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descriptionSous le clair de lune [PV - Reynagane Shäa] EmptySous le clair de lune [PV - Reynagane Shäa]

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Le 20 Novembre 1763 - Sous le claire de lune

La journée avait été rude. Je ne sentais plus mes membres. Mes pas étaient lourds, lents. Le soleil venait à peine de se coucher. Nos maîtres n’avaient plus besoin de nous à cette heure-ci, enfin, la plupart du temps. C’est vrai, après tout, il faut bien faire travailler ses employés. Ce n’est pas comme s’il pouvait s’habiller seul, c’est un chose tellement compliquée. En fin de journée, je n’en pouvais plus. Mes nerfs étaient à deux doigts de lâcher, comme bien souvent. Mais Rey était là. Elle était-là pour m’aider à garder mes paroles peu agréables.

L’hiver arrivait à grand pas, pour le moment, la fraîcheur était supportable. Mon pelage plus épais que ceux des Gräarhs roux naissant à Néthéril, me permettait de supporter le froid de ce mois de novembre. Je pourrais rester dehors avec des vêtements d’été sans problème. Contrairement, à Rey qui devra se couvrir un peu plus dans les jours qui vont suivre. A contrario, durant l’été, j’étais bien moins à l’aise que Rey. Nous nous complétions, j’étais l’obscurité et elle était la lumière. L’une sans l’autre, la mort nous attend.

J’étais sortie, monté sur le toit pendant que nos maîtres faisaient leur petite affaire. Rey avait accepté de finir notre corvée sans moi. Elle avait senti que j’avais besoin de prendre l’air, de penser à autre chose pour ne pas exploser. Chaque jour devenait un nouveau champ de mines. Un endroit où je risquais de m’emporter facilement. Mais elle était là, elle était présente pour me soutenir et m’aider à garder le contrôle de mes pulsions. Ce n’est pas toujours évident, mais elle avait la force de supporter mon sale caractère, alors qu’elle était tout aussi épuisé que moi.

Sous le clair de lune, je m’étais assise. Observant avec attention la lune qui était maintenant haute dans le ciel. Dans la maison, tout était calme, ils semblaient s’être endormis. J’entendis la porte se fermer dans la pièce, et l’odeur de Rey venait de pénétrer mon museau. Les oreilles en avant, je tourne la tête vers la petite lucarne. La tête de mon amie, de ma moitié se dessina à travers le paysage, éclairé par la lueur de l’astre lunaire.

Un sourire fendit mon visage. Je la voyais me rejoindre pour s’asseoir près de moi. Je colle mon front contre le sien en signe d’amitié, puis ronronne tendrement. Après quelques secondes, mon visage reprend sa place en direction de la lune. Je gardais le silence, profitant du chant des insecte résonnant à travers la nuit.

descriptionSous le clair de lune [PV - Reynagane Shäa] EmptyRe: Sous le clair de lune [PV - Reynagane Shäa]

