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description[INTRGUE] L'épuration - Agitation Impromptue Empty[INTRGUE] L'épuration - Agitation Impromptue

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L'épuration - Agitation impromptue



Le 20 janvier 1764, Ipsë Rosea ferme brusquement ses portes. Personne n'entre et personne ne sort. Et surtout : personne ne semble savoir ce qui s'y passe. L'archonte Balthazar Emerlock a convoqué en urgence les dirigeants de Calastin dans un petite bourgade à côté d'Ipsë Rosea tandis que la rumeur raporte que les mages de la cité seraient en proie à un trouble... Mortel. L'ampleur de la crise sera révélée au cours d'un sommet et les dirigeants devront prendre une importante décision.
Si cette réunion est placée sous de bons hospices instaurés par la reconduction des accords de Cordont, une aura de tension plane de façon incompréhensible. Des regards suspicieux s'échangent, des chuchotis apportent des nouvelles troublantes : il se pourrait qu'un imprévu ait lieu lors de ce sommet... Mais quoi ?


Intrigue : L'épuration - Agitation Impromptue - 1er février 1764

Les joueurs disposent d'un délai de 3 jours pour poster à compter de la réception des directives. Nous vous encouragerons même à poster plus vite encore si vous le pouvez (l’intrigue n’en sera que plus développée). Les RP d’intrigue sont prioritaires sur tous les autres rp normaux.



L'ordre pourrait changer à tout moment.

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Spoiler :

description[INTRGUE] L'épuration - Agitation Impromptue EmptyRe: [INTRGUE] L'épuration - Agitation Impromptue

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L’Homonculus s’était chargé de remplacer son créateur dès son départ avec une efficacité plus que remarquable. À vrai dire, lui-même n’aurait pu percevoir la différence, car la Pierre Philosophale qui lui tenait lieu de cœur lui donnait, d’une manière ou une autre, accès à la personnalité de Demens. Il avait ainsi conscience qu’il était différent de ses premières semaines d’existence, quand il n’était qu’une coquille vide, mais cela était tout. Depuis le 16 janvier, il était Demens Torqueo, pensait comme lui, se sentait comme lui et agissait comme lui. D’ailleurs, le lendemain du départ du Cafard, il s’était souvenu qu’il lui fallait se rendre à Ipsë Rosea pour mettre la main sur quelques ingrédients alchimiques locaux et que Lómion avait mentionné vouloir profiter du voyage pour retourner voir la Loge. Le déplacement ne pris que quelques jours et ils arrivèrent sur place le 20 janvier pour aussitôt se voir l’entrée refusée par une large quantité de gardes. De sa position, le Doublon avait pu constater l’absence totale d’activité dans les rues en dehors de davantage de cellules de gardes, puis lui et l’Elfe s’étaient fait sommer de rebrousser chemin avec insistance, comme s’ils risquaient de découvrir quelque chose à rester là trop longtemps. Les deux membres du Bureau s’en étaient donc allé à Cyrène, petit village au sud de la ville, nommé en l’honneur d’un ancien seigneur Lyssien. Comme de fait, les Cyrénéens présentaient pour la plupart les traits propres à cette ethnie, notamment des cheveux blonds et une grande taille qui plaçait soudainement la réplique de Demens dans la moyenne.

Fidèle à son habitude, Lómion parlait beaucoup, exprimant son anxiété à l’Homonculus qui, dans toute sa loquacité, ne répondait que par quelques onomatopées glissées ici et là pour ne pas être trop impoli. La Copie se pris une chambre à l’auberge, préférant attendre que le problème d’Ipsë Rosea, quel qu’il soit, soit réglé afin qu’il puisse récupérer ce dont il a besoin pour retourner œuvrer au campement du Bureau. Or, la situation ne sembla pas aller en s’améliorant, car les rumeurs d’une réunion impliquant plusieurs têtes dirigeantes dans un village aussi banal eurent vite fait d’arriver à ses oreilles. Ces nouveaux développements, couplés à l’anxiété manifeste de Lómion, auraient probablement mené à la décision de quitter les lieux si Demens lui-même n’était pas entré en contact avec sa création. En effet, l’alchimiste l’avait informé qu’un colis allait bientôt lui parvenir afin qu’il le remette en main propre à un garde Caladonien. Que contenait le colis en question, il l’ignorait, mais il savait qu’il devait le faire discrètement. Peut-être était-ce un des espions de Nathaniel, sinon un collaborateur? Peu importe, il se savait en mesure de le faire.

Le Doublon resta donc à l’auberge, attendant l’arrivée prévue du colis, sortant peu de sa chambre durant les premiers jours. De sa fenêtre, il observait ponctuellement la populace qui passait dans la rue et la détallait, n’ayant rien de plus utile à faire. Plusieurs groupes de gardes Roséens passaient dans la journée, tandis que les habitants présentaient à leur égard soit un respect exacerbé, soit une peur qui les poussaient à les fuir pour aussitôt être rattrapés et arrêtés. À n’en pas douter, la situation à Ipsë Rosea n’était pas anodine et s’il œuvrait toujours sous l’identité de Thôrmyr l’Ermite, l’Homonculus restait un espion du Roi de la Confrérie, aussi se devait-il d’enquêter. Après cinq jours passés dans l’auberge, il alla se joindre aux villageois, croisant plusieurs groupes de gardes qui n’hésitaient pas à fouiller n’importe quel lieu propice à la cachette, qu’il eût s’agit d’une grange, d’une résidence ou du moulin à eau. Il comprit bientôt que les individus arrêtés étaient des Roséens ayant fui le confinement pour une raison ou un autre et à voir leur insistance à ne pas vouloir y retourner, ce qui se produisait là-bas devait être remarquable. Les gens eux-mêmes s’évitaient de plus en plus, les conversations banales qui avaient cour quelques jours plus tôt étaient rendues rares, comme si tout le monde savait quelque chose sans que personne ne puisse le dire. De temps à autres, il croisait Lómion avec lequel il avait une discussion aussi sommaire que possible pour s’éviter un autre roman.

La veille de la rencontre annoncée, l’Homonculus se leva pour découvrir un coffret de bois sur sa table de chevet. On avait dû le déposer là durant la nuit, tandis qu’il était inactif, à défaut de dormir. Il ne manquait plus que l’arrivée de la délégation caladonienne pour que le colis soit remis à son destinataire. Et à mesure que les délégations se présentaient sur place, la tension grandissait. Bien entendu, la Copie ne percevait pas elle-même le ressenti des gens, mais comme les compétences du Cafard pour analyser les émotions s’étaient améliorées, les siennes l’étaient également et il pouvait comprendre que quelque chose se tramait. Le 20 au matin, le faux Humain sorti de l’auberge pour partir à la recherche du destinataire du coffret et croisa en chemin un homme à bout de souffle qui fuyait des gardes.

- NON! Je ne retournerai jamais! Tassez-vous! Laissez-moi passer!

Le fugitif n’hésitait pas à bousculer la foule qui était sur la place centrale, principalement des villageois qui débutaient leur journée. Non loin derrière, le peloton de gardes faisait de même.

- Roséen, arrêtez-vous! Halte! criait le garde à la tête du groupe.

- Faites place! Que tout le monde rentre à l’intérieur. Maintenant! somma l’homme derrière lui.

Et comme de parfaites brebis, chaque personne s’éloigna de la scène, mais on ne bougeait pas assez rapidement, si bien que quelques gardes poussèrent dans le tas avec insistance. La foule s’affola un peu et dans la frénésie, les gens entrèrent dans n’importe quelle demeure, aussi l’Homonculus ne chercha pas et pénétra dans la première habitation dont la porte était encore ouverte. À peine eut-il le temps de rentrer qu’un Lyssien dans la fleur de l’âge referma la porte.

- Décidément, ça va de mal en pis… Votre nom monsieur? dit-il d’un ton brusque.

- On m’appelle Thôrmyr.

- Et bien monsieur Thôrmyr, je vous demanderais d’aller au salon avec les autres. Et pas un bruit! Déjà que ma fille se sent mal avec tout ce qui se passe, il ne manquerait plus qu’une descente dans ma maison!

L’homme était en colère, cela se voyait, aussi le Doublon l’écouta et passa dans la pièce suivante. Une douzaine de personnes se tenaient dans la pièce. L’une d’elle, une adolescente d’environ 14 ans, partageait des traits communs avec l’homme.

~ Sa fille. ~

Cette dernière poussa un soupir d’exaspération en voyant le nouvel arrivant. En jetant un œil au reste du groupe, le Sosie y reconnu quatre personnes bien particulières. D’abord, il y avait Lómion, ce qui était tout à fait probable vu la taille du village, mais étaient également présents Valmys et Teotl, de même qu’Ilhan, ce diplomate qui avait passé entre les mains de Nathaniel. N’importe qui avec un tant soit peu d’humour aurait profité de ce moment pour faire une blague impliquant un Humain artificiel avec deux couches d’identité, un Elfe anxieux verbomoteur, un Baptistrel amateur de champignons, un faux noble aux tendances probablement BDSM et un conseiller municipal qui parlait aux chèvres, mais l’Homonculus étant un irréprochable calque de Demens Torqueo, l’humour était une notion qui lui échappait totalement, encore plus lorsqu’il s’agissait de métahumour. Inconscient des magnifiques possibilités qu’offraient cette mise en situation, il alla se placer aux côtés de Lómion et s’adressa à Valmys à voix basse.

- Que faites-vous ici?

Sa curiosité était sincère, quoiqu’elle ne fût pas nourrie par la surprise, plutôt par le besoin d’informations.

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Cyrène. Quand on lui avait annoncé le lieu choisi pour la réunion de crise, suite à la fermeture soudaine des portes de la cité magique, Ilhan avait tiqué. Cyrène, du nom de ce Seigneur Lyssien d’Amburhùna, qui avait refusé de se joindre à la réunification des peuples amorcée par Tryghild et Thelem pour construire Delimar, ne pouvant se résoudre à accepter l'intégration des almaréens à leur peuple. Cyrène avait proclamé haut et fort ne pouvoir oublier ni les atrocités commises par ces fanatiques, ni la destruction d'une partie de Lyssa par une perle de Néant. Pour Ilhan, cela annonçait des relations difficiles, compliquées, et un très mauvais départ pour Delimar en cette réunion de crise. Quand bien même le petit-neveu du Seigneur Lyssien, Beorn Cyrène, qui avait choisi de s’installer près du Lac d’Emeraude, avait été bien peu suivi, comme en témoignait la petite taille du village et surtout sa dépendance à Ipsë Rosea pour assurer sa sécurité.

Toutefois Ilhan avait de suite déployé ses araignées tout autour de la ville et du village, ainsi qu’en son sein. Il avait également contacté celles déjà implantées et enfermées à Ipsë Rosea, pour les informer de l’arrivée d’un renfort de la Toile et de la délégation pour cette réunion de crise, leur demandant de se renseigner au maximum sur la situation interne et de l’informer dès qu’ils auraient des informations précises.

Cyrène donc. Village de misère bourbeux traversé par le fleuve Nannao, et petit village de pêcheurs, sans richesse aucune. Autant dire que dès leur arrivée, toutes les craintes d’Ilhan s’étaient confirmées. Le paysage champêtre aurait pu être des plus charmants, si le village ne semblait pas être une immense marre de boue géante en cet hiver frigorifique. Il bénissait sa nouvelle nature d’Immaculé et sa belle cape qui le protégeait, lui permettant de ne pas subir les âpres morsures du froid. Malheureusement immaculé ou non, ses bottes s’enfonçaient comme les autres dans cette fange sans nom. Et son regard, devenu bien plus sensible aux détails, n’accrochait aucune note de luxe qui aurait pu égayer un peu ce sinistre et sombre village qui empestait le poisson. Pourri, le poisson.

Les délégations étaient arrivées la veille et avaient été logées chez des habitants. Et là, cela avait été le pompon pour l’althaïen. Déjà, la délégation délimarienne avait été accueillie dans une ambiance des plus polaires. Il s’y était attendu. Mais on leur avait fait sentir plus encore qu’ils n’étaient pas les bienvenus : masures bien trop petites pour les géants glacernois, lits bien trop étriqués pour eux (au moins un avantage à être petit : le sien était pile à sa taille !), regards maussades, des salutations forcées prononcées sur le bout des lèvres, sans un sourire… Et des punaises de lit ?! Vraiment ?! Ilhan était à deux doigts de prendre la poudre d’escampette quand il se leva le matin, rongé de démangeaisons à certains endroits. Il regrettait soudain de n’avoir pas suivi certains glacernois qui avaient choisi de dormir dehors ! Il se croyait revenu à Cordont après la catastrophe qui avait frappé la ville ! Mais en pire !

Car oui, il se souvenait. De tout. Il avait maintenant récupéré tous ses souvenirs. Même si cela ne s’était pas fait sans douleur. Heureusement, il avait eu un peu de temps pour s’en remettre. Mais il se souvenait ! Cordont lui avait laissé un goût amer. Il sentait que Cyrène lui laisserait un goût plus bileux encore.

Et que dire de l’ambiance ! Il l’avait déjà remarquée la veille, mais c’était plus flagrant là encore, alors qu’ils sortaient et se rendaient à l’endroit où la réunion devait avoir lieu. L’atmosphère respirait un air étouffant, avec des relents de méfiance nauséabonds, même pour un paranoïaque tel que lui. Les ombres semblaient toutes aux aguets, les regards furtifs fuyaient tout contact, comme pour ne pas éveiller de soupçons. Il croyait ressentir là l’ambiance qu’il avait connue, il fut un temps, lors de l’inquisition almaréenne. En plus sinistre peut-être encore, par le confinement étroit de ce village misérable. De quoi se méfiaient-ils donc ? Des délégations ? Pourtant elles avaient été appelées explicitement !

Les cyrénéens avaient en outre un comportement des plus étranges à l'égard des gardes roséens. Leur soumission obséquieuse et leur empressement à répondre aux moindres injonctions de la garde puaient la peur, qui suintait de toute la ville. Mais de quoi étaient-ils donc tous effrayés ? Ilhan, dont les sens étaient mis à fleur de peau par cette ambiance, avait aperçu au détour d’un chemin un roséen semblant se cacher et éviter ostensiblement une patrouille de soldats comme la peste. L’un d’eux avait d’ailleurs été arrêté devant eux la veille déjà, dans une altercation houleuse, alors que le roséen avait tenté de fuir, mettant sa vie en grave péril, comme si se faire arrêter serait pire que la mort.

Ilhan avait tenu à accompagner Tryghild au Conseil, même s’il n’y resterait pas lui-même. Il tenait à la tenir informée d’une information capitale qu’il avait reçue, le matin même, d’une de ses araignées enfermées dans la cité des mages : Ipse était en fait en proie à une terrible et violente peste pétrificatrice venue des confins de Calastin. Si l’on songeait aux dangers des Ekkynopyres, il y avait tout lieu de craindre là aussi le pire ! Il informa Tryghild du peu qu’il savait : cette maladie qui sévissait pétrifiait les malades et était très contagieuse. Elle semblait s’être répandue d’abord par contact avec les les personnes infectées en touchant leurs plaies, mais elle semblait s’empirer et se propager maintenant dans l’air. Cela devait expliquer sans doute la fermeture des portes de la cité.

Il était à deux doigts de quitter Tryghild, quand il reçut une deuxième nouvelle majeure d’une autre araignée. Il se figea sur place alors qu’il écoutait. Un infiltré était peut-être parmi eux ! Aussitôt Ilhan revint sur ses pas, demanda à Tryghild de lui parler à l'écart dans une pièce, et lança un rapide sort de sonorité sur les murs pour ne pas être écouté. Il lui intima alors de rester sur ses gardes, l’informant qu’un infiltré pouvait être parmi eux, selon ses informateurs, pour se faire passer pour un Délimarien à Cyrène, afin de faire porter le chapeau à l'Intendante. Il n’en savait pas plus encore, et il lui demanda de rester discrète pour tenter de le démasquer.

C’est sur cette note des plus sombres qu’il la quitta, rejoignant leurs "quartiers" pouilleux en compagnie de Nayan, Valmys et leurs gardes et acolytes. Ilhan traina toutefois la patte, tirant alors Valmys en arrière, demandant aux autres d’aller de l’avant et qu’ils les rejoindraient. Il lui chuchota alors à l’oreille quelques mots rapides sur la situation, un infiltré était parmi eux peut-être, pour faire un coup fourré. Secret devait être gardé, lui précisa-t-il. Il ne donna pas plus d’informations, mais il lui demanda alors, s’il pourrait sonder le chant-nom de chaque personne de leur groupe, sans exception aucune, ainsi que le chant-nom de toute personne qu’il croiserait ensuite.

Puis, après un petit merci chuchoter au creux de l’oreille et une bise discrète sur la joue en marque d’affection, il l’enjoignit à rejoindre rapidement leur groupe. Sur le trajet, Ilhan sondait alors de son regard sombre ses propres gardes, source première de suspicion. Les deux géants glacernois, plus de deux mètres d’armure et d’acier, redoutables à l’épée du peu qu’il avait vu, étaient sans doute des frères : même barbe rousse, même tignasse hirsute de feu, mêmes yeux verts, et une mâchoire carrée semblant capable de broyer même la pierre tout aussi identique. Le troisième garde, un almaréen à la peau très sombre, excellent archer. Ilhan le connaissait assez bien avant même cette "escapade champêtre". Il l’avait déjà vu tirer et autant dire qu’il préférait ne pas être la cible de ce filou de serpent. Un quatrième garde l’accompagnait, une de ses araignées qu’il connaissait très bien. Aline Gianini, de souche aldarienne, mais althaïenne d’adoption quand elle avait épousé l’un des leurs. Elle avait rejoint la Toile à la mort de son époux et son maniement des dagues faisait froid dans le dos. Elle était maitre es discrétion, serpent hors pair, et adorait voleter d’identité en identité.

Ilhan avait un peu noué contact avec tout ce beau monde, lors du trajet. C’était une habitude qu’il avait adoptée à Cordont, de se rapprocher des soldats, ayant vite compris l’importance de s’intégrer en Delimar. Jusque-là, il n’avait rien remarqué de notable. Et même lorsque, sur ce petit trajet, il recommença à discuter avec eux, en leur posant ici et là quelques questions sous prétexte de mieux les connaître encore, sous couvert d’une bonne entente, il ne perçut rien de mensongé ou d’altéré, ni même d’omis. Rien de particulier qui ne puisse lui indiquer une duperie.

Il en était frustré et rongeait son frein autant que faire ce peu, quand soudain ils croisèrent la route d'un fuyard roséen apeuré, suivi de près par des gardes. Ces derniers imposèrent le couvre-feu de bon matin : tout un chacun devait se confiner à l'intérieur. Les villageois furent très disciplinés et Ilhan se vit poussé, un peu de force, avec son groupe, à l'intérieur d'une maisonnée.

Le propriétaire des lieux, lyssien d’apparence, les accueillit en grommelant, tout en fermant les volets et leur intimant d’un ton bourru de se rendre au salon sans tout déranger. Ilhan croisa le regard du Serval et lui offrit un léger signe de tête en guise de salutation. Rapidement ses orbes sombres se coulèrent sur une jeune adolescente, qui déjà montait à une échelle vers une petite mezzanine et se cachait sous une couverture assez odorante. Ilhan retroussa le nez. Des punaises de lit sans doute encore ! Aussitôt une démangeaison irrépressible le reprit. Puis il recroisa le regard du lyssien, qui pulsait de la puissance du serval. Bien, méfiance, pas touche à la jeune fille, si l’homme y était lié. Sans doute devaient-ils être père et fille. Bien, cela était noté. Offrant un sourire, Ilhan s’empressa alors de rejoindre les autres qui étaient déjà dans le petit et vétuste salon.

La maisonnée n'était pas bien grande et ils étaient déjà bien nombreux, quand un elfe les rejoignit. Lómion Estarus, qu’aussitôt Ilhan reconnut. Il le salua à la mode elfique, mais leurs retrouvailles furent coupées par l’arrivée d’un autre compère, aux allures bien austères. Ilhan tentait de se rappeler s’il avait déjà croisé ce visage, et d’y mettre un nom quand il entendit l’autre se présenter au lyssien. Thôrmyr. Cela lui disait vaguement quelque chose, il avait déjà vu ce nom passer… Ah oui, au bureau d’études botanique ! Était-ce lui ? Ilhan tourna un regard tout autour de lui, vieille habitude lui permettant de noter les issues, et autres éléments douteux. Aucun élément ne l’alarma.

