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descriptionUn pacte sanglant [PV - Aldaron] EmptyUn pacte sanglant [PV - Aldaron]

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Du blanc partout... Devant, derrière, à droite, à gauche... Que du blanc... de la neige à perte de vue, un vent stable mais frais... Derrière mon dos, des bruits étrangée prennent vie. Situés à l'intérieur d'un petit baluchon, les os de l'enfant s'entrechoquent, apaisant mon âme...

Je n'avais pas compté les jours depuis que j'avais décidé de quitter ma tribu. C'était un choc pour beaucoup, mais je ne pouvais plus rester... J'avais déshonoré la mémoire de mon père, et ma mère par la même occasion... Aujourd'hui, elle devait probablement se cacher derrière un tissu... Tout ceci ne m'affectait plus... Je venais de prendre ma vie entre mes mains, de contrôler chaque action et de défier ma destinée. J'avais trop prié les esprits liés, pour au final avoir eu ma vie détruite...

Je ferais tout pour tenir ma promesse et les maudis ! Aucun d'entre eux ne méritait d'avoir une vie heureuse et remplis d'honneur... Mais je devais être patiente... je devais attendre le bon moment pour frapper, je voulais les voir souffrir et prier les Esprit-Lié avant de voir leur regard se noyer dans le désespoir de ne voir personne leur venir en aide... Je voulais qu'ils ressentent, ce que j'avais pu éprouver, ce que j'avais traversé pour qu'on soit fier de moi et que je fasse partis des Shikaarees...

J'étais bien trop stupide, bien trop naïve... J'aurais dû me douter, qu'au final, ce en quoi je croyais, n'étais qu'une simple illusion... J'aurais dû comprendre et le voir venir, n'est-ce pas ce qui s'est passé avec Anguta, qui sacrifia sa fille pour tenter de sauver sa propre vie ? Cette légende ne m'a telle rien appris ? Il faut croire que non... Mais tout ceci était terminé, car j'ai grandi, compris et je ne ferais pas deux fois la même erreur...

J'avais tout prévus, absolument tout... Aucun retour en arrière ne sera possible, j'en avais conscience. Mon corps s'est dirigé naturellement vers le clan des suceurs de sang... Un accord a été passé avec ce clan, vivant désormais au sud de Nyn-Tiamat, pour arrêter l'esclavage des Graärhs. Les rejoindre, leur apporter mon aide serait plus que mal vu auprès de mon ancienne tribu, mais il n'y avait que de cette manière que je pouvais montrer mon changement...

Pour évoluer, il faut oser faire des choses, j'accepte de trahir mon peuple pour que ma mémoire reste gravé dans les esprits à tout jamais... Après tout, on se souvient plus facilement de ceux qui nous ont fait du mal, que des héros qui sont mort au combat, non ?

Le trajet dura un certain temps, le temps n'avait plus d'emprise sur moi, je vivais au jour le jour, faisant tout pour survivre. Plus rien ne pouvait m'arrêter et c'était cela qui me nourrissait jour après jour, me donnant la force de continuer à marcher à travers le blizzard.

C'est un peu avant la tombée de la nuit que je traverse la frontière, sortant définitivement de mon ancienne vie pour dire bonjour à la nouvelle. Divers regard se pose sur moi, alors que je suis un peu plus encré sur leur terre. Posant mon arc sur le sol, pour montrer que je n'étais pas venu pour lancer des hostilités.

« J'aimerais m'entretenir avec votre chef. »

Les sans poils m'observaient, ils avaient des yeux aussi gros ce que ceux des chouettes. Je ne parlais peut-être pas assez fort... Prenant un peu plus de souffle, je repris la parole.

« Est-ce que je peux m'entretenir avec quelqu'un ? »

Aucune réaction... Pour avoir passé un traité, ne fallait-il pas communiquer ? C'était assez surprenant qu'aucun ne connaisse notre langue... Je commençais à croire que ma quête allait se terminer plus rapidement que prévue... Je commençais à faire des gestes avec mes doigts pour leur faire comprendre que je voulais parler avec quelqu'un, ou alors lui faire un dessin pour lui faire comprendre ce que je venais faire ici.