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Le calme. Voilà qu'il revenait peu à peu dans la grande demeure. Pas de soirée, pas de grande réunion pour parler politique et fumer à s'en étouffer, rien que le calme. Qui, pour nos maîtres, était un sérieux détail a marquer au fer. Les nourrices humaines s'étaient occuper des jeunes petits délinquants, le couple avait laissé la table tel quel et tandis que le maître de maison s'en aller dans sa grande bibliothèque, la femelle monter se coucher. Je débarrassais avec quelques esclaves la table dans ce silence que tous connaissaient. Les feux de cheminées s'éteignaient petit à petit et je me laissais soupirer de soulagement. Un regard vers les dernières flammes et une nouvelle journée de cette vie monotone s'achevaient. Je risquais un œil vers une grande fenêtre où le soir était tombée dans la ruelle pour y observer un petit félin que les humains appelés chat. Il était libre de vagabonder où bon lui semble, et par cette pensée, je sentais la colère qui apparaissait parfois, monter jusqu'à moi. Même ces "chats" étaient mieux servit.
Je secouais ma douce tête et terminais le travail. Je n'étais pas du genre a penser à mon passé. C'était comme ça et mes Esprits-Liés étaient toujours là pour me faire garder espoir. Dans les cuisines, je cherchais ma soeur de coeur. Sans l'apercevoir, j'en déduisais qu'elle avait finit son travaille et je ronronnais doucement, hâte de la rejoindre. C'était ces petits bonheurs qui ne me faisait pas couler. Nyana était la première Gräarh, le premier individu que je connaissais qui pouvais me donner la force de vivre. J'avais réalisé que depuis plusieurs temps, la femelle avait commencé à me protéger et à prendre soin de moi, ce qui est une chose rare pour les Graärhs. Nyana était une femelle, ancienne chasseuse, au caractère fort et au sang chaud. Elle m'épaulait, me protégeait. Par mon calme et ma sérénité constante, je l'a calmais et la protégeais, à ma manière.

Je m'étirais longuement en sortant mes griffes, tandis que je me dirigeais vers les petites chambres des esclaves. Le crépuscule touchait à sa fin et je ronchonnais un peu en pensant à l'hiver qui approchait. Sous les toits, les esclaves n'avaient presque rien pour se chauffer. Ironie du sort, est-ce que les humains étaient au courant que la plupart de leurs esclaves vivaient "autrefois" dans des pays chauds ? Mon pauvre poil et surtout mon corps si frêle allait encore passer une mauvaise saison, j'attendais avec impatience de pouvoir me blottir contre le pelage épais de Nyana.
Arrivée à bon port, personne en vu. Sans réfléchir plus, je savais très bien où la Gräarh était partit. En général, comme bien souvent, Nyana sortait en douce, sur le toit pour prendre l'air et se vider la tête. C'était signe de mauvaise journée et d'une colère nostalgique bien accrue. J'ouvrais la lucarne qu'elle avait pris soin de refermer pour ne pas laisser entrer l'air froid et je l'a voyais, le regard soudain illuminé, sous la belle lune au dessus de sa tête. Je lui souriais à mon tour et m'empressais de prendre une petite couverture, (quasiment inutile par sa finesse). Je sortais en silence, aussi habile qu'une souris, et je m'empressais de la rejoindre sur le toit.

- Nyana.

Mon amie collait son front contre le mien et j’émettais un ronronnement en écho avec le sien. Si on parlait doucement, personne n'allait nous voir. Ce n'était pas la première fois que l'on venait ici, observer les toits de cette ville immense. J'espérais que les autres Gräarhs n'oseraient pas trahir ce moment de tranquillité. C'était bien le seul interdit que je m'accordais dans cette vie. Nyana avait tourné son museau en face. Les oreilles à l'écoutent. J'humais la brise froide, le regard passant de gauche à droite lentement. Caladon était une ville humaine gigantesque. Presque dérisoire. Des ruelles, mêmes aux heures les plus tardives semblaient danser avec leurs lumières. On pouvait voir dans le loin, le port. L'endroit d'où on était arrivé. Encore plus loin, Néthéril se cachait. Je soupirais et m'envelopper dans la couverture en me rapprochant de mon amie.

- Je me demande... Non, rien.

Je fermais les yeux une seconde, profitant de ce moment.

- Nyana, crois-tu que nous allons finir esclaves jusqu'à la fin de notre vie ?

Je tournais ma tête lentement vers elle. En laissant apparaître un léger voile de tristesse sur mes yeux.

- J'aimerai avoir ta force pour braver le mal qui nous entourent.

Je posais pas tête sur son épaule tout en baillant.

- Je ne te propose pas de la couverture. Me voilà égoïste, en veux-tu ?

