11 décembre 1763
Menant Järn par la bride afin d’offrir à l’étalon un repos bien mérité, Sorel marchait d’un pas tranquille, confiant d’être sur le bon chemin. Il n’avait peut-être pas effectué le trajet suffisamment de fois pour en connaître les moindres recoins et savoir exactement où il se trouvait, mais il reconnaissait suffisamment les lieux pour savoir qu’il approchait du Lac d’émeraude. Il en était donc à la moitié de son voyage.
Il aurait pu prendre le bateau, serait arrivé bien plus rapidement - probablement déjà arrivé depuis peu - mais il préférait l’option voyage. Il était rare pour lui de pouvoir se déplacer librement sur de longues distances et il appréciait de pouvoir le faire en toute autonomie. Cinq jours sur un bateau ne valaient pas deux semaines à voyager sur les routes, choisissant lui-même sa route. S’il souhaitait traverser un bois, il le pouvait, s’il préférait rester sur la ligne claire et ouverte de la plaine, l’option lui était tout aussi accessible. En bateau, il n’avait pas la main sur le gouvernail - probablement une excellente chose compte tenu de son talent inexistant à la navigation - et il n’y avait pas grand chose à visiter une fois sur l’eau. A moins d’avoir la chance de croiser la route de quelques animaux marins évoluant suffisamment proche de la surface pour être visibles.
Cela rallongeait nettement son temps de voyage et probablement serait responsable d’un temps de visite écourté auprès de sa famille mais Järn avait également besoin d’un peu d’exercice et de liberté. Le laisser à l’écurie pour trop longtemps pouvait résulter en quelques situations dangereuse que Sorel préférait éviter. Laisser quelqu’un d’autre, en de bonnes circonstances, s’occuper de l’étalon représentait une certaine prise de risque mais si l’étalon n’avait pas eut son temps de balade ou la quantité d’attention désirée, cela pouvait rapidement tourner en tentative de suicide pour le pauvre écuyer.
Pour l’heure, Järn était d’humeur paisible. Le voyage lui faisait certainement du bien, l’exercice plus que bienvenu lui permettait de se dégourdir les jambes, sans parler des galops effrénés dans lesquels Sorel le lançait bien volontiers, provoquant des hennissement de joie.
Pour l’heure et après plusieurs heures de voyage, l’elfe avait également bien besoin de dégourdir ses propres jambes tout en permettant à Järn de ne porter que son propre poids, au moins pour quelques temps.
S’orientant directement vers la surface glacée du lac, Sorel songea qu’un arrêt pourrait certainement leur faire du bien. Il pourrait en profiter pour remplir ses gourdes d’eau et permettre à Järn de s’abreuver également.
Ils arrivaient en vue du lac gelé s’étendant à perte de vue. Le ciel blanc, lourd de nuages aux ventres pesant de flocons à venir, surplombait la surface d’un bleu glacé et virevoltant sur celui-ci se trouvait une silhouette solitaire.
Un sourire étira les lèvres de l’elfe alors qu’il approchait de la rive, les sabots de Järn claquant contre quelques cailloux et graviers tandis que les pieds bottés de Sorel écrasaient en craquements fragiles les brins d’herbe gelés.
Il observa la forme glissante sans jamais cesser de sourire, appréciant le mouvement, le déplacement du corps et l’élan gracieux qu’offrait la surface glissante du lac. S’attardant quelques instants sur le spectacle offert par l’inconnu.e, il finit par se pencher vers la berge gelée. Se servant du pommeau de sa dague, il tenta de briser la glace afin d’atteindre l’eau qui se trouvait en dessous mais se trouvait sur la berge, l’épaisseur s’avéra trop grande pour que cela suffise.
Il jeta un regard à son bâton Tor’Shorot, caressant l’idée de s’en servir, mais son regard revint vers la silhouette dansant sur la glace et le risque était probablement trop grand.
« Dommage, » fit-il avec une petite moue déçue avant d’adresser un regard à Järn. « Je suppose que j’aurais dû m’intéresser davantage aux armes un poil plus brutale, » adressa-t-il à l’étalon avec un haussement d’épaules.
Järn orienta ses deux oreilles veloutées dans sa direction et hocha la tête, faisant cliqueter sa bride. Probablement moins un acquiescement qu’une indication à se dépêcher pour qu’il puisse se désaltérer.
« D’accord, d’accord. Faire preuve de patience ne te ferait pas de mal, mon ami. »
Il avança de quelques pas sur la surface glacée avant de s’accroupir, ouvrant une main et s’apprêtant à faire appel à la magie lorsqu’un nez suivi de toute la longueur d’une tête équine le pousse dans le dos. Il se retint de justesse de tomber en avant mais se faisant fini les fesses sur la glace, sentant le froid rapidement engourdir son derrière. Fronçant le nez, Sorel jeta un regard vers le haut, rencontrant les yeux sombres de l’étalon, lesquels le considérait avec impassibilité.
« Ouais, j’suis pas dupe, » Lâcha-t-il avec mauvaise humeur, plissant les yeux à l’attention de l’équidé. Järn resta parfaitement immobile, les oreilles tendues vers lui, attentif et l'image même de la neutralité.
Reniflant, certainement pas trompé par l’apparente innocence de l’étalon, Sorel se redressa, se frottant l’arrière du pantalon en espérant rendre un peu de sensation à ses fesses gelées. Une fois fait, il se pencha et, ouvrant les doigts sur une flamme brillante, appliqua la main sur la surface glacée du lac. En quelques secondes, maintenant un lien stable avec la magie, l’épaisseur de glace dû rendre les armes. S’occupant d’abord de remplir les outres en sa possession afin de pouvoir permettre à lui-même et à sa monture de s’abreuver sur le chemin, il s’écarta d’un pas.
Le considérant longuement, comme s’attendant à des représailles, l’étalon mit quelques secondes avant de s’avancer vers l’abreuvoir ainsi créé.
Souriant, songeant que la vengeance est un plat qui se mange froid, Sorel se tint à côté de son compagnon, une main sur l’encolure puissante de l’étalon, son pouce caressant la robe lustrée en signe d’apaisement.
Son regard retrouva le chemin de la silhouette esseulée évoluant sur la glace.
Il aurait pu prendre le bateau, serait arrivé bien plus rapidement - probablement déjà arrivé depuis peu - mais il préférait l’option voyage. Il était rare pour lui de pouvoir se déplacer librement sur de longues distances et il appréciait de pouvoir le faire en toute autonomie. Cinq jours sur un bateau ne valaient pas deux semaines à voyager sur les routes, choisissant lui-même sa route. S’il souhaitait traverser un bois, il le pouvait, s’il préférait rester sur la ligne claire et ouverte de la plaine, l’option lui était tout aussi accessible. En bateau, il n’avait pas la main sur le gouvernail - probablement une excellente chose compte tenu de son talent inexistant à la navigation - et il n’y avait pas grand chose à visiter une fois sur l’eau. A moins d’avoir la chance de croiser la route de quelques animaux marins évoluant suffisamment proche de la surface pour être visibles.
Cela rallongeait nettement son temps de voyage et probablement serait responsable d’un temps de visite écourté auprès de sa famille mais Järn avait également besoin d’un peu d’exercice et de liberté. Le laisser à l’écurie pour trop longtemps pouvait résulter en quelques situations dangereuse que Sorel préférait éviter. Laisser quelqu’un d’autre, en de bonnes circonstances, s’occuper de l’étalon représentait une certaine prise de risque mais si l’étalon n’avait pas eut son temps de balade ou la quantité d’attention désirée, cela pouvait rapidement tourner en tentative de suicide pour le pauvre écuyer.
Pour l’heure, Järn était d’humeur paisible. Le voyage lui faisait certainement du bien, l’exercice plus que bienvenu lui permettait de se dégourdir les jambes, sans parler des galops effrénés dans lesquels Sorel le lançait bien volontiers, provoquant des hennissement de joie.
Pour l’heure et après plusieurs heures de voyage, l’elfe avait également bien besoin de dégourdir ses propres jambes tout en permettant à Järn de ne porter que son propre poids, au moins pour quelques temps.
S’orientant directement vers la surface glacée du lac, Sorel songea qu’un arrêt pourrait certainement leur faire du bien. Il pourrait en profiter pour remplir ses gourdes d’eau et permettre à Järn de s’abreuver également.
Ils arrivaient en vue du lac gelé s’étendant à perte de vue. Le ciel blanc, lourd de nuages aux ventres pesant de flocons à venir, surplombait la surface d’un bleu glacé et virevoltant sur celui-ci se trouvait une silhouette solitaire.
Un sourire étira les lèvres de l’elfe alors qu’il approchait de la rive, les sabots de Järn claquant contre quelques cailloux et graviers tandis que les pieds bottés de Sorel écrasaient en craquements fragiles les brins d’herbe gelés.
Il observa la forme glissante sans jamais cesser de sourire, appréciant le mouvement, le déplacement du corps et l’élan gracieux qu’offrait la surface glissante du lac. S’attardant quelques instants sur le spectacle offert par l’inconnu.e, il finit par se pencher vers la berge gelée. Se servant du pommeau de sa dague, il tenta de briser la glace afin d’atteindre l’eau qui se trouvait en dessous mais se trouvait sur la berge, l’épaisseur s’avéra trop grande pour que cela suffise.
Il jeta un regard à son bâton Tor’Shorot, caressant l’idée de s’en servir, mais son regard revint vers la silhouette dansant sur la glace et le risque était probablement trop grand.
« Dommage, » fit-il avec une petite moue déçue avant d’adresser un regard à Järn. « Je suppose que j’aurais dû m’intéresser davantage aux armes un poil plus brutale, » adressa-t-il à l’étalon avec un haussement d’épaules.
Järn orienta ses deux oreilles veloutées dans sa direction et hocha la tête, faisant cliqueter sa bride. Probablement moins un acquiescement qu’une indication à se dépêcher pour qu’il puisse se désaltérer.
« D’accord, d’accord. Faire preuve de patience ne te ferait pas de mal, mon ami. »
Il avança de quelques pas sur la surface glacée avant de s’accroupir, ouvrant une main et s’apprêtant à faire appel à la magie lorsqu’un nez suivi de toute la longueur d’une tête équine le pousse dans le dos. Il se retint de justesse de tomber en avant mais se faisant fini les fesses sur la glace, sentant le froid rapidement engourdir son derrière. Fronçant le nez, Sorel jeta un regard vers le haut, rencontrant les yeux sombres de l’étalon, lesquels le considérait avec impassibilité.
« Ouais, j’suis pas dupe, » Lâcha-t-il avec mauvaise humeur, plissant les yeux à l’attention de l’équidé. Järn resta parfaitement immobile, les oreilles tendues vers lui, attentif et l'image même de la neutralité.
Reniflant, certainement pas trompé par l’apparente innocence de l’étalon, Sorel se redressa, se frottant l’arrière du pantalon en espérant rendre un peu de sensation à ses fesses gelées. Une fois fait, il se pencha et, ouvrant les doigts sur une flamme brillante, appliqua la main sur la surface glacée du lac. En quelques secondes, maintenant un lien stable avec la magie, l’épaisseur de glace dû rendre les armes. S’occupant d’abord de remplir les outres en sa possession afin de pouvoir permettre à lui-même et à sa monture de s’abreuver sur le chemin, il s’écarta d’un pas.
Le considérant longuement, comme s’attendant à des représailles, l’étalon mit quelques secondes avant de s’avancer vers l’abreuvoir ainsi créé.
Souriant, songeant que la vengeance est un plat qui se mange froid, Sorel se tint à côté de son compagnon, une main sur l’encolure puissante de l’étalon, son pouce caressant la robe lustrée en signe d’apaisement.
Son regard retrouva le chemin de la silhouette esseulée évoluant sur la glace.