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descriptionUne histoire de Couronnes [ouvert à tout participant de l'intrigue La Vindicte des Couronnes] EmptyUne histoire de Couronnes [ouvert à tout participant de l'intrigue La Vindicte des Couronnes]

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RP post-intrigue suite à l'attaque des Couronnes. Tout participant à l'intrigue "La vindicte des Couronnes" peut participer. Il n'y a pas encore d'ordre de post décidé, chacun se désignera quand il voudra poster dans le chan concernant ce RP sur discord. Pour ceux qui ne sont pas sur Discord, s'ils veulent y participer, qu'ils mettent un message en privé à l'un de nous.

Le post d'ouverture est un peu long, mais j'ai souhaité poster de suite le vif du sujet, vu qu'on est nombreux.^^




Domaine - 8 avril 1764


Trois jours. Trois nuits. Trois longs jours depuis l’attaque du Domaine. Trois longs jours pendant lesquels son frère était resté au chevet du puits pour tenter d’en juguler la colère acérée. Trois longues nuits pendant lesquelles Ilhan n’avait que peu dormi. Oh certes, malgré l’inquiétude qui le rongeait, que ce soit pour son frère ou sa femme à la grossesse fort éprouvante, il n’était pas resté inactif. Il avait aidé, comme il le pouvait, à rétablir un semblant de paix au sein de l’Ordre.

Le Domaine était depuis comme scindé en deux parties, par une rivière de lave qui ruisselait traitreusement par endroit. La chaleur y était vite devenue suffocante, malgré le plafond à ciel ouvert à certains endroits. Nombreuses étaient les édifications détruites. Le Domaine tenait encore pour le principal toutefois. Ils déploraient certes un certain nombre de morts, essentiellement à cause de la rage vorace de Lolupata, et des effondrements de pierres, mais les Baptistrels aidés de mages tels que Belethar et Luna avaient réussi à éviter le pire.

Certains murmures remerciaient les Dieux de les avoir graciés, d’autres bénissaient cette chance improbable. Le Tisseur avait toutefois une tout autre vision des choses. Certes, il n’était pas incroyant et remerciait les Huit de les avoir épargnés un tant soit peu… mais il était persuadé au fond de son coeur que si les Couronnes de Cendres avaient voulu faire pire et créer plus de dégâts, elles auraient pu le faire et ils auraient eu grande peine à les arrêter. Nyana, Naal et Nynsith avaient peut-être réussi à tuer Lolupata, qui n’allait toutefois guère attendre pour se faire ressusciter, mais il aurait été bien plus difficile de venir à bout de son comparse, Laalach, qui avait semblé empreint d’une puissance redoutable. Et bien traitre. Non selon lui, ce n’était là qu’un avertissement. Ou la première pierre d’une œuvre plus grande. Peut-être une distraction aussi, pour que tous les regards se tournent sur le Domaine pendant que les Couronnes allaient maintenant œuvrer ailleurs… En tout cas, quelles que soient les raisons de ce qui les avait sauvés du pire, il n’allait pas cracher dessus. C’était du temps de gagner pour tenter de contrer. D’en apprendre plus. De réunir toutes les informations à eux tous, car ils en avaient reçues un bon nombre sur les Couronnes en ces instants fatidiques. Puis de construire un plan de bataille pour trouver un moyen de les contrer, de les combattre à armes égales, autant que faire se pourrait du moins.

Car, s’il était sûr d’une chose, c’est que pour l’heure ils faisaient tous pâle figure face aux Couronnes. Certes, il en avait souvent été ainsi, envers tous les ennemis qu’ils avaient connus jusque-là. Mais auparavant ils avaient souvent reçu une aide providentielle, dont celle des Dieux, pour parvenir à survivre. Ils ne pouvaient toutefois pas tout le temps compter sur une aide providentielle… Peut-être fallait-il alors qu’ils la créent eux-mêmes.

C’est ainsi qu’il avait proposé à tous ceux qui avaient fait face aux Couronnes de Cendres ayant attaqué le Domaine de se réunir en ce jour. Une quatrième aube s’était levée depuis. Un camp provisoire avait été construit à la va-vite non loin des édifices extérieurs déjà existants du Domaine, en terrain sécurisé, le temps que l’intérieur de la grotte soit réparé. Les édifices menaçant de s’écrouler avaient été renforcés, provisoirement du moins, le temps qu’ils soient reconstruits ensuite. Les blessés qui avaient pu être sauvés avaient été soignés. Les mages et guérisseurs avaient eu peu de repos, mais avaient réussi enfin à voler quelques petites heures de sommeil. Tous avaient aidé à leur façon. Lui-même avait oeuvré comme il le pouvait, obéissant aux instructions qu’on lui donnait pour aider à renforcer les édifices surtout, avec la magie qu’il possédait.

Sur ses pensées, Ilhan arriva sur le lieu de rendez-vous, un petit feu de camp non loin de la tente qu’il avait investie avec sa femme, les enfants et leurs proches. Le ciel était encore voilé des brumes matinales, tandis que le soleil tentait de percer les pâles nuages de ses rayons. Il n’était pas expert pour prévoir le temps, mais il sentait une douce chaleur monter de la terre humide, en ce timide début de printemps. Il se frotta les mains devant le feu de camp, plus en un geste pour se rassurer et l’aider à rassembler ses idées que pour un réel besoin de se réchauffer, sainnûr qu’il était, et attendit que tous arrivent. Naal fut le premier et il ne put s’empêcher de le serrer dans ses bras, tant qu’ils étaient encore tous deux. Puis Belethar, son presque frère, qui avait l’air fort fatigué encore, lui qui était presque tombé d’épuisement avec Luna. Il lui offrit à lui aussi une accolade de bienvenue. Il entendit ensuite les pas feutrés de Reynagane les rejoindre, suivie de Nyana, qu’il salua respectueusement toutes deux d’un signe de tête… puis encore une autre personne, et une autre encore…

Quand sa femme arriva, Ilhan s’avança vers elle d’un regard inquiet. La bataille avait été éprouvante et elle avait manqué encore un décollement du placenta. Ils pouvaient remercier le savoir-faire de Naal et la magie des Baptistrels pour ne pas avoir perdu leur enfant. Elle avait tenu toutefois à venir et il ne semblait plus y avoir de contre-indications, si ce n’est le fait de se ménager un peu… Ilhan ne l’en avait alors pas dissuadé, connaissant bien trop le caractère déterminé de son aimée. Et il ne pouvait que la comprendre. Ces questions les concernaient tous. D’un regard aimant, il l’aida à s’installer, quand bien même elle ne semblait pas avoir besoin réellement d’aide, et la couva d’un long regard tendre, avant de lui accorder un doux baiser.

Une fois qu’il fut sûr qu’elle était convenablement installée, aux premières loges d’ailleurs de leur petite réunion, il se retourna vers tous ceux qui les avaient rejoints. Il fut assez étonné du nombre qui avait répondu présent et embrassa toute l’assemblée d’un long regard. À la fois appréciateur et songeur. Humains, sainnûr, elfes et Graärh. Presque toutes les races étaient présentes. Et tous n’étaient pas du Domaine. C’était au moins un signe qu’ils se sentaient concernés. Un bon signe. Même si Ilhan aurait aimé plus encore, il ne pouvait déjà que se réjouir de ce petit pas. S’il regretta un court instant que la dragonne Nynsith ne soit pas des leurs, elle qui aurait peut-être eu de précieuses informations, il dut avouer s’en sentir aussi soulagé. Son ronchon amant aurait au moins une raison en moins de ronchonner. À cette pensée, il accorda un tendre sourire amusé à Naal, avant de retrouver tout son sérieux et de finalement prendre la parole.

Je vous remercie d’avoir tous répondu présents à cet appel à cette heure indue.

Il était tôt, et certains regards s’embuaient encore des reliquats du sommeil. Il espérait qu’ils aient pu au moins faire un beau voyage au pays des rêves avant de venir, car le voyage qu’il allait leur proposer n’aurait rien d’un rêve...

Maintenant que le Domaine semble hors de danger immédiat et que le plus gros a été sécurisé et nos blessés soignés et stabilisés, je me suis dit qu’il était temps de faire le point sur l’attaque que le Domaine a subie. De faire le point sur…

Il laissa ses accents althaïens trainer avant de prononcer les mots fatidiques.

Les Couronnes de Cendres.

Il marqua un court temps d’arrêt en sondant chacun des présents de ses perles de jais.

Je sais que ces moments ont été fort éprouvants pour tous et il serait bien tentant de vouloir oublier ces événements en les reléguant au fond de nos souvenirs. Mais ce serait nous voiler la face. Il nous faut faire face à la vérité, la regarder pleine et entière en face. Les Couronnes de Cendres sont là, sont une réalité, et elles continueront à frapper. Où et quand, nous ne le savons encore nullement. Mais nous avons eu au moins la chance de leur survivre. Et mieux même…

Une autre pause, un autre balayage de regard. Cette fois, ses orbes pétillèrent de quelques éclats d’or.

Nous avons eu la chance de pouvoir récolter un certain nombre d’informations. J’ai commencé à élaborer un semblant de plan de bataille, un certain nombre d’actions que nous pourrions mener pour tenter d’en apprendre plus encore et de trouver un moyen de les contrer. Mais avant cela…

Un crépitement dans le feu sembla marquer ses derniers mots.

Avant cela, il serait bon déjà de réunir les informations que nous avons récoltées, ainsi que tout détail que nous avons pu observer lors de cette bataille.

Il s’humecta les lèvres, prit une profonde inspiration, puis se lança, pour donner l’exemple.

De ce que j’ai pu observer les Esprits-Liés semblent paniquer en présence des Couronnes de Cendres. C’est un événement non anodin à mon sens, même si nous n’en percevons sans doute pas encore tous les impacts et toutes les raisons. Pour ceux qui ne le savent pas encore, je suis spirite de l’Ornithorynque.

Entre autres…

Nous avons rencontré deux Couronnes de Cendres. Un Graärh obèse, du nom de Lolupata, si les informations que j’ai pu recouper sont exactes…

Il pouvait remercier ses araignées pour le travail acharné qu’elles avaient effectué ces derniers jours, pour tenter de retrouver des bribes d’informations sur les agissements antérieurs de Rog et de Lolupata, depuis leur résurrection.

Et un autre à la vive intelligence du nom de Laalach. Plus précisément, Purohit Rakshak, le premier des cinq et haut prêtre des esprits de la légion de l’or, comme il s’est présenté.

Oui, Laalach avait eu au moins la "politesse" de se présenter et de répondre à quelques questions… Dommage qu’il soit une Couronne, Ilhan aurait presque pu apprécier certains pans de sa personnalité.

On peut reconnaître Lolupata à son embonpoint. Graärh tigré de grande taille, qui semble un peu maladroit, de prime abord du moins. Doté d’une denture phénoménale et d’une puissante mâchoire.
Il semble également animé d’une voracité redoutable.


Il réprima un frisson au souvenir des corps déchiquetés qu’ils avaient retrouvés.

Manger semble un réel plaisir, presque comme s’il s’agissait de sa raison de vivre. Ou de sa mission, allez savoir.

Les Couronnes de Cendres semblaient très attachées à un certain devoir. Un devoir qu’elles s’étaient peut-être attitré elles-mêmes, il n’aurait su dire, mais elles avaient en tout cas une motivation sans faille à accomplir un but précis.

On dirait qu’il ne vit que pour manger. Il est maintenant également borgne et a la queue coupée, du moins si tant est qu’il garde ses blessures à l’avenir, quand il sera ressuscité. Car oui, trois de nos comparses ont réussi à le tuer. Naal et Nyana ici présents, aidés de Nynsith, dragonne qui a dû repartir, lui ont ôté la vie. Toutefois son comparse a clairement fait mention de le ramener pour le faire ressusciter. Ressuscité par Rog, selon les informations de Naal.

Se disant, il désigna l’almaréen du regard et d’un signe de main, si tant est que les personnes présentes ne le connussent pas déjà.

Ce sont tous deux des maitres spirites, comme je n’en ai rarement, voire jamais, rencontrés.

Et pourtant, il en avait rencontré quelques-uns, et pas des moindres. Mais jamais aucun de cette ampleur.

L'énergie qui se dégageait de Lolupata notamment était telle, que mon ornithorynque peinait à percevoir ceux liés au Graärh. Et concernant Laalach c’est pire encore. Pour Lolupata, j’ai finalement perçu, au bout d’un certain temps, trois Esprits-Liés aux liens extrêmement puissants.

Bien plus puissant que ce qu’il avait pu ressentir jusqu’alors, son ornithorynque en avait été fortement perturbé.

–  Le castor et le rat, de façon sûre. D’où certaines des caractéristiques citées plus haut. Son lien avec le rat lui octroie également une endurance et une résistance physique hors du commun. Le troisième m’est un peu plus flou. Je n’ai pu voir qu’une vague petite silhouette se tenant à quatre pattes et munie d’une trompe. A priori la puissance de son souffle doit venir de là. Ma femme…

Il désigna Autone d’un signe de tête.

A pensé au fourmilier. Mais plus j’y pense, plus je me demande s’il ne s’agirait pas du tapir. De ce que j’ai lu, ces spirites possèdent un puissant souffle…

Il émit une pause, les sourcils froncés, le regard plongé dans les braises comme y puisant l’inspiration, puis reporta toute son attention sur l’assemblée.

Concernant Laalach, il est d’une prestance…

Sa voix transpirait une certaine admiration pour ce haut personnage. Ces yeux pétillèrent plus encore.

Majestueuse. On dirait presque un roi, si tant est que les Graärh aient pu avoir des rois. Graärh de pelage ocre, doté d’une certaine sérénité. Malgré l’urgence de la situation, il ne semblait en rien alarmé. Il est apparu par un portail magique, un portail que seuls les hauts mages du flux de déplacement sont capables d’invoquer. Qu’on me détrompe, mais rares sont les Graärh capables de magie. Et je n’en avais encore rencontré aucun capable de magie si exceptionnelle. C’est un maitre spirite de haute volée, qui transcende tout ce qu’on a pu connaître, plus encore que son comparse. Quand j’ai senti mon lien se couper avec l’un de mes Esprits-Liés, j’ai tout de suite songé...

Au même que le sien.

À l’ornithorynque. Ce qu’il nous a clairement confirmé. Pour ceux qui ne le savent pas un spirite de l'ornithorynque a la capacité d'influer sur le lien des spirites avec leurs Esprits-Liés, mais aussi d'en copier les capacités. Toutefois, la puissance spiritique de Laalach va au-delà et il nous reste à définir en quoi exactement. Quelle capacité lui octroie son lien avec l'ornithorynque à un tel niveau de puissance. En outre, les Esprits-Liés tout autour couraient, fuyaient, en tout sens, épris d’un réel effroi, une panique plus marquée encore qu’en présence de Lolupata. Une Couronne sans doute bien plus puissante que les autres. Selon les dires de Laalach, les Esprits-Liés n’auraient pas eu peur de lui, mais, je cite de mémoire "d’assumer les conséquences leurs propres actes."

À chacun d’en tirer des hypothèses. En tout cas, selon lui, il y avait là une histoire à creuser.

Il nous a dit également que le travail de sa race avait été exemplaire pour effacer leur passé… presque tout leur passé, et ce au service de leurs protecteurs. Il a été très vague sur le reste, et n’a pas voulu révéler ce qui serait selon lui la vérité sur ce qui s’est passé. Je me dois cependant de vous répéter sa mise en garde, par acquit de conscience, même si en mon coeur je ne peux y céder. Il nous a dit, que ma femme en soit témoin : "Vous êtes étranger à ce combat, et devriez le rester. Sinon, ce qui s’est produit aujourd’hui se reproduira de nouveau."

Il laissa un court instant le silence planer, pour que ces quelques mots imprègnent les esprits. Mais la suite de ce qu’il allait dire révélait clairement le parti qu’il avait pris. Si jamais toutefois l'un d'entre eux voulaient se rétracter, il était encore temps. Ensuite, il serait trop tard. Puis, d'une voix toujours aussi calme, il reprit :

Il a également révélé que son devoir a été et est encore aujourd’hui de protéger le puits sacré. Selon Naal, ce puits sacré est le Baoli, le volcan sur Tiamat. Enfin, il semble avoir fait appel à la foudre avant de partie. Je dis bien semble, je n’en suis pas bien sûr. Un autre point, il est apparemment assez porté à vouloir tenir les promesses qu’il donne.

Il s’humecta les lèvres, la gorge sèche d’avoir ainsi parlé.

Voilà les informations que j’ai en ma possession concernant ces deux individus.

Il n’avait pas encore parlé de celles trouvées sur Rog. Chaque chose en son temps. Ils se devaient déjà de rassembler ce qu’ils avaient pu avoir lors de cette bataille. Surtout concernant Laalach, qui, selon Ilhan, semblait une cible prioritaire. La plus dangereuse des Couronnes, dirait-on.

Laalach a toutefois soufflé des visions à ma femme…

A ces mots, son regard se porta vers l’imbrisée, sa belle corneille, qu’il couva d’un regard aimant. Souhaitait-elle prendre la parole pour révéler à tous ses visions ? Ou était-ce encore trop tôt, trop éprouvant ?

Il ne fit pas lui-même mention des dagues au pouvoir particulier que possédait Naal. Il coula un rapide regard vers lui. Révéler cette information lui revenait s’il le désirait. De même qu’il ne fit pas mention du possible allié qu’était la reine Karapt. À voir si d’autres en parlaient… Cette fois son regard coula vers Belethar.

Et je crois que d'autres ont également en leur possession des informations potentiellement intéressantes, ajouta-t-il d'une voix profonde et grave où Althaïa chanta pleinement.

Son regard sombre se riva alternativement sur Belethar et Naal, comme les transperçant de ses ombres mordorés.

Dernière édition par Ilhan Avente le Ven 29 Jan 2021 - 23:14, édité 1 fois

descriptionUne histoire de Couronnes [ouvert à tout participant de l'intrigue La Vindicte des Couronnes] EmptyRe: Une histoire de Couronnes [ouvert à tout participant de l'intrigue La Vindicte des Couronnes]

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Ma soeur, à la fin de ce jour maudit par les cieux, malgré la douleur, toutes mes pensées était dirigé vers toi, ma douce créature. Lorsque tout semblait terminé, je n'attendais qu'une chose, te voir, savoir si tu étais en bonne santé... Je n'ai pas cherché plus longtemps, je suis parti directement à ta recherche, de peur de te voir allongé sur le sol, les boyaux à l'air, sans plus aucun souffle. Cela prouve que j'ai une piètre confiance en ta force, ainsi qu'en ton instinct de survie... Pardonne-moi, ma soeur, mais c'est plus fort que moi, mon instinct de protection à prit le dessus...