Et aussitôt il reporta son attention sur le petit groupe. Et trouva qu’ils faisaient là une bien grande ménagerie : cafard (vraiment ? Un frisson manqua lui échapper, et une autre démangeaison le titilla), scorpion, vautour et antilope en un trio combiné (ne l’avait-il pas vu avec la pieuvre ? l’avait-elle finalement abandonné ? Pour tout avouer, il lui préférait l’antilope, un peu de douceur, enfin, dans ce personnage haut en couleur, et cela seyait bien mieux à un caractère raffiné !), hermine (traitre, mais douce hermine pour laquelle il s’était tant pris d’affection…), lamantin qu’il connaissait déjà bien, chiens pour les deux frères délimariens dont l’un s’alliait en plus le cerf, serpent pour sa belle araignée,  serpent, lièvre et raton-laveur combiné pour son almaréen de garde, corneille au-dessus d’eux, un autre serpent et un autre serval pour les deux acolytes qui accompagnaient Nayan. Il s'imaginait soudain ce que cela donnerait si chacun prenait l'apparence de son Esprit-Lié...

Il en était là de ses pensées, écoutant à peine la possible conversation qui avait pu commencer quand Thôrmyr aborda Valmys (ces deux-là se connaissaient donc… et une partie de son cerveau se souvint alors qu’effectivement une bonne partie de leur troupe avait été de l’expédition dans les souterrains de Cordont...), quand soudain, parmi les voix au-delà, Ilhan entendit un roséen hurler.

"Pitié ! Pitié ! Ne me ramenez pas là-bas. Je vous en supplie..."

Le roséen se fit alors battre de coups, et Ilhan sentit son sang se figer de glace. Cette voix, il la connaissait ! C’était une de ses araignées ! Une de celles infiltrées à Ipse. Elle avait donc sans doute pu s’échapper. Mais plus encore, c’était une de ses plus fidèles ! Elle avait été l’un de ses plus forts soutiens du temps où il espionnait Fabius Kohan, en jouant le rôle d'un domestique... Et d'un ami.

Ilhan se sentit alors partagé. Il aurait voulu intervenir. Il fut tenté de copier le serpent, et de métamorphoser son habit en costume de garde roséen de haut grade pour aller extirper son araignée de ces sombres coups. Chaque résonance faisait manquer un battement à son coeur alors torturé. Mais non, ce serait trop dangereux. Il risquait de se faire démasquer, et alors cela retomberait sur la délégation délimarienne. Les relations étaient déjà assez tendues comme cela, sans qu’il n’ajoute un grave incident diplomatique. Il ne pouvait intervenir directement ainsi. Il allait devoir ruser…

Il se leva alors, d’un air faussement nonchalant, et demanda avec son sourire le plus charmant où se trouvait les lieux d’aisance. Aussitôt qu’il s’y réfugia, il sortit sa sphère enténébrée et activa Obsurdius pour s’isoler et ne pas être entendu, puis il s’empressa de contacter par son anneau l’araignée roséenne, toujours rossée de coups à l’extérieur.

C’est qui-tu-sais. Je suis là. Calme-toi. Laisse-toi faire. Tu te fais battre pour rien. Laisse-toi faire. Es-tu touché, es-tu malade ? Je t’en prie, laisse-toi faire. Je te promets que je vais tout faire pour te sortir de là.

Après un petit temps de silence des plus inquiétants, Ilhan entendit soudain, à la fois par l’anneau, mais aussi par les cris de dehors :

"Non, je ne veux pas retourner là-bas ! Je ne suis pas malade, je n’ai pas de marque. Je ne veux pas y retourner !"

Ilhan tenta encore de le calmer, en vain. Il coupa court alors à la communication, en grommelant intérieurement, puis s’empressa de contacter une autre araignée, de celles qu’il avait déployées tout autour. Une araignée sélénienne tant qu’à faire. Si l’affaire tournait mal, autant détourner les soupçons autant que faire ce pourrait. Il ne voulait aucun lien avec Delimar pour ce qu’il s’apprêtait à faire.

C’est qui-vous-savez.

Un signal pour ne pas dire de nom quand il appelait ses araignées. Même s'il n’avait nul besoin de préciser au final : ses araignées reconnaissaient bien sa voix.

Nouvelle mission.

Il lui précisa rapidement la situation.

Organise l’extraction. Pas de blessés si possible. Discrétion absolue. Mais prends garde. Si tu réussis, ne touche pas notre ami. Aucun contact. Cachez-vous tous deux non loin, en un lieu suffisamment isolé, mais pas trop éloigné. Aucun contact et isolement total pour tous deux jusqu’à ce qu’on en sache plus. Il dit ne pas être touché, mais contrôle-le. Totalement. To-ta-le-ment. Il faut être sûr. Vous attendrez ensuite mon signal, et tu surveilleras tout symptôme douteux. Si notre ami tente toutefois de fuir et ne veut pas obéir sous la panique… Prends les mesures nécessaires.

L’araignée savait lesquelles. La décision était douloureuse, mais, même s’il voulait aider son araignée, il ne pouvait la laisser partir s’envoler dans la nature au risque de répandre la maladie sur tout l’archipel.

Quand il obtint l'acquiescement de son araignée signalant que les ordres étaient bien reçus, Ilhan désactiva l’orbe et la rangea. Il était pour sortir quand il songea qu’il valait mieux laisser une preuve formelle de son passage ici… il se força alors à uriner dans le sceau à l’hygiène douteuse, se rinça les mains dans la petite bassine à portée, fêlée et fuyant un peu, puis, masquant au mieux sa contrariété et son inquiétude, il revint dans la salle, d’un pas posé, savamment calculé. Il entendait toujours l’altercation dehors, qui commençait toutefois à se calmer, en défaveur de l’araignée, et son coeur saigna. Mais il n’en montra rien et se dirigea, avec son sourire le plus charmant, vers le lyssien alors non loin près d’un petit meuble, affairé à il ne savait quoi.

Je vous remercie grandement de votre hospitalité, et je m'excuse d’ores et déjà de la gêne occasionnée.

Il comptait également sur les effets de sa cape pour apaiser tout sentiment hostile que le lyssien pourrait ressentir envers eux, lui tout particulièrement qui venait de la délégation de Delimar. Et espérait que son charme althaïen jouerait un peu pour lui aussi.

Votre maison est vraiment charmante ! Si nous pouvons faire quoi que ce soit pour alléger votre charge, maintenant ou plus tard, dites-le-nous et nous nous ferons une joie de vous honorer.

Mouais, dommage qu’on soit si nombreux d’un coup, on est un peu à l’étroit, grogna l’homme en jetant un regard sur l’attroupement autour.

Ilhan suivit son regard et acquiesça en silence.

Mais si vous voulez, fermez-moi donc cette dernière fenêtre là-bas, reprit le lyssien.

Et aussitôt Ilhan lui offrit un sourire des plus charmeurs en répondant, avec tous ses accents althaïens :

Avec plaisir.

Et sans attendre, il obtempéra. Lui, haut dignitaire de Delimar, Conseiller de l’Intendante, allait fermer une fenêtre comme un simple domestique. Loin de s’en offusquer lui-même, il espérait que par ce geste, tout à fait à l’image de Delimar d’ailleurs, il montrerait que ses paroles n’étaient pas que du vent. Alors qu’il allait rabattre le volet, il aperçut son araignée se faire mettre rudement au sol et se faire embarquer. Il observa la scène et parvint à garder un visage lisse de toute expression. Bon, déjà, si son araignée ne fuyait pas, peut-être pourrait-il éviter de devoir abattre son ami !

Un peu plus apaisé, priant intérieurement pour que son autre sbire parvienne à mener à bien sa nouvelle mission, il revint alors auprès de ses compères et s’assit à côté de son frère. Sous la table, il s’empressa de lui attraper une main et de la serrer, en une recherche muette de soutien.

Nous voilà apparemment confinés ensemble de façon bien improvisée, mes amis, offrit-il alors à la petite assemblée. Qu’avez-vous à proposer ?

Puis se tournant vers le fameux Thôrmyr. Et lâchant la main de son frère.

Nous connaissons-nous ?

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Tant de choses étaient arrivé  depuis cette  fatidique  escapade  dans les sous  sol pour vaincre  ces satanés plantes,  d’ailleurs,  ces dernières avait été  recaler  bien loin  dans mes soucis.  Après  ça,  tout avait été  négatif, je m’étais une fois de plus retrouver  seul, j’avais pu constaté à  quel point j’étais loin de tout le monde, je n’avais  pas d’amis.  J’étais tombé malade,  gravement malade, si au début, ça n’avait été qu’une petit plaque de corail au niveau de ma cheville droite mais ça avait empiré, j’avais connu   l’enfer.  Ma jambe  entière  fut  envahi de corail puis  mes  doigts  avec les quel je  m’étais  gratter avait   eux  attaquer par le corail, je pouvais presque plus rien  faire,  bouger mes doigts étaient  douloureux, la peur  panique avait de nouveau envahi  mon petit cœur  d’elfe. Deux semaine après la moitié de mon corps  était infecté  par cette connerie. On m’étudia pour tenter de guérir ce que j’avais mais.. ceux qui me touchaient  finissaient eux aussi contaminé.  J’allais  peut être mourir et entraîner tout  ceux qui m’avait  aidé  avec moi.  On tenta  même de raclé ma  peau pour  me soigné, un e pure  torture, je hurlais tellement fort mais ce supplice ne semblait pas arrêter.. j’avais des hallucination, je voyais ma filles qui me détestais, qui disait  que j’étais le pire des père  au mondes.  La maladie sembla  ralentir  après cette opération douloureuse mais.. j’avais toujours si mal, chaque mouvement m’envoyai  des piques et toute  ces images..  on me fixait.. c’était ma  faute ma faute.. j’étais un mauvais père .. ma faute, tout ça…  j’étais la maladie, je les avaient  tuer !  raaaah.. je devenais  fou.. C’est horrible pour quelqu’un de cultivé sentir  son propre  cerveau le trahir, je sentais la folie m’envahir et puis il  y avait eu la fièvre, la fièvre la  plus forte  que j’avais jamais ressenti, une chaleurs   si forte que j’avais l’impression  que mon corps c’était  changer en feu de dragon, peut être que c’était ça. j’étais  trop contagieux, on avait envoyé  un dragon  mettre fin  aux souffrance de la pauvre créature que j’étais devenu.  

Non.. J’avais ouvert  les yeux, la maladie était passé, j’avais  guéris mais, je m’étais perdu… De  fines  veinules  étaient apparues sur tout  mon corp, je n’étais plus un elfe. Je n’étais même  plus sûr d’être lomion, qui était Lomion  maintenant ? j’étais plus un elfe moi qui avait toujours été si fier d’appartenir  à  cette noble  race,  que restait il  de moi maintenant ? Que penserais  ma  famille ?  J’avais du mal à  accepté  ce nouveau état  des  faits, à  un point  ou j’avais caché   ce qui  faisais de moi… autre chose.  La chance avait fait que j’en avais pas trop  sur le visage  mais, j’en avais quand même et  j’en avait sur le cou, j’avais donc  maquillé tout cela,  comme-ci ça pouvait me rendre ce que j’étais.  

J’étais guéri, on pouvait  pas prendre le risque que je reste là et que je sois à  nouveau contaminé,  il  y avait trois cas et je m’en voulais  qu’ils aient à  souffrir  de  ce dont  j’avais souffert.  On me missionna d’aller   voir les baptistrel, ce serait les  plus  compétant  pour  en savoir  plus sur  ceux qui se passé. J’en appris peu : s'agissait probablement d'une maladie antique, millénaire qui est restée en sommeil, jusqu'à votre venu dans les sous-terrains de Calastin.

Le peu d’information que j’avais eu étaient  important et je devais le  rapporter, je devais les aidé et  effacer ma faute.  j’appris avec terreur que les elfes avaient  fermé les portes et qu’Ipsë Rosea  en avait fait   de même, les choses allaient  si mal ? J’avais envoyé un message à  ma famille de  ne surtout pas toucher aux  autres et de rester confiné, je m’en voudrais  toute  ma vie si ils  mourraient à  cause de moi. Comment la situation avait  elle pu autant  s’aggraver ? J’avais  fais tant de dégâts que cela ? J’étais un monstre, je ne méritais plus d’être un elfes, c’est pour ça qu’on m’avait retiré  ce droit, j’étais un criminel un assassin,  tout cela c’était ma faute.

Je revenais à Ipsë Rosea   pour les informer  de ce que j’avais pu  apprendre  quand je croisa Thomyr   qui n’avait pas  entré dans la ville. C’est à    Cyrène  qu’on dû attendre qu’on nous permette de rentrer, j’avais bien peur que ça ne dur  longtemps.  Cyrène  est une étrange  ville humaine ou tout le monde semble  se ressembler,  assez petite  mais,  le plus important, c’est que j’avais  appris que Balthazar Emerloch  lui même  viendrais tenir  une réunion de crise, je devais absolument  réussir à  le trouver  et lui donner  les informations  que j’avais, c’était  vitale.  J’étais angoissé,  mal mais je ne connaissais   pas assez Thomyr pour  lui  confier ça,  je ne voulais pas parler  de ça alors,  pour caché mon  vide intérieur, je parlais. Je parlais d’angoisse  qui était bien plus profonde que je le laissé  sous entendre, je parlais pour rien dire, je parlais beaucoup et vite,  comme-ci j’étais toujours moi. Comme-ci je n’étais pas cassé de l’intérieur.


L’ambiance ici n’était pas terrible,  l’angoisse  et la méfiance était  roi et ce n’était  pas prêt de s’arranger. Un matin, un accident inquiétant arriva, un fuyard Roséen  fit  son apparition, traquer par la garde. Ce fut le choc pour  moi, la catastrophe était tel qu’on poursuivait les gens tel des  criminel si ils  sortaient  du  confinement ?  Je n’eu pas vraiment le temps  d’y réfléchir, on nous poussa dans une maison.  Le propriétaire de masure ne semblait pas  ravis de nous  voir,  soit disant que sa  fille ne se sentais pas trop bien avec ce qui se passé  en ce moment, quel  chochotte..  Il  lui  était rien arrivé à  elle et puis, elle ne savait  rien de ce qui se passé,  comment pouvait elle  angoissé   avec si peu d’information ? Je remarqua  bien vite que Thomyr n’étais pas  la seule tête que je connaissais, il  y avait aussi   Ilhan et  Valmys…  Que je n’avais pas  du tout envie  de voir. C’était ridicule  très  certainement mais, je lui en voulais encore pour  la dernière  fois, je nous avais pensez plutôt  proche, des connaissance  amical mais, il  était parti sans  un regard  pour moi, il  en avait  rien eu à  faire  que je meurs la-bas et en plus, il  en était un …. Pouvait il sentir  que je n’étais  plus celui que j’étais ? Pouvait il savoir ce que je tentais désespérément de caché aux  autres, ce que j’essaye vainement de me  cacher ?  Thomyr vins discrètement demandé pourquoi ils étaient là,  moi, j’avais pas besoin de demandé, je savais, ils étaient  là  pour ce que j’avais  rependu en ville.  Mon regard s’assombrit  légèrement mais je resta étonnement silencieux.  Je ne pu  que remarquer  qu’ilhan se gratter, je fus  pris  d’un assez violente  répulsion, je m’éloigna  un peu, c’était sûrement  pas grand-chose mais, ça  me rappelais de très mauvais souvenir, c’était comme ça que  que tout avait commencer.  J’étais  guéris mais,   je ne supportais plus qu’on me touche, j’évitais moi  aussi de toucher  les gens,  ça  me révulser  complètement.  Je le saluât  tout  de même mais, ce fut  plus bref  qu’habituellement,  je ne pouvais pas le quitté du regard.. et si  il avait les symptômes ?  Je ne pouvais pas le laissé  toucher aux autres… Si c’était ça alors.. Je  devais le prévenir mais je ne devais pas le faire devant tout  le monde, il y aurait un vent de panique sinon.

Mes pensées  furent un  couper par  un vacarme pas possible,  avec horreur   je me rendis compte que l’homme qu’on avait  vue était  en train de se faire rosser par  la garde.  Il   avait  juste peur, c’était horrible, je ne pouvais pas  les  laissé  faire.. Il  fuyait une situation que tout le monde aurait  fuit.  Je m’avança  pour tenter  d’arrêtez  le garde mais, je m’aperçus qu'ilhan  allait  s’éclipser dans une autre salle  à  part, deux choix  s'offraient à  moi:
- allez  aidé  ce pauvre homme  
- prévenir Ilhan
Le temps que je me décide,  le ton dehors  s'était calmé.  Je parlerais  tout de même très certainement de tout cela aux  supérieur, cela n'était pas tolérable.  j’aperçus  qu'ilhan était de retour, j'avais raté l'occasion de lui parler. J’attendis donc qu’il  est fini de discuté pour lui parler, par chance  pour ma santé mental,  je ne le vis  pas  prendre la main de son  frère, j’en aurais  sûrement  fait une syncope.

Ser  Avente, je souhaiterais m’entretenir  avec  vous de toute  urgence !

J’avais évité  le regard  de Valmys  tout le long, je ne l’avais  même pas saluer ce qui était  très  grossier  de ma part et très certainement  inhabituelle.

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Il était là pour Valmys et uniquement pour Valmys. Pour le protéger, des autres mais aussi de lui-même. L'incroyable capacité qu'il avait à tendre la main aux autres pouvait être, comme de juste, source d'abus de la part du reste du monde, et il était fort bien placé pour le savoir, n'était-ce pas ce qu'il avait lui-même fait, au début ? Dans un contexte aussi nébuleux que la fermeture des portes de la ville de la magie, Teotl préférait veiller sur sa petite boite à musique, et comptait bien couper toute main un peu trop demandeuse de ses bienfaits. Envoyé par le Domaine, Valmys était le représentant de son Ordre et pour peu qu'une catastrophe se prépare, il serait vite noyé de demandes. Ce ne serait ni la première, ni la dernière fois que cela arriverait. En temps de crise, c'était un réflexe, même, que de se tourner vers l'Ordre. Souvent à tort selon lui. Mais il ne ferait pas faux bonds à son petit compagnon. Y comprit quand un certain diplomate Délimarien tentait de le retenir pour lui parler seul à seul ! Même s'il ne craignait pas trop, voire pas du tout, une agression de la part d'Ilhan Avente, il n'avait pas envie de courir le risque de ces deux proies sur pattes soient prises à partie.

Car on ne pouvait pas dire que l'humeur était au beau fixe, à Cyrène. Dès leur arrivée, il avait été évident qu'il s'agissait d'un village miséreux en proie à une tension croissante, à peine latente et presque à couper au couteau. La première vision qu'ils en avaient eut parlait d'elle-même : des masures au bois gonflé qui grinçait parfois sous le vent, des chemins de terre boueuse, des murs gris et bruns, tristes, un pont de pierres mousseuses. L'hiver rendait cela pire encore, ajoutant le gel sec et une poudreuse clairsemée à un décor déjà spectral. Même les barques de pêche faisaient peine à voir et bien qu'il se distança beaucoup des aigreurs du monde, il accorda un instant de recueillement intérieur à ce triste spectacle, dernier exemple d'un peuple Lyssien libre. L'odeur rance, faite de saleté humide, de poisson et de poussière s'accrochait à l'odorat, rendant difficile toute autre perception par ce biais. Mais ce n'était pas l'odeur qui accrochait son attention, il avait l'habitude de ne rien sentir avec Athgalan et les marais. Non, ce qui le dérangeait c'était l'attitude des habitants à première vue.

C'était une attitude de pure méfiance. De proies aux abois. Mais pourquoi étaient-ils aux abois ? Malgré lui, malgré son but très précis, il ne pouvait qu'être titillé par la curiosité. Et il espérait parvenir à comprendre ce qui se passait, en plus de remplir ses objectifs. De tous, lui et Valmys étaient les mieux placés pour amadouer la population. Le Cawr avait l'aura de son ordre pour lui, et lui-même faisait partie de cette communauté lyssienne. Il était des leurs, un noble de la cité maritime. Ici, on le nommait encore Tearrii et il jouissait de la forte attitude communautariste de son peuple d'adoption. Il avait d'ailleurs préparé la chose de son côté également en apprenant que c'était dans cette ville qu'ils se rendaient et il était venu avec deux charrettes entières de provisions à offrir à ses compatriotes. Ici, il n'avait pas besoin de dissimuler sa queue de scorpion, et il avait été salué avec beaucoup de respects par les siens. S'en était presque comique, quand on voyait leur attitude envers les nobles délimariens quand lui, pirate, était invité, choyé et célébré.

Il en avait d'ailleurs profité pour capitaliser et essayer de détendre ses pairs à l'égard de Valmys et d'Avente. Il avait invité le Baptistrel à l'aider à distribuer les biens apportés, avait présenté certains patriarches et avait pu décrocher quelques instants à Beorn, dont il était un parent adoptif. Revoir l'héritier de la maison de Terreneuve avait été un plaisir rare en dépit des circonstances. Mais le plus gros de la première soirée, il l'a passa auprès des habitants, sans lâcher son compagnon immaculé. Là où il fut prit par surprise, ce fut en revanche lorsqu'il fut question de mariage. En réalité, il aurait dû s'y attendre, mais avait complètement oublié l'aspect réduit de leur communauté. Les beaux partis étaient peu nombreux et aux dernières nouvelles, il était encore célibataire. Dans d'autres circonstances, peut-être se serait-il laissé tenter mais en l'état ? Il n'avait pas l'intention de perdre bêtement Valmys, qui était sa bouffée d'air frais et pour qui son affection avait largement dépassé le cadre de la simple prétention.

N'étant pas attaché au moindre luxe, après son expérience dans les bas-fonds gloriens, il profita de la présence des siens, replongeant dans une culture que les locaux essayaient tant bien que mal de maintenir. Il en profita également pour réfléchir à ce que Beorn lui avait dit, du peu qu'il lui avait dit. Peu mais déjà bien suffisant. Il n'avait rien caché à Valmys de ce que son cousin par alliance avait pu dire. De son attachement à Ipsë Rosea, visible quand il parlait, de la façon dont il réagissait. La ville avait une grande importance pour lui et Teotl comprenait instinctivement : elle avait permit qu'ils ne se mêlent pas aux Almaréens, elle offrait sa protection et de la liberté… Il comprenait. Beorn craignait que la seule solution réelle soit de tuer la population et purifier les lieux de fonds en combles, il n'avait eut de cesse de lui marteler que ce qui se passait était grave mais en refusant d'aller plus avant et il lui avait fallu user de patience et de chemins détournés pour en arriver à comprendre à quel point la situation était extrême derrière les murs. Sans pour autant avoir de confirmation sur la nature exacte du mal.

Quand on en arrivait à penser, même rapidement, sans s'y attarder, à tuer une population entière, c'était que le mal était extrême. Gardant son but à l'esprit, il s'ouvrit donc du pouvoir des bagues des Déesses et notamment de la pierre de feu, que portait Yessodin. Il expliqua succinctement l'épreuve de feu pour obtenir la pierre, au cœur du désert de Keet-Tiamat, dans un nid de Paggal, au point le plus chaud de l'étendue de sable. La pierre comme un phare et son pouvoir de guérir blessures et maladies. Lyssa connaissait bien le pouvoir des Déesses. C'était grâce à l'intervention d'Océan qu la perle du Néant qui ravageait la ville avait pu être détruite. Peut-être le pouvoir des Déesses pourrait-il être utile une fois de plus. Il avait offert de lui montrer, avec une autre ancre, et de trouver un fuyard roséen pour tester le pouvoir de Feu sur un malade avant de l'appliquer à d'autres… d'autres comme l'Archonte Emerloch par exemple. Car l'Archonte était à Cyrène, Beorn l'avait dit, mécontent de cela d'ailleurs. Mécontent pourquoi si ce n'était parce qu'il mettait Cyrène en danger ? Rien d'autre n'aurait pu valoir cette aigreur.

Emerloch se trouvait au temple des sept, à proximité mais avant d'aller le voir il fallait s'assurer que le pouvoir de la bague porterait le résultat attendu. Il ne voulait pas se précipiter et commettre une erreur mortelle. Beorn devait de toute façon demander à la garde de le laisser passer avant qu'il ne puisse essayer d'examiner l'Archonte, et cela uniquement après confirmation que la pierre fonctionnait. Et cela se comprenait, il était même touché que son cousin cherche à ce point à le protéger, lui demandant avec insistance de ne pas approcher et de ne surtout pas toucher Emerloch. Ne pas le toucher… cela se transmettait donc par contact ? Il fallait d'autant plus qu'il essaye avec un autre avant. Hayah et l'ancre de Végétal le protégeaient normalement contre les maladies. A moins que cela ne soit une malédiction ? En ressortant de son entrevue avec le seigneur Cyrène, Teotl avait été témoin d'une arrestation houleuse mais n'avait pas pu intervenir pour en tirer profit. Et la soirée était passée. Calme d'apparence, il veilla à ne pas inquiéter Valmys et ne reparla pas, par la suite de tout cela. Pas avant le lendemain.

Tôt, Avente conduisit son Intendante au conseil, Valmys à sa suite et donc forcément, lui également. Alors qu'il observait le petit manège du diplomate, une idée fugace lui vint. Lorsqu'il l'avait enlevé, il avait émit une hypothèse sur la Toile et son commanditaire, et à le voir ainsi agir, cela lui donnait l'image d'une araignée approchant un fil puis un autre pour avoir accès à des proies juteuses. Amusant, bien que partiellement inexact. Il ne fit guère de commentaire, pas plus qu'il n'en fit quand, en effet, Avente retint Valmys en arrière. Il resta cependant en plein milieu du champ de vision du délimarien, en une affirmation silencieuse qu'il collait au Cawr quoi qu'il en soit. Et tant qu'il y était, il tendit l'oreille, que l'Althaïen n'embarque pas sa tendre petite hermine dans une magouille quelconque où elle risquait de se salir. Et plus généralement, parce que l'esprit vif du seigneur romantique était toujours une source de fascination pour lui. Qu'avait-il donc ?

Un peu en avant, suffisamment pour ne pas les interrompre, il tendit pourtant l'oreille et se concentra, vidant sa tête de tout le reste. Arriver à discerner ce qui se disait était difficile et demandait son attention pleine et entière, de sorte qu'il manqua de rentrer dans un des habitants au tout dernier moment. Sursautant très légèrement, il se fendit d'un sourire à faire fondre une pierre et s'excusa avant de sortir du milieu de la rue. Et ce fut à ce moment qu'ils croisèrent la route de leur second fuyard Roséen, poursuivit par des gardes chargés de faire respecter le couvre-feu. Docile, il se laissa pousser dans une maison avec les autres sans protester et s'excusa auprès du maître des lieux. Ils entrèrent dans le salon au moment où une jeune femme montait à la mezzanine. Lyssienne, comme l'homme, ils semblaient apparentés. Elle se dissimula sous une peau d'animal à l'odeur forte. Curieux. Elle avait peur d'eux ? Compréhensible, autant d'hommes inconnus débarquant d'un seul coup dans son sanctuaire…

Et il semblait que le groupe doive s'agrandir encore. S'il reconnu l'alchimiste, après quelques instants, l'elfe lui était inconnu. Il salua les nouveaux venus d'un signe de la tête mais ne reçu rien en retour. D'ailleurs, l'elfe semblait entièrement focalisé sur Avente en bonne pourriture d'égoïste narcissique et vaine, toute pétrie de son propre ego et de celui de sa culture décadente. Un elfe en somme, même si se trouver dans la même pièce qu'une racaille de ce genre l'irritait au plus haut point, il devait se concentrer sur autre chose si on lui en donnait l'occasion. Même le doux Valmys n'obtenait aucun égard de cette engeance répugnante. Enfin, se concentrer sur autre chose avait-il dit. Les hurlements, à l'extérieur, furent un divertissement… pardon une distraction bienvenue.

Ne pas le ramener là-bas ? Où donc ? Ipsë Rosea ? Certainement. La terreur dans la voix de cet homme était sincère et viscérale. Il se faisait à présent rouer de coup. Le cœur d'Avente s'emballait-il légèrement ou bien était-ce leur hôte ? Tout proche l'un de l'autre il n'était plus certain. Si, c'était bien Avente. Simple altruisme naturel de sa part ? C'était tout à son honneur. Muet, il se tourna vers l'autre individu doté d'un coeur tendre. « Valmys ? » Comment lui vivait-il ces hurlements, exactement ? En tout cas, il avait très bien entendu le cri du 'je ne suis pas malade' et son hypothèse de la veille s'avérait donc exacte. Il lui fallait un malade. Un nouveau coup d’œil vers le reste de la pièce lui apprit qu'Avente n'était plus là. Il déposa une main sur l'épaule de l'hermine, protecteur. S'il l'avait pu, il serait sortit mais n'était pas certain que Beorn ait pu d'ors et déjà prévenir ses gardes et les roséens de leur entreprise commune. Muet, il attendit donc. Au dehors, cela commençait à se calmer.

La situation était extrême, chaque instant le démontrait un peu plus.

« Et bien... »

Mais l'elfe le prit de vitesse. Il tourna la tête dans sa direction et le mira de sous son bandeau.

« … D'aucun diraient qu'il n'y a rien d'urgent dans une période de confinement »

Qu'est-ce qu'il avait celui-là d'un seul coup ? Pas le temps de le passer à la question, un coup sec à la porte annonçait un visite. Une de plus ? Deux, en réalité. Deux gardes. Coi, il attendit. Les deux nouveaux venus observèrent chaque personne présente, longuement, avec méfiance, comme pour s'assurer de leur identité. Lorsque l'un d'eux s'arrête sur l'elfe, il semble grimacer. Était-ce du dédain ? Ces hommes commençaient à lui plaire. « L'archonte est au temple des sept, l'as-tu trouvé ? Tu as des nouvelles à lui porter ? » Malgré leur mépris, ils étaient plein d'espoir, pendu à la réponse de leur interlocuteur. Lui fut curieux de savoir ce qu'il en était. Le regard du garde glissa sur Valmys. « Tu es revenu avec un Cawr ? Pourvu que vous trouviez quelque chose... » Valmys n'était pas venu avec la créature empressée qui tournait autours du délimarien, mais la méprise n'avait guère d'intérêt. L'autre garde en revanche semblait absorbé par la contemplation de la table, et de ses deux tasses. « Je croyais que tu vivais seul ? » Seul ? N'avait-il pas parlé de sa fille à leur arrivée ? Et ils l'avaient vu monter à l'étage, pour se cacher….

« Je… j'ai... » Cet homme ne savait pas mentir, de tout évidence. Est-ce que c'était vraiment sa fille alors ? Une échappée de la ville de la magie ? Il ment mal, il ne contrôle pas sa gestuelle mais c'est un lyssien. Et de toute façon, lui avait à faire avec les gardes. Il s'approcha, déployant subtilement le charme de l'antilope autours de lui comme une illumination progressive qui se révélait avec sa proximité. « Il m'a servit. Je suis Tearrii, cousin du seigneur Cyrène. Nous ne savions pas combien de temps nous allions rester et la soif me tenaillait. J'ai conscience qu'en ces temps troublés les traitements de faveurs peuvent être mal vu, surtout avec les ressources limitées de la ville, il s'agit simplement de l'esprit protecteur des nôtres» Il tourna la tête un instant vers Valmys, puis revint aux deux humains. « Si vous permettez, j'aimerais examiner votre prisonnier. Mon cousin, moi-même et le Cawr Elusis avons besoin d'un sujet pour tester un potentiel traitement mais nous n'avons pas pu le demander plus tôt, au moment du confinement. Au vu de la force avec laquelle il s'époumonait je gage que le prisonnier est encore jeune, il sera parfait pour vérifier notre théorie et réunir de précieuses informations sur la maladie. Si vous avez besoin d'une vérification, nous pouvons attendre que vous ayez pu voir le bourgmestre, bien entendu » Il tendit une main pour inviter Valmys à le rejoindre « Sauf si la confirmation d'un maître baptistrel vous suffit pour attester que je dis la vérité sur nos intentions à l'égard de votre fugitif » Il eut un léger sourire « Maître Elusis a été envoyé par le Domaine pour aider à la protection des vôtres »

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Ç’aurait été avec plaisir que Valmys aurait apporté son soutien à son frère. Sa main avait faiblement serré la sienne, il avait vaguement répondu un “ne t’inquiète pas” à ce spirite du scorpion qui faisait battre son coeur. Dans l’immédiat, il avait bien assez à faire avec son propre esprit. Son serment était encore jeune, et il se voyait assailli de bien trop de notes d’un coup pour pouvoir les accepter et les gérer avec l’aisance d’un maître expérimenté. Ses mains revinrent soutenir sa tête alors que, les yeux fermés, il essayait de faire le tri, petit pas par petit pas. Il fallait déjà qu’il cesse de prêter attention à toutes les réactions de son corps aux violentes douleurs qui le traversaient. Un fourmillement s’était installé dans ses jambes, ses mains, et ses muscles se contractaient, sans raison. Il peinait à retenir les spasmes qui le prenaient de temps en temps. Et Thôrmyr qui attendait sa réponse… Il lui fit signe de patienter un bref instant.

La crise durait depuis que le malheureux dehors s’était fait rouer de coups. Aussi le mensonge de Teotl ne fit que prolonger ses souffrances, sans en être un élément déclencheur. Par les Huit, des couleurs commençaient à danser devant ses yeux. Maintenant que leur hôte était hors de danger, Valmys priait que nul n’éprouvât le besoin soudain d’un joli mensonge, sans quoi il craignait de ne pas parvenir à se maintenir conscient. Ç’aurait été dommage qu’ils dussent appeler un médecin pour le médecin.
Il écouta Teotl parler, autant que cela lui fut possible. Ici, comme dans tout Cyrène, pulsaient les vibrations de la peur. Les habitants avaient peur. Les gardes avaient peur. Les chiens avaient peur. Le peuple d’Ambarhùna savait affronter les fins du monde, les dragons, les déités, les malédictions, mais les maladies, en revanche, lui échappaient. C’était un ennemi fourbe, vicieux, qui ne tuait pas par les moyens des Hommes. Les angoisses se nourrissaient entre elles, montaient peu à peu à la tête des gens, jusqu’à ce qu’il n’y ait même plus besoin de la maladie pour les pousser à bout. L’innocent craignait la méprise, le garde craignait de laisser échapper une belle prise.

Il sentit l’envie de Teotl de le voir venir à ses côtés. Maladroitement, titubant un peu, sa peau basanée pâlie par la souffrance, le Cawr rejoignit celui qui l’avait tant rassuré, sur qui il pouvait compter. Lorsqu’il calcula les visages qui lui faisaient face, et ce qui lui était demandé, Valmys lâcha, dans un soupir très las :

“- Je n’ai nul besoin de m’occuper de cet être-là. Il n’est pas malade. Pourriez-vous éviter de rouer de coups les gens, s’il-vous-plaît ? Heurter une personne implique parfois d’en blesser plusieurs…”

Il s’accrocha au bras de Teotl, les sensations dans ses jambes peinant à revenir. Son regard était un peu vitreux, hagard. Voilà. Il venait d’épargner le bougre auquel son frère tenait tant, répondre à Thôrmyr. Bon, que lui restait-il à faire ? Embrasser Teotl et lui dire qu’il l’aimait. Euh, non, pas maintenant, ce n’était pas le moment… Se changer en hermine pour apaiser son frère ? Non plus. Mentalement, Valmys congratula tout de même les capacités de plus en plus élevées que tous deux développaient à ne plus considérer un contact comme un soudain danger, au vu de leurs expériences respectives. Il le féliciterait plus clairement… Un autre jour. Il lui restait encore des choses à faire.

“- Je n’entends pas d’intention mauvaise qui soit prête à se mettre en oeuvre ni de maladie venant de cette maison.”

Il n’aimait pas trop la politique, et encore moins sonder le chant-nom des gens à des fins politiques qui n’étaient de son parti. En revanche, il aimait son frère. Alors il avait trouvé cet entre-deux. Dans le même temps, il espérait détourner l’attention de cette pauvre maison où quelqu’un devait se cacher.

“- Laissez-moi juste cinq minutes pour me remettre de votre violence, boire un verre d’eau, et emmenez-nous auprès d’un véritable malade. Nous aviserons de ce qu’il nous est possible de faire.”

Toujours aussi maladroitement, il retourna s’assoir. Les couleurs dansaient déjà un peu moins. Il eut un sourire en coin pour Thôrmyr, qui avait eu la réponse à sa question, mais à qui il ne demanderait rien. Thôrmyr était un homme de secrets, et il respectait cela. Il mit son poing fermé contre l’épaule d’Ilhan, en un faux-coup qui se voulait amical et fraternel. Il voulait le rassurer, l’encourager. Il tendit l’oreille pour vérifier s’il était, déjà, un peu soulagé. Quant à Lomion… Ce fut un regard un peu perplexe qu’il posa sur lui. Son ami elfe respirait la culpabilité à plein nez, et il le comprenait. Mais… Pourquoi ne pas lui parler ? Le jeune Cawr aurait pu simplement fouiller son chant-nom pour savoir. Il préférait néanmoins entendre les mots choisis par cette personne, en qui il avait jadis eu confiance. D’autant plus qu’il avait bien assez de vibrations autour de lui et dans sa tête, bien assez de travail vis-à-vis d’elles, pour ne pas s’en infliger gratuitement.

“- Ilhan Avente est une personne que j'estime beaucoup, Thôrmyr est amateur de connaissances et de découvertes. Vous connaissez déjà Teotl et Lomion. Je pense que tous peuvent m’accompagner. Je leur fais confiance.”

Quelqu’un avait eu le bon goût de lui apporter un verre d’eau. Il le but avec délectation.

Rectives :

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Évidemment, avoir une douzaine de personnes coincées de manière impromptue dans une maison apportait son lot de discussions à la chaîne, discussions auxquelles le Sosie se garda bien de participer par manque d’intérêt. Dehors, le Roséen se faisait battre, criant qu’il n’était pas malade, qu’il n’avait aucune marque. Ainsi Ipsë Rosea était aux prises avec une maladie qui forçait le confinement, au point de même faire la chasse aux fuyards. Comme le criait l’homme dehors, ceux que l’alchimiste avait vus ne présentaient aucune marque apparente et ne semblaient pas avoir des capacités physiques amoindries. Se pouvait-il qu’il s’agisse là de porteurs asymptomatiques? Dans tous les cas, le fugitif semblait à présent se calmer sous les coups, résigné à son sort.

- Nous connaissons-nous ?

C’était Ilhan qui venait de s’adresser à l’Homonculus. De part les souvenirs de son créateur que sa conscience artificielle reproduisait, il heureusement était à même de répondre.

- Nous ne nous sommes jamais côtoyés. Je suis un des alchimistes au service du Bureau d’Étude Botanique. Lómion Estarus et moi avons mis au point l'herbicide qui a aidé à limiter la propagation des Ékinoppyres avant qu'elles ne s'y adaptent.

- Ser  Avente, je souhaiterais m’entretenir avec vous de toute  urgence! dit aussitôt Lómion en coupant le début de conversation.

Le faux Humain jeta un regard vide vers L’Elfe, mais n’ajouta rien et porta plutôt attention à l’intervention de Teolt auprès des gardes qui venaient d’entrer pour interroger le Lyssien propriétaire des lieux. La fille de ce dernier était montée à l’étage du dessus par l’échelle au mur et se cachait à présent sous des couvertures. Le Capitaine des assassins brodait toute une histoire, achetant ni plus ni moins la confiance des soldats, et Valmys confirma que personne en ce lieu n’était malade.

- Si l'homme que nous avons n'est pas malade... Que les Sept soient loués! répondit l’un des gardes avec soulagement.

Le Cawr demanda alors s’il était possible d’aller à la rencontre d’un véritable malade en compagnie des autres qu’il connaissait, incluant l’Homonculus dans le lot. L’autre garde, un Almaréen, semblait plus mécontent que son collègue s’il fallait en croire le grognement qu’il laissa échapper.

-  Il reste une seconde personne qui s'est échappée d'Ipsë Rosea. Elle était avec cet homme. Nous ne savons pas où elle est, mais peut-être que celui que nous avons attrapé pourra nous le dire. L'archonte est malade. Il se tient au temple des Sept... avec ses domestiques.

