation de ses rêves.

« Tu n'es pas mon ennemi? Je m'enchantait pourtant que tu sois enfin honnête en me menaçant...Si je n'ai pas d'ennemi, pourquoi devrais-je ne me fier qu'à moi même?»

La jeune femme était arrivée à ce poste en espérant, en toute honnêteté qu'on la reconnaisse au sommet de sa gloire. Son arrogance la perdra. Elle n'était pas reine, elle ne contrôlait pas les pouvoirs absolus. Mais elle n'était pas Bourgmestre non plus. Elle était un enfant à que l'on écoutait en hochant de la tête gentiment, en souriant. Elle était désarmée et inoffensive. Elle était toujours "la fille à papa". Tout ces sacrifices, ces pertes et ce travail pour vivre une humiliation quotidienne? Alors la jeune femme avait jubilé du seul pouvoir qui lui était accordé: celui d'exister. Faire des regards noirs à la géante de Délimar, braquer un de ses conseillers au feutonerre, menacer sa propre garde...tout ces gestes qu'un maitre de l'ombre ne pouvait maitriser, elle se les permettait. Bien sur elle ne faisait que jouer à l'enfant insolente, seule sa réputation en prenait un coup. Elle n'était pas encore allée jusqu'à provoquer une guerre...
« Mais peut-être avez vous raison sur un certain point: À quoi bon me soucier de Caladon si je ne suis qu'une médaille d'apparat autour de son cou?  Vous avez créé votre monde sous le forme d’un jeu en pipant les dés pour faire en sorte de toujours gagner. Au début je me disais, qu’il fallait bien jouer pour avoir une chance de gagner…Mais face à mes chances si réduites de gagner la moindre partie, finalement est-il réellement important de suivre les règles? » Son cynisme ne cachait pas son irritation. Derrière sa mâchoire tremblante elle contenait toute la déception qu'elle aimerait déverser sur ce faux père.
Elle aurait aimer se lever, frapper du poing sur la table comme elle l'aurait fait avec n'importe qui mais elle était tétanisée. Elle cacha simplement sa main tremblante sous le bureau. Elle espérait encore qu'après sa transformation il revienne et lui propose de continuer cette merveilleuse aventure ensemble, main dans la main. Tout ce à quoi elle avait eu le droit était menace et intimidation. Comment voulait-il que Caladon devienne une véritable puissance avec un pantin à sa tête et une équipe gouvernementale morcelée par le secret et le mensonge? C'était indéniable, elle voulait le pouvoir autant qu'il lui était nécessaire pour assumer ses fonctions. Car elle avait toujours été fière de sa cité, et à l'image de sa gloire fantasme, la Bourgmestre avait de grandes ambitions pour elle. Mais si pour cela Eleonnora ne baisserait pas la tête pour cela. Sa cité valait plus qu'une dirigeante en papier doré.

« Nous avons certes des convictions et des valeurs différentes mais ce n'est pas une raison pour croire que je ne porte aucune allégeance envers ma propre cité. Mais tu as l'air obnubilé par le danger que je pourrais représenter...sinon pourquoi en venir aux menaces? Alors tu me cache des choses, tu essayes de contrôler la situation en venant m'intimider, dans mon propre bureau...Et tu espères que je vais t'accorder loyauté et reconnaissance??? Foutaise! Tu n'as aucune parole Aldaron! » Elle s'était levée, les yeux brulant de colère, prêt à déverser toute l'eau du ciel. Elle tapa de sa main de fer une fois sur le bureau. « Tu ne vaux pas mieux que moi, telle que tu me vois! Tu...» Elle leva son poing une deuxième fois mais suspendit son geste en l'air. Les mots qui s'étaient encombrés à la porte de son esprit semblaient ne plus se démêler. Sa place, sa fortune, sa notoriété et ses relation tout ça ne tenait qu'à un fil. Et le fil, c'était lui. Ce faux père qui était venu l'insulter dans sa propre cité. Qui voudrait d'un tel marionnettiste? Elle inspira. Elle avait légèrement perdu le contrôle. Dissimulant à nouveau sa prothèse sous sa cape, elle se déplaça silencieusement vers le guéridon où trônait une bouteille finement ouvragée. Elle laissa le liquide ambré s'écouler dans une coupe avant d'en ingurgiter une gorgée qui lui sembla salvatrice. La chaleur se propageant lentement dans sa gorge ne dissipa pas sa colère mais parvint à calmer ses ardeurs. Elle expira avant de se tourner de nouveau vers son ancien père.