C'était bien moi, changer de sujet aussi vite que l'oiseau qui s'envole pour chasser l'anxiété et la peur constante. Ce petit jeu ne marchait pas avec Nyana.

descriptionSous le clair de lune [PV - Reynagane Shäa] EmptyRe: Sous le clair de lune [PV - Reynagane Shäa]

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Si douce. Si pure. Elle était ma petite Rey. Son regard s’évapore sur l’horizon, en direction du port, de l’endroit d’où nous sommes arrivés. Le silence résonne de nouveau, profitant de la douce brise, légèrement fraîche, parcourant ma pelisse. Un soupir sort de ma gueule, je sentais bien qu’il y avait quelque chose qui tracassait la belle rousse.

- Je me demande... Non, rien.

Elle se ravisa après avoir commencé sa phrase. Cela avait le don de m’énerver, et elle le savait parfaitement. Un léger grognement sortit de ma gorge, pour résonner dans les airs. Rey finit par comprendre son erreur, enfin, c’est ce que je suppose. Je la vois prendre une nouvelle inspiration pour s’exprimer de nouveau et dire enfin, le fond de sa pensée.

- Nyana, crois-tu que nous allons finir esclaves jusqu'à la fin de notre vie ?

Elle me prit de court. Je voulais la rassurer, mais je n’étais pas vraiment douée pour ce genre de chose. Je cherchais mes mots et pendant que je réfléchissais, elle s’exprima de nouveau avant que je puisse avoir le temps de répondre. Il était de la voir dévoiler ce qu’elle avait en tête. Pour cette raison, je ne la coupai pas, la laissant terminer ce qu’elle voulait dire.

- J'aimerais avoir ta force pour braver le mal qui nous entoure.

Avoir ma force ? Pourquoi faire ? Sait-elle seulement que si elle avait été comme moi, je l’aurais probablement ignoré ou alors défier ? Elle n’en avait peut-être pas conscience, mais elle était parfaite t’elle qu’elle était. Je ne voulais pas qu’elle change, ni qu’elle soit plus forte. Pourquoi changer pour devenir quelque chose que l’on n’ait pas ?

- Je ne te propose pas de la couverture. Me voilà égoïste, en veux-tu ?

Un faible rire sortit, car c’est la seule réaction qui me venait en tête. Devais-je la gronder ? La secouer peut-être ? Je ne savais pas. Tout ça, ce corps était tout ce qui la rendait unique, mais aussi merveilleuse à mes yeux. Je pris plusieurs secondes avant de lui répondre, cherchant les mots justes.

- Rey…Ma petite Rey…

Un début, une introduction ? Je ne voyais pas d’autre manière pour commencer, pour m’exprimer, lui dire le fond de ma pensée. Je ne savais pas vraiment sur quelle patte danser actuellement. Je ne voulais pas lui mentir, mais aussi ne pas lui donner de faux espoir. Mon regard se baisse pour observer les tuiles. Le souffle court, je ne savais pas vraiment quoi répondre. Les oreilles vers l’arrière, je ne pouvais pas garder le silence plus longtemps et je le compris rapidement en sentant son regard sur ma personne. Relevant la tête, je la pris dans mes bras pour la réchauffer d’une part, mais aussi la rassurer.

- Toujours aussi pure. Tu penses beaucoup trop aux autres. Ne te soucie pas de moi. Je ne manque de rien. Un jour, nous reverrons nos terres, ne t’inquiète pas. Nous devons simplement être patiente.