C'est au bout d'une dizaine de minutes qu'on décida enfin de m'emmener vers quelqu'un... Pas très réactif ceux-là... Me retrouvant face à un mâle, j'hésitais à parler où a continuer à faire des gestes. La seconde option me sembla plus logique, et ma tête s'inclina vers l'avant pour le saluer.

descriptionUn pacte sanglant [PV - Aldaron] EmptyRe: Un pacte sanglant [PV - Aldaron]

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    L’épée blanche était maculée d’un sang sombre. Ils étaient beaucoup à avoir voulu des réponses, très peu à s’en montrer digne. Le vampire passait un tissu sur la lame pour la défaire du carmin sauvage, puis il la rangeait dans son fourreau. La justice, dans le Royaume, était radicale et ne faisait pas de cadeaux. Beaucoup l’assignaient d’une dictature et très peu en étaient rebutés. Le peuple de la nuit avait toujours connu la loi du plus fort, excepté ces dernières années honnies. Faust et Sohen ne s’étaient pas montrés à la hauteur du titre de Prince Noir. Ils avaient cru pouvoir faire de leur peuple des agneaux dociles, vivant en harmonie avec les autres races. Mais ils étaient et seraient toujours des prédateurs, pour les autres. Même en essayant de changer les choses, faire face à la haine qui brûlait dans leur regard était un obstacle que leur nature insoumise n’était pas encore prête à accepter. Un jour, peut-être. Qui sait ? Durant les cinq siècles de l’existence d’Aldaron, les choses avaient déjà bien évoluées. D’autres changement pouvaient couver, en silence, attendant leur heure. A commencer par l’immaculation. Elfes et vampires ne feraient plus qu’un seul peuple à la force dominatrice qui ne réclamait plus le même sang dont la malédiction des déesses qui les accablait.

    Puis il y avait d’autres alliés, encore mystérieux, qui vivaient sur cette île et qu’ils devaient être les premiers à amadouer, au risque de faire d’eux de terribles ennemis dans le cas contraire. Certains avaient déjà choisi cette place, comme les graärh de Nyn-Tiamat, lorsqu’ils avaient demandé au peuple de la nuit de reculer, acculé jusque Nevrast. Faust avait accepté un tel traité, mais lui, tout somme Achroma, refusaient cette soumission docile. Ils étaient un peuple prédateur, pas des idiots qui baissaient l’échine comme de petits chiens bien dressés. Achroma aimait les graärh, il ne voulait pas d’une guerre. Aldaron, lui, serait prêt à la mener, lui, s’il le fallait, pour rendre aux siens leur dignité. Muni de la corne de la licorne dont les vampires avaient fait mystérieusement cesser les sévisses, Achroma était parti plus au nord, renégocier leur place sur cette île. Cela faisait des mois que la licorne accablait les habitants de Nyn-Tiamat de terribles cauchemars. Les graärh n’avaient rien fait, laissant la forêt croître et les licornes gagner du terrain sur les terres gelées. Aldaron avait été de ceux qui avaient engagé une expédition dans cette maudite forêt. Il savait ce qui s’y cachait, et il avait trouvé comment l’arrêter. La Légion du nord leur réclamerait sûrement de savoir comment ils s’y étaient pris… Mais les vampires tairait cet avantage qui les rendait indispensables : sans eux, sans leur pacte, les licornes reprendraient leurs attaques cauchemardesques sur l’île. N’en déplaise aux graärh, cette fois, c’était eux qui menaient la danse.

    « Triade ? »

    L’ast orienta sur regard sur l’homme qui l’appelait. Ceux qui l’appelaient de la sorte étaient souvent des sbires du Marché Noir, ou des personnes qui admiraient ce qu’Aldaron avait fait pendant la guerre. Il n’avait pas de craintes, alors : il le connaissait.

    « Il y a une graärh qui veut parler. Je crois. On n’a pas trop compris ce qu’elle voulait. Elle ne parle pas notre langue. »

    Le vampire roula des yeux.