Parler du sujet devant toute l’assemblée ne semblait pas lui convenir, mais il ne s’adressait qu’à Valmys.

- Ils ne laissent personne entrer et encore moins en si grand nombre. Vous seul pourrez entrer. Nous ne voulons pas risquer que cela se propage, vous comprenez... Il est même possible que vous ne sortiez, vous même pas de là, si vous tombez malade...

On toqua à la porte et le Lyssien alla ouvrir : il s’agissait d’un autre garde qui était resté dehors pour compléter l’arrestation.

- Vous allez pouvoir sortir, c’est fini.

- Une bonne nouvelle! se réjouit le propriétaire en se tournant vers l’attroupement dans son salon.

Il garda la porte ouverte, saluant les gens à mesure qu’ils sortaient, plus par formalité que par spontanéité. De nouveau dehors, le Sosie salua poliment ses comparses afin de reprendre le chemin qui menait vers la délégation Caladonienne sans dire pour autant où il allait à qui que ce soit. Si on lui demandait tout de même d’aller à la rencontre d’un malade, il refuserait : le garde avait explicitement dit les dangers qui en découlaient. Si d’autres décidaient de l’accompagner dans sa marche, il accepterait d’une manière parfaitement neutre. Son principal objectif en ce moment était de livrer le coffret remis par la Confrérie. Il aurait ensuite tout le loisir d’investiguer pour recueillir plus de détails à propos du mystérieux mal qui frappait Ipsë Rosea, son rôle d’espion du Roi pirate l’y obligeant en quelques sortes.

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Ainsi Thôrmyr était bel et bien un membre du Bureau d’Étude Botanique et avait travaillé avec l’elfe. Ilhan hocha la tête à cette réponse. Ceci expliquait cela. L’homme lui parut toutefois bien discret et bien peu loquace, mais Ilhan ne s’en formalisa pas outre mesure. Il fut rapidement distrait par Estarus qui l’appela et demanda à lui parler en urgence. Cette demande interpela l’althaïen, même s’il n’en montra rien, mais il n’eut le temps de répondre que des gardes entrèrent dans la maisonnée.

Quand il vit Nayan décider à intervenir, Ilhan observa, en retrait, son regard sombre sondant la scène avec attention. En son for intérieur, il approuva la venue au secours de Nayan auprès du Lyssien, montrant à nouveau combien cette ethnie était particulièrement soudée. Il avait bien ébauché quelques plans en son esprit, si les choses tournaient mal, mais le pirate semblait avoir les choses en main. Ilhan se focalisa alors sur chacune des personnes présentes. Et fit appel à sa chère et fidèle Tela, qui lui permettait de manger pensées et émotions, tel un héritage de sa famille vampirique qui parfois lui manquait et qu'il aurait tant aimé mieux connaitre.

Aux propos des gardes, il comprit que Lomion devait sans doute savoir des choses sur ce qui se passait à Ipsë Rosea. Ce qui était logique, au vu de son appartenance à la Loge. Sans doute était-il revenu à sa cité après l’intervention dans les souterrains de Calastin. Mais Tela lui permit de percevoir en outre une volonté de se racheter et un besoin de voir Balthazar. De la culpabilité semblait aussi ronger l’elfe, assez forte pour rassasier déjà le Sainnûr qu'était Ilhan. L'althaïen sentait à travers sa bague que l’elfe n’était clairement pas à l’aise. Était-ce en lien avec les événements d’Ipsë Rosea ? Il y était parti pour trouver une solution, dirait-on, et était allé consulter les Baptistrels. Que lui avaient-ils dit et révélé ? Que savait l’elfe au sujet de cette maladie ?

Mais bien rapidement son attention se tourna vers Nayan quand le sujet Temple des Sept et Balthazar fut évoqué. Il ressentit alors… c’était flou et difficilement perceptible. Mais Nayan n’avait clairement pas de bonnes intentions, même si cette sensation était noyée dans un maelstrom assez agité. Oui, le pirate contenait pas mal de mauvaises intentions, énormément même, mais après tout, était-ce étonnant de la part d’un pirate ? Il en percevait vaguement vis-à-vis des lysséennes qui l’auraient demandé en mariage et vers lesquelles il semblait avoir l’intention de revenir… pour en profiter ? Il sentait également son intention d’approcher Balthazar pour le soigner… accompagnées toutefois d'autres, plus mauvaises, mais vagues, envers l’archonte. Voilà qui semblait étrange, déroutant, et presque contradictoire. Et qui ravivait ses soupçons concernant le possible infiltré.

Quant aux gardes, Ilhan sentait… une volonté d’obéir aux ordres, tout simplement, une détermination à retrouver les deux roséens échappés. Mais ils ne savaient vraisemblablement pas de qui il s’agissait. Quand il fut question du lyssien qui les hébergeait, l‘althaïen perçut chez lui un certain malaise. Il n’était clairement pas dans ses chaussettes, s’il devait parler le langage de basse classe. Il ne mentait pas, il vivait seul à l’origine… et la gamine en haut était bel et bien sa fille, apprentie qui vivait normalement à Ipsë. Ilhan se sentit repu et calma un instant ses ardeurs de festin, se demandant un court instant si l’on pouvait devenir obèse à force de manger émotions et pensées.

"Je n’entends pas d’intention mauvaise qui soit prête à se mettre en oeuvre ni de maladie venant de cette maison."

Ilhan laissa un discret sourire filtrer à cette phrase typiquement baptistrale. Il avait toujours aimé leur maitrise de l’art oratoire. Ce n’était pas pour rien qu’il avait voulu apprendre auprès d’eux d’ailleurs. "Pas d’intention mauvaise qui soit prête à se mettre en œuvre"… là maintenant… mais rien ne disait qu’il n’y en avait pas pour le long terme. Pas de maladie non plus, cela était plutôt rassurant. La pensée que peut-être tout Cyrène, et eux compris, soit en fait infectée, avait effleuré l’esprit de l’althaïen, et les mots de son frère venaient au moins le rassurer sur ce point, à défaut de l’apaiser sur d’autres.

Valmys vint alors dédouaner son araignée roséenne. Elle n’était pas malade. Et visiblement le Cawr semblait être sûr de lui. Un Cawr ne pouvait mentir, et Ilhan ressentit aussitôt un étau se desserrer en lui à cette pensée. Cawr qui semblait toutefois dans un piteux état. Peu étonnant, vu ce qu’il avait dû endurer, entre violence et mensonge. Une forte empathie enveloppa alors l’althaïen, tissant ses fils vers son frère, et une forte envie de l’aider l’étreignit. Il retint son premier geste qui aurait été de faire appel à son glyphe d’aspiration de la douleur. Il était certes apte à la supporter, avec l’aide de son enchantement de stoïcisme, mais il ressentirait quand même de la douleur… et Valmys ressentirait de nouveau la sienne. Cela ne l’aiderait en rien. Il lui fallait s’anesthésier complètement avant de procéder. Aussitôt pensé, aussitôt fait. Ilhan sortit alors de sa ceinture une petite bourse contenant des herbes à mâcher, d’un goût bien âcre et bien amer qui le fit grimacer. Ce remède Maitre de la douleur était efficace, mais horrifique à avaler.

Se focalisant toutefois sur son but, sur son frère, il avala rapidement, puis enfin, posant sa main sur la manche de son frère, en un geste doux, presque timide, mais déterminé. Puis activa son stoïcisme et son aspiration de la douleur. Il fut heureux de ne rien ressentir, et de ne pas ainsi faire subir d’autres douleurs à son frère. Puis, à gestes lents, il sortit une de ses potions de regain d’énergie qu’il posa, en silence, devant son frère.

Tu n’as pas à souffrir seul, souffla-t-il, presque à l’oreille de son frère. Nous pouvons t’aider à supporter cela. Et tu es précieux à nos yeux.

Et rien dans ses mots n'était mensonge.

Puis doucement, après un tendre sourire, il relâcha son bras. Ce fut cet instant que choisit un troisième garde pour revenir et leur annoncer la fin des recherches. Ilhan s’empressa alors de tourner son attention vers le dernier de la troupe improvisée qu’il n’avait pas sondé : Thôrmyr. Et quelle ne fut pas sa surprise de sentir… un esprit très pragmatique, presque focalisé sur un seul et unique but : emmener quelque chose à la délégation caladonienne. Cet esprit ne semblait pas penser grand-chose d’autre. C’était la première fois qu’Ilhan rencontrait un tel phénomène et l’étonnement attisa sa curiosité.

Il aurait bien aimé poser quelques questions à ce Thôrmyr, ou même à Lomion qui avait voulu lui parler. Mais déjà on les poussait vers la sortie. Leur libération semblait d’ailleurs soulager le propriétaire des lieux... bien que celui-ci retint un instant Teotl à l’intérieur pour lui tenir quelques propos. Ilhan s’empressa alors, instinct d’espion obligé, de lancer sa vision traitresse sur la salle qu’il venait de quitter, se figeant presque sur le seuil, concentré sur la tâche. Il entendit alors le lyssien remercier chaleureusement le Comte de Tearri de son aide pour cacher sa fille. Le lyssien révélait qu’elle était d’Ipsë et que si les gardes l’avaient trouvée, ils l’auraient remise là-bas, avec les malades et qu’elle aurait risqué de l’attraper aussi. L’homme se disait très reconnaissant envers Nayan et que s'il pouvait faire quoique ce soit pour lui, ce serait avec plaisir. Ilhan mit fin aussitôt à la vision, et reprit pied dans la réalité du temps présent.

Il constata avec soulagement que son araignée était libérée. Un garde lui donna quelques tapes sur l'épaule, en signe de soutien, le visage désolé.

« Au moins, tu vas en réchapper, toi... » fit le garde.

L’araignée, hagarde et encore secouée, ne répondit pas. Leurs regards se croisèrent, mais elle ne vint pas vers le Tisseur, ni ne trahit le connaître. Tout aussi perdue qu’elle fût, elle semblait encore avoir quelques instincts sur les consignes élémentaires. Elle se dirigea, l’air un peu perdu encore, vers l'auberge du village. Ilhan acquiesça intérieurement.

Quant à eux, songea-t-il quand ses orbes sombres revinrent sur les silhouettes des autres non loin, leur destination semblait toute tracée et les mener vers le temple des Sept. D’ailleurs, au vu des grognements mécontents de son almaréen au nom des Sept, sans doute vaudrait-il mieux qu’il ne vienne pas avec eux. Ilhan n’avait guère envie de devoir gérer un meurtre. Mais ils allaient se heurter à deux soucis : les gardes qui risquaient de leur barrer le passage, et la maladie elle-même, qui pourrait les contaminer. Et les condamner. Il était hors de question de faire prendre quelque risque que ce soit à leur Baptistrel. D’eux tous, c’était lui le plus précieux.

Ils avaient toutefois déjà appris quelques petites choses. Et Ilhan commençait de plus en plus à voir des fils de possibles se tisser. Il fut tenté d’user de sa pythie, mais se retint. De l’information de possible infiltré, à force d’y songer entre deux observations, il en était venu à quelques grandes hypothèses : un attentat, ou quelque chose du même acabit, se manigançait. Il ne pouvait s’agir que de ça. Si l’on se donnait tant de mal pour faire porter le chapeau à l’Intendante, c’était pour un coup d’éclat, et surtout potentiellement pour affaiblir l’Alliance et l’influence de Delimar, voire pour isoler la cité de l'honneur en lui faisant perdre l'aval de tous ses alliés. Il voyait alors plusieurs possibilités : un attentat à la réunion, dont les cibles seraient préférentiellement Victoria ou Eléonnora, ou un attentat contre l’archonte, alors isolé au Temple. Et de toutes les cibles que son cerveau listait, Balthazar semblait la plus privilégiée. Il était seul, ou presque, isolé, et surtout… il était l’archonte d’Ipsë Rosea, la cité la plus proche du lac d’Émeraude, un site qui avait toujours attisé toutes les convoitises de Calastin. Sans compter que, si les cibles étaient à la réunion de crise, Tryghild y était aussi, et, étant avertie, elle saurait sans doute protéger les deux autres femmes. Non, de tous, Balthazar semblait le plus à surveiller.

Restait à savoir qui pourrait commettre un tel geste, ou éventuellement pour qui, si l’on estimait qu’on aurait pu faire appel à des assassins professionnels, songea-t-il alors que son regard se portait de nouveau sur Nayan. Car oui, de plus en plus ses suspicions d’infiltré se tournaient vers le pirate. Peut-être se fourvoyait-il totalement, car il n'était certes pas impartial et objectif à son sujet, mais… il voulait le garder à l’oeil. Et si commanditaire, qui aurait intérêt à commettre un tel forfait ? Là encore plusieurs hypothèses se dessinaient, qui ne se confirmeraient que lorsque ses hypothèses de cible seraient confirmées… mais il voyait deux, voire trois, grandes pistes : les vampires, Sélénia… et éventuellement les pirates. Mais de tous, les vampires ou Sélénia lui semblaient le plus probable. Oh sans doute pas du fait de la Reine Victoria elle-même, mais il était bien placé pour savoir que la Cour était un nid de vipères toujours promptes à fomenter des complots de cette envergure. Quant aux vampires… on pouvait songer aux parangons, dont un nom surtout lui venait à l’esprit : Dalis, le plus à même de pouvoir penser à une telle fourberie…. Mais tout ceci n’était que conjecture, songea-t-il en secouant la tête.

Et alors qu’il regarda autour de lui, l’althaïen constata que  Thôrmyr les quittait déjà, direction nord-est, sans un mot. Adieu les questions, il n’aurait pas le temps de lui poser vraisemblablement.

Ilhan s’empressa alors de demander aux autres de l’attendre. Puis attrapa l’almaréen et son garde-araignée et les entraina à l’écart. Il lança un rapide sort de Mirage autour d’eux pour créer une illusion capable de tromper les sens, auditifs surtout, des autres qui les entouraient. Et aussitôt il donna ses consignes. D’abord à l’almaréen, qui, si sur le coup grommela, se rangea finalement à sa demande quand il lui en expliqua les grandes lignes. Quand l’almaréen partit s’exécuter, il contacta ses araignées via l’anneau, leur rappela d’éviter tout contact, puis leur donna d’autres instructions quant à la suite et ce qu'il souhaitait mettre en place. Il contacta une autre araignée et lui donna quelques consignes supplémentaires plus précises dans le même sens.

Il contacta ensuite l’araignée roséenne et lui demanda qui s’était échappé avec lui et où était cette personne. L’araignée répondit qu’il s’agissait d’une fille d'Ipsë Rosea, d'environ quatorze ans, spirite de la corneille, et évoqua également une sorte de marché qu’ils avaient conclu tous deux. Après l’avoir remercié, Ilhan lui ordonna alors d’attendre à l’auberge, puis contacta l’araignée qui devait l’extraire précédemment pour l’informer en quelques mots de l’évolution de la situation et lui ordonner de retrouver son homologue à l’auberge pour la soutenir et la soigner.

Enfin, Ilhan ordonna à une araignée proche du temple d’aller donner son anneau des murmures à l’archonte, en se présentant au nom d’Ilhan et à sa demande urgente de le contacter.

Il ne savait si tout cela marcherait, mais il se devait d’essayer. Fort de tous ces ordres, il revint enfin auprès des autres.

Je vous prie de m'excuser de vous avoir fait attendre.

Et ils entamèrent le chemin vers le temple.

Avant toute chose, je tenais à vous informer de quelques renseignements que j’ai eus concernant le mal qui sévit en Ipsë Rosea.

Il leur révéla alors ce qu’il avait appris au sujet de la maladie en quelques mots.

Tentons d’éviter tout contact direct sur la peau, tant que nous ne savons pas si la personne est atteinte.

Et soudain, il eut la confirmation par son araignée que Balthazar avait accepté l’anneau.

Encore un instant, je vous prie, fit-il à son frère et ses compagnons d’infortune.

Puis aussitôt, s’écartant légèrement pour parler avec plus de discrétion à Balthazar :

Balthazar, c’est Ilhan.

« Oh... Ilhan... Bonjour... »

Il relança le sort Mirage avec force précaution, puis continua.

Bonjour à vous aussi mon ami. Mais le temps presse. Nous sommes en route pour venir vous rejoindre. Je suis en compagnie de Lomion Estarus, de Valmys Elusis, Cawr, et d’une autre personne le secondant, qui possède peut-être un artefact pouvant soigner cette maladie. Mais il nous faut un malade et vous êtes le plus prêt que nous connaissons. Laissez-nous entrer. Laissez-moi entrer, car je subodore qu’un possible attentat peut avoir lieu, et j’ai quelques noms de cibles potentielles concernant cet attentat. Au nom de notre vieille amitié, laissez-moi vous aider. Nous sommes conscients des risques. Mais nous devons entrer, tous quatre.

« Ça serait un plaisir de vous voir, Ilhan, vous le savez bien. Mais je ne saurai le faire sans vous mettre en danger. Pour être tout à fait honnête avec vous, qu'on attente à ma vie serait un sort préférable à ce qui m'attend avec cette maladie -ou avec cette folle de Bourgmestre, il faudra que je vous raconte-, ne vous inquiétez pas pour moi. »

Je ne vous demande pas d'autorisation. Nous pourrons peut-être être soignés ensuite. Balthazar, vous avez une dette envers moi et je vous demande donc enfin le juste retour de cette dette maintenant.

« MAIS VINDIOU ! VOUS N'ALLEZ PAS VOUS Y METTRE VOUS AUSSI ! »

Ilhan crut devenir sourd. Les sempiternelles sautes d’humeur de ce cher archonte lui avaient, presque pas, manqué.

« J'AI DIT 'NON' ! POUR TOUTE L'AMITIE QUE J'AI POUR VOUS, JE REFUSE DE VOUS METTRE EN DANGER ! »

Balthazar sembla quelque peu ensuite baisser d’un ton, pour lui dire qu'il n'y avait aucun remède à ce jour et qu’ils ne pourraient simplement pas "guérir". Puis il demanda rapidement des nouvelles de Lomion et de ce fameux Cawr. Il lui demanda aussi s’il y avait du nouveau sur cette maladie, ce à quoi Ilhan répondit que non, justement ils en cherchaient.

« Je ne peux pas accepter que tu viennes te suicider, et que tu propages la maladie à Delimar, même pour une dette que j’ai envers toi. »

Ilhan grommela et, tentant de réfréner la colère montante, rétorqua :

Mais vous acceptez que les autres, Lomion, le Cawr et son acolyte, se suicident ?

« Non, je ne veux pas qu'ils rentrent non plus. Lomion devait me donner des nouvelles, il peut très bien m’écrire une lettre à me faire parvenir. »

Bien, concéda Ilhan entre ses dents, rongeant son frein. Alors connaissez-vous au moins un autre malade à un stade moins évolué, donc moins risqué, pour tester l'artefact de guérison ?

« Ceux au stade moins évolué n'ont pas de marques, ils sont asymptomatiques et non contagieux. Je peux te faire parvenir des domestiques qui sont avec moi. Mais je ne sais pas s'ils sont malades ou non. »

Ilhan accepta alors et lui dit qu’il l’informerait de l’endroit où les potentiels malades devraient les rejoindre.

Il allait couper la communication quand il ajouta :

Oh une dernière question : l'ambiance est vraiment étrange, au-delà de la simple peur de la maladie. Pouvez-vous nous dire ce qui se trame exactement ?

« En plus de la maladie, il y a des villageois qui signalent avoir vu des étrangers, majoritairement à proximité des bois. Mais les patrouilles n’ont rien trouvé. Je crains que les soucis d'Ipsë les rendent juste paranoïaques. »

Cette fois, Ilhan le remercia et coupa court. Puis contacta une de ses araignées et en quelques mots succincts lui apporta cette dernière information et lui demanda de prendre les mesures pour se renseigner.

Puis il s’empressa de rejoindre les autres et les informa aussitôt des informations reçues sur la maladie par Balthazar et son refus catégorique de laisser entrer qui que ce soit, même le Cawr. Valmys pouvait sentir qu'il ne mentait en rien sur ce point.

Nous ne pourrons pas entrer, Balthazar s’y oppose formellement. Mais il va nous faire parvenir des potentiels malades, au lieu que nous choisirons. Il ne sait s’ils sont atteints… mais s’ils le sont, ils ne seront en tout cas pas encore contagieux. Cela limite les risques pour tester votre idée. Où souhaitez-vous effectuer ces tests ?