Ronronnant en symbiose avec la Gräarh rousse. Je ne savais pas si mes paroles l’avaient rassuré, du moins pour les jours à venir, mais je lui disais ce que je pensais. Un jour, nous aurons la possibilité de fouler nos terres, revoir nos proches et vivre normalement. Mais pour que ce jour arrive, parvienne jusqu’à nous, on devait attendre, être patiente pour saisir le moment opportun. On avait appris de nos échecs, c’est pourquoi la prochaine, la prochaine tentative sera la bonne, je le sentais dans mes tripes.

descriptionSous le clair de lune [PV - Reynagane Shäa] EmptyRe: Sous le clair de lune [PV - Reynagane Shäa]

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Je l'écoutais rire un instant et je plaçais un rictus sur mes babines. Je relevais ma tête, une oreille pointée vers de grands éclats de rire venant du centre au loin. Encore une autre grande soirée festive entre noble mêlant plaisir, nourriture à foison et musique tonitruante. Où peut-être qu'il ne s'agissait que d'humains ayant trop bu.
Nyana ne parlait pas. J'étais sûr qu'elle réfléchissait aux mots appropriés à la situation. Pas trop brusque. Pas trop mensongé. Qu'attendais-je vraiment de sa part ? Ma question était un peu stupide en réalité. Bien sûrs que je voulais qu'elle me réponde « On retournera sur Néthéril plus vite que tu ne t'y attend », « N'ai pas peur, on sera vite sortit d'affaire ». J'avais peut-être besoin d'entendre tout simplement ça pour continuer à croire. Tu ne sombreras jamais dans le désespoir Reynagane. Tant que tu y crois, tout ira au mieux. Je savais aussi pertinemment que je mettais Nyana dans une situation difficile. Elle me protégerai jusqu'au péril de sa vie et ne voudrai, à aucun moyen me rendre malheureuse. Mais je savais aussi quelle ne me mentirai pas pour autant...
Ses bras rassurant s'enroulèrent autour de moi et je ronronnais devant la douceur et la chaleur de son pelage grisonnant.

- Toujours aussi pure. Tu penses beaucoup trop aux autres. Ne te soucie pas de moi. Je ne manque de rien. Un jour, nous reverrons nos terres, ne t’inquiète pas. Nous devons simplement être patiente.

Le silence se réinstallait. Caladon bourdonnait encore alors que minuit approchait. Deux jeunes Gräarhs écoutant la nuit autour d'elles. Je fermais les yeux. J’absorbais les paroles de Nyana. Elle me rassurait toujours. Elle me protégeait toujours. Oui, un jour nous reverrons nos terres.
Mon esprit s'ouvrait doucement. Je revoyais le regard de cette Gräarh lorsqu'il s'était croisés pour la première fois. Nous n'étions encore que sur le port de Caladon. J'étais épuisée, affamée et cette Nyana avait déjà le regard de la haine et de la colère. Tout les Gräarhs dans cette cale de bâteau m'avaient effrayé. C'était chacun pour soit, et seul les meilleurs auraient dus survivre. Depuis deux années, je me demandais comment j'avais put survivre à un tel voyage. Dans de tel condition. Il n'y avait qu'à regarder les autres esclaves, ils étaient fort, en colère certes, mais encore puissant. Je gardais à l'esprit que, peut-être, c'était toutes mes prières qui avaient été entendu. Ainsi, les Esprits-Liés avaient décidés de me garder en vie.
Je laissais encore mon esprit divaguer quelques minutes puis je me redressais en m'étirant longuement.

- Oui. Néthéril ne s'envolera pas après tout ! Te souviens-tu des quelques ruines qui bordaient notre tribu ? Dans une autre vie, j'aurai voulut les découvrir. Et peut-être y travailler.

Je l'a regardais doucement, à nouveau le sourire aux babines. J'étais comme ça, je passais vite au sujet qui me donnais le sourire.

- J'aurais peut-être été la première femelle Gräarh savante qui sait ?

Je riais un instant avant de plaquer ma patte contre ma gueule.

- Mmm je ne sais pas si je suis vraiment comme les autres Gräarhs... Nyana ?

J'entrelaçais mes griffes les unes sur les autres. Je parlais beaucoup mais ça aussi c'était un peu dans ma nature.

- Pourquoi as-tu voulus m'aider ? C'est stupide comme question...

Je me grattais doucement mon oreille qui avait perdu mes anneaux.

