¤ Otarie qui rira le dernier ¤
8 mars an 1764 du troisième âge
Nathaniel était à bord de son navire, le Maelstrom, amarré au port de Nevrast. L’elfe sombre se trouvait plus précisément dans sa cabine, de loin la pièce la plus luxueuse du bâtiment. Le forban se tenait devant l’une des bibliothèques que comptait la pièce. Les étagères de celle-ci n’étaient toutefois pas pleines de livres. Oh certes, il devait bien y en avoir deux ou trois, des livres rares, peut-être même uniques, que le gredin avait volé ou arraché des mains de redoutables adversaires. Autre élément qui détonnait par rapport aux autres bibliothèques de la pièce, celle-ci était munie de vitres. En effet, l’Eärendil se tenait, ni plus ni moins, devant sa vitrine de trophée. Tout ce qui se trouvait à l’intérieur, l’elfe sombre y tenait particulièrement. On ne trouvait dedans pas que les preuves de ses victoires. Se dressaient également derrière les vitrines les preuves de ses méfaits. De récentes acquisitions avaient obtenu leur place sur l’étage. Tout d’abord un doigt, enfermé dans un bocal et semblant flotté dans un mystérieux liquide. Ce dernier avait été arraché à un certain conseiller délimarien qui avait fait l’erreur de résister au roi de la confrérie. Un peu plus haut, les éléments les plus récents : une corne scintillant et un sabot sombre comme la nuit. Il s’agissait bien évidemment de trophée issu de sa chasse à la licorne. La première, il l’avait lui-même arrachée au cadavre de la bête. Le second lui avait été offert, si on peut dire, par un graärh pas comme les autres. Pour cause, ce dernier se trouvait dans le collimateur de l’elfe sombre, et lui avait blessé par deux fois le genou.
Presque religieusement, Nathaniel avait retiré la poussière de chacun de ses trophées, se remémorant par la même occasion les conditions dans lesquelles il les avait obtenus, avant de refermer la vitrine et se diriger vers la sortie de la cabine pour rejoindre le pont. La plupart de ses hommes étaient aux repos, tandis que d’autres montaient la garde. Qu’ils se reposent tant qu’ils le peuvent pendant que le Maelstrom n’a pas repris l’océan, car très bientôt ils le regretteront. Les pirates étaient en guerre, en guerre avec la légion de Néthéril et elle ne prendrait fin qu’avec la destruction de celle-ci. Et si le roi des pirates n’était pas au front, cela changerait sous peu. Alors qu’il s’avançait sur le pont, l’elfe sombre surprit la conversation de deux pirates. Ces derniers étaient appuyés sur le bastingage et semblaient désigner quelque chose tout en parlant de leur capitaine. L’elfe sombre tendit légèrement l’oreille, piqué par la curiosité.
« Tu ne trouves pas qu’il ressemble à notre capitaine ? »
« Si, son regard fait froid dans le dos. »
« Qu’est-ce qui me ressemble ? »
Nathaniel s’était glissé jusqu’à eux, les surprenant dans leur conversation. Les deux hommes sursautèrent et se retournèrent. Surpris ils balbutièrent avant de pointer du doigt quelque chose en bas. L’eau autour du navire avait gelé, formant des plaques plus ou moins épaisses. Sur l’une d’elles se trouvait une petite otarie à fourrure. Cette dernière était blanche, à l’exception de ses yeux où le pelage était taché de noir. L’animal leva la tête, en entendant du bruit, observant les bipèdes d’un regard innocent.
« Vous trouvez que j’ai l’air de ressembler à quelque chose d’aussi petit et d’aussi innocent ? Je ne pensais pas souffrir d’un problème d’image auprès de mon équipage, mais cela peut s’arranger très facilement. »
Instinctivement, l’elfe sombre glissa sa main jusqu’au manche de Catherina, faisant ainsi peser sur les deux hommes la menace d’un crâne défoncé. L’un d’entre eux reprit la parole, tentant de se faire le plus convaincant que possible, et invita le pirate à regarder. Il se saisit alors d’un morceau de l’encas que les deux pirates étaient en train de partager et le jeta en direction de la bête. Le regard de celle-ci suivit la nourriture puis changea. Avec férocité, l’animal se jeta sur la pitance, venant la réduire en charpie avant de la dévorer.
« Oh … je vois. Je préfère ça. C’est vrai qu’il peut y avoir quelque point commun. Allons voir cela de plus près. »
Nathaniel se dirigeant vers le ponton afin de quitter son bâtiment. Il fit le tour de ce dernier, jusqu’à arriver du côté où il pouvait observer l’animal. Ce dernier était néanmoins beaucoup plus loin depuis à cet emplacement. Malheureusement, le gredin ne pouvait pas prendre le risque de s’avancer davantage. La surface de l’eau était certes gelée, mais la glace n’était pas assez épaisse. L’Eärendil pouvait le déterminer d’un seul coup d’œil. S’il mettait un pied dessus, il tomberait aussi tôt à l’eau et l’idée de piquer une tête par une telle température ne l’intéressait que très peu. Soit, s’il ne pouvait aller à l’otarie, alors l’otarie viendrait à lui. Usant de sa maitrise de l’eau, Nathaniel vint déblayer un chemin entre lui et l’animal puis attira tranquillement la plaque de glace sur laquelle se trouvait ce dernier. La jeune otarie vogua lentement jusqu’au pirate, jusqu’à se retrouver nez à nez avec celui-ci.