Lorsque je t'ai vu, encore debout, fatigué, mais encore en vie, un poids a disparu sur mon coeur, je me suis précipité vers toi, en te prenant dans mes bras. Tu étais saine et sauves et rien ne pouvait me faire plus plaisir après cette faible victoire... Ma seconde réaction était de vérifier que tout aller bien, que tout semblait en place. Mon museau renifla sur ta pelisse plusieurs odeurs, mais rien de bien extraordinaire.

Nous sommes rentrées ensemble, et nous avons aidé la population d mieux qu'on pouvait. Tu faisais ce que tu savais faire de mieux, et cela nous avait encore une fois séparé durant plusieurs heures. Je m'étais porté volontaire pour aider à la refonte temporaire du Domaine, je n'étais une magicienne, mais pour certaines choses, je pouvais aider manuellement. N'était pas très patiente et assez peu délicat, tout ce qui était d'ordre médical et tout le blabla qui demandait un peu de délicatesse, de parole réconfortante, ce n'était pas vraiment mon domaine... A part les pousser du lit en disait "Ca va se guérir tout seul" ne semblait pas être une bonne idée...

J'ai dû apprendre à travailler en équipe, à garder ma franchise pour moi, car nous étions tous dans le même panier... C'était compliqué au début, mais j'ai su m'y habituer, bien que je ne ferais pas la même chose tout le reste de ma vie... Je devais apprendre à contrôler mes pulsions de félin, et ca semblait encore bien mal partis par moments...

Après plusieurs jours de travaux, tout semblait reprendre son chemin tranquillement, retournant doucement à un quotidien bien mérité. Je n'avais pas vraiment compté les jours, je me levais, puis aller dormir lorsqu'on pouvait et ainsi de suite... Cette petite routine était devenue assez pesante, je devais l'avouer, c'est pourquoi, je fus prise d'un grand soulagement, lorsque le sans poil Ilhan, demanda une sorte de petite réunion, me permettant de sortir de ce train train dans lequel nous étions victimes.

Je l'avais rejoint avec ma petite Rey, uns fois arrivée, mon regard se posa sur lui, puis sur le petit monde qui était arrivé avant nous, j'inclinais la tête pour les saluer, puis, pris place à mon tour à m'installant toujours à côté de ma boule de poil favorite. Une fois la réunion commencée, j'écoutais avec attention, chaque mot que prononçait l'humain.

Je pouvais presque sentir mes poils se hérisser sur mon dos, mais calmai les battements de mon coeur, ainsi que mon grognement après avoir entendu le mot "Couronne de Cendre"... C'est qu'il en faut peu pour faire chauffer mon sang... Comment oublier de telles créatures ? Lorsque j'avais vu ce dernier être disparaître, je ne demandais qu'une chose, le retrouver et lui faire avaler sa queue...

Toujours attentive, à ce qu'il énonçait, je mémorisais chaque chose qui pouvait être utile. Il était difficile de savoir, si ce que nous avions fait allait servir à quelque chose, ou si ce n'était que de brasser de l'air pour rien... A l'heure actuelle, j'avais l'impression que nous ne pourrions pas faire grand chose, si à chaque fois celui tué revient d'entre les morts, nous n'avons pas fini de nous faire des poils blanc... Mais je ne pourrais jamais fermer les yeux en leur présence... Jusqu'à la mort, je les affronterais, je suis même prête à les dévorer entièrement, si c'est la seule manière de les arrêter... Sans corps, il leur serait impossible de les ramener à la vie... Serait-ce la seule solution ? Avoir un appétit aussi vorace que celui du tigre boudiné ?

A la fin du discours d'Ilhan, mon regard se porta sur dame Falkire. Je n'avais rien à ajouter, et préférais réfléchir un peu plus à mon idée de dévorer tout crus ces gros félins... Je ne m'étais jamais posé la question sur le cannibalisme et une curiosité étrange s'éveilla, quel goût pouvait avoir un Graärh ? Durant quelques secondes mon regard se porta sur Rey, puis secouant légèrement la tête, mes prunelles se posèrent de nouveau sur la femme.

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Quelques jours s’étaient écoulés depuis l’attaque des Couronnes et c’était loin d’avoir été une victoire. C’était simplement une défaite. Le Domaine était sans dessus-dessous, mais ça restait des dégâts matériels. Ils avaient été chanceux de ne pas y avoir eu plus de morts et de blessés. Luna avait la certitude que les ennemis auraient pu faire encore plus de dégâts, s’il l’avait voulu. Que voulaient-ils? Elle l’ignorait. Elle s’était mêlée à une histoire qui ne la concernait probablement pas et dont elle n’avait que peu d’informations. Avant le 4 avril, les Couronnes des Cendres n’avaient pris la forme que de murmures à ses oreilles.

Celle qui se surnommait désormais Florence s’avança autour du feu puis salua les gens rassemblés d’un signe de la tête. Elle se tira une buche puis s’assit en silence. Pourquoi pas ? Elle avait été invitée à se joindre au regroupement puisqu’elle avait vécue l’attaque. Elle ne pensait honnêtement pas que sa contribution ferait une différence, mais elle avait envie d’aider. La fatigue se lisait sur son visage. La jeune rousse était encore exténuée d’avoir dépensé toutes ses forces, doublement par l’utilisation de Don d’Océan, à avoir formé un canal menant la lave au lac. Heureusement que Béléthar avait joint ses forces aux siennes pour cette tâche. Le résultat n’était peut-être pas très beau, mais au moins le magma n’avait pas recouvert tout le domaine…

Un miaulement lui arracha un sourire et elle invita Miw à s’installer sur ses genoux, ce que le félin fit. Elle le caressa doucement en écouta les paroles d’Ilhan. Lui, en tout cas, il en savait beaucoup plus qu’elle sur le sujet. Ses ambres se posèrent sur Autone. Elle était curieuse de savoir quelles visions elle avait eu droit. La dragonnière était soulagée de la savoir saine et sauve, de même que ce qui se trouvait en son ventre. Elle perdit momentanément sa concentration, en repensant avec soulagement qu’Elena était en sécurité avec Orfraie.

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Il avait été difficile pour moi de calmer mon esprit depuis le passage des Couronnes de Cendres. Elles étaient passées, laissant leur marque en entaillant les blessures de leurs passages, puis s'étaient envolées comme lorsque l'on veut simplement donner un avertissement à des gräarhons trop turbulent.

La rivière de lave était maintenant sous contrôle, même s'il s'y dégageait encore une chaleur suffocante. Quel désastre... Quelle tristesse lorsque je posais mon regard sur ce domaine il y a peu, encore merveilleux.

Depuis la chute du domaine, je n'avais que très peu fermé l’œil pour me reposer. On pouvait voir deux petites poches s’accommoder parfaitement sous mon regard terne, mais étrangement, je ne ressentais pas cette envie de m'arrêter. Il y avait beaucoup de travail et d'aide à apporter. Je me sentais utile et je ne pouvais certainement pas me plaindre sur mon sort alors que des vies avaient été enlevé en une fraction de seconde.

Mon cœur avait failli exploser de soulagement lorsque Nyana était apparu dans mon champ de vision. Blessée, fatiguée, mais le regard en alerte pour me retrouver. Nous avions vécu séparément un événement terrible et nous étions encore une fois ressortis vivantes de cette épreuve.
De cette retrouvaille, je ne me posais presque plus cette fameuse question du « pourquoi ». Je devais avoir une très bonne étoile à mon actif et de la chance grâce à mon Esprits-Lié de l'araignée. Heureusement qu'ils étaient toujours avec moi pour me protéger. Sans eux, il y aurait bien longtemps que la petite Reynagane aurait disparu de cette terre.

Je prenais donc de la force dans mes réflexions. Soignant les blessés ou simplement leur apporter un soutien sincère et rassurant. Je me questionnais ainsi beaucoup, me plongeant parfois dans les échos des événements passés pour essayer de ressortir des petits détails pour dénouer ce nœud de questions sans réponse.

Un profond soulagement m'écrasa lorsque ce très cher Ilhan Avente en qui mon respect était totale avait proposé une réunion pour mettre sur la table les événements récents. J'avais sérieusement besoin, quatre jours après la catastrophe, d'entendre les avis de chacun, mais aussi tout simplement d'en parler et de ne pas faire comme si tout été fini. Ces Couronnes auraient pu tout balayer et si ce chaos n'était qu'une intimidation, leur prochaine confrontation serait encore plus dévastatrice, j'en avais la certitude.

Ce fameux matin, j'étais donc arrivée en compagnie de ma sœur de cœur. Revoir ce petit monde réuni me rassurait un peu bien que je ne connaissais pas réellement grand monde encore. J'avais bien entendu parlé du sacrifice du Maître Valmys. Le voir plonger dans cette lave, devant mes yeux resterait à jamais dans ma mémoire. Nulle part en vue je me faisais ainsi la promesse que je devais impérativement lui parler de vive voix avant notre départ à Nyana et moi.

Malgré tout les visages exténués, j'essayais de placer mon petit sourire habituel. Faisant un signe à Ilhan Avente d'un air timide puis à Dame Falkire qui, par mon plus grand respect, avait combattu les Couronnes en attendant elle-même un petit. Ce n'était pas une grande dame, mais bien une véritable guerrière. Je saluais également un homme étrangement tatoué puis la courageuse Florence avant de terminer par un ronronnement chaleureux à mon ami Belethar.
Enfin contre Nyana, Seigneur Avente entama donc la réunion de sa voix calme aux accents délicats. Réellement concentré sur le sujet, au fur et à mesure des mots qui défilaient, je revoyais des images me donner des frissons sur l'échine. Au moins, cela faisait véritablement du bien d'entendre reparler des Couronnes. Seigneur Avente disait des vérités que sans doute chacun pensait tout bas notamment sur le fait que les Couronnes de Cendres reviendront, et certainement pas pour enfiler des perles.

Au nom de Lolupata et Laalach, mes oreilles tressaillirent légèrement, jetant un coup d’œil vers ma sœur de cœur concentré sur la réunion. Les descriptions que l'on faisait du premier donnaient froid dans le dos lorsque l'on avait été en contact avec le deuxième. Si je n'avais pas croisé Lolupata, j'avais bien croisé non pas une mais deux fois Laalach. C'était bien d'ailleurs ce détail qui me laissait totalement perplexe sur cette Couronne de Cendre. Tout en écoutant avec avidité les informations de Ilhan Avente, je me tortillais nerveusement une griffe. La colère que j'avais ressentie en observant le calme du haut prêtre devant toute cette destruction se mêlait au fait qu'il m'avait berné sous une autre forme à la Fontaine d'Argent. Je n'en avais pas tellement parlé à Nyana, malgré cela, je n'oubliais pas le premier sentiment que j'avais ressentie en la présence de Laalach. Aucune colère, aucune aura néfaste à vrai dire, mais bien plus une aura chaude et chaleureuse. Ce qui n'avait sincèrement pas de sens. Si ?

Gardant ces questions bizarres pour moi, j'hochais la tête en me replongeant dans les paroles de Laalach en plus de celle que Seigneur Avente dictait et que je n'avais pas entendu. Un silence suivit ses dernières paroles. On pouvait voir les esprits de chacun s'éparpiller dans de lourdes réflexions. Si le mystère des Couronnes était tout aussi inquiétant que passionnant, je me grattais le derrière de mon crâne en me mordant la langue.

- Je... hum.

Bon sang, par tous les Esprtis-Liés réunis, j'avais complètement perdu les pédales en décidant de prendre la parole. Ne pouvant pas faire marche arrière, je lissais mes moustaches pour enlever la nervosité, consciente que j'allais sans doute paraître ridicule, Le mal était fait de toutes les manières qui soient, ils n'allaient pas me manger.

- Avant tout, je suis... soulagée que l'on soit tous réunis ici... Les paroles de Seigneur Avente sont, malgré leur vérité, très  impressionnante à entendre de vive voix.

Par les poussières, on me regardait. Je gardais mon petit sourire en plaçant une main sur mon cœur, qui lui s'affolait dangereusement.

- Je ne cache pas mon ignorance face à toutes ces informations. Si je viens d'apprendre énormément de chose sur ces Couronnes de Cendres, je me devais de faire part d'un... ressentis.

Les connaissances de tout cet entourage à ce sujet devaient être si grandes que ce que j'allais dire n'était peut-être qu'une évidence. On pouvait pardonner à une petite Gräarh qui avait passé trois ans de sa vie dans l'esclavage. Oui ? Oui.

- Ma naïveté à fait que... comme vous avez tous dû être au courant, ma route à croisé celle du haut prêtre Laalach sous une autre forme à la Fontaine d'Argent.

Quelle honte.

- Hum, il... était différent. Pas dans son physique mais, il n'y avait rien de mauvais à ce moment précis. Il s'est même montré aimable. Enfin, je m'égare, ce que je voulais dire c'est que Laalach et la Fontaine d'Argent était comme lié par une même énergie. Je pouvais sentir presque une connexion à la fois très proche et très différente à la fois.

Je parlais dans une autre langue cela se trouvait. Déjà que mon langage commun n'était pas des plus incroyable.

- Je ne sais pas si cela peut aider. Par ailleurs, j'ai... aussi une question.

À vrai dire, j'avais peut-être la réponse à celle-ci, connaissant mon lien avec l'Esprit de l'araignée et ses pouvoirs mais était-elle réellement valable ?

Redressant les oreilles, plus détendus au fur et à mesure que j'enchainais les paroles.

- Même si je la sentais faible contre moi, j'ai réussi à me servir de mon Esprit-Lié de l'araignée alors que tout autre contact était brisé. Si la sensation d'avoir perdu mon second était présent, je me demande comment une telle chose est-elle possible ?

L'espoir et la foi étaient si puissants ?

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    Le dévot du Néant n’avait pas été surpris par l’ampleur de la catastrophe qui avait frappé le Domaine baptistral. La Reine des Karapts, lors de son séjour en son domaine, lui avait monté des visions de son peuple jadis, et ce dont la création de Rog était capable  à l’encontre d’une puissante cité aujourd’hui déchue. Le pouvoir de ces graärh maudits était immense et c’était ce que soulignait, avec un pragmatisme soulevant point par point la situation, Ilhan Avente, lors de cette réunion improvisée où tout un chacun était venu chercher des réponses… Et des solutions.

    Ses pieds nus foulaient la terre, dans une habitude ancrée depuis siècles : il n’était pas homme à s’embarrasser de vêtements pompeux ou de chausses. Il était l’adepte du vide et du rien et la coule noire qu’il portait n’était là que pour convenir aux exigences de pudeur de réclamaient les Ambarhùniens. Il était venu et avait fini par s’asseoir en tailleur près du feu de camp, ses mires bleutées mirant les flammes sans vraiment les observer. Il ne s’intriguait pas de ce dont un brasier était capable. Il allait au-delà du monde physique et profitait de la chaleur que cela procurait.

    Ses yeux s’étaient fermés après les paroles d’Ilhan, en même temps que le silence était retombé. Les êtres amassés ici étaient tristes ou en colère. Mais aucun d’entre eux ne venait exprimer quoique ce soit. Avaient-ils peur de parler ? Il ouvrit les yeux lorsqu’une femme se lança timidement. Il porta son regard sur elle et constata qu’il s’agissait d’une graärh proche d’une autre graärh que le dévot avait rencontré pendant le combat. Une combattante là où son amie semblait plus passive. L’était-elle ? Ce qu’elle soulevait n’était pas anodin. Et appelait une question de sa part à laquelle elle aurait peut-être la réponse. Mais pour cela, il se devait de l’éclairer : les graärh n’avaient pas connu ce que les Ambarhùniens avait traversé.

    « En tout temps, il y eut des êtres désirant transcender leur existence et exploser le plafond de verre qui les retenaient d’être consacré en divin. Il n’y a pas de quête plus belle que celle-ci, à mes yeux. » Les déesses et dieu lui-même étaient le fruit d’une consécration, nés lambda et devenus divins. « Dès lors qu’elle est humble et profondément religieuse. Les difficultés naissent lorsque ce plafond est détruit dans une quête de toute puissance. Les Tarenths en créant le Lien. » Tout un chacun avait le droit de ne pas être d’accord avec le mépris que pouvait ressentir Naal à l’égard des dragons… Mais il était un fait que le Lien avait été créé à partir d’une aberration : toucher à l’âme était un privilège divin et les tarenths l’avaient souillé.

    « Le Tyran Blanc en dérobant le cœur de Néant. Je me demande si ces graärhs pourraient s’en être pris aux esprits-liés eux même. Les miens tremblaient ou avaient fui. Ils étaient terrorisés. Ils savent quelque chose que nous ignorons. Je pense qu’ils seront les plus à même de nous apporter des réponses, s’ils veulent nous protéger. Existe-t-il un moyen de leur parler, d’entrer en contact avec eux ? Un rituel graärh ? La foi ? » Ses prunelles céruléennes se posèrent sur Nyana et Rey, interrogatives, puis parcourut la foule. Les Esprits-Liés avaient des réponses… Alors si quelqu’un avait la possibilité de les interroger, ils pourraient avancer.

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“- Une flûte.”

La voix, enrouée, faible, n’aurait sans doute pas percé le mur du silence si les participants de la petite réunion n’avaient pas été aussi sages. Pour ceux qui la connaissaient, la voix avait également un nouvel apport. Un élément qui n’était pas présent chez les bipèdes, normalement, mais qui vivait avec force dans le coeur d’un ChanteLave.
Valmys n’était pas venu seul. Deïa et Servalwir le suivaient, la mine préoccupée. Cependant, c’était surtout sa chaleur qui le précédait. Une chaleur corporelle élevée, qu’il n’avait pas encore réussi à maîtriser, qui lui valait de s’être vêtu d’habits de pierre, grossièrement taillés. Une aura de puissance contenue l’accompagnait, contrastant avec la fatigue qui peignait son expression. Il aurait volontiers dormi davantage, si quelque confrère bien attentionné n’avait pas posé sur sa table de chevet, à côté de son pichet d’eau et de son repas, un petit papier pour l’avertir d’une réunion spéciale.
Et s’il n’avait pas été subtilement agacé par sa propre tendance à être cloué au lit.

