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1er Décembre 1763

Un cœur qui bat. Lourdement, bruyamment. En émettant une douleur à chaque pulsations. Cette douleur, c'est celle que je ressens depuis le début de la matinée. Depuis que je sais... Que c'est ce soir, où jamais.


Plus tôt


Je ronronnais tendrement tandis que Nyana me passais une patte entre mes deux oreilles. Elle avait pris cette habitude de me réveiller tout le temps de cette façon, et même lorsque mon esprit n'était déjà plus dans les bras du sommeil, j'attendais le moment où elle s'approcherait de ma couchette pour être près de moi. C'était un petit bonheur entre nous deux qui réchauffaient nos deux coeurs angoissaient. Plusieurs jours étaient passés depuis notre rencontre avec Dame Falkire. Le retour dans la maison de nos maîtres n'avaient pas été une mince à faire mais le lendemain matin, c'était comme s'il ne s'était rien passé pour tout le monde. Sauf pour nous. Je n'avais pas fermé l'oeil de la nuit. Nyana m'avait rassuré, elle était là pour tout prendre en main. Pour organiser la situation et pour calmer mon angoisse. Comme je m'en étais douté, Nyana avait déjà réfléchis plus d'une fois à comment sortir d'ici. De cette ville maudite. Nous en avions donc plusieurs fois parlé depuis. À l'évidence, nous rêvions toutes les deux de quitter cette endroit au plus vite, mais l'hiver venant m'effrayait un peu plus. Tout les présents de Dame Falkire était bien cachés dans un trou du mur en pierre de notre chambre. Nous avions pris l'habitude d'interdire l'accès aux autres Graärhs même pour une simple broutille. Ce matin là, je revoyais la chevelure enflammé de cette femme et son doux regard portant mille secrets.

Une fois habillés comme d'habitude, je descendais dans les cuisines. Nyana été déjà partit au travail tandis que je saluais les cuisinières déjà en pleines préparatifs.

- Reynagane sors d'ici si tu n'as rien à faire cracha Maya déjà à bout de nerf alors que les ruelles étaient encore plongées dans le noir.

Je redressais mes oreilles et baissais la tête un instant en signe d'excuse.

- Déjà que je dois préparé mille plats pour ce soir, je n'ai pas besoin d'une femelle qui vienne se rajouter à ses incompétentes là ! continuaient-elle de rouspéter en montrant les autres cuisinières.

- Qui vient dîner ce soir ?

J'avais parlé ce matin là d'une voix tendue, à peine inaudible, comme si je sentais déjà que quelques choses de grave allait se produire.

- Rhaaa, répondit Maya, deux grandes familles viennent de loin pour discuter commerce avec Monsieur Iyutred, dégage.

Sans trop savoir pourquoi, les paroles de Maya m'avaient angoissée un peu plus.


Montant plus haut dans la grande demeure, je rejoignis une autres esclaves de la maison et tout ce passa comme d'habitude. Laver, dépoussiérer. Apercevoir la petite fille de la famille me sourire gentiment. Rien de plus normal. Mais peut-être que je n'aurai pas du rester si longtemps dans le salon...

- Tu as finis ?

La panique me submergea et tout mes poils se hérissèrent d'un trait alors que je tournais mon regard apeuré vers l'autre Graärh qui me toisait de toute sa hauteur. L'une des boucles. L'une des boucles d'oreilles que m'avait si gentiment offert Ilhan Avente. Je n'en avait plus qu'une accroché à l'arrière de ma capuche. L'autre ? Je n'avais pas pu la perdre, impossible. Pourquoi il n'y en avait plus qu'une ?
J'avais pris l'habitude de passer mes griffes dessus à chaque fois que je ne me sentais pas très bien. A défaut de pouvoir les porter, elles étaient là depuis ce fameux jours. Et aujourd'hui, il n'y en avait plus qu'une.

- Vas-y, j'arrive !

Ignorant le soupir de la femelle brune, je posais mon panier remplis de chiffons et je commençais ma recherche paniquée. Jusqu'à être envahis par le soulagement en l'apercevant sous une petite table portant un bouquet frais. Les membres tremblants, je m'étais empressée de la raccroché plus fermement à côté de la première.
Jusqu'au moment où j'entendis des voix de l'autre côté de la porte menant vers la bibliothèque. Je ne sais pas pourquoi, à ce moment là, mon corps tout entier ne s'est pas bougé. Je restais là, par terre, le sang battant à mes tempes.

