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Ce fut un fracas abominable et soudain. Des bruits d'objets qui tombaient, volaient, s'écrasaient contre les murs, rebondissaient sur le sol. Il y eut le bruit, énorme, d'un objet en bois qui se renversait, et d'une grosse quantité d'eau que l'on libérait. Au milieu de cet immense imbroglio, un cri de stupeur et de frayeur mêlées se fit entendre.

Pour Valmys, tout avait été très vite. Il avait voulu projeter son esprit vers son avatar d'hermine habituel, celui qui, régulièrement, rendait visite à son frère, ou aux chèvres de ce dernier. Au moment de la projection, quelque chose s'était mal passé. Ç'avait été comme au temps difficile où la magie était à réapprendre, quand il arrivait que cette dernière se montrât capricieuse, chaotique. Le flux vers lequel il s'était élancé s'était dérobé, le laissant en saisir un tout autre. Le souci étant qu'il s'était élancé avec tant d'énergie, tant d'assurance, pour exécuter sa si complexe opération, qu'il n'avait pu s'arrêter à temps.

Ainsi, pendant un fragment de temps, il ne put que constater, impuissant, la transition de son corps dans l'espace, à la façon des portails. Tout aussi impuissant, il vit devant lui se dessiner un décor qu'il identifia comme inconnu, mais gênant, sans avoir le temps de mettre les mots dessus. Impuissant, il sentit son poids retomber lourdement sur le bord d'une bassine, pleine d'eau. En un cri, tout était déjà renversé : l'eau, la bassine, lui, et tout ce que les projections aqueuses pouvaient atteindre.

À moitié assommé, Valmys toussa, crachant l'eau qui s'était infiltrée sans son consentement dans son nez et sa bouche, pestant intérieurement contre l'abruti qu'il pouvait être. Franchement ! Se prétendre maître mage, et louper autant quelque sort aussi trivial ! Soit, peut-être n'était-ce pas si trivial. Mais pour lui, pour un être apte à se nourrir de magie, faire une telle erreur, voilà qui était aussi imprévu que honteux ! L'image d'Aldaron revint à sa mémoire, comme pour le consoler. Il revit son père expliquer que les erreurs pouvaient arriver, même dans la plus grande des préparations, le chaos n'étant qu'échelle. Il avait, en énonçant cela, offert un sourire amusé à son arc, non-loin. Bon. Fort bien, une erreur...

S'il était acceptable de se tromper dans son sort, se tromper dans la destination l'était moins. Les neurones de Valmys s'activèrent plus vite que lui, pour répondre à une question cruciale qu'il ne s'était encore posée. Il n'était pas chez Ilhan. Pourtant, l'architecture des lieux ne lui étaient pas inconnue, et pour cause : c'était là l'architecture des bâtisses de Délimar. Voilà en quoi son choix d'emplacement pour se tromper n'était pas judicieux. Allez, avec un peu de chance, l'occupant n'était pas présent, il allait pouvoir s'enfuir assez vite.

Non. Des pas s'approchaient. Instinctivement, Valmys chercha à se cacher sous la bassine renversée. Savait-on jamais. Alors qu'il rabattait la bassine sur lui, un nouveau couinement de douleur lui échappa. Qu'est-ce que... Où avait-il eu mal, là ? Au bas de son dos. À sa queue. Sa queue ? Par les Huit ! Il avait bien sa queue d'hermine ! Ohlalala... Autant marquer sur son front qu'il était mage. C'était pire qu'un échec, à ce niveau-là. Autant arriver directement dans les prisons de Délimar, ç'aurait été plus simple. Hâtivement, il rangea sa queue sous la bassine.

Trop tard, trop tard. La porte venait de s'ouvrir. Après un instant, les pas commencèrent à bouger dans la pièce, et Valmys se recroquevilla de plus en plus sous sa bassine. Un plan, il fallait un plan... Se téléporter à nouveau ? Difficile. Valmys se sentait comme vidé de sa magie. Un sort d'illusion ? De même, cela allait être complexe. Les pas étaient de plus en plus proches. Il n'y avait plus qu'une solution, faire ce qu'il savait faire de mieux.
Alors que, doucement, la bassine se soulevait pour dévoiler sa petite bouille d'immaculé, Valmys présenta son plus piteux et larmoyant regard d'hermine prise en faute. Les oreilles tombantes, les cheveux dégoulinants d'eau, il bafouilla en langue commune, d'une petite voix peinée :

"- Je suis désolé..."

