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descriptionAatmaon kee Hava [PV Belethar] EmptyAatmaon kee Hava [PV Belethar]

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24 Mai 1764


- Attention p'tite moustache !

La voix d'Archi, le capitaine du petit bateau de pêcheurs retentit tout juste avant que je n'évite un grand Gräarh musclé chargé d'une énorme caisse de poisson. Les oreilles brûlantes de gêne, je me déplaçais sur le pont en faisant un signe à la voix venant de la barre. Le regard concentré pour ne déranger personne sur le modeste petit rafiot, je montais un peu plus haut pour me rapprocher du capitaine.

- Tu parles pas beaucoup, c'est le moins que l'on puisse dire...

Archi était un vieux Gräarh, le pelage abîmé, avec une oreille déchirée et des cicatrices tout aussi nombreuses sur son dos cambré que pouvait l'être celui de Nyana.

- On arrive, déclara-t-il en montrant d'une griffe la cité couverte par un épais ciel orageux.


Mon cœur s'emballa aussi vite que l'éclair et un frisson me parcourut l'échine en me voyant de retour à Caladon la Revenante.

- Même si l'esclavage a été abolis, vous continuez de travailler en mer, commençais-je le regard rivé vers la Revenante. Vous n'avez jamais voulu revoir les vôtres Archi ?

Le vieux poilu ricana en toussant presque avant de me jeter un coup d’œil vitreux.

- Rien ne m'attend plus là d'où je viens. Tout ces anciens esclaves.

Je regardais les pêcheurs plus bas, tous des Gräarhs sauf quelques exceptions.

- N'ont plus rien non plus. La vie est plus clémente avec nous, maintenant que nous pouvons marchander librement. Mes poissons se vendent aux meilleurs prix tu sais !

Mes babines s'étirèrent en un petit sourire.

- Et toi petite moustache, pourquoi tu reviens ici ? Combien de temps son passé ?

Mes pupilles s'étrécirent et se plongèrent de nouveau vers l'énorme nuage noir grondant. « Quelques mois à peine. Le temps de me remettre. Mais tant de choses s'était passé que cela faisait bien des années dans mon esprit ».

- Trop de temps sans doute... déclarais-je le regard sombre.



Les événements s'étaient enchaînés bien vite depuis le passage des Couronnes de Cendres au domaine Baptistrale. Mon départ de la Légion de Néthéril avait fait quelques lésions dans ma tête, enfin surtout avec la séparation difficile que j'avais subie avec Nyana. Si je ne ressentais pas de culpabilité, je ressentais une certaine tristesse. Plutôt particulière même, qui ne me brisait pas de chagrin comme j'aurais pu le vivre dans le passé, mais qui ne m'apportait pas la paix que j'aurais souhaitait. Les derniers mots de la Gräarh sombre m'avaient fait mal. Dès lors, j'avais chassé dans un recoin de mon esprit tout ce sujet pour ne penser qu'à l'instant présent. J'essayais ainsi de renier ma peur de l'inconnu car je voulais ressortir de cette expérience plus forte, comme la Gräarh que je m'étais fixé de devenir.

J'avais donc voyagé à bord du navire Impériale, alors que l'empereur lui-même avait bien accepté ma venue sur Calastin. Le voyage sur les eaux m'avait permis d'affiner ma détermination. Je m'égarais peut-être en quittant Néthéril qui, après tout, renfermait de très grand sujet sur les Couronnes de Cendres. Pourquoi Calastin ? Mise à part les connaissances que je pouvais avoir dans des récits je sentais pourtant que c'était là que je devais aller. M'ouvrir à ce monde était aussi un souhait.

J'avais donc pu un peu me mettre à jour sur les événements de Calastin. Si les Couronnes étaient passées sur Néthéril, je ne m'étais pas doutée qu'il s'était passé autant de chose ici aussi. À force d'être plongé dans cette vie de Légion souffrante à cause des pirates, je ne m'étais plus concentrée sur le reste. Ma compréhension de ce qu'étais un nouvel Empire, ou bien encore un nouveau système était intéressant. Je n'avais en tout cas, absolument rien à dire de négatif sur le nouveau dirigeant de Sélénia. De... Portus Regius ? Enfin de la nouvelle cité en construction.
De nouveau sur Calastin, je n'avais pas voulu abuser d'une certaine hospitalité. Pas plus de quelques jours dans la ville qui avait tant souffert, j'avais chaleureusement appris qu'un certain Maître Valmys était dans le coin pour aider aux rénovations et constructions.

De mon faible savoir, j'avais vite envoyé une lettre à Belethar Espérancieux, qui, si ma mémoire était correct, logé pour l'heure à Caladon la Revenante. L'idée de le revoir me donnait du baume au cœur, car même si cela ne faisait pas si longtemps que nous nous étions quitté, j'avais sincèrement besoin d'un ami qui pourrait écouter ce que j'avais sur le cœur. Après tout, c'était peut-être ridicule, c'était de ma détermination qui m'avait valut d'entreprendre un tel voyage. Mais voilà, j'étais maintenant en Calastin, et je n'avais nulle part où aller. Je devais commencer quelque part, et quelle ironie de revenir à Caladon la Revenante, cité que j'avais fui en me promettant que je n'y mettrais plus jamais les pattes.

Caladon, qui avait déjà changé grâce à la toute nouvelle bourgmestre, Dame Falkire aux cheveux enflammés.

- P'tite moustache, rêves-tu ?

Je me réveillais de mes songes, en remarquant alors que le petit rafiot entrait dans le port. L'immense port de la Revenante. À côté d'immense navire, le bateau d'Archi paraissait des plus ridicules.
Je prenais soin de payer le Gräarh qui avait eu la gentillesse de me prendre à bord, lui qui était en missive commerciale à Sél... Portus Regius. Ignorant les battements de mon cœur qui cognaient de plus en plus fort au rythme que les sons de la ville s'intensifiaient.



Mon lourd sac sur mes épaules, je quittais ainsi le bateau, calant la grande capuche d'un manteau de dissimulation sur ma tête pour échapper à la fine pluie de ce début d'orage. J'avais trouvé ce vêtement dans ma tente, peu avant mon départ. Si je connaissais les effets, je ne savais de qui cela pouvait bien venir. En tout cas, cet individu avait vu juste, car le porter me rassurait, sachant que je pourrai m'en servir si cela venait à tourner mal... N'importe où.

Je retrouvais l'immense port et le poids de la nostalgie m'écrasa. Dans un coin plus loin, j'avais fait la rencontre de Seigneur Avente. Je prenais une ruelle qui était habituellement bondé par les marchandises, commerçants et fournisseurs. Le tonnerre gronda et la pluie s'intensifia, faisant courir les derniers Caladonien à l'abri. La réponse de Belethar dans une patte, je relisais encore une fois l'adresse en me prenant par la même occasion un homme trempé en plein visage. M'excusant, celui-ci semblait bien pressé et continua sa course alors que je m'arrêtais devant une bâtisse. On aurait cru que Caladon était plongé dans la nuit, alors que le soleil ne se coucherait pas avant plusieurs heures.
Une bourrasque humide s’immisça dans la rue me faisant avancer d'un pas vers la porte.

Je resserrais une dernière fois mon grand manteau autour de mon coup en plaquant mes oreilles sur mon crâne lorsque ma capuche se retira brusquement vers l'arrière. C'était étrange de me retrouver ici, dans ce tonnerre, devant la demeure de Belethar Espérancieux. Vraiment étrange.

