¤ Le futur de la confrérie ¤
13 mars an 1764 du troisième âge
La confrérie des pirates, cette organisation n'avait jamais autant battu son plein que depuis l'intronisation de Nathaniel. L'elfe sombre avait su unir cette bande de dégénérés, de gré ou de force, pour les faire avancer vers un objectif commun : le sien. L'Earendil avait enchevêtré son objectif avec celui de la confrérie tant et sien bien que ces deux-là étaient désormais indissociables. Il était la confrérie. Plus la situation de celle-ci s'améliorerait, plus le pouvoir du gredin serait grandissant. Mais comme dans toute entreprise, des difficultés peuvent être rencontrées. Certains qualifieraient la perte d'Athgalan comme d'une difficulté, mais l'elfe sombre y voyait plutôt ici un calcul. La Perfide ne représentait rien aux yeux de Nathaniel, hormis une assise territoriale. Et cette dernière pouvait parfaitement être déplacée pour quelque chose de bien mieux. Et c'est justement ce qu'il avait fait en faisant en sorte que la confrérie investisse l'ancienne ile flottante des chimères. Ce lieu avait certes été ravagé par les combats, mais il n'était pas pire que le marais d'Athgalan. Avec un peu de temps et d'effort, celle qui fut autrefois Althaïa pourrait retrouver sa grandeur d'antan … à peu de chose près. Les travaux avançaient petit à petit, il faudrait encore de longs mois avant que cet endroit soit vivable. Du temps, les pirates en disposaient. Les elfes étaient frappés d'un mal étrange, les vampires étaient leurs alliés, l'empire Sélénien allait bientôt subir une attaque et l'alliance demeurait tranquille. Ils étaient hors de portée des graärh de Nyn-Tiamat, et en ce qui concerne ceux de Néthéril … ils subissaient encore le contrecoup de la bataille d'Athgalan. En somme, personne n'était aujourd'hui en mesure de s'occuper de la confrérie, les pirates pouvaient donc agir en toute tranquillité, ou presque. En dehors de la construction d'Althaia, l'elfe sombre avait des plans, des plans qui allaient bientôt se réaliser. Nathaniel avait de la chance de compter autour de lui des individus compétents qu'il pouvait utiliser.
Voilà quelques jours encore, le gredin se trouvait à Nevrast, profitant de la réussite de la mission au sein de la forêt de Licorok. Mais depuis cette ile de glace, le gredin pilotait une opération et en préparait une autre. Néthéril, les pirates n'en avaient pas fini avec les graärh et la bataille d'Athgalan faisait partie d'un plan plus vaste. La perte de la cité avait été calculée, elle était un investissement pour l'avenir. Les félins avaient subi de lourde de pertes et plus encore, leur dirigeante était morte. D'après les rapports qu'il avait reçus depuis ce jour tragique, le peuple de la savane n'était plus aussi uni que depuis le combat dans les marais. Les pirates avaient donc réussi leur coup, les graärh étaient affaiblis, suffisamment affaiblis pour permettre à la confrérie de frapper, mais surtout de frapper sur terre. Ainsi, Nathaniel avait ordonné des raids contre les tribus graärh, alors que dans le même temps, il s'employait à maintenir la division au sein des tribus, et bien entendu, de faire tuer les concurrentes au titre d'Aaleeshaan durant leur quête. Pour le moment, tout se déroulait bien. La seule ombre au tableau était un félin à la fourrure d'opale. Celui-ci ne l'avait pas lâché depuis la forêt, et avait entendu l'information concernant les raids à Néthéril par la faute d'un homme à la langue bien trop pendu. Nathaniel n'avait pas réussi à le capturer ou à la tuer, ce dernier s'étant volatilisé à Nevrast. Pour autant, l'elfe n'était pas plus inquiet. Les assauts avaient déjà commencé depuis longtemps, le félin blanc ne pourrait rien faire … du moins il espérait. Car le gredin ne visait rien d'autre que la chute de la légion, la domination de Néthéril et une rafle massive d'esclave.