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Elle ne s’était pas attendue à un tel hourvari chez elle par cette journée, et pour cause, il n’était censé y avoir personne. Ses deux enfants étaient en extérieur avec leur nourrice, son époux était dans la forêt, Naal était entrain de prier, ses aides étaient déjà rentrées chez elles, ses cousins étaient à l’entraînement, bref, elle était censée être seule. Est-ce qu’un écureuil ou un chat était venu s’introduire dans le garde-manger ? Hm, non, cela ne venait pas de la cuisine. Cela venait de la salle d’eau. Fronçant les sourcils, la nordique se releva hors du cercle d’outils qu’elle avait placé tout autours d’elle, s’en extraya, en faisant très attention de ne marcher sur rien, puisqu’elle était pieds nus, puis elle sortit de son salon pour traverser le couloir semi-fermé du jardin intérieur et rejoindre les pièces dédiées à l’hygiène, qu’il s’agisse de la salle de linge, de la salle d'entretien ou de la grande salle therme. Là, elle pu constater le désastre. S’arrêtant un bref instant dans l’encadrement de la porte, Tryghild resta interdite. Par les Déesses, mais qu’est-ce qui s’était passé ici ? La bassine renversée, le bac retourné, de l’eau partout, des fioles brisées, et elle ne voyait pas le coupable. Ah si ! Là ! Une queue dépassait de sous la bassine. C’était donc bien un animal qui était responsable. Mais pourquoi ne faisait-il pas de bruit et ne cherchait-il pas à se libérer de la prison de bois ? De nouveau perplexe, elle s’avança et, lentement, retira la bassine de sur la créature, s’attendant à devoir l’attraper au vol pour vérifier de quoi il s’agissait avant de la reconduire dehors.

Dire qu’elle était surprise, ou plus surprise encore, était un euphémisme. Ouvrant de grand yeux, elle contempla le bipède qu’elle venait de révéler sans vraiment y croire. Là, il allait falloir qu’on lui explique ce qui se passait ! Des tas de questions s’entrechoquaient dans sa tête alors qu’elle restait coite. Comment ? Qui ? Pourquoi ? Un animal, elle aurait comprit mais là ce n’était pas un animal, c’était… quelqu’un. Une personne. Qu’elle ne connaissait pas. Qu’elle n’avait jamais vu. Chez elle. Non, elle ne comprenait pas et elle en était à deux doigts de croire qu’il s’agissait d’un voleur quand sa petite voix résonna enfin dans ses oreilles. Et là, pouf, la colère qui montait déjà se dissipa immédiatement, comme de l’eau entrain de bouillir. Un instant, elle s’apprêtait à apprendre au voleur ce qu’il en coûtait de faire autant de bruit et d’être si mauvais à son commerce, mais l’instant suivant ? Elle fondait devant l’expression de la petite créature devant elle. C’était un garçon, ou un très jeune homme, avec l’air le plus piteux et malheureux qu’elle ait jamais vu de sa vie, et le pire c’est que les oreilles animales, qui auraient dû la rebuter un peu, lui donnait juste un air encore plus chagriné. Un instant figée, elle déposa finalement l’objet qu’elle tenait, sans trop regardé où elle l’abandonnait, et vint mettre un genoux à terre pour caresser la tête humide du pauvre enfant qui la regardait avec toute la misère du monde.

Mon pauvre petit … Vient par ici

Elle le récupéra comme s’il ne pesait rien. Ce n’était pas un glacernois, cela au moins était une évidence, de fait il pouvait donc encore être considéré comme un enfant vu sa jeunesse apparente.

Comment est-ce que tu t’es retrouvé ici ?

La fenêtre était ouverte mais il aurait quand même était bien en peine de finir sur le sol à cet endroit s’il était tombé au travers, il y avait le bac central pour les bains, en pierre, juste en dessous. Est-ce qu’il était entré par la même porte qu’elle et avait glissé ? Il n’avait rien de cassé au moins ? En l’examinant d’un peu plus près, elle pu au moins s’assurer qu’il n’avait pas rien de brisé. Si blessure il y avait, elle serait interne mais elle doutait qu’il souffre de ce genre d’extrêmes. Plus de peur que de mal, et un peu de froid certainement à être ainsi mouillé mais ce n’était pas inquiétant. Elle attrapa une serviette de coton et l’enroula dedans pour le sécher en le frottant avec douceur. Il avait l’air tellement frêle ! Au passage, elle se retrouva à devoir éviter les oreilles et fut très surprise de constater qu’il ne s’agissait pas d’objets inanimés mais bels et bien de membres vivants. C’était étrange, inattendu et surtout très bizarre. Ce n’était pas exactement rebutant, c’était … désarmant ? Oui voilà. Sur un graarh cela ne la gênait pas mais ce n’était pas ce qu’elle s’attendait à trouver chez un bipède d’Ambarhuna. Ou alors c’était une toute nouvelle espèce de l’Archipel et pas un exilé ? Est-ce que c’était seulement possible ? Et surtout, pourquoi est-ce qu’ils auraient trouvé le premier spécimen en plein milieu de sa salle de bain, en plein Délimar ? Mais alors si ce n’était ni l’un ni l’autre, alors qu’est-ce que c’était ? Les veinules laissaient penser à un immaculé…