Je frappais donc trois coups sur la porte en essayant tant bien que mal de mon autre patte de rattraper la capuche derrière ma nuque.

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Voilà quelque temps que Belethar était de retour chez lui. Après quelques semaines de tumultes et de dangers, le confort de sa maison représentait un repos bien mérité. L’attaque des Couronnes au Domaine et les changements qui avaient secoué ceux-ci dans la même veine furent véritablement éprouvant pour L’Espérancieux. Aussi, un peu de réconfort dans sa maison n’était pas de refus, d’autant qu’il devait encore s’occuper de quelques affaires courantes en tant que Pater Familias de sa famille.

Le retour à Caladon ne fut en effet pas passé inaperçu, et dès lors qu’ils étaient de retour, la famille avait retrouvé d’anciens collaborateurs, mais aussi d’anciens clients qui ne demandaient qu’à nouveau travailler avec la famille. Dès lors, les journées de l’Espérancieux étaient assez rythmées, mais il voyait ce retour à la vie courante comme quelque chose d’assez rassurant, en vérité.

Aujourd’hui, l’apprenti baptistrel était assis à son bureau, une lettre à la main.

Il en avait reçu à vrai dire plusieurs ces derniers mois, toutes de la même destinatrice : Reynagane Shäa, la jeune graärh qu’il avait accompagné jusqu’à Délimar, puis qu’il avait à nouveau croisé lors de l’attaque du Domaine par les Couronnes de Cendre.

Rapidement, tous deux s’étaient rapprochés, car en plus d’avoir quelques relations en commun, leurs deux caractères curieux et bienveillants s’étaient bien complétés. Cependant quelque chose l’intriguait dans ces lettres : la jeune graärh disait être de retour à Calastin, et particulièrement de passage à Caladon.

Certes, la bourgmestre Autone que le Pater Familias connaissait à présent bien, avait aboli l’esclavage et depuis les rues étaient plus sûrs pour les autochtones à poil … Mais tout de même, Belethar trouva cela audacieux et courageux que son amie revienne dans une ville qui lui avait fait tant de mal dans le temps. D’autant que si l’esclavage était officiellement aboli et les partisans de cette exploitation sévèrement réprimandés, les vieilles habitudes avaient la vie dure, et ils devaient sûrement restés quelques groupuscules isolées …

Bref, c’était donc avec grand joie, mais aussi avec un peu de crainte que l’Espérancieux avait conseillé à Reynagane de s’installer à la Domus Familiale, au moins pendant un certain temps. Là au moins, elle serait dans des murs sûrs où il ne risquait pas de lui arriver autre chose que de se faire assaillir par ses petits cousins qui seraient sûrement très admiratifs en voyant la jeune gräarh arrivée.

Aujourd’hui était normalement le jour où Reynagane devait arrivée, après un long voyage depuis Sélénia. Aussi l'Espérancieux s'était libéré de son emploi du temps pour faire en sorte de l’accueillir. Bien que le soleil n’y était pas vraiment, il avait assez hâte de revoir la petite bouille poilue de sa compère qu’il appréciait de plus en plus, avec le temps.

Cette amitié, aussi improbable soit-elle, était un heureux coup du destin pour Belethar qui était de nature très curieuse quant aux choses qu’il pouvait découvrir dans ce monde.

Quelques minutes passèrent encore, et Belethar entendit qu’on frappa à la porte. Il sortit alors de son bureau, et s’empressa d’aller l’ouvrir.

Il trouva là sous un petit manteau une Reynagane qui semblait bien détrempée, vu la pluie dehors, malgré une capuche qui semblait couvrir son poil. Belethar l’invita d’un geste de main à rentrer vite, avant qu’il ne dise :

“Heureux de vous revoir Reynagane ! Entrez donc, que vous puissiez vous sécher, nous allons vous trouver de quoi vous essuyer.”

Belethar arqua un sourcil, avant de se tourner, et d’hêler quelqu’un dans sa maison :

“Alexhandar !”

Là, un grand jeune homme barbu aux cheveux noirs qui était légèrement plus jeune que Belethar arriva, avant de lui dire :

“Qu’y a-t-il cousin ?”

L’Espérancieux lui fit d’un ton pressé :

“Va donc chercher des serviettes ! Notre invitée est arrivée, et il faudrait de quoi la sécher”

Le dénommé Alexhandar hocha la tête, avant de s’éclipser dans une pièce adjacente. Belethar reprit alors pour Reynagane :

“Excusez nous, c’est que les pluies sont rares en Calastin, alors toutes ces choses là ne font pas vraiment partie de notre quotidien. Avez-vous fait bon voyage ?”

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Un coup de tonnerre supplémentaire et la porte de la demeure s'ouvrit avec le même éclat qu'un éclair. Le baptistrel se trouvait juste derrière celle-ci avec belle mine. Le simple fait de voir Belethar me donna une irréprochable envie de lui sauter au coup. Sûrement parce que  malgré ce que j'essayais de changer et de me promettre dans ma tête, tout ce voyage jusqu'ici m'avait fait réellement peur. Le soulagement était présent, mais je restais là, sur le palier de sa porte sans savoir pourquoi je n'arrivais pas à bouger.

Lentement, je descendais mon regard sur sa main qui m'invitait à entrer et je me ressaisissais alors. Pénétrant dans le jolie vestibule ou l'air tout de suite plus chaleureux me délia la langue. C'était vraiment bizarre d'avoir été perturbé de la sorte. Comme si le fait de voir mon ami concrétisait enfin le fait que j'étais parti de Néthéril. Ça n'avait pas de sens, mais en réfléchissant, mon esprit tout entier n'avait pas vraiment de sens, alors...

- Belethar...

Je le voyais appeler un membre de sa famille qui ne prit pas beaucoup de temps avant d'arriver, afin que je récupère de quoi sécher mon poil. Il y avait bien une chose que je haïssais, c'était d'avoir le poil humide.
Le regard porté sur le cousin du baptistrel s'en allant, je tournais mon museau vers Belethar tout en enlevant mon sac et mon manteau d'un air gêné. Je plaçais un sourire sur ma petit tête trempée en saisissant ensuite ses mains toutes sèches.

- Je suis ravie de vous voir Belethar... je, j'espère ne pas vous importuner en venant ici. Je me rend compte que je vous ai demandé une bien grande faveur en venant vous déranger vous et votre famille.

Reynagane. Tu as encore du travail sur toi à faire.


Reprenant les paroles de l'homme, j'hochais la tête en jetant un coup d'oeil vers la porte.

- Peut-être que les Esprits sont inquiets pour plonger Caladon dans cette nuit précoce.

Lâchant les mains du baptistrel pour prendre la serviette que le jeune Alexhandar me tendit, je le saluais distinctement tout en plaçant la serviette sur mon crâne.

- Merci. Merci pour tout.

Je regardais de nouveau Belethar, on pouvait lire dans mes yeux une sincérité sans égal.

- Mon voyage c'est bien passé, il était long, mais c'est peut-être aussi parce que je n'ai pas grande habitude. Surtout d'être seule... C'est l'Empereur même qui a accepté ma présence sur son retour en Calastin. J'ai ensuite réussi à trouver un petit navire de pêcheur qui revenait à Caladon. Que des anciens esclaves Gräarhs... Mais tous gentil avec moi. Dans un sens, je prend du recul sur ma venue ici et je n'arrive pas à croire que c'est possible.