- J'ai fait un marché avec lui. C'est comme ça et on y peu rien ma chère.

- Harrys !

Une de mes pattes se porta inconsciemment devant ma gueule en entendant la voix de monsieur et madame se disputer de l'autre côté.

- Il nous faut plus d'argent pour le payer.

- Je comprend mieux pourquoi tout ces gens viennent ce soir ! Tu m'avais promis que c'était terminé.

Mon coeur s'accéléra. Entendre Madame pleurer était étrange, non pas que je ne sois proche d'elle, mais... simplement entendre la détresse d'un individu me déplaisais.

- Et je peux savoir les véritables raisons ? Combien veux-tu en vendre ? Cette maison va tomber en ruine !

- J'ai convenus des bons prix, de quoi tenir mon marché.

- Harrys...

- Trois cuisinières, car les Arson en ont besoins. Six en tout.

Deux jardiniers et j'ai rajouté celle qui chante bien, c'est celle que je vend au meilleure prix pour mon amie. Il sera heureux de la prendre.

C'était comme si quelque chose s'était brisé à ce moment précis. Quelque chose au fond de moi venait de s'écrouler. Ma vue se brouilla un instant et des remontés acides suivirent. Je plaçais mes deux pattes sur ma gueule avant de me relever fébrilement et de quitter la pièce en courant. Non, je ne voulais pas entendre ces paroles abjectes. Acheter, vendre des Graärhs comme si ce n'était que de simple morceaux de viandes. " j'ai rajouté celle qui chante bien, c'est celle que je vend au meilleure prix pour mon amie. Il sera heureux de la prendre.
" On allait me vendre de nouveau. D'ici ce soir j'allais quitter cet endroit, quitter Nyana et tout espoir, nouvel horizon tout s'écroulerai.

Tremblante, je m'étais empressée de quitter la maison pour me fondre derrière un mur du jardin. Attendre que tout ce calme autour de moi. Que je puisse réfléchir de nouveau.

NYANA


Je relevais la tête les yeux embuées. Mais le regard plus que déterminée. Ce soir, où jamais, il n'y avait plus à attendre quoique se soit.

D'un coup, je me remis debout. Je devais trouver Nyana. Ma soeur.
J'ignora une grognement d'un jardinier et mon coeur explosa encore une fois qu'en son pelage sombre se dessina plus loin.

- Nyana !

Les esclaves autour se retournèrent vers moi. Jamais nous ne parlions si fort, nous ne parlions tout court. Mais qu'est-ce que j'en avais à faire ?

D'un bon j'étais devant elle, des larmes coulants sur mes joues. J'essayais pourtant de contenir tout en moi. L'agrippant par le bras, je l'emmenais dans notre chambre et peu importait le travail. Il aurait du retard aujourd'hui. Je m'écroula alors dans ses bras. Acte très anodins pour nous les Graärhs, mais qui étais-je ? Reynagane. Et je lui déballa tout ce que je venais d'apprendre.

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Ce matin, comme tous les matins, je me suis levée, j'ai offert un peu de tendresse à ma soeur de cœur. Puis, je suis allé travailler, comme tous les Graärhs de la maison. C'était, une journée, ordinaire comme les derniers passés dans cette demeure qui sentait de plus en plus mauvais.

Parfois, avec Rey, on parlait des derniers évènements qui ont eu lieu dans nos vies. C’était des choses qui nous avait redonné beaucoup d'espoir et qu'on chérissait. On avait caché nos affaires dans un coin de notre chambre, j'avais gratté dans le mur et retiré quelques pierres. Je n'avais caché que des vêtements que j'avais volé et refait à ma taille pour le jour où nous en irons.

J'étais dehors, en train de jardiner avec un autre esclave de la maison. Quand soudain, Rey court dans ma direction en pleure. Je pensais que nos maîtres en avaient profité que je sois dehors pour la frapper. Cette pensée fit bouillir mon sang qui ne fit qu'un tour dans mes veines. Des grognements de colère résonnèrent entre mes crocs...

Elle me prit avec elle, et m'obligea à monter les escaliers à toute vitesse pour se réfugier dans notre chambre. Je comprenais de moins en moins ce qui se passait dans sa tête, elle ne semblait pas blessée, je cherchais désespérément à savoir ce qui venait de produire un tel chagrin. J'attendais que ses sanglots se terminent, pour qu'elle puisse m'expliquer calmement ce qui venait de se produire. Caressant sa fourrure avec délicatesse, je lui murmurais une berceuse pour faire cesser ses pleurs en la prenant dans mes bras.

Elle finit par me raconter ce qu'elle avait entendu, que le maître désirait la vendre à un de ses amis. On allait être séparé, et à tout jamais... je n’en savais pas quoi faire pour la rassurer, mais une chose était sûre, on ne laissera pas notre maître l'emmener loin de moi, il en est hors de question.

« Nous allons partir. Ce soir. Tiens toi prête, durant le repas, tu feras comme si tu étais malade, nous demanderions à ce qu'une autre te remplace pour servir le soupé et nous partiront à ce moment-là, ce sera notre seule chance. »

Je regardais Rey, elle devra être forte, je ferais tout pour la garder près de moi...

« Tu es prête ? »

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Toujours tremblante, je l'a sentais garder son calme et trouver rapidement une alternative à ce gros problème. Nyana était toujours là pour me protéger et l'ai parole qu'elle me partagea me rassurèrent quelque peu. J'hochais la tête, séchant mes poils sur mes joues par quelques coups de pattes. Reniflant bruyamment, je l'a regardé de mes yeux verts en soufflant pour faire retomber la pression trop élevé de mon organisme. J'avais paniquée si vite, Nyana était ma roue qui me faisait avancé, son idée ingénieuse me redonnait de l'espoir, qui pendant une seconde me semblait avoir entièrement disparu. Oui, moi la jeune Reynagane avait faillit tout lâcher, ne serai-ce qu'une seconde. Mais il fallait se calmer. Il n'y avait plus d'autre alternative. C'était ce soir, où jamais.

« Tu es prête ? »

Rassurée et de nouveau confiante, l'espoir avait resurgis des abîmes. Je le devais pour nous deux.

- Ce soir. Répondis-je comme pour conclure un pacte.


La journée fut difficile pour moi. Faire comme si de rien était. Travailler dans un silence de marbre en pensant que le rêve de quitter Caladon serait le soir-même. Un rêve qui ne pouvait que devenir réalité. La foi, il fallait garder la foi et c'est pourquoi pendant une course de l'après-midi je m'étais arrêter dans une ruelle vide pour souffler un coup et prier pour le soir. Une prière rapide, debout et peu détendue. Mais ma bonne étoile ne m'avait pas laisser. J'en étais sûr et après bien des réflexions j'en étais venue à une curieuse découverte. Sans cette boucle égarée offert par cet homme à qui l'on devait déjà beaucoup, jamais je n'aurai pu entendre la discussion de mes maîtres. Ilhan Avente venait peut-être véritablement de lui sauver la vie, sans qu'il ne le sache jamais.
La nuit précoce en cette saison arriva bien trop vite à mes yeux. Tout les esclaves étaient au pas de course pour la grande réception du soir. Je n'avais même plus croiser Nyana de la journée. Évitant de justesse un plateau rempli de toast aux saumons qui me passait sous le museau je me dirigeais vers les femelles qui se préparait pour servir les plats. Elle était normalement de la partie. Une vague d'angoisse me traversa en pensant qu'il y avait une chance que l'on ne m'autorise pas à monter là-haut en cas de maladie. Je pouvais échouer après-tout et tout serait gâchés.
C'est avec le coeur chargé d'appréhension que j'entamais mon travail de préparation de service dans les cuisines. C'était une graärh mauvaise qui semblait avoir prit l'autorité des autres sans que personne ne lui disent ses quatre vérités pour les services qui s'occupait de la gestion du soir. Déjà en train de cracher presque sur une autre, je ne savais toujours pas si j'allais y arriver. Puis alors qu'on me tendait un plateau chargé de crevettes épicés et de petites olives, il n'y avait plus de temps à perdre. Mieux valait jouer jusqu'au bout avant qu'il ne soit trop tard. J'hésitais, j'avançais dans vers l'escalier derrière les autres. Je monterai les marches et la réception commencerait. Maintenant Rey, maintenant.
Je lâchais mon plateau et m'écroulais par terre pour faire un maximum de bruit. Un silence s'ensuivit dans les cuisines et toute les oreilles se dressaient dans ma direction. Je ne voyais rien. J'avais les yeux fermés. La sauce des crevettes m'étaient tombé dessus, je l'a sentais traverser mon habit. Une autre servante se pencha pour m'aider à me relever en voyant que je ne réagissais pas. Ouvrant les yeux timidement, je faisais mine d'avoir le tournis, le regard dans le vague.