Comment est-ce que tu t’appelles ? De quoi es-tu désolé ?

Elle indiqua la porte.

Vient, inutile de rester là. Je rangerais après. Est-ce que ça ? Tu n’as pas l’air blessé mais on ne sait jamais… Où as-tu eut ces oreilles et cette queue ?

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Par les huit. Il connaissait ce visage. Ses sens d’hermine l’avaient tout juste entrevu, jadis. C’était cette femme qui était intervenue chez Ilhan, suite à sa… Maladresse ? Il se souvenait de la colère qui avait émané d’elle, de la portée de sa voix. Elle lui était apparue géante et forte. Même sous forme humaine, elle apparaissait ainsi. La voir n’aida pas le coeur de Valmys à s’apaiser. De tous les endroits où louper sa téléportation, il avait fallu qu’il arrive ici ! Définitivement, il avait dû faire quelque chose de mal pour mériter cela.

Pourtant, le pire n’arriva pa, et une petite lueur d’espoir se dessina dans le regard du jeune Sainnûr lorsque celui de la géante s’adoucit. Quoi qu’il se passât, ce ne pouvait être que bonne nouvelle, et… Oh, une caresse ! Imprévue autant que bienvenue. Instinctivement, Valmys ferma les yeux, et ses oreilles restèrent basses pour laisser libre d’accès le haut de son crâne. Il était étrange d’obtenir cette réaction sans être arrivé en tant qu’hermine. Aucune illusion n’était à l’oeuvre… Soit, il n’allait pas s’en plaindre.

Un léger hoquet de surprise lui échappa quand le sol se déroba sous ses pieds. Cela aussi, il n’y avait qu’en tant qu’hermine qu’il le connaissait. Personne ne l’avait vraiment attrapé ainsi quand il était enfant. Ce n’était pas désagréable, au fond, de ne pas avoir à bouger soi-même, surtout quand on ne savait que faire et où aller. Valmys balaya les environs des yeux. Oh… Il avait vraiment fait beaucoup de bazar. Il avait de la chance que la Géante ne lui en veuille pas. De toute évidence, il était pour elle l’équivalent d’un grand enfant. Honnêtement ? Il ne pouvait s’empêcher de la voir comme plus adulte que lui. Elle lui rappelait ces moments de sa vie où les adultes étaient tous des êtres immenses et forts. Même la serviette dans laquelle elle l’enroula était immense ! Il aurait pu se cacher dedans.

“- Je voulais me téléporter pour rejoindre un ami… Mais il y a eu comme un hoquet dans la trame, je n’ai pas bien pu contrôler ma destination…”

Bafouilla-t-il, tête basse, la mine coupable et désolée à la fois. L’adulte commençait à le frictionner pour le sécher. Voilà qui était bien attentionné. Il aurait sans doute pu le faire lui-même, s’il avait pris conscience du risque qu’il avait d’attraper froid, plutôt que de la chance qu’il avait à être ainsi traité. La douleur au niveau de ses oreilles le fit tiquer. Il fronça les sourcils mais, emmitouflé qu’il était, ne put y porter la main pour constater de lui-même. Il aurait pu fouiller son propre chant-nom, mais cela impliquait de parvenir à écouter par-delà les notes maternelles qui émanaient avec force de la géante. Par le Dragon-Esprit, si Ilhan avait pu voir cela…