Valmys demanda à Deïa de prestement lui ramener l’objet en question. Il se rapprocha du feu de camp, se laissant tomber/s’asseyant non-loin de son frère. Les flammes projetaient sur sa peau, couleur de cendres, des reflets orangés,. Ses veinules étaient désormais incandescentes. Il aurait presque pu être terrifiant, s’il n’avait pas eu, sur le haut de la tête, ses deux éternelles et adorables oreilles d’hermine. Ses paupières paraissaient lourdes, ses épaules également. Lorsqu’il parla de nouveau, ce fut sans se détourner de l’hypnotique danse lumineuse qui avait lieu devant lui.

“- J’aimerais avoir davantage d’informations à vous donner. Néanmoins, le flot des événements m’a empêché de porter sur Lalach autant d’écoute que je l’aurais souhaité. Je sais que ses intentions et ses manières ne sont pas dans le meurtre, qu’il avait dans l’idée d’honorer les morts qu’il avait pu faire malgré lui. Son but n’était pas de se confronter à nous, lorsque nous l’avons croisé devant le puits flamboyant. Il voulait gagner du temps…”

Et ils leur en avaient donné, permettant au puits de déborder. Le reste de l’épopée ? Valmys n’en savait que ce qui avait été dit lors de cette réunion, n’ayant pas encore eu l’occasion de questionner qui que ce soit à ce sujet.

“- De ce que j’ai pu déduire, leur action était liée à la protection du Baôli. Il me semble qu’il nous reprochait notre intervention auprès de ce dernier.”

En bon partisan de la neutralité, une part de lui approuvait fortement l’idée de ne pas se mêler de combats qui ne le regardaient pas lui était particulièrement plaisante et familière. En tant que partisan de l’Ordre et de l’Harmonie, il se doutait tout de même que la neutralité n’était pas une option si simple dans cette situation. Par avance, déjà, ces histoires le fatiguaient. Ou peut-être n’était-ce que la convalescence. Ou les deux.
Il offrit à ses interlocuteurs un rictus amer pour signifier ses pensées sur le sujet plus aisément que les mots ne l’auraient fait. Son regard se tourna ensuite vers l’endroit où, à tout moment, Deïa pouvait revenir, la flûte dans le bec.

"- Un élément m'échappe par ailleurs. J'ignore comment il lui a été possible de manipuler des sanctuaires baptistraux..." Il eut un soupir, laissa un temps s'écouler, puis reprit : “- La flûte dont je voulais vous parler se nomme flûte de Prashakoradarma. Elle me permettra de poser une question à un de vos esprits-liés. Nous devons néanmoins choisir avec soin l’esprit-lié et la question posée, car la flûte ne nous permet pas d’abuser de leur temps et présence.”

Sur ce, il leur laissait le loisir de discuter entre eux de leurs préférences. Il avait déjà donné une bonne partie de son énergie et récupérait doucement de quoi être apte à souffler dans une flûte. Sa tête s’appuya sur sa main tandis qu’il écoutait, le regard un peu vide, la bouche entr’ouverte, comme s’il dormait debout.

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“Salue le courage de cette bête. À la différence des esprits, elle t’est venue en aide."

Ironisa Belethar, reprenant les paroles que le Haut Prêtre couronné de cendre avait eu quelques jours plus tôt, alors que les discussions battaient leur plein dans la petite assemblée.

Si sa fatigue personnelle était très éloignée de celle de son confrère désormais Chantemagma, L’Espérancieux accumulait tellement d’heures de sommeil ces derniers jours qu’il n’avait plus eu cette sensation depuis les festivités du mariage de son presque-frère.

Hélas, les circonstances de ce sommeil était cette fois-ci bien moins sympathiques, et avait donné bien des matières à réflexion à Belethar. Il ne connaissait jusqu’à lors pas grand chose des couronnes, si ce n’est ce que Danalieth avait bien voulu lui dire, et ce qu’il avait glané en écoutant, et lisant.

Disons qu’à présent, au-delà de la destruction et du saccage pure et simple de leur domaine, le Pater Familias en savait un peu plus sur ces personnages mystérieux. Belethar se frotta ses yeux si particuliers. Il s’aperçut alors que tout le monde s’était arrêté de parler, et se sentant presque obligé, il s’éclaircit la gorge avant de prendre la parole :

“Avec tout mon respect que j’ai pour votre peuple, Reynagane et Nyana, la mythologie de votre race, ainsi que l’histoire de ces fameuses Couronnes de Cendre dans toutes ses subtilités m’échappe encore…”

Belethar inspira, avant de prendre un air grave et d’ajouter :

“Ce que je sais en revanche, c’est que ce sont des personnages clivants, et qu’ils n’ont de toute évidence pas fait l’unanimité. Ils sont peut être très forts, et sont dotés d’extraordinaires pouvoirs, mais ils ont aussi de nombreux ennemis.”

L’Espérancieux eut un petit sourire et marqua un petit silence dans sa prise de parole. Avec douceur, Belethar pris un peu d’eau de son outre personnelle, avant d’à nouveau regarder son auditoire d’un air malicieux :

“La piste d’interroger les esprits-liés n’est pas dénuée d’intérêt selon moi, mais pensez également à ceux qui sont plus proches de nous. Danalieth, la reine des Karapts, s’est certes montrée un peu en demi-teinte à notre arrivée dans son canyon, mais je suis de ceux qui pensent qu’elle a bien plus à dire que ce que nous voudrions bien croire. Elle a été une des seules à répondre à notre appel, et à nous envoyer de l’aide sérieuse, alors que l’essentiel de l’archipel était occupé à regarder son propre nombril.”

Salé ? Oui, Belethar l’était. L’Ordre Baptistrel aidait en tout temps les peuples de cet archipel et n’avait jamais rechigné à le faire, alors encore aujourd’hui, aussi dur que la situation soit dans certains pays, il ne comprenait pas pourquoi l’on avait pas envoyé nombre d’hommes pour défendre ce pilier du savoir qui existait depuis tant d’années.

“Naal ici présent a reçu des dagues spécialement conçues pour blesser ces êtres intouchables. C’était un cadeau de la Reine Danalieth. J’ai eu la chance de voir évoluer une larve karapt avec moi pendant quelques temps, qui m’a accordé son aide pendant la catastrophe. C’est une évidence pour moi depuis longtemps, mais je vous le redis aujourd’hui : nous devons traiter avec eux plus en profondeur. Et ce n’est point uniquement en tant qu’Ami que je vous le dis, mais aussi en tant qu’apprenti baptistrel concerné par la sauvegarde de ce monde.”

Belethar inspira un grand coup. Dire tout cela n’avait pas été facile, car à force, l’Espérancieux ne se demandait pas s’il appréciait les cas ambiguës. Il s’était occupé d’Erdrak quand celui-ci en avait eu besoin, avait sympathisé avec Eird, un personnage qui avait causé bien des troubles à l’archipel par le passé, et voilà qu’il défendait une Reine d’un peuple d’insectes humanoïdes qui n’avait pas réservé le meilleur accueil à son ordre.

Mais c’était ainsi, et Belethar était persuadé que sa piste était la bonne. Il reprit par la suite d’un air toutefois un peu moins concerné, ayant dit tout ce qu’il avait vraiment sur le coeur :

“Du reste, je me suis servi du temps qu’il nous a donné pour apprendre à connaître malgré lui ce Haut-Prêtre Lalaach.”

L’Espérancieux eut un nouveau sourire malicieux : s’il avait bien caché son jeu pendant la confrontation, il n’avait pas manqué de mener sa petite enquête. La Trame avait agi pour lui. C’était là bien mal connaître Belethar de penser qu’il resterait coi :

“Il est doté d’une puissance phénoménale. Il est extrêmement agile, et semble également très doué avec les arcs. Plus inquiétant encore, il semble également doté d’une magie exceptionnelle, rivalisant avec mon très cher rival brûlant : en vérité, c’était presque comme si tout son corps était un nexus de magie. Comme le sont les vénérables dragons, désolé Naal.”

Belethar eut un autre petit sourire, avant de reprendre un peu d’eau et de continuer :

“Mais là ne sont que des remarques de façade. Car ce que la Trame a pu décelé pour moi était plus inquiétant, ou intéressant, tout dépend de votre point de vue sur la question. Toutes ces choses que je vous énumère, quand je l’ai vu, j’avais comme une impression étrange. Comme si je ne le voyais pas lui. Que ces informations, sans être fausses, ne lui étaient pas propres. Et ceci pouvant être aisément mis en balance avec le fait que a contrario de son ami Lolupata, un seul esprit-lié extrêmement puissant semblait être lié à Lalaach. C’est de là qu’il tire ses vertus semblables au nexus de magie. Pardonnez-moi l’expression, mais son être suinte l’esprit-lié.”

Belethar haussa un sourcil avant d’émettre un petit soupir, et de faire un clin d’oeil à son presque-frère :

“Et quand on y réfléchit, de nombreuses informations me paraissent incohérentes. Il avait un physique fort à propos, mais ne semblait pas si fort que ça. Il avait une maîtrise tout bonnement exceptionnelle de son esprit-lié, mais semblait également être un mage d’exception. Sans tirer plus de conclusions, je vois ici beaucoup de choses que ton Ornithorynque poussé à l’extrême pourrait produire, mon presque-frère. C’est peut être cela, la piste dont nous avons tant besoin.”

Belethar bailla, réalisant qu’il avait beaucoup parlé. Il se frotta les yeux à nouveau : il avait dit ce qu’il avait à dire, il savait que de toutes ces informations, ses amis et alliés en feraient bon usage.[/color]

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Aléria avait mis le doigt sur la question qu’il ne fallait pas poser, parce qu’elle recelait trop de vérité. Pourquoi tenait-elle à se jeter dans le danger? C’était une chose que d’être intrépide lorsqu’il n’y avait que sa vie en danger. Selon la Chanteciel, il était temps qu’Autone réalise sa responsabilité envers sa famille. Les Falkire, Ilhan, Sorel. Elle n’était pas seule. Elle devait cesser de prétendre avoir pour seul engagement sa vie. Pourtant, Autone ne pouvait s’empêcher d’être en colère de devoir se reposer quand tout le monde mettait la main à la pâte. Elle devait faire quelque chose pour aider.

Elle avait écrit dans un carnet ses visions, alors que sa mémoire était fraiche. Autone révisa ses écrits, puis soigna son apparence avant de rejoindre son mari au feu de camp. Opixiatre l’avait rejoint, et elle l’avait caché sous ses cheveux, entre sa nuque et son épaule.

Un peu embêtée par l’extrême délicatesse extrême d’Ilhan, elle ne pouvait pas vraiment lui en vouloir de s’inquiéter. Sa tendresse alimentait sa culpabilité. Il n’y avait que quelques jours qu’ils s’étaient retrouvés, et une idée derrière sa tête faisait son chemin : Elle ne voulait pas qu’il reparte. Le baiser la surpris un peu, mais elle se contenta de lui embrasser la main, avant de poser un sourire maternel sur Luna. Puis la panique fit son chemin. Naal serait là, en priant que les tensions ne soient pas trop cassantes. Autone prit une grande inspiration et ferma les paupières pour mettre son masque de pierre, laissant disparaître l’air mélancolique qui avait prit place sur son visage. Elle salua d’un mouvement de tête toutes les personnes qui se joignaient à la réunion. Constatant que personne n’allait jouer le rôle de secrétaire, Autone sortit de sa poche carnet, plume et encrier. Elle improvisa de la place pour poser son encrier, puis se mis à prendre en note les propos d’Ilhan. Relevant la tête à l’occasion, elle laissait couler un sourire admirateur de constater combien cet homme avait la stature d’un dirigeant. Bien plus qu’elle n’en aurait jamais. Alors occupée à transcrire, elle laissa couler un silence alors qu’il était apparemment son tour de parler, mais qu’elle n’avait pas terminé d’écrire. Heureusement que sa mémoire lui demeurait fidèle.
Autone prit une pause pour offrir un sourire rassurant à Reynagane, qui ne faisait que de son mieux pour parler la langue commune. Puis elle porta son regard sur Naal, alors qu’il reprochait à des personnages historiques leur hubris.

Quand vint le sujet de cette fameuse flute qu’elle avait refusé d’utiliser. Autone eût peine à conserver son calme quand elle écouta le pater familias, fronçant les sourcils en se cachant dans ses notes, et redoublant d’ardeur pour cacher son irritation quand il prononçât le mot « Karapt »

Relevant la tête, les sourcils froncés comme tentant de démêler toute cette énigme. « Entendez-moi, êtes-vous certains d’être sur le bon chemin? Vous êtes à l’intérieur de cette situation, considérez ma perception plus extérieure, puisque je n’étais pas dans tout ce bazar avant il y a quelques jours. »

« L’on savait déjà que la légende de la légion d’or a été déformée par les années. Mais que la légion des cendres est en vérité la légion d’or, enfin vraisemblablement. Mon hypothèse est qu'après que…le feu ait été déversé sur la légion d’or, elle serait devenue légion des cendres. Considérant que nous sommes étrangers ici, que nous avons activés le baôli sans savoir ce que cela sinifie concrètement, que Lalaach était clairement lié d’une manière ou d’une autre au baôli, si je me fie à Reynagane. Laalach affirme être venu protéger le puît sacré. Il faut considérer ici que nous sommes peut-être…probablement ceux qui sommes dans l’erreur. »  


Autone posa un regard sévère sur Belethar, rien de particulièrement méchant ou haineux, c’était un réflèxe de mère. « Je vous invite à vous méfier de cette reine Karapt sir Espérancieux. Savez vous pourquoi elle vous vient en aide? Je suis prête à recevoir plus d’explications, mais les karapts ne sont historiquement pas...très amis avec les Graärhs. Connaissez vous la légende de Smilodaene? » Ironique, mais elle n’était pas là pour s’en vanter. Seulement rappeler une leçon du passé. « Rappelons-nous à qui appartiens ces terres. Si vous devez vous allier avec des ennemis du passé pour combattre un mal plus grand, soit. Mais considérant ce que nous savons, cette histoire de dagues offertes par la reine karapt est fort suspicieuse. Cela me déçoit cependant qu’il soit impossible de s’entretenir pacifiquement avec ces couronnes. Si nous sommes en tort, si nous pouvons corriger cela et mettre fin à un massacre inutile, nous devons pouvoir leur parler. »

Autone fit cogner la plume sur son carnet en réfléchissant quelques secondes.
« Nous avons besoin de plus d’informations sur la légion d’or. Idéalement, si nous pouvions nous entretenir avec plusieurs Graärhs, nous pourrions recueillir plusieurs versions. Reynagane et Nyana, j'aimerais savoir quelles sont les versions qui étaient racontées dans vos légions respectives. Il m’est arrivé quelques fragments, mais cela ne suffira pas. Laalach a également parlé d’un créateur des karapts. Je ne sais pas quelle question serait la plus urgente à investiguer. Peut-être de quelles actions spécifiquement les esprits liés craignaient. Mais aussi quelle est la réelle histoire de la légion d’or, et quelle faute nous avons commis. J’ai écrit les fragments que Laalach m’a montré. Je vais vous les lire. »


Autone terminât son tour de parole, qui fût bien long comme à son habitude, par la lecture des visions transcrites dans son cahier.

Laalach a écrit:
Vision une :
Laalach se tient au centre d’une pièce richement décorée, remplie de symbole rituel et sacré. Devant lui se dresse un large puits duquel émane une puissante sensation. Jaillissent de cette source trois traits de lumière qui bientôt prennent forme. Le premier prend la forme d’un flamant rose, le deuxième prend celui d’une araignée, le troisième, pour sa part, demeure flou. Une discussion semble se tenir entre le félin et les trois esprits. Le visage de Laalach exprimant une profonde surprise.

Vision deux :
La vision s’ouvre sur l’image d’une gigantesque cité, grimpant vers le ciel telle une flèche, dans un style architectural inconnu, et dont les murs des édifices semblent recouverts d’or. Laalach s’avance d’un pas déterminé en direction de cette ville grandiose. Un voile sombre s’abat, avant que la lumière ne revienne. Le félin se tient au centre d’une grande assemblée à l’intérieur d’un bâtiment sphérique. De nombreux graärh sont assis dans les tribunes. Laalach semble leur parler. Bientôt les esprits commencent à s’échauffer, la discussion devenant véhémente, tant du côté des graärh dans les tribunes, que de Laalach.

Vision trois :
Le prêtre des esprits se tient devant une place noire de monde. Il se tient debout du le rebord d’une statue représentant un hibou. La foule commence à s’agiter sous les paroles de Laalach, la garde intervenant alors pour ramener l’ordre et contraindre le félin à s’éclipser.

Vision quatre :
La salle de la première vision apparait de nouveau, mais le décorum sacré est couché au sol. Laalach est flanqué de trois individus, dont un ressemblant trait pour trait à Lolupata. Face à eux se tient le même puits duquel émane une puissante sensation. Entre le puits et les quatre individus se dresse une graärh, elle semble faire barrage de son corps. Cette dernière est violemment repoussée Laalach s’avance à l’intérieur de la source. Trois traits de lumière apparaissent de nouveau. La colère se lit sur le visage du flamant rose et de l’araignée. Le félin tend les griffes en leur direction. Les esprits se débattent, le flamant rose et l’araignée s’évaporent, mais le troisième dont la forme est toujours floue demeure, s’agitant.

Vision cinq :
La vision est sombre, il semble faire nuit, mais une lointaine lueur illumine la révélation. Quelque chose pleut du ciel, semblable à de la neige. L’on voit ici à travers les yeux de quelqu’un. La personne semble se tenir sur un rivage. Relevant la tête, au loin apparait distinctement visible une gigantesque montagne du sommet de laquelle s’échappa une épaisse fumée montant vers le ciel. La vision tremble, à moins que cela ne soit la terre. La montagne s’embrase soudainement … puis plus rien.

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« Je me demande si ces graärhs pourraient s’en être pris aux esprits-liés eux même. »

Oui, lui aussi s’était posé cette question. Depuis son échange avec Laalach, la question tournait en boucle dans son esprit. Une question cruciale, qui, il en avait l’intuition, pourrait leur donner nombre de réponses. Et en un geste coutumier, il tourna rapidement la pythie entre ses doigts sous sa manche. Une fois. Deux fois. Mais pas trois. Il n’était pas l’heure encore de la déclencher.