Lui-même avait une petite idée. Le lyssien avait proposé d’aider après tout… ils pouvaient revenir sur leurs pas et regagner la maisonnée du lyssien, où ils seraient au calme et en relative sécurité. Puis, se rappelant la dernière information qu’il avait reçue de Balthazar, il choisit également de la partager.

Un dernier point : peut-être que quelque chose d’autre nous guette.

Et il leur rapporta les propos de Balthazar au sujet d’étrangers dans les bois.

Restons donc sur nos gardes.

Puis se tournant vers Lomion :

Vous vouliez me parler, Ser Estarus. Je vous prie de bien vouloir me pardonner ma négligence à votre égard, nous avons été quelque peu bousculés. Mais vous pouvez parler également devant tous ici. Vous avez des informations sur cette maladie, n'est-ce pas ?



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Pas le temps de parler au jeune homme, les choses accélèrent soudainement, des gardes entrèrent dans notre lieux de retraite pour visiblement chercher les fugitifs.. Toute cette tension me mettais mal à l’aise, la situation là-bas devait vraiment être terrible pour que les gardes réagisse ainsi. Plusieurs choses par contre me rassurèrent un peu. Valmys disait qu’on pouvait avoir confiance en nous, en moi, et même si j’avais eu quelque désillusion qui était probablement de ma faute, Valmys avait mon entière confiance et s'il disait quelque chose, je le croyais et il venait de dire qu’il n’y avait aucune trace de maladie ici. Je sentis tout mon corps se détendre, jamais j’aurais pensé qu’il puisse être aussi tendu. En tout cas, cela sembla aussi rassurer les gardes. Il me semblait clair que cet homme et cette femme était louche, mais, je n’en dis rien, ce n’était pas mes affaires et il semblait vouloir la protéger, j’allais clairement pas le gêner dans cette tâche. Finalement, on se retrouva à nouveau dehors, au plus gros soulagement du propriétaire de la maison. Ces gardes avaient très peu de manières, ils nous avaient poussé à moitié dedans puis dehors. Je m’aperçus que Thôrmyr partait, je n’étais pas certain que ce soit très prudent, mais c’était un homme de savoir, c’était sa décision et il savait sûrement quoi faire. Ilhan quand à lui nous fis un étrange ballet, il partit faire quelque chose sans que je comprenne vraiment quoi, il revint avec tout un tas d’information qui me firent grimacer de façon très peu élégente, il n’y avait aucun moyen de réellement tester de remède sur les malades car entré à Ipsë Rosea était trop dangereux, à un point que Sir Balthazar s’opposait qu’on rentre. Un peu sombre ilhan nous averti qu’autre chose nous guetter et qu’il valait mieux restait sur ses gardes. Après ça, le jeune homme se tourna vers moi, je supposais que j’allais devoir m’expliquer pourquoi j’avais été si empressant. Il commença à s’excuser pour la négligence qu’il avait eu en mon encontre. Je m’inclina avec élégance.

Il n’y a aucun affront sir Avente, je crains moi-même d’avoir été négligent aujourd’hui.


Mes yeux vagabondèrent sur le petit groupe, il y avait une personne que je ne connaissais pas du tout. Je semblais plus calme, assez pour cette fois-ci saluer tout le monde convenablement, même si la suite des paroles avait laissé mon cœur battant à tout rompre.

Il est vrai en effet que je possède quelques informations sur la maladie.


Je lança quelques regards pour voir s'il n’y avait personne d’autre que nous. Je semblais nettement moins sûr de moi et à l’aise. Je n’avais clairement pas envie de parler de ça.. Rien que d’y penser, j’avais l’impression que ça me démanger de partout. Je m gratta négligemment le cou puis la main.
J’ai été atteint par cette maladie, mais n’ayez crainte, je ne suis plus contagieux.

Chaque mot me semblait lourd et dur à dire, j’avais l’impression de mettre une heure à dire ce que je devais dire.

J’ai été envoyé au domaine des baptistrel afin de récolter plus d’information sur ce mal qui m’a ronger et qui semble maintenant s’en prendre à Ipsë Rosea. Malheureusement, cette maladie leur est inconnue, mais j’ai au moins pu apprendre qu’il s’agissait probablement d’une maladie antique. Il y a de forte chance qu’elle soit rester en sommeil depuis maintes années et que je sois rentrer à son contacte lors de notre expédition dans les sous-sols de Calastin. Comme l’a si bien expliquer sir Avante, au début, tout me semblait normal puis, des démangeaison on commencer à se faire sentir au niveau de ma cheville. J’ai remarqué non sans surprise qu’une espèce de corail était en train de pousser à ma cheville à l’endroit exacte ou cela gratté. J’avais beau gratter, rien n’y faisait, c’était toujours là, mes doigts ont commencé à présenté les mêmes symptômes que ma cheville. Deux semaines ont suffi à la maladie d’envahir la moitié de mon enveloppe charnelle, c’est donc une maladie extrêmement contagieuse, les malheureuses personnes qui ont tenter de me soigner se sont eux aussi retrouver avec des symptômes similaires aux miens, il est donc important de ne pas entrer en contacte le physique avec un malade. Je vous avouerais que la fin est un peu floue pour moi, je crains de ne pas avoir été moi-même, la maladie à tenter de s’en prendre aussi à mon esprit, j’avais des visions des cauchemars et j’ai malheureusement dû être assez désagréable.

Le pire, c’était de penser que les personnes qui avaient pris soin de moi malgré tout ça était possiblement mort, si je n’avais pas immaculé, probablement que je ferais parti de ses derniers. Je n’arrivais toujours pas à m’en réjouir alors que je savais pertinemment que j’aurais dû l’être, et que je devrais loué  dieux et déesses d’être toujours parmi les vivants. Je n’y arrivais pas pour le moment.

Les dernières choses dont je me souviens, c’est des délires et de la fièvre…


Je n’osa pas dire ce qui s’était passé après, pourtant, j’avais réussi à raconté la plupart du reste de ce qui s’était passé. J’avais pu donner plus d’information à propos de ce mal perfide et je me sentais étonnement soulager d’avoir pu mettre mes mots là-dessus. J’avais préféré ne pas trop rentrer dans les détails, c’était un peu trop personnelle et ça ne leur apporterais que peu d’information, je n'étais pas là pour m’apitoyer sur mon sort.


j’avais la mission de donner les informations que j’ai réussi à récolté à Balthazar, la situation à l’air de s’être dramatiquement aggravé la-bas.


Je regarda mes interlocuteurs , je me devais d’affronté leur regard, je n’étais pas un pleutre et pour le moment, la seule chose que j’avais à faire, c’était de continuer de vivre avec ça et réparé le mal que j'avais causer.


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Il vint immédiatement passer un bras à ses épaules, le soutenant afin qu’il ne s’effondre pas. Plus vite la tension se dissiperait, plus vite il pourrait s’occuper de ses affaires, notamment lorsque cela concernait Valmys. Lorsque celui-ci affirma que le fugitif n’était pas malade, il fut pourtant contraint à la frustration. Pour faire les essaies de l’artefact de Feu, il avait besoin d’un malade ! Muet, il ne montra rien de sa contrariété et celle-ci se dissipa bien vite. Ce n’était pas dans ses habitudes de rester éternellement insatisfait. Sa vie ne l’y avait pas poussé. Il trouverait bien un autre malade. Légèrement en retrait, puisqu’il se faisait support pour le Cawr, Teotl cilla et retint son sourire à la formulation faite par Valmys. Ah, les chanteurs. Non, rien n’était prêt en effet et il caressa le dos de sa petite boîte à musique, en un remerciement qui se passait de mot avant de le relâcher pour qu’il puisse retourner s’asseoir pendant quelques instants. Plutôt que de rester passif, il alla lui chercher un verre d’eau et le lui apporta, pour l’aider à se remettre, même s’il eût plutôt conseillé un alcool fort dans un cas comme celui-ci. Mais ce n’était pas lui le médecin après tout.

Les gardes, quant à eux, ne semblaient guère promptes à aller dans leur sens. “Je suis immunisé aux maladies et les Cawr peuvent effacer les corruptions de leurs chant-noms. Même s’il venait à tomber malade, il n’aurait qu’à effectuer son propre chant pour ne plus être une menace ” Hors de question que Valmys soit enfermé avec l’Archonte. Hors de question qu’il soit enfermé tout court, en fait. Un troisième soldat vint à son tour leur annoncer qu’ils pouvaient sortir et Teotl se redressa, s’assurant que Valmys se sente un peu mieux maintenant qu’ils ne jouaient plus avec les vibrations alentours comme avec des cordes élimées. Alors qu’ils sortaient, il observa un instant l’alchimiste qui partait seul et hocha simplement la tête. Ils devaient, eux, prendre le chemin du temple des septs, mais son serpent se détacha du mouvement pour suivre Demens Torqueo. Il voulait avoir l’assurance que tout se passerait bien pour lui, il était après tout un pion important pour son père. Les deux Sarehs qui l’accompagnait étaient particulièrement doués pour la discrétion et les filatures. Et particulièrement doués pour comprendre ce qu’il désirait sans qu’il ne le dise.

Alors qu’il allait quitter définitivement la maisonnée, leur hôte le retint et il revint à l’intérieur avec lui. Reconnaissance, forcément, il l’avait aidé à protéger sa fille. Hochant doucement la tête, Teotl accepta les remerciement avec sobriété. La gamine était donc une Roséenne, et non malade. Elle avait donc eu beaucoup de chance, et eux également. “C’est normal, nous sommes tous unis dans cette adversité ” Il décida de ne rien lui demander pour le moment, ne voulant pas user trop vite d’une faveur qui pouvait s’avérer intéressante à un moment plus opportun. Pour le moment, il n’avait besoin de rien. Peut-être n’aurait-il jamais besoin de rien, d’ailleurs, il était trop tôt pour le savoir dans tous les cas. Il leur souhaita de rester sauf, puis prit congés. Dehors, l’activité restreinte du village reprenait. Ils se dirigèrent enfin vers le temple bien qu’ils soient ralentis par Avente dont les messes basses ne faisaient que se multiplier. Ses yeux de gemmes voyaient la magie déployée par l’Althaïen et le scorpion s’en amusa. Oh, il ne voulait pas que quelqu’un (ça alors, qui donc ?) entende ce qu’il pouvait bien dire ? Amusant.

Une fois ces nombreuses sous-mains achevées, ils purent enfin presser le pas pour rejoindre le temple. Sur le chemin, Avente s’arrêta une ultime fois. Teotl, pour sa part, chercha à interroger Valmys pour savoir s’il se sentait mieux, surtout avec l’intervention de l’Althaïen visant à supprimer la douleur qu’il subissait à cause des perturbations dans les vibrations du monde. Au retour du Diplomate avec des informations sur la maladie, il se fit attentif et hocha la tête. “Espérons que l’un d’eux soit malade, en ce cas” Aucun besoin de s’alarmer pour le moment, mais si cela devenait nécessaire il n’hésiterait pas à faire ce qui était nécessaire. “D’où vous vient cette hypothèse ?” Quelque chose guettait ? Il ne le tirait pas de son chapeau, tout de même, alors qu’est-ce qui le motivait à affirmer ceci ? Avente leur partagea l’information au sujet des étrangers dans les bois. Le pirate hocha la tête, sans rien ajouter. Le garde qui accompagnait leur avancée, en revanche, semblait avoir à dire. « Nous allons faire cela au presbytère. C'est juste à côté... Pour être tout à fait honnête, je n'ai guère envie de courir dans toute la ville si l'un d'eux à la folie de vouloir s'enfuir en courant... » L’homme ne semblait pas des plus ravi de savoir que l’Archonte acceptait de faire sortir de potentiels infectés.

De nouveau, il hocha la tête, n’ayant rien contre cette idée. Ils marchaient, mais déjà le temple était en vue. Cyrène n’était pas une grande ville après tout. “Est-ce tout ce que vous savez ?” Il n’y avait aucune douceur, dans sa voix, alors qu’il faisait suite à la diatribe de l’elfe, le ton de sa voix platement docte, d’une simplicité tranchante, sans avouer la violence de ses pensées à l’égard de cette race honnie, la discipline bien plus forte que tout le reste en lui après tout ce temps. Mais il ne coupait pas moins court à toute digression. “Est-ce qu’ils vous ont dit à quel moment exactement vous avez attrapé ça et de quelle manière exactement ? Un contact avec un animal ? Une dépouille ? Un sceau magique ? Quel est son effet exact sur le système immunitaire, les spécificités ? Et tant que vous y êtes, expliquez donc comment vous avez réussi à guérir” Il se tourna légèrement vers Valmys “Est-ce possible pour toi de l’étudier pour connaître l’histoire de cette maladie ou aurais-tu besoin d’un germe actif ?” Il ne connaissait pas les détails infimes de la science baptistrale, il savait juste que l’on pouvait tout connaître d’un sujet grâce à son chant-nom. Mais Valmys, lui, était un maître justement, il saurait dire de quoi il avait besoin et le plus tôt serait le mieux, avant d’être exposé à un sujet potentiellement dangereux pour lui.

Ils arrivaient enfin. Entraînant un instant son disciple restant à l’écart, il lui confia ses instructions et revint auprès du reste du groupe sans chercher à se dissimuler. Cela aurait été une perte de temps, vu les lieux. Le presbytère était un petit bâtiment d’humbles proportions, accolé au temple des sept, et qui servait d’habitation au prêtre des déesses. Pieu, Teotl prit un instant pour poser un poing sur son torse et adresser une prière courte mais non moins zélée aux protectrices du monde dont il portait les derniers éclats aux phalanges. Les pierres brillantes, essence divine cristallisée de la plus belle façon. Elles semblaient scintiller plus que depuis bien des jours. Un signe de la dévotion des habitants envers leurs créatrices peut-être ? Il ne s’attarda pas davantage pour autant, n’en ayant pas le temps, et entra le premier dans la petite pièce, ne serait-ce que par sécurité, puisqu’il était celui qui risquait le moins dans tout cela. Tranquille, il s’arrêta l’espace d’un bref instant pour observer entièrement l’intérieur de la pièce et se tourna vers l’extérieur. “Je ne suis pas certain qu’il soit prudent que nous soyons tous présents. Seigneur Avente et…” Son regard noir se posa sur l’elfe. “Vous” Il revint à l’Althaïen “Vous n’êtes pas nécessaires à cette inspection. En revanche, vous pourriez continuer de discuter avec le Seigneur Emerloch pour essayer d’en apprendre plus, et délivrer ce que l’elfe a appri au Domaine sur cette affliction. Quand nous aurons fini, nous vous ferons part des conclusions

C’était une suggestion pour le moment, mais cela pourrait rapidement devenir un ordre de sa part. Il n’avait guère envie de voir tout ce petit monde pressé dans le presbytère. Si un des domestiques était malade, ou simplement s’ils devaient pratiquer une guérison tout de suite, il valait mieux avoir de la place. Sans compter qu’il préférait ne pas avoir tant de monde si près de lui. Au cas où. Et en même temps, il préférait l’avoir relativement près de lui. Discutant avec Emerloch, voilà une parfaite concession. Le vieil homme n’avait sans doute pas encore narré tout ce qui s’était produit en ville non ? Il darda son regard sur l’Althaïen pour jauger de son état d’esprit.

Est-ce que cela vous convient ?

Lorsqu’il eut sa réponse et sous réserve qu’il ne faille pas discuter et négocier, il vint s’asseoir sur le lit, laissant la chaise pour celui qui la voudrait. Il replia sa queue vers son dos afin qu’elle ne le gêne pas, et mira la partie de cartes en cours, un solitaire. Le garde expliquait que le prêtre logeait à l’auberge depuis l’arrivée d’Emerloch. Une autre porte, dans le fond, devait mener au temple. Non gardée, il supposait sans trop de mal que le garde venu les prévenir était à l’origine préposé à cet office, Cyrène ne disposait pas d’un nombre exceptionnel de gardes après tout.

Bien. Premier domestique, donc ?

Dehors, son disciple se devait de vérifier les lieux ainsi que l'entièreté du temple pour en repérer les failles potentielles. Lui-même était, pour l’instant, passif, attendant de laisser faire le garde et Valmys. Tant qu’ils n’avaient pas un malade sous la main, il ne lui servait à rien de se dépenser. Il attendait des nouvelles des siens, restait attentif à ce qui allait se passer, et dès qu’il en aurait l’occasion, il testerait le pouvoir de la pierre de feu. La hâte n’était pas nécessaire. Il avait beaucoup à penser, son regard détaillant plus encore le garde, puis la pièce. Il bougea légèrement, sécurisant son confort. Ainsi installé, il utilisa un sortilège très simple mais particulièrement utile pour lui afin de faire s'animer plusieurs de ses tatouages qu'il envoya inspecter, en passant sous la porte, l'intérieur du temple des sept en lui-même. Noirs, ils passaient sans doute inaperçu dans les ombres et les recoins du bâtiment. Silencieux, ils ne diffusaient qu'une faible magie animiste, peu prompte à attirer l'attention. Il voulait voir, et bien au-delà, il préférait s'assurer un certain contrôle.

Combien sont-ils, à l’intérieur ?

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Valmys posa sur son frère un regard surpris, toujours finement voilé et abasourdi des violences qui avaient été imposées à son corps. La douleur avait cessé, brusquement, ne laissant que les étranges réactions et spasmes qui le secouaient parfois, pour une sensation des plus incongrues. Malgré sa reconnaissance, il ne prit la parole tout de suite. Il restait une note discordante. Sans vraiment réfléchir, le Cawr mit ses mains sur la gorge d'Ilhan, juste le temps de diffuser son énergie autour de lui pour éliminer les toxines que ce fourbe de frère s'était infligé. Ceci fait, il se tourna vers la potion bien connue qu'il lampa abruptement malgré l'étrange picotement que cela produisait sur sa langue. Là, tout de suite, il avait besoin d'être opérationnel. Après avoir achevé le verre d'eau apporté par Teotl, dans une tentative pour laver sa bouche du goût de la potion, les premiers mots du Chanteterre furent pour ses bienfaiteurs.

"- Je suis heureux d'être aussi bien entouré."

L'énergie perdue à contenir ses souffrances lui revenait avant même qu'il ait pu constater cette faiblesse. Le jeune immaculé remua ses bras et ses doigts, comme curieux de l'aisance qu'il avait à le faire. Les spasmes se raréfiaient à leur rythme. Les couleurs qui avaient dansé devant ses yeux se faisaient plus sages. Leur Grand Malade se situait donc au Temple des Sept, en bonne compagnie ? Soit. Il était aisément compréhensible que quelque mortel s'imaginant condamné cherchât à se rapprocher de ses créateurs. Un geste irraisonné, mais humain. Avec grande prudence, Valmys se redressa, remercia leur hôte d'infortune, et se dirigea vers la sortie, attendant la suite de la troupe.

Il dut attendre plusieurs fois, le temps pour son frère de mettre en place ses fils divers et variés, avec une discrétion toute relative - d'autant plus pour les oreilles d'un Cawr. Portant son attention aux alentours, Valmys s'interrogea sur les émotions que son frère s'attirait à ainsi se cacher à demi. Par chance, il perçut surtout de la perplexité et de l'amusement. Grand bien leur en fasse, à tous. Ils n'avaient nul besoin de se tirer dans les pattes.

Ainsi l'archonte refusait que l'on vienne le voir. Allons bon. Valmys émit à nouveau ce son étrange, sorte de succion des dents, qui lui était caractéristique lorsqu'il s'agaçait. Depuis quand Balthazar savait mieux parler de maladie qu'un Cawr ? Ravalant ses émotions, l'adorable Chanteterre fit de son mieux pour offrir un sourire à Teotl quand ce dernier s'inquiéta pour lui, et lui expliquer que oui, il se sentait mieux. Ilhan revint annoncer officiellement la nouvelle, avouant malgré lui qu'il n'avait pas réussi à négocier avec le sénile monsieur. Voilà qui n'était pas flatteur. Valmys fit de son mieux pour se retenir d'aller tapoter l'épaule de son frère en guise de soutien. L'idée du garde fut approuvée, d'un commun accord. Ils purent enfin reprendre la route, au rythme des explications de Lomion. Le baptistrel vint se saisir de la main de son amant, comme pour avoir quelque pilier en ces temps de doutes. Les questions de Teotl à Lomion étaient pertinentes, il en guetta les réponses. Quant à savoir s’il pouvait examiner son ami elfe…

“- Je puis l’étudier, mais cela me demandera du temps. J’aime autant qu’il puisse parvenir à ses objectifs avant.”

