16 janvier 1764
Dans son laboratoire clandestin, Demens donnait ses directives à l’Homonculus. La créature avait en son sein la Pierre Philosophale, ce qui lui permettait de devenir une parfaite copie de son créateur et cela l’arrangeait bien. Lors de son avant dernier échange avec Nathaniel, l’alchimiste avait été informé de la destruction d’Athgalan et de la migration des pirates vers un nouveau lieu. Puis, dans son dernier échange, quelques jours plus tôt, c’est Teotl qui lui avait dit d’être prêt à se faire récupérer sur la côte de Calastin cette nuit même.
En d’autres circonstances, l’homme de science se serait simplement éclipsé en pleine nuit, mettant à profit quelques items magiques pour s’échapper du campement. Or, le fait que l’Homonculus puisse jouer son rôle lui permettait de quitter les lieux tout en y restant : cette nuit, le véritable Demens retournerait dans la Confrérie et la copie prendrait sa place dans le Bureau d’Étude Botanique, ce qui éviterait tout soupçon quant à sa disparition. Les directives données à l’égard du doublon allaient justement en ce sens. Jusqu’à nouvel ordre, il se contenterait de faire exactement ce que Demens faisait sous la couverture de Thôrmyr depuis maintenant plusieurs mois. Et le créateur savait qu’en cas de situation imprévue, la créature agirait comme lui. Le duo s’occupa de détruire le peu qui restait du laboratoire et la Pierre fut temporairement extraite de son hôte pour que le Cafard en use afin de remplir de terre la cavité désormais inutile. Cela fait, l’Homonculus réabsorba la Pierre et pris la direction du campement, drapé dans sa cape de l’Océan à laquelle s’ajoutait une sphère enténébrée pour le rendre introuvable tandis que Demens se dirigeait à l’est.
Après une heure de marche, il arriva à la falaise, ce qui lui donnait une excellente vue sur la mer. Un bateau était présent sur l’eau, mais avant de l’atteindre, il fallait encore qu’il atteigne la plage, quatre kilomètres plus bas. Depuis la découverte de l’île, quelques passages avaient tout de même été sculptés à même la roche et le point de récupération correspondait à l’un d’eux. Bien que le Cafard marchât d’un bon pas, la descente fut longue, mais arrivé sur le sable, il put enfin envoyer un signal. Sortant un petit cristal de sa sacoche, il le frotta du bout du doigt et une lumière blanche s’en échappa aussitôt. Il la couvrit de ses mains qu’il ouvrit à intermittence quelques secondes avant de l’éteindre et la ranger. Cela fait, Demens poursuivit sa route vers le littoral et marcha encore un moment. Rendu au bord de l’eau, il aperçut une chaloupe qui venait dans sa direction avec un seul individu à bord. Le pirate accosta non loin de lui et l’alchimiste le rejoignit. C’était l’espion qu’il avait croisé à Caladon en juin passé sous le nom de Lidnerae Leinahtan.
- Bonsoir monsieur Thôrmyr, dit-il d’un ton faussement hautain. Faut croire que je vous ai bien enseigné, personne vous a pincé!
Demens ne répondit pas et le pirate n’insista pas. En fait, il se trouvait un peu stupide d’avoir tenté de converser avec son passager, il l’avait suffisamment côtoyé pour savoir que c’était peine perdue. Arrivée à la hauteur du bateau, la chaloupe fut remorquée et les deux hommes purent poser pied sur le pont. Là Teotl se tenait, droit et digne.
- Mon capitaine, c’était bien Demens Torqueo.
Pour toute salutation, l’Immaculé eut droit à un léger mouvement de tête.
Dans son laboratoire clandestin, Demens donnait ses directives à l’Homonculus. La créature avait en son sein la Pierre Philosophale, ce qui lui permettait de devenir une parfaite copie de son créateur et cela l’arrangeait bien. Lors de son avant dernier échange avec Nathaniel, l’alchimiste avait été informé de la destruction d’Athgalan et de la migration des pirates vers un nouveau lieu. Puis, dans son dernier échange, quelques jours plus tôt, c’est Teotl qui lui avait dit d’être prêt à se faire récupérer sur la côte de Calastin cette nuit même.
En d’autres circonstances, l’homme de science se serait simplement éclipsé en pleine nuit, mettant à profit quelques items magiques pour s’échapper du campement. Or, le fait que l’Homonculus puisse jouer son rôle lui permettait de quitter les lieux tout en y restant : cette nuit, le véritable Demens retournerait dans la Confrérie et la copie prendrait sa place dans le Bureau d’Étude Botanique, ce qui éviterait tout soupçon quant à sa disparition. Les directives données à l’égard du doublon allaient justement en ce sens. Jusqu’à nouvel ordre, il se contenterait de faire exactement ce que Demens faisait sous la couverture de Thôrmyr depuis maintenant plusieurs mois. Et le créateur savait qu’en cas de situation imprévue, la créature agirait comme lui. Le duo s’occupa de détruire le peu qui restait du laboratoire et la Pierre fut temporairement extraite de son hôte pour que le Cafard en use afin de remplir de terre la cavité désormais inutile. Cela fait, l’Homonculus réabsorba la Pierre et pris la direction du campement, drapé dans sa cape de l’Océan à laquelle s’ajoutait une sphère enténébrée pour le rendre introuvable tandis que Demens se dirigeait à l’est.
Après une heure de marche, il arriva à la falaise, ce qui lui donnait une excellente vue sur la mer. Un bateau était présent sur l’eau, mais avant de l’atteindre, il fallait encore qu’il atteigne la plage, quatre kilomètres plus bas. Depuis la découverte de l’île, quelques passages avaient tout de même été sculptés à même la roche et le point de récupération correspondait à l’un d’eux. Bien que le Cafard marchât d’un bon pas, la descente fut longue, mais arrivé sur le sable, il put enfin envoyer un signal. Sortant un petit cristal de sa sacoche, il le frotta du bout du doigt et une lumière blanche s’en échappa aussitôt. Il la couvrit de ses mains qu’il ouvrit à intermittence quelques secondes avant de l’éteindre et la ranger. Cela fait, Demens poursuivit sa route vers le littoral et marcha encore un moment. Rendu au bord de l’eau, il aperçut une chaloupe qui venait dans sa direction avec un seul individu à bord. Le pirate accosta non loin de lui et l’alchimiste le rejoignit. C’était l’espion qu’il avait croisé à Caladon en juin passé sous le nom de Lidnerae Leinahtan.
- Bonsoir monsieur Thôrmyr, dit-il d’un ton faussement hautain. Faut croire que je vous ai bien enseigné, personne vous a pincé!
Demens ne répondit pas et le pirate n’insista pas. En fait, il se trouvait un peu stupide d’avoir tenté de converser avec son passager, il l’avait suffisamment côtoyé pour savoir que c’était peine perdue. Arrivée à la hauteur du bateau, la chaloupe fut remorquée et les deux hommes purent poser pied sur le pont. Là Teotl se tenait, droit et digne.
- Mon capitaine, c’était bien Demens Torqueo.
Pour toute salutation, l’Immaculé eut droit à un léger mouvement de tête.