« Existe-t-il un moyen de leur parler, d’entrer en contact avec eux ? Un rituel graärh ? La foi ? »

Oui, il en existait un, même plusieurs, songea Ilhan en son for intérieur, alors que son frère se joignait à eux, laborieusement, mais courageusement, tout en leur donnant une réponse. Une flûte. Voilà qui était intéressant. Même si cette flûte ne leur permettrait de ne poser qu’une question… Mais il y avait bien d’autres moyens de questionner les Esprits-Liés. Ilhan ne répondit toutefois pas, que déjà d’autres prenaient la parole.

Il accorda à son frère un doux sourire et se retint de lui serrer l’épaule quand il s’assit à ses côtés. De leur simple proximité, il pouvait sentir les vapeurs brûlantes qui émanaient du corps baptistrel. Certes, sa main gauche était déjà morte, sa vie aspirée par la magie des Brise-Sorts, mais il préférait ne pas y ajouter les affres des brûlures. Il préférait attendre que l’amour fraternel devienne moins ardent et se contenta d’envoyer en pensée son muet soutien.

Il écouta avec attention, et engrangeait chaque information, chaque réponse, son esprit les triant en une complexe arborescence, telle une constellation d’étoiles, pour en extirper l’essence, dans une tentative de mieux éclairer leur sombre chemin... et de mieux élaborer un plan d'action. Et des réponses, ils en avaient. Des éclairements aussi, même si ces bribes ne suffiraient sans doute pas à lever le voile opaque qui recouvrait les Couronnes.

Il hocha la tête quand Belethar évoqua la Reine Karapt et affirma sa volonté de traiter avec eux plus en profondeur. Oui, songea-t-il, c’était là un point important dans tous les cas. Qu’on se méfie ou non des karapts. Dans cette affaire, la Reine Danalieth avait beaucoup à gagner de leur alliance et pouvait fort bien les manipuler… mais pouvait aussi avoir des intérêts communs avec eux, si les Couronnes de Cendres se révélaient effectivement dangereuses pour l’avenir de l’archipel. Si méfiance devait être du lot, il serait dommage de rejeter un potentiel allié sans investiguer plus avant à son sujet aussi.

Quant au fait que Laalach leur reproche leur action au Baôli… Valmys et Autone semblaient concorder sur ce point. Après tout, cela pouvait se tenir, surtout venant d’un prêtre du puits sacré. Il avait cru comprendre que l’attaque au Domaine était surtout due, ici, au fait que les Baptistrels aient aidé la Reine Karapt à libérer ses enfants de l’emprise de Rog, contrecarrant alors les plans de ce dernier. Mais en y réfléchissant bien… Laalach les avait dits clairement étrangers au combat et s’il leur reprochait bel et bien cette action au Baôli, qui aurait été pour lui, comme les Graärh, un sacrilège, cela signifiait que cette attaque n’était, pour l’heure du moins, qu’un coup de semonce. Un avertissement. Possiblement une diversion aussi pour un autre projet…

Déjà toutefois sa femme enchainait et proposait de retrouver l’histoire Graärh. Une fois encore, il ne pouvait qu’approuver, et un hochement de tête signala son soutien sur ce sujet.

"Cela me déçoit cependant qu’il soit impossible de s’entretenir pacifiquement avec ces couronnes."

Au moins avaient-ils pu s’entretenir avec la Reine Karapt, même si laborieusement, ne put s’empêcher de penser l’althaïen. Ce qui marquait un point pour Danalieth...

"Laalach a également parlé d’un créateur des karapts."
 
Rog, songea-t-il. Sans pour autant révéler de suite ce nom à tous. Un nom que certains connaissaient déjà, bien entendu, tels Belethar et Naal, assurément. Il préféra attendre toutefois que sa femme ait fini.

"Je ne sais pas quelle question serait la plus urgente à investiguer."
 
Nul besoin de choisir une seule question, pensa-t-il, en posant son regard sur Reynagane, alors qu’il sentait palpiter en elle l’araignée. Mais bien vite, il reporta son attention sur sa femme.

Il devait avouer rejoindre l’avis de sa chère et tendre sur certains points. Certains… pas tous. De là à dire qu’ils avaient été en faute… Selon lui, seuls ceux qui n’agissaient pas ne commettaient pas de fautes. Mais c’était là alors une tout autre question. Et pour ne pas commettre de fautes, encore fallait-il savoir, avoir la connaissance, pour les éviter…

C’est sur cette dernière pensée qu’il reprit enfin la parole. Son esprit toujours agité, tourbillonnant en tout sens, l’obligeant à faire appel à son éternel mantra intérieur pour y mettre un semblant d’ordre.

Je suis assez d’accord avec tout ce que vous avez dit. Chacun de vous a une part de raison selon moi et soulève des points intéressants. S’il y a un point sur lequel nous semblons tous être d’accord, c’est le fait que nous devons en apprendre plus.

Il s’avança alors d’un pas tout en scrutant toute l’assemblée.

Plus que de vouloir prendre parti, de vouloir me déclarer ennemis ou amis de qui que ce soit, ou même de savoir si nous sommes fautifs ou non – je reste persuadé que nous serons toujours fautifs aux yeux d’un autre qui ne sera pas en accord avec nous au final –, je souhaite avant tout comprendre. La connaissance nous permettra d’ailleurs d’essayer de ne pas, ne plus ?, commettre de possibles erreurs justement. Je rejoins Naal sur un point : nous avons connu nombre d’ennemis voulant se hisser sur l’échelle du pouvoir et devenir l’égal des Dieux, voire plus même. Je souhaite alors avant tout savoir si nous avons affaire à un autre ennemi imbu de pouvoir, dont le seul but est d’éliminer quiconque ne voudra pas se plier à sa suprématie, ou si nous avons affaire à des êtres dotés d’intentions fiables et sincères et ne souhaitant pas forcément nous détruire ni détruire ce monde. Tout en gardant à l’esprit que rien n’est aussi noir ou blanc que cela…

Il s’arrêta un court instant, laissant ses paroles imprégner chacun. Il cherchait juste à leur faire comprendre ses intentions premières : en clair, soit ils étaient menacés directement ou indirectement et devraient donc se défendre ou périr, soit ils ne l’étaient pas et n’avaient effectivement aucune raison valable d’intervenir et de se mêler de ces antiques histoires. Dans les deux cas, ils devaient en apprendre plus. Au mieux pour comprendre… au pire, pour en apprendre plus sur leur ennemi possiblement avéré.

Nous commençons à entrevoir certaines lignes, si on regroupe toutes nos informations et nos ressentis. Laalach est un Graärh puissant lié à l’ornithorynque, c'est un fait avéré.

Il se mit alors à marcher devant le feu, tout en rassemblant les idées qui avaient fusé de toute part. Il avait déjà quelque peu soupçonné le réel pouvoir de Laalach, mais les révélations de chacun et les propos de Belethar le lui confirmaient aussi.

Mais surtout, les compétences de Laalach ressemblent fort à des compétences… de personnes avec qui il a été en présence, en effet. Belethar a sans doute vu juste. Il est extrêmement agile, et s’est montré bon archer… en présence d’une Graärh agile et bonne archère ?

Il désigna Reynagane d’un geste de main souple et élégant. Un brin théâtral auraient dit certains.

Il a semblé doté d’une magie exceptionnelle, capable effectivement de créer un portail d’une puissance exceptionnelle… alors qu’il avait été en présence... d’un mage exceptionnel.

Il désigna cette fois Valmys.

Cette sensation de fausseté… n’est pas une sensation. Il copie, oui !

Il s’arrêta dans sa marche et se planta devant le feu, ses orbes sombres miroitant soudain, non pas de l’aura des braises, mais de ses étoiles miroitantes.

L’ornithorynque copie d’ordinaire les capacités actives des Esprits-Liés en présence. Mais à une telle puissance, il semblerait qu’il puisse copier les capacités autres, magiques et compétences d’armes. On peut aussi supposer qu’il pourrait copier des capacités physiques… ou psychiques ? Peut-être est-il capable de copier aussi, en partie, les capacités baptistrales ? Peut-être est-ce ainsi qu’il a réussi à manipuler des sanctuaires baptistraux…

Il se tourna vers Valmys en arquant un sourcil, peu sûr que copier des pouvoirs baptistraux soit seulement possible. Mais après tout, avec les Couronnes, on pouvait s’attendre à tout...

Nous tenons là une information importante. Mais cela ne suffira pas. Il nous faut creuser plus encore. Je plussoie ma femme, il nous faut retrouver et reconstituer l’histoire Graärh, formée pour l’heure d’un ensemble de légendes. Laalach a soulevé ce point, en disant que les Graärh étaient parvenus à effacer leur passé … presque tout leur passé. Ce "presque" suggère qu’il en reste encore des bribes. Que nous devons trouver. Et pourquoi donc les Graärh se seraient-ils donné tant de peine pour que leur passé tombe dans les limbes de l’oubli ?

Il se tourna vers Reynagane et Nyana, quand bien même il se doutait qu’elles n’avaient sans doute pas la réponse. Pas encore.

Cela semble important, même aux yeux de Laalach, pour qu’il l’ait évoqué devant nous. Une première approche pour reconstituer cette histoire serait effectivement de parler aux Graärh anciens pour apprendre leurs légendes, notamment sur la Légion de l’Or et la Légion de Cendres, mais aussi leur savoir sur le Baôli. Ces informations deviennent primordiales, et j’espère que le peuple Graärh en comprendra les enjeux et acceptera de partager ce savoir.

S’ils souhaitaient une aide éclairée, ils n’auraient pas le choix… Son regard resta encore un instant ancré sur les deux félines, en espérant qu’elles parviennent à reléguer cette demande à leur légion. Même si en tant qu’Ashuddh, pour l’heure, ce serait difficile pour elles. À moins qu’elles ne recouvrent rapidement leur honneur, ce qui ne serait pas exclu au vu de leurs actions dernièrement... Ou à force de bouche à oreille, trouver le bon Graärh apte à porter cette demande.

En parlant du Baôli, il semble clair qu’il est une cible prioritaire. Si jamais un danger avéré se présentait le concernant, et ayant maintenant notre part dans ce monde, je suis assuré que certains d’entre nous voudront aussi aider les légions à protéger le puits sacré si elles l’acceptaient.

Et il serait tout dans leur intérêt d’accepter…

D'ailleurs la deuxième approche pour recouvrer l'histoire féline serait d'en apprendre plus sur lui. Cela devient urgent. Et ce à bien des égards. Nous pourrions retracer l'histoire Graärh, mais aussi l'histoire des Couronnes.

Il inspira profondément et détacha enfin son regard de Reynagane et Nyana pour englober toute l’assemblée.

Dans une des visions relatées par ma femme, il est fait mention qu’ils étaient entrés à cinq, et que pourtant une des Graärh s’est interposée… et a été violemment rejetée. Qu’est-elle devenue ? Est-elle morte ? Depuis le temps, nous pourrions le penser. Toutefois, il s’agit de la Légion de Cendres, ancienne Légion d’Or… Aurait-elle pu être, elle aussi, emprisonnée pour une certaine éternité comme les Couronnes de Cendres ? Si oui, où ? Y’a-t-il trace de cet événement au Baôli même ? Cela vaudrait la peine d’aller inspecter l’endroit précisément et tenter d’en apprendre plus sur les événements de ce moment-là. D’en retracer l’histoire, par les corneilles par exemple, et de retrouver la trace de cette Graärh ou de ses descendants aussi… Ils pourraient détenir un pan d'histoire crucial.

Son regard plongea dans les braises pour mieux se concentrer.

Il est également fait mention dans cette même vision d’une possible quatrième Couronne de Cendre, comme on pouvait s’en douter au vu des légendes. Où est-elle donc ? Nous savons que trois sont ressuscitées et parcourent l’archipel. Laalach, Lolupata… et Rog.

Il se tourna alors vers Autone, songeant qu’il était temps de parler de ce troisième individu.

Tu te demandais tout à l’heure qui était le créateur des Karapts. Il s’agit de Rog. D’après mes informations…

Et ses informations étaient souvent plutôt fiables, ne put-il de s’empêcher, avant de s’empresser d’étouffer son manque d’humilité dans l’oeuf.

Il s’agit du premier Graärh des Couronnes de Cendres à avoir ressuscité et à réapparaitre sur l’archipel en notre temps. Il n’a jamais connu la mort comme ses comparses et leur avait survécu, mais avait été emprisonné dans un ancien temple. Il est parvenu à se libérer en corrompant l’esprit d’un Graärh un peu curieux qui avait découvert le temple en question, et en convainquant ce dernier de l’aider. Il semble presque aussi dangereux que Laalach. Il est le créateur des Karapts dont il se servait pour ses desseins destructeurs et qu’il appelle aussi enfants de la Lucane. Il semble ne pas agir souvent de lui-même en effet et semble nourrir le dessein de reprendre le contrôle de l’essaim. Rog dispose d’au moins trois Esprits-Liés, tous presque aussi puissants que Laalach, peut-être même quatre : la lucarne, le corbeau et le cafard nous sont connus. Il semble facile à reconnaître, car il est bossu et de pelage prune.

Mais la question n’était pas sur Rog, aussi reprit-il rapidement le fil de son laïus.

Mais quelle est cette quatrième couronne ? Nous n’avons aucune information. La rechercher, avant que ses compères ne la trouvent, serait plus qu’intéressant. Ce qui veut dire trouver où chercher…

Où donc pouvait-il y avoir d’autres mausolées comme celui de Rog ? N’avaient-ils pas trouvé des structures Graärh sous Calastin ? Ou fallait-il chercher encore tout autre chose ?

Il serait intéressant aussi de trouver comment les Couronnes ont été vaincues la première fois, ou du moins maitrisées. À voir si nous pouvons trouver des descendants de ceux qui se sont chargés d’enfermer Rog ou qui ont réussi à tuer les Couronnes par le passé ?

Oui cela faisait beaucoup de points à investiguer.

Je suis d’accord également avec Belethar. Si l’on peut se méfier des karapts pour certaines raisons, notamment concernant leurs anciennes relations avec les Graärh, en apprendre plus sur eux et sur leur Reine Danalieth ne serait pas du superflu non plus. Elle est peut-être celle qui en connaît le plus sur Rog, et par extension sur les Couronnes. Peut-être peut-elle nous révéler des pans d’histoire qu’il nous manque aussi. ce qui serait notre troisième approche pour reconstituer ces bribes éparses au vent du passé.

Mais Danalieht détenait sûrement bien d'autres secrets aussi...

Sans compter une question cruciale : comment a-t-elle réussi à se défaire de l’emprise de Rog ? Si elle l’est réellement… Il nous faut en savoir plus sur ce point, et donc sur son histoire. Et sur ses capacités aussi… Qu’elle soit alliée ou une ennemie qui se cache, pour mieux nous frapper dans le dos. Si elle est capable de créer des armes contre les Couronnes, qui sait de quoi elle est également capable ?

Oui, il venait d’énoncer un plan d’action. Ce plan qui lui trottait depuis quelque temps dans la tête. Un plan d’action qu’ils devraient sans doute se répartir, car ils ne pourraient le mettre en branle de suite. Sauf… sauf pour un point.

Enfin, je rejoins Naal.

Se disant, il hocha la tête en direction de l’Oracle.

Interroger les Esprits-Liés est une piste importante pour obtenir des réponses concrètes et permettrait de nous orienter sur les décisions à venir. Et cela, nous pouvons l’effectuer maintenant.

Cette fois, son attention se riva sur Valmys… et Reynagane. Mais avant de passer à l’action, il leur fallait choisir l’Esprit-Lié à interroger et surtout les questions à lui poser. Et pour cela, là encore, il leur fallait extirper les informations capitales qu’ils avaient réussi à rassembler à ce sujet.

Les Esprits-Liés sont clairement impliqués, d’une manière ou d’une autre. Dans la première vision relatée, Laalach est en présence d’Esprits-Liés, au puits sacré. Je parierai qu’il s’agissait de ses propres Esprits-Liés d’alors…

Même s’il pouvait se tromper sur ce point.

Des Esprits-Liés avec qui il s’entretient alors, par l’araignée sans doute ? Ou par le puits lui-même ? Cela rejoint d’ailleurs peut-être le point que soulevait Reynagane : son araignée est restée, mon ornithorynque aussi, alors que tous les autres Esprits-Liés ont fui en présence des Couronnes. Cela signifierait que ses liens actuels et passés avec les Esprits-Liés restent tout de même en sa présence ?

Pourquoi ? Pour les protéger alors du danger qu’ils savaient être Laalach ? Ou pour une autre raison qui leur échappait ?

Dans cette vision, j’ai l’impression que les Esprits-Liés lui ont fait une révélation qui fut un choc pour lui, et sans doute aussi le déclencheur de sa quête à venir… de sa quête actuelle.

Il s’humecta les lèvres, un court instant songeur, avant de reprendre de ses accents chantants.

Dans les deux autres visions, nous le voyons tenter de convaincre d’autres Graärh, me semble-t-il. Peut-être est-ce là qu’il a recruté les autres Couronnes. En tout cas, il semblerait que personne n’ait voulu écouter Laalach et que ses paroles créaient même la dissension, voire la peur. Pourquoi ?

Son regard se releva, ardent, sur les autres autour du feu.

Il se dit protecteur du Baôli, mais nous avons connu nombre de grands personnages se proclamant de même. Reste surtout à déterminer pourquoi et de quoi il souhaite le protéger : le protéger dans un réel but d’empêcher un usage dangereux et néfaste du puits sacré ? Ou… pour en protéger l’accès et éviter que d’autres en fassent le même usage qu’eux ? À savoir… acquérir un puissant pouvoir proche des Dieux ?

Oui, il y songeait de plus en plus. Même s’il ne voulait pas encore s’accrocher à cette conclusion sans preuve.

En effet, dans la quatrième vision, il est relaté qu’il plonge dans le puits sacré. Sans doute est-ce là, à cet instant précis, qu’il a obtenu son pouvoir immense que nous lui connaissons aujourd’hui. On le voit rompre son lien sans souci avec l’araignée et le flamand rose, du moins peut-on le déduire pour l’avoir vu procéder de même avec certains d’entre nous. Il a sans doute pu réussir à le faire, car il s’imprégnait alors… de la puissance du Baôli. L’araignée et le flamand rose ont semblé… protester ? Se rebeller ? Est-ce pour cela qu’ils ont subi ce sort ? Ou Laalach ne devait-il n’en garder qu’un pour être surpuissant ? L’Esprit-Lié restant, qu’on ne voit pas clairement, doit être l’ornithorynque…

Cette pensée lui étreignit le coeur. Son ornithorynque, auquel il était si attaché, qu’il aimait tant… serait-il coupable et complice ? Ou était-il victime ?

