¤ Rendez-vous ¤
7 mars an 1764 du troisième âge
La fin de cette aventure dans le bois Licorok avait été pour le moins … étonnante ? Qui se serait attendu à avoir derrière les mystérieuses et sanguinaires licornes un arbre magique ? Un arbre qui soulevait plus de questions qu’il n’apportait de réponses en réalité. Qui était-il ? D’où venait-il ? Pourquoi était-il ? Le végétal se proclamait gardien du cœur du rêve. Un titre que le gredin aurait au premier abord cru métaphorique jusqu’à son entrevue avec Demens. L’alchimiste était venu lui révéler avoir pu observer quelque chose entre les racines de l’arbre, semblant fait de chair et palpitant de manière rythmée. Nathaniel aurait pu penser qu’il s’agissait d’un simple cadavre, dans la mesure où l’arbre-songe leur avait révélé un charnier autour son tronc. Mais la mention de la palpitation avait permis d’écarter cette hypothèse de son esprit. Et si ce fameux cœur du rêve existait réellement ? Voilà une information forte intéressante. Mais sur l’heure, le gredin préférait la taire. Tout d’abord parce qu’il estimait que l’accord passé avec l’arbre-songe servait au mieux leurs intérêts, surtout les siens, du moins pour le moment. Ensuite parce que ni lui ni le clan Elusis n’avait le temps de traiter le sujet. Les Elusis semblaient avoir des projets à Sélénia, tandis que le roi de la confrérie avait des projets à Néthéril. Ce dernier projet avait par ailleurs déjà débuté.
L’elfe sombre n’est pas le genre d’homme à se laisser marcher sur les pieds, ou laisser quelqu’un chier dans son jardin, sans réagir. Et c’est exactement ce qu’avaient fait les graärh en attaquant Athgalan. Certes, du point de vue des pirates tous s’étaient plus ou moins bien passés durant la bataille, si bien qu’il était possible de considérer qu’ils étaient les vainqueurs de cette dernière, mais aux yeux de Nathaniel les choses étaient un peu différentes. Effectivement, il en était sorti victorieux, mais à quel prix ? Combattre les graärh avait couté des ressources, des ressources que le forban forbe aurait préféré utiliser autrement. Mais ce qui était fait, était fait. Il n’est pas possible de revenir dans le passé pour changer la situation actuellement. La situation présente s’imposait à eux et il ne tenait qu’à chacun d’en tirer le maximum de profit. Ce que comptait bien entendu faire Nathaniel.
La défaite des graärh à Athgalan et les conséquences de cette dernière étaient le plus gros bénéfice que les pirates avaient obtenu lors de la bataille. La chef de la légion avait été tuée et les félins avaient pu contempler l’horreur dont la confrérie était capable. Les hommes de son fils Teotl, infiltrés dans les rangs de l’armée graärh durant la bataille, lui avaient rapporté l’état général de la légion Vat’Aan’Ruda. Avec la perte de la Kamda Aaleeshaan, plus la défaite et les morts, la cohésion des tribus en avait pris un coup. C’est cette faille que le gredin se devait d’exploiter. Un ennemi désuni est un ennemi faible. Diviser les tribus diviserait la force de son opposant et lui permettrait de remporter une victoire écrasante.
Dans un premier temps, l’elfe sombre devait faire face à l’obstacle principal qui sonnerait le glas de son avantage s’il venait à se concrétiser : la nomination d’une nouvelle Aaleeshaan. L’esclavage des félins lui avait permis d’en apprendre beaucoup sur ce peuple. Le mode de nomination de leur chef, aussi intéressant soit-il, était long et fragile. Long, car il fallait que les prétendantes accomplissent une quête. Fragile, car les prétendantes étaient seules dans l’accomplissement de leurs quêtes respectives, et encore si elles y parvenaient. Le plan d’action de Nathaniel était donc des plus simples. Il devait mettre à profit le temps qui lui était offert pour entretenir la division au sein des tribus, mais aussi pour les affaiblir ou les faire disparaitre les unes après les autres. La bataille d’Athgalan avait fait la démonstration que la confrérie ne possédait pas une grande force terrestre. Aussi n’avait-elle d’autres choix que de combattre des adversaires possédant une faible force de combat. Une tribu était donc accessible pour la confrérie. L’elfe sombre devrait frapper, violemment et rapidement, pour éliminer autant de tribus qu’il pouvait, car en faisant de la sorte il affaiblirait la légion en elle-même.