« Si tu étais venu pour me proposer la moindre alliance avec le clan Elusis, tu t'es trompé de méthode. »  Si elle possédait encore une once de pouvoir au sein de ce gouvernement, sans son accord aucun lien officiel ne pouvait être permit. Et si le clan Elusis cherchait un soutien, mieux valait qu'il soit reconnu. Elle reprit une gorgée, essayant tant bien de que mal de garder son esprit clair.

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Spoiler :


    Elle était scandalisée et l’Ast la détailla silencieusement. Derrière le visage de marbre à l’expression régalienne et prédatrice, il y avait des yeux qui jaugeaient cette femme devant lui, dont le cœur s’agitait de mille et un tracas. Il s’en gorgeait, veillait à absorber le surplus pour qu’elle n’explose pleinement, juste assez pour lui confier ses craintes et ses attentes de façon bien plus réaliste et prompte que s’il avait dû lui poser les questions une à une. C’était intéressant. Tout en elle était intéressant. De l’intonation de sa voix au tremblement de son poing, son regard, son expression, ses pensées qui s’entassaient sans qu’elle ne les démêle, sous le joug de l’émotion. Puis il y avait l’alcool. Il se souvenait que l’elfe, qu’il était, en avait eu recours pour oublier la douleur de Morneflamme et supporter le poids des responsabilités qu’imposaient la lumière.

    Muet, il répondit à sa dernière question : « Crois-tu ? » Oui, croyait-elle que ce n’était pas ainsi qu’il fallait s’y prendre ? Il lui avait offert l’honnêteté de sa relation avec Caladon et la clairvoyance de la situation du pouvoir dans la cité. Elle ne devait pas être plaisante à voir pour elle… Et alors ? Aurait-il dû la flatter ? Il n’était pas un Sélénien pour trouver de la satisfaction malsaine dans ces foutaises. Sans quitter sa chaise, son visage et son regard se tournèrent vers sa fille alors qu’un fin sourire amusé naissait sur ses lèvres : « Qu’espérais-tu, Eleonnora ? » demanda-t-il arquant, à son tour, un premier sourcil. Il poussa un soupir de fatigue : « Ma mémoire a été effacée et la première fois que je viens te rencontrer de visu, je n’ai rien de plus, de toi, ma fille, qu’une conversation formelle sur ce qui s’est passé à Caladon. N’y avait-il pas d’autres choses à évoquer, avant cela ? Je ne saurais agir en ce père que tu regrettes, si je n’ai une fille devant moi. A quel moment es-tu venue dans mes bras ? »

    Elle n’était pas venue. « A quel moment es-tu venu réclamer que je t’embrasse ? Que je te serre la main dans les miennes ? » Elle n’était pas non plus venue. « Tu m’as parlé comme on s’adresse à un étranger à qui on offre courtoisie et à qui on demande des comptes. Je t’ai répondu… Comme tu me l’as demandé, avec le rôle que tu as appelé. Celui d’Aldaron Elusis. » Le ton était ferme et plat : « Et j’ai replacé un contexte autour de ton sarcasme et ton dédain à l’égard de ce qu’Osborn a fait pour Caladon et de ce que j’ai fait également. » C’était bien ce point qui l’avait fâché. Cette façon hautaine qu’elle avait eu de parler du Capitaine et du service qu’Aldaron lui avait rendu dans sa ville.

    « Je n’avais aucune obligation de venir m’occuper de ce qui causait un grand malheur dans cette ville… Mais force est de constater que si tu n’es ni soldat ni mercenaire, tu n’es pas non plus un bourgmestre. Ce rôle ne se limite pas à donner des ordres et à taper du poing sur la table. Tu dois la sécurité à cette ville. Si les moyens mis en place ne suffisent pas, tu n’as pas à t’en laver les mains et dire que ce n’est pas ton rôle. Tu es responsable de toutes ces personnes dont j’ai placé la vie entre tes mains. Tu appelles cela déléguer, j’appelle cela de la lâcheté. Il n’y a pas à s’étonner que tu te fasses gronder par la suite. Mon ropos était légitime et tu le sais. Le Conseil te suit et te protège. Mes hommes et femmes ne te diront rien, mais je te dois encore la vérité lorsque tu ne fais pas ton travail et que tu sembles t’en dédouaner avec complaisance et désintérêt. »

    Son regard devint aussi dur que celui d’un père mécontent des bêtises de son enfant : « Tu dois la diplomatie à ta ville. Et que je sache, ta relation avec les Kohan n’a pas bougé d’un iota quand celle entre Sélénia et Délimar a atteint un tel degré de confiance que tu risques de perdre le soutien et la force de l’Alliance s’ils retournent dans les jupes du Royaume. Y as-tu pensé ? Peut-être vaut-il mieux car quand tu participes à une relation politique, c’est pour la tarir, comme c’est le cas avec Tryghild, ou Ilhan. Ou encore avec moi. Tu as face à toi l’une des personnes les plus influentes de l’archipel, un potentiel investisseur des plus riches avec qui collaborer et tu ne lui offres, à défaut de remerciement sincères, pas le moindre respect ? A quel moment suis-je devenu le toutou à qui on offre un susucre pour le féliciter ? A quel moment ton orgueil a-t-il oublié le sens des réalités ? »


    Il marqua une pause. Sa voix n’avait pas levé le ton depuis le début de leur conversation. Bien que les mots soient durs, ils étaient annoncés sans le moindre éclat de voix. Il était de ce même calme qu’on lui connaissait. Il continua : « Comme je te l’ai dit, je ne suis pas venu en ennemi, Eleonnora et je regrette que tu le prennes de la sorte. Je suis venu te recadrer et te remettre les deux pieds sur terre, les yeux en face des responsabilités qui sont à présent les tiennes, comme tu le désirais. Je t’ai confié Caladon, et il y régnait, aujourd’hui, une terreur très mauvaise pour les affaires commerciales dont vit cette cité. Tu ne t’occupes pas plus de tes habitants menacés que de tes voisins. La seule chose que j’ai remarqué, ici, c’est une statue en or de ta propre personne et des fenêtres plus grandes. Ce n’est pas cela, être à la tête de Caladon, ma fille. Alors oui, je suis venu voir si tu donnais tout pour prendre soin de ce que je t’avais offert et si tu m’étais toujours alliée. »

    Il la darda d’un regard verdoyant plein d’attente : « Me suis-je alors fourvoyé sur la personne à qui j’ai fait ce cadeau ? N’y a-t-il que de l’ingratitude à mon égard, dans tes pensées ? Je ne te dois rien, Eleonnora. » Ce qui n’était pas le cas de la jeune femme face à lui. « Et pourtant, je te donne toujours. Je te laisse la place que tu occupes. Je t’offre mon soutien, au sein du Conseil afin que tu puisses faire avancer cette ville bien plus aisément que moi, lorsque j’étais à ta place. Je t’offre beaucoup… Et ce n’est pas assez ? Il n’y a qu’une seule personne qui ait le droit d’être indignée dans cette pièce, et je crains qu’il ne s’agisse pas de toi. » Il marqua un silence : « Ilhan n’est pas au courant de tout ce qui s’est passé à Caladon. Je suis le seul à connaître et cacher la vérité. Le seul qui sera appelé en responsable si de tels meurtres venaient à refaire surface. Et j’assumerai. » Il était ferme dans ses mots.

    L’Ast se leva de sa chaise, et d’un geste mesuré, régalien, il se dirigeait vers la porte, tourant le dos à sa fille. Sa cape était brodée de l’arbre de vie, le symbole de la maison Elusis. « Est-ce tout ce que tu souhaitais savoir ? » L’interroger, le mettre en porte à faux sur cette affaire de meurtre à Caladon ? Si tel était le cas, elle avait sa réponse et Aldaron n’avait plus rien à lui dire. Avait-il encore une fille ? Ou s’était-elle dressé follement contre le pouvoir paternel comme une effrontée… Et une ennemie ?

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