La rafle massive d'esclave était peut-être le point le plus important, car il s'alliait à un autre projet, un projet pour lequel l'Earendil fit une halte de quelques jours à Althaïa, alors qu'il quittait Nyn-Tiamat pour se rendre à Néthéril. Ce projet était d'une importance capitale pour le futur de la confrérie. Si l'organisation avait su jouer dans la cour des puissants, c'est uniquement à coup de ruse, machination et bluff. Mais ces tactiques ne fonctionneraient pas éternellement. L'elfe sombre en avait conscience. À force de trop utiliser une arme, elle s'émousse. Il fallait une autre carte dans sa manche, une carte importante qui puisse faire pencher la balance en sa faveur. Cette carte c'était une armée. Là se trouvait sans doute la plus grosse faiblesse de la confrérie : l'absence d'armée. Elle possédait certes une flotte, mais cela la limitait à des assauts navals, une défense navale, et des raids côtiers. Cela ne suffisait pas. Cette flotte ne conférait à la confrérie qu'un pouvoir de nuisance, rien de plus. Cette capacité n'était certes pas à négliger, mais elle deviendrait insuffisante à l'avenir. La confrérie devait donc se doter d'une armée. Mais une armée bien à elle. Propre à elle. Le gredin ne se voyait pas constituer une armée avec les criminels composants le peuple de la confrérie. Alors il en faudrait d’un autre type, encore jamais vu jusqu'à présent. Et l'elfe sombre avait déjà sa petite idée pour cela. Mais pour mettre en œuvre ce plan, il allait avoir besoin de l'aide de son capitaine des esclaves et de l'alchimiste de la confrérie: Demens Torqueo.
Cette idée de plan lui était venue en voyant les chiffres chaque jour plus mauvais du capitaine des esclaves. Ce dernier n'y pouvait malheureusement pas grand-chose, chaque jour le pro-abolitionniste gagnait du terrain. Une vraie bande d'hypocrites. Ils avaient bien profité des esclaves lorsqu'il avait fallu tout reconstruire, mais maintenant ils les rejetaient en bloc. Qu'à cela ne tienne, Nathaniel était rusé, il trouverait un autre moyen de les exploiter … et ce moyen il le trouva rapidement. Puisque les esclaves se vendent de moins en moins bien, il faut les mettre au service de la confrérie. L'avantage c'est que l'on n’a pas à les payer. Ils allaient permettre de combler certains besoins de la nouvelle cité pirate. Ainsi, le roi de la confrérie avait identifié deux problèmes : l'approvisionnement en nourriture d'Althaïa et une armée pour la confrérie. Les esclaves allaient être utilisés pour résoudre ces deux difficultés.
Un jour après avoir accosté à Althaïa, l'elfe sombre se rendit dans un coin en ruine de la ville. Il savait qu'un des édifices encore debout avait été investi par l'alchimiste. Accompagné du capitaine des esclaves et de plusieurs gardes, et quelques valets portant des documents, le roi se présenta devant le nouvel atelier de Demens. Alors que ce dernier était en mission à Calastin, L'Earendil avait veillé à ce que tous les effets de l'alchimiste soient transférés ici avant la bataille d'Athgalan. Il était à cette occasion retombé sur la commande formulée par l'ancienne capitaine des catins. En dépit des pertes engendrées par la gestion désastreuse et les mauvais choix d'Irina, elle avait su se rendre utile à la confrérie.
L'un des gardes frappa à la porte de l'alchimiste, avant de l'ouvrir et laisser entrer Nathaniel. Balayant la pièce d'un regard, il ne vit pas Demens, mais cru percevoir du son au sous-sol. Repérant une table vide, l'elfe sombre fit un signe aux valets en direction de celle-ci.
« Posez les documents ici, puis sortez. Que la garde reste dehors. Capitaine, vous restez avec moi pour cet entretien, nous allons trouver une nouvelle utilité à vos esclaves. »
Voilà quelques jours encore, le gredin se trouvait à Nevrast, profitant de la réussite de la mission au sein de la forêt de Licorok. Mais depuis cette ile de glace, le gredin pilotait une opération et en préparait une autre. Néthéril, les pirates n'en avaient pas fini avec les graärh et la bataille d'Athgalan faisait partie d'un plan plus vaste. La perte de la cité avait été calculée, elle était un investissement pour l'avenir. Les félins avaient subi de lourde de pertes et plus encore, leur dirigeante était morte. D'après les rapports qu'il avait reçus depuis ce jour tragique, le peuple de la savane n'était plus aussi uni que depuis le combat dans les marais. Les pirates avaient donc réussi leur coup, les graärh étaient affaiblis, suffisamment affaiblis pour permettre à la confrérie de frapper, mais surtout de frapper sur terre. Ainsi, Nathaniel avait ordonné des raids contre les tribus graärh, alors que dans le même temps, il s'employait à maintenir la division au sein des tribus, et bien entendu, de faire tuer les concurrentes au titre d'Aaleeshaan durant leur quête. Pour le moment, tout se déroulait bien. La seule ombre au tableau était un félin à la fourrure d'opale. Celui-ci ne l'avait pas lâché depuis la forêt, et avait entendu l'information concernant les raids à Néthéril par la faute d'un homme à la langue bien trop pendu. Nathaniel n'avait pas réussi à le capturer ou à la tuer, ce dernier s'étant volatilisé à Nevrast. Pour autant, l'elfe n'était pas plus inquiet. Les assauts avaient déjà commencé depuis longtemps, le félin blanc ne pourrait rien faire … du moins il espérait. Car le gredin ne visait rien d'autre que la chute de la légion, la domination de Néthéril et une rafle massive d'esclave.
La rafle massive d'esclave était peut-être le point le plus important, car il s'alliait à un autre projet, un projet pour lequel l'Earendil fit une halte de quelques jours à Althaïa, alors qu'il quittait Nyn-Tiamat pour se rendre à Néthéril. Ce projet était d'une importance capitale pour le futur de la confrérie. Si l'organisation avait su jouer dans la cour des puissants, c'est uniquement à coup de ruse, machination et bluff. Mais ces tactiques ne fonctionneraient pas éternellement. L'elfe sombre en avait conscience. À force de trop utiliser une arme, elle s'émousse. Il fallait une autre carte dans sa manche, une carte importante qui puisse faire pencher la balance en sa faveur. Cette carte c'était une armée. Là se trouvait sans doute la plus grosse faiblesse de la confrérie : l'absence d'armée. Elle possédait certes une flotte, mais cela la limitait à des assauts navals, une défense navale, et des raids côtiers. Cela ne suffisait pas. Cette flotte ne conférait à la confrérie qu'un pouvoir de nuisance, rien de plus. Cette capacité n'était certes pas à négliger, mais elle deviendrait insuffisante à l'avenir. La confrérie devait donc se doter d'une armée. Mais une armée bien à elle. Propre à elle. Le gredin ne se voyait pas constituer une armée avec les criminels composants le peuple de la confrérie. Alors il en faudrait d’un autre type, encore jamais vu jusqu'à présent. Et l'elfe sombre avait déjà sa petite idée pour cela. Mais pour mettre en œuvre ce plan, il allait avoir besoin de l'aide de son capitaine des esclaves et de l'alchimiste de la confrérie: Demens Torqueo.
Cette idée de plan lui était venue en voyant les chiffres chaque jour plus mauvais du capitaine des esclaves. Ce dernier n'y pouvait malheureusement pas grand-chose, chaque jour le pro-abolitionniste gagnait du terrain. Une vraie bande d'hypocrites. Ils avaient bien profité des esclaves lorsqu'il avait fallu tout reconstruire, mais maintenant ils les rejetaient en bloc. Qu'à cela ne tienne, Nathaniel était rusé, il trouverait un autre moyen de les exploiter … et ce moyen il le trouva rapidement. Puisque les esclaves se vendent de moins en moins bien, il faut les mettre au service de la confrérie. L'avantage c'est que l'on n’a pas à les payer. Ils allaient permettre de combler certains besoins de la nouvelle cité pirate. Ainsi, le roi de la confrérie avait identifié deux problèmes : l'approvisionnement en nourriture d'Althaïa et une armée pour la confrérie. Les esclaves allaient être utilisés pour résoudre ces deux difficultés.
Un jour après avoir accosté à Althaïa, l'elfe sombre se rendit dans un coin en ruine de la ville. Il savait qu'un des édifices encore debout avait été investi par l'alchimiste. Accompagné du capitaine des esclaves et de plusieurs gardes, et quelques valets portant des documents, le roi se présenta devant le nouvel atelier de Demens. Alors que ce dernier était en mission à Calastin, L'Earendil avait veillé à ce que tous les effets de l'alchimiste soient transférés ici avant la bataille d'Athgalan. Il était à cette occasion retombé sur la commande formulée par l'ancienne capitaine des catins. En dépit des pertes engendrées par la gestion désastreuse et les mauvais choix d'Irina, elle avait su se rendre utile à la confrérie.
L'un des gardes frappa à la porte de l'alchimiste, avant de l'ouvrir et laisser entrer Nathaniel. Balayant la pièce d'un regard, il ne vit pas Demens, mais cru percevoir du son au sous-sol. Repérant une table vide, l'elfe sombre fit un signe aux valets en direction de celle-ci.
« Posez les documents ici, puis sortez. Que la garde reste dehors. Capitaine, vous restez avec moi pour cet entretien, nous allons trouver une nouvelle utilité à vos esclaves. »