L’ornithorynque est-il resté de sa propre volonté ? Est-il lui-même l’instigateur de tout cela ? Ou a-t-il dû subir et se plier à la volonté de Laalach pour ne pas subir le même sort que les autres ? Et après tout, même si l’araignée et le flamand rose ont eu leur lien coupé avec Laalach, ils n’ont pas disparu pour autant…

Il existait bien d’autres spirites de ces Esprits-Liés…

L’ornithorynque aurait donc pu choisir de ne pas rester lié à Laalach ? Ou est-il enchainé contre sa volonté ?

Oui, cela faisait beaucoup de questions, mais elles le taraudaient.

Ces visions rejoignent en tout cas le mythe de la Légion de Cendres, un mythe très répandu au sein des Graärh, que j’ai déjà entendu.

Pour ceux ne le connaissant pas, il le relata dans les grandes lignes. Cette légende racontait l’histoire la plus sombre de toute la race féline. Elle contait la destruction d’une puissante légion qui, dans son arrogance, aurait cherché à imiter ses créateurs, donnant naissance à sa propre destruction. Une légion dont la domination de l’archipel aurait été renversée en sept nuits et cinq jours. Une légion dont tous les Naayak seraient devenus des Ashuddh. Une légion dont les villes faites d’or et d’acier se seraient faites dévorer par une nuée d’insectes carnassiers. Une légion baptisée de cendres après avoir fait déverser le feu pour effacer la honte de ses fautes auprès des Esprits-Liés.

Cette légende rappelle de nombreux éléments que nous connaissons : il est clairement question des Couronnes de Cendres. Elle aurait cherché à imiter ses créateurs, les Esprits-Lies, je pense, en puisant une puissance phénoménale ? Ou y’a-t-il autre chose ? "Une légion dont les villes faites d’or et d’acier"… issue alors de la Légion d’Or très certainement... "se seraient faites dévorer par une nuée d’insectes carnassiers"… les Karapts, sans aucun doute. Cela concorde avec certaines autres légendes prêtant aux karapts de tels actes contre les Graärh… Des karapts qui pourtant se sont ensuite terrés dans leur canyon… Qu’est-ce qui a provoqué ce changement de comportement des karapts ? Qu’est-ce qui les a poussés à une sorte de… statu quo... Avec les Graärh, tant que chacun restait dans son domaine ? "Une Légion de Cendres pour avoir fait déverser le feu"… en déclenchant l’explosion du volcan de Tiamat et du Baôli ? Détruisant alors tout sur son passage ? "Pour effacer la honte de ses fautes auprès des Esprits-Liés"… Vraiment ? Ou par vengeance ? Ou pour une tout autre raison ? Qu’est-ce qui a réellement déclenché le volcan ? Cette scène semble avoir été révélée par la cinquième vision, et pour que Laalach l’ait offerte à ma femme c’est qu’elle a son importance et que ces questions ne sont pas anodines.

Il calma son ardeur quelque peu et se recula d’un pas.

En tout cas, l’implication des Esprits-Liés dans cette histoire est à déterminer à mon sens en priorité. Laalach disait clairement que "Ce n’est pas de moi qu’ils ont peur, mais d’assumer les conséquences de leurs propres actes." Son lien avec l’ornithorynque cache sans doute un lourd secret. S’il y avait une question à poser, ce serait celle-là : que s’est-il passé exactement et de quoi parle donc Laalach en disant cela ?

Une question… parmi tant d’autres.

Mais nous pouvons choisir plus d’une question en fait.

Son regard se teinta d’une lueur calculatrice et appréciatrice alors qu’il se posait sur Reynagane.

L’araignée peut nous aider. Notre amie ici présente lui est liée.

Il songea à part lui qu’il se ferait un plaisir de copier son pouvoir. Au cas où… Cela pouvait toujours servir. En digne ornithorynque qu’il était.

D’autres questions nous aideraient alors. Par exemple : qu’est-ce qui a été révélé lors de la première vision, lorsque Laalach a parlé à ses Esprits-Liés pour qu’il en soit si troublé ? Quel est le réel projet, la réelle quête, des Couronnes de Cendres et de Laalach ? Dans quel but souhaite-t-il protéger le Baôli exactement ? Les Esprits-Liés sont-ils en accord avec cela, souhaitent-ils cela ? Sont-ils complices ? Regrettent-ils maintenant ou au contraire soutiennent-ils les Couronnes ? Même si, au vu de leur réaction, nous doutons qu'ils soutiennent les Couronnes, certains Esprits-Liés leur restent tout de même fidèles et la question se pose donc… Et s’ils regrettent et sont contre les Couronnes, pourquoi certains d’entre eux leur restent-ils liés justement ? Y sont-ils contraints ? Souhaiteraient-ils en être libérés alors ? Si oui, comment ? Et une autre question plus que primordiale aussi : quand exactement cela s’est-il passé ? Pour la première vision et la quatrième vision surtout. Cela pourrait nous permettre de tenter de vérifier ensuite ce qui nous est conté… grâce aux corneilles.

Il accorda alors un lourd regard à Autone et Naal. Oui, peut-être devraient-ils collaborer tous deux… Cela s’annonçait épineux si cela se révélait nécessaire.

Je ne sais si vous voyez d’autres questions.

Il en avait soulevé beaucoup, en répétant certaines qui avaient déjà été soulevées, pour mieux remettre en ordre tout ce qui avait été dit et évoqué.

Sinon… peut-être pouvons-nous opérer pour entrer en communication avec les Esprits-Liés ? Je propose qu’on interroge l’ornithorynque…

Puisqu’ils avaient un spirite de l’ornithorynque présent, autant en profiter.

Je subodore qu’il serait le plus à même de répondre. L’araignée aussi pourrait peut-être ensuite, à voir. Mais l’ornithorynque étant resté en lien avec Laalach, je pencherai pour lui en priorité.

À voir ce qu’en pensaient les autres.

Ilhan se garda bien toutefois de soulever deux autres pans qui lui trottaient dans la tête. Il avait songé à l’idée d’aller visiter des réalités alternatives ou le passé avec l’aide précieuse de son Olorëa, pour en apprendre plus sur les projets des Couronnes. Mais c’était là un pouvoir possiblement trop convoité pour qu’il le divulgue à tous et mette Olorëa en danger. Très certainement, toutefois, entreprendrait-il de telles investigations… avec la complicité de certains en qui il avait totale confiance et qui seraient aptes à se défendre si souci. Naal était alors sa première option. Même si d’autres n’étaient pas écartées.

De même qu’il tut l’idée qui lui était venu de chercher un moyen de couper le lien des Couronnes avec leurs Esprits-Liés, seul moyen selon lui pour que Rog ne les ramène pas éternellement à la vie. C’était là leur pouvoir, et peut-être bien leur seul pouvoir, du moins le seul qu’ils aient détecté. Si jamais ils devaient véritablement les contrer, savoir comment maitriser ce lien pourrait les aider, peut-être, si tant est que ce fût possible. Mais pour cela, avant même d’émettre l’idée à voix haute avec d’autres, il voulait s’assurer des réelles intentions néfastes des Couronnes d’une part, et que les Esprits-Liés seraient d’accord sur cette rupture d’autre part.

Son regard sombre s’ancra alors sur chacun des présents, les interrogeant en silence pour savoir s’ils avaient un élément à ajouter, une question autre à suggérer. Puis il se tourna vers Reynagane et Valmys, pour vérifier qu’ils étaient prêts à se lancer dans cette quête.

Selon lui, commencer par l’araignée serait intéressant. Et selon les questions qu’ils auraient pu poser, vu le court laps de temps qui pourrait leur être accordé au vu de la puissance de Reynagane, ils pourraient faire appel à la flute pour une ultime et dernière question, après avoir débattu sur ce qu’ils pensaient qu’il leur manquerait comme information.

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    U-une flûte ? L’almaréen cligna des yeux. Il ne s’était pas vraiment attendu à cela mais pourquoi pas. Après tout, les Ambarhùniens, maitrisant aisément la magie, étaient capables de bien des prouesses. Son regard se posa sur l’homme qui avait une voix si fatiguée. Kehlvehan lui avait parlé de la fusion élémentaire, la contempler dans sa réalité la plus exemplaire était troublant, et ouvrait la porte à beaucoup d’imagination. Que donnerait une fusion élémentaire avec le Néant ? Rien que l’idée lui donnait des frissons. Il avait déjà entendu son ami l’elfe chanter le Néant, mais fusionner avec lui était encore à un tout autre niveau et le seul exemple qui lui avait été donné de voir était globalement ratée. Puisqu’il ne s’agissait pas vraiment d’une fusion mais d’un patchwork de personnalités qui, loin d’avoir fait une, demeuraient bien distinctes.

    Le dévot quitta ses réflexions pour écouter le baptistrel puis Belethar, évoquant alors la Reine Karapt comme source d’informations. Il était assez d’accord là-dessus, mais ce qu’il ignorait était que Naal avait de nombreuses réponses déjà à offrir, qu’il ne gardait pour lui que par crainte que la convoitise et l’attrait du pouvoir ne pousse un cœur imprudent à suivre la voie des couronnes de cendres. Quant au reste, Naal cessa d’écouter, alors qu’il fusillait du regard l’Espérancieux dès l’instant où il vint à qualifier de ‘vénérables’ des dragons. Son sang s’était mis à bouillir, battant lourdement à ses tempes et ses poings se serraient à s’en faire blanchir les jointures. Si cela n’avait pas été important, il aurait quitté cette conversation sans demander son reste.

    Il n’y avait aucun être qui soit vénérable. Ni animal, ni bipède et encore moins ces abominables dragons. L’on ne vénérait que les dieux et que Belethar vienne à placer les monstres d’écailles à leur égal lui hérissait le poil et remplissait son cœur de colère. Il avait évoqué l’erreur des tarenths en créant le Lien, sans souligner que les dragons étaient aussi joyeusement de la partie, lorsqu’il fut question de forger une telle aberration, puisqu’ils en étaient les seuls capables. Il ne les avait pas placés au cœur de la polémique, par diplomatie et par respect pour l’avis des autres. Il ne pensait pas mériter qu’on lui étale de la vénération envers les dragons en retour, accompagné d’un petit ‘désolé’ qui, outre de ne pas être pensé le moins du monde, soulignait le fait que Beléthar était parfaitement conscient de la blessure qu’il lui infligeait par ses mots. Qu’il érige un monument à la gloire du Tyran Blanc tant qu’il y était ! Qu’il fasse des courbettes devant un ‘vénérable dragon’ qui n’attendait que ça, d’être vénéré !

    Le regard meurtrier qu’il lui adressait comptait bien lui faire ravaler son petit sourire. Il n’eut néanmoins pas à mordre puisqu’Autone repris la parole pour intimer à une autre prise de position : une méfiance envers les Karapts. On se méfiait toujours beaucoup de ses ennemis, mais pas assez de ses alliés… Pour autant, le dévot n’approuvait pas totalement son propos. S’il pouvait accepter que leurs peuples ait commis des erreurs, de nature à blesser les Couronnes de Cendres, il était assez normal de rencontrer leurs courroux. A ses yeux toutefois, ses craintes envers Danalieth étaient infondées. Mais elle n’avait pas toutes les informations pour le voir son cet œil. Elle connaissait les histoires dans lesquelles les Karapts furent les ennemis des Graärh. Il était alors normal qu’elle ne les envisage pas tout à fait comme des amis.

    Ilhan vint tempérer et rassembler les idées, évoquant un certain nombre de questions sans réponses. Était-ce alors prudent de confirmer à tous la piste selon laquelle se plonger dans le puits des Esprits engageait une ascension divine ? Il priait pour qu’il n’y ait ici aucune âme cupide. « Je suis d’accord pour qu’on interroge l’esprit-lié de l’ornithorynque. Je pense qu’il sera le plus à même de nous apporter des réponses. Je pense toutefois qu’obtenir la version d’un autre esprit-lié, un esprit-lié que nous avons vu se retirer, comme l’Araignée, nous permettra d’avoir peut-être deux versions de l’histoire et nous épargner une vision biaisée. » Il ne savait que trop bien que les Dieux pouvaient être faillibles et subjectifs. Il porta son regard sur Autone : « Vous faites fausse route, au sujet des Karapts. Je sais que les légendes graärh ne racontent guère de belles choses sur eux, et il y a une part de vrai dans ces histoires. Mais Danalieth, leur Reine, est différente. Elle n’est pas la Reine que Rog a façonnée et a contrôlé pour disposer d’une armée redoutable. Elle est sa fille. La Reine Karapt est morte, il y a des milliers d’années, parce que seule sa mort permettait à son peuple d’échapper à Rog. Rog les contrôlait, à travers elle. Sans elle, ils étaient libres. Vous qui œuvrez tant pour le peuple graärh et leur liberté, vous devriez comprendre qu’elle n’ait pas voulu mettre au monde des enfants pour en faire des soldats. »

    Ses lèvres se pincèrent avant qu’il ne poursuive. « Danalieth nous a dit, Belethar en soit témoin, qu’elle ne pouvait pas être contrôlée par Rog : je pense que sa mère l’a créée, à l’abri de Rog, pour qu’elle prenne sa succession à la tête d’un peuple libre, une fois qu’elle se serait sacrifiée. Les monstres créés par sa mère, contrôlée par Rog, n’ont rien à voir avec les Karapts que Danalieth a enfantés. Les Karapts que les graärh craignent tant, ne sont pas ceux qui vivent reclus, aujourd’hui. Ce ne sont pas des engins de guerre. Lors que notre excursion dans le canyon, Rog a pris possession de l’un d’eux et l’a déformé. Il était plus grand, plus robuste et ses mandibules étaient des lames bonnes qu’à trancher. Quelle mère voudrait voir son enfant être contraint de la sorte à porter des armes mortelles ? Pas elle, j’en suis certain. Elle nous a laissé purifier ses enfants et pour cela, elle a accepté qu’un maître baptistrel modifie leur chant-nom. Il n’y a pas de plus grande confiance que cela ? Sauriez-vous confier le chant-nom de vos enfants à des étrangers qui disent pouvoir les purifier… mais qui, par leur pouvoir, ont aussi la capacité les tuer ou de les aliéner ? »

    Il en doutait sérieusement. « Elle nous a fait confiance et si elle avait menti dans ses intentions devant le Gardien du Domaine, nous le saurions d’ores et déjà, sans le moindre doute. Elle nous a mis au défi de tuer une Couronne de Cendres, que pour cela le sang des nôtres coulerait comme coula le sang des siens pour nous venir en aide. Nous avons relevé ce défi. Il va être temps pour elle de nous en dire plus… Oui plus, car elle m’en a déjà dit. Déjà montré. » Dans son esprit revenait les images, que cette femme aux yeux prunes lui avait offert. « Autrefois, la légion de l’or régnait sur cet archipel, sur chacune des quatre îles. Chaque graärh y était dévoué. Jamais le peuple félin ne fut aussi grand. Le Baôli y était vénéré, haut lieu de spiritualité. Le Haut-Prêtre Laalach pouvait communiquer avec les Esprits. » Tout comme il avait été l’Oracle de Néant. Le graärh et lui n’étaient pas si différent dans leur dévotion. A l’exception que Naal n’avait jamais eu la prétention de vouloir s’élever à son niveau, quand bien même Néant lui avoir confié être un simple mortel, autrefois. « La cité d’airain y était vénérée, haut lieu de pouvoir. Je pense qu’il s’agit de là où se trouvait les dirigeants que Lalaach tentait de convaincre avant de passer pour un hérétique. » Il reprit le cours des propos de Danalieth : « La grande forge y était vénérée, haut lieu de savoir. »

    Il rassembla ses idées, pensif. « Cinq graärh. Cinq îles. Rog était enfermé dans un mausolée sur Néthéril. Lorsqu’il s’est reveillé, il a pris un portail qui l’a conduit à Nyn-Tiamat. Je pense qu’il a dû y réveiller Lalaach. Quant à Lolupata, il était à Keet-Tiamat. Il ne reste que Calastin et Tiamat. Un volcan a explosé et les recherches dans les décombres de Cordont ont montré que Calastin était de roche volcanique. En dessous, vit un écosystème, jusque là coupé du monde, comme l’ekkynopyre. Peut-être d’Airain ou ses ruines laissées après l’attaque des Karapts sont en dessous. Ou bien la forge. Keet-Tiamat possède des ruines : est-ce l’ancienne cité d’Airain ? La légion d’or a été détruite parce qu’elle a perdu ses trois symbole de puissance : le baoli, Airain et la forge. Les graärh habitaient tout l’archipel, or à notre arrivée, il n’y avait que deux légions : Néthéril et Nyn-Tiamat. Aucun graärh sur une Keet-Tiamat désertique, aucun gräarh sur une Calastin recouverte par de la lave. Et aucun graärh près du Baoli. Tout y a été détruit sur ces trois îles… Trois symboles de puissance de la légion d’or. Il nous faudra investiguer dans les profondeurs de Calastin, à nouveau. Cette fois pour comprendre un danger plus grand que les mouvements des golems. Il nous faudra également retourner à Keet-Tiamat et explorer les ruines. Peut-être y trouverons-nous l’or de la cité de jadis, si elle se trouvait bien là-bas, prouvant alors ce que j’avance. ET il nous faudra nous rendre à Tiamat. »

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Les oreilles en feu face aux regards tournés vers moi je me voyais pourtant prendre peu à peu confiance.
C'est l'homme tatoué qui prit alors le relais. Mes petites oreilles rondes dressées face à l'intérêt du sujet, j'écoutais les paroles de chacun. C'était tout bonnement impressionnant d'écouter ce que tous avait à apporter dans cette enquête des plus mystérieuse. Oui, il s'agissait bien là d'une enquête pour en apprendre le plus possible sur ces Couronnes de Cendres qui ne tarderaient pas à revenir à la charge.

Mon esprit toujours en quête de réponses, je replongeais dans les mythes et légendes que l'on me comptait petite. Je ne pouvais pas cacher la difficulté de la chose. Les histoires et légendes étaient pour moi un moyen d'éduquer les jeunes Gräarhons, pas le moyen de trouver des réponses face à des mythes qui semblaient avoir prit vie. Et pourtant, les Couronnes de Cendres étaient bien réelles. Et les légendes avec elles.

Il y avait bien le terrible conte de la légion de cendres, et toutes les données concordaient avec celle du Bâoli.
La conversation se porta alors sur le fait d'entrer en contact avec un Esprit-Lié. Eux-seuls pouvaient avoir des réponses à nos questions mais malgré cela, je savais qu'il serait compliqué d'obtenir des réponses d'eux. Dans mon sens, je ne souhaitais pas les importuner eux qui faisaient déjà tant pour nous. Oser et quémander des réponses pouvaient être pris comme de l'insolence. Je pensais toujours que seul eux en avait le pouvoir.