    « Évidement… Leur Aaleeshaan n’est pas capable de nous envoyer un émissaire qui parle comme nous. C’est à nous de nous plier à leur culture. Et à leur langue. »

    Il gronda, amère. Le soldat répondit :

    « Souhaitez-vous qu’on l’exécute ? »

    L’ast secoua la tête de gauche à droite, toujours amère, il répondit à contre cœur :

    « Emmenez-la chez moi et faites la attendre dans le salon. Je vais lui parler et voir ce que la Légion du nord nous veut encore... »

    Le dernier mot était accentué d’un dédain amère. Qu’avait encore l’Aaleeshaan à leur réclamer ? Elle ne les avait pas assez saignés ? Mais Achroma aimait les graärh et certains d’entre eux pouvaient être de bonne discussion. Alors il ferait bonne figure. Il se demandait d’ailleurs pourquoi on leur envoyait quelqu’un alors qu’Achroma était parti rencontrer la dite Aaleeshaan. Défait de son esprit-lié de l’inséparable, l’Ast ne savait trop si son époux allait bien. Et s’il avait été tué ? Et si la graärh était venue réclamer un tribu pour qu’on leur rende leur Prince Noir ? Tenu par cette crainte, Aldaron ne tarda pas à rentrer chez lui et à faire face à la silhouette féline. Ses mires la détaillèrent, quelques secondes en silence, alors qu’une domestique était venue lui courir après pour lui retirer sa cape et ses gants. Il n’avait pas pris le temps de patienter dans le hall, comme à son habitude, pour qu’on lui retire ses effets. Il avait voulu croiser le regard de ce messager pour voir dans ses yeux s’il venait avec de bonnes ou de mauvaises intentions. Et pour être honnête, elle ne ressemblait pas à ce qu’il s’était imaginé, elle avait même l’air assez diminuée. Il savait la traversée de l’islandis périlleuse, mais tout de même ? Ce qu’il sentait là, en terme de désœuvrement, semblait plus profond, moins passager.

    « Bonjour. »

    La langue graärh n’était pas naturelle pour lui, mais il s’efforçait à être le plus intelligible possible.

    « Je m’appelle Aldaron. Je suis l’époux du Prince Noir. Que faites-vous à Nevrast ? Quel message de votre Aaleeshaan êtes-vous venue porter ? »

    Habituée, la domestique déposait sur la table basse quelques boissons chaudes et une collation. Au moins s’il devait tuer cette graärh, elle aurait au moins eu le temps de goûter à leur hospitalité. Le vampire s’installait dans un fauteuil, avec la droiture régalienne qui le caractérisait sans faille. Il invitait la graärh à son faire de même, d’un geste courtois de la main.

descriptionUn pacte sanglant [PV - Aldaron] EmptyRe: Un pacte sanglant [PV - Aldaron]

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On me guida vers une personne. Je ne savais pas vraiment qui j’allais rencontrer, mais je les laissais me guider. Je n’avais plus rien à perdre mis à part les précieux ossements de mon cher petit qui ne respire plus aujourd’hui. Je me rendis dans un endroit assez classe, on voyait bien que j’étais loin de chez moi, que notre mode de vie était complètement différente.

Lorsque l’homme arriva dans la pièce, un autre bipède lui courra presque après pour lui retirer une partie de ses vêtements. Ma tête s’était légèrement incliné vers le côté, je ne comprendrais probablement jamais ces êtres et honnêtement, je m’en fichais pas mal en cet instant. J’avais d’autres projets en tête.

Le visage pale me salua, puis se présenta. Lorsqu’il prononça le mot « Aaleeshaan », un grognement strident sortit de ma gorge. Ma colère faisait de nouveau surface, remplissant mes pupilles d’une certaine rage, d’un feu noir, une flamme plus sombre que les cendres d’un volcan. J’essayais de passer au-dessus de cette créature qui m’avait pris la dernière chose qui me restait sur Nyn-Tiamat. Je m’étais donc précipité si on peut dire vers ces êtres ne pouvant mourir de vieillesse. Il parlait bien ma langue et cela sera l’occasion pour moi d’apprendre leur langage et ainsi pouvoir communiquer avec tous si cela était nécessaire.

« Je suis Nessraya. J’ai quitté ma tribu il y a quelques mois. J’ai traversé le blizzard de Nyn-Tiamat pour vous trouver. »

Marquant une légère pose, je le laissais comprendre ce que je venais de dire, mais aussi s’intéresser un peu plus à mes propos, car la suite aller devenir bien plus intéressante pour lui que pour moi. J’allais offrir mon âme à une créature que je n’appréciais que très peu par le passé, amis tout à changer, tout est différent et chaque être vivant évolue. Que ce soit en bien ou en mal et me voilà, prête à trahir ceux qui m’ont vu naître, qui m'ont tout enseigné. Ils m’ont offert le savoir et j’allais l’offrir à ceux qui nous avaient fait du mal par le passé.

