Les derniers jours s’étaient fait quelque peu difficiles pour Belethar. La lutte contre les Couronnes de Cendre au Domaine Baptistrale, ainsi que sa reconstruction par la suite, avait demandé la plupart de son énergie et de son temps.
Pour toutes ces raisons, ainsi qu’un manque cruel de sa famille, le Pater Familias avait décidé de se rendre à nouveau chez lui. Son chez lui, qui part ailleurs avait connu quelques bouleversements dernièrement : si pendant un temps, la découverte de la Peste de Corail et l’aide qu’il apportait aux elfes rescapés avait donné beaucoup de travail à l’apprenti baptistrel qu’il était, la complexité de cette maladie et surtout sa dangereuse capacité à se rendre contagieuse très rapidement, avait poussé le chef de famille à revoir ses plans d’installation dans la toute jeune ville de l’Alliance.
Alors entre peur pour ses proches et intérêt pour la science, Belethar avait choisi la première option, et avait décidé en urgence pour un rapatriement de la famille à Caladon. Bien que les Espérancieux quelques mois plus tôt avaient décidé de déménager de cette ville devenue à leur goût bien plus politique qu’elle ne l’avait jamais été, à situation exceptionnelle, solution exceptionnelle.
Ainsi Belethar était revenu dans les ruelles de la Revenante, et le plus amusant était comme s’il ne l’avait jamais quitté. Ça et là, sur différents bâtiments, il voyait quelques doubles pupilles qui étaient apposées de manière discrètes sur les pierres ou le bois. Belethar sourit : un savoir ancestral que possédait sa famille d’architectes, souvent imité, jamais égalé.
Dans les rues agitées, il avait retrouvé les gens pressés, mais aussi les marchés à la criée qui s’organisaient un peu partout dans la ville. En vérité, s’il devait choisir, L’Espérancieux aurait aisément dit que c’étaient ces coins commerçants qui faisaient l’âme de Caladon : car le marchandage, l’argent, les négociations, et tout ce qui allait avec, là était tout le sel d’une véritable capitale économique tel que la Revenante.
Alors Belethar comme de nombreux autres, avait décidé de se laisser tenter par les quelques marchandises que proposaient les caladoniens. Une écharpe pour sa cousine par ici, quelques mets qu’il pourrait cuisiner par-là, de nouveaux vêtements pour lui-même par ici … Divaguant et laissant aller son consumérisme (et son soutien aux petits commerçants caladoniens), Belethar se trouva bon an mal an près du port, et vers le marché aux poissons.
Là, l’attendait évidemment de nouvelles marchandises, mais aussi de nombreux bateaux, et entre tous ces navires à quai ici, un capta tout à fait son attention. Une frégate au pavillon à double pupille, qu’il regardait toujours avec un petit sourire coquin : bien qu’il avait embarqué dessus plusieurs fois, il ne revenait toujours pas de son presque-frère qui lui avait offert ce bateau, et des quelques … Particularités de celui-ci.
Particularité qui ressurgit ici particulièrement :
“Ohé capitaine ! Voilà longtemps que tu ne m’as pas passé un petit coup de poliche !”
La figure de proue venait de s’animer pour faire un brin de causette à Belethar. Cela surpris quelques-uns au port -cela le faisait toujours-, mais ceux qui connaissaient L’Espérancieux et ses possessions à tendance un peu loufoques ne furent qu’à moitié surpris : ce bateau était doté d’un système magique très … Particulier, qui donnait la possibilité au bâteau de parler, mais il ne s’agissait que de quelques petites choses rudimentaires. Ces choses étaient souvent des petites chansonnettes, des blagues, des informations en mer, et quelques insultes fleuries laissant parler toute l’ingéniosité et l’inventivité des marins qui montaient à bord de celui-ci.
Si Belethar avait su s’y adapter à force de temps, les premières fois en mer l’avait surpris, particulièrement quand son navire répétait à tue-tête la comptine de la Pipe et de la Jambe de bois lors des pérégrinations du navigateur.
