18 Mars 1764
Je reprends mon souffle et me laisse tomber lourdement sur le sol, épuisé. Il fait déjà nuit ? Le temps est passé à une vitesse… Tous mes membres sont endoloris par l’interminable voyage que j’ai passé plus d’une journée à effectuer. Et même en me reposant sur quelques îlots à intervalle régulier, la traversée à vol de dragon était éreintante. Pour une première fois, je n’ai point choisi la facilité. Atteindre l’île de Netheril en volant demande une simple journée à un dragon ordinairement constitué. Cela n’est point mon cas. Mes ailes m’ont porté avec beaucoup de difficulté et à plusieurs reprises, j’ai bien cru que l’une ou l’autre allait cesser de bouger d’elle-même et me laisser chuter dans l’océan. Fort heureusement, elles me sont restées fidèles et j’ai pu arriver jusqu’ici, sur un bout de falaise menant à un marécage s’étendant à perte de vue. Malgré la fatigue, la démarche valait bien toute la peine que je me suis donné. Non content d’être parvenu à voler par mes propres moyens, je suis parvenu à atteindre mon but. J’en suis persuadé. La première étape pour retrouver Luna, Orfraie et Eléna. A partir d’ici, il me faut rejoindre le domaine Baptistral qui, si mes souvenirs sont exacts, se situe à l’extrémité Est du continent. Il va me falloir tenir le rythme. Mon voyage est encore long. La dernière chose que je souhaite est bien de me blesser une nouvelle fois les ailes.
17 Mars 1764 (au petit matin)
Avoir escorté sir Toryné jusqu’à la cité dans laquelle se terrent les responsables d’Ipsë Roséa et entendu leur conversation équivalait à une violente piqure de rappel sur la gravité de la peste de corail. Même la loge des mages n’y pouvait rien. Kalyna, la dirigeante de ce groupuscule se trouvait désarmée face à ce fléau venu d’on ne sait encore où. Au milieu des certitudes qui persistaient, l’une d’elle m’avait frappée. Je n’avais plus rien à faire dans cette citadelle gangrénée. Ma présence comme mon absence ne changerait rien du tout. De plus, ma place est auprès de ma Liée-dorée.
En conclusion, il était temps pour moi de partir. En espérant de tout cœur que quelqu’un, n’importe qui, trouve un remède. Ce qu’envisageait de faire Toryné… Je ne savais si cela représentait un risque. Mais il fallait stopper cette pandémie. Elle avait déjà fait trop de victimes et représentait une menace bien trop grande. Pendant un instant, je me surprenais à élaborer la comparaison absurde de la peste avec la grande guerre qui a ravagé notre patrie natale. Qui aurait pris le plus de vie, finalement ? J’oubliais bien vite ces élucubrations.
Le lendemain, je me mettais en route au plus tôt. Je n’ai pas pris le temps d’emporter quoi que ce soit, si ce n’est un collier de trois lièvres fraichement chassés. Je ne pouvais pas m’envoler pour un aussi long trajet sans quelques provisions. Et je ne le regrette pas le moins du monde ! Les deux premières heures se sont passées sans encombre. Mais très vite, mes ailes se sont engourdies et je me suis organisé quelques bivouacs pour reprendre des forces entre-temps. Quand je reprenais mon avancée, user de mes muscles étaient de plus en plus douloureux. J’ai même dû me cramponner à un immense roché en pleine mer ! Une expérience dont je me serais bien passé !
Et je ne suis arrivé sur Netheril que le jour d’après, lors que le crépuscule était passé.
20 Mars 1764
Cela fait bien un jour que j’ai passé à marcher le long des côtes terrestres. J’ai préféré ne pas me confronter à cet immense marais. Qui sait ce qui m’y attendait ? A la place, je laisse le temps à mes ailes de recouvrer leur vigueur. Il me faudra cependant décoller à nouveau si je veux arriver au domaine baptistral avant la fin du mois. Néanmoins, je n’ai plus rien à me mettre sous la dent pour l’instant, et mon estomac gargouille aussi fort que le rugissement d’un lion. Je dois trouver un animal à griller et à déguster.
J’hume l’air. Comme je l’escomptais, il n’y a pas pléthore de proies dans le coin. Les marécages ne sont pas réputés pour regorger de vie. J’avance de quelques pas. Une pente rocheuse m’amène à redescendre jusqu’à une petite page de sable et de boue. Je peux entendre les cris de mouettes lointaines et de goëlands affamés. Et au beau milieu de cette crique…
Un dauphin de taille acceptable semble avoir échoué. Quelle chance ! Je vais pouvoir récupérer un peu de force !