Toutefois, les graärh n’étaient pas complètement stupides, ils comprendraient assez vite que leur division représente une faiblesse létale. Tôt ou tard, ils finiraient par se réunir de nouveau et dès lors l’espoir d’une victoire écrasante s’envolerait pour la confrérie. Les félins se réfugieraient surement à l’intérieur des terres, loin des côtes et donc des navires pirates. C’est alors à ce moment que la deuxième faiblesse du mode de nomination de l’Aaleeshaan serait exploitée. Les prétendantes seraient seules, isolées, loin de tout. Les tuer ne poserait donc pas de difficulté. Aucune d’entre elles ne devrait donc revenir. Les tribus seraient alors certes rassemblées, mais sans un chef unique pour les unir, pour les coordonner. Dans cette configuration, il y aurait autant de dirigeants qu’il y a de tribus, tous possédant une autorité similaire. Cette multitude entraverait la prise de décision, ralentirait les actions graärh. Il suffirait alors d’user un peu de manipulation, voir même de corruption ou de marchandage, pour installer un climat de défiance, monter les tribus les unes contre les autres. Une fois affaiblit de l’intérieur, la confrérie serait en mesure de lancer un ultime assaut, un assaut décisif pour mettre fin à la légion de Néthéril et assurer la suprématie pirate sur la région.
Le plan machiavélique du gredin était d’ailleurs déjà en cours d’exécution. Durant tout le mois de février, la confrérie avait harcelé les tribus désunies. D’ici une semaine, Nathaniel se déplacerait en personne pour prendre en charge le reste de l’opération jusqu’au coup de grâce. Il aurait bien supervisé de lui-même l’opération du début jusqu’à la fin, mais Nevrast l’avait appelé à ses obligations diplomatiques. C’est bien parce qu’il pouvait compter sur son fils Teotl qu’il était encore présent dans la ville vampirique et ne l’avait pas quittée à peine le mal de la licorne envolé. Cela donnait néanmoins l’occasion à l’elfe sombre de profiter davantage de l’hospitalité de ses hôtes vampiriques.
Nathaniel était sur le parvis d’un des bâtiments principaux de Nevrast, où siégeait le nouveau prince noir. Face à lui se tenait un jeune renard au pelage aussi blanc que la neige qui recouvrait le sol. L’elfe sombre s’amusait à lui apprendre les rudiments de tout canidé bien dressé. Le forban était dans l’attente d’Aldaron. Il lui avait envoyé un messager il y a quelque temps déjà, lui demandant de le rejoindre à une heure précise, indiquant pouvoir l’aider d’un problème apparu récemment sans en ajouter plus. L’Eärendil avait remarqué, grâce à l’ornithorynque copié, la disparition d’un des esprits protecteurs du vampire. L’elfe était curieux dans savoir plus quant à l’origine de ce phénomène, mais il se disait également qu’il pourrait l’aider à arranger ce fait. Le roi de la confrérie ayant acquis une vaste connaissance dans le domaine des esprits-liés.
L’elfe sombre n’est pas le genre d’homme à se laisser marcher sur les pieds, ou laisser quelqu’un chier dans son jardin, sans réagir. Et c’est exactement ce qu’avaient fait les graärh en attaquant Athgalan. Certes, du point de vue des pirates tous s’étaient plus ou moins bien passés durant la bataille, si bien qu’il était possible de considérer qu’ils étaient les vainqueurs de cette dernière, mais aux yeux de Nathaniel les choses étaient un peu différentes. Effectivement, il en était sorti victorieux, mais à quel prix ? Combattre les graärh avait couté des ressources, des ressources que le forban forbe aurait préféré utiliser autrement. Mais ce qui était fait, était fait. Il n’est pas possible de revenir dans le passé pour changer la situation actuellement. La situation présente s’imposait à eux et il ne tenait qu’à chacun d’en tirer le maximum de profit. Ce que comptait bien entendu faire Nathaniel.
La défaite des graärh à Athgalan et les conséquences de cette dernière étaient le plus gros bénéfice que les pirates avaient obtenu lors de la bataille. La chef de la légion avait été tuée et les félins avaient pu contempler l’horreur dont la confrérie était capable. Les hommes de son fils Teotl, infiltrés dans les rangs de l’armée graärh durant la bataille, lui avaient rapporté l’état général de la légion Vat’Aan’Ruda. Avec la perte de la Kamda Aaleeshaan, plus la défaite et les morts, la cohésion des tribus en avait pris un coup. C’est cette faille que le gredin se devait d’exploiter. Un ennemi désuni est un ennemi faible. Diviser les tribus diviserait la force de son opposant et lui permettrait de remporter une victoire écrasante.