- Je ne vois rien... entamais-je. Je... suis... je ne sais pas ce qu'il se passe.

Je perdais en crédibilité. Avec des pas énergique et bien en colère, la femelle du soir arriva devant moi en maugréant quelques insultes Graärhs.

- Tout le monde est fatiguée, tu crois que tu vas avoir un traitement de faveur maigrelette ?

La panique me submergea une seconde. Nyana était-elle dans les cuisines pour calmer le jeu ?

- Yacta ! Tu vois bien que la petite est dans les vapes, elle a du attraper froid avec ce froid de canard dehors et y'a une autre peu prendre sa place !

La voix de la cuisinière résonna dans la pièce. D'un regard pénétrant, je voyais la femelle en face de moi me juger.

- T'as intérêt à être là demain aux aurores flemmarde.

Je savais pertinemment qu'il serait intelligent de ne rien répondre. Je vacillais dans les escaliers même si plus personne ne pouvait me voir. Je jouais mon rôle jusqu'au bout. Refermant la porte de ma chambre derrière moi. Je m'assaillais par terre un cours instant. Une seconde plus tard, je me relevais, m'empressais de retirer les pierres du mur pour attraper le peu de chose qu'on n'avait caché. Je me retournais le poil totalement hérissé par le moment en entendant la porte s'ouvrir derrière moi.

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Après avoir rassuré mon amie, je l’avais laissé dans la maison. Elle devait faire ses corvées somme si de rien n’était. On ne devait rien laisser paraître sur nos habitudes, rester le plus neutre possible pour que notre délivrance ne soit que mieux. Je ne savais pas vraiment comment elle trouverait le moyen de s’absenter. Pour ma part, c’était l’une des choses les plus faciles, avec mon pelage épais, j’étais généralement de corvée de bois… Un travail qui me permettait de garder la forme tout en dépensant mon surplus d’énergie.

La journée passa bien trop vite alors que j’effectuais mes tâches en grognant contre les Graärh qui étaient bien trop proche de moi. Toujours en train de ronchonner, disaient-ils… Je ne pouvais pas me changer, m’approcher n’était pas chose facile, comme pour beaucoup de mon espèce. Ce jour-ci, on était tous vraiment tendu par les événements, une soirée avec plein d’humain, comme s’il n’y en avait pas assez dans la maison… Un soupir sortit de ma gueule alors que j’effectuais mes tâches du jour.

Le soir arriva sans que je ne m’en rende vraiment compte. Retournant à l’intérieur avec plusieurs morceaux de bois, un bruit sourd m’attira. Rey était tombé et l’autre femelle qui se prenait beaucoup trop pour la patronne grinça des dents. Elle insulta Rey sous mes yeux… A cet instant, la colère me submergea, je m’approchais d’elle alors que Rey montait les escaliers. Nos deux visages étaient si proches que je pouvais sentir son haleine de baleine… Grognant fortement, on était à deux doigts de se jeter l’une sur l’autre… C’est la maîtresse de maison qui nous donna un coup de fouet pour nous remettre au travail en prononçant des mots, t’elle que « bon à rien » ; « incapable »… Je n’avais qu’une envie, lui arracher le cœur d’une seule main et de le dévorer devant ses invités… Mais je devais garder mon calme, car ce soir, était notre soir… rien ni personne ne pourra nous empêcher de rentrer chez nous. Nous avons beaucoup trop souffert, trop servis les humains… Nous méritons de vivre comme tout le monde, et de rentrer auprès des nôtres.

Rejoignant mon amie pour voir comment elle allait. J’ouvris la porte avec prudence, son poil était hérissé durant un quart de secondes, le temps qu’elle sache que ce n’était que moi. Je lui souriais tendrement, alors que je m’approchais de son corps. Posant mon front contre le sien. Il était temps de faire notre vœu…

« Rey… Peut-importe ce qui se passera ce soir, je te promets que nous nous retrouverons un jour et que nous vivrons paisiblement… »

