7 mars 1764, Cendre-Terre
Déjà deux jours depuis la chasse à la licorne. Dans sa cabine, Demens avait étudié de plus près les différents éléments récupérés, complétant les notes qu’il avait prises lorsqu’il avait dépecé le cadavre. Cependant, il n’était pas dans son atelier, aussi avait-il déjà fait le tour de tout ce qu’il pouvait observer sans outils spécialisés. À chaque, comme c’était le cas depuis son retour au sein de la Confrérie, il communiquait mentalement avec l’Homonculus pour s’informer de sa situation sur Calastin. Mais il était encore trop tôt pour le faire aujourd’hui. Ce qu’il pouvait faire en revanche, c’était d’aller visiter les divers marchands de la ville afin de voir s’ils avaient des ingrédients dignes d’intérêts. Normalement, l’alchimiste donnait une liste à des pirates qui venaient dans le coin et les remboursaient d’une manière ou d’une autre, mais cela rendait parfois difficile l’obtention d’ingrédients bien spécifiques, car une liste ne remplaçait pas l’expertise.
Le Cafard quitta donc le Maelstrom et s’engagea dans les rues de l’impressionnante ville, observant d’un œil attentif l’architecture des lieux. Certains résidents le regardaient un peu de travers, probablement parce qu’ils entendaient son cœur battre, mais tous savaient qu’il était avec les invités d’Aldaron et donc personne ne s’en prenait à lui. Sans surprise, c’est chez l’apothicaire de la cité qu’il trouva le plus de choses utiles, notamment des graines de plusieurs plantes indigènes de l’île qui allaient trouver leur raison d’être dans les serres magiques que Demens avait commencé à mettre en place dans son nouvel atelier d’Althaïa. Il fut même en mesure de convaincre l’apothicaire de lui vendre pratiquement tout son stock de sève de bosquet tueur, un ingrédient aussi dangereux que rare puisque ce n’était à ce moment-ci de l’année qu’il était possible d’en récolter, alors que les plantes sanquinaires se réveillaient.
Ce n’est que lorsque le savant retournait lentement vers le port qu’on l’accosta, au détour d’une rue peu occupée.
- Monsieur Thôrmyr? lui dit un homme chauve à l’allure on ne peut plus banale.
Il ne s’agissait pas d’un visage que lui ou l’Homonculus avait déjà croisé, pourtant il utilisait sa fausse identité.
- Oui, c’est moi.
- L’un de vos récents clients m’envoie pour vous demander s’il serait possible de vous rencontrer. Êtes-vous disponible demain soir?
- Oui.
- Bien. Il vous attendra à la taverne du centre-ville. Vous le reconnaitrez, compléta l’inconnu avant de s’éclipser.
8 mars 1764, Cendre-Terre
Alors que la nuit tombait, le Cafard quitta à nouveau le Maelstrom afin de se rendre au lieu de rendez-vous. En discutant avec l’Homonculus, il en était venu à la conclusion que le client en question devait en être un qui venait des environs de Ipsë Rosea, puisque c’était le dernier lieu majeur où était allé le Sosie. Comme tous les autres bâtiments, la taverne présentait une remarquable architecture, bien loin des bicoques en bois grinçant qu’on trouvait ailleurs dans l’archipel, mais l’alchimiste se contentait ici aussi d’observer le tout d’un œil purement savant.
En entrant, il eut droit à quelques regards désintéressés, à l’exception d’un. L’inconnu avait eu raison en disant que le client serait reconnaissable : Ilhan Avente lui-même était présent, quoiqu’encapuchonné et installé un peu à l’écart. Refermant la porte derrières lui, Demens alla rejoindre le diplomate à sa table, se contentant de le fixer en silence en guise de salutation. À coup sûr, on l’avait vu à bord du Maelstrom, aussi sa couverture lui était inutile, de même que les salutations superflues qu’il lui aurait adressées dans un autre contexte.
Déjà deux jours depuis la chasse à la licorne. Dans sa cabine, Demens avait étudié de plus près les différents éléments récupérés, complétant les notes qu’il avait prises lorsqu’il avait dépecé le cadavre. Cependant, il n’était pas dans son atelier, aussi avait-il déjà fait le tour de tout ce qu’il pouvait observer sans outils spécialisés. À chaque, comme c’était le cas depuis son retour au sein de la Confrérie, il communiquait mentalement avec l’Homonculus pour s’informer de sa situation sur Calastin. Mais il était encore trop tôt pour le faire aujourd’hui. Ce qu’il pouvait faire en revanche, c’était d’aller visiter les divers marchands de la ville afin de voir s’ils avaient des ingrédients dignes d’intérêts. Normalement, l’alchimiste donnait une liste à des pirates qui venaient dans le coin et les remboursaient d’une manière ou d’une autre, mais cela rendait parfois difficile l’obtention d’ingrédients bien spécifiques, car une liste ne remplaçait pas l’expertise.
Le Cafard quitta donc le Maelstrom et s’engagea dans les rues de l’impressionnante ville, observant d’un œil attentif l’architecture des lieux. Certains résidents le regardaient un peu de travers, probablement parce qu’ils entendaient son cœur battre, mais tous savaient qu’il était avec les invités d’Aldaron et donc personne ne s’en prenait à lui. Sans surprise, c’est chez l’apothicaire de la cité qu’il trouva le plus de choses utiles, notamment des graines de plusieurs plantes indigènes de l’île qui allaient trouver leur raison d’être dans les serres magiques que Demens avait commencé à mettre en place dans son nouvel atelier d’Althaïa. Il fut même en mesure de convaincre l’apothicaire de lui vendre pratiquement tout son stock de sève de bosquet tueur, un ingrédient aussi dangereux que rare puisque ce n’était à ce moment-ci de l’année qu’il était possible d’en récolter, alors que les plantes sanquinaires se réveillaient.
Ce n’est que lorsque le savant retournait lentement vers le port qu’on l’accosta, au détour d’une rue peu occupée.
- Monsieur Thôrmyr? lui dit un homme chauve à l’allure on ne peut plus banale.
Il ne s’agissait pas d’un visage que lui ou l’Homonculus avait déjà croisé, pourtant il utilisait sa fausse identité.
- Oui, c’est moi.
- L’un de vos récents clients m’envoie pour vous demander s’il serait possible de vous rencontrer. Êtes-vous disponible demain soir?
- Oui.
- Bien. Il vous attendra à la taverne du centre-ville. Vous le reconnaitrez, compléta l’inconnu avant de s’éclipser.
8 mars 1764, Cendre-Terre
Alors que la nuit tombait, le Cafard quitta à nouveau le Maelstrom afin de se rendre au lieu de rendez-vous. En discutant avec l’Homonculus, il en était venu à la conclusion que le client en question devait en être un qui venait des environs de Ipsë Rosea, puisque c’était le dernier lieu majeur où était allé le Sosie. Comme tous les autres bâtiments, la taverne présentait une remarquable architecture, bien loin des bicoques en bois grinçant qu’on trouvait ailleurs dans l’archipel, mais l’alchimiste se contentait ici aussi d’observer le tout d’un œil purement savant.
En entrant, il eut droit à quelques regards désintéressés, à l’exception d’un. L’inconnu avait eu raison en disant que le client serait reconnaissable : Ilhan Avente lui-même était présent, quoiqu’encapuchonné et installé un peu à l’écart. Refermant la porte derrières lui, Demens alla rejoindre le diplomate à sa table, se contentant de le fixer en silence en guise de salutation. À coup sûr, on l’avait vu à bord du Maelstrom, aussi sa couverture lui était inutile, de même que les salutations superflues qu’il lui aurait adressées dans un autre contexte.