- Mais, enfin, ce que je veux dire c'est que, les Gräarhs... regarde les autres de la maison. Ils nous regardent bizarrement toutes les deux. Pourquoi tu t'es interposée ce fameux jour ?

Je parlais bien évidemment du jour où j'avais renversé une soupe bouillante sur un invité haut placé. J'étais pourtant l'une des esclaves qui s'appliquaient au mieux, toujours dans la grâce et la minutie. C'était le jour où j'avais failli, et ou le maître avait rater une belle offre, je supposais du moins... Ce jour là, furieux, Monsieur le soir même, avait déversé une haine et une frustration sur moi. Mais avant même de me toucher, c'était Nyana qui était apparus devant moi, le pelage gonflé et les crocs à découvert. J'avais vue dans le regard de Monsieur une peur. La peur qu'en effet, les Gräarhs étaient des êtres puissants et dangereux. Mais que pouvez bien faire quelques esclaves face à une ville immense ? Pas grand chose...

descriptionSous le clair de lune [PV - Reynagane Shäa] EmptyRe: Sous le clair de lune [PV - Reynagane Shäa]

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Elle avait enfin compris ce que je voulais lui dire. Que notre terre natale ne bouge jamais, elle restera intacte et les Graärhs qui le peuple ne disparaîtra jamais. Il y avait tant de chose qui avait bousculé notre vie, mais j’avais le pressentiment que très bientôt, tout ceci sera terminé. Le vent allait tourner, et cette fois, il tournera en notre faveur. Chaque événement possède une justice et notre heure était bien plus proche qu’on ne le pensait. Elle exprimait son désir, sa passion. Dans sa voix, on pouvait ressentir toutes ses émotions se mélanger à travers le vent.

- J'aurais peut-être été la première femelle Gräarh savante qui sait ?

Un rire suivit de ces paroles. Comme si elle regrettait ce qu’elle venait de dire. Depuis le temps que je la connaissais, je pouvais affirmer que je la connaissais par cœur. Plus rien n’avait de secret, que ce soit ses mimiques à sa manière de dormir. Elle se sous-estimait, ne s’affirmait jamais, elle me faisait plus pensait à une enfant humaine qu’a une Graärh. Par moment, je voulais lui dire, mais j’avais bien trop peur de lui faire du mal. Elle était différente, peut-être trop…

- Mmm je ne sais pas si je suis vraiment comme les autres Gräarhs... Nyana ?

Comme si elle avait lu sur mon visage, ou dans mes pensées. Elle avait fini par comprendre qu’elle n’avait pas la même mentalité que notre peuple. Mais tout comme elle, j’étais différente à ma manière. A nous deux, on était le Graärh parfait… Cependant, je ne savais pas vraiment quoi lui répondre… Mes oreilles se plaquèrent contre mon crâne, cherchant le silence pour oublier tout ça…

- Pourquoi as-tu voulus m'aider ? C'est stupide comme question...

Bien trop vite, trop soudain. Je ne l’avais pas venu venir celle-là. Cette fois, j’étais obligé de répondre. Mais en réalité, je ne savais pas vraiment quoi dire à cette interrogation. Moi-même, je ne savais pas pourquoi…

- Mais, enfin, ce que je veux dire, c'est que, les Gräarhs... regarde les autres de la maison. Ils nous regardent bizarrement toutes les deux. Pourquoi tu t'es interposé ce fameux jour ?

Je me souviens parfaitement de ce fameux jour… Il était dans ma mémoire, gravé à jamais, car c’est ce jour-là qu’on s’est réellement connecté. Je me souviens encore de la tonalité de la voix de notre maître. On était arrivé dans cette maison quelques jours plus tôt. La chaleur qu’abritait la maison, le regard de la femme et de leur progéniture. Puis il y avait lui… Le maître des lieux, avec son fouet et sa haine contre nous, ses insultes qu’aujourd’hui j’e peux enfin comprendre. Par le passé, je ne connaissais pas leur langue, mais par sa voix grave et l’expression de son visage, j’avais rapidement compris qu’il ne disait rien de très gentil. Alors pourquoi je me suis mise devant elle ? Pourquoi j’ai montré les crocs et grogner aux risques de lui arracher le bras ? C’était un geste naturel…

- Je ne sais pas Rey… Quand je t’ai vu, collé contre le mur… J’ai ressenti une terrible douleur dans ma poitrine, mais aussi de la colère.

Mes oreilles étaient redevenues droites, et mon regard plus déterminé que jamais. Je comprenais enfin pourquoi j’avais fait une telle chose. Je ne voulais pas qu’elle se montre indigne de notre espèce. Nous sommes puissants et fiers… Rien ne devait écraser notre fierté, le sang qui coule dans nos veines et spéciale et précieux. La voir si vulnérable et soumise m’avait mis hors de moi en réalité…

- Je voulais que tu sois fière de tes origines et montrer que toi aussi, tu avais le droit de faire des erreurs. Nous ne sommes pas des objets, des choses qu’on pose pour combler le vide. Nous foulons toute la même terre, respirons le même air. Tu n’avais pas le droit de nous humilier de la sorte. Alors je me suis mise entre toi et notre maître pour lui faire comprendre que nous aussi, on peut être dangereux, si on le voulait. Par notre grandeur, mais aussi notre force physique. Si nous étions des conquérants, ils seraient tous mort depuis longtemps, mais ça, ils ne l’ont pas encore compris…

Je lui disais le fond de ma pensée, même si cela devait être dur à entendre. Elle devait savoir, et comprendre qui elle était. Oui, elle était différente, mais moi aussi… Je n’étais pas aussi croyante, que mon peuple… Voilà ma différence et ce qui pourrait faire de moi un être à part.

descriptionSous le clair de lune [PV - Reynagane Shäa] EmptyRe: Sous le clair de lune [PV - Reynagane Shäa]

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J'attendais le cœur battant. Je ne savais pas trop pourquoi, maintenant, je lui posais cette question. Je voyais par son silence qu'elle ne s'y attendait pas vraiment. C'était vrai pourtant, jamais assez je ne pourrai remercier les Esprits-Liés d'avoir fait que ma vie s'entrecroise avec cette femelle. Je me demandais d'ailleurs, de temps en temps si ma vie d'esclave n'aurait été bien plus morose sans Nyana. Je doutais fort que les autres Gräarhs de la maison ne se soit un jour interessé à moi particulièrement. Les Gräarhs étaient normalement comme ça, soucieux que de leur propre survie. Alors pourquoi Nyana ?

- Je ne sais pas Rey… Quand je t’ai vu, collé contre le mur… J’ai ressenti une terrible douleur dans ma poitrine, mais aussi de la colère.

Le doute dans ses yeux se volatilisa en une fraction de seconde. Je l'a regarder alors que mes pupilles s'étrécissaient.

- Je voulais que tu sois fière de tes origines et montrer que toi aussi, tu avais le droit de faire des erreurs. Nous ne sommes pas des objets, des choses qu’on pose pour combler le vide. Nous foulons toute la même terre, respirons le même air. Tu n’avais pas le droit de nous humilier de la sorte. Alors je me suis mise entre toi et notre maître pour lui faire comprendre que nous aussi, on peut être dangereux, si on le voulait. Par notre grandeur, mais aussi notre force physique. Si nous étions des conquérants, ils seraient tous mort depuis longtemps, mais ça, ils ne l’ont pas encore compris…