J’avais peur de la perdre…peur qu’elle s’éloigne de moi…. Elle était ma moitié, un être dont je ne pouvais plus me passer. Pour elle…Pour cette fleur si rare, j’étais prête à tout… Même à donner ma vie…Même à rester ici s’il le fallait… Je ne voulais pas qu’elle ait peur, je voulais qu’elle soit confiance en moi, que ce vœu soi un symbole d’espoir. Un jour…Nous serons de nouveau ensemble sur notre terre natale. Je lui offris un baisé sur le front et descendis de nouveau vers nos maîtres. Allant dehors pour continuer à travailler le bois, j’avais demandé à ce que personne ne dérange mon amie, qu’elle était se reposait pour combattre la fièvre.
Lorsque le silence s’installa, je pris un petit caillou pour le lancer sur la vitre de notre chambre pour la prévenir qu’elle pouvait sortir avec nos affaires. Je faisais le guet en faisant semblant de travailler, coupant le bois dans l’obscurité, celui qui était censé m’aider avait trop froid, il était donc chargé de s’occuper de chauffer la maison. C’était le moment idéal pour partir d’ici sans se faire prendre.

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À la vue de ma sœur de cœur, je cru que mon cœur allait explosé. J'avais peur, j’angoissais mais elle était là. Souriante, sereine, prête à en découdre. Tout va bien se passer Rey. Crois en toi, crois en elle et vous y arriverez.
Son front se posant sur le mien, un frisson me parcourut le corps. Je savais... ses paroles me percutèrent de plein fouet. La chance ne m'avait jamais fait défaut. J'avais toujours garder de l'espoir, la foi en ce monde, était-ce vraiment le jour ou tout allait basculer pour nous deux ? Oui Rey, oui.
Le contact de Nyana me renvoya deux ans en arrière. Dans les chaleurs de Néthéril, ce grand feu et ces danses pour la cérémonie de la saison. Le jour, ou en un clin d'oeil, le monde était devenu reclus et minuscule. Le voyage durant des jours et des jours, la peur et la faim au ventre, sans savoir ou j'allais arrivé. Deux ans sont passés. Et... il est vrai que sans ça, Nyana serait devenu une grande chasseuse, je serai devenu peut-être une grande guérisseuse mais nos regards ne se seraient jamais croisés.
Mes yeux se plongèrent dans les siens encore une seconde, je m'encrais ce regard au plus profond de mon âme en espérant que jamais il ne disparaîtra. J'étais confiante pour ce soir, mais également très apeuré que nos chemins ne se séparent par des circonstances atténuantes. C'est ainsi que se dernier échange fort s'acheva. De nouveau seule dans cette minuscule chambre, je respirais fortement et lentement pour calmer mon cœur. Mon regard se métamorphosa alors. Le silence m'avait fait réfléchir. Les mots de Nyana m'avait fait réfléchir. Il n'était plus l'heure d'attendre, il n'était plus l'heure de faire comme si tout ça était normal. Il était l'heure d'agir. Une fois libre sur ces terres inconnus, une fois sur le chemin de Delimar en compagnie de sa sœur de cœur. Elle lui ferait part de son envie de faire bouger les choses. Dans quelques heures, elles ne seraient pas des Graärhs en fuite, des esclaves en cavales ! Non, elles seraient des Graärhs libres, qui ont le pouvoir de changer les choses.
Je les ai côtoyer pendant deux années. Ces milliers de Graärhs enchaînés comme nous. Des milliers d'esclaves qui ne souhaitent pour la plupart pas la guerre, mais seulement l'envie de revenir sur leur terre. Il était hors de question pour moi de les laisser avec ce statut. Oui, j'avais rencontré des hommes et des femmes qui souhaitaient la liberté des Graärhs. Je voulais à mon tour pouvoir faire le nécessaire pour eux. Les Graärhs n'étaient pas fait pour les chaînes. Oui, je devais dire à Nyana que Néthéril pouvait encore attendre un peu. Que tout ces Graärhs devraient avoir le choix de retourner sur leur île. L'espoir et la détermination m'envahirent. Il était l'heure.


Lorsqu'un caillou frappa aux carreaux de la fenêtre, Reynagane s'approcha en un bon gracieux vers la lucarne. Nyana était en bas, les bras en action avec le bois. Je savais que je pouvais ouvrir la fenêtre. Attrapant le draps enveloppant nos affaires, j'ouvris cette fenêtre que j'avais tant de fois empruntais avec Nyana pour observer la ville sur les toits. C'était la dernière fois. Sans un regard en arrière, je m'aventurais sur les tuiles dans un silence de plomb. Ma finesse et mon agilité de nature me facilitaient la tâche. J'avais repéré bien avant cette nuit-là des pierres du murs plus épaisses que les autres. Je me servis de mes bras pour descendre du toit et c'est le cœur tout de même battant à tout rompre que je sentis l'herbe sous mes pattes. Mes yeux perçants regardèrent à travers une fenêtre bien plus loin dans le jardin. Le salon était allumés et on pouvait entendre d'ici les rires et la musique des humains. D'instinct, mes pattes remontèrent jusqu'à ma capuche pour la remettre en place puis j'attendis que Nyana me fasse un signe pour m'élancer à quatre pattes sous la hais qui bordais le jardin. La respiration déjà haletante, mon regard balaya la rue. J'attendis que deux cavaliers passent avant de sauter par dessus la grande barrière noir. Nyana m'avais rejoins et je lui fit un hochement de tête pour lui dire que tout allait bien. Les ruelles des quartiers bourgeois étaient au centre de Caladon. D'habitude, elles passaient par la porte Sud pour se rendre au marché, mais cela voulait dire que le chemin serait beaucoup plus long. Le moyen le plus court pour quitter cette cité était de passé par la porte Nord. Et par chance, les Iuytred demeuraient non loin de cette porte. Il suffirait alors de passer dans les bas quartiers pour atteindre la muraille extérieur. Plus facile à dire qu'à faire...

Je m'élança à la suite de ma sœur de cœur dans la ruelle en prenant bien soin de me cacher à chaque moment ou un bruit venait jusqu'à mes oreilles. Je ne m'étais pas retourner pour voir la demeure s'éloigner. C'était terminé. Lorsque la porte Nord s'afficha devant nous, la peur me tirailla de plus belle. Des gardes postaient là pour la nuit ne bougeaient pas d'un poil. Caché dans une angle de rue, je pris le temps de regarder Nyana dans les yeux. Nous avions déjà fait beaucoup. Mais il allait falloir trouver un moyen de passer sans susciter des questions chez les gardes. Avant que je n'ouvre la gueule, du verre brisé se fit entendre un peu plus bas dans la rue et des cris se joignirent à ce grabuge. Sans attendre, les gardes accoururent dans la direction du problème laissant le champ libre pour deux Graärhs voulant quitter la cité. Cela ne pouvait arrivé qu'à Reynagane... Ma chance ne m'avait jamais fait défaut, mais tiendrait telle le coup de toute cette nuit ?

Une fois la porte Nord traversé, il ne nous restez plus qu'à passer inaperçue dans les bas quartiers de Caladon. Qu'il était choquant de voir la différence entre les quartiers que nous venions de quitter et ces ruelles sales et mal famée. Il y avait là deux mondes dans une même ville.

- Je crois que nous allons y arriver Nyana, chuchotais-je pendant une courte pause dans une rue aussi noir que la nuit.

J'en profitais pour lui donner des affaires du draps pour faire un partage équitable au cas ou il ne se passe quelque chose. Mais il n'y allait plus rien avoir. La liberté n'était plus très loin.

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Lâchant ma hache, je me positionnais pour attendre le signale de ma petite Rey. Son hochement de tête, m'avait permis de la rejoindre, mon front effleura brièvement le sien avec un doux ronronnement. La porte de la liberté était grande ouverte. Je suivais de près ma précieuse, me cachant lorsque des gardes s'aventuraient à proximité. Nous avions tout bond jusqu'à maintenant, à croire que la chance était de notre côté. L'envie de revoir notre terre natal nous avait apporté de l'adrénaline que l'on ne pouvais canaliser. C'était beaucoup trop intense comme sentiment, c'était une chose que l'on ne pouvait plus contrôler, on avait la bougeotte, si bien, que Rey marcha sur un débris de verre. Attirant les gardes vers nous.

Poussant ma soeur pour qu'elle se faufile dans l'ombre et nous permettre de contourner les gardes, nous rejoignons les bas quartier. Endroit où vivait les prostituées et d'autre créature assez étrange... C'était des hommes, mais des hommes étrange... Nous nous sommes caché dans une ruelle qui portait une odeur de putréfaction assez désagréable... Rey m'offrit ce qui m'avait été offert, partageant les présents qu'on avait reçus suivant nos aptitudes. Cela n'était pas nécessaire, mais valait mieux être trop prudente que pas assez.

Nous continuions notre chemin en baissant la tête, dans cet endroit, il y avait moins de gardes, enfin moins de garde vigilent en tout cas... Il profitait de la vue et de ce que ce peuple pouvait leur offrir... Cela me donnait presque envie de vomir tellement, je trouvais cela répugnant...