La bête se mit sur ses gardes à s’apprêta à prendre la poudre d’escampette, jusqu’à ce que l’elfe sombre parvienne à capter son intention avec un geste de la main. Il tenait entre ses doigts un petit morceau de nourriture et il commença à apprivoiser l’animal. Dans le dos du gredin s’approchait des hommes. Bien entendu, il les avait remarqués. Il s’agissait des propres hommes du gredin, ces derniers venaient sans nul doute faire lui faire le rapport des combats sur Néthéril.
Presque religieusement, Nathaniel avait retiré la poussière de chacun de ses trophées, se remémorant par la même occasion les conditions dans lesquelles il les avait obtenus, avant de refermer la vitrine et se diriger vers la sortie de la cabine pour rejoindre le pont. La plupart de ses hommes étaient aux repos, tandis que d’autres montaient la garde. Qu’ils se reposent tant qu’ils le peuvent pendant que le Maelstrom n’a pas repris l’océan, car très bientôt ils le regretteront. Les pirates étaient en guerre, en guerre avec la légion de Néthéril et elle ne prendrait fin qu’avec la destruction de celle-ci. Et si le roi des pirates n’était pas au front, cela changerait sous peu. Alors qu’il s’avançait sur le pont, l’elfe sombre surprit la conversation de deux pirates. Ces derniers étaient appuyés sur le bastingage et semblaient désigner quelque chose tout en parlant de leur capitaine. L’elfe sombre tendit légèrement l’oreille, piqué par la curiosité.
« Tu ne trouves pas qu’il ressemble à notre capitaine ? »
« Si, son regard fait froid dans le dos. »
« Qu’est-ce qui me ressemble ? »
Nathaniel s’était glissé jusqu’à eux, les surprenant dans leur conversation. Les deux hommes sursautèrent et se retournèrent. Surpris ils balbutièrent avant de pointer du doigt quelque chose en bas. L’eau autour du navire avait gelé, formant des plaques plus ou moins épaisses. Sur l’une d’elles se trouvait une petite otarie à fourrure. Cette dernière était blanche, à l’exception de ses yeux où le pelage était taché de noir. L’animal leva la tête, en entendant du bruit, observant les bipèdes d’un regard innocent.
« Vous trouvez que j’ai l’air de ressembler à quelque chose d’aussi petit et d’aussi innocent ? Je ne pensais pas souffrir d’un problème d’image auprès de mon équipage, mais cela peut s’arranger très facilement. »
Instinctivement, l’elfe sombre glissa sa main jusqu’au manche de Catherina, faisant ainsi peser sur les deux hommes la menace d’un crâne défoncé. L’un d’entre eux reprit la parole, tentant de se faire le plus convaincant que possible, et invita le pirate à regarder. Il se saisit alors d’un morceau de l’encas que les deux pirates étaient en train de partager et le jeta en direction de la bête. Le regard de celle-ci suivit la nourriture puis changea. Avec férocité, l’animal se jeta sur la pitance, venant la réduire en charpie avant de la dévorer.
« Oh … je vois. Je préfère ça. C’est vrai qu’il peut y avoir quelque point commun. Allons voir cela de plus près. »
Nathaniel se dirigeant vers le ponton afin de quitter son bâtiment. Il fit le tour de ce dernier, jusqu’à arriver du côté où il pouvait observer l’animal. Ce dernier était néanmoins beaucoup plus loin depuis à cet emplacement. Malheureusement, le gredin ne pouvait pas prendre le risque de s’avancer davantage. La surface de l’eau était certes gelée, mais la glace n’était pas assez épaisse. L’Eärendil pouvait le déterminer d’un seul coup d’œil. S’il mettait un pied dessus, il tomberait aussi tôt à l’eau et l’idée de piquer une tête par une telle température ne l’intéressait que très peu. Soit, s’il ne pouvait aller à l’otarie, alors l’otarie viendrait à lui. Usant de sa maitrise de l’eau, Nathaniel vint déblayer un chemin entre lui et l’animal puis attira tranquillement la plaque de glace sur laquelle se trouvait ce dernier. La jeune otarie vogua lentement jusqu’au pirate, jusqu’à se retrouver nez à nez avec celui-ci.
La bête se mit sur ses gardes à s’apprêta à prendre la poudre d’escampette, jusqu’à ce que l’elfe sombre parvienne à capter son intention avec un geste de la main. Il tenait entre ses doigts un petit morceau de nourriture et il commença à apprivoiser l’animal. Dans le dos du gredin s’approchait des hommes. Bien entendu, il les avait remarqués. Il s’agissait des propres hommes du gredin, ces derniers venaient sans nul doute faire lui faire le rapport des combats sur Néthéril.