A chaque mots qu'elle prononçait, je me tassais un peu sur moi-même. Mes oreilles s’effondraient petit à petit et je sentais mes moustaches frémirent. Bien sûrs, elle ne disait cela en rien pour me blesser, je le savais pertinemment, mais l'entendre parler ainsi, avec tant de ferveur me faisait mal. Que m'imaginais-je ? Qu'elle avait simplement voulut aider quelqu'un  dans le hasard de la chose ? N'importe quoi ! Je baissais les yeux sur mes griffes, l'écoutant jusqu'à la fin. Je savais que j'étais fébrile, toute faible, impuissante. Je savais que je déshonorer ma propre espèce avec se sourire plaqué sur mon museau à chaque ordre donné. Je savais encore que si la vie aurait été aussi paisible que pendant mes heureuses années sur Néthéril, je ne serai certainement pas devenue la Gräarh que j'étais maintenant. Mais cela faisait toujours du mal de l'entendre de la gueule d'un être aussi chère.
J'hochais la tête en respirant fortement tout en levant les yeux vers les lumières du phares dans l'horizon. "Si nous étions des conquérants, ils seraient tous mort depuis longtemps, mais ça, ils ne l’ont pas encore compris…" Je ne pouvais être que d'accord avec tout ce que m'avais dit mon amie. J'aimais aussi Nyana pour sa franchise. Je gardais l'espoir d'une vie meilleure et j'espérais ainsi, du fond de mon coeur, qu'un jour je réussirai à ne plus avoir peur de ce qui m'entoure. D'assumer pleinement mes idées, mes convictions. J'en avais ! Mais caché derrière une figure informelle. Les derniers mots de la Gräarh était aussi brute qu'elle même. Elle qui ne rêvait que de vengeance, je ne rêvais que de vivre simplement.

- Tu as raison... je suis fière tu sais... de, de mes origines. J'aurai tellement voulut vivre autre chose...

Je n'arrivais pas à m'exprimer. J'attendis plusieurs minutes sans rien dire.

- En tout cas, merci de m'avoir aider ce jour là. Par delà ce simple geste, tu as réveillé l'espérance caché en nous. Déclarais-je pour finir en posant ma patte sur son coeur. Merci de ta sincérité.

Je ronronnais une seconde avant de porter mon regard vers notre petit fenêtre.

- Ne devrions nous pas rentrer ?

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Rey semblait comprendre mon point de vue, ce que je voulais lui dire. Depuis tout ce temps, j’avais gardé ça pour moi. Mais je me devais d’être franche avec elle, c’était pour son bien. Même si cela lui avait fait mal, elle comprenait, enfin, je l’espérais. Elle était toute ma vie dorénavant. Au début, je ne pensais pas qu’elle et moi serions aussi proches dans le futur. Je pensais que j’allais simplement l’aider et qu’une fois qu’elle se sera prise en main, on irait chacune de notre côté. Seulement, ça ne ce n'était pas passé comme ça… Je me suis attachée à elle, je ne pensais pas que cela était possible… Comment ai-je pu m’attacher autant à une créature aussi différente de moi ? Je me demandais ce que le destin me réservait pour le futur, mais cela semblait intéressant.

Posant ma tête contre la sienne, je ronronnais en symbiose avec la Graärh. Pour rien au monde, je ne changerais pas mes choix passés. Si j’avais la possibilité de changer quelque chose, j’aurais fait en sorte, qu’elle est moi arrivions à fuir à temps. Dans tous les cas, le destin nous aurait réunis, peu importe la distance où l’on se trouve. C’est notre destinée d’être ensemble. Je n’étais pas aussi croyante que Rey, mais je pouvais le dire, notre cœur était lié. Ils battent en même temps. Après plusieurs minutes, je détache mon front du sien. Je lui souriais tendrement, en passant mes griffes sur sa joue, pour la rassurer. J’étais vraiment heureuse qu’elle soit près de moi, qu’elle m’aide à garde le contrôle de mes pulsions sauvage.

- Ne devrions-nous pas rentrer ?

Elle proposa de rentrer, c’est vrai qu’il faisait de plus en plus frais. Sa couverture ne serait bientôt plus d’aucune utilité.

- Oui, rentrons. Je ne voudrais pas que tu attrapes froid par ma faute.