Alors que nous nous aventurions un peu plus loin dans la ville, la chance tourna précipitamment... D'autre gardes étaient venu en masse pour une histoire de meurtre, si bien, qu'avec leur torche, l'obscurité était peu présente. Ce n'était qu'une question de temps avant qu'ils ne nous voit. On aurait se faire passer pour des esclaves, mais personne n'aurait eu les moyens de nous acheter ici...

Poussant Rey à courir, la discrétion n'était plus d'actualité, maintenant, il fallait courir, et courir vite ! Restant derrière elle pour la pousser, mes pattes étaient plus musclé, j'ai toujours était rapide et endurante, contrairement à Rey, c'est pourquoi, je ne voulais pas la laisser derrière. Sans elle, je ne suis plus rien, elle était ma vie, ma destinée...

Voyant une cachette, je la poussais à l'intérieur, on avait quelques mètres d'avance sur les hommes qui nous poursuivait. Je voulais qu'elle soit en sécurité. Il ne restait plus grand chose à parcourir, on allait bientôt être libre, elle et moi, ensemble... Collant mon front au sien, puis plongeant mon regard dans le sien, j'allais lui donner une chance de sortir en premier et de se mettre à l'abri.

« Je te fais la promesse que plus aucun Graärh ne finira sa vie en tant qu'esclave, peut importe le moyen pour y parvenir, je te promet que plus aucun d'entre nous ne subira cette souffrance.
Derrière toi un aller simple vers la liberté. Nous nous retrouverons à Delimar.
»

Je lui caressais le visage avec affection, puis sortis de ma cachette en grognant pour attirer les gardes vers moi. Encrant mes pattes arrières dans le sol, mon corps bondit sur celui qui était le plus en avant pour lui briser la nuque et montrer de quoi nous étions capables. J'espérais que ce geste les fasse me pourchasser, laissant la voix libre à ma précieuse...

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Le chemin vers la liberté n'était plus qu'à quelques pas. Enfin, j'avais l'impression que mon cœur me lâcherait avant de terminer sa dure mission. Les rires sortant des bâtiments me faisait encore et toujours hérissé le poil. Nyana avançait dans un calme tendu, nous voulions toute deux en avoir fini au plus vite. Bientôt, bientôt, nous serions dans ces bois, ces prairies et ces autres paysages que je ne connaissais pas. Direction, Delimar, la seule cité que nous connaissions ou l'esclavage n'était plus. Et... si des connaissances pouvaient recroiser notre chemin, je n'en serai que plus heureuse.

Au détour d'une ruelle pavé, mes petites oreilles se dressèrent brusquement à la vue d'un attroupement soudain. Les flammes des torches lançaient des ombres effrayantes sur les batîsses, rien à voir avec les belles ombres dansantes des grands feux sur notre tendre Néthéril. Comme une épine se plantant dans la chair, la panique me figea sur place. Je ne savais pas ce qu'il se passait, mon regard était bloqué sur les petits yeux d'un homme portant une torche. Il me regardait comme s'il voyait pour la première fois la lumière du jour. C'est encore une fois, ma soeur de coeur qui me sortit de cette impasse en me poussant brusquement. Oui, bien sûr, il fallait courir, fuir. Alors que mes pattes prenaient de grandes foulées, ma tête se tordait d'effroi. Non... cela ne pouvait être possible. Pas maintenant, pas cette nuit. Je ressentais la vibration de mes Esprits-Liés, ils étaient là, si proche, voulant certainement me rassurer.
Je n'osais rien dire, pas un regard en arrière pour ma nuque. Mais pas de doute, l'attroupement avait laissé des hommes à nos trousses.
Nyana me rattrapa et je me faufilais au détour d'un long alignement de tonneaux. Ma respiration était si saccadée que je me m'étais les pattes avant sur la gueule pour essayer de faire le moins de bruit possible. Je regardais Nyana d'un air critique. On s'était arrêté, voilà que sonnait notre fin. Qu'elle disgrâce. Nous avions échoué. La panique mêlait à la peur et le stress, je mettais un air ahuris sur mon visage lorsque Nyana collait son front contre le mien.

Les mots qu'elle déclara résonnèrent longtemps sans que je ne puisse rien faire. Ils bourdonnaient dans un brouillard pourtant sans nuage. Que voulait-elle dire ? Non, ce n'était tout de même pas ! Son dernier contact me réveilla alors que je m'élançais vers elle pour lui rattraper le bras.

- Non !  NYANA !! Pitié, ne t'en va...

