[19 décembre 1763 - Caladon]
La journée était relativement bien avancée, à en juger par les rayons de soleil qui glissaient par la fenêtre de sa chambre. Les rayons d’or pâle d’un soleil hivernal le narguaient, alors au lieu de penser à combien il était d’ordinaire matinal et débordant d’énergie à cette heure-ci, il contemplait les grains de poussière qui dansaient dans la lumière ainsi projetée. Comme des centaines de diamants minuscules emportés dans un élan chaotique. L’arrière plan coloré de sa chambre attitrée lorsqu’il résidait chez son père adoptif offrait un décor tout à fait acceptable au ballet auquel l’elfe assistait depuis maintenant une heure. Peut-être plus.
Roulé en boule dans son lit, Sorel tenait un oreiller contre sa poitrine tout en observant la chorégraphie dont il était spectateur. La rencontre qu’il avait faite au lac d’émeraude ne cessait de lui revenir à l’esprit et il était incapable d’aller au-delà de la simple constatation de « Je l’ai rencontrée » sans que sa réflexion ne fasse un pas de plus, que ce soit dans une bonne ou une mauvaise direction. Même une direction neutre serait préférable à ce cul-de-sac émotionnel, il avait l’impression que ses pensées étaient embourbées et moulinaient sans espoir d’atteindre un jour une destination quelconque. Si destination il y avait.
Avec un soupir irrité, Sorel se redressa et s’assit sur le rebord de son lit, les bras toujours enroulés autour de son oreiller qu’il gardait pressé contre lui. Les yeux rivés au sol et les sourcils froncés, l’elfe considéra un instant de retourner s’allonger, de peut-être tourner le dos au spectacle lumineux qui lui offraient le soleil et la poussière dansante. Il était arrivé la veille et après avoir salué son père afin de lui faire savoir qu’il était là, Sorel n’avait pas quitté sa chambre.
Järn finirait bien par lui en vouloir s’il le laissait seul trop longtemps mais après le voyage éreintant qu’ils avaient effectué, l’étalon était peut-être heureux de se reposer en toute tranquillité. Sorel avait déjà prit les dispositions nécessaires pour prévenir qui de droit que personne d’autre que lui ne devait s’occuper de Järn. Excepté pour ce qui était de le nourrir et de l’abreuver, tout contact pouvait s’avérer dangereux pour quiconque n’était pas averti du caractère orageux de l’animal.
L’elfe quitta le confort tout relatif de son lit et laissa échapper un soupir avant de se défaire avec réticence de l’oreiller qu’il tenait toujours contre lui. Il prépara ses affaires et, sans son énergie et sa bonne humeur habituelle, entrepris d’effectuer le rituel matinal de sa toilette.
S’habillant chaudement et enfilant sa fidèle cape dont il enroula les pans autour de lui comme pour repousser le froid alors que le bâtiment n’était pas particulièrement froid et même plutôt bien chauffé, correctement protégé contre les températures de l’hiver.
Ignorant exactement ce qu’il avait l’intention de faire mais déterminé à ne pas rester une seconde de plus à câliner un oreiller, roulé en boule dans son lit, Sorel déambula sans but dans les couloirs de la résidence. Tout au moins jusqu’à ce que son chemin ne croise celui d’un servant. Une certaine forme de soulagement le traversa lorsqu’il constata qu’il n’était pas un esclave mais bien un serviteur aux ordres d’Aldaron et autorisa un pâle sourire à étirer ses lèvres. Le serviteur s’arrêta à sa hauteur, inclina la tête en signe de respect tout en le saluant d’une voix calme. S’enquérant de la santé de l’elfe, il lui proposa également quelque chose à manger puisque Sorel n’avait manifestement pas été vu récemment en train de se sustenter et qu’aucune demande de la sorte n’avait été faite en cuisine.
« Non, ça ira, » dit-il en secouant gentiment la tête. « Je n’ai pas faim pour le moment. »
Un glapissement, non loin de là, attira l’attention de Sorel. Avec une nouvelle inclinaison de la tête, le serviteur s’éloigna tout en précisant que s’il devait changer d’avis, l’elfe était le bienvenu en cuisine pour toute demande.
Attendant que l’homme ait disparu au détour d’un couloir, le Maître des Mines inclina la tête, considérant attentivement une porte voisine dont il était sûr que le son s’était échappé. Les yeux rivés sur le battant de bois, il hésita entre poursuivre son chemin et satisfaire sa curiosité naturelle. Envoyant par la fenêtre toute forme de morosité, Sorel approcha à pas silencieux de la porte et toqua doucement à deux reprises.
« Est-ce que tout va bien là-dedans ? »
Roulé en boule dans son lit, Sorel tenait un oreiller contre sa poitrine tout en observant la chorégraphie dont il était spectateur. La rencontre qu’il avait faite au lac d’émeraude ne cessait de lui revenir à l’esprit et il était incapable d’aller au-delà de la simple constatation de « Je l’ai rencontrée » sans que sa réflexion ne fasse un pas de plus, que ce soit dans une bonne ou une mauvaise direction. Même une direction neutre serait préférable à ce cul-de-sac émotionnel, il avait l’impression que ses pensées étaient embourbées et moulinaient sans espoir d’atteindre un jour une destination quelconque. Si destination il y avait.
Avec un soupir irrité, Sorel se redressa et s’assit sur le rebord de son lit, les bras toujours enroulés autour de son oreiller qu’il gardait pressé contre lui. Les yeux rivés au sol et les sourcils froncés, l’elfe considéra un instant de retourner s’allonger, de peut-être tourner le dos au spectacle lumineux qui lui offraient le soleil et la poussière dansante. Il était arrivé la veille et après avoir salué son père afin de lui faire savoir qu’il était là, Sorel n’avait pas quitté sa chambre.
Järn finirait bien par lui en vouloir s’il le laissait seul trop longtemps mais après le voyage éreintant qu’ils avaient effectué, l’étalon était peut-être heureux de se reposer en toute tranquillité. Sorel avait déjà prit les dispositions nécessaires pour prévenir qui de droit que personne d’autre que lui ne devait s’occuper de Järn. Excepté pour ce qui était de le nourrir et de l’abreuver, tout contact pouvait s’avérer dangereux pour quiconque n’était pas averti du caractère orageux de l’animal.
L’elfe quitta le confort tout relatif de son lit et laissa échapper un soupir avant de se défaire avec réticence de l’oreiller qu’il tenait toujours contre lui. Il prépara ses affaires et, sans son énergie et sa bonne humeur habituelle, entrepris d’effectuer le rituel matinal de sa toilette.
S’habillant chaudement et enfilant sa fidèle cape dont il enroula les pans autour de lui comme pour repousser le froid alors que le bâtiment n’était pas particulièrement froid et même plutôt bien chauffé, correctement protégé contre les températures de l’hiver.
Ignorant exactement ce qu’il avait l’intention de faire mais déterminé à ne pas rester une seconde de plus à câliner un oreiller, roulé en boule dans son lit, Sorel déambula sans but dans les couloirs de la résidence. Tout au moins jusqu’à ce que son chemin ne croise celui d’un servant. Une certaine forme de soulagement le traversa lorsqu’il constata qu’il n’était pas un esclave mais bien un serviteur aux ordres d’Aldaron et autorisa un pâle sourire à étirer ses lèvres. Le serviteur s’arrêta à sa hauteur, inclina la tête en signe de respect tout en le saluant d’une voix calme. S’enquérant de la santé de l’elfe, il lui proposa également quelque chose à manger puisque Sorel n’avait manifestement pas été vu récemment en train de se sustenter et qu’aucune demande de la sorte n’avait été faite en cuisine.
« Non, ça ira, » dit-il en secouant gentiment la tête. « Je n’ai pas faim pour le moment. »
Un glapissement, non loin de là, attira l’attention de Sorel. Avec une nouvelle inclinaison de la tête, le serviteur s’éloigna tout en précisant que s’il devait changer d’avis, l’elfe était le bienvenu en cuisine pour toute demande.
Attendant que l’homme ait disparu au détour d’un couloir, le Maître des Mines inclina la tête, considérant attentivement une porte voisine dont il était sûr que le son s’était échappé. Les yeux rivés sur le battant de bois, il hésita entre poursuivre son chemin et satisfaire sa curiosité naturelle. Envoyant par la fenêtre toute forme de morosité, Sorel approcha à pas silencieux de la porte et toqua doucement à deux reprises.
« Est-ce que tout va bien là-dedans ? »
Dernière édition par Sorel Gallenröd le Sam 30 Jan 2021 - 13:42, édité 1 fois