Ils arrivèrent enfin. Teotl prit un instant pour faire son Ilhan, et Valmys offrit à son frère un petit sourire en coin, amusé. Le meilleur des pirates ne tarda pas à revenir, sa foi avec lui. Le Cawr aurait sans doute pu l’imiter, s’il n’avait pas été occupé à contempler son assassin favori. Ledit assassin transmit ses recommandations, et son amant n’eut rien à redire à ce sujet. Ils pénétrèrent tous deux dans le presbytère.

L’endroit était aussi humble que l’on pouvait l’espérer. Le minimum de matériel : lit, armoire, table. Le jeu de cartes y était un luxe. La chaise renversée était… Un témoignage. Valmys fronça les sourcils, plissa un peu le nez, mécontent. Les vibrations lui avaient apporté bien trop d’informations sans même qu’il ait à insister. Le garde le savait. Son malaise s’entendait aussi fort que s’il l’exprimait distinctement.
Après un lourd soupir empli de lassitude, le Cawr s’imagina qu’il y avait peut-être moyen de régler tout cela de façon correcte, sans heurt et sans forcer. Il tendit un peu mieux l’oreille et laissa Teotl finir son ouvrage de tatouages avant de lui dire, avec une neutralité qui seyant à ses aspects les plus scientifiques :

“- Teotl, si tu le souhaites, tu peux commencer à examiner le malade sous le lit. Évite juste de toucher les plaques de corail, où tu seras malade également. J’ai quelques vérifications à faire avant d’appeler les domestiques.”

Il croisa les bras sur son torse, et se tourna vers le garde.

“- Quelles sont vos intentions en ces lieux ? J’aimerais que vous me décriviez vos intentions, mais surtout celles de votre employeur. Cela m’éviterait d’avoir à observer votre chant-nom.”

Ce n’était pas parce que ce garde était un infiltré et un assassin qu’ils ne pouvaient pas discuter en bonne intelligence. Ce faiseur de troubles s’était vendu à l’instant même où ils s’étaient retrouvés tous les quatre dans cette pièce : le couple, l’infiltré, et le cadavre sur lequel l’infiltré s’était servi tant en sang qu’en habits pour se camoufler. Alors pour peu qu’il ne soit pas trop bête, il avait tout intérêt à bien s’entendre avec le baptistrel, et ne donner à Teotl aucune raison d’avoir à le protéger.
Un demi-silence après sa question, Valmys reprit prestement la parole, pour signifier un détail qui n’était sans doute pas des moindres pour convaincre le faux-garde :

“- Il faudra que je vous examine d’une autre façon, par ailleurs. Vous portez également la maladie.”

Les didi :

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Personne ne l’avait retenu, ce qui l’arrangeait. S’il avait été le seul membre de la Confrérie présent, probablement aurait-il accompagné le reste du groupe et remis le coffret plus tard, mais Teotl était également présent et serait certainement en mesure de recueillir des informations utiles pour son père. Durant son trajet, le Sosie constata qu’on le suivait de loin et sans grande subtilité : l’Almaréen qui accompagnait Ilhan Avente était là. À n’en pas douter, l’Althaïen avait ordonné à cet homme de le surveiller pour une raison ou une autre. Peu importe, il n’y avait pas grand-chose à cacher, il allait remettre un colis, point barre. Et si jamais le diplomate était au courant de ce qu’il transportait, lui-même l’ignorait, puisqu’il n’avait pas ouvert la boîte, aussi toute interrogation potentielle vis-à-vis ce détail serait inutile pour qui la mènerait.

Après quelques minutes de marche, la Copie tourna au coin d’une maison avant d’entendre un bruit sourd, caractéristique d’un corps qui tombe au sol, suivit aussitôt d’un son de râclement. Revenant sur ses pas, le faux Humain constata qu’on ne le suivait plus. Ainsi quelqu’un s’était chargé de l’Almaréen d’une manière ou d’une autre. Cela ne changeait pas grand-chose au final, mais ainsi il était certain de ne pas attiré l’attention si la livraison était jugée suspicieuse.

Enfin, l’Homonculus rejoignit la délégation Caladonienne. Quelques diplomates, de même que quelques soldats étaient présent, discutant entre eux pour tuer le temps pendant que la réunion avait lieu. Parmi eux se trouvait Hamlet Grisel, mais il ignorait duquel il pouvait s’agir. En toute logique, puisque le colis provenait de la Confrérie, le garde devait être de mèche d’une manière ou d’une autre. Les pirates possédaient quelques méthodes pour se reconnaître entre eux, la plus classique étant le sceau qui avait permis par le passé à Demens de reconnaître les espions envoyés par Nathaniel à Caladon. Or, le Doublon n’avait pas ce genre d’item, mais il avait autre chose : une petite mélodie anodine, mais qui renfermait une suite de note précise. En passant à proximité de la maigre garnison, il commença à siffler assez fort pour qu’on l’entende sans pour autant être ostentatoire, continuant lentement sa route vers la rive située un peu plus loin. Il continua à siffler jusqu’à l’atteindre, puis s’assit sur une roche et attendit.

Après quelques minutes, l’un des gardes arriva à ses côtés, sifflant une seconde mélodie qui complétait la première. Le Sosie se redressa, sorti le coffret de son sac et le tandis au nouvel arrivant sans un mot. Celui-ci l’ouvrit pour en sortir une dizaine de lettres, toutes écrites de la même main, de même qu’une petite fiole. Grâce à ses connaissances calquées sur celles de son créateur, le faux Humain reconnu aussitôt la traître agonie, ce poison à base de curare qui cause une paralysie musculaire instantanée. Hamlet parcouru rapidement toute les lettres, puis, remerciant le messager d’un mouvement de tête, il lui tandis une bourse avant de rapidement rejoindre ses compatriotes. L’Homonculus revint sur ses pas et remarqua que le garde semblait donner des informations aux autres qui s’activaient soudainement. La troupe se mit en branle et prit la direction du centre de Cyrène. L’ordre final fut prononcé avec plus de vigueur, assez pour être entendu de la Copie.

- Arrêtez Avente, par tous les moyens.

Lui-même retourna également vers le centre du village dans l’optique de retrouver le reste du groupe, mais en revenant là où il avait vu l’Almaréen disparaître, il repéra quelques tâches de sang qu’il suivit pour trouver l’archer assommé et placé contre un tonneau vin. Il respirait encore à un rythme régulier et ne semblait présenter aucune blessure grave. D’où provenait alors le sang? Le Doublon sorti de sa sacoche un sachet de sels de pâmoison qu’il remua sous le nez du grand gaillard. Celui-ci retrouva ses esprits, l’air néanmoins confus.

- Comment vous sentez-vous?

- … Je… Quoi?

- Je viens de vous retrouver évanoui. Vous sentez-vous bien?

- Un mal de tête, mais sinon ça va. Quelqu’un m’a frappé. Je n’ai pas vu son visage, mais je lui ai planté ça dans la cuisse, dit-il en brandissant sa dague.

~ Le même sang que j’ai vu. ~

- Sa blessure m’a permis de vous retrouver.  

Il marqua une pause. Si celui qui l’avait assommé voulait laisser le champ libre à l’Homonculus, alors il était dans le même camp que lui, sinon un camp avec des objectifs communs. Pour éloigner les soupçons, il se devait de jouer le jeu.

- La piste est fraîche, assez pour le retrouver également.

- Vraiment? Ne perdons pas de temps alors, répondit-il avant de se relever en grognant.

Le duo suivit les quelques gouttes à la trace, ce qui les força à s’éloigner de la bourgade pour se rapprocher de la forêt. Rendu à la lisière, l’Almaréen s’accroupit et posa une main au sol, révélant indirectement qu’il était un lié du Lièvre.

- Cet abruti ne s’est même pas donné la peine de brouiller ses traces, on va le retrouver rapidement.

À ces mots, il s’enfonça dans le bois, suivit de près par le faux Humain.

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Se faire mettre à la porte était rarement agréable. Pourtant l’affilié du Souffle y avait mis les formes, tentant par là même de mieux faire passer l’ordre sous-entendu. Cependant l’althaïen n’en pensait pas moins. Il soupçonnait fort l’assassin d’être le possible infiltré. Il trouvait les coïncidences un peu fortes pour qu’il apprenne la présence d’un infiltré voulant potentiellement faire porter le chapeau à Delimar, alors qu’il était en présence du pirate, son ancien ravisseur soit dit en passant. Et tous ses instincts de Tisseur lui soufflaient que les coïncidences avaient souvent une raison sous-jacente. Il n’aimait donc guère laisser Nayan Earendill seul avec son frère d’une part, même s’il doutait que ce dernier soit en danger en cette présence, et n’aimait guère le savoir entrer au presbytère d’autre part, presbytère qui communiquait directement avec le Temple, où se situait une cible potentielle selon ses soupçons. Tout cela ne lui disait rien qui vaille.

Il lui semblait toutefois délicat de refuser cette demande et de protester ouvertement. Il se contenta donc de hocher la tête, offrant simplement un sourire faussement conciliant. Il les laissa donc entrer tous deux, son frère et lui. C’est alors qu’une araignée lui souffla par l’anneau des informations capitales et plutôt alarmantes. L'almaréen qu’il avait envoyé suivre Thormyr avait été neutralisé. Mais il y avait pire : des gardes caladoniens étaient en route pour le temple avec, visiblement, la volonté "d'arrêter Avente par tous les moyens''. Ni plus ni moins. Et comme de par hasard, juste après que son almaréen ait été neutralisé et que Thormyr se soit rendu à la délégation de Caladon.

Mais que sous-entendait l’arrêter exactement ? Souhaitait-on le mettre au fer ? Et pour quel crime ? Ou souhaitait-on intercepter ce qu’il tentait actuellement de faire ? Cela signifiait-il que Caladon était la tête de toute cette affaire ? Il avait écarté cette possibilité tout d’abord, songeant que Caladon n’y aurait aucun intérêt… Mais… après tout ?  Se pourrait-il que le Tisseur soit sur le point de trouver la clé de tout ce qui se tramait à Cyrène pour qu’on veuille ainsi l’arrêter ?

Caladon coupable donc ? Non… Non, à bien y réfléchir, cela sonnait plus comme un piège, tendu à Caladon et à Delimar. Il sentait, sans savoir pourquoi, instinct d’années d’espionnage et de complot peut-être, que tout ceci n’était qu’un coup monté, un coup de maitre, pour raviver les tensions entre les deux cités. Mettre Delimar en porte à faux, mais potentiellement aussi discréditer ensuite Caladon quant à cette action précipitée, quand le présumé coupable prouverait son innocence, sous le sceau des Baptistrels… Et soudain, une piste germa en lui. Une piste, un soupçon, qu’il avait rapidement écarté, songeant que cette personne n’aurait aucun intérêt à agir ainsi. Toutefois… À bien y songer… De ce qu’il savait, un infiltré tentait de faire porter la responsabilité d’un acte important à Delimar. On cherchait présentement à l’arrêter. Et on impliquait Caladon pour se faire. Il soupçonnait depuis le début les vampires d’être les instigateurs de cette affaire, et peut-être même d’attendre dans les bois… Qui, parmi eux, avait assez d’intelligence, de ruse, d’expérience en fourberie diplomatique, et aussi d’argent pour se payer des assassins de haute volée, pour réaliser un tel projet ? Il avait d’abord soupçonné Toryné Dalis, assez expert en matière de coups bas. Toutefois… Toutefois il n’avait pas forcément l’or nécessaire. Non l’or… L’or, son père l’avait. Aldaron. Aldaron serait-il impliqué ? Était-ce lui derrière tout cela ? Oui, cela se tenait. Il impliquait certes son fils, diplomate de Delimar, mais… la présence d’un baptistrel assermenté permettrait d’assurer son innocence bien rapidement, sans même qu’on ait eu le temps de réellement l’inculper… Et comme par hasard ce baptistrel, certes envoyé par le Domaine, n’était nul autre… que l’un des fils d’Aldaron. Comme si ce dernier avait tout de même pris ses précautions dans ses plans rusés pour que ses fils n’en souffrent pas trop. Autant que faire se peut du moins.

Oui, intelligent et rusé. Cela pouvait sonner tout à fait aldaronesque. Digne de la triade. Mais il était temps d’agir, et non plus de réfléchir. Le sablier se jouait contre lui. Il se tourna alors vers l’elfe avec qui il était resté et lui offrit son sourire le plus aimable.

Nous voilà en tête à tête, Ser Estarus. Je vais vous demander toutefois de bien vouloir m’excuser quelques minutes, pour soulager une envie pressante.

Se disant, il ordonna discrètement en langue des signes à son araignée de le suivre, puis rajouta de vive voix en s’adressant cette fois aux deux gardes délimariens, frères de rousseur et de guerre :

Messieurs, je vous prie de bien vouloir veiller sur Ser Estarus. Je n’en ai que pour un instant.

Et aussitôt il s’éclipsa, prenant le tournant le long du mur puis s’engouffrant dans un renfoncement qu’il avait remarqué en arrivant. Toujours par signes, il demanda à son araignée de les isoler des yeux et des oreilles indiscrètes. Il murmura alors quelques consignes à ses araignées extérieures, comme de surveiller le périmètre, mais de ne pas intervenir si la garde caladonnienne l’arrêtait. De surveiller toutefois tous les accès au temple. Puis il avala promptement une potion, activa sa délocalisation, et murmura au creux de l’oreille de l’araignée présente ses instructions. Aussitôt dit, aussitôt fait.

C’est ensuite un Ilhan souriant et avenant qui revint vers l’elfe et l’invita à parler, et à exprimer tout ce qu’il savait sur la maladie. Peu de temps après, un capitaine de la garde roséenne arriva près d’eux, les salua d’un geste sec et bref de la tête, avant d’ouvrir discrètement la porte du presbytère et de tendre l’oreille, aux aguets, tout en jetant un coup d’oeil.

Il entendit alors la question de celui qui accompagnait le Baptistrel. Il aperçut le garde roséen présent avaler sa salive, clairement mal à l’aise, tout en observant ostensiblement l’endroit où était assis le Comte de Tearrii. Le capitaine fixait toutefois toute son attention sur le garde qui ouvrait la bouche, apparemment incapable d’en sortir le moindre son face au Baptistrel. Les yeux fuyants, le garde referma la bouche et répondit enfin. Il n'avait pas la moindre idée de combien de personnes il y avait dans le temple. C’est ce moment que choisit le capitaine pour entrer totalement et refermer la porte derrière lui, alors que le Baptistrel se faisait plus inquisiteur, même si toujours tout en douceur. Cette fois le garde blêmit, et se mit à trembler de peur.

Je... Je... Maladie ?

Le garde vacilla, s'adossa au mur jouxtant l’autre porte, certainement celle menant au Temple, et glissa le long de celui-ci, accablé.

Je suis désolé, je ne voulais pas le tuer. Je devais juste l’assommer et prendre sa place, mais je crois... Je crois que j'y ai été trop fort. Sa tête a tapé sur la chaise et sa nuque s'est brisée...

Le garde adressa un regard apeuré sur le Capitaine roséen, qui resta pour sa part impassible et silencieux, mais les traits sévères. Son regard des plus polaires sembla avoir son effet. Ou peut-être était-ce la présence d'un Baptistrel. Toujours est-il que le garde révéla enfin tout ce qu’il semblait savoir d'une voix précipitée.

Je suis désolé... Je n'avais jamais fait ça. Je ne suis pas assassin... J'étais... Je n'avais plus rien, j'étais perdu. Selenia tombe en ruine, dans les campagnes. Ma femme est décédée de la famine et j'ai voulu... Essayer de survivre. On m'a approché, je ne sais pas qui c'est, mais on m'a demandé de prendre la place du garde ici et de laisser entrer une femme, puis de l'aider à ressortir discrètement. On m'a promis beaucoup d'argent en retour, j'espérais pouvoir avoir de quoi m'offrir une petite ferme et...

Le garde secoua la tête de gauche à droite, tremblant, avant d’ajouter :

Et j'ai... Je vais mourir.

Le capitaine se retint de soupirer. Possiblement oui. Soit de la maladie, soit de la justice roséenne. Toutefois il garda toujours silence. Une femme était donc entrée. Autre soupir intérieur, tandis que ses traits se durcissaient encore.

Ce garde, à défaut d'être un soldat aguerri, était en tout cas le pion parfait, suintant de désespoir pour pouvoir être manipulé à loisir. De ces pions sachant exécuter les ordres sans état d’âme et sans poser de questions indiscrètes.

Rapidement toutefois le comte de Tearrii s’approcha du capitaine, l'interrompant dans ses réflexions et le coupant dans son élan alors qu'il allait se prononcer. D’une poigne ferme, le comte l’incitait à ressortir. Le capitaine plissa les yeux. Pensait-il qu’il se laisserait faire ainsi ? Allait-on le mettre à la porte sans sommation, sans aucun pourparler, sans argumentation aucune ? Aussitôt, d’instinct, le capitaine réagit et usa de son serpent pour endormir le comte. Malheureusement ce dernier sembla bien résistant à la pulsion de sommeil qui le tiraillait. On le voyait clairement lutter… mais il ne cédait pas. Le capitaine eut toutefois le temps de se glisser de l’autre côté du garde, entre lui et la porte, de se baisser, et de tenter de l’endormir aussi. Il voulait s'assurer que ce dernier ne céderait pas à la panique et à un acte irréfléchi. Endormi, il serait aisé de le sécuriser, pour que le Baptistrel ne craigne rien et puisse agir comme il le désirait. Et cette fois, cela fonctionna et le faux garde roséen sombra dans les limbes de morphée.

À peine eut-il cette joie de voir ce sinistre sbire s’endormir, que le capitaine sentit une vive piqûre dans son bras gauche. Traitre scorpion, songea-t-il. Il vacilla alors, luttant lui aussi de toutes ses maigres forces contre l’insidieux poison. Il se redressa vivement et se rattrapa de justesse à la poignée de la porte, qu'il parvint, il ne sut comment, à pousser vers le temple. Il s’empressa de la fermer derrière lui et de s’y adosser.

Par instinct, son regard scruta les environs rapidement. L'intérieur de la chapelle, à l'image de Cyrène, ne payait pas de mine. Dénotait tout de même un net effort de décoration, avec tant de fleurs sertissant les hautes colonnades bordant la nef. Installées aux bancs, le capitaine aperçut dix personnes, dont l’archonte, en simple robe de chambre. Rose la robe de chambre. Le capitaine papillonna des yeux, sentant le fourbe effet s’emparer peu à peu de lui… Mais il lutta encore.

Visiblement colère étreignait l’archonte, qui semblait également comme terrifié par sa conversation achevée avec les dirigeantes de Calastin.

Seigneur... Ils tuent des dragons... Mais qui fait cela ?

"Diantre", songea le capitaine.

Il aperçut alors deux soldats de défense et sept femmes de chambre qui étaient en train de coucher Balthazar dans son lit, installé entre les deux rangs de bancs, afin que les battements houleux de son cœur s'apaisent. Le vieil homme avait le teint blême, plus blanc que le marbre des murs, et écarquilla les yeux en voyant entrer le capitaine, alors adossé, presque avachi, contre la porte.

Le poison… insidieux poison… d’un instant à l’autre il allait être paralysé. Il lui fallait agir. Maintenant. D’une main, il tâtonna sa ceinture à la recherche d’une potion. Il n’attendit pas toutefois pour parler en même temps.

Alertes gardes ! tonna-t-il.

Il trouva la potion. En déboucha le flacon. Parvint à faire un pas.

Infiltré…

En avala le contenu d’une traitre. Parvint d’une main tremblante à mettre flacon et bouchon dans sa poche… Un deuxième pas...

Danger… Archonte !

Mais cette fois tomba à genou. Puis face contre terre, la tête tournée vers ledit archonte.