“- Valmys.” répondit-il à la demande de son nom. Inutile de préciser son nom de famille, de son point de vue : une certaine adoption l’avait rendu célèbre comme Valmys Neolenn Leweïnra, puis Valmys Neolenn Elusis. Son serment avait achevé de répandre son nom. Peut-être pas en tout lieu, il était vrai… “Je suis désolé parce que nous sommes en Délimar, et que j’aurais dû payer la taxe pour rentrer. Je suis un Sainnûr, un mage, un baptistrel. J’utilise la magie comme je respire, et en plus… C’est elle qui m’a amené ici. Et j’ai mis votre salle de bain sans dessus-dessous. Voilà pourquoi je suis désolé,” avoua-t-il, portant malgré lui l’inflexion de voix d’un enfant que l’ignorance aurait poussé vers des conséquences que lui-même n’approuvait pas. Il fallait avouer que, si la situation ne lui était avant tout guère favorable, elle sortait également des limites de ce qu’il estimait correct. Une hermine avait sa place en Délimar, tant qu’elle était sage. Un mage bipède, qui n’avait de sous que ceux de son père, était bien moins légitime. Est-ce qu’il commençait doucement à considérer l’hermine qu’il était devant Ilhan comme une seconde personnalité ? Un peu. D’une façon très particulière.
Il emboita le pas à sa guide. Les questions de cette dernières arrondirent son regard. Il extirpa un bras des serviettes qui l’entouraient, et vint tâter son crâne. Non… Était-il possible que…? Il retira les serviettes pour se tortiller, et constater ladite queue. Un mage exceptionnel se devait d’avoir des échecs magiques exceptionnels, sans doute. Toujours était-il que celui-là était surprenant, et qu’il s’estimait très heureux que la magie ait pris soin d’adapter ces habits-là.

“- Je… Je ne les avais pas avant, ce doit être une conséquence de mon imprévu magique.”

Il s’essaya à remuer son joli pinceau. N’en ayant encore l’habitude, ses mouvements n’étaient pas pleinement contrôlés. Mais Terre soit louée, c’était bien la sienne, une vraie queur d’hermine, qui faisait désormais partie de lui ! Et ses oreilles… Il les remua aussi. Dressées, relâchées, une seule dressée… Un sourire de ravissement se dessina sur son visage, alors qu’il remettait la serviette sur ses épaules.

“- Je suis spirite de l’Hermine”, expliqua-t-il. “J’ai déjà pu rencontrer mon esprit-lié au coeur du Baôli. Je suis heureux de pouvoir m’en rapprocher ainsi. Vous croyez que je vais pouvoir communiquer plus facilement avec les Graärh ?”

Il faisait de son mieux pour contenir son engouement, sachant que l’aspect magique de cette particularité ne plairait peut-être pas à son interlocutrice. Il ne pouvait néanmoins masquer les étoiles dans ses yeux à la seule idée d’un rapprochement avec cet esprit-lié qu’il révérait tant. Déjà il imaginait les conversations qu’il aurait avec les Graärh, déjà il se voyait essayer de charmer le beau Teotl avec la douceur de son poil. Car s’il avait reçu un tel présent, il se devait de l’honorer ! De soigner la part hermine en lui ! Il allait avoir le poil le plus fabuleux de tout l’archipel !
Et ses adorables petites oreilles étaient toutes dressées sous l’effet de cette secrète joie.
Néanmoins, ce n'était peut-être pas tant l'attitude qu'il devait avoir auprès de quelqu'un qui n'aimait pas tant la magie, et qui venait de prendre soin de lui. Aussi, maladroitement, il ajouta, toujours avec ces inflexions enfantines qu'il ne pouvait s'empêcher d'avoir devant quelqu'un qui le forçait à lever la tête pour la voir :

"- Oh, euh, merci beaucoup, d'ailleurs. De vous inquiéter pour moi, et... Pour la serviette..." Et pour ne pas lui avoir tiré les oreilles alors qu'il était un intrus. "Si je puis faire quelque chose pour vous exprimer ma reconnaissance... Comment dois-je vous appeler ?"

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Décidément, c’était étrange de voir des oreilles animales sur un bipède qui ne soit pas un graarh. Tryghild ne pouvait pas pour autant désavouer l’aspect attendrissant de ce petit bout d’homme tombé chez elle par hasard. Ou plutôt, par magie. Nordique pure sang, elle ne pu que grimacer légèrement en entendant parler de téléportation et bien qu’elle eût fait des efforts afin de mieux comprendre de quoi on lui parlait quand un mage se décidait à babiller, là, elle n’avait qu’une vision floue de ce dont on était entrain de l’entretenir. “Tu as eu un accident c’est ça ?” Le fonctionnement exacte de la téléportation lui échappait. En vérité la magie lui échappait encore plus depuis l’explosion du Baoli. Tout cela semblait encore plus compliqué et obscure. S’il disait ne plus contrôler ce qu’il faisait, cela ressemblait en tout cas à ses yeux à un accident. Une petite part d’elle aurait simplement voulu se servir de cela comme d’une harangue contre l’usage inconsidéré de la magie. Mais en l’instant, elle voyait surtout un enfant penaud et certainement secoué par sa mésaventure. Elle s’attacha donc davantage à le sécher qu’à l’invectiver.

Au moins, tu es arrivé sur la terre ferme et pas en plein milieu de l’océan ou dans le marais d’Athvamys” Pour cela au moins, elle voulait bien passer l’éponge sur la dévastation qui régnait dans sa salle d’hygiène. Mage ou pas, avant tout, elle ne souhaitait que la mort du vampirisme. La chance fortuite que ce curieux hybride avait eut était donc bel et bien une bonne chose, et le sort peu enviable qu’il aurait pu subir une leçon en elle-même, elle l’espérait, pas besoin d’en rajouter. Les dommages matériels étaient plus que réparables. Sortant de la pièce, Tryghild eut un sourire quand son visiteur impromptu lui donna son nom. “C’est un joli nom ça” De quelle ethnie pouvait-il être ? Pas un almaréen, bien que son physique puisse s’en rapprocher, car il manipulait la magie. Mais alors qu’était-il ? Un Aldarien peut-être ? Son teint était-il dû uniquement à l’immaculation ? Et il était baptistrel ? Non décidément, ce ne pouvait être un almaréen. “Et bien … Tu n’avais pas l’intention d’arriver ici, tu t’es retrouvé là par accident. Je ne peux pas vraiment considérer que tu voulais entrer sans payer. Et même, si ton arrivée est un accident je ne vais pas te faire payer tout court

Le pauvre petit se retrouvait déjà en un lieu étranger, involontairement, après ce que devait être une grosse frayeur, elle n’allait pas en plus lui demander de payer indûment. Il était Baptistrel et ne pouvait donc mentir pour s’éviter la dîme. Cette certitude était d’autant plus ancrée en elle qu’il affichait un air de pure contrition. Non décidément, elle ne pouvait pas se défaire de son jugement à son propos. Sans rancune aucune, elle conduisit le jeune immaculé au travers du jardin intérieur et jusqu’à la principale pièce à vivre. Lui jetant un regard alors qu’ils traversaient de concert le corridor de pierres, la nordique ébaucha un sourire en le voyant prendre conscience de ses attributs animaux. Alors comme ça, ce n’était pas volontaire et complètement neuf ? A le voir, elle avait l’impression que son accident n’avait pas fait que le projeter jusque chez elle. “Tu n’avais pas ça avant ?” Non, et il le confirmait promptement. A la bonne heure. Devait-elle prendre peur devant l’étendue des dégâts et de la menace ou juste en rire ? Elle était à mi-chemin entre les deux. Finalement, jugeant encore qu’il était bien assez sanctionné, elle glissa avec une hésitation teintée d’amusement : “Et … c’est réversible ?

Elle l’observait avec curiosité, alors qu’il s’essayait à remuer de ces impromptus appendices. N’était-ce pas déroutant, étrange ? Les explications qu’il apportaient était plus troublantes encore. C’était une façon de voir les choses et même si elle n’était pas tout à fait à l’aise avec, ce n’était pas son corps après tout. Elle pouvait aussi essayer de le comprendre. En revanche, la mention du Baoli l’intriguait profondément. Personne, en dehors des premiers impliqués, n’avait su exactement ce qui s’était passé à l’intérieur du sanctuaire graarh pendant la bataille contre l’armada chimérique. “Tu as vu ton esprit-lié là-bas ? Tu pourrais m’en parler un peu ?” Sa question lui revint en tête et elle haussa des épaules “Tu peux essayer en tout cas, pour parler graarh. Il y en a plein en ville, veux-tu en rencontrer ? On est entrain de travailler pour faire abolir l’esclavage et certains d’eux nous aide” Et bien quoi ? Si en plus elle arrivait à recruter un Cawr pour aider dans son projet de loi, cela ne ferait que le renforcer non ? Au final oui, sans doute fallait-il voir ces étranges attributs sous le bon jour malgré leur nature magique. Peut-être que cela facilitait réellement la communication avec les natifs.

Je m’appelle Tryghild” Qu’il était mignon à remercier comme cela, pour tout et rien à la fois “Est-ce que ça va ? Tu veux te reposer ? Est-ce que tu as besoin qu’on t’aide à retrouver ton chemin ?” S’il avait l’habitude de se déplacer par magie il n’avait peut-être pas conscience de sa situation géographique actuelle sur l’archipel ou de comment repartir vers sa destination.

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