Les paroles de Dame Falkire attisèrent d'avantage mes questions. Moi-même, je m'étais alors posée de nombreuses questions sur l'arrivé des Couronnes en ce lieu. Une petite voix que j'essayais d'enterrer depuis de nombreuses années était encore et toujours là, disant et répétant que la colère des Couronnes était aussi dû à la dégénérescence du peuple Gräarh et encore plus depuis l'arrivé de toutes ces personnes dans l'archipel. Aucun de leur actes n'étaient pardonnables, je le savais bien mais pouvaient-elles être justifier ? D'où l'importance d'interroger les esprits mêmes, je l'entendais.

Ce qui me surprenait un peu plus encore aux fils des minutes qui s'écoulaient, s'était bien d'entendre les connaissances de chacun sur les mythes des Gräarhs.

Les pupilles plantaient dans le cahier que tenait Dame Falkire, sa voix résonnait plongeant la réunion dans les visions que Laalach lui avait transmit. Pourquoi ? Pourquoi donc faire ce geste ?
Décidément, le haut prêtre imposant semblait bien avoir déposé des énigmes que lui seul aurait le plaisir de comprendre. Au rythme des visions, mon esprit se liait un peu plus vers la légende du Bâoli. Où plutôt, des légendes.

Alors la voix de Seigneur Avente reprit place. Tournant mon regard vers celui-ci les yeux brillants, je ne savais pas d'où venait cette flamme de vouloir en apprendre plus au sujet des Couronnes, mais je ne pouvais pas cacher la passion qui était en train de naître. La présence de nombreuses ruines d'un passé glorieux étaient bien là la preuve que les Gräarhs avaient tout perdu. Une vague de panique s'installa alors suite au paroles d'Ilhan. Et si... les Esprits-Liés où au moins certains étaient d'accord avec les actions des Couronnes ? Voilà qui changeait toute la donne dans ce cas.

Secouant d'un geste imperceptibles ma tête pour chasser ses inquiétudes je prenais conscience que l'on parlait de moi et de ma petite araignée capable d'apporter peut-être une réponse. Je lui demandais si rarement de l'aide que deux fois à un intervalle de temps rapproché m'inquiétais encore un peu plus.

La migraine s'installant dans mon crâne, j'écoutais cependant l'homme qui semblait s'appelait Naal terminer d'exposer ses interrogations. Interrogation qui était tout bonnement bien enrichissante pour une Gräarh qui ne connaissait pas grand chose de son propre peuple. Quelle honte étais-je là. Plutôt quelle honte les Gräarhs étaient-ils devenu. Ainsi donc, peut-être qu'une couronne se cachait à Calastin tout comme une autre sur Tiamat ?

Que d'informations ! Nous avions cependant des pistes à entreprendre et des milliers de chemins s'offraient soudain à nous.  Je me devais donc de reprendre la parole, avec plus d'assurance cette fois-ci.

- Cela fait en effet, beaucoup de questions sans réponses... Et, je ne cache pas ma honte de dire que je n'en sais pas vraiment plus que vous tous à ce sujet.  

Je serrais une seconde les crocs en pensant que Nyana me taperait sûrement sur le bout des griffes à l'idée de dire une telle chose.

- Les légendes de notre peuple ont toujours étaient racontées... et bien comme des histoires. Des contes que l'on raconte aux Gräarhons pour qu'ils s'endorment.


Je gardais la pensée que certain semblait presque se forcer à oublier ces histoires pour s'enfoncer un peu plus vers le côté animal tout en relevant les yeux vers Seigneur Avente puis vers tout les autres.

- Nous prendrons soins d'aller interroger les nôtres à notre retour déclarai-je en saluant l'assemblée avant de tourner la tête vers ma sœur de cœur.

J'espérais qu'elle me suivrait dans cette nouvelle mission. Tout aussi fort que j'espérais obtenir des réponses même avec mon statut.
J'avalais ensuite avec difficulté, ressentant la gêne m'envahir pour un tout autre sujet cela dit.

- L'idée d'interroger les Esprits est sûrement la meilleure option que nous ayons, aujourd'hui en tout cas. Reprenais-je avec des pauses, sans être soudain sûr de bien formuler la phrase. Même si l'araignée m'accorde un peu de son pouvoir, je ne sais pas si je serai cependant capable d'entrer en contact avec l'ornithorynque. Et quand bien même, peut-être ne voudra t'il pas répondre à mes questions ?

Qui étais-je après tout pour oser demander réponse aux Esprits.

- Mais je me dois d'essayer.

Ils étaient là, mes Esprits-Liés, me réchauffant de leur présence et l'araignée avait toujours était le souffle d'espoir en moi. Encore aujourd'hui, elle m'aiderait. Je chassais la gêne d'un battement de queue puis je posais une épaule sur ma sœur pour garder son contact avant de le lâcher. En dix sept ans d'existence, je n'avais jamais utilisé ce pouvoir pour communiquer avec un autre Esprit-Lié. J'en étais peut-être incapable et c'était bien ce que nous allions voir tout de suite.
Je me rapprochais de Seigneur Avente pour venir me poster devant lui en saluant encore une fois Dame Falkire puis revenant le regarder dans les yeux, je me mettais à sourire légèrement.

- Je peux prendre l'une de vos mains ?

Une question tout aussi étrange que l'instant, mais je préférais avoir un contact physique comme je l'avais toujours fait auparavant.
Une patte en-dessous et une patte au-dessus de celle-ci, je fermais alors les yeux consciente que les regards étaient sur moi. « Par les Esprits, c'est le cas de le dire, concentre-toi ! » Je décidais alors de ne pensée qu'à ma respiration et ma respiration seulement afin de calmer les palpitations de mon cœur, puis une fois possible, j'ouvrais alors mon esprit comme lorsque nous étions il y a quelques jours dans une bien malheureuse posture. L'araignée était là, toute petite, toute mignonne et prête à m'aider. Les vibrations de l'ornithorynque était bien perceptible sur Ilhan et il me fut, semble t'il plus facile d'entrer en contact avec lui. Encore voudrait-il bien m'écouter ? Je ne pourrais pas poser toutes les questions qui avait été décrite juste avant, mais j'essaierai dans apprendre le plus possible alors que le lien se faisait. L'ornithorynque apparut alors, du moins dans mon esprit et je sentais déjà la fatigue venir.

« Grand Esprit de l'ornithorynque... c'est un honneur. Je me nomme Reynagane Shäa et je viens en ce jour vous demandez une faveur. Mes amis et moi avons des interrogations qui ne peuvent être élucidé sans votre aide et j'ai bien peur que le sujet soit bien trop important pour nous tous. Vous qui êtes lié à Laalach, Purohit Rakshak, alors que d'autre semble plus détaché comme l'araignée par exemple, avez-vous une explication à cela ? Ou y êtes-vous contraint ? Peut-être y a t'il un moyen pour nous de vous aider ? Votre lié à partager des visions, des visions de lui qui nous pose d'avantage de question que de réponse. L'esprit du flamand rose, de l'araignée et d'une troisième forme, plus flou, est-ce vous ? Il y a une salle... au symbole sacré dont on ignore tout. Vous étiez-là ce fameux jour, n'est-ce pas ? Que c'est-il passé le jour ou votre Lié c'est avancé à l'intérieur de la source pour mettre l'esprit du flamant rose et de l'araignée si en colère et pas la troisième. Pour quel but et surtout pourquoi cette gräarh ne souhaitait elle pas laisser passer le haut prêtre ? Qui était-elle ? »

C'était bien trop de questions, des questions qui m'offensaient presque à chaque mot prononcé, je ne voulais pas attiser la colère de l'Esprit, mais dans un autre sens, les autres contaient sur moi et je ne voulais pas les décevoir. Je n'étais loin de là puissante, et il ne me restait que peu de temps.

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Une vibration … une ondulation. Le voile séparant les plans se mit à frémir avant qu’une mince aiguille ne parvienne à le percer. Tels le vent et l’eau, le message s’engouffra à travers cette minuscule brèche, s’en alla résonna auprès de son destinataire. L’esprit-lié de l’ornithorynque, quelque cherchait à entrer en communication avec lui, il pouvait le ressentir, au travers des pouvoirs d’un objet des talents d’un spirite de l’araignée. Bien que l’animal totem veille sur une multitude d’êtres, il avait une vague idée de ceux qui pouvaient en ce jour l’appeler … et il ne pouvait dire qu’il attendait avec impatience cette rencontre, au contraire c’était bien l’inverse. L’envie d’ignorer l’invitation était forte en lui. Celle de bouder, de faire la sourde oreille et d’aller vaquer à ses nombreuses autres occupations. Après tout, il était l’un des gardiens de la création, il avait une multitude de tâches à s’acquitter. En trainant des pieds, ou plutôt des pattes, la créature chimère d’un canard, d’un castor et d’une loutre se laissa porter dans l’écoulement de la trame comme il en serait pour l’écoulement d’un ruisseau, glissant avec grâce en direction de l’origine de cet appel. Sur le plan des mortels, la magie s’activa, les éclats d’or de la trame se rassemblèrent, venant former un cercle par lequel l’ornithorynque passa pour changer de plan. Il voleta un peu dans l’air avant de finalement se rendre visible aux yeux de ceux qui l’appelaient. Avec grâce et élégance il nageait dans l’air et dans la trame comme s’il s’agissait qu’un point d’eau. Tout son corps semblait irréel, parcouru de filin de magie à l’image de traits d’un dessin mouvant. Les yeux du mammifère vinrent se poser sur les yeux de son lié par lequel on avait fait appeler à lui. Puis son regard passa sur la spirite de l’araignée et le porteur de la flute magique. La voix de la graärh ne tarda pas à s’élever, venant inonder l’atmosphère. Tant de questions et tant de réponses à donner. L’esprit connaissait leurs véritables intentions, leurs véritables interrogations … mais il ne pouvait et devait répondre à toutes. Sa première erreur lui avait fort coûté. À lui et aux siens.

« Purohit Rakshak … l’enfant bénit aux yeux dorés … le porteur de foi et de notre parole … voilà si longtemps que je n’avais pas entendu son nom … moi qui le pensais effacer de vos mémoires … moi qui l’espérais. Trop de questions sortent d’entre vos crocs … fille bénit par l’araignée … pour si peu de réponses qui sortiront de mon bec. »

L’ornithorynque continuait de nager avec grâce dans l’air alors qu’il communiquait.

« Vous avez des connaissances oubliées … et il aurait été préférable qu’elles le demeurent. Je me souviens encore … de ce petit graahron aux yeux capables de nous déceler … nous pourtant invisibles lors de notre travail sur cette création. »

Une profonde nostalgie, bienveillance et attachement transpirait des paroles de l’esprit-lié à l’évocation de ce souvenir. Mais tout cela disparut bien vite.

« Ses actions ne reçoivent plus mon soutien depuis fort longtemps … mais le lien qui l’unit à mes dons est impérissable, car » L’animal totémique sembla hésitant l’espace d’une fraction de seconde » « … il s’en est assuré. »

L’un des nombreux gardiens de la création des huit poursuivait sa petite danse dans le ciel.

« L’aile-pourprée … la tisseuse … nous étions là lorsqu’il a défié le serment de l’aïeul … ils ont seulement été plus prompts à réagir que je l’ai été. »

Petit à petit, la figure de l’ornithorynque était en train de s’effacer et ses paroles devenaient murmures au vent.

« Elle n’était pas liée à moi … il ne m’appartient pas de dire qui elle était … honorez simplement sa mémoire … opposez-vous à lui comme elle fit … puis enterrez ses sombres souvenirs plus profondément dans le sol … et oubliez … afin que d’autres couronnes ne voient pas le jour. »

L’esprit-lié finit par disparaitre, ne laissant derrière lui aucune trace … hormis peut-être un obélus marqué dans le sol comme si l’on avait gratté la terre.

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Le feu dansait, il crépitait doucement, ondulant sous mon regard, alors que mes oreilles restaient fixées sur cette chose qui se mouvait au même rythme que les paroles de ceux qui s’exprimait. J’étais resté silencieuse, presque transparente alors que tout, ceci prenait un certain sérieux qui me prenait doucement aux tripes. Les informations rentraient dans mes oreilles, laissant mes neurones gigoter dans tous les sens. Que dire de plus ? Pour le moment, je n’avais pas à prendre la parole, restant en rentré, presque invisible…

Tout ce qui se disait était digne d’intérêt, et je préférais m’effacer aux yeux des autres pour mieux me souvenir, mieux comprendre. Il y avait des choses étranges, au début, j’y avais un peu pris à la rigolade, dans le sens où la tension venait de redescendre, mais maintenant que tout ce qui s’était passé me revenait en mémoire, que je pouvais enfin me replonger dans la chose, ressentir de nouveau toutes ces sensations… J’étais prête à offrir mon corps et mon âme à cette vérité….

Le regard de ma sœur de cœur qui passa sur mon pelage, lorsqu’elle avoua ne pas savoir grand-chose sur nos ancêtres, sur nos légendes et les vérités qu’elle cache. Je ne lui offris aucun regard, gardant la tête basse, les yeux clos… Les mots… Ils venaient jusqu’à moi, sans réellement les comprendre, j’étais presque perdue dans mes songes… A un tel point que je ne parvenais même pas à sentir le vide lorsque ma petite boule de poil favorite quitta sa place pour rejoindre Sir Avente. Je restais focalisé sur mon passé, sur ce que j’avais pu entendre, ce dont je pouvais me souvenir. Moi qui vouais un profond respect envers mon peuple, nos croyances et nos histoires, rêvant un jour, pouvoir voir mon prénom apparaître au milieu de tous ces géants, j’avais sans cesse cherché la vérité, même si pour cela, je devais espionner certaines personnes pour en savoir plus… Des choses que l’on ne raconte pas forcément au petit, des choses dont nous avons honte… Qui ne cherche pas à embellir ses prouesses ? A cacher aux yeux du monde nos fautes ? Dans chaque conte, il y a cette part d’ombre que l’on ne peut déceler, car elle est camouflée par les paillettes. Il était temps pour nous de lever ce voile et d’affronter notre véritable histoire…

Lorsque ma paupière s’ouvre de nouveau, bats durant plusieurs secondes, je vois la féline concentré, ayant pris les mains de l’humain étrange. Elle semblait concentrée, et mon regard resta posé sur elle, comme tous les autres. Je compris seulement après ce qui venait de se passer. J’attendais quelques secondes avant de me racler la gorge après avoir laissé Rey prendre la parole pour expliquer ce qui venait de se passer.

« Chaque peuple possède ses secrets, personne ne peut le nier, c’est une vérité générale qui refuse d’être entendu, ou même d’être énoncé. Notre peuple, comme tous ceux qui puisse exister n’est pas rose, comme pour chacun d’entre nous, le sang à forcément coulé, des choses ont été révélé… Qui ne cherche pas la puissance ? Qui ne désire pas affronter les lois de la nature pour apprendre plus ? Peut-être que tout ce qui a été fait provenait de bonnes intentions, mais nous voici ici, cherchant à réparer des erreurs venant d’un temps que nous ne connaissons même pas, que beaucoup tente de cacher. Je n’ai pas grand-chose à vous dire de plus, mais votre demande m’a poussé à me souvenir. »

Un léger soupir, alors que des images reviennent des odeurs et des sons… Avant tout, semblait plus facile, et l’honneur si proche… Je m’étais battu, malgré mon côté rebelle, celui qui m’empêche de faire facilement équipe, m’avait poussé à m’isoler légèrement pour apprendre, pour m’endurcir et revenir plus forte que le jour précédent. Mais je me souviens de deux trois choses, en passant près des anciens, ceux qui sont censés tout savoir…

« Rien ne peut disparaître, car nous devons rester sur le droit chemin, alors tout se garde, on compte forcément sur la sagesse pour enseigner au plus turbulant, pour nous guider et nous conseiller. Je suppose que vous avez compris, seuls les anciens peuvent détenir ces secrets, en les perpétuant oralement à ceux qui prendront leur place avant que leurs derniers soufflent ne vienne pas. Pour nous protéger, notre histoire doit être sauvegardée, tout en restant dissimuler. L’histoire de la légion d’or est vague, parfois même inexistante. Elle nous fait croire à une sorte d’histoire qui ne possède aucun réel début, ni vraiment de fin. Contrairement, à la légion de cendre, qui nous raconte l’arrogance ce certain d’entre nous. Où de grand félin serait tombé bien bas, en perdant tous leur honneur. L’on raconte que cette cité mystérieuse, cité d’or, aurait été détruite par des insectes carnassiers. Cette histoire, qui pour nous est une vérité, nous pousse à maintenir ce mode de vie primaire et noble. Je ne vous apprends rien de nouveau, je suppose, mais il est toujours bon de résumer les bases d’une histoire aussi compliquées soit-elle… »

Me redressant légèrement, pour reprendre une bouchée d’oxygène, je cherchais par la même occasion à tisser un fil conducteur quelques parts. Il y avait tellement de choses, il devenait difficile de garder un cap unique sans dériver autre part. Car à notre retour à Néthéril, l’on pouvait aussi entendre des choses, j’avais cherché à savoir ce qui s’était passé en mon absence, car la dominante n’était plus de ce monde…

« Comme vous l’avez dit, Sir Avente, une Graärh a, semblerait-il libéré celui qui porte le nom de Laachah. Cela ne semble pas être volontaire, car nos légendes nous poussent à lé rédemption, et l’honneur est une chose cruciale, même pour ceux ne portant plus le blason de la légion. C’est encré dans nos gênes pour toujours, et ceux qui s’oppose à nos croyances et nos lois, finiront damner… Ce qui s’est passé avec la légion de Cendre a dû nous affecter plus profondément que l’on pourrait le croire, sinon qui chercherait à effacer la vérité de nos mémoires ? La Légion d’or à disparu, ou peut-être pas entièrement… Si Dame Falkire dit vrai, dans ce cas, c’est une malédiction… Je ne vois pas d’autre explication à ce sujet… »

Il n’y avait rien de bien nouveau, mais les choses aller venir par la suite, après que mes pensées soient de nouveau organisées comme ils le devraient.