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Je me retrouvai seul avec Ilhan, les deux autres étant partis pour le presbytère, un lieu que je tenais à éviter car, la maladie semblait y avoir élu domicile. Faire face à nouveau à ce que j’avais apporté m'était insupportable, voir le visage de ceux dont la vie était gâché, car j’étais entré dans leur ville. Voir possiblement les cadavres de mes victimes.. Je savais que je ne pourrais pas regarder dans les yeux mon erreur, ma faute. Heureusement pour moi que j’étais dehors avec Ilhan, ce dernier avait un comportement des plus louche d’ailleurs, il semblait bien agité. J’avais pu côtoyer un peu Ilhan quand j’étais venue étudier les envahissantes plantes qui s’étaient réveillées dans les sous-sols et il ne m’avait jamais semblait ainsi, peut être que lui aussi était très stressé par la maladie et vue ce qu’elle était, il faisait bien.

Il n’y a aucun  soucis sieur Avente, je ne pense pas bouger pour le moment

Je fus tout de même surpris qu’il demande après au garde de veiller sur moi, je n’avais pas toutes les informations, je ne savais pas que la situation était aussi critique, mais ça me rassurer, si un malade s'approchait, les garde me protégerais. Je regardai Ilhan partir pour ses petits besoins, j’en profitai pour regarder autour de moi, écouter les oiseaux.. Tenter de me ressourcer un peu. J’avais beau avoir perdu ce que j’étais, j'apprécie toujours la nature et les chants des oiseaux faisait toujours autant palpiter mon cœur, j’avais toujours un cœur d’elfe au fond de moi, mon âme n’avait pas changer. Je n’eu pas vraiment le temps de me pencher plus sur cette prise de conscience, car Ilhan revenait, il voulait en savoir plus sur la maladie.

Malheureusement, je n’ai que peu  d’information de plus à vous apportez, on en ignore énormément sur ce mal…


Je cachais pourtant une information importante, que peu de personne savait. Je ne devais ma survie qu'à l’immaculation, mais ça ne voulais pas sortir, Aldaron savais, peut être en avait il parlé autour de lui.

Je sais qu’enlever les coraux qui poussent ne sers à rien, ça finit toujours par revenir, a part de la douleur, ça ne soulage pratiquement rien du tout. C’est une maladie extrêmement contagieuse, un seul contacte et… Vous êtes contaminé. J’ai beau y penser, je ne comprends pas comment j’ai pu entrer en contacte avec, la seule chose dont je me souvienne c’est d’avoir était mouillé par de l’eau, mais c’est tout et ça n'a possiblement rien à voir.

C’était juste avant que je prenne lâchement la fuite en laissant mes camarades sous les décombres. J’étais en train de peser le pour et le contre de parler de mon immaculation quand tout s'accélère soudainement, ce qui semblait être un capitaine roséen entra dans le presbytère, que faisait il ? C’était dangereux, il ne devait pas rentrer ! Pourquoi il endormait ce garde ? Que se passait-il ici? Ce dernier se met à parler… Apparemment, il y avait un problème, du danger lié à Archonte. J’ignorais si l’Archonte était en danger ou si le danger venait de lui, et il est clair que ce n’étais pas une situation que je pouvais traiter avec légèreté, une mauvaise action pouvait entraîner des conséquence bien plus grave que ce que je pouvais imaginer. Quelque chose, un détail me fit froncer les sourcils… Pourquoi ce type avait exactement la même voix qu’Ilhan ? Ce dernier était pourtant bel et bien à cotés de moi… Il y avait deux Ilhan ? Ce dernier avait il utilisé le sort d'illusion pour faire un double de lui-même ? Et pourquoi? Je ne comprenais pas. Quelques secondes après, j’entends des cris de femmes suivis de prêt par un cri de douleur de Valmys. J’allais voir ce qui se passait, quand deux femmes sortirent en courant, l’air totalement paniquer. Inquiet, je leur demande ce qui se passe, ces dernières me répondent :"on nous attaque, elle a tué l'archonte... Elle a tué tout le monde ! ". Je demande aux gardes qui étaient censées me protéger de s'occuper avec toute la délicatesse qu’ils peuvent des deux demoiselles.

Voilà qui était inquiétant en effet et qui mettait fin à mes interrogations sur les sens de la phrase qu'avait prononcée le deuxième Ilhian. J’aperçu en même temps, le jeune homme qui avait accompagné valmys à l'intérieur, ce dernier était par terre et ne semblait pas conscient, non loin, le sainur semblait se tordre de douleur. Quelque chose allait mal, je ne comprenais pas quoi, mais une chose était sûr je ne laisserais pas mes camarades mourir à nouveau. Je n'avais vraiment pas envie de rentrer la-dedans, mes jambes en tremblaient légèrement et mes yeux se mirent légèrement à briller, ma vue se troubla un peu. Je mis une minute avant de réussir à prendre mon courage à deux mains… Je devais sécuriser un maximum les gens. Je me concentrai et commençai à dessiner une silhouette avec les mains avant de montrer avec mon doigt une pierre. Un golem de pierre apparue.

Veuillez  protéger sieur   Elusis


Je désigna le jeune homme qui se tenait la tête pour que le golem puisse lui accorder sa protection puis, n’écoutant que mon courage, je me dirige vers Teotl qui semblait, en effet, endormi. Je m’accroupi et touche la jeune homme à en endroit ou il avait des vêtements, il était hors de question que je touche sa peau. Je fis un ovale avec mes doigts, pour que la trame puisse tisser un cocon résistant autour du bel endormi et que ça le protège de toute attaques. Je regardai autour de moi.

Quelqu’un pourrait  m’expliquer ce qui se passe ici?


Sorts Utilisé:

Niveau Bon : Golems élémentaires
   Geste clef : dessiner la silhouette de la création avec les mains et viser d'un doigt la matière/élément choisi(e)
   Action : aspire en soi de l’énergie et l’infuse avec l’image de la création désirée puis relâche cette énergie, tissant par dessus avec la trame jusqu’à donner une consistance semi-physique à la créature.
   Effet : création d'un golem élémentaire de taille moindre à partir des éléments disponibles autour de soi. La créature possède des caractéristiques physiques niveau bon et une affinité élémentaire choisie à la création.

Niveau Maître : Cocon protecteur
   Geste clef : former un ovale sur la cible avec les mains
   Action : tisse l’énergie de la trame pour lui donner une nature plus résistante.
   Effet : place la cible dans un cocon impossible à briser qui le protège de toutes les attaques mais l’empêche de faire quoi que ce soit. La durée dépend de la puissance du lanceur. Peut aussi être utilisé sur un adversaire.
   Maître : 3 minutes (1 tour d’intrigue)


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- Vous aviez raison, la piste est effectivement fraîche.

L’Almaréen avançait d’un pas assuré, repérant toujours de nouvelles traces de sang sans même faire appel au Lièvre. Après quelques minutes, l’Homonculus remarqua une silhouette claudicante et fit signe à son comparse. Silencieusement, le duo rejoignit l’individu mystérieux pour découvrir qu’il s’agissait d’une femme Humaine dans la trentaine. Elle se retourna d’un mouvement sec, ce qui fit voler ses cheveux noirs, et fixa les deux hommes.

Elle évalua rapidement la situation et constata qu’elle n’avait plus l’option de fuir : non seulement sa blessure trahirait son trajet, mais elle serait trop lente pour semer qui que ce soit. Elle prit plutôt en main ses dagues, mais l’Almaréen fut plus rapide et une flèche vint se planter dans l’abdomen de l’assassine. Elle laissa échapper un soupir de douleur en tombant à genoux, complètement vulnérable. Néanmoins, elle planta son regard toujours aussi déterminé dans celui de l’Almaréen et parla d’un ton ferme.

- Pour le Père.

Puis, sans autre cérémonie, elle enfonça ses poignards dans son torse à répétition. Son sang coula encore plus abondamment, venant imbiber la terre, et elle tomba finalement vers l’avant, morte.

- Est-ce que ce serait…

L’Almaréen fronça les sourcils et s‘accroupit à côté du corps pour relever les manches de son attaquante. Là, à l’intérieur de son avant-bras gauche, on pouvait clairement voir un tatouage que le Sosie reconnut grâce à son savoir calqué sur celui de Demens. Le Culte de la Mort était réputé pour joindre la Confrérie. En effet, quoi de mieux qu’un groupe d’assassins fanatiques prêts à se suicider sans hésitation plutôt que de révéler la moindre information?

- C’est une pirate. Enfin, c’était.

Ainsi, l’Almaréen connaissait également les pratiques de ce culte. Rien de bien étonnant là, mais il était clair qu’il partagerait cette information et la Copie devait à présent choisir. Valait-il mieux neutraliser cet homme ou continuer à jouer l’ermite ignorant tout des assassins? Un peut plus tôt, il aurait pu profiter du fait qu’il avait quelque chose s’approchant d’une alliée pour mieux se débarrasser de lui, mais ici il était seul. D’un autre côté, Ilhan savait certainement qui était Teotl et, pour une raison ou une autre, semblait tolérer sa présence à Cyrène malgré sa couverture de noble.

Tout à coup, des bruits de pierres frottées les unes contre les autres brisa le silence paisible des lieux. Le tremblement régulier qui accompagnait le bruit ne laissait aucun doute quant aux créatures qui en étaient responsable.

- Il y a des golems par là. Ils fuient quelque chose.

Et sans attendre la réponse de l’autre, la Réplique se dirigea vers la source du son, aux aguets.

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Sa conscience lui revint, hélas. Son corps était allongé contre un support dur, couvert d’un foin qui piquait sa peau par endroits, traversant le tissu fin de l’ample habit qui lui avait été mis. Les alentours puaient de multiples odeurs qui venaient effleurer la mémoire de Valmys sans qu’il puisse y mettre de mot. Il y avait des odeurs organiques, des mélanges étranges…
À cet instant précis, Valmys sut qu’être réveillé était une idée qui sentait le purin. Voulant se tourner pour mieux se rendormir, des restes de courbatures vinrent l’interroger. Où était-il, et qu’avait-il fait la veille ? La réponse ne venait pas tout de suite. La prudence poussa le grand voyageur qu’il était à tendre d’abord l’oreille pour savoir où il se trouvait. L’endroit était une infirmerie. Sale, un peu basse de plafond, avec des souris dans les murs. Le chant-nom de Lomion veillait non-loin. Celui d’Ilhan trahissait un état qui n’était pas tout à fait celui du plein éveil. Définitivement, tous avaient dû vivre une soirée de folie. Maugréant intérieurement, devinant qu’il n’allait pas être content, Valmys commença à fouiller sa mémoire.

Le presbytère lui revint, avec ce fameux garde Roséen qui n’en était pas un et, soudain, l’arrivée du “capitaine”, coupant la parole aux mots de réconfort que le baptistrel voulait offrir à leur pauvre hère. Teotl avait voulu retenir Ilhan et, à partir de cet instant, Valmys se souvenait de ce qu’il avait pensé : cela ne pouvait pas bien se finir. La tension de la confrontation montait, les premières attaques se faisaient dans un silence insidieux. La piqûre que son scorpion infligea à son frère lui vrilla les tympans. Son souvenir se fit plus flou à la vision d’Ilhan se précipitant vers le temple. Il se souvenait vaguement de ses cris, et d’une grande douleur qui venait raidir tous ses muscles.
Puis plus rien.

Du moins, d’après sa mémoire. Mais Valmys était un tricheur. Il interrogea son champ-nom, à la recherche de ces informations qui le constituaient sans qu’il le sache.
Alors il vit son pauvre corps tomber au sol, agité de spasmes, alors que la douleur s’amplifiait. Les cris se brouillaient, la magie de Lomion l’enveloppait. De l’autre côté du mur, la magie paraissait comme… Annulée. Absorbée par quelque chose qui la dévorait. De quoi mettre le coeur au bord des lèvres d’un être fait de magie. Cela n’améliora pas la situation du Cawr, qui appréhendait un paroxysme de douleur, lequel lui faisait revoir son propre serment tant il aurait voulu que cela cessât. Les êtres s’agitaient… La douleur doubla. Tripla. Alors le corps de Valmys abandonna sa conscience.
Constatant cela, Valmys se sentit faible, stupide, et surtout, inutile. À quoi bon être soigneur s’il ne savait rester debout pour soigner ? Il aurait peut-être pu en sauver… Ou au moins sauver le garde. Qu’était devenu ce dernier ? Il n’était peut-être pas trop tard. S’il en croyait son chant-nom, seule une après-midi avait passé. Le Cawr mit définitivement de côté l’idée de prolonger son repos réparateur pour rouvrir les yeux, et…

Ah non ! Non non non ! Cela n’allait pas être possible ! Il voulait bien être gentil, tolérant, mais ce monde avait un minimum de règles ! Les gargouilles en intérieur, soit, mais pas dans ce style-là ! Même sur Ambaruna c’était déjà démodé, et de mauvais goût ! Pourquoi fallait-il que toutes les constructions du nouveau monde soient un affront à l’art de la décoration intérieur ? Par les Déesses, s’il n’y avait pas eu des vies en jeu, il aurait déjà usé de sa magie pour corriger cela.
Bref. Il se redressa, avec un sourire un peu forcé, la douleur des courbatures ramenant à lui quelques désagréables fourmillements. Ses premiers mots furent un remerciement envers Lomion, au moins pour le geste protecteur qu’il avait eu envers lui. Il lui assura qu’il n’y avait pas de raison de s’en faire pour son état, puis tourna son regard vers Ilhan. Son nez se fronça alors. La peau de la senestre d’Ilhan était assombrie, flétrie, à l’image d’une fleur fanée. Soit, il devait y avoir eu un peu plus que ce qui était inscrit dans son chant-nom. Dune voix rendue basse par le manque d’utilisation et le sommeil, Valmys demanda à Lomion l’autorisation de lire dans son chant-nom, promettant qu’il n’y chercherait que ce qui était en lien avec leur affaire.

Les détails de ce qu’il avait pu louper lui vinrent alors, tels qu’ils avaient été contés ou constatés par Lomion. Cinq morts au total : l’Archonte, deux gardes, deux domestiques. Tous avaient fini comme avaient fini les morts de Caladon : noircis, vides de toute magie. Et eux, les empêcheurs de tourner en rond, n’étaient pas arrivés à temps. Valmys émit ce son de succion de dents qui caractérisait son agacement. Au moins savait-il auprès de qui il devait faire un rapport détaillé. Au réveil d’Ilhan, il pourrait lui raconter, et lui proposer de soigner sa main… Si cela était possible. Par chance, le Tisseur avait réussi à n’être pas trop impacté.

Eh bien youpi, voilà une affaire “résolue”... Ou presque. Ils avaient toujours une maladie sur le feu, des gens en cavale… Ah, et un Teotl en cavale, aussi. Mais lui n’inquiétait pas trop Valmys, qui savait comment le contacter. Se levant lentement, comme si ses muscles tâtaient le terrain avant de s’élancer, il demanda à Lomion s’il avait quelques nouvelles du garde qu’ils avaient croisé au presbytère. Celui-ci avait besoin de soins… Et un baptistrel était encore là pour lui.

Rectives :

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Frustration et frayeur soudain le foudroyèrent. À terre, il sentit son corps s’effacer, ses muscles se crisper en un spasme avant de se figer, mais sa conscience restait toujours claire et alerte. Ses orbes sombres pétillants d’or, de peur et de peine, tournés vers Balthazar, il aperçut les gardes tirer leur épée au clair à l’alerte qu’il venait de donner, et ordonner aux domestiques de s’éloigner. Sa vision devint floue, mais il aperçut les silhouettes s’exécuter, bien que semblant réticentes à quitter l’Archonte. Il eut un petit sursaut d’espoir d’être tout de même parvenu à intervenir à temps… Mais l’espoir s’effrita bien rapidement.

La surprise sembla avoir frappé l’archonte en plein coeur. Si l’althaïen peina pleinement à voir tous les détails tant sa vision se brouillait, il entendait les battements erratiques de ce dernier et les grandes inspirations désespérées, comme si l’archonte suffoquait. Il aperçut vaguement celui-ci porter une main sur sa poitrine. Sans doute comme voulant étreindre ce coeur soudain capricieux, le corps secoué de spasmes. Ilhan sentit alors l’appréhension d’avoir précipité le destin en ayant voulu le freiner ! En tentant de sauver l’archonte, il allait finalement le tuer ! Une larme traitresse coula sur sa joue crispée et tomba à terre. Il tenta de bouger, de reprendre possession de son corps, en vain. Tentative qui se figea net sous la surprise quand…  

Horreur ! En quelques instants à peine, la scène se transforma en spectacle macabre sous ses yeux impuissants. Une sensation de vide enveloppa l’atmosphère de son étreinte glacée et terrifiante. Et si Ilhan avait pu bouger, ses yeux se seraient écarquillés de frayeur, alors qu’une silhouette, celle d’une domestique, se profilait lentement derrière le vieil homme. Se pourrait-il que finalement ce ne soit pas lui le responsable de mal qui foudroyait son ami Balthazar, mais elle ? Elle, qui semblait si concentrée, si redoutable dans son aura de glace et de vide, les yeux baissés sur le sol, avançant à pas comptés. Lentement, tel un prédateur enserrant sa proie dans son sinistre piège.

La magie ! La magie se dissipait autour d’elle. La magie étouffait ! La magie se mourrait ! Et il était toujours incapable de bouger ! Une servante près de la domestique poussa un cri effrayant, de peur et de douleur, et tomba rapidement à genoux, avant que son corps ne touche terre en spasmes d’agonie. Puis une autre suivit cette danse funèbre. Peur suintait de tous ces coeurs battants et celui d’Ilhan leur fit concert. Si son regard était flou et sa vision traitresse, il percevait encore clairement les fils de la trame. Ces fils que l’on coupait un à un et dont on aspirait toute énergie vitale. Cette magnifique toile magique dont des doigts avides et glacés en sectionnaient chaque fil à sa portée, les aspirant dans son nexus annihilant...

Il reconnaissait cette magie-là. Il reconnaissait cette absorption fatale, qui insufflait le vide autour d’elle et dissipait Mère magie. Il la reconnaissait, oui ! Les corps alors recroquevillés à terre, en des spasmes de plus en plus erratiques, soudain se figèrent en une dernière convulsion et revêtirent un manteau noir de geai, alors que les tambours battants résonnaient une dernière fois. Oui, cela aussi il le reconnaissait, songea-t-il, une autre larme traitresse lui échappant. Ces mêmes corps… Caladon ! L’oeuvre de ce flux secret maîtrisé par quelques Brise-Sorts délimariens ! Ces Brise-Sorts qui avaient abandonné leur poste pour entrer sous la protection d’Aldaron Elusis. De son père !

Sombre révélation qui confirmait, malheureusement, toutes ses suspicions précédentes, comme la volonté de tuer l’archonte, en impliquant Delimar, et la possible implication de son père derrière ce plan des plus sinistres, même si brillant. Des révélations qui en apportaient d’autres, tout aussi ténébreuses.

Et soudain une conclusion, en un ultime sursaut de lucidité, le frappa de plein fouet. Son souffle fut d’une telle puissance qu’il vit à peine son membre gauche se flétrir à son tour, perdre de sa vie. D’abord la main, puis son bras se faisant ronger peu à peu, lentement...

Non une seule pensée en cet instant le hantait, tournant en boucle. "Arrêtez Avente, par tous les moyens." Non, ce n’était pas pour le faire porter responsable… Ces ordres, qui venaient assurément de son père, il en avait maintenant la confirmation, n’avaient sans doute eu pour unique but que la volonté de le protéger ! Aldaron avait sans doute voulu écarter son enfant du massacre qui aurait lieu là, à l’intérieur du temple dans lequel Ilhan s’efforçait d’entrer, coûte que coûte. C’était toutefois compter sans son obstination. Tous deux étaient de redoutables comploteurs et avaient plus d’un tour dans leur poche. Leur partie de dames l’avait bien prouvé, et cet échiquier à taille réelle sur lequel ils venaient de jouer présentement le confirmait pleinement.

Des mouvements désordonnés dans son champ de vision le tirèrent toutefois de ses sombres pensées. Sa vision semblait étrangement s’éclaircir et il aperçut les domestiques et les soldats fuir, incapables d’agir contre leur assaillant. Certains passèrent les portes principales, d’autres tentèrent de rejoindre le presbytère, manquant de peu de le piétiner. Il sentit le serpent en lui perdre de son effet, et son corps, toujours sous l’effet du traitre scorpion, reprit ses véritables traits.Tous ne parvinrent pas à fuir la sombre aura ténébreuse toutefois. D’autres corps tombèrent, leur coeur se tut et leur corps devint ténèbres vidées de toute énergie.