Je l’aidais à se relever pour aller jusqu’à la fenêtre. Je la suivais de près, puis rentrai à mon tour. Une fois à l’intérieur, je me retourne pour fermer la fenêtre et me dirige sur mon lit pour m’asseoir. J’observais Rey en silence, faire son petit rituel avant d’aller se coucher.

descriptionSous le clair de lune [PV - Reynagane Shäa] EmptyRe: Sous le clair de lune [PV - Reynagane Shäa]

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J'attrapais la patte que me tendais Nyana pour me relever. Aussi silencieuses que deux serpents rentrant dans leur tanière, nous quittions la nuit qui avait apaiser les esprits. Enfin, si on pouvait dire ça comme ça. Si, sortir, passer ce petit moment de calme avec ma soeur de coeur,, c'était bien la chose qui ne pouvait faire que du bien.
L'intérieur de notre petite chambre était plus chaude que dehors c'était certain. Elle ne valait en rien la bonne chaleur de l'astre solaire mais c'était mieux. Je secouais mon pelage pour le faire gonfler un peu. Je détestais la mauvaise saison dans le milieu des hommes. Mais il ne fallait pas y penser ! Ne jamais y penser. C'était comme ça, un point c'est tout. Nyana c'était installé sur sa couchette tandis que je m'étirais longuement. Étrangement, cette sortie au clair de lune, n'avait pas été comme toute les autres. Je ne savais pas trop quoi. Je ressentais quelque chose au fond de moi, de différent. Était-ce parce que nous avions abordé des sujets intriguant, surprenant que jamais nous n'abordions d'habitude ? Non, je ne le pensais pas.

J'allumais une petite bougie car j'aimais bien la douce lumière qu'elle émanait. Je jetais un regard taquin vers Nyana qui m'observait en silence. Elle ne croyait pas autant aux Esprits-Liés et aux créatures divines pour prier à chaque bonne occasion. Je respectais son choix et je me disais que je priais ainsi pour deux. M'agenouillant, il était impossible pour moi de ne pas envoyer une prière à ceux qui nous protégeaient. Oui, ils me protégeaient en tout cas, ils attendent de moi que je fasse quelque chose car sinon, ils auraient choisit quelqu'un d'autre dans le bâteau. J'y pensais chaque jour, chaque minute de ma vie. Je serais morte sinon. Alors je priais, chaque soir. J'aimais bien chanter, si on pouvait appeler ça un chant, un murmure pour un Graärh. Murmurant des mots volant à travers la pièce.
J'avais remarqué il y a peu qu'à la fin de chaque prière, je me touchais l'oreille où j'avais perdu mes boucles. Encore une fois, je ne savais pas trop pourquoi je faisais cela.
Je m'étirais à nouveau, enlevé une couche de vêtement sale pour m'allonger sur ma propre couchette. Un silence de mort semblait avoir envahis toute la grande demeure. Je posais un coude à terre en me tenant la tête et je regardais Nyana à mon tour. Souriante, comme souvent. Une nouvelle journée était terminé, la même avec des tâches similaires débuteraient dans quelques heures seulement. Il fallait se contenter de ces petits moments de bonheur bien trop rare. M'allongeant totalement, je sentais toujours cette impression étrange que je n'arrivais pas a décrypter. Est-ce que mon amie sentait la même chose ?

- Bonne nuit Nyana, que tes rêves soit doux et dans les sables chauds.

Je ne fermais pas les yeux après ma phrase. Ce sentiment... une chose allée changer. Et, sans trop savoir pourquoi, l'idée qu'il s'agisse de notre dernière discussion sous le clair de lune passa dans mon esprit. Il fallait maintenant se demander si c'était pour de bonnes, où de mauvaises raisons.

descriptionSous le clair de lune [PV - Reynagane Shäa] EmptyRe: Sous le clair de lune [PV - Reynagane Shäa]

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