« Par rapport à ce qu’a pu dire l’esprit lié, interprété par Rey, l’on peut déjà constater qu’il est bien plus puissant que ce qu'on pensait auparavant. S’il a réussi à maintenir son lien avec l’esprit, s’il s’est assuré de pouvoir utiliser son pouvoir… »

Un frisson parcourra mon dos à cette pensée, car je commençais même à croire que l’on ne pourrait sans doute rien faire contre tout ceci… Que c’était bien plus grand que nous l’imaginions… Nous n’étions peut-être pas prêts…

« Nous sommes en face d’un adversaire redoutable, et je finis par croire qu’il faudra combattre le feu par le feu… Il n’y aura sans doute pas trente-six solutions, je pense, qu’il y aura des pertes dans tous les cas… Ils ne semblent pas vouloir la guerre, mais ils ont des projets, et ils ne désirent pas que nous soyons dans leur pattes. Si nous voulons garder ce monde tel que nous le connaissons, il faudra tôt ou tard faire couler le sang pour de bons… De mon point de vue, nous devons trouver un moyen de les détruire définitivement, car les enfermer de nouveau ne fera que temporiser les événements futurs… »

Je sentais mes griffes sortir doucement, le cœur battant la chamade, prêt à me jeter à corps perdu dans cette idée obscur, mais qui peut être radical dans le futur. Je n’irais pas par quatre-chemins… Ce sera soit la victoire, ou la défaite, mais j’aurais essayé… Mon regard se porta de nouveau sur l’assemblée, laissant un certain silence s’installer, avant que je ne reprenne la parole pour terminer.

« Quel autre esprit devons-nous parler ? »

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Dire que Valmys suivait la conversation aurait été une généreuse hyperbole.  Non pas qu’il ne s’y essayât. La tâche lui était rendue complexe par les rassurantes voix de ses camarades d’infortune - ceux-là au moins n’avaient guère commis d’outrage au patrimoine autochtone. Les mots dessinaient des images, traçaient des lignes entre les idées. Leur mélodie était bien trop rapide pour l’esprit encore courbaturé du nouveau chantemagma. La main sur laquelle il n’avait pas appuyé sa tête reposait sur le haut du crâne de Servalwir, lui octroyant de temps à autre quelques instinctives caresses. Un poil tout doux. Devant eux, des flammes toutes douces. Une chaleur délicate pour caresser ses joues et maîtriser un regard qui peinait de plus en plus à se maintenir sur le monde de l’éveil.
Ses petits yeux ambrés se fermèrent. Se rouvrirent. Plusieurs fois. Il se demanda s’il ne venait pas de commettre l’offense d’un micro-sommeil. Avait-il loupé quelque chose ? Est-ce que ces images qui venaient à son esprit venaient des informations qu’Ilhan tissait, ou était-ce un rêve ? Deïa lui rapporta la flûte. Il enfonça sa main dans son poil, l’ébouriffant vigoureusement en guise de remerciement.

Quatre couronnes, leur opposante coincée au sein du Baôli, s’étant sacrifiée pour les maintenir hors du monde. Pourtant, la légion d’Or n’était plus. Ce qu’il en restait… Valmys eut un froncement de sourcils. Il savait ce qu’il en restait - ce qu’il en avait resté également. Il savait où se trouvait la dernière couronne de cendres. Il savait ce qu’il valait mieux faire, s’apprêtait à le dire. Tandis qu’il se tournait vers son frère, les vibrations qui émanaient de lui poussèrent le baptistrel au silence. Prudence et méfiance étaient des composants à part entière d’Ilhan, qu’il avait bien vite retrouvé après son immaculation. Leur présence en ces lieux et temps rappelaient à Valmys que tous les alliés n’en étaient pas. Sans nécessiter davantage d’argumentation - qui pourtant aurait été légitime, l’hermine tandis l’oreille à la prière de Reynagane à l’ornithorynque venaient rétablir autour du petit cercle cogitant une aura céleste.

Son regard croisa celui de l’esprit-lié, rappelant à lui le lointain souvenir d’un volcan où l’Hermine s’était avancée vers lui. Mais l’ornithorynque avait sans doute plutôt vu à travers lui le petit instrument qui reposait entre ses doigts. Valmys fit de nouveau de son mieux pour écouter, malgré sa fatigue, avec cette attitude concentrée qu’il arborait lorsqu’il savait que, plus tard, ces souvenirs seraient notés dans son carnet, puis implantés dans la bibliothèque du Domaine. L’Esprit-Lié était magnifique, mais hanté de souvenirs qui n’auraient pas dû appartenir à d’aussi précieuses entités. Ses émotions perçaient à travers sa voix. Un instant, le coeur du baptistrel se serra de tendresse, heureux qu’Ilhan et l’Ornithorynque puissent profiter de la présence l’un de l’autre.

L’Esprit-Lié s’estompa, à l’image d’une buée hivernale. Valmys chercha au-travers de son frère les sentiments qui pouvaient habiter ce dernier, après une telle expérience, se demandant si ce bougre allait se laisser aller à sa sensibilité secrète, ou conserver son apparence inébranlable ?
Les complots et plans revinrent sur le devant de la scène, comme s’ils n’avaient pas à l’instant bénéficié de l’insigne honneur de la présence d’un de leurs protecteurs. Valmys fit signe à Deïa et Servalwir de se rapprocher, enfonçant son visage dans leurs poils pendant que les débats se faisaient sur l’Esprit-Lié à questionner ainsi que sur la question. De lui, on ne voyait désormais que les oreilles, les cheveux, et les roches qui l’habillaient. Une voix l’alpagua. Le temps que l’information traverse l’épaisse gélatine qu’était le cerveau du baptistrel à ce moment, la voix eut le temps de l’interpeler une seconde fois. Valmys se redressa, demanda mollement quelle avait été la décision prise. Quand ce fut fait, il se redressa, avec une muette demande à ses confrères quadrupèdes pour obtenir un peu de place désormais.

La mélodie se faufila dans les airs, libellule de sons fluets. Le feu était sombre là où elle apparaissait claire. Elle était légère, là où les corps étaient lourds. Elle était la marque ancestrale du lien aimant qui unissait les Esprits aux créations des Huit. Le glyphe qui ornait la flûte s’activa et, lentement,  l’effet escompté advint. Ce ne fut qu’une fois sûr d’avoir chacun réuni en ce lieu et après avoir ajouté quelques notes qui se voulaient offrandes que Valmys retira la flûte de ses lèvres. S’il en avait eu la force, il se serait levé pour s’incliner. Mais il doutait de pouvoir le faire de façon respectueuse autant qu’il doutait de l’affect des Esprits-Liés pour ce genre de comportements. D’un doux sourire, il remercia chacun, puis se tourna vers Reynagane - plus particulièrement vers la petite forme éthérée devant elle, l’araignée.

“- Je vous remercie de votre présence, Tisseuse, qui vient nous honorer. Aujourd’hui, nous, peuples immigrés et autochtones de Tiamaranta, nous questionnons sur son passé. Il a été porté à mon amie Autone une vision. Dans cette vision, vous étiez trois : l’aile-pourprée, vous, ainsi qu’un troisième qui nous demeure inconnu.” Non pas qu’ils n’aient pas leur idée sur la question. “La vision vous présente, tous les trois, discutant avec Lalach, lequel apparaît surpris. Tisseuse, je ne suis ni un être de guerre ni de pouvoir, mes voeux sont tournés vers l’harmonie. Si aujourd’hui je viens à vous, c’est au nom de ces voeux. Qu’avez-vous donc dit qui plongeât ainsi Purohit Rakshak dans la stupeur ?”


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Une certaine forme d’agitation avait gagné le monde invisible, il faut dire que tout se sait très vite là-bas et un secret le demeure rarement. Le faucon à l’œil averti avait raconté à la pie pipelette avoir vu l’ornithorynque traverser le voile. Il n’en fallait guère plus pour la nouvelle s’ébruite parmi la cour des esprits et parvienne jusqu’aux oreilles de l’araignée qui reçut à son tour un étrange appel en provenance de l’autre côté du voile. Celle qui par sa toile tissait sur une tapisserie sans fin les événements marquant la création des divins fut bien contrainte de s’absenter de son travail pour se laisser tomber à travers le voile. Suspendue par son fil, descendant en rappel à travers l’éther, l’araignée traversa la frontière des mondes puis se rendit peu de temps après visible aux yeux des mortels. Petite araignée d’argent suspendu à un fil d’or, dont les yeux ressemblaient scintillant d’une couleur différente rappelant chacun une pierre précieuse. Qui et pourquoi osait-on la déranger dans son travail ? Être le scribe du destin du monde est une tâche à plein temps qu’elle seule et ses pattes agiles peuvent accomplir. Un être à la chaleur irradiant se tenait devant elle, flute à la main, accompagné par une étrange assemblée dont elle reconnut l’une de ses liée. C’est alors qu’une question lui fut posée. La voix suraiguë et féminine de l’esprit-lié de l’araignée s’éleva alors, parlant avec rapidité et d’un ton qui ne masquait pas son agacement.

« C’est lui qui vous a montré cela n’est-ce pas ? Oh oui c’est lui pour sûr. N’escomptez pas une réponse de ma part ! Je ne serais pas un instrument dans ses odieuses machinations. Ses actes l’ont rendu indigne de ce qu’il était autrefois et de moi-même. Il est l’ennemi de son peuple, des miens et du fragile équilibre de cette création. Ne voyez dans ces paroles que le miel de fleurs empoisonnées destiné à semer le trouble dans vos esprits et la défiance à notre égard. Les erreurs commises par le passé ne seront pas répétées, lui-même le sait mieux que quiconque, car il est des secrets qu’il n’est pas bon de divulguer. Cessez vos recherches en ce sens sans attendre avant t’attirer sur vous les regards. Que les enfants de Tiamaranta respectent la volonté de leurs ancêtres. Que les enfants d’Ambarhùna dominent leur curiosité. Renvoyez-le, lui et ses partisans, dans l’oubli et vous vous assurerez le soutien de la Cour, comme le garde-paix et le prédateur l’ont fait par le passé jeune baptistrel. »

Lançant un dernier regard désapprobateur à l’encontre de l’assemblée, symbole d’un avertissement, l’araignée commença à remonter sa toile avant de disparaitre. Visiblement, ce n’était pas la bonne question à poser.

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Beaucoup de réponses. Et si peu à la fois. Dominer sa curiosité ? Voilà bien quelque chose qui lui serait difficile. Les mots de la tisseuse tournaient et retournaient en une valse effrayante dans son esprit. Il savait déjà que sa curiosité pouvait lui jouer des tours. Mais au fond de lui, il restait aussi convaincu que ce n’était qu’en ayant connaissance des choses que l’on pouvait apprendre à mieux les comprendre et mieux les maitriser. Pour lui, les laisser dans l’ignorance était la pire des choses. Car ce qu’on cachait avait toujours la fâcheuse tendance à revenir, encore et encore. Et les Couronnes en étaient le parfait exemple. Non, selon lui, cacher et enfouir ce terrible secret n’était pas forcément le meilleur moyen. Il y aurait toujours un Graärh ou un Sans-poils plus curieux ou avide qui fouillerait ce passé, un jour ou l’autre, demain, dans un an, dix ou cent ans, peu importait. À enterrer ainsi ce passé honteux, c’était la résurrection assurée d’autres couronnes. Que ce soit par réel désir ou par pure inadvertance... Le savoir, au contraire, et la compréhension, pouvaient permettre de mieux protéger et d’empêcher d’autres fléaux.

Mais c’était là son opinion propre et personnelle. Lui, avide de savoir et de connaissance, cherchant sans cesse à comprendre plus et encore.

S’il avait été touché, et presque rassuré, de sentir et de voir la présence de son Esprit-Lié, il en restait aussi troublé. Il avait senti un élan de pur amour, de pure affection, envers son lié qui l’avait honoré et avait, en outre, accepté de répondre à leur appel. Si ses réponses avaient été tout aussi sibyllines que celles de la tisseuse, le tout leur apportait au moins une réponse. Une réponse cruciale pour lui. Les Esprits-Liés, qu’ils aient ou non fauté, voulaient combattre les Couronnes et les enjoignaient, eux tous, à se lier pour les neutraliser. Pour lui, c’était une réponse importante, primordiale. Il avait été si près de douter… et s’en voulait tant d’avoir laissé ce soupçon s’insinuer en lui. Il était certes persuadé que son ornithorynque le connaissait plus que bien pour comprendre et ne pas lui en vouloir. Il ne l’avait pas choisi pour rien après tout. Mais il ne pouvait empêcher cette once de culpabilité de creuser son coeur flagellé. Un coeur qui martelait encore fort après cette rencontre si prégnante. Il aurait aimé prolonger la discussion, profiter encore un peu plus de la présence de son lié, même s’il savait ce sentiment des plus égoïstes. L’ornithorynque avait fort à faire, très certainement.

Quand tous disparurent, et que silence se fit, il se baissa à terre, et caressa, avec force émotion contenue, le symbole, l’obelus, que son lié avait laissé au sol. L’obélus, symbole de division… devait-il y voir un signe ? Un présage ? Il y posa sa main, au centre, et imprégna l’empreinte de sa main dans la terre. Ce n’est qu’après une centaine de graines tombées dans le sablier, qu’il se releva. Le silence était palpable, à la fois lourd et songeur. L’althaïen sonda chacun des présents, avec un moment d’hésitation, peu désireux, en l’instant, de rompre ce petit instant de grâce. Oui, de grâce. Pour lui, cela l’était. Ils avaient eu l’insigne honneur de parler à deux Esprits-Liés et tous deux leur avaient accordé leur précieux temps. D’une pensée, il les remercia au fond de son coeur, et calma sa chamade. Son visage était resté aussi lisse que le marbre, tout ce temps durant, mais les étoiles d’or qui pétillaient dans ce regard en disaient long. Cet instant, il ne l’oublierait jamais.

Nous voilà assignés à la mission de répondre aux vœux des Esprits-Liés, mes amis, fit-il enfin de sa voix grave et profonde, et de contrer les Couronnes pour protéger le fragile équilibre du monde.

Une mission, pour tout avouer, dont il n’était pas bien sûr d’être à la hauteur lui-même. Pas face aux Couronnes. Peut-être tous ensemble… Peut-être. Douce utopie.

Son regard embrassa la petite assemblée, un air grave et pourtant serein et déterminé, ancré sur le visage. Il se tourna alors vers les Graärh.

Reynagane, Nyana, mes amies… si vous acceptez que je vous appelle amies, mais mon coeur vous considère comme telles… Je crois que vous connaissez votre mission. Rassembler toutes les légendes possibles de votre peuple. Et…

Trois noms avaient été évoqués. Trois noms mystérieux… L’aïeul, le garde-paix et le prédateur… La Cour assurément devait concerner les Esprits-Liés. Le garde-paix… selon lui, il devait s’agir de la cinquième Couronnée d’or qui avait tenté de s’opposer aux quatre autres, devenus Couronnes de Cendres. Le prédateur… serait-ce celui qui avait réussi à enterrer les Couronnes de Cendres la première fois, des siècles auparavant ?

Trouver qui est l’aïeul, mais surtout qui sont le garde-paix et le prédateur. Ce qu’ils ont fait et surtout comment ils ont fait pour parvenir à l’exploit de renvoyer Laalach et ses partisans dans l’oubli.

Telles avaient été les paroles de la Tisseuse, presque mots pour mot. Et entre tisseurs… il pouvait bien suivre ses conseils.

Dur challenge pour les deux Graärh qui allaient se confronter certainement au refus des leurs ou en tout cas à leurs fortes réticences. Mais s’ils pouvaient en apprendre plus sur le prédateur et sur comment il avait réussi la première fois, ce serait une piste non négligeable.

Il se tourna alors vers Belethar, englobant subrepticement également Naal du regard, sans pour autant insister. Pour Naal, il avait d’autres projets à lui proposer si le coeur lui disait. Des projets qu’il préférait ne pas révéler de suite, là, au grand jour.

Mon ami, mon presque frère, fit-il à l’Enwr. Tu as un lien tout particulier avec la reine Danalieth, tout comme Naal, ici présent. Peut-être serait-il intéressant d’aller lui rendre une petite visite, lui conter ce qu’il s’est passé… et de sceller une alliance avec elle. Nous ne sommes pas en mesure de refuser toute aide qui voudra bien s’offrir à nous. Seuls, nous serons que des fétus de paille face aux Couronnes. Ensemble, alliés, et avec d’autres encore, nous pourrions avoir une infime chance d’honorer le vœu des Esprits-Liés.

Il n’avait pas manqué toutes les informations données par Naal. Non plus que ses suggestions, fort à propos, d’aller visiter les souterrains de Calastin… ainsi que les ruines d’autres îles. Mais ces visites allaient demander une certaine préparation. Une chose, parmi toutes ces propositions, était en leur pouvoir peut-être cependant… Tenter de sécuriser le seul accès actuel aux souterrains de Cordont.

Il se tourna alors vers sa femme, dont il savait la place majeure en Caladon, ainsi que sa complice de tous les instants Florence, puis vers Naal, membre éminent de Delimar.

Nous savons aussi ce que nous pouvons faire en Calastin pour le moment. Sécuriser l’accès aux souterrains de l’île du croissant.

Avant… avant d’y aller eux-mêmes. De faire ces investigations si pertinentes proposées par son amant.

Quant à visiter Tiamat… Il avait perçu par Tela, subrepticement, les pensées de son frère, qui allaient aussi en ce sens. Il avait été tant inquiet par son soudain mutisme, qu’il avait rapidement sondé… et avait entendu sa pensée sifflant que la cinquième couronne, celle qui s’était opposée aux cendres, était à Tiamat. Tiamat… que Naal suggérait d’aller voir aussi. Tiamat… Ce lieu où tout avait commencé. Ce lieu où les corneilles pourraient aussi tenter d’en apprendre plus. Mais Tiamat ne serait pas pour tout de suite. Pas encore. Même si un plan commençait à se former en son esprit, alors qu’il ancrait son regard sombre dans les yeux de l’Oracle. Un Oracle, il en était sûr, qui le connaissait assez bien pour deviner ce qui devait commencer à se tramer dans son esprit.

Quant à Keet-Tiamat… cela demanderait aussi des préparatifs. Il faudrait très certainement d’abord voir ce qu’il en était des elfes, devenus si silencieux et si muets, avant de pouvoir songer à s’y rendre sans risque… ou du moins, pour savoir à quoi s’attendre. Là encore, ce serait difficile à mettre en place de suite...

Chacun avait en tout cas une mission. Du moins leur en avait-il proposé une. À voir s’ils l’acceptaient… À voir aussi s’ils en voyaient d’autres importantes, cruciales, qu’ils pourraient mettre en place…

Je crois que cette réunion a été longue, riche d’informations et fort fructueuse. Nous avons des pistes, des voies, et nous formons un groupe aux compétences assez vastes pour parvenir à trouver des solutions. Un peu de repos ne nous fera guère de mal toutefois, en attendant que chacun vaque à ses missions et investigations.

À ses mots, il posa un regard vers son frère, chante-magma, qui avait l’air épuisé.

Du repos, oui, fit-il, en mimant une caresse à son frère sur son visage et le long de sa chevelure, gardant toutefois sa main gantée à quelques centimètres salutaires.

Même à cette distance, il sentait la chaleur en émaner et irradier la peau de sa main morte !

Puis il fit un rapide signe à quelques personnes qui venaient tout juste d’arriver, mais étaient restées à bonne distance, fidèlement à ses consignes, et attendaient avec des plateaux. Dès qu’il leur signa son autorisation, elles approchèrent et déposèrent victuailles et boisson à portée de chacun, puis repartirent.

Et nous sustenter, après tous ces bavardages et toutes ces émotions, nous fera sans doute du bien aussi. Mais avant cela...

Oui, avant cela… Il avait encore une toute dernière chose qu’il pouvait faire. Lors de l’appel de Reynagane à son pouvoir de l’araignée, il n’avait pas manqué de copier ce pouvoir, mais… bien rapidement avait finalement copié ce don de l’araignée dans sa pierre des Esprits. Nul besoin qu’il y fasse appel à son tour en cet instant. Les Esprits-Liés avaient été clairs et le regard sombre et agacé de la tisseuse quand elle était partie en disait long : ils ne voulaient plus être dérangés. Pas pour le moment du moins.

Toutefois, en bon ornithorynque, il sentait qu’il pouvait encore faire quelque chose et donner, à son tour, un petit don à chacun des présents. Il fit appel alors au souffle spirituel de sa pierre des esprits, poussant son lien à son plus haut niveau, puis copia la capacité de l’araignée… d’apposer un sceau à chacun pour un de leurs Esprits-Liés, leur permettant alors de parler à cet Esprit-Lié quand ils le désireraient. Il se l'apposa tout d'abord discrètement pour lui-même pour son ornithorynque. Puis...

J’ai un petit cadeau à vous faire à tous.

Il s’approcha d’abord de sa femme, avec un tendre sourire. Lui caressa doucement le visage, une des tresses, puis posa une main sur son épaule.

Te voilà détentrice du sceau de la corneille, que tu pourras contacter quand tu le désireras.

Il lui déposa un doux baiser sur le front, puis s’approcha de Florence, non loin de sa femme, et lui accorda un doux sourire. Luna, chère et fidèle Luna qu’il savait toujours protéger sa femme. À moins que ce ne soit sa femme qui la protège… Un duo qui était indissociable depuis quelque temps, chacune protégeant les arrières de l’autre…

Te voilà détentrice du sceau de la grenouille. Je t’appose aussi un glyphe de communication, qui te permettra de m’appeler quand tu le souhaites, ajouta-t-il, en faisant appel à Tela pour ajouter le glyphe sur un des bijoux que portait Florence.

Son anneau les lierait tous. Déjà nombreux étaient ceux, ici assemblés, à être liés à lui. Autone, Naal, Valmys, Belethar aussi à qui il avait donné un anneau de communication lors de sa visite à Delimar… Il lierait tous les autres aussi. Leur groupe pourrait ainsi rester soudé et se tenir au courant de chacune de leurs avancées.

Puis ce fut au tour de Naal, à qui il accorda une délicate caresse en suivant un des tatouages, puis apposa sa main sur son épaule.

Oracle, te voilà détenteur du sceau de la corneille.

Puis Reynagane et Nyana, qu’il sonda toutes deux avec une salutation empreinte de respect, avant de poser une de ses mains sur leur épaule à chacune.

Te voilà détentrice du sceau de l’araignée, chère Reynagane, et toi Nyana, ce sera le sceau de la Salamandre. Je vous ajoute aussi à toutes deux un glyphe de communication qui vous permettra de m’appeler.

Vint ensuite le tour de ses deux frères. D'abord Belethar, à qui il offrit une poigne ferme et déterminée sur l'épaule.

Te voilà détenteur du sceau du Pingouin, mon presque-frère.

Quand vint le tour de Valmys, il eut une courte hésitation. Pour apposer le sceau, il devait le toucher… et se bruler ? Mais se bruler voulait dire douleur… et qui disait douleur disait douleur pour son frère aussi ? Fichtre… Aussitôt il sortit un remède Almaréen, ces fameuses herbes maitre de la douleur, qui l’anesthésierait totalement. Au pire, son glyphe de stoïcisme qu’il activa aussitôt l’aiderait aussi à supporter le reliquat, si jamais. Il ôta ensuite le gant de sa main invalide, révélant, honteusement, à tous, sa main noircie, calcinée, presque morte, puis, avec une profonde inspiration, la posa sur l’épaule brûlante de son frère. Il n’en sentit plus les affres de la morsure, remerciant les almaréens pour ce remède traitre, mais efficace, mais il pouvait voir sa main… brûler. Certes, elle était déjà en piteux état, mais tout de même…

Te voilà détenteur du sceau de l’hermine, mon frère.

Et aussitôt, il retira sa main, avec une légère grimace de dégoût. Il devra faire rapidement appel à un soigneur ou un baptistrel pour guérir cette brûlure avant que les affres de la douleur ne se réveillent…

Puis, son petit tour du groupe fini, il reprit sa place, et d’un geste les invita à assouvir faim et soif si le coeur leur en disait. Après l’esprit, au corps de se sustenter.

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    L’apparition de l’ornithorynque puis de l’araignée lui laissèrent un goût de déjà vu. Leur présence était puissante, mais elle n’égalait en rien celle de Néant. Si le dévot se mura dans le silence, ce ne fut que par tristesse. Il se souvenait de la dernière demande de son Dieu, la dernière à laquelle il avait, malgré lui, accepté de réaliser, portant ce fardeau sur son cœur. En cet instant, il se faisait plus pesant. Malgré tout, il comprenait l’avertissement. Il était logique. Quoiqu’ait pu dire l’Esprit-Lié, jadis, à Lalaach, il n’en demeurait pas moins vrai que cela l’avait conduit à se plonger dans le puits des esprits et à obtenir une puissance immense. Et à quelle fin ? On l’avait haï, on l’avait rejeté et bien qu’il savait Ô combien la foule n’avait pas toujours raison, il espérait qu’il y eut quelques sages, au sein du Conseil, pour attester que le foule disait vrai. Quelle hérésie ? Quel acte impie ? Mieux valait peut-être que jamais ils ne les entendent. L’ignorance était parfois un remède dont on bafouait la toute puissance. Et pour quoi ? Par curiosité ? L’araignée avait raison. Ils allaient trop loin.

    « Nous ne devrions pas chercher l’aïeul. » coupa-t-il lorsqu’Ilhan proposa à Nyana et Reynagane d’investiguer auprès de leur ancien. « Nous en savons déjà bien assez, peut-être même déjà trop. Tâchons de trouver les couronnes et de former une alliance avec les Karapts : ce sera déjà bien suffisant. Les esprits-liés ont raison. Parfois, il vaut mieux de pas comprendre et simplement faire ce qui doit être fait. Ces couronnes de cendres nous ont attaqué en représailles de deux actes : la première était activer le baôli pour nous protéger des chimères, la seconde était de débarrasser tout un peuple de l’emprise esclavagiste d’un monstre. Il nous est reproché d’avoir voulu protéger nos terres, nos peuples et d’avoir tendu la main à ceux qui portaient des chaînes depuis trop longtemps. Pour cela nous avons été attaqué, et ils disent vouloir nous donner par cet hécatombe une leçon. Je ne chercherai aucune alliance avec ceux qui punissent pas le sang. Quel qu’en soient les moyens, ils doivent être mis hors jeu. Et nous devrons nous arrêter là, peut-être même prier l’esprit-lié de l’hypocampe d’effacer de nos mémoires ce que nous savons d’un bain dans le puits des esprits. Imaginez qu’un être malintentionné soit parmi nous. Imaginez que des êtres comme les pirates se mettent à l’assaut de Tiamat. Combien de temps les graärh pourront-ils tenir le cap ? Et combien de temps survivront nous avec une seconde légion de cendres, sans foi ni lois ? Ces informations sont dangereuses. S’il y a un spirite de l’hypocampe ici, je suggère même qu’il agisse dès maintenant et garde le silence de sa propre connaissance jusqu’à sa mort. »

    Quant à manger ? Oui, bien sûr, mais lui se contenterait de prière, alors qu’il était béni de la Corneille… Il aurait préféré ne rien savoir de ce qu’était le baôli. Et que personne ne sache jamais rien. Ils avaient révélé un grave secret.

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L’esprit lié de l’araignée a été choisi pour notre interrogatoire. Nous voilà à l’écoute de ce qui se passe alors que le sans poil étrange joue de la flûte pour attirer la créature jusqu’à nous. Cependant, ce qu’elle dit ne semble pas être attendu. Nous qui étions en quête de réponse, nous voilà dans un flou total. L’esprit refusait de parler… Puis disparu sans laisser de traces, laissant derrière elle, seulement une traînée de question plus profonde que je le pensais.

C’est après ce moment que Sir Avente croisa notre regard, mes oreilles se dressèrent naturellement lorsqu’il prononça mon prénom ainsi que celui de ma sœur de cœur. Je l’écoutais et le début de ses paroles me réchauffa le cœur, j’inclinais la tête pour répondre à sa question sans pour autant le coupé dans son élan. Il faisait parti des rares sans poil que j’apprécié et que je n’avais pas envie de dévorer.

Il voulait qu’on trouve l’ancien, celui qui connaît les histoires, qui connaît notre passé et qui garde ce lourd fardeau pour lui seul. C’était une tâche délicate, car si les secrets restent cachés, c’est qu’il y a une bonne raison, mais je faisais aussi parmi de ceux qui désirait savoir… Une décision difficile à prendre…

Par la suite, l’humain offrit à chaque individu un moyen de communiquer avec un de nos esprits lié, tout en restant en contact avec celui qui nous avait offert ce glyphe. Je n’avais encore jamais communiqué avec mon esprit lié et je me demandais ce que cela pourrait m’apporter…

« Je vous remercie Sir Avente. »

Puis, l’homme mystérieux pris la parole. Un silence régna durant ses propos qui était fort et personnellement qui me piquèrent de plein fouet. Il proposait qu’on perde la mémoire, celle qui concerne ce que l’on sait concernant les couronnes. Il y avait dû pour et du contre et ces arguments étaient plus que réfléchit et juste. Le risque et sans cesse permanent, mais il peut être immense. Il n’y avait pas que nous, il y a bien plus en jeu et c’est ce que nous devons prendre en compte.

« Nous ne sommes jamais à l’abri, les feuilles possède des oreilles et tôt ou tard ce que nous apprendrons finira dans le creux des oreilles de nos ennemis, que ce soit par pur hasard où par désir. Ce que nous faisons n’est pas sans risque et nous connaissons les conséquences que ce savoir peut provoquer. Nous en avons conscience, mais il ne s’agit pas que de nous mes compagnons, il y a bien plus en jeu que nous pouvions l’imaginer. Sans cesse, je suis à la recherche de vérité, de connaître mes origines, notre histoire et ce qui fait de nous ce que nous sommes. Mais nous devons aussi admettre nos limites et nous imposer un arrêt net, parfois si ce que nous désirons reste caché, c’est qu’il y a une bonne raison. Alors je vous le demande à tous, devons-nous prendre ce risque ? Celui de révéler le passé ?
Pour ma part, je suis partagée, je ne parviens pas à choisir… Au fond de moi, j’ai envie de découvrir ce mystère, pour me connaître et remettre en cage chaque couronne, mais ma raison me pousse vers l’idée de l’humain. J’aime mon peuple et je refuse qu’une autre tragédie puisse frapper nos portes.
»

Je n’avais rien d’autre à ajouter, alors que mon regard se posa sur le bipède, ma décision était prise, pour mon peuple, j’étais prête à sacrifier ce que nous avions appris pour éviter tout cataclysme…

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Simplement faire ce qui devait être fait… S’il était d’accord sur ce point, l’érudit en lui peinait à concevoir qu’on puisse justement faire ce qui devait être fait quand on ne savait pas, quand on restait maintenu dans l’ignorance. Pour lui, l’ignorance avait souvent mené les peuples à leur perte et leur agonie. Pour autant… Il concevait également qu’un savoir était une puissance, et que cette puissance entre de mauvaises mains menait aussi à des cataclysmes. Le passé leur en avait montré maints exemples en Ambarhùna, et apparemment il en était de même concernant les Graärh et le passé de Tiamarantia.

En fait, tout était une question d’équilibre, songea-t-il, avec une petite pensée pour une certaine dragonne rose. L’équilibre en toute chose, même dans l’acquisition du savoir. L’équilibre dans l’assouvissement de sa curiosité aussi.

Ilhan soupira alors lourdement et hocha la tête, signe simple, mais clair, qu’il se rangeait donc à l’avis de l’Oracle. Après tout, il avait deux mille ans d’expérience en lui, en son esprit, et aucun ici ne pouvait se targuer de cette sagesse. Celui lui coûtait, mais il comprenait et faisait sien aussi cet avis. Trouver un spirite de l’hippocampe pour effacer de leur mémoire ce qu’il savait d’un bain dans le puits des esprits toutefois ne serait pas forcément chose aisée. Il n’y avait parmi eux aucun spirite de la sorte. Ici… autour du feu… Mais l’ornithorynque en lui en avait perçu un au sein du Domaine. Aussitôt, il étendit ses sens d’ornithorynque et tenta de le localiser. Forcément, il n’était pas dans les parages… Pendant ce petit laps de temps, Nyana avait pris la parole, pour finalement appuyer la proposition de Naal.

Bien, fit-il enfin d’une voix grave et profonde. Si tout le monde est d’accord, nous procéderons ainsi.

Il sonda alors de son regard sombre toutes les personnes présentes, une à une, comme pour avoir leur assentiment à chacune. Celui de sa femme se fit hésitant. Il la connaissait assez bien pour comprendre ses répulsions à ce qu’on touche son esprit. Il ressentait la même répulsion, et une réelle appréhension. Il alla alors lui chuchoter à l’oreille qu’il procéderait lui-même et ferait très attention à ne rien toucher d’autre. Sans être un maitre es esprit, il était tout de même assez avisé dans ces domaines-là, et avait déjà créé quelques sorts ressortant de la magie de l’esprit, pour parvenir à être suffisamment délicat et habile dans cette manipulation à risque. Et son Esprit-Lié le soutiendrait dans cette démarche.

Finalement, tout le monde sembla être d’accord avec la proposition de Naal.

Je reviens, le temps de trouver notre spirite afin que je copie son pouvoir.

Il aurait pu lui demander de procéder, mais cela aurait été mettre une autre personne encore dans la confidence. Il les invita d’un geste à manger en l’attendant et partit en quête de son hippocampe. Heureusement, il ne tarda pas à le trouver, lui dit deux mots rapides, des plus anodins, lui offrit un léger sourire, copia discrètement son pouvoir, puis le quitta pour revenir vers le groupe.

Il ne prononça nul mot à son arrivée, à pas feutrés. Il se contenta d’un hochement de tête, signifiant qu’il avait trouvé et avait le pouvoir de l’hippocampe en lui. Heureusement le souffle spirituel était encore actif, lui accordant une finesse de manœuvre plus élevée encore qu’à son propre niveau habituel.

Il s’avança alors vers la première personne sur sa droite, qui se trouva être Reynagane, et ancra son regard en elle, en une simple demande muette. Quand elle hocha la tête, signe qu’elle lui donnait son assentiment, il lui toucha alors le front, et procéda, en se concentrant sur tous les éléments concernant le savoir d’un bain dans le puits du Baoli. Quand bien même ce geste en soi était inutile, il lui permettait de mieux s’ancrer à l’être, de mieux se connecter à lui, et de mieux se concentrer. D’autant plus qu’il devait faire vite, le sablier du temps tournait pour son ornithorynque… Le pouvoir de l’hippocampe ne lui était accordé que pour quelques grains de sable…

Arriva le tour de Nyana, de Belethar, de Valmys, de Naal, de Florence, puis d’Autone, à qui il accorda une douce caresse pour la consoler. Puis vint son propre tour. Car oui, contrairement à ce que proposait Naal, il préférait se loger à la même enseigne que les autres. Quand bien même cela serait fort délicat… Fort délicat, car en fait s’il pouvait s’effacer les souvenirs de ce qu’ils savaient au sujet d’un bain dans le puits du Baoli… il devait tout de même se concentrer pour savoir ce qu’il devait effacer. Il ne pourrait effacer en lui ce fait-là même, le fait d’avoir, justement, effacé un certain savoir de leur mémoire à tous et quel type de savoir. Il n’en saurait simplement plus le contenu exact. Il lui faudrait ensuite lutter contre sa curiosité pour ne pas vouloir réacquérir ce savoir. Mais il savait aussi, que le simple fait qu’ils aient pris une telle décision serait un rappel de l’importance du geste et donc de l’importance de ne pas fouiller de nouveau plus loin. Quand bien même cela allait le démanger. Heureusement, il était doué au moins pour contenir les secrets et avait acquis un certain contrôle sur son esprit pour tenter de se discipliner sur sa vile curiosité aussi...

Quand il eut fini, rouvrant des yeux qu’il n’avait pas conscience d’avoir fermés, il accorda un pâle sourire aux gens l’entourant. Il ressentit une profonde tristesse en lui, qu’il ne sut réellement expliquer, ainsi qu’une certaine fatigue. Il prit une profonde inspiration, s’empressa de copier le pouvoir de l’hippocampe dans son glyphe de la ruse de l’ornithorynque, afin de le conserver au cas où, et plongea un court instant son regard dans les flammes. Puis, se forçant à reprendre ses esprits, il frappa soudain dans ses mains, et lança à la cantonade :

Allez, festoyons tous d’être vivants et de pouvoir profiter d’un petit moment ensemble, mes amis. Assez de ces conversations, maintenant profitons simplement de l’instant. De cet instant, ensemble…

Et se disant, il s’empara d’un des fruits qui lui tendaient les feuilles et en savoura la chair juteuse. Savoura la vie, qui les bénissait encore aujourd’hui.

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