Et soudain, douleur l’enserra de plein fouet à son tour. Enfin l’althaïen prit conscience de ce qui lui arrivait. Il vit, avec horreur, frayeur et fascination mêlées, la flétrissure monter tout doucement sur son bras et sentit ce vide lentement le gagner. Un vide incommensurable qui étreignait aussi son coeur de peur et de douleur. Oui douleur. Elle chantait toute sa funeste symphonie en cet instant, consumait son bras avec voracité. La douleur le brûlait, le glaçait, le flagellait de mille fouets, tandis que le sombre nexus aspirait toute l’énergie de ses doigts, de sa main, laissant derrière lui une noirceur desséchée, dépourvue de toute vie. Toujours impuissant, il fut incapable de crier. Son corps refusa de bouger, ses muscles criaient leur agonie, mais refusaient d’obéir. Son corps allait-il se faire entièrement dévorer lui aussi ? Allait-il assister à cette faim sans fin de ce flux avide sans rien pouvoir faire ? Son esprit s’accrocha aux derniers lambeaux de lucidité qu’il peinait encore à conserver, et constata, avec force surprise, qu’étrangement, la sombre magie ne semblait pas avoir un effet aussi instantané que sur les autres corps, ni un effet aussi redoutable… La potion qu’il avait prise, salvatrice potion d’ultime secours, faisait-elle finalement son office ? Allait-elle le sauver ?

Alors même que cette pensée le frappait, il aperçut une ombre se profiler sur lui. Et soudain, tout s’arrêta. Douleur reflua, alors que la domestique posait son regard sur lui. Une aura de frayeur l’enveloppa, qu’il tenta de réfréner. Tel serait-il finalement son destin ? Mourir lui aussi de ses mains ? Ses orbes sombres pétillèrent d’or, dans un maelstrom d’émotions emmêlées, alors qu’il l’observait à son tour, tentant de lui rendre son regard. Elle s’approcha de lui d’un pas rapide, et trop raide pour une femme nota-t-il. Elle prit son bras, sans qu’il ne puisse réagir, même si ce simple geste lui arracha un frisson horrifique, et elle le contempla avec concentration. Ilhan suivit son regard et aperçut, surpris et soulagé, que la vie semblait reprendre doucement ses droits sur son membre. La potion faisait sans doute effet, oui. Les parties de son bras qui n’étaient pas encore mortes recouvrèrent peu à peu leur énergie, tandis que vie se réinsufflait en elles. La noirceur fut repoussée jusqu’à ses doigts. Ilhan attendit encore quelques instants, dans le secret espoir que tout disparaîtrait, mais le miracle prit fin. Ses doigts restèrent d’un noir calciné, la peau brunie collant presque à ses os tel un squelette consumé. Ilhan reporta son regard sur la femme auprès de lui. L’Esprit-Lié du serpent palpitait en elle. Ou lui ? Il avait affaire à un serpent… Ce pouvait donc être n’importe qui… Or, il connaissait un serpent parmi les Brise-Sorts. Un serpent censément mort…

Malgré un regard dur de la ‘femme’, Ilhan crut y lire un soulagement palpable, alors qu’elle lâchait, avec force précautions, son bras, qu’elle reposa à terre, et qu’elle constatait que ses blessures seraient d’une faible gravité. Au moins avait-il réchappé au terrible sceau de la mort que ce fléau avait semé sur toutes ces pauvres âmes autour de lui… La femme se releva enfin. Reprenant lui-même peu à peu ses sens, même si pas encore toutes ses capacités, Ilhan sentit alors grâce à Tela une détermination fanatique d’une intensité rare et pulsante. Une détermination qui lui rappela les mots d’Aldaron, à Caladon, sur la scène du crime que Vaea avait commis. Vaea… Se pourrait-il ?

Mais déjà la femme avait disparu, avant même qu’Ilhan ait pu l’alpaguer. L’althaïen recouvra progressivement l’usage de son corps, mais trop tard. Finalement les secours arrivèrent et l’aidèrent à se relever. Fort éprouvé, on l’emmena alors à l’infirmerie de fortune. Valmys était déjà installé dans un autre lit. Il était épuisé, et éprouvé, mais tenta de rester conscient. Il aperçut Lomion, veillant non loin de son frère, et le salua d’un simple hochement de tête. Il constata que Teotl Earendill avait disparu. Vil scorpion pirate… Même s’il l’avait neutralisé, il restait persuadé qu’il était aussi impliqué dans toute cette affaire.

Soudain son garde almaréen, qui avait suivi Thormyr, entra, accompagné dudit Thormyr et d’une femme morte, portée sur son épaule.

Confrérie pirate, assassin. Elle me suivait quand...

L’almaréen était toujours aussi laconique quand il parlait. En d’autres temps, cela aurait arraché un sourire amusé à l’althaïen. Mais en cet instant, il se contenta de hocher la tête sobrement. "Avant qu’elle ne l’assomme, sans doute", compléta Ilhan en son for intérieur, reconstituant les morceaux du puzzle avec les informations obtenues par ses araignées précédemment.

Il vit l’almaréen couler un regard sur son comparse avant qu’il ne poursuive :

Nous l’avons suivie dans la forêt.

L’almaréen déposa alors le cadavre sur une civière.

Et nous avons vu trois vampires du clan Elusis, avec une femme. Qui était un homme. Un spirite du serpent. Je dirais un lyssien. Le corps et le visage à moitié brûlé. Il est parti avec un humain, à cheval. Je n’avais pas de quoi le suivre.

Une onde glacée envahit l’althaïen, jetant son aura pétrifiante sur son corps frêle, et lui arracha un frisson. Vaea. Bel et bien en vie donc. Il n’avait pas cauchemardé : tout cela était bien réel, et ses soupçons se confirmaient. Elusis. Il avait soupçonné les vampires d’être présents effectivement dans la forêt, sans doute pour pouvoir agir au bon moment et peut-être prendre ainsi possession d’Ipsë Rosea, qui était une position stratégique. Il y avait bien songé, sans avoir aucune preuve jusque-là. Voilà qui était chose faite. Enfin, le fait que l'acolyte décédée de Teotl, dont l'almaréen venait de rapporter le corps, avait eu l'intention de rejoindre le clan Elusis dans la forêt, révélait qu'effectivement Teotl et ses assassins étaient bien de mèche dans cette affaire et impliqués eux aussi. Visiblement son père Aldaron avait visé sur plusieurs tableaux pour s'assurer de la mort de l'archonte en envoyant plusieurs assassins en même temps, Teotl et ses sbires d'un côté, les Brise-Sorts de l'autre.

Toutefois, si Ilhan avait voulu garder le secret, pour tenter de résoudre les choses dans l’ombre, voilà aussi qui devenait impossible. L’almaréen venait de clamer haut et fort, devant témoins, la présence et la possible implication du clan Elusis dans les événements qui venaient de frapper Cyrène. L’althaïen ne pourrait pas même tenter de trouver un accord avec son père pour sauver son honneur, comme Aldaron avait bien voulu sauver l’honneur de Delimar il y a peu. L’althaïen soupira intérieurement, une fatigue incommensurable l’assaillant alors. Le clan Elusis avait tenté une partie de maitre. Il avait presque gagné. Presque. Leur plan macabre venait toutefois d’être mis au grand jour. Voilà qui allait certainement porter un grand coup au clan de la nuit. Et si le mot Brise-Sort résonnait également, il n'était pas dit que Delimar n'en souffre pas aussi. Les tensions au sein de l'Alliance pouvaient s'éveiller, et avec elles de vieilles rancoeurs, de sombres secrets... Pour autant, il n'était pas dit qu'il ne puisse pas en tirer partie... Après tout, même si Delimar devrait possiblement s'expliquer aussi sur certains points, notamment lui-même sur le secret qu'il avait voulu nouer avec Aldaron lors de l'affaire de Caladon, il pouvait aussi rebondir sur tout cela pour porter un message bien plus important que des histoires de clans et d'honneur. Il pouvait peut-être en profiter pour clamer le message d'urgence quant à l'usage de la magie...

Alors que toutes ces pensées s'agitaient en lui, une araignée arriva, sous costume de garde délimarien, et lui annonça qu’une des flèches noires de Tryghild avait été dérobée par une femme… "Cette femme", rajouta l’araignée lorsqu’elle vit le cadavre de l’humaine rapportée par l’almaréen. Voilà en tout cas qui disculperait l'implication de Delimar dans cette affaire et qui montrerait qu'on avait voulu leur faire porter le chapeau. De même qu'il pourrait attester que ni lui ni Delimar n'était au courant de la survie de Vaea, quitte à faire appel aux Baptistrels pour attester de la véracité de ce qu'il disait.

Ilhan hocha la tête, se retenant de fermer les yeux, sous le poids des nouvelles. Il se contenta d’inspirer fortement. Puis, d’une voix faussement calme, au ton grave et bas, il donna ses consignes, articulant chaque mot comme pour leur donner plus de poids. Ou par grande lassitude.

Informez notre Intendante Tryghild Svenn des événements. De la sinistre mort de Balthazar Emerloch, archonte d’Ipsë Rosea, et de la présence de vampires du clan Elusis aux abords de Cyrène dans la forêt, clan possiblement impliqué dans cette mort.

Il tut l’implication des Brise-Sorts. Pour le moment du moins. Chaque chose en son temps.

Sans doute en tiendra-t-elle informés les autres dirigeants de Calastin en présence. Que nos soldats mettent en place un périmètre de sécurité. Mais qu’ils n’attaquent en aucun cas, sauf si légitime défense.

Son regard noir pesa lourdement sur l’almaréen, lui faisant comprendre l’importance de cette dernière consigne.

Il ne voulait en aucun cas déclarer une guerre ouverte. Il espérait que les vampires du clan Elusis auraient compris que leur implication venait d’être démasquée et qu’il valait mieux battre en retraite. Attaquer ou prendre une ville par surprise était une chose, si tant est que cela fût réellement dans leurs intentions finales, ce qui n'était pas dit, mais attaquer des délimariens sur le qui-vive en était une autre.

Déclarez aussi le Comte de Tearrii disparu. Qu’on le recherche, et si on le retrouve qu’on le ramène, vivant, aux postes de garde pour qu’il réponde de sa disparition.

Et de son implication ? Le simple fait qu’Ilhan veuille qu’on le mène aux postes de garde devait sans doute faire comprendre aux autres ses possibles soupçons.

Qu’on organise également une session extraordinaire.

Il allait y avoir de nombreuses autres choses à régler, en sus de la maladie qui sévissait. Il allait notamment falloir soutenir Ipsë Rosea dans cette épreuve et l’aider à mettre en place la régence le temps qu’un nouvel archonte soit élu. Entre la perte soudaine de son dirigeant et la maladie qui la frappait de son linceul mortuaire, les possibles tensions qui allaient naitre de cette sombre affaire et toutes les révélations qui pourraient en découler, il y aurait de quoi faire...

Et quand Valmys lui proposa de guérir sa main, Ilhan fut fort tenté d'accepter. Cette main, enlaidie alors du sceau de la mort et du vide, le révulsait. Sans compter qu'il semblait en avoir perdu toute sensation... ses doigts peinaient à répondre à quelque ordre que ce soit... Oui, effacer tout cela était tentant. Toutefois...

Toutefois, ce serait aussi effacer des preuves ? S'il voulait porter un message, peut-être lui faudrait-il porter aussi ce fardeau qui flagellait sa main ? Du moins... pour quelques temps ?


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L’Almaréen laissa là le corps et suivit l’Homonculus, ayant lui aussi entendu le bruit des Golems. Le duo avança doucement sous le couvert végétal, puis d’un geste le double fit s’arrêter son compagnon et lui indiqua silencieusement une direction. En repérant de quoi il s’agit, l’Humain passe son bras autour des épaules du faux ermite pour le couvrir de sa cape et l’attire dans un buisson, un doigt sur les lèvres.

Voilà que surviennent ceux qui ont mis en fuite les Golems : trois cavaliers armés jusqu’aux dents et dotés d’une peau si pâle qu’aucun doute ne pouvait subsister quant à leur nature vampirique, à l’exception d’une Humaine. Ce petit groupe fit halte à proximité du duo caché et l’Humaine sauta à terre pour retirer ses vêtements. Aussitôt, son corps se métamorphosa en celui d’un homme de bonne taille aux cheveux blonds et à la peau en grande partie brûlée. Une fois cette nouvelle forme prise, il enfila une nouvelle tenue et rangea dans un sac la robe qu’il portait encore quelques secondes plus tôt. Un nouveau cavalier fit son arrivé, accompagné d’un cheval supplémentaire et sans un mot, l’homme à la brûlure monta en selle et quitta les lieux avec ce nouveau cavalier tandis que les autres rebroussaient chemin vers Cyrène. C’est alors que le Sosie repéra un blason qu’il reconnu comme celui du clan Elusis.

Ainsi, c’était ce clan qui avait commandité sa mission en passant par leur entente avec la Confrérie, fort probablement. Cette nouvelle information changeait-elle quoi que ce soit en bout de ligne? C’était de Demens lui-même qu’il avait reçu la demande, ce qui impliquait que le Roi le lui avait fait savoir et donc que la Confrérie avait voulu que les choses se déroulent ainsi. Cela expliquait également le généreux paiement, le tout ne s’était pas limité qu’aux pirates.

Après quelques minutes à rester en silence et immobiles, les deux compagnons revinrent sur leur pas et l’Almaréen récupéra le corps de son assaillante avant de se tourner vers la Copie.

- Rentrons, dit-il en faisant un mouvement de tête en direction de la bourgade. Merci de m’avoir accompagné, je vous suis reconnaissant.

Pour toute réponse, l’Homonculus y alla d’un hochement discret. Dès qu’ils revinrent à Cyrène, ils apprirent le meurtre de l’archonte Balthazar Emerlock, ainsi que quelques domestiques, aux mains d’une femme qui se serait apparemment sauvée dans la forêt.

~ L’homme brûlé. ~

L’Almaréen discuta rapidement avec autrui et fit de nouveau signe à son compagnon, lui laissant savoir qu’ils allaient à l’infirmerie rejoindre Ilhan. Rendu sur place, le Sosie constata que le diplomate était alité, de même que Valmys. Aussitôt, l’homme d’Ilhan lui fit son rapport.

- Confrérie pirate, assassin. Elle me suivait quand... Et il laissa son regard glisser vers celui qu’il avait eu pour mission de suivre. Nous l’avons suivie dans la forêt, continua-t-il en déposant le corps sur une civière, et nous avons vu trois vampires du clan Elusis, avec une femme. Qui était un homme. Un spirite du Serpent. Je dirais un Lyssien. Le corps et le visage à moitié brûlé. Il est parti avec un Humain, à cheval. Je n’avais pas de quoi le suivre.

Un garde entra bientôt, une flèche en main, et échangea directement avec Ilhan, mentionnant que cette flèche, qui appartenait à Tryghild Svenn, avait été dérobée par la femme dont le cadavre venait d’être ramené. Le diplomate semblait affecté par la nouvelle s’il fallait en croire sa manière de respirer.

- Informez notre Intendante Tryghild Svenn des événements. De la sinistre mort de Balthazar Emerloch, archonte d’Ipsë Rosea, et de la présence de Vampires du clan Elusis aux abords de Cyrène dans la forêt, clan possiblement impliqué dans cette mort. Sans doute en tiendra-t-elle informés les autres dirigeants de Calastin en présence. Que nos soldats mettent en place un périmètre de sécurité. Mais qu’ils n’attaquent en aucun cas, sauf si légitime défense. Déclarez aussi le Comte de Tearrii disparu. Qu’on le recherche, et si on le retrouve qu’on le ramène, vivant, aux postes de garde pour qu’il réponde de sa disparition. Qu’on organise également une session extraordinaire.

Le Double décida alors de continuer à jouer le jeu et, sortant de sa sacoche plume et papier, il dessina de mémoire tous les individus qu’il avait vu un peu plus tôt dans la forêt. Une fois ces dessins complétés, il les tandis à Ilhan.

- Voici le Lyssien qui est parti, ainsi que l’homme qui l’accompagnait. Ceux-là sont les Vampires du clan Elusis qui sont revenus vers Cyrène.

Puisque l'Almaréen avait déjà dévoilé des détails, il pouvait se permettre d'utiliser le nom du clan qu'il connaissait déjà, mais que Thôrmyr l'Ermite n'aurait normalement pas connu. Jusqu'ici, sa fausse identité n'avait pas été percée, aussi continuer à en faire usage. Plus tard, lorsque son créateur prendrait contact avec lui, il pourrait lui raconter en détail les événements afin qu'il puisse transférer le tout à Nathaniel.

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Tout allait si vite, il fallait l’avouer, je ne comprenait pas tout ce qui s’était passé, j’étais complétement perdu, j’avais l’impression d’être un enfant écoutant la conversation d’adulte sans en comprendre les aboutissants. J’avais au moins la certitude d’avoir été un temps soit peu utile à mes camarades et ça faisait un bien fou. Comme on pouvait s’y attendre, le soldat qui avait parler avec la voix d’Ilhan pris son apparence, mais, ça n'explique toujours pas pourquoi il y en avait eu deux. Je sentais qu’il y avait des histoires de magouille qui ne me regardait en rien, en fait, j’avais l’impression de ne pas être du tout au bon endroit, il y avait trop de chose en jeu ici.. Je me sentais mal enfin, j’allais toujours mieux que mes camarades.

Il y avait eu des bruits de combats et puis soudainement le calme..Je frémis, ce calme était non sans me rappeler le calme qui précède une bataille, des souvenirs que j'appréciais assez peu. l’aide arriva en tout cas et je pus aidé tout le monde à emmener mes “amis” à l’infirmerie. Encore une fois, je ne m’y sentais pas à l’aise, dés que quelqu’un s'approchait un peu trop de moi, j’avais de fort frisson et des geste de recul assez fort, je refusais clairement qu’on me touche. Je me demandais même si j’allais un jour oser retoucher quelqu’un. La journée n’avait pas fini de “distribuer” des surprises, voilà que je me rendais compte que Teolt, l’homme qui avait l’air très proche de Valmys avait disparue.. Ou avait-il bien pu passer ? Il ne semblait pourtant pas en forme… Cela m’inquiétait, il avait peut-être été kidnappé ? Je le chercha partout, mais rien à faire, ce dernier était introuvable. Je fus soulagé de constater le réveil de Valmys et Ilhan, je leur fis le sourire le plus joyeux dont j’étais capable avant de dire:

Je suis heureux de vous voir mieux vous portez ! Vous m’avez tout les deux fait une peur bleue !


Je regardai Valmys avant d'ajouter pour lui :

Je suis désolé, votre ami été avec nous tout à l’heure mais, il semble être parti…

Je m’inclina légèrement comme pour m’excuser de mon manque d’attention. C’est alors que Demens débarqua. Je le regardai surpris, c’est vrai qu’il était parti au début de tout ça, je me demandais bien ce qu’il avait pu faire tout ce temps. Les annonces qu’il avait à nous faire était malheureusement de mauvaise augure. La Confrérie Pirate et le Clan Vampirique Elusis étaient liés à cette étrange et inquiétante affaire et il y avait pire, l'archonte était mort, très certainement assassiné, ce n'était vraiment pas bon. Il y aurait des tensions, de grosse tensions et peut être même une guerre et.. Je n'avais vraiment pas envie de retourner dans ce genre de chose.. La guerre s’était bien trop dévastateur mais.. Que pouvais faire un simple elf...Immaculé comme moi? Rien.. Je soupira inquiet, j’avais qu’une envie, partir de ce lieu maudit au plus vite mais je ne pouvais pas abandonner mes camarades. Je resta donc le temps qu’il fallait, dans un étrange silence dont j’avais peu l’habitude.
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Il est l'heure des récompenses !

Ilhan : 500PP
Ilhan : 1 XP
Valmys : Rabais de 1000Po
Lomion : 1 XP
Demens : 500PO + 200PO de paiement de la Confrérie Pirate



Dernière édition par Le conteur le Jeu 23 Juil 2020 - 16:02, édité 1 fois

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