« De mémoire, nos deux peuples ne s’entendent pas du tout. Je peux vous apporter bien plus que vous ne le pensez… »

descriptionUn pacte sanglant [PV - Aldaron] EmptyRe: Un pacte sanglant [PV - Aldaron]

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    Aaleeshaan. Voilà un mot qui semblait engager bien des sentiments vivaces que le dragonnier percevait en surface, intrigué. Les mires de la graärh se teintèrent d’une ambre semblable à un feu dévoreur, gonflé d’une colère violente qui ne pouvait que laisser des questions. Il connaissait quelques-uns de ces indigènes qui avaient drastiquement tourné le dos à leur légion, entrant souvent en désaccord avec les principes terre à terre de leur peuple. Beaucoup rejoignaient alors la piraterie, berceau des âmes perdues, errantes et qui oubliaient même où se trouvait la frontière, certes mince, entre le bien et le mal. Celle-ci était arrivée ici. Quelle était son histoire ? Cela le rendait soudait curieux de cette conversation.

    Elle s’appelait Nessraya et elle avait quitté les siens, traversant l’inlandsis gelé pour venir jusqu’ici. Pourquoi était-elle partie ? Pourquoi avait-elle choisi de venir parmi les vampires ? Ces questions n’auraient pas de réponse, pour l’heure. Il eut un sourire en coin à sa dernière phrase. Leur deux peuples ne s’entendaient pas du tout ? C’était peu dire, même si l’actuel Prince Noir tentait encore quelques rapprochements pacifiques. Si cela ne tenait qu’à Aldaron, les vampires auraient repris leur place de prédateurs et les chatons auraient fini en tapis carmin sur le sol enneigé. « Voilà qui est intriguant. » conclut-il. Et pour le coup, il était prêt à entendre son histoire. Il serait toujours temps ensuite de lui trancher la tête si ladite histoire ne lui plaisait pas, en particulier si elle était venue lui tendre un piège.

    « Vous venez de bien loin, vous devriez manger si vous souhaitez me faire part de votre histoire jusqu’au bout. » Il désigna le plat, placé sur la table basse par la domestique, encore fumante. « Ce ne sont pas nos peuples qui ne s’entendent pas, Nessraya. C’est votre aaleeshaan qui se croit en droit de définir où et comment doit vivre mon peuple. » S’il faisait exprès de renommer la dite aaleeshaan ? Absolument. Il la plaçait comme ennemie, tout comme elle semblait être une ennemie dans le cœur de son invité. Les ennemis de son ennemi pouvaient-ils être ses amis ? C’était ce discours qu’il tâchait d’avoir pour caresser Nessraya dans le sens de la fourrure.

    « Pourquoi avez-vous quitté les vôtres ? Pourquoi être venue ici ? Et qu’avez-vous à m’apporter ? Pour être honnête, je pensais que vous apportiez un message des vôtres que j’aurais très certainement exécrer alors… Comme ça n’est pas le cas, vous ne pouvez m’apporter que mieux. Je vous écoute. »

descriptionUn pacte sanglant [PV - Aldaron] EmptyRe: Un pacte sanglant [PV - Aldaron]

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La curiosité. Voilà ce que je cherchais, ce que je voulais lui faire éprouver. Il a tout de suite était intrigué par mes dires, par ce que j'avais fait et ce que je voulais. Ma rancoeur était si profonde que je n'avais aucune honte à faire ce que j'avais en tête. Mon histoire était si longue, par où commencer ? Par le début, la fin ? Autant aller à l'essentiel non ? Dire le plus important, car le reste ne le concerne pas.
J'hésitais beaucoup à prendre de la nourriture. Cela se voyait tant que ca que j'étais plus frêle que les autres ? Moins musclé... Je haïssais mon propre corps qui me limitait tant... Mais j'avais trouvé la faille à mon handicap, je suis capable de grande chose et il serait bien stupide de ne pas tirer profit de mes sentiments envers mon propre peuple...