Le silence qui suivit en moi était la cause d'une vague de souvenir aussi choquante que douloureuse. Là, à quelques rues plus loin, il y avait la maison de ses maîtres. Bien qu'ils ne devaient plus avoir d'esclaves, normalement, c'était tout plein de Gräarhs qui revenait dans ma mémoire. Maya la cuisinière, ou encore cette pimbêche de Shie. Et si on avançait dans le temps ce n'était il y a pas si longtemps que j'avais été traquée en m'étant échappée de la cité. Et puis Belethar m'avait sauvé. Inspirant une bouffée d'air, je réussissais à replacer un petit sourire qui s'était enlevé sans que je ne m'en rende compte.

- Mais je parle de moi sans m'arrêter ma parole, et vous Belethar, comment allez-vous ? Vous avez quitté le domaine depuis longtemps ? Comment vont les baptistrels ? Est-ce que... vous avez des nouvelles de Valmys ?

Je ne savais pas trop bien pourquoi j'osais poser cette dernière question. C'était sortie sans que je puisse le décider. Un coup de tonnerre suivit mes paroles, on pouvait cependant noter que l'orage semblait s'éloigner un peu.

- Pardonnez-moi mon ami, n'hésitez surtout pas à me dire si je vous importune. Vous faites déjà beaucoup pour moi.


Je penchais ma tête sur le côté en voyant que le cousin de Belethar retendait sa main avec un sourire pour récupérer la serviette trempée. Avec un énième hochement de tête, je me sentais soudainement bien. Avant que la réalité ne me frappe de nouveau.

- Je suis sincèrement heureuse de vous voir... mais...je crois que j'ai fait une terrible bêtise, une chose que je ne pourrai sans doute jamais réparer, j'ai besoin de vous.

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Belethar sourit un peu quand il vit que son hôte du jour repris peu à peu forme, et accepta de venir dans la chaleur de sa demeure tout en se séchant. A la question de quand à savoir si elle dérangeait, l’apprenti baptistrel lui répondit d’un air sincère :

“Allons allons Reynagane, bien que le temps ne soit pas au beau fixe, vous êtes un peu comme Néthéril. Toujours pleine de vivacité et ensoleillée, alors ne soyez pas timides. Vous ne dérangez personne, et je suis sûr que tout le monde sera content de vous voir par ici.”

Belethar hocha la tête d’un air rassurant : peut-être que ses petits cousins et petites cousines allaient même se prendre d’affection pour la jeune féline, qui sait. Et probablement lui poser un tas de questions. La pauvre ne savait pas dans quoi elle s’était embarquée !

Il hocha la tête poliment, et répondit brièvement à son amie graärh qu’il était très sincèrement heureux de la voir ici en un seul morceau, quand elle le remercia. Offrir le gite à une amie était quelque chose de bien normal, encore plus par ce temps déplorable. L’architecte en lui savait à quel point avoir un toit au dessus de sa tête était important pour se sentir bien.

Par la suite l’apprenti baptistrel hocha doucement la tête quand Reynagane lui raconta son voyage. Il la railla un petit peu quand elle fit mention de son périple :

“Alors comme ça vous êtes dans les bonnes grâces de l’Empereur de Sélénia à présent ? Dois-je vous appeler votre Altesse, ou bien Dame Shaah ?”

Il eut un regard taquin, avant d’émettre un petit rire. Bien sûr, il savait mieux que quiconque que Reynagane n’était pas vraiment habituée à une vie de palace. Mais si cela pouvait lui apporter un quotidien plus confortable, alors il en était bien content. La pauvre avait déjà beaucoup souffert pour son jeune âge.

Mais vint ensuite des propos qui attirèrent l’attention de Belethar, à propos des baptistrels et de l’état du domaine :

“Mais je parle de moi sans m'arrêter ma parole, et vous Belethar, comment allez-vous ? Vous avez quitté le domaine depuis longtemps ? Comment vont les baptistrels ? Est-ce que... vous avez des nouvelles de Valmys ?”

L’apprenti regarda de ses quatre pupilles d’or la jeune Reynagane avant de répondre :

“Oh ma foi, je vais bien ! En tout cas, aussi bien que je ne puisse me porter après tant de chamboulements dans notre vie au domaine. Je ne l’ai pas quitté il y a très longtemps, je tenais à rester au maximum là-bas pour pouvoir aider à la reconstruction, et sauver ce qui pouvait l’être. Nous nous remettons petit à petit, et fort heureusement, il n’y a rien que le temps ne puisse réparer.”

Belethar s’arrêta un instant, songeur. Effectivement, la vie n’avait pas été un long fleuve tranquille depuis l’attaque des couronnes et ces souvenirs de personnes qui se retrouvaient ensevelis ou dévorées. Mais finalement, c’était triste à dire, mais le Domaine n’en était pas à sa première attaque. Les Baptistrels savaient se défendre, et s’organiser. Bien que la perte d’un élève était toujours quelque chose de vraiment tragique, les membres de son ordre était souvent au premier plan pour constater tout le mal qui rongeait ce monde.

L’Espérancieux frisonna, et se frotta les mains comme pour chasser le froid qui était venu s’emparer de lui un instant, puis repris sur un sujet plus gai :

“Valmys va bien. Le pauvre se remet très progressivement de sa baignade dans le puits enflammé, mais au moins sa fusion s’est faite sans trop de problèmes passée cette période de rémission obligatoire … Nous lui devons à tous une fière chandelle, sur ce coup là.”

Belethar eut un nouveau petit rire, songeant à cette peur bleue que lui avait causé son rival au moment où il avait plongé dans la lave : n’importe qui de censé aurait procédé autrement, mais force était de constater que Valmys n’était vraiment pas n’importe qui. Et pour cause :  c’était son rival ! Il se devait d’avoir un adversaire d’exception, dans tous ces petits duels qu’ils se lançaient au quotidien.

Une fois que Reynagane fut entièrement séchée, Belethar l’invita à se rendre au salon. S’ils devaient discuter un moment, ils seraient beaucoup plus confortables sur des canapés et avec des coussins pour détendre leurs membres usés par la journée.

L’Espérancieux écouta alors inquiet la remarque de son amie :

“Je suis sincèrement heureuse de vous voir... mais...je crois que j'ai fait une terrible bêtise, une chose que je ne pourrai sans doute jamais réparer, j'ai besoin de vous.”

Belethar inspira un petit coup, avant de répondre :

“Vous pouvez compter sur moi, et vous pouvez parler librement ici. Vous ne serez pas juger, et vos dires ne seront répétés par personne. Dites moi tout mon amie. Que puis-je faire pour vous ?”

L’Espérancieux afficha un petit sourire : il espérait au moins que ce n’était pas quelque chose de vraiment tragique … Mais est-ce que Reynagane aurait pu commettre quelque chose de vraiment très grave ? Il n’en était pas sûr. Belethar connaissait bien la jeune graärh à présent, et savait qu’elle ne ferait de mal à quelqu’un que si cela était vraiment nécessaire, alors … Qu’est-ce qui pouvait bien l’amener par ici, avec une telle remarque ?

Dernière édition par Belethar Espérancieux le Jeu 17 Juin 2021 - 16:31, édité 1 fois

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Toujours un peu timide du fait d'arriver ainsi dans une grande demeure familiale, j'entrais dans le salon à petit pas en entendant les mots rassurant de Belethar derrière moi. L'orage dehors semblait avoir cessé ou en tout cas, la pluie qui s'abattait si violemment depuis une dizaine de minutes avait arrêté son acharnement sur le sol des rues de Caladon.

Si l'entrée de l'Espérancieux était déjà chaleureuse cela n'était pas comparable au jolie salon que je découvrais alors. Les humains n'avaient de cesse de posséder des milliers de petits objets dont je ne connaissais pas grand chose malgré mon expérience dans le domaine. Je trouvais à la demeure de mon ami bien des choses différentes de la maison de mes anciens Maîtres. Les Iyutred avaient toujours eu l'obsession des grandeurs et rien ne dépassait d'un pouce sur les étagères à contrario d'ici ou tout paraissait plus chaleureux. Plus vivant.

Je prenais une place sur un de ces grands sièges tout moelleux en étalant un sourire ravie sur mon museau à moustaches. Mine de rien, j'étais bien fatiguée du voyage et il restait tant à faire encore. Belethar venait de me rassurer sur l'état du Domaine et de Valmys ce qui déjà me rattachait un peu aux derniers événements que nous venions de vivre tous ensemble. Cela me paraissait si loin déjà.

- Je sais que vous serez toujours de bon conseil Belethar et c'est quelque chose qui tient une place importante dans mon coeur.

Je plaçais mes petits pattes au niveau des battements de ce coeur qui s'emballait pour un tout ou pour un rien et je remerciais encore une fois silencieusement l'homme qui avait répondu à mon appel. J'avais cette impression que les amis se faisaient rare par les temps qui couraient, moi qui avait toujours connu le soutient d'une seule et unique personne.

- C'est... une histoire qui n'est même pas clair dans ma tête voyez-vous ? Par ou commencer, mais je ne veux pas vous ennuyez hein surtout pas !

Je baissais mes yeux sur le mobilier avant de respirer un bon coup. Moi qui avait voyagé longtemps je n'avais pas bien réfléchis à ce que je voulais dire ou non. On me traitais déjà de traitresse, qu'en serait-il si les mots qui allaient sortir de ma gueule venait à voyager au-delà des mers ? Le Baptistrel ne me jugerai pas je le savais.

- Je dois tout vous racontez, au moins vous aurez un oeil nouveau sur la situation auquel je suis confrontée. Depuis l'attaque des Couronnes au Domaine, cela peut paraître un peu fou mais je me suis plongée dans plusieurs recherches à leur sujet. Cette histoire bien qu'incroyable et affreusement angoissante me fascine d'une certaine manière. Vous vous demandez sûrement d'ailleurs mais pourquoi donc cette pauvre Reynagane est de retour en Calastin ! Et bien je me disais, enfin je me dis que je n'arrive pas à trouver des informations dans la Légion alors je suis persuadée qu'ici je vais pouvoir en obtenir. Je souhaiterai me rendre dans des ruines au niveau de Cordont la Chue, vous devait sûrement connaître. J'ai déjà entendu des choses qui se sont passés à ce niveau là et il y a sûrement des réponses à mes questions là-bas... Enfin je le suppose.

Je faisais une petite pause pour sourire comme si ce geste me détendrait.

- Mais là n'est pas le problème, à vrai dire si je ne trouvais aucune réponse dans la Légion c'est parce que personne ne voulait vraiment m'en donner. Je ne veux pas jouer les martyrs, oh par les Esprits ce n'est pas mon souhait mais... je vous avoue que lorsque j'étais esclave, je n'avais qu'une idée en tête, rejoindre notre Légion avec Nyana. Rejoindre nos terres pour soigner nos blessures et lorsque le moment se présenta enfin à nous, les nôtres nous ont considéré, comment dire, comme si nous étions des Gräarhs impures. Comme si tout était de notre faute, qu'en étant devenues des esclaves eh bien on était plus les mêmes.

C'était presque douloureux de le dire enfin à voix haute que j'en perdais mon intensité. Même ces mots je n'avais pu les dire à Nyana.

- Les mots étant ce qu'ils sont la Légion attendaient de nous que l'on retrouve notre honneur. Vous savez comment sont les Gräarhs, c'est peut-être aussi pour cela que je ne me considère pas comme les autres, il doit bien y avoir un truc qui cloche chez moi continuais-je presque tout bas. Enfin, pensez-vous que j'ai perdu mon honneur ? Je ne me considère certainement pas comme une Gräarh qui doit encore et toujours prouver ce que je vaux, cela doit faire de moi une Gräarh indigne non ? Que les Esprits me fassent un signe.

Les pattes maintenant sur mes joues, je m'accoudais sur mes jambes pour reposer ma tête.

- C'est ce sentiment d'être à part aussi qui m'a fait sauter le pas. Quitter de nouveau Néthéril pour voyager et découvrir ce que j'ai envie de découvrir. Et vous l'imaginez, j'ai abandonné Nyana. Elle a dit ne plus jamais vouloir me voir elle qui a bravement su récupérer un rôle dans la Légion. Je l'ai abandonné pour ma personne sans réussir à lui expliquer que je ne suis pas faite pour vivre avec eux. Je suis totalement perdue, suis-je l'égoïste là-dedans ? Le pire dans tout ça c'est que je suis heureuse d'être ici, heureuse de me sentir entièrement libre. Je pense avoir bien assez souffert pour les miens. Même le roi de la Confrérie des pirates à bien faillit prendre ma vie en jouant les boucs émissaires. J'ai l'impression d'être un peu jalouse des autres. Jalouse, en colère mais pas triste, c'est inquiétant non ? Que suis-je en train de devenir Belethar ?

Je relevais mon museau cette fois-ci avec un regard implorant. Le pauvre ne devait peut-être pas s'attendre à cela venant de moi mais le poids que je portais depuis mon départ semblait s'être allégé soudainement.

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Belethar s’allongea sur un canapé prévu à cet effet, et invita Reynagane à faire de même alors qu’elle racontait ses péripéties et ses doutes. L’apprenti baptistrel écouta sagement Reynagane, la laissant parler de bout en bout, et la rassurant initialement sur le fait qu’elle ne dérangeait pas.

Comme l’avait dit Belethar, il n’était pas question ici de jugement ou d’ennui, et si lui pouvait donner de bons conseils, il en serait ravi. L’Espérancieux passa alors du temps à écouter, et donner quelques morceaux d’écoute active pour que son amie se sente à l’aise de parler de ce qui la tracassait.

Il adopta finalement presque une posture de psychologue écoutant sa patiente, et ne tarda pas à se faire un avis sur la question. Le Pater Familias se frotta le menton, et attendit cependant que Reynagane ne finisse avant de reprendre la parole.

C’était important de la laisser parler, elle semblait en avoir besoin. Une fois qu’elle eut fini, Belethar fit enfin :

“Je vois. Je dois dire que dans la majorité de ce que vous me dites, je pense me retrouver un petit peu, il y a quelques années.”

L’Espérancieux désigna sa maison, avant de reprendre sa démonstration :

“J’ai eu la chance de naître dans une famille de biens nommés, et de ne jamais connaître ce que vous avez vécu, néanmoins, ne pas me sentir à ma place est quelque chose que j’ai hélas expérimenté.”

Belethar eut un petit soupir, avant de reprendre :

“Là où tous les membres de ma famille étaient d’honnêtes marchands et architectes, alimentant l’entreprise familiale et la faisant croître, je voulais devenir Baptistrel. Me couper de tout ce monde, et me centrer seulement sur les arts qui sont les nôtres.”

L’Espérancieux eut un sourire timide, en regardant sa bague, avant de compléter ce qu’il disait :

“Mais le fait est que le destin m’a rattrapé, et j’ai hérité de cette bague, de l’histoire de ma famille, et de son héritage si particulier, j’en ai même des séquelles physiques par ces quatre pupilles qui choquent tant de monde quand ils me voient la première fois. J’ai donc accepté les règles que m'imposait le fait d’être chef de ma famille, et je l’ai arrangé à ma sauce. Aujourd’hui, mes deux cousins m’épaule dans sa gestion au quotidien, et j’en suis bien content. C’est une affaire qui marche, et je peux arranger mon emploi du temps comme je l’entends.”

Belethar regarda la jeune Reynagane et lui fit un petit sourire :

“Bien évidemment, mon histoire est différente de la vôtre, et nos deux peuples sont construits différemment. Nous n’avons pas les mêmes éducations, pas les mêmes valeurs. Mais je pense que le fond est le même. Nous avons tous les deux faits des découvertes qui nous poussent à nous changer, et cela bouscule nos proches, au moins un petit peu.”

L’Espérancieux fit un clin d’oeil à son amie, avant qu’il ne précise sa réflexion :

“Mes parents étaient réticents à l’idée que je devienne baptistrel, beaucoup des personnes de ma famille m’ont critiqué pour ces tatouages que je porte, car dans notre peuple, beaucoup ont souffert des personnes qui les portaient, dans le temps. Mais avec le temps, ils ont fini par comprendre.”

Le Pater Familias s’arrêta un instant pour se redresser un peu sur son siège, et repris :

“De ce que je comprends, Reynagane, vous êtes déçu par ce que vous avez trouvé à Nethéril. Pourtant, vous n’êtes pas plus déshonorable qu’un autre, et à mes yeux, en combattant les Couronnes à nos côtés, vous avez largement donné de votre personne aussi. Du reste, si votre Légion n’est pas capable de l’entendre …”

Belethar laissa la fin de sa phrase en suspension, mais Reynagane devait sûrement déjà deviné la fin, qu’il ajouta après quelques secondes :

“Alors c’est peut-être effectivement que vous n’êtes pas fait pour vivre avec eux. Prenons le problème autrement : vous faites preuve d’un grand intérêt pour votre histoire, vous vous rapprochez de nous pour nous aider, vous vivez avec bonheur votre vie d’exploratrice, et de vagabonde … Ne se pourrait-il pas que ce soit les autres, qui soient en fait jaloux de vous ?”

Belethar eut un nouveau sourire, espérant qu’il répondait aux questions de son amie. Il repris sa réflexion ensuite :

“Le savoir et l’indépendance dérange, et attire les jalousies. C’est pour cela que les Couronnes ont attaqué notre Domaine, car nous avions agi en tant qu’indépendants. Pourtant à mon sens, on ne peut pas blâmer quelqu’un car il veut savoir des choses, et aider les autres.” Belethar haussa les épaules  “Si Nyana ne désire plus vous voir, sans chercher à vous comprendre ou à vous retenir, c’est probablement qu’elle ne vaut pas mieux que nos ennemis.”

Belethar soupira. Les mots étaient durs, mais il ne comprenait pas que l’on blâme Reynagane pour tout cela. Il reprit cependant la parole pour préciser une chose

“Mon raisonnement a une faille cependant. Il est celui d’un sans-poil, et pour nous, l’honneur est un concept qui n’est pas aussi central que le vôtre. C’est même tout l’inverse dans certains cas. Mais très honnêtement, si l’on vous blâme d’avoir été esclave parce que l’on vous a capturé alors que vous étiez encore toute jeune, et qu’on vous demande de déplacer des montagnes pour redevenir honorable …”

Belethar soupira :

“Peut-être que l’honneur au sens où l’entend votre légion n’est pas le bon. Parole de baptistrel, les mots peuvent être interpréter de multiples façons, et les concepts qui se cachent derrière eux tout autant. Vous semblez en pleine interrogation personnelle, alors interrogez-vous : que signifie l’honneur pour vous ?”

Il lui sourit, en indiquant à la jeune féline l’encadrure de la porte où ils étaient passés il y a quelques minutes, où deux paires de petits yeux assistaient à la discussion tout en essayant de rester discrets :

“Car une personne capable de captiver l’attention de mes petits cousins de la sorte, ayant affronté avec vaillance des Couronnes de Cendre, et faisant preuve d’une grande ouverture de l’esprit, n’ayant pas peur de l’inconnu et du voyage, vaut peut-être mille fois plus qu’une tribu sédentaire vous brimant ou ayant des ressentiments pour des choses dont vous n’êtes même pas responsables.”

Belethar eut un petit rire, avant de lancer vers la porte où les quatre yeux étaient situés :

“Venez dont ! Promis, elle ne va pas vous mordre !”

Là, un jeune garçon et une jeune fille de moins d’une dizaine d’années entrirent. Ils avaient tous les deux des yeux bruns et des cheveux châtains clairs, caractéristiques de l’enfance. Belethar eut un soupir avant de dire à Reynagane :

“Je vous présente mes petits-cousins, Eloise, et Lukhar ! Ils sont très curieux, et étaient excités comme des puces à l’idée de voir une graärh pour de vrai …”

Les deux opinèrent du chef, et firent un grand bonjour à Reynagane. Belethar les regardèrent ensuite, avant de leur faire :

“Allez, allez jouer ailleurs maintenant. Je dois finir de discuter avec notre amie. Nous reviendrons un peu plus tard. Peut-être que même si vous êtes sages, elle vous racontera une histoire de son peuple !”

Belethar fit un petit clin d’oeil à sa camarade tigrée, la condamnant au passage, puis les deux marmots partirent aussi vite qu’ils furent venus. L’Espérancieux rigola :

Pater familias, qu’ils m’appellent tous. Je suis désolé de cette interruption, mais nous vivons tous plus ou moins ici. Alors votre venue suscite l’événement. Désolé de vous avoir potentiellement condamner à être conteuse pour une journée …”

Le Pater Familias s’étira, avant de faire :

“Pour en finir avec notre discussion, je pense que vous ne devriez pas trop vous en faire, mon amie. Notre monde est suffisamment vaste pour que vous trouviez votre place ailleurs, et vous voyez, si la Légion ne correspond pas à votre mode de vie, vous avez votre place ici si vous le désirez !”

Belethar eut un nouveau rire, avant de laisser celui-ci s’éteindre gentiment dans la pièce, pour laisser place aux réflexions de sa camarade tigrée.[/color]

descriptionAatmaon kee Hava [PV Belethar] EmptyRe: Aatmaon kee Hava [PV Belethar]

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Soupirant comme si expirer l'air de mes poumons pouvait alléger encore plus les sentiments qui se chamboulaient dans ma tête. C'était un peu comme si mon cerveau était en train de se déchirer en deux avec un côté le souhait sincère de ne pas culpabiliser et de ne surtout pas faire marche arrière et de l'autre de rester dans ce petit cocon que je m'étais forgée avec le temps et les difficultés.

Je redressais mes oreilles en écoutant en silence les premières paroles du baptistrel. Je savais que Belethar saurait quoi dire et quoi penser de tout ceci. En plus d'avoir la chance de me trouver en face d'une des plus honnête personne de ce monde, je rejoignais mes pattes comme si je m'apprêtais à prier tout en buvant les mots de Belethar d'un air mitigé.

Ce qu'avait dû ressentir le baptistrel, cela devait effectivement bel et bien ressembler à mon tiraillement du moment. Choisir entre deux choses qui ne peuvent pas être mise dans une même case. Baissant le regard sur la bague de Belethar, j'esquissais un petit sourire  sincère.

Les mots de Belethar reprirent et j'entamais un léger hochement de tête mécanique jusqu'à lâcher un rire nerveux en entendant une idée bien absurde. Jaloux de moi ? Qui pourrait l'être ? … Quelqu'un pourrait l'être ? Nyana pourrait l'être ?

Ce que disait Belethar, c'était bien des choses auquel je n'avais jamais pensé. Cela me paraissait tellement... quel était le mot pour cela ? Impensable. Puis vînt la question que je me posais moi-même depuis mon départ de Néthéril. L'honneur. L'honneur avait tellement de définition, on pouvait presque dire que chaque individu avait son propre sens de l'honneur et était persuadé que ce sens était le meilleur. Sauf que de mon côté, si je n'osais pas dire mes pensées profondes, jamais je n'oserai dire que mon honneur valait mieux que ce que les autres pouvaient penser de l'honneur. Mais qu'est-ce que je baragouinais ?

- Qu'est-ce que l'honneur... Je vous avoue ne pas avoir l'habitude de sortir des mots sur ce que je pense sincèrement de certaine chose et l'honneur en fait partie. Sûrement parce que nous autres, les Gräarhs, sommes éduqués dès notre plus jeune âge à correspondre à ce qu'on attend de nous.  Honnêtement, je ne trouve même pas de définition à un tel mot. Cela me paraît si superflu, personne peut-être entièrement honorable mise à part les Esprit-Liés eux-mêmes sans doute. N'êtes-vous pas d'accord ? Comment dire si je n'ai pas assez d'honneur encore pour les miens, sans savoir quoi faire pour obtenir leur faveur ? Je ne sais pas ce qu'ils attendent de moi mais ce qui est sûr c'est que je n'attend plus rien d'eux... Et me voilà qui recommence à douter des simples mots qui sortent de ma gueule.

Les yeux plissés dans une profonde réflexion personnelle, Belethar cassa mon emprise lorsqu'il entama un rire léger. Clignant des yeux, je suivais lentement du regard sa posture en direction de la porte pour y découvrir deux jeunes enfants qui nous épiais silencieusement. Je chassais de nouveaux mes mauvaises pensées à la vue donc de la petit Eloise et du petit Lukhar qui avait leurs yeux bien pétillant ce qui me donna rapidement du baume au cœur. Il y avait bien la petite Iyutred de mes anciens maîtres qui avait toujours était d'une douceur sans foi ni loi.
Timide je leur lançais un simple petit signe de la patte en souriant de plus belle tout en les voyant disparaître en trottinant joyeusement.

- Vous n'avez absolument pas à vous excusez Belethar rigolais-je à mon tour. Se sera pour moi un plaisir sans faille de raconter des histoires de mon peuple, moi-même étant plus jeune une très grande friande des histoires. J'en ai sûrement quelques unes qui leur feront plaisir. Vous avez de la chance de vivre ici avec toute votre famille. Que j'aimerai un jour avoir autant de personnes qui me sont chers si proche de moi.

Je laissais un léger blanc pensif avant d'ajouter précipitamment les joues soudainement plus chaudes qu'à l'ordinaire.

- Mais à mon avis rien de la sorte ne m'attend ! Oh par les Esprits, non non non.

Pourquoi m'aventurer dans des conversations auquel je n'avais jamais réfléchi auparavant. Eh puis, les Gräarhs ne s'éternisaient pas sur les liens de la famille. Encore une chose qui me dénaturait grandement. Est-ce que j'avais toujours était comme ça ? C'était une question auquel je ne trouverais sûrement jamais réponse.

Je laissais un petit silence s'installer en souriant bêtement vers mon ami avant de reprendre.

- Je savais que vous entendre me rassurerai déjà, vous savez trouver les mots je me demande bien d'où cela vous tiens ? C'est un don rare en tout cas, comment vous remercier.

Je levais une griffe comme si j'allais donner une mise en garde mais sous le ton de la rigolade :

- Attention je crois que ma dette envers vous deviens bien plus grande que ce que je peux vous donner en échange. D'abord vous me sauvez la vie... Rien que ça. Ensuite vous me transportez d'une île à une autre puis vous m'hébergez... en plus du reste. Merci mon ami.

Je soupirais de nouveau doucement en reposant mes deux pattes sur mes genoux. Apaisée mais mitigée également.

- J'espère en tout cas que Nyana pourra un jour me comprendre. Je l'espère de tout cœur...

Je me relevais en faisant mine de m'approcher d'un jolie meuble sur le côté mais c'était surtout pour faire mine que tout allait mieux.

- Connaissez-vous bien Cordont la Chue ? J'ai entendu des rumeurs très étranges mais les histoires sont souvent modifiés au fil des paroles qui se baladent. J'ai essayé de me renseigner le plus possible depuis mon départ et je sais que des expéditions sont prévues, c'est bien d'ailleurs la raison de mon voyage jusqu'à ce gouffre. Savez-vous personnellement ce qu'il y a été découvert depuis le début des recherches ?

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Belethar écouta avec respect sa « patiente » du jour. Bien qu’il ne fût en rien sollicité pour avoir un avis médical quant à la santé mentale de son ami, L’Espérancieux s’apercevait que sa nature de baptistrel reprenait bien vite le dessus, et de ce fait il ne pouvait s’empêcher de penser à ce que Reynagane traversait actuellement. Il était vrai que pour une personne comme elle vivant dans un peuple auquel on apprenait que tout passait par l’honneur, et le respect de la famille, de la tribu, cela devait être une situation bien épineuse que la sienne, et elle avait toutes les raisons du monde de se sentir mal.

Belethar était donc là pour l’encourager à mettre des mots sur des concepts qui semblaient la faire souffrir. Elle sembla hésiter un instant, puis finalement les mots vinrent, et l’Espérancieux put cerner un peu plus ce qui semblait triturer la cervelle de sa camarade poilue.

Un questionnement que Belethar trouva légitime, surtout pour quelqu’un qui avait presque grandie en pensant comme un esclave, qui représentait donc plus ou moins un moins que rien, selon les situations.

A sa remarque sur la famille, l’Espérancieux eut un léger petit sourire, en voyant ses petites têtes blondes partir :

« Vous savez Reynagane, s’il y a bien une chose que la vie de baptistrel m’a appris, c’est qu’il ne faut jamais faire d’affirmations hâtives. Ne venez pas contrarier le Destin avec des paroles comme celles-ci, vous seriez surprise de ce qu’il peut vous arriver dans une vie. »

Le Pater Familias pris une petite pause, avant d’adresser un petit clin d’œil à son amie :

« Je pensais détester le Néant et tout ce qu’il engendrait, jusqu’à il y a quelques mois, et ne jamais croire en lui d’aucune façon. Regardez-moi comme je suis à présent ! Je suis presque plus tatoué que certains de votre espèce ! »

Belethar eut un autre petit rire, puis il laissa continuer son amie, qui eut une nouvelle fois moult remerciements envers l’Espérancieux, qui se contenta de sourire et de rougir quelque peu : à vrai dire, le don de parole et de poser les bonnes questions étaient quelque chose de primordial pour tout bon baptistrel qui se respectait quelque peu. Mais se l’entendre dire de temps en temps faisait plaisir. Le Pater Familias se contenta d’incliner la tête poliment quand elle fit d’autres remarques à son intention, avant d’y répondre :

« Si je peux aider, alors je suis le plus heureux des hommes. Là est notre cœur de fonction, à nous autres baptistrels après tout. »

L’Espérancieux repris un air plus sérieux quand il fut question de la compréhension de Nyana. Belethar essaya de rester aussi franc que possible :

« Pour être honnête, chacun a sa propre vision de l’Honneur Reynagane. Allez demander à un Caladonien ou à un Impérial ce qu’il pense de cela, et il vous répondra quelque chose de différent. Et ce sera sans doute la même chose pour un immaculé, un vampire, ou bien un baptistrel tout simplement. Si j’en connais les principes, j’ignore comment fonctionnent réellement vos tribus et légions. Mais peut être qu’en sachant que quoi qu’il advienne, à la vue de ce que vous avez traversé, vous ne serez plus jamais la même, Nyana s’ouvrira enfin à vous. J’ai pu constater à de nombreuses reprises que vous vous battiez tout autant qu’elle. Peut-être que votre amie à son chemin à faire de son côté, et que vous vous retrouverez plus tard. En tout cas c’est ce que je vous souhaite. »

Belethar eut un timide sourire, avant de voir son amie se relever l’espace d’un instant pour contempler quelque peu la décoration de la Domus. Puis vint la question de Cordont la Chue, à laquelle l’Espérancieux sourit, car il sentait un petit intérêt poindre dans la voix de Reynagane. C’était amusant. Il lui répondit alors, d’une voix un peu mystérieuse :

« Bien des suppositions se font quant au gouffre de Cordont. Vous vous sentez l’âme d’une exploratrice mon amie ? »

Question rhétorique, si elle posait la question c’est qu’elle y songeait forcément. L’Espérancieux raconta alors :

« En vérité, nous avons vu toutes sortes de choses sortir de ce gouffre. Des golems géants notamment, qui semblent tenir le plateau de Calastin sur leurs peti… Grands bras. On y a également vu des plantes carnivores, des Ekkinopyres, qui avaient une fâcheuse tendance à croître bien trop vite pour nous. Mais aussi toutes sortes de monstres, je vous passe les détails. Je n’y suis jamais allé personnellement, mais des dire de tous, cet endroit semble être assez lugubre et dangereux … Mais toutefois pas inintéressant. »

Belethar marqua un temps d’arrêt comme pour faussement garder le suspens, puis il fit à son amie :

« Nous avons découvert des vestiges d’une ancienne civilisation Graärh. Mais Valmys qui y était en personne vous en parlerait mieux que moi. Il y avait des ruines, et un bâtiment qui avait l’apparence d’un temple, avec des statuts d’esprits liés… Bien qu’il s’est malheureusement affaissé, quand le groupe d’exploration est entré en son sein, tous gardent un souvenir impérissable de ce jour-ci. »

L’Espérancieux fit un petit clin d’œil à son amie, avant de conclure sa petite histoire :

« Voilà donc ce que vous pourrez trouver dans le gouffre de Cordont, qui reste la principale attraction de cette ville. Sinon, celle-ci est une ville libre qui a beaucoup souffert des disputes de l’Alliance des Cités Libres et de l’Empire, mais qui semble tantôt avoir trouver son petit équilibre. Quand je suis parti, le Domaine avait l’air de dire que de nouvelles investigations allaient avoir lieu prochainement. Présentez-vous-y, peut être que les forces Cordontaises pourront vous trouver une place, qui sait, si ce sujet vous intéresse. »

Belethar eut un nouveau petit sourire avant de croiser le regard de son amie Graärh :

« J’imagine que vous voulez vous intéresser à votre passé n’est-ce pas ? Même après ce que nous avons vécu au Domaine ? Cela ne vous a-t-il pas découragé ? »

Une question peut être un peu rhétorique également, mais Belethar aurait bien aimée avoir l’opinion d’une autochtone sur la question. Ils en avaient bien discuté au moment de cette petite réunion de groupe, mais peut être que le temps avait donné du grain à moudre à la jeune graärh …

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Que cela pouvait faire du bien de simplement parler à un ami. Je ne pouvais certainement pas nier que Belethar avait un sens de l'écoute et de clairvoyance qui n'égalait aucun autre de mes semblables. Était-ce cela être aussi un humain baptistrel ? Le don qu'avait l'homme m'aider à ranger toutes mes idées et angoisses dans des boîtes afin de repartir sur de bonnes bases en Calastin. En effet, être ralenti par le passé et les doutes n'allait pas m'avancer à grand chose et je préférais de loin être le plus claire possible à ce sujet.

« Oui, nous nous retrouverons sûrement un jour avec Nyana. » L'espoir, lui qui ne m'avait jamais quitté et qui m'avait bien plus porté que quiconque, je pouvais encore garder un peu de sa chaleur au sujet de ma sœur de cœur.

La conversation s'en alla doucement pour en faire venir une autre au sujet de Cordont. D'une image, on pouvait dire qu'une porte se fermait pour en ouvrir une autre, qui, je n'allais pas mentir, m'excitait au plus haut point.

- L'âme d'une exploratrice, ronronnais-je en répondant à la question du baptistrel, j'en ai toujours rêvé secrètement, à voir si j'ai assez de force et de courage pour ça. C'est presque drôle que je parle de ce sujet de cette façon. Je ne sais pas si je suis complètement inconciente ou si mes années d'esclavages me donnent une forte envie de braver le monde et de découvrir des choses. C'est vrai, je me complique bien la vie parfois.


Je commençais à faire de grands gestes d'expressions tout en continuant à parler, un peu comme si je fendais l'air de dessin explicatif pour me donner du courage.
Mes pupilles s'agrandirent lorsque mon ami commença à me raconter ce qu'il savait de ce gouffre. J'avais eu le temps de lire quelques récits sur les anciennes explorations de Cordont mais d'entendre quelqu'un en parler, j'arrivais presque à visualiser l'extraordinaire de la chose.

Le simple fait d'imaginer des vestiges Gräarh d'un ancien temps me faisait hérisser le poil jusqu'au bout de mes griffes. Déjà trépignante d'impatience en entendant une nouvelle excursion dans ce gouffre, je ne devais pas rater cette chance. Surtout pas. Il allait falloir que je me renseigne sur quand celle-ci descendrait pour ne pas rater le coche.
Aux questions de Belethar, je prenais un petit temps pour y réfléchir. Il est vrai que le passage des Couronnes au Domaine avait réveillé cette soif d'intrigue mais pour être tout à fait honnête, mon instinct me criait des choses effrayante à leurs sujets. Comme si le monde tout entier vrombissait d'un danger que peu avait encore connaissance. L'attaque des Couronnes m'avait littéralement ouvert les yeux, moi qui ne croyait qu'en des légendes et des histoires d'autrefois.

Je hochais la tête une nouvelle fois, presque par réflexe.

- C'est à dire... j'ai toujours eu ce rêve inconcevable d'en apprendre plus sur le passé de notre peuple. Vous ne trouvez pas cela étrange, de toute cette régression qu'il y a eu entre les ruines dont j'ai approximativement connaissances et nous autres Gräarhs actuel ? Si les Couronnes de Cendres y sont pour quelques choses, je crois que c'est notre devoir de découvrir toute la vérité sur ce qu'il s'est passé. Moi qui ne pensais encore que tout ceci n'était qu'une légende et de voir ce qu'il s'est passé au Domaine, tout ça ne ma pas du tout découragé au contraire. C'est bête, riais-je doucement, c'est ça qui m'a fait partir. Je crois que les Couronnes seraient restés des mythes, jamais je n'aurais requitté Néthéril. Quitte à rester une Ashudd toute ma vie.

Je jetais un coup d'oeil vers mon ami avant de baisser mes yeux sur les petits objets qui trônaient sur un meuble.

- Dès mon arrivée, vous m'êtes d'une grande aide Belethar. Je crois que vous n'avez même pas idée de ce que vos simples paroles m'ont rassuré. J'ai presque envie de me croire future voyageuse en sillonnant les terres et écumer les mers. Oh, j'ose croire que la Gräarh dont je rêvais petite pourra un jour devenir réalité !

Les yeux pétillants, les doigts noués de nouveau face au baptistrel, c'était clair maintenant. Très clair. Il fallait encore un peu de courage, beaucoup d'apprentissage, mais je savais ce que je voulais faire de cette vie libérée.

- Les choses sont en train de bouger un peu partout dans l'archipel. Et je suis loin de connaître tout les fléaux du monde. Si les Couronnes de Cendres décident de semer le chaos, pensez-vous que tout les peuples se sentiront concernés ? J'entend par là, les vampires...les pirates.

Debout, ma réflexion battait l'air au rythme du bout de ma queue. Je pensais sincèrement que les choses étaient en train de changer. Et j'étais prête à mettre mon grain de sable dans la balance. Maintenant, je savais que mon choix n'était pas vain.

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Belethar esquissa un tendre sourire quand son amie lui parla de manière déjà plus détendue de son envie de voyager et de découvrir des choses qui l’entourent. Il répondit d’ailleurs :

“Inconsciente, probablement pas, mais curieuse, ça …”

L’apprenti baptistrel eut un petit rire, en voyant son Reynagane faire de grands gestes en même temps qu’ils parlèrent de Cordont, et surtout en voyant ses pupilles s’étendre, finalement un peu comme leurs camarades félins moins évolués quand on leur agitait un objet hautement attrapable sous le nez. Belethar eut un sourire en coin, se demandant bien quel pouvait être le tout premier graärh à s’être manifesté, et à quel point ils étaient différents de leurs congénères félins moins évolués.

C’était un sujet de science et d’histoire intéressant que celui-ci, mais pour l’heure ils se contenteraient du passé, et c’était déjà bien suffisant. Qui savait ce que l’on pouvait trouver dans ce gigantesque gouffre. Si les Graärh étaient aussi connus pour faire table rase de leur passé, et que tout ce que l’on savait des Couronnes de Cendres n’étaient que d’ordre du mythe, c’était qu’il devait y avoir des histoires méconnues, et surtout à l’humble avis de l’apprenti baptistrel, un traumatisme qui ne devait pas être réglé. Restait à savoir de quel genre était ce traumatismes, et si eux, colons de Tiamaranta, pouvaient y faire quelque chose.

L’objet de la réflexion de Belethar trouva d’ailleurs un écho dans les paroles de sa camarade Graärh :

“C'est à dire... j'ai toujours eu ce rêve inconcevable d'en apprendre plus sur le passé de notre peuple. Vous ne trouvez pas cela étrange, de toute cette régression qu'il y a eu entre les ruines dont j'ai approximativement connaissances et nous autres Gräarhs actuel ? Si les Couronnes de Cendres y sont pour quelques choses, je crois que c'est notre devoir de découvrir toute la vérité sur ce qu'il s'est passé. Moi qui ne pensais encore que tout ceci n'était qu'une légende et de voir ce qu'il s'est passé au Domaine, tout ça ne ma pas du tout découragé au contraire. C'est bête, c'est ça qui m'a fait partir. Je crois que les Couronnes seraient restés des mythes, jamais je n'aurais requitté Néthéril. Quitte à rester une Ashudd toute ma vie.”

Belethar pencha sa tête sur le côté à ces mots, et lui répondit à ce à quoi il pensait :

“Je trouve également cela étrange que votre peuple puisse paraître si … Différent. Mais vous savez, je crois que vous touchez un point sensible Reynagane : Est-ce bien notre devoir de découvrir la vérité ? Nous autres baptistrels avons comme une de nos missions de recueillir tous les savoirs de ce monde, et d’en être les gardiens, quitte à triturer des points sensibles … Mais plus nous avançons dans notre quête, plus j’ai le sentiment que le mystère s’épaissit, et que malgré toutes nos connaissances, rien ne vaudra mieux qu’un ou plusieurs graärhs pour résoudre ce mystère.”

Le Pater Familias eut un nouveau petit sourire, quand Reynagane lui partagea cette image d'elle, l'exploratrice sillonnant les différentes contrées de ce monde :

“Il ne tient qu’à vous d’embrasser ce destin si vous le désirez, Reynagane ! Qui sait où la curiosité pourrait vous mener. Beaucoup de mon peuple disent que c’est un vilain défaut, mais je suis persuadé du contraire. Quand celle-ci est bien placée, elle peut vous faire découvrir bien des choses, où vous faire accomplir des destinées que vous n’imaginiez même pas dans vos rêves les plus fous.” Belethar fit un petit clin d’oeil à Reynagane : “Vous pourriez être un de ces graärhs à avoir lever le mystère sur les Couronnes, et en inspirer bien d’autres, bien plus que ceux attentistes dont vous regrettez d’avoir perdu de vue aujourd’hui.”

Ceci étant dit, Belethar se concentra à nouveau sur ce que Reynagane évoqua par la suite, concernant l’implication de tous les peuples. Ce à quoi il répondit :

“Je ne suis pas un expert en géopolitique, mais je crois que si les Couronnes s’en prennent au foyer des vampires et des pirates, comme ils s’en sont pris aux nôtres, il est fort à parier que les autres dirigeants de ce monde crieront vengeance. Il existe bien encore des tensions entre les peuples pour des conflits datant d’un millénaire, alors je serais très étonné de voir que quelque chose d’aussi actuel laisse de marbre des personnes comme Nathaniel et Aldaron. Quitte à se rabibocher avec leurs ennemis. Enfin, tout du moins, je l’espère.”

L’Espérancieux soupira. Bien qu’il pensa tout le mal du monde du premier, et qu’il ait une pensée amicale pour le second, il espérait effectivement que ses paroles ne soient pas vaines et que chacun pourrait trouver midi à sa porte quand l’heure où les Couronnes seront décidées à frapper à nouveau viendrait.

Belethar s’étira et soupira pendant quelques secondes. Il était bien installé dans ce fauteuil, mais peut-être devait-il laisser son amie se reposer :

“Enfin bref, je parle, je parle, mais vous devez avoir besoin de repos, Reynagane ! Peut-être voudriez vous que je vous conