8 novembre 1763
Un large banc de poissons s’approchait d’elle, ignorant totalement sa présence. Dans les faits, elle était essentiellement invisible pour eux, se confondant avec un récif corallien parmi tant d’autres. Soudainement, le récif s’anima, dévoila une gueule garnie de crocs qui aspira plusieurs poissons d’un coup. Nynsith se détacha du sol marin et retrouva son apparence habituelle en savourant sa collation.
C’est à cet instant qu’elle reçu l’appel. Non pas un appel basé sur le son, non. Quelque chose de plus profond, dont la nature était indéniable. Entroxucec l’entendit aussi.
« Qu’est-ce que c’est? »
« Un autre Dragon. »
Elle ferma les yeux focussa sur ce qu’elle ressentait, et les voix de son esprit commencèrent à murmurer les morceaux d’un nom, jusqu’à finalement parler à l’unisson. Cet appel provenait d’Aïasil, l’ancienne Liée. Pourquoi l’appeler elle? Étrangement, cet appel semblait contenir une certaine détresse, mais aussi de la résignation. Enfin, l’Océane perçu des images, des sensations. Du froid, de la glace, mais aussi de l’eau partout autour. Ayant identifié l’endroit, elle se mit en route, nageant à toute vitesse. Sans savoir pourquoi, elle avait un mauvais pressentiment, elle comprenait que quelque chose de majeur c’était produit et qu’elle ne devait pas perdre de temps.
Malgré sa nage rapide, le voyage lui semblait s’allonger à mesure qu’elle montait vers le nord. Elle happait de manière ponctuelle tout ce sur quoi elle tombait pour ne pas être trop ralentis par la fin. Comme un phare, l’appel d’Aïasil continuait à résonner dans son esprit et allait en s’intensifiant. Un sentiment de solitude se devinait à présent, ainsi que la colère et le désespoir. À un point du trajet, Nynsith aperçu une petite silhouette qui planait dans le ciel. Elle sauta hors de l’eau, déploya ses ailes et monta à sa hauteur : c’était Kaiikathal, une Dragonne encore jeune qui avait également entendu l’appel. Elle semblait exténuée d’avoir volé trop longtemps, aussi l’Affamée la laissa se cramponner à elle et poursuivit le reste du voyage hors de l’eau. Une nuit complète passa sans qu’elle ne ferme l’œil, mais elle aurait voulu dormir que cela lui aurait été impossible.
9 novembre 1763
La Dévoreuse parvint aux Crocs de Givre alors que le Soleil en était à son zénith. Les échos de l’appel se faisaient plus fort que jamais, mais encore fallait-il qu’elle retrouve la Dragonne d’Obsidienne. Elle grimpa en altitude, utilisant ses sens de Reine des Chasseresses pour mieux voir l’ensemble de la région. Sondant les glaces de son esprit, elle perçu éventuellement que d’autres étaient présents. Se laissant guider par son ressenti, elle pénétra dans une large cavité créée par la fonte graduelle des eaux et marcha un moment à travers celle-ci.
Seulement, elle se figea en voyant ce qui l’attendait. Au sol gisait le corps d’Aïasil, sans vie Considérant qu’elle était partiellement encastrée dans la glace, sa mort n’était pas récente. À ses côtés se dressaient Kaalys, mais également une petite Dragonne rosée dont la nature était sans équivoque.
« Est-ce bien elle? »
Nynsith détourna son regard de l'Opale sans répondre à Entroxucec et regarda à nouveau l’Obsidienne. Elle se rapprocha du cadavre pour mieux l’étudier, désireuse de comprendre ce qui avait pu causer sa perte. Aucune blessure n’était visible. Aucun signe de combat autour non plus.
« Comment? »
Ses yeux étaient toujours rivés sur le corps tandis qu’elle posait sa question. Quelque chose n’allait pas. Quelque chose qui n’aurait pas dû se produire s’était produit quand même. L’Océnane laissa entendre un grondement profond et lent qui fut amplifié par l’écho des lieux, sonnant presque comme le tonnerre.
Un large banc de poissons s’approchait d’elle, ignorant totalement sa présence. Dans les faits, elle était essentiellement invisible pour eux, se confondant avec un récif corallien parmi tant d’autres. Soudainement, le récif s’anima, dévoila une gueule garnie de crocs qui aspira plusieurs poissons d’un coup. Nynsith se détacha du sol marin et retrouva son apparence habituelle en savourant sa collation.
C’est à cet instant qu’elle reçu l’appel. Non pas un appel basé sur le son, non. Quelque chose de plus profond, dont la nature était indéniable. Entroxucec l’entendit aussi.
« Qu’est-ce que c’est? »
« Un autre Dragon. »
Elle ferma les yeux focussa sur ce qu’elle ressentait, et les voix de son esprit commencèrent à murmurer les morceaux d’un nom, jusqu’à finalement parler à l’unisson. Cet appel provenait d’Aïasil, l’ancienne Liée. Pourquoi l’appeler elle? Étrangement, cet appel semblait contenir une certaine détresse, mais aussi de la résignation. Enfin, l’Océane perçu des images, des sensations. Du froid, de la glace, mais aussi de l’eau partout autour. Ayant identifié l’endroit, elle se mit en route, nageant à toute vitesse. Sans savoir pourquoi, elle avait un mauvais pressentiment, elle comprenait que quelque chose de majeur c’était produit et qu’elle ne devait pas perdre de temps.
Malgré sa nage rapide, le voyage lui semblait s’allonger à mesure qu’elle montait vers le nord. Elle happait de manière ponctuelle tout ce sur quoi elle tombait pour ne pas être trop ralentis par la fin. Comme un phare, l’appel d’Aïasil continuait à résonner dans son esprit et allait en s’intensifiant. Un sentiment de solitude se devinait à présent, ainsi que la colère et le désespoir. À un point du trajet, Nynsith aperçu une petite silhouette qui planait dans le ciel. Elle sauta hors de l’eau, déploya ses ailes et monta à sa hauteur : c’était Kaiikathal, une Dragonne encore jeune qui avait également entendu l’appel. Elle semblait exténuée d’avoir volé trop longtemps, aussi l’Affamée la laissa se cramponner à elle et poursuivit le reste du voyage hors de l’eau. Une nuit complète passa sans qu’elle ne ferme l’œil, mais elle aurait voulu dormir que cela lui aurait été impossible.
9 novembre 1763
La Dévoreuse parvint aux Crocs de Givre alors que le Soleil en était à son zénith. Les échos de l’appel se faisaient plus fort que jamais, mais encore fallait-il qu’elle retrouve la Dragonne d’Obsidienne. Elle grimpa en altitude, utilisant ses sens de Reine des Chasseresses pour mieux voir l’ensemble de la région. Sondant les glaces de son esprit, elle perçu éventuellement que d’autres étaient présents. Se laissant guider par son ressenti, elle pénétra dans une large cavité créée par la fonte graduelle des eaux et marcha un moment à travers celle-ci.
Seulement, elle se figea en voyant ce qui l’attendait. Au sol gisait le corps d’Aïasil, sans vie Considérant qu’elle était partiellement encastrée dans la glace, sa mort n’était pas récente. À ses côtés se dressaient Kaalys, mais également une petite Dragonne rosée dont la nature était sans équivoque.
« Est-ce bien elle? »
Nynsith détourna son regard de l'Opale sans répondre à Entroxucec et regarda à nouveau l’Obsidienne. Elle se rapprocha du cadavre pour mieux l’étudier, désireuse de comprendre ce qui avait pu causer sa perte. Aucune blessure n’était visible. Aucun signe de combat autour non plus.
« Comment? »
Ses yeux étaient toujours rivés sur le corps tandis qu’elle posait sa question. Quelque chose n’allait pas. Quelque chose qui n’aurait pas dû se produire s’était produit quand même. L’Océnane laissa entendre un grondement profond et lent qui fut amplifié par l’écho des lieux, sonnant presque comme le tonnerre.