Cela étant, puisqu’il était là, Belethar s’arrêta un instant sur son navire à quai, et salua l’équipage qui s’y trouvait. S’enquérir de la bonne santé de ses employés et maintenir son moral était une chose primordiale qu’il s’était empressé d’appliquer régulièrement. Une fois son petit tour fait, L’Espérancieux passa quelques instants à entretenir le navire vérifiant que les recommandations qu’on lui avait faites, et qu’il avait lui-même eu le temps d’étudier, étaient bien en place.
Sa petite routine étant accomplie, il voulut descendre du navire, mais alors qu’il constatait qu’un navire de pêche arrivait à quai, manifestement attendu par quelques personnes devant probablement se charger de la gestion du marché de poissons, son navire gratifia son entrée dans le port par une petite pique dont lui seul avait le secret :
“Eh, vieux rafiot ! Il est pas frais ton poisson ? Ton bois y sent l’eau croupie jusqu’ici !”
Avant de faire bouger la figure de proue, mimant un petit rire. L’Espérancieux se porta une main sur son visage. Bien sûr, tout se passait trop tanquillement, fit Belethar, qui s’empressa d’aller à la rencontre des personnes qui attendaient que le navire de pêche accoste.
L’Apprenti Baptistrel les salua en inclinant la tête, avant de prendre la parole. Il ne connaissait personne parmi les quelques gens présents ici, ce qui ne lui facilita pas la tâche :
“Veuillez excuser mon navire. Il n’est pas méchant, c’est simplement que … La magie semble avoir quelques effets secondaires sur lui.”
Car évidemment, son coquin de presque-frère lui avait bien gardé de lui dire qu’il avait commis une telle plaisanterie. Mais après tout c’était de bonne guerre : ces deux-là appréciaient se taquiner mutuellement. C’était même un signe de bonne santé.
Belethar toussota, cherchant à briser cet instant de gêne :
“La pêche a été bonne ? Que nous ramenez vous de bon ? Puis-je vous être utile messieurs ?”
Pour toutes ces raisons, ainsi qu’un manque cruel de sa famille, le Pater Familias avait décidé de se rendre à nouveau chez lui. Son chez lui, qui part ailleurs avait connu quelques bouleversements dernièrement : si pendant un temps, la découverte de la Peste de Corail et l’aide qu’il apportait aux elfes rescapés avait donné beaucoup de travail à l’apprenti baptistrel qu’il était, la complexité de cette maladie et surtout sa dangereuse capacité à se rendre contagieuse très rapidement, avait poussé le chef de famille à revoir ses plans d’installation dans la toute jeune ville de l’Alliance.
Alors entre peur pour ses proches et intérêt pour la science, Belethar avait choisi la première option, et avait décidé en urgence pour un rapatriement de la famille à Caladon. Bien que les Espérancieux quelques mois plus tôt avaient décidé de déménager de cette ville devenue à leur goût bien plus politique qu’elle ne l’avait jamais été, à situation exceptionnelle, solution exceptionnelle.
Ainsi Belethar était revenu dans les ruelles de la Revenante, et le plus amusant était comme s’il ne l’avait jamais quitté. Ça et là, sur différents bâtiments, il voyait quelques doubles pupilles qui étaient apposées de manière discrètes sur les pierres ou le bois. Belethar sourit : un savoir ancestral que possédait sa famille d’architectes, souvent imité, jamais égalé.
Dans les rues agitées, il avait retrouvé les gens pressés, mais aussi les marchés à la criée qui s’organisaient un peu partout dans la ville. En vérité, s’il devait choisir, L’Espérancieux aurait aisément dit que c’étaient ces coins commerçants qui faisaient l’âme de Caladon : car le marchandage, l’argent, les négociations, et tout ce qui allait avec, là était tout le sel d’une véritable capitale économique tel que la Revenante.
Alors Belethar comme de nombreux autres, avait décidé de se laisser tenter par les quelques marchandises que proposaient les caladoniens. Une écharpe pour sa cousine par ici, quelques mets qu’il pourrait cuisiner par-là, de nouveaux vêtements pour lui-même par ici … Divaguant et laissant aller son consumérisme (et son soutien aux petits commerçants caladoniens), Belethar se trouva bon an mal an près du port, et vers le marché aux poissons.
Là, l’attendait évidemment de nouvelles marchandises, mais aussi de nombreux bateaux, et entre tous ces navires à quai ici, un capta tout à fait son attention. Une frégate au pavillon à double pupille, qu’il regardait toujours avec un petit sourire coquin : bien qu’il avait embarqué dessus plusieurs fois, il ne revenait toujours pas de son presque-frère qui lui avait offert ce bateau, et des quelques … Particularités de celui-ci.
Particularité qui ressurgit ici particulièrement :
“Ohé capitaine ! Voilà longtemps que tu ne m’as pas passé un petit coup de poliche !”
La figure de proue venait de s’animer pour faire un brin de causette à Belethar. Cela surpris quelques-uns au port -cela le faisait toujours-, mais ceux qui connaissaient L’Espérancieux et ses possessions à tendance un peu loufoques ne furent qu’à moitié surpris : ce bateau était doté d’un système magique très … Particulier, qui donnait la possibilité au bâteau de parler, mais il ne s’agissait que de quelques petites choses rudimentaires. Ces choses étaient souvent des petites chansonnettes, des blagues, des informations en mer, et quelques insultes fleuries laissant parler toute l’ingéniosité et l’inventivité des marins qui montaient à bord de celui-ci.
Si Belethar avait su s’y adapter à force de temps, les premières fois en mer l’avait surpris, particulièrement quand son navire répétait à tue-tête la comptine de la Pipe et de la Jambe de bois lors des pérégrinations du navigateur.
Cela étant, puisqu’il était là, Belethar s’arrêta un instant sur son navire à quai, et salua l’équipage qui s’y trouvait. S’enquérir de la bonne santé de ses employés et maintenir son moral était une chose primordiale qu’il s’était empressé d’appliquer régulièrement. Une fois son petit tour fait, L’Espérancieux passa quelques instants à entretenir le navire vérifiant que les recommandations qu’on lui avait faites, et qu’il avait lui-même eu le temps d’étudier, étaient bien en place.
Sa petite routine étant accomplie, il voulut descendre du navire, mais alors qu’il constatait qu’un navire de pêche arrivait à quai, manifestement attendu par quelques personnes devant probablement se charger de la gestion du marché de poissons, son navire gratifia son entrée dans le port par une petite pique dont lui seul avait le secret :
“Eh, vieux rafiot ! Il est pas frais ton poisson ? Ton bois y sent l’eau croupie jusqu’ici !”
Avant de faire bouger la figure de proue, mimant un petit rire. L’Espérancieux se porta une main sur son visage. Bien sûr, tout se passait trop tanquillement, fit Belethar, qui s’empressa d’aller à la rencontre des personnes qui attendaient que le navire de pêche accoste.
L’Apprenti Baptistrel les salua en inclinant la tête, avant de prendre la parole. Il ne connaissait personne parmi les quelques gens présents ici, ce qui ne lui facilita pas la tâche :
“Veuillez excuser mon navire. Il n’est pas méchant, c’est simplement que … La magie semble avoir quelques effets secondaires sur lui.”
Car évidemment, son coquin de presque-frère lui avait bien gardé de lui dire qu’il avait commis une telle plaisanterie. Mais après tout c’était de bonne guerre : ces deux-là appréciaient se taquiner mutuellement. C’était même un signe de bonne santé.
Belethar toussota, cherchant à briser cet instant de gêne :
“La pêche a été bonne ? Que nous ramenez vous de bon ? Puis-je vous être utile messieurs ?”