Saisissant quelques chose, pour l'apporter jusqu'à ma gueule, je remerciais le visage pâle d'un mouvement de tête comme je l'avais toujours appris. Malgré ma haine vers les miens, je ne pouvais pas oublier notre manière de faire, notre culture et nos légendes. C'était une partie de moi que je ne pouvais ignorer... Mais aujourd'hui, j'avais une vision de cette fameuse espèce bien particulière, mes idéaux étaient différent, je me suis forgée ma propre opinion, en défiant ceux de mon ancienne dominante.

Le vampire continua de s'exprimer. Je l'écoutais avec attention, grognant légèrement en entendant de nouveau ce titre qui pour moi n'était qu'une supercherie aujourd'hui. Mes crocs étaient visibles durant un laps de temps, tout comme mes oreilles qui se rabaissèrent en même temps. Le poil légèrement hérissé, tout redevint normale la seconde qui suivit. Je ne pouvais pas lui donner tort, mais pas raison non plus. Il y avait trop de choses à prendre en compte, je ne devais pas me laisser berner par le visage pâle. Cependant, il m'intriguait, et je ne pouvais qu'admettre que j'étais dépendante de lui en fin de compte... Il avait ma vie entre ses mains, ils étaient bien trop nombreux pour que je résiste, et mon handicap physique lui donnait un second avantage, en plus de celui du nombre.

« Elle m'a déshonoré en me reprenant le rang que j'avais gagné... Voyez mon corps qui a souffert durant mon apprentissage... Je n'ai pas abandonné, je ne voulais pas abandonner les miens... Alors je suis devenue archer, mais un évènement imprévue à ruiné tout ce que j'avais fait... Elle m'a volé la seule chose qui m'aider à continuer, à la servir comme on me l'avait appris... »

Encore ce sentiment qui m'animait... Peut importe ce que je dirais, à chaque fois que je pense à cette partie de l'histoire, je ne pouvais plus me contrôler. Mon pelage gonfla, ma respiration devenait plus forte et mon envie de la détruire, de l'humilier autant qu'elle l'avait fait me brûlait de l'intérieur. Je voulais pratiquement la faire ramper, la faire regretter... Je n'avais demandé qu'un peu de temps, du temps pour me remettre de sa mort, du temps pour oublier et avancer de nouveau... Mais elle avait refusé...

« Je veux tout lui prendre... Absolument tout... Lui montrer qu'elle s'est trompée et qu'elle ne possède aucun pouvoir sur notre espèce, que ce n'est qu'une simple illusion qu'on nous a enseigné... »

descriptionUn pacte sanglant [PV - Aldaron] EmptyRe: Un pacte sanglant [PV - Aldaron]

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    Elle mangeait enfin et le vampire ne pouvait qu’en être soulagé. La traversée avait du être particulièrement rude et elle était dans un piètre état pour qu’il n’insiste pas. Il n’eut heureusement pas à le faire, puisqu’elle y allait de son gré. Le vampire écouta son histoire, sans en comprendre les détails puisqu’elle demeurait extrêmement floue. Quel événement imprévu ? Qu’avait fait l’Aaleeshaan pour tout prendre à Nessraya ? Comment s’y était-elle pris ? Comment avait-elle pu générer une telle haine de la part de la graärh face à lui ?

    Il pencha doucement la tête sur le côté, pensif. « Si tu as bien servi ta légion, sans faillir, pourquoi t’aurait-elle ôté ta servitude ? Quel est cet événement imprévu ? Et qu’est-ce qui en a découlé ? » Il fronça les sourcils, perplexe, secoua la tête de gauche à droite. « Si tu ne me racontes ton histoire que par bribes, je ne risque pas de comprendre. Je ne pourrais pas me mettre à ta place. Je ne pourrais pas non plus comprendre ce que tu veux et ce que tu attends de moi, si tu ne m’en dit rien explicitement. Je crois comprendre que tu es en colère et que tu veux te venger. Pourquoi ne pas l’avoir défiée en duel pour l’écraser ? »

    Il arqua un sourcil, avant de poursuivre : « Tes chances de réussite auraient peut-être été minces mais… Mais tu aurais pu cracher ta rage et lui dire ce que tu avais à lui dire avant de mourir. Nous ne sommes pas en guerre contre les graärh. Hélas, si tu veux mon avis. Le nouveau Prince Noir est parti apporter une corne de licorne à l’Aaleeshaan pour lui montrer que nous ne sommes pas aussi insignifiants qu’elle le croit ou essaie de le faire croire. Nous voulons être respectés et avoir les terres que nous souhaitons avoir sans être acculés à l’extrémité de l’île. » Comprendrait-elle qu’ils n’étaient pas dans une perspective de vengeance et de guerre ?

    « Si elle n’est pas stupide, elle reconnaîtra notre valeur et nos droits et tout se passera pour le mieux, dans le meilleur des mondes… Tout ça pour te dire que si tu cherches une vengeance ici, tu risques de ne pas trouver ton bonheur. Du moins pour le moment. Tant qu’il n’y a rien qui vienne déclencher une guerre entre nos deux peuples. L’Aaleeshaan pourrait très bien être stupide et refuser la preuve de la valeur du Prince Noir. Mais j’en doute. » Il s’accouda d’un côté, sur le fauteuil, calant sa joue contre son poing. « Je vais être franc avec toi : je ne suis pas là pour materner les chatons dépressifs en mal de la légion. Jadis, j’étais un elfe. Moi aussi j’ai quitté les miens, mon foyer, mes habitudes. J’étais en colère, j’aurais voulu brûler leur foutue forêt et leur foutu visage hautain. Et je peux t’assurer que si j’avais vécu dans cette haine et uniquement cette haine, je n’aurais pas vécu bien longtemps. »

    Il planta son regard d’émeraude dans celui de la graärh blanche : « La colère ne dure qu’un temps. J’ai vécu auprès des humains, je me suis consolé avec eux. Malgré nos différences, ils me ressemblaient bien plus que les elfes. Je les ai aimé. Je n’avait rien, je vivais dans le sou. Si j’avais ruminé ma colère sans m’intéresser à leurs vies, je n’aurais pas avancé et ma colère aurait eu raison de moi. Tu n’es plus une graärh. Tu as quitté ce peuple. Si c’est une place parmi nous que tu veux, mets ton cœur ici, ne le laisse pas dans ta légion. Ne le laisse pas entre ses mains : elle y plante ses griffes pour que tu restes en colère et que ça te détruise. Soit plus forte que ça. Mets ton cœur ailleurs. Là où elle ne peut plus te faire du mal, tu comprends ? »

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Si compliqué… Pourquoi, c’était si compliqué ? Je comprenais parfaitement ce qu’il disait, ils étaient en paix, mais je ne pouvais pas m’empêcher de vouloir la détruire… J’aurais pu la défier, mais je connaissais déjà le résultat, et mon esprit était devenu bien plus tordu que je ne le pensais pas… Je voulais la voir souffrir lentement, la voir sombrer et qu’elle voit tout ce qu’elle a forgé s’évanouir en un nuage de poussière… Je voulais prendre mon temps, enfoncer la dague très lentement, en sentant son souffle diminuer au fur et à mesure que la lame transperce sa chair, la faisait saigner de plus en plus, et entendre son pouls diminuer jusqu’à devenir nul…

« J’ai…chéris le lien du sang… mon fils est mort dans mes bras quelques minutes après sa naissance… Mon esprit n’était plus à la bataille, j’avais besoin de temps… »

Cela me faisait mal de l’admettre, mais c’était la vérité… Je ne comprenais pas pourquoi elle avait fait ça… J’avais offert mon sang et ma chair à ma terre, à la neige qui tombait du ciel… J’avais tout fait pour et me voilà devant les potentiels ennemis de mon ancienne nation…

« Je ne suis pas un chaton… Vous devriez savoir que pour notre peuple l’honneur est une chose très importante… »

Je n’avais pas réussi à l’accepter d’être rétrogradé de la sorte et cela me donna encore plus de haine contre elle… Pourquoi avoir apporté tant d’importance à ma vie si c’est pour finir de la sorte ? Pourquoi n’ai-je pas réussi à être comme tout le monde ? Maintenant, je me demandais ce que je faisais ici, il me disait de mettre mon cœur ailleurs, pour plus qu’elle m’atteigne, mais je ne pouvais pas… Je n’y arrivais pas du tout…

« Que suis-je censé faire dans ce cas ? Que me proposez-vous ? »

Il était mon dernier espoir de faire saigner mon ancienne dominante. Que pouvais-je faire ? Je ne voulais plus retourner vers les miens, car tout n’était que mensonge est tromperie… Je ne voulais plus… J’avais compris qu’elle prenait plaisir à nous humilier, qu’elle ne faisait que de simple calcule pour protéger notre espèce, elle ne semblait pas comprendre que notre cœur pouvait être plus fort que de simples guerriers sans cervelle…

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    Soudain, la raison de son bannissement dévoilait sa source, comme un cours d’eau qu’on aurait remonté méticuleusement jusqu’à sa naissance même. Cela laissa le vampire coi, incapable de parler davantage tant il était… Empathique ? Il y avait une chose qu’il chérissait plus que tout au monde et c’étaient ses enfants. Il aurait remué terres, mers et ciels pour eux, pour leur avenir et leur bonheur. Il aurait brûlé leurs ennemis, il les aurait détruits et réduits à l’état de poussière. Ses enfants étaient sacrés, pour lui. Retrouver un miroir en elle était soudain troublant, car elle était en mauvais état. Il ne pouvait s’empêcher de se mettre à sa place et de s’imaginer à quel point il serait détruit, lui aussi. La mort de ses enfants aurait ravagé tout sur son passage. Il aurait, également, cherché un responsable et aurait canalisé sa rancœur et sa haine sur cette personne. Il n’aurait eu de cesse de rechercher la vengeance et il l’aurait assouvie. Pour quoi ? Rien, cela ne ramènerait pas les morts. Il aurait été plus vide que jamais, mais il aurait été vengé.

    Elle lui demandait ce qu’il avait à lui proposé et Aldaron ne répondit pas dans l’immédiat. Ses lèvres étaient pincées, alors qu’il la regardait, perplexe et pensif. Et s’il prenait le risque ? Il ne sentait pas de mauvaises intentions à son égard et à celui de son peuple. Il la croyait, lorsqu’elle lui parlait de colère et de la douleur qu’on ressent lorsqu’on perd un enfant. Il la jaugea quelques secondes encore, réfléchissant avant de prendre la parole d’un ton grave et sérieux : « Je chéris également le lien du sang. Ivanyr… » Il marqua une pause avant de reprendre : « Valmys, Celeborn, Circë et Voronwë. » Il n’avait pas parlé de Sorel et d’Ilhan. Ceux-là étaient des cas particuliers. Le premier devait garder son indépendance et le second… C’était compliqué. « Ce sont mes enfants. Ils portent le nom d’Elusis, c’est ce qui nous rassemble, nous autres non graärh, en famille, sous une même bannière. Je tiens à eux plus qu’à la prunelle de mes yeux. »

    Il retira un bracelet de cuir de son poignet, d’un geste habile. « Je te propose de veiller sur eux. Certains découvrent encore le monde et sont curieux. D’autres sont plus téméraires qu’il ne le faut. Alors protège-les. Apprends-leur l’archerie et à se battre. Parle leur de ta vie chez les graärh, ce qui la rythmait, dans ses mœurs. Chéris-les, si tu le souhaites, comme tes propres enfants. » Il s’arrêta, sincère dans sa proposition, plongeant son regard dans le sien. « Ils ne remplaceront jamais celui que tu as perdu, Nessraya, mais ils peuvent donner un sens à ta vie, si tu leur donnes une chance. » Ce qu’il y gagnait lui ? Une gardienne pour ses petits. Et probablement aussi parlerait-elle assez de la façon dont les graärh combattent pour que les vampires apprennent et sachent un jour leur faire face. « Voilà ce que je te propose, dans l’attente d’autre chose. » Quelque chose de plus vengeur.

    Il lui tendit le bracelet : « Prends ceci, cela devrait t’aider à comprendre la langue commune et à la parler le temps que tu apprennes. Et à soulager un peu ta douleur. Je vais aussi t’assigner un endroit où dormir, à Nevrast, si tu acceptes ma proposition. »

    Bracelet offert :

descriptionUn pacte sanglant [PV - Aldaron] EmptyRe: Un pacte sanglant [PV - Aldaron]

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J’avais eu peur… Peur qu’il me prenne lui aussi pour une faible, qu’il rit face à ce que j’ai pu éprouver… Mais non, ce fut tout le contraire, il comprenait mon sentiment, ce même sentiment que mon ancienne dominante n’avait pu comprendre… Les sans poils… Ils sont différents, ils possèdent une culture différente de la nôtre… Par le passé, je pensais que nos lois étaient uniques, qu’elles étaient parfaites… Que nous incarnions ce qu’il y avait de mieux, de juste, mais je me rends compte aujourd’hui, que ce n’était que des mensonges… On nous plaçait un bandeau sur les paupières, pour nous empêcher de voir par nous-même, ce n’était pas une vie…

Notre manière de penser été modifiée, nous faisant croire que notre mode de vie était la meilleure, la plus pure. Tout était faux… Tout ce que nous sommes, malheureusement, je ne peux pas renier à toutes ses histoires, à notre passé, à ceux qui ont perdu la vie pour nous protéger… Je ne pouvais pas oublier tout ça, ça faisait partis de moi, mais aujourd’hui, je pouvais enfin voir, enfin ouvrir les yeux et vivre selon mes propres lois, mes propres envies. On me guide doucement vers cette nouvelle voie qui m’était dédiée…

Je suis bloquée, j’ai presque envie de pleurer… J’avais perdu ma chair, mon sang… Jamais je ne pourrais l’oublier, mais cet homme… Ce vampire m’offrait la possibilité d’évoluer auprès de sa progéniture, de les protéger au périple de ma vie… Mon cœur se serra devant cette révélation, je prenais cette mission très à cœur, car ce n’est pas une chose que l’on peut confier à une inconnue… Un lien de confiance doit se tisser avant toute chose, mais il n’avait pas hésité… Je le voyais dans son regard, dans sa voix…

« J’en serais plus qu’honoré. »

J’incline la tête par respect, j’avais perdu ma tribu, perdu ma dignité, mais cela n’était pas grand-chose, comparé à ce que je venais de recevoir. Je tends la patte pour prendre l’objet qui allait me permettre de me faire comprendre de ses compagnons, le temps que j’apprenne leur langue. Je n’avais plus les mots, plus rien ne sortait de ma gueule… Trop de choses s’étaient produites dans ma misérable existence, et je crois, que cette période de ma vie sera probablement la plus merveilleuse…

« Je ne pourrais jamais vous remercier assez pour ce que vous avez fait pour moi Seigneur. »

Destinée, tu m’as défiée, j’ai accepté tout ce que tu as mis en travers de ma route, mais aujourd’hui, tu n’es plus maître de mes actes…

descriptionUn pacte sanglant [PV - Aldaron] EmptyRe: Un pacte sanglant [PV - Aldaron]

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    Le dragonnier sentait qu’il l’avait touchée en plein cœur. Beaucoup y auraient vu de la manipulation et Aldaron ne saurait démentir. Il savait aussi qu’il donnait une chance à cette graärh de s’en sortir. L’offre était aussi altruiste qu’égocentrique mais ainsi fonctionnait souvent le Marché Noir. On y adhérait parce que la Triade offrait quelque chose dont l’autre avait besoin, en échange de sa force de travail. La loyauté se gagnait avec le temps. Il savait que si elle s’attachait à ses enfants, Nessraya lui serait loyale par la force des choses. Il en devenait aussi gagnant qu’elle. Il fut satisfait de la voir accepter.

    A ses remerciements, il esquissa un sourire bref mais sincère. « Vous pouvez m’appeler Aldaron, il n’y a point de Seigneur ici. Notre peuple est un peuple de soldats et de familles. » Il n’y avait ni noblesse ni pauvreté, seulement des hommes et des femmes qui se battaient pour prouver leur valeur et qui respectaient la hiérarchie de l’armée. « Vous offrirez plus que vous ne le pensez en gardant mes enfants en vie et en les enrichissant de votre culture et votre savoir-faire. Je vous en suis reconnaissant. » Il se leva de son fauteuil sans se presser : « J’ai à faire, mange à ta guise. Si tu souhaites emporter quelques biscuits à manger plus tard, sers-toi. Marie… » Il désigna la domestique d’un geste du menton, celle-ci s’avança d’un pas : « Va t’attribuer un logement à Nevrast, pour que tu te laves et te reposes tranquillement, ce soir. »

    Il se tourna vers Marie : « Tu demanderas à Rohan de t’aider. » Elle acquiesça et l’Ast tourna son regard vers la graärh : « Tu rencontreras mes enfants demain, je vais leur parler de toi. » Il la salua d’un bref signe de tête avant de la laisser.

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