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descriptionUn bond d'étincelles [Valmys] EmptyUn bond d'étincelles [Valmys]

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Jab thandee hava
Naacho aao
Nadee gaatee hai
Hoolana nahin hai



Une mélodie à peine audible s'élevait dans la petite pièce de fortune tandis que je continuais à ranger les affaires peu à peu accumulé de ma sœur de cœur et moi. Le vent se levait apportant avec lui l'air du changement. Une semaine était passé depuis la réunion avec les autres gardiens du domaine, comme j'avais aimé les prénommer. Le domaine n'était plus ce qu'il était à notre arrivé. Il y avait déjà eu des rénovations, mais quand bien même, je savais que rien ne serait comme avant. J'avais peur du futur mais étrangement, j'étais aussi déterminée que jamais. Les événements récent avait, semblait il, allumer une petite étincelle en moi qui m'avait fait comprendre de nombreuses choses. Il était grand temps d'arrêter de faire comme si tout allait pour le mieux. Oui, il était grand temps de quitter le torrent qui me portait depuis bien trop d'années...
Le monde était important et si des milliers de questions tourbillonnaient dans ma tête au sujet des Couronnes de Cendres, je voyais un chemin remplit de recherches et de questions à leur sujet. Laalach m'avait dupé, mais je me souvenais parfaitement de la sensation que j'avais eu lorsque nous étions tout deux à la Fontaine d'Argent. Je ne savais pas ce que cela signifiait mais j'étais persuadée d'une chose, tout pouvait encore changer, en bien, avec de l'espoir...

Mes oreilles se dressèrent et mes mouvements cessèrent tout mouvement pour observer l'endroit ou je me trouvais. Il était temps de retourner auprès des nôtres. J'avais tellement du mal à me voir revenir dans la Légion après ce qu'il s'était passé. Une Légion qui refusait de m'accepter, soit disant parce que je n'étais plus des leurs.
Mes doigts serrèrent si fort un bout de tissu que par maladresse je fis un trou dedans. La berceuse que je fredonnais cessa. Me laissant seule. Je détestais être seule en réalité. Essuyant une petite larme sur ma joue, je me levais, de nouveau piqué par l'envie de venir saluer tout ceux qui avait partager cette épreuve avec moi. Je voulais leur dire aurevoir, et, je l'espérais, à bientôt.

Fouillant dans mes affaires, je savais déjà par quoi commencer. Une fois une petite poche de cuir trouvée, je sortais de mon petit coin en me dirigeant au hasard. Sur mon chemin, j’eus le plaisir de croiser une femme que j'avais épaulé après le passage des Couronnes. Gravement touché, je n'arrivais pas à expliquer mon sentiment tandis qu'elle me remerciait encore et encore.

J'évitais ainsi avec insistance toute la partie ou les Couronnes de Cendres étaient passées, pour errer à la recherche du Maître Baptistrel qui c'était sacrifier pour tous. Cette image, un homme pénétrant dans la lave, resterait gravé à jamais dans mon esprit. Je savais qu'il avait été gravement atteint par ce geste et il était grand temps pour moi de le trouver, et de le remercier. Était-ce étrange ? Pour ma tendre sœur de cœur, sans doute, pour moi, pas du tout.
Je souriais en imaginant Nyana plisser les yeux en croisant les bras devant elle mais mon imagination cessa brusquement lorsque j'aperçue une forme et une odeur qui me disait quelque chose.

- Maître Valmys ? Appelais-je en trottinant vers lui.

Je plaçais un grand sourire en arrivant à sa hauteur avant de placer une patte sur mon cœur et de le saluer. Il semblait encore fatigué, rien d'étonnant. J'étais ravie de l'avoir trouvé, peut-être allait-il faire de gros yeux en se demandant qu'est-ce que lui voulait une pauvre Gräarh partie à sa recherche... On ne pouvait pas dire que nous avions beaucoup converser ensemble.

- Bonjour. Je... je voulais vous donner ceci, déclarais-je en lui tendant la petite poche de cuir prise plus tôt. Se... sont des graines de Jengyje, elles peuvent apaiser la sensation de fatigue. Je voulais aussi prendre de vos nouvelles avant notre départ, je... je ne veux pas vous importuner, c'était simplement, enfin, nous n'avons pas eu trop l'occasion de nous présenter.

Bon sang, quand est-ce que j'arriverai à en placer une correctement ?

- Et puis je voulais aussi vous dire merci.

J'observais le maître Baptistrel d'un œil curieux, mi timide tout de même. Il devait être encore fatigué et je venais me planter devant lui. Je ne pouvais cependant pas ignorer les distinctions physiques de l'homme en face de moi, les avaient-ils toujours eu ? Non, pas cette peau dont je ne détachais plus le regard.

descriptionUn bond d'étincelles [Valmys] EmptyRe: Un bond d'étincelles [Valmys]

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Dans la pénombre de sa chambre, au sein des murs de pierre, un grognement de douleur vint signifier au monde le réveil du ChanteLave. Ses épaules et ses hanches remuèrent contre le lit de pierre que ses confrères avaient dû lui faire dans la hâte. Laborieusement, il rouvrit les yeux. Ce n’était plus le puits de lave qui l’entourait. Son lit et ses draps habituels avaient été repoussés. Nul drap ne le couvrait. À ses côtés, sur sa table de chevet, de l’eau et quelques aliments prompts à lui redonner de l’énergie l’attendaient. Un peu plus loin, des habits l’attendaient. Mollement, il tendit le bras vers l’eau et la porta à ses lèvres. Il en mit la moitié à côté, le long de ses joues. Un léger pétillement ainsi qu’un peu de vapeur émanèrent de ses joues. Nouveau grognement. Les aliments partirent directement dans sa bouche, avec un peu de télékinésie. L’épuisement reprit le dessus.

Il lui fallut quelques temps pour s’habituer à sa nouvelle chaleur corporelle. Par chance, ce temps fut compressé devant la nécessité de s’habiller sans réduire le tissu en cendres. Des heures de frustration à écouter les nouvelles notes de son chant-nom, à les manipuler pour finalement parvenir à comprendre son nouveau fonctionnement. Des heures à mettre en place ledit fonctionnement. Une légère mélodie avait émané de sa gorge épuisée, tout juste soignée de magie. Semblable à celle qu’il avait chantée au chevet du puits flamboyant, elle rafraîchissait le feu permanent qui désormais grondait en lui. Assis en tailleur, épaules basses, bras appuyés sur ses jambes, il lui arrivait de temps en temps d’être distrait de ce difficile exercice par la nouvelle couleur de sa peau. Elle avait perdu son brun de fière hermine pour une teinte de cendres. S’il savait que c’était là un écho de son élément, Valmys ne pouvait s’empêcher de se demander si c’était également là la couleur que sa naissance aurait dû lui conférer. Ses veinules, elles, étaient passées d’une discrète teinte de cuivre à un rouge-orangé puissant. Elles s’apparentaient plus, désormais, au système vasculaire des volcans, qu’aux branches d’un arbre mort.

Aussi déstabilisant que cela puisse être, il y avait tout de même un incongru sentiment d’adéquation envers soi. Un changement plus simple que la métamorphose vers l’âge adulte. Enfin, simple… À ressentir, au moins. Persuadé d’avoir enfin maîtrisé sa chaleur de façon fiable, Valmys s’empara enfin d’un sous-vêtement.
Il poussa un soupir et souffla sur les cendres. Il allait falloir encore un peu de travail.
Le temps passa, lui laissant l’occasion de parvenir à ses fins, assister à une réunion de bonne compagnie. Mais la majeure partie de son temps fut consacrée à un sommeil réparateur. Mais pour Valmys, le sommeil n’est pas toujours une simple nécessité. Il se réveilla un après-midi après avoir créé en rêve un artefact dont il ne se souvenait pas de la source d’inspiration. Bon… Mieux valait cela que de créer par accident une maison dans sa propre chambre. La boite, ouverte sur le dessus, paraissait composée de plusieurs couches de papier, assez solide, en tout cas rigide et épais. Sur un côté, une inscription Graärh montrait une direction, et précisait “fragile”. Soit. Il interrogerait un Graärh sur le sujet.

Quelques jours plus tard, le ChanteMagma offrait enfin sa peau aux jeux de lumière qui constituaient l’intérieur du Domaine. Un tissu brin lui faisait une sorte de toge longue révélant, de façon assez surprenante pour qui le connaissait, ses bras. Ses cheveux, blancs et châtains, à l’image du printemps, entouraient ses charmantes oreilles d’hermine. Sur ses talons, une chienne glacernoise, ainsi qu'un serval noir, veillaient sur lui. Un coup d’oeil alentour ainsi qu’une simple écoute suffirent à lui donner les informations qu’il lui fallait. Ses confrères s’étaient déjà chargés des réparations et des soins. Le calme habituel des lieux était revenu. Il leur manquait tout de même un Enwr. Valmys s’efforça de ne pas y penser.
Ses pas le guidèrent naturellement vers les lieux les plus fréquentés du Domaine, où il était certain de pouvoir trouver au moins un Cawr pour éventuellement le guider. Il était encore un peu hagard, de ces distances étranges d’un dormeur qui retrouverait l’éveil. Néanmoins, il perçut très bien les vibrations qui se tournaient vers lui et s’approchaient. Il s’arrêta pour offrir un sourire à Reynagane. Il imita son salut, patte sur le coeur, recueillit les Jengyje. Lorsque la voix de Reynagane se tut, le ChanteMagma ne lui répondit pas tout de suite, occupé à écouter à travers ces petites graines la meilleure façon de profiter de leurs bienfaits. Ainsi, il se retrouva à les jeter directement dans son gosier, comme il l’aurait fait avec des pistaches ou autres fruits à coque. Un grand sourire, sincère, mais sans montrer les crocs, illumina son visage.

“- C’est moi qui vous remercie, Reynagane. Vous ne m’importunez pas. Par ailleurs, vous pouvez m’appeler Valmys. Je ne suis toujours pas votre supérieur.” Ni son enseignant. Mais Valmys devinait qu’il pouvait être sympathique pour un Graärh d’entendre quelqu’un insinuer n’être pas en faveur de l’esclavage. Dans les faits, cela se devinait assez facilement, venant d’un baptistrel… Encore plus d’un baptistrel qui venait de s’exprimer en Graärh, profitant autant des enseignements qui lui avaient été portés que de ses attributs d’hermine pour atténuer son accent de bipède. Saisissant son regard curieux sur sa peau de cendres et de lave, il expliqua, un peu plus maladroitement, mélangeant parfois graärh et langue commune pour se faire comprendre : “Quand j’ai chanté pour apaiser le puits de feu, une partie de moi a fusionné avec lui. Nous appelons cela “fusion élémentaire”. Je suis un peu plus volcan qu’avant.”

Ç’avait été une expérience pour le moins unique. S’avancer par-devant la lave, remettant son entièreté aux flammes, avec en offrande sa voix dans un chant d’amour et de paix. L’écoulement du temps avant changé. Tout en lui avait brûlé. Son sang s’était ébouillanté, sa peau avait crépité. Ses doigts avaient fondu sur son instrument, avant de se porter sur sa gorge, implosante de son chant. La lave avait pris son corps comme autant de mains, de ses propres mains, de mains de tendresse et de passion, pour l’attirer à elle. Il avait chanté, par-delà sa conscience. Le reste appartenait à leur intimité, au puits de feu, et à lui.
C’était comme s’il entendait certaines notes mieux que d’autres, par ailleurs. Les émotions, les chaleurs, le chant de la Terre, lui paraissaient plus puissants. Les veines de la Terre semblaient en lien avec les siennes. Toutes ces choses-là, il ne pourrait les partager avec Reynagane. Du moins, pas tel quel. Il pourrait le lui chanter, pour apporter davantage d’évidences. Mais pas tout de suite.

“- Mais vous, comment vous portez-vous ?”Demanda-t-il, avec un brin d’inquiétude. Il se doutait que si quelque blessure elle avait eu, ses confrères avaient sans doute eu tôt fait de la soigner. Mais les blessures du corps n’étaient pas les seules à exister. Il ajouta : “Si le coeur vous en dit, je pense avoir un artefact Graärh qui nécessiterait l’expertise de l’un des vôtres…” Ou d’elle-même. Si elle avait le temps, la tête à ça, le consentement, tout ça tout ça. Mais la lueur de malice dans le regard de Valmys laissait sous-entendre que ce pouvait être digne d’intérêt.

descriptionUn bond d'étincelles [Valmys] EmptyRe: Un bond d'étincelles [Valmys]

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J'écarquillais mes yeux, chassant ainsi une seconde ma timidité, en voyant soudainement Maître Valmys enfiler toutes les petites graines dans sa bouche avant de les avaler comme si elles avaient été de merveilleux petits fruits juteux. Je plaçais une patte sur mon museau en cachant un rire.

- Je...je ne pensais pas que vous en prendrez autant d'un coup !

À vrai dire, les graines de Jengyje étaient de formidable apaisant mais je n'avais aucune idée de leur effet si l'on en prenait beaucoup d'un seul coup. Refoulant une anxiété venant, je me faisais des idées comme toujours. Il fallait donc arrêter de voir le mal à tout les coins de rue.

J'entortillais ainsi mes griffes lorsque Maîtr... Valmys me remercia dans ma langue. Il est  vrai que j'avais encore cette sale habitude de me croire au service des autres. Enfin plutôt, je me devais d'avoir ce semblant de hiérarchie plus élevé en face de moi. C'était stupide. Valmys était un grand baptistrel du Domaine à qui l'on devait beaucoup de respect, enfin, de mon avis ? C'était peut-être avec tous que je me comportait de la sorte.
À vrai dire, le baptistrel m'intimidait plus que les autres depuis la grande réunion, et je ne savais pas très bien pourquoi.

Je l'écoutais alors essayer tant bien que mal de m'expliquer sa nouvelle peau. Me détendant par la même occasion devant la gentillesse du baptistrel, je le regardais avec de l'intérêt multipliant les questions dans ma tête. Je ne devais pas l'assaillir, lui qui devait avoir encore besoin de beaucoup de repos.
Soudainement, une oreille se dressa et je penchais légèrement ma tête sur le côté pour regarder qui venait de bailler de la sorte. Si j'avais déjà vu à plusieurs reprises le gros canidé et le félin suivre Ma...Valmys, j'écarquillais d'avantage les yeux en observant le chien qui me regardait les oreilles dressées.

À sa question, je me reconcentrais sur le Cawr puis mon cœur manqua un léger battement en entendant l'invitation à découvrir un mystérieux objet Gräarh.

- Je ne sais pas si je suis très douée vous savez... Mais je serai ravie et curieuse de découvrir cet artefact.

Je lançais un sourire pétillant à Valmys en voyant sa malice dans ses yeux. Prenant ainsi le chemin vers le mystère, je prenais plaisir à marcher à côté du Maître Baptistrel. Certes, plus petit que moi au point de devoir baisser le museau pour le voir mais tout de même.

- Je n'ai pas répondu à votre question.

Cherchant des mots avec soin, comment je me sentais, là, après tout ces événements ?

- Je ne sais pas très bien quoi penser... j'ai eu véritablement peur face à ce chaos, mais j'ai aussi l'impression que... enfin, cela m'a... dans un sens un peu réveillée ?

Comment je pouvais expliquer la sensation de se sentir de nouveau utile ? D'être de nouveau motivée par quelque chose ?

- Je dirai que je vais bien, je serai bien égoïste de dire l'inverse alors que d'autre on tout perdu.

Je tournais mon regard derrière nous pour observer à nouveau le gros chien.

- Valmys, se sont vos... enfin ils vous suivent tout le temps ? Votre chien me regarde d'une drôle de façon. Après, je n'ai jamais était très doué avec, les autres animaux, continuais-je avec une pointe d'ironie. Lorsque j'étais esclave, les maîtres que je servais avaient des chiens qui aboyaient si souvent qu'ils en étaient presque effrayant.

Je laissais un petit silence s'installer avant de vite changer de sujet.

- Vous avez dit tout à l'heure que vous étiez un peu plus « volcan »... Cela vous fait mal ? Oh je suis désolée, je parle trop, vous n'avez pas besoin de ça. Je me tais.

Nos pas arrivèrent tout juste vers la petite pièce où se cachait le curieux artefact et je dressais alors mes oreilles curieuse d'en apprendre plus sur l'objet. Je jetais un petit coup d'oeil vers Valmys pour voir si je pouvais le regarder de plus prêt puis mes griffes se portèrent sur une mystérieuse boîte à la matière bien étrange.

- Effectivement, cela vient bien d'un passé lié aux Gräarhs, à en croire cette inscription étrange.

Je rapprochais mon museau de la boîte pour observer l'intérieur.

- On dirait une sorte... de rangement ? Non ? Je vous avez dit que je ne serai pas d'une très grande aide marmonnais-je, ma curiosité branchée à son max. Ou est-ce que vous l'avez trouvé ?

descriptionUn bond d'étincelles [Valmys] EmptyRe: Un bond d'étincelles [Valmys]

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Ils n’avaient pas tant de trajet à faire, les pas lents de Valmys ne l’ayant guère mené si loin avant que Reynagane ne croise sa route. Cela leur laissait tout de même le temps de discuter un minimum. Le ChanteMagma s’efforçait de tenir le rythme de la Graärh. S’il laissait la fatigue prendre le dessus, il allait à nouveau perdre du muscle. Ses quelques expériences de coma, d’inconscience, et autres journées passées alité, lui avaient fait passer ce goût-là. Il n’avait pas passé son existence à crapahuter sur toutes les terres qui lui étaient accessibles pour être, en quelques jours, réduit à l’esclavage par ses propres faiblesses, trahi par sa propre nature. Il lui vint à l’esprit qu’il lui serait peut-être plus simple d’abandonner toute idée de marcher pour se déplacer sur un rocher. Peut-être pouvait-il également tenter de mêler son énergie à celle de la terre pour se régénérer bien plus vite.

Des idées saugrenues. Réalisables, mais indignes d’intérêt. Trop d’actions contraires à sa propre harmonie pour un apport qu’il allait obtenir quoi qu’il advienne, bien qu’avec davantage de temps. Valmys reporta sa concentration sur le discours de sa féline camarade plutôt que sur celui de ses jambes et poumons. Il opina du chef à l’évocation de la sensation d’éveil de Reynagane. Il comprenait sans doute mieux qu’elle ne pouvait l’imaginer. Cette impression toute particulière lorsque des événements importants, mais toujours distants de soi, venaient désormais se mêler à son propre chant-nom. Lorsque les mots devenaient des perceptions tangibles. Lorsque l’esprit ne se contentait plus de savoir, mais de comprendre que chacun faisait partie d’un tout, que nul n’était insignifiant, que chacun avait son propre pouvoir.

Ses mains se glissèrent dans les manches qui leur étaient opposées, comme si elles avaient eu froid. Dans les faits, Valmys cherchait surtout quoi faire de ces membres encombrants qui se baladaient à ses côtés. De nouveau, il opina, quand Reynagane avoua sa culpabilité vis-à-vis de ses propres émotions. D’autres auraient pensé le contraire, n’auraient su aller bien quand leurs adelphes portaient le deuil. C’étaient là des façons de réagir propre à chacun, le ChanteLave n’avait rien à dire à ce sujet. Il était simplement content de savoir que la jeune Graärh parvenait à garder le cap.

Il fut question de ses compagnons à quatre pattes. Valmys se tourna vers eux et comprit immédiatement d’où venait la drôle de sensation que Reynagane éprouvait. Deïa était rendue tendue par les appréhensions de Servalwir. Le baptistrel eut un soupir, un roulement d’yeux vers le ciel. La marche cessa le temps d’une pause papouilles, une main sur la tête de chaque animal, afin de rassurer tout le monde.
Quelque part, il était de bon ton qu’il n’ait pas un troisième protecteur.

“- Oh ! Ils me suivent beaucoup, mais je ne crois pas que vous ayez à craindre quoi que ce soit d’eux. Ils ont surtout l’âme des protecteurs. Deïa m’a été offerte par mon père dans ce but. Servalwir est venu à moi de lui-même.” Il présenta chacun du bout du menton. Deïa avait l’allure d’un loup domestiqué. Un museau un peu plus court, une allure légèrement plus trapue. Son poil était très fourni, bicolore. Elle portait un collier incrusté d’une pierre de sagesse, mais n’en avait jamais eu besoin pour avoir dans le regard cette étincelle qui témoignait de sa présence d’esprit. Servalwir n’était semblable à nul autre. Le poil noir et long, les yeux d’or, une cicatrice toute aussi dorée sur le front. Son physique n’était pas sa seule particularité. “Servalwir craint que vous obteniez de ma part davantage d’affection que lui.”

Cela le fit légèrement rire. Il ébouriffa le doux poil de son serval, puis le remit en place, reprit son chemin, non sans avoir murmuré quelque mot d’amour à ce brave félin si peu confiant en lui. Reynagane évoquant à nouveau son aspect volcanique, Valmys jeta un regard à sa propre main, cendrée, parcourue de filaments magmatiques, comme s’il questionnait à nouveau sa douleur. Néanmoins, il trouva plus urgent de répondre avant tout aux insécurités de la jeune Graärh, imaginant facilement d’où elles pouvaient provenir :

“- Sauf si vous pensez me mentir, vous n’avez pas à craindre de me parler.” Au contraire. Mais cela, il n’oserait jamais le dire. N’aurait-ce point été gênant d’avouer à Reynagane apprécier le son de sa voix ainsi que la mélodie de son accent ? N’aurait-ce pas été malvenu d’expliquer combien il reprochait aux peuples d’avoir tue la voix des Graärh avant même de l’avoir entendue ?
Au lieu de cela il expliqua donc son “volcanisme” à sa camarade, tant par les termes métaphoriques qui permettaient de l’envisager comme la métamorphose en un aspect final que par des termes plus concrets pour comprendre en quoi ce n’était pas douloureux. Il raconta jusqu’à ses premières découvertes sur sa chaleur corporelle, comment en chauffant l’eau qu’il voulait boire il avait compris ce qui lui arrivait, sans même sentir de douleur. L’histoire les amena jusqu’aux “appartements” de Valmys.

Dans les faits, il s’agissait davantage d’une petite chambre, cachée dans la roche, qui contenait le nécessaire. La bassine d’eau pour la toilette, un vague espace de rangement, un bureau, le fameux lit de pierre qui l’avait accueilli et, dans un coin, les draps qui avaient été mis de côté lorsqu’il avait fallu faire de la place pour un être sorti du volcan. L’objet de leur intérêt était au centre de la pièce. Personne n’y avait encore touché. Il était identique depuis son apparition, avec son étrange texture de papier épais et rigide, et ses écritures énigmatiques. Valmys resta à l’écart, afin que Reynagane puisse disposer de tout l’espace dont elle avait besoin. Il l’observa, opina doucement du chef à ses observations.

“- Un rangement ? D’accord... “
Il franchit la distance qui le séparait de son lit de pierre et s’y assit, les coudes appuyés sur ses jambes, la mine songeuse. Il expliqua à sa camarade : [color=#bc8f5e]“Il m’arrive de ramener quelques objets et constructions depuis le monde des rêves. Visiblement, j’ai dû rêver de ceci à un moment. Mais je ne m’en souviens plus. Désirez-vous l’emmener auprès des vôtres ? Sans doute en ferez-vous bon usage. Je ne me sens pas le coeur d’utiliser un objet Graärh comme s’il était mien. Mes peuples ont déjà trop pris au vôtre.”|/color] Les mots lui avaient échappés. Il se mordit la lèvre inférieure, mais n’ajouta rien.

descriptionUn bond d'étincelles [Valmys] EmptyRe: Un bond d'étincelles [Valmys]

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Je continuais d'observer l'artefact Gräarh en essayant de fouiller dans mes lointains souvenirs, qui n'était pas si lointain à vrai dire... Comme si j'avais déjà vu un objet de la sorte plus jeune. Pourquoi donc les souvenirs se brouillaient plus l'on grandissait ? Est-ce qu'un jour, je ne me souviendrai même plus de mes premiers soins ?
Mes oreilles chauffèrent doucement de gêne en entendant la proposition de Valmys quant à l'avenir de cette boîte. Puis ses dernières paroles me firent cette fois-ci relever le museau vers lui.  De sa position à son visage songeur, je ne pouvais que cesser mes mouvements. Par les Esprits réunis, je ne savais qu'elle mouche me piquait en voulant soudainement venir m'asseoir contre le baptistrel qui semblait si pensif à cet instant précis.

Secouant mes moustaches je tournais un regard de culpabilité sincère vers Deïa puis Servalwir qui semblait plisser les yeux un peu plus à chaque seconde passée en ma présence.

- Vous... êtes sûr ? Se serait avec plaisir de ramener cet objet auprès de la Légion, d'autres seraient bien plus avisé que moi pour répondre à nos questions, déclarais-je rapidement en reportant mon attention vers la boîte.

Je tournais mon regard n'osant plus trop me concentrer sur ces flots de pensées complètement saugrenue. M'impliquant plus sur les dernières paroles du baptistrel, je regardais mes pattes en serrant la boîte contre moi.

- Je ne pense pas que tout le monde doit être mis dans le même navire, c'est cela l'expression que les humains utilises ? Demandais-je soudain en riant presque.

Cessant de sourire pour reprendre la parole, j'osais un nouveau regard vers le maître baptistrel.

- Regardez ce que les Couronnes de Cendres ont fait de ce bel endroit. Si le monde continue a avancer dans ce sens, nous ne serons pas mieux que certains. Tout en restant moins pire que d'autre. J'ai... honte, de me l'avouer. Même honte de penser que je ne regrette peut-être pas entièrement mes années d'esclaves à Caladon. J'y ai appris des choses qui me permettent d'être ainsi aujourd'hui...

J'écarquillais les yeux horrifiée soudainement en me rendant vraiment compte de la personne que j'avais en face de moi.

- Pardonnez-moi, je ne sais pas pourquoi je parle de ça, vous êtes déjà bien fatigué, vous n'avez pas en plus besoin d'entendre de pareil sottise.

Je souriais confuse en me redressant. Je ne savais pas trop si je devais laisser Valmys se reposer ou encore si je ne l'ennuyais pas trop. J'avais l'impression que le regard du félin à ses pieds me grillait des neurones.

- Valmys ?

Cette fois-ci je reprenais un regard plus assuré.

- Je sais que les Gräarhs ne sont pas connus pour maîtriser la magie. Enfin... les Gräarhs comme moi en tout cas. Je... je me suis toujours demandée s'il y avait un moyen pour apprendre ? Enfin, je ne sais pas mais pensez-vous que je pourrai avoir la capacité de faire quelque chose de mes pattes en lien avec la trame ? Dite le moi surtout si je vous embête avec mes questions, ajoutais-je rapidement. Je ne veux pas vous causer du tort.

Non, je ne souhaitais vraiment pas.

- On a l'impression que lorsque vous vous mettez à chanter, le monde peut s'arrêter, comme lorsque vous avez plonger dans cette rivière de feu. Est-ce qu'un chant Gräarh aurait cette capacité de contrôle de magie ?

Je m'effilochais dans des questionnements qui m'avait toujours passionné. Chanter était l'une de mes passions... encore une fois il y a bien longtemps. Comment se faisait-il que les Gräarhs n'avaient pas ce même lien avec la trame que les autres ?

descriptionUn bond d'étincelles [Valmys] EmptyRe: Un bond d'étincelles [Valmys]

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Les échanges de regards entre ses protecteurs et son invitée n’échappèrent guère à Valmys. Tapotant la pierre de son lit entre ses genoux, le ChanteLave invita ses prédateurs à plutôt venir près de lui et s’intéresser davantage aux gratouilles crâniennes qu’il pouvait proposer. Cela ne suffirait sans doute guère à les déconcentrer de leur devoir. Il aurait au moins essayé. S’il se débrouillait bien, peut-être pouvait-il brièvement réduire leur champ de vision de temps à autre.

D’un geste, Valmys convia Reynagane à s’asseoir où bon lui semblait. En temps normal, il serait sans doute resté debout pour offrir l’embarras du choix. Pas aujourd’hui. Aujourd’hui il était un mauvais hôte, déjà très occupé à ne pas faire fondre le monde autour de lui.

Il écouta sa camarade Graärh évoquer les couronnes de Cendres. Son regard à lui restait posé sur ses adorables gardes du corps, comme si cela pouvait l’aider à diriger ses mains. La vérité était qu’il n’approuvait pas les mots de l’ancienne esclave. Pour lui, une différence était à faire entre quatre individus un peu siphonnés et un système entier, soutenu par des lois et des peuples pour y obéir. L’épuisement autant que l’expérience lui indiquaient que ce genre de conversations n’étaient pas pour lui. Changer les esprits par la raison était un travail de longue haleine aux fruits rares. Les opinions étaient plus promptes à changer par elles-mêmes, si elles le souhaitaient. Alors, au lieu du long discours qu’il aurait pu faire pour offrir sa pensée, il planta juste quelques graines de doute, juste après les excuses de Reynagane.

“- Je regrette vos années d’esclave.”

Il se savait violent. Ce n’étaient pas des mots qui lui revenaient. Il n’appartenait à personne de juger du parcours de qui que ce soit. Seulement, à travers les mille excuses que Reynagane apportait sans même avoir commis d’offense, Valmys revoyait ses propres torts lorsque son corps nu et blessé s’était écrasé sur une plage de Néthéril. Il revoyait les bipèdes qui avaient pu pousser la jeune Graärh à s’excuser encore et encore pour éviter un courroux, une punition. Avec le temps, l’érosion, les excuses n’avaient plus trait aux tâches quotidiennes. Les excuses étaient des excuses que l’on formulait auprès de soi, pour se pardonner d’être soi, pour se pardonner les blessures désormais ancrées.
Dans le regard d’ambre et de flammes de Valmys, les mots s’inscrivaient en lettres sans alphabets. Il n’était nulle leçon qui nécessitât de porter atteinte à une aussi belle, aussi fière, fille de la savane. Elle avait été dans toute sa perfection bien avant cela. Les traces de l’esclavage étaient marquées au fer rouge sur son âme. Lui, il aurait aimé la connaître avant, la connaître quand l’innocence la protégeait d’imaginer ce qui étaient aujourd’hui des souvenirs. Ce n’était pas à elle qu’il en voulait.

Sous ses doigts, ses protecteurs s’étaient faits plus nerveux, sentant le tourbillon d’émotions en lui. Des rappels sinistres de visages qu’il ne voulait revoir. Reynagane eut le bon goût de changer de sujet avant que la force des souvenirs ne le poussât à partager ce qui n’aurait rien apporté à la belle au poil solaire. Le museau de l’hermine quitta alors le poil de ses camarades pour se tourner vers sa convive.

“- Nous vivons en un univers complexe. Je n’oserais vous donner le nombre exact des forces qui nous entourent et nous composent, préférant croire qu’il en est hors de nos perceptions. Mais les magies sont multiples.”

Ils arrivaient sur un sujet où Valmys était davantage à son aise. La magie coulait en ses veines comme un second sang, remplissait ses poumons comme un second air. Il avait toujours eu beaucoup de facilités à l’utiliser. L’immaculation n’avait que scellé cette sensation qu’il avait de naturel vis-à-vis de la Trame. Il avait dû, plusieurs fois, expliquer ce genre de choses à des néophytes. Il connaissait déjà les mots. Il les conta en massant délicatement ses protecteurs.

“- Leurs sources sont différentes. La protection que nous accordent les esprits-liés est parfois considérée comme une magie. Mais souvent, nous associons La Magie à celle que nous fournit la Trame. Jadis elle était différente selon nos espèces. Désormais… Elle a changé.” Depuis un certain incident lié au Baôli. Mais mieux valait ne pas trop rappeler à la gente Graärh l’invasivité des bipèdes en leur lieu sacré. Certains ne l’appréciaient guère. “Nous ne savons pas encore tout. Il semblerait que les possibilités soient… Différentes. Que chacun ait comme différentes spécialités, parmi les bipèdes. J’ignore ce qu’il en est pour votre peuple.” Ils le verraient plus tard. Il avait juste un point à éclaircir avec elle avant. “Mes chants, en revanche, sont liés à mon apprentissage de baptistrel. Mon ordre est lié aux vibrations du monde, que les chants nous permettent de forger et mouvoir. Cela nous est permis par le serment que nous faisons. Cela n’est encore jamais arrivé, mais je ne pense pas qu’être Graärh empêche de devenir baptistrel. Notre magie nous a toujours jusqu’alors parue indifférente aux espèces de chacun… Morts non-compris. Il faudrait juste un Graärh n’ayant jamais ni tué, ni menti.”

Il soutint le regard de la Graärh, devinant que ce ne serait le cas. Ils étaient un peuple de chatsseurs. Pas question néanmoins de laisser Reynagane sur de sombres pensées. Tout comme elle l’avait tiré de ses ombres, il lui proposa :

“- Accepteriez-vous d’expérimenter quelques sorts ? Je peux vous montrer quelques gestes-clefs, et nous pouvons voir si effectivement les nouveaux flux de magie que nous découvrons sont accessibles aussi à votre peuple.”

Il lui présenta alors quelques sorts très simples, à imiter la barrières, du flux de protection, la création de petits objets, les murmures naturels du flux d’animation, l’invocation d’un serviteur, d’un mirage, et le guide du flux d’érudition. En théorie, rien de dangereux. Il était là au cas où pour les protéger d’incidents magiques, pour aiguiller les gestes de Reynagane et lui indiquer exactement ce qu’il fallait faire avec la Trame.

descriptionUn bond d'étincelles [Valmys] EmptyRe: Un bond d'étincelles [Valmys]

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La fatigue s'appuyait un peu plus sur les traits de Maître Valmys lorsque notre échange traita de l'esclavage. Comme le vent en emporte les souvenirs douloureux, j'avais pour une fois bien fait de fuir un sujet pour en prendre un bien plus réjouissant et bien plus mystérieux qu'était celui de la magie. Proche d'un expert en ce domaine, j'avais bien des questions dans ma petite caboche et le baptistrel avait de grand pouvoir de m'aider à résoudre quelques énigmes à ce sujet.

Les pupilles dilatées par l'intérêt, je fixais le visage si particulier de Valmys en buvant ses paroles au sujet des sources qui nous entouraient. Il y avait bien des différences entre les différentes conceptions de magie et toutes étaient enrichissante. Au fil des mots, je commençais à bien comprendre pourquoi la maîtrise des Hommes... ou plutôt des autres espèces était différente de celle des Gräarhs. À vrai dire, cela paraissait plutôt logique alors que mon esprit partait sur des flots concernant les Esprits-Liés et la grande puissance du Baôli. En prenant autant de recul, je percevais même une légère compréhension sur les actes des Couronnes de Cendres. Bien qu'elles n'avaient plus lieu d'être en ce temps qui n'était plus le leurs. La douleur et l'acharnement causés par ces Gräarhs de l'ancien temps n'auraient jamais dû avoir lieu.

Valmys poursuivit son cours sur les chants si particuliers des baptistrels et je comprenais enfin beaucoup de chose à ce sujet. Comme quoi, il suffisait parfois d'une petite étincelle pour éclairer une pièce entière.

- Oh.

Une petite explication qui m'avait échappé alors que le baptistrel racontait d'une certaine façon pourquoi aucun Gräarh n'était connu dans la liste des baptistrels à ce jour. Je n'avais pourtant pas l'intention d'en faire partie, mais ce léger soupir d'illusion m'amusa en quelque sorte. Eh, ce n'était pas comme si j'y avais vraiment songer un jour.

- Effectivement, cela paraît plutôt compliqué pour un Gräarh m'amusais-je à répondre pour ne pas laisser le vide s'instaurer face à mon soupir.

Valmys proposa alors de me montrer. De la théorie je passais à la pratique. Ahurie au premier abord, je pétillais d'envie de voir ça mais une petite voix au fond de moi me disais de faire attention à Maître Valmys qui se remettait à peine de son bain dans un volcan.

- Vous êtes sûr ? Si vous le sentez, se serait avec une immmmmense joie de vous voir un peu pratiquer.

Ma petite cervelle n'avait pas compris qu'il me proposait également de pratiquer moi. MOI.
Sans stress. Non, il ne fallait pas stresser, c'était simplement pour s'amuser. Mais la question, la principale question était, est-ce que j'y arriverai ? Jamais je n'avais toucher la Trame, de cette façon.

Je suivais d'abord des petits gestes simples. Il fallait dire que Valmys était un très bon professeur. Prenant du plaisir à voir la beauté de la magie, ma concentration prit le dessus sur l'appréhension et tout devînt plus facile alors.

Les minutes s'éternisèrent et je ne voyais plus passer le temps alors que je ne réalisais toujours pas que j'étais en train de manipuler cette fameuse Trame autour de moi. Si dans un premier temps, j'avais bien cru ne pas du tout en être capable, Valmys prit le temps de me rassurer à ce sujet. À partir de ce moment, j'avais sentit le fil de magie qui composait l'environnement. Faiblement, presque imperceptiblement,  je notais pourtant une amélioration au fil de son utilisation. Il fallait tellement se concentrer, j'étais une bien belle débutante mais comment exprimer ma fierté et mon envie d'en apprendre plus encore !

- C'est totalement incroyable. Valmys, je n'arrive pas à y croire. Je n'arrive pas à y croire ! Tu... tu as vu ça !

J'en oubliais politesse, retenue et rho j'en oubliais tout au final alors que j'avais réussi à créer un simple vase. Ce n'était pas croyable.

Vrombissante d'excitation, je me levais pour sautiller de joie en ronronnant bien fort. Ce qui me valut un jugement bien sévère de la part du beau serval noir. Peu importe, je venais de créer un objet par le biais de la magie. Puis ma joie fut balayé telle une rafale en pleine tempête lorsque d'un sautillement, ma queue frappa par inadvertance le vase. La manipulation de la trame que je ne maîtrisais absolument pas correctement encore devait encore filer entre mes griffes car au contact de ma queue contre le vase, mon corps tout entier décolla doucement du sol. Surprise et décontenancée, je giflais l'air avant de m'étaler de tout mon long par terre un petit mètre plus loin.

- Aïe !

À quatre pattes, je me posais à genoux toute honteuse en me massant le museau face à Valmys.

- Je... je crois bien que je ne fais pas partie de ceux qui retombent sur leurs pattes. Que vient-il de se passer par les Esprits !

Douloureuse puis bien amusée en entendant les suppositions et explications de Valmys je me relevais en comprenant le potentiel que je venais de découvrir chez moi.

- Alors... si je comprend bien... avec de l'entraînement et une bonne utilisation de la Trame je pourrai peut-être bondir bien haut ? Oh, j'ai envie de réessayer maintenant !

Je me reculais d'un pas en jetant un coup d’œil à mon vase tout casser maintenant. La question était la suivante. Comment est-ce que j'avais fait pour utiliser la Trame de... ce côté.
Un petit coup d’œil sur mon derrière suffit pour me gêner. Puis je me lançais sur « la piste de décollage ». Suite à cela, plusieurs échecs suivirent le ridicule. Prête à abandonner, je tentais une dernière fois en me posant moins de questions sur comment faire. Et effectivement, cela fonctionna car lorsque ma queue frappa le sol je sentis mon corps s'élever fortement suivant par la suite un atterrissage approximatif mais moins douloureux.

- J'ai réussi !

L'entraînement de ce nouveau sort m'amusait tellement que j'en oubliais la fatigue qui me gagnait tout comme le temps que je faisais perdre à Valmys.
Une fois toute épuisée, je revins dans le monde des vivants en clignant des yeux. Comment avais-je pu autant me plonger dans le ludique de cette façon ?

Une fois calmée, je voyais bien que Maître Valmys commençait à fatiguer fortement et je m'installais donc à ses côtés pour poursuivre quelques histoires concernant la magie. Valmys m'avait permis de découvrir un tout nouveau monde et j'étais bien prête à ne pas m'arrêter là. Si les Gräarhs étaient « mauvais » en magie, j'avais vu assez de compétence incroyable avec les Couronnes de Cendres pour en apprendre le contraire. « Tygr'üh ». Voilà une proposition de Valmys pour ce sortilège qui m'étais propre, qui me plaisait fortement. Qui sait, avec de l'entraînement, ce sort allait peut-être pouvoir révolutionner les déplacements.
L'imagination débordante d'une vie future accompagnée par la Trame, je souriais paisiblement en savourant ses derniers petits instants au côté de Valmys et de ses deux camarades de chemins.

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