Dans un premier temps, l’elfe sombre devait faire face à l’obstacle principal qui sonnerait le glas de son avantage s’il venait à se concrétiser : la nomination d’une nouvelle Aaleeshaan. L’esclavage des félins lui avait permis d’en apprendre beaucoup sur ce peuple. Le mode de nomination de leur chef, aussi intéressant soit-il, était long et fragile. Long, car il fallait que les prétendantes accomplissent une quête. Fragile, car les prétendantes étaient seules dans l’accomplissement de leurs quêtes respectives, et encore si elles y parvenaient. Le plan d’action de Nathaniel était donc des plus simples. Il devait mettre à profit le temps qui lui était offert pour entretenir la division au sein des tribus, mais aussi pour les affaiblir ou les faire disparaitre les unes après les autres. La bataille d’Athgalan avait fait la démonstration que la confrérie ne possédait pas une grande force terrestre. Aussi n’avait-elle d’autres choix que de combattre des adversaires possédant une faible force de combat. Une tribu était donc accessible pour la confrérie. L’elfe sombre devrait frapper, violemment et rapidement, pour éliminer autant de tribus qu’il pouvait, car en faisant de la sorte il affaiblirait la légion en elle-même.
Toutefois, les graärh n’étaient pas complètement stupides, ils comprendraient assez vite que leur division représente une faiblesse létale. Tôt ou tard, ils finiraient par se réunir de nouveau et dès lors l’espoir d’une victoire écrasante s’envolerait pour la confrérie. Les félins se réfugieraient surement à l’intérieur des terres, loin des côtes et donc des navires pirates. C’est alors à ce moment que la deuxième faiblesse du mode de nomination de l’Aaleeshaan serait exploitée. Les prétendantes seraient seules, isolées, loin de tout. Les tuer ne poserait donc pas de difficulté. Aucune d’entre elles ne devrait donc revenir. Les tribus seraient alors certes rassemblées, mais sans un chef unique pour les unir, pour les coordonner. Dans cette configuration, il y aurait autant de dirigeants qu’il y a de tribus, tous possédant une autorité similaire. Cette multitude entraverait la prise de décision, ralentirait les actions graärh. Il suffirait alors d’user un peu de manipulation, voir même de corruption ou de marchandage, pour installer un climat de défiance, monter les tribus les unes contre les autres. Une fois affaiblit de l’intérieur, la confrérie serait en mesure de lancer un ultime assaut, un assaut décisif pour mettre fin à la légion de Néthéril et assurer la suprématie pirate sur la région.
Le plan machiavélique du gredin était d’ailleurs déjà en cours d’exécution. Durant tout le mois de février, la confrérie avait harcelé les tribus désunies. D’ici une semaine, Nathaniel se déplacerait en personne pour prendre en charge le reste de l’opération jusqu’au coup de grâce. Il aurait bien supervisé de lui-même l’opération du début jusqu’à la fin, mais Nevrast l’avait appelé à ses obligations diplomatiques. C’est bien parce qu’il pouvait compter sur son fils Teotl qu’il était encore présent dans la ville vampirique et ne l’avait pas quittée à peine le mal de la licorne envolé. Cela donnait néanmoins l’occasion à l’elfe sombre de profiter davantage de l’hospitalité de ses hôtes vampiriques.
Nathaniel était sur le parvis d’un des bâtiments principaux de Nevrast, où siégeait le nouveau prince noir. Face à lui se tenait un jeune renard au pelage aussi blanc que la neige qui recouvrait le sol. L’elfe sombre s’amusait à lui apprendre les rudiments de tout canidé bien dressé. Le forban était dans l’attente d’Aldaron. Il lui avait envoyé un messager il y a quelque temps déjà, lui demandant de le rejoindre à une heure précise, indiquant pouvoir l’aider d’un problème apparu récemment sans en ajouter plus. L’Eärendil avait remarqué, grâce à l’ornithorynque copié, la disparition d’un des esprits protecteurs du vampire. L’elfe était curieux dans savoir plus quant à l’origine de ce phénomène, mais il se disait également qu’il pourrait l’aider à arranger ce fait. Le roi de la confrérie ayant acquis une vaste connaissance dans le domaine des esprits-liés.