Je reprends mon souffle et me laisse tomber lourdement sur le sol, épuisé. Il fait déjà nuit ? Le temps est passé à une vitesse… Tous mes membres sont endoloris par l’interminable voyage que j’ai passé plus d’une journée à effectuer. Et même en me reposant sur quelques îlots à intervalle régulier, la traversée à vol de dragon était éreintante. Pour une première fois, je n’ai point choisi la facilité. Atteindre l’île de Netheril en volant demande une simple journée à un dragon ordinairement constitué. Cela n’est point mon cas. Mes ailes m’ont porté avec beaucoup de difficulté et à plusieurs reprises, j’ai bien cru que l’une ou l’autre allait cesser de bouger d’elle-même et me laisser chuter dans l’océan. Fort heureusement, elles me sont restées fidèles et j’ai pu arriver jusqu’ici, sur un bout de falaise menant à un marécage s’étendant à perte de vue. Malgré la fatigue, la démarche valait bien toute la peine que je me suis donné. Non content d’être parvenu à voler par mes propres moyens, je suis parvenu à atteindre mon but. J’en suis persuadé. La première étape pour retrouver Luna, Orfraie et Eléna. A partir d’ici, il me faut rejoindre le domaine Baptistral qui, si mes souvenirs sont exacts, se situe à l’extrémité Est du continent. Il va me falloir tenir le rythme. Mon voyage est encore long. La dernière chose que je souhaite est bien de me blesser une nouvelle fois les ailes.
17 Mars 1764 (au petit matin)
Avoir escorté sir Toryné jusqu’à la cité dans laquelle se terrent les responsables d’Ipsë Roséa et entendu leur conversation équivalait à une violente piqure de rappel sur la gravité de la peste de corail. Même la loge des mages n’y pouvait rien. Kalyna, la dirigeante de ce groupuscule se trouvait désarmée face à ce fléau venu d’on ne sait encore où. Au milieu des certitudes qui persistaient, l’une d’elle m’avait frappée. Je n’avais plus rien à faire dans cette citadelle gangrénée. Ma présence comme mon absence ne changerait rien du tout. De plus, ma place est auprès de ma Liée-dorée.
En conclusion, il était temps pour moi de partir. En espérant de tout cœur que quelqu’un, n’importe qui, trouve un remède. Ce qu’envisageait de faire Toryné… Je ne savais si cela représentait un risque. Mais il fallait stopper cette pandémie. Elle avait déjà fait trop de victimes et représentait une menace bien trop grande. Pendant un instant, je me surprenais à élaborer la comparaison absurde de la peste avec la grande guerre qui a ravagé notre patrie natale. Qui aurait pris le plus de vie, finalement ? J’oubliais bien vite ces élucubrations.
Le lendemain, je me mettais en route au plus tôt. Je n’ai pas pris le temps d’emporter quoi que ce soit, si ce n’est un collier de trois lièvres fraichement chassés. Je ne pouvais pas m’envoler pour un aussi long trajet sans quelques provisions. Et je ne le regrette pas le moins du monde ! Les deux premières heures se sont passées sans encombre. Mais très vite, mes ailes se sont engourdies et je me suis organisé quelques bivouacs pour reprendre des forces entre-temps. Quand je reprenais mon avancée, user de mes muscles étaient de plus en plus douloureux. J’ai même dû me cramponner à un immense roché en pleine mer ! Une expérience dont je me serais bien passé !
Et je ne suis arrivé sur Netheril que le jour d’après, lors que le crépuscule était passé.
20 Mars 1764
Cela fait bien un jour que j’ai passé à marcher le long des côtes terrestres. J’ai préféré ne pas me confronter à cet immense marais. Qui sait ce qui m’y attendait ? A la place, je laisse le temps à mes ailes de recouvrer leur vigueur. Il me faudra cependant décoller à nouveau si je veux arriver au domaine baptistral avant la fin du mois. Néanmoins, je n’ai plus rien à me mettre sous la dent pour l’instant, et mon estomac gargouille aussi fort que le rugissement d’un lion. Je dois trouver un animal à griller et à déguster.
J’hume l’air. Comme je l’escomptais, il n’y a pas pléthore de proies dans le coin. Les marécages ne sont pas réputés pour regorger de vie. J’avance de quelques pas. Une pente rocheuse m’amène à redescendre jusqu’à une petite page de sable et de boue. Je peux entendre les cris de mouettes lointaines et de goëlands affamés. Et au beau milieu de cette crique…
Un dauphin de taille acceptable semble avoir échoué. Quelle chance ! Je vais pouvoir récupérer un peu de force !