Mes griffes se refermèrent dans le vide détestable de la rue puante. Mes yeux débordant de larmes ne me donnaient plus aucune image nette. Une forme dans le lointain s'éloignait en courant suivit des gardes encore plus enragés. Je trébuchais alors lamentablement sur un corps inerte au sol et sans réagir tant mon esprit se perdait dans le chaos, je reniflais bruyamment en replongeant dans ma cachette.
Je ne sais pas combien de temps j'étais resté accroupie là en crise de panique, le souffle coupé mais la vue d'une nouvelle araignée sur un tonneau me redonna un coup de fouet. J'essuyais sauvagement mes poils trempés sur mes joues et je me redressais, la peur au ventre. Un coup d'oeil à gauche, un coup d'oeil à droite et je m'aventurais toute seule dans cette cité de malheur. Seule. Qu'avais-je fait ? Pourquoi avions-nous décider de partir ce soir ? Parce que j'allais être vendue ? Tout était de ma faute. Oh Reynagane. Ou était ma sœur de coeur... Ce n'était qu'un cauchemar. Oui j'allais me réveiller.

Puis dans la tourmente, je l'ai vis. Les portes de Caladon vers l'extérieur. Vers le monde inconnu. Nous y étions en fait depuis le début. Si nous avions décidé de prendre la ruelle de droite au lieu de celle de gauche, tout aurait pu être différent... Nyana...
Mes pattes ne me portaient que parce qu’elles le voulaient. Aucun garde en vue. Les portes ouvertes. Je ne pouvais pas le croire. Était-ce un mirage ? J'avançais sans être totalement moi, j'entendais un bourdonnement à mon oreille et mon cerveau se ralluma encore une fois quand la poigne d'un humain m’attrapa le bras. Je le regardais et ce qui se passa ensuite restera à jamais graver dans ma mémoire. Le sentiment qui m'avait submergé pour la première fois. Il y avait en réalité des gardes de la cité, aux portes. Je ne savais pas quelle illusion j'avais eu.
En tout cas, l'homme qui me tenait fermement dû lâcher prise lorsque des griffes qui n'avaient jamais servis sauf pour la chasse, il y a des années de cela, se plantèrent sauvagement dans ses yeux. Son hurlement résonne encore. J'avais anéantis la vision d'un être vivant. J'étais censé guérir les autres, pas détruire... mais cette nuit-là...

Je m'élançais ainsi en dehors, des gardes derrière moi, sans savourer cette liberté. Quel prix fallait-il payer pour redevenir libre ? Pas celui-là, en tout cas.

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Je cours encore et encore, essayant de fuir les gardes. Mon sort m’importait peu, je savais que ma petite Rey était en sécurité maintenant, qu’elle était enfin libre… Je commençais à m’essouffler alors que le temps défilait. Ma rage ne cessait de croître. Je ne savais pas où aller, ni quoi faire, mon esprit n’arrivait pas à réfléchir correctement, alors que je tentais de sauver ma vie…

Mon corps s’enfonçait plus profondément dans la vielle ville, je continuais mon chemin en pillant brusquement… Je venais de prendre une mauvaise ruelle, il n’y avait plus aucun passage, j’étais comme prise au piège… J’entendais les gardes arriver, et j’étais consciente que je ne pourrais pas tous les tuer… Même si j’en avais vraiment envie. Il n’y avait pas trente-six solutions… Sortant les griffes, je grimpais sur le mur pour rejoindre le toit de la petite maison qu’il y avait. AU lieu de fuir sur le sol, je courrais de toit en toit, pour rejoindre la tour de garde de Caladon.

Frappant le garde qui se trouvait sur ma route, il finit sa course à quelques mètres plus loin. Mon corps pénètre dans l’enceinte de la tour, assommant le peu de garde qu’il y avait tout en montant jusqu’au sommet. L’un d’entre eux, me chargea, pour défendre ma vie, je n’ai eu d’autre choix que de planter mes crocs dans son cou. Il se vida de son sang, alors que je me laissais glisser sur le mur extérieur de la ville pour rejoindre la liberté.

Mes griffes avaient vraiment souffert durant cette descente qui m’avait pratiquement rongé les griffes. Elles étaient en feu et il me faudrait plusieurs mois avant qu’elles ne retrouvent leur tranchant. Mais ce n’était qu’un détail, je devais fuir beaucoup plus loin, rentrer chez moi… Mais avant, il me restait une tâche à accomplir… Je devais retrouver mon étoile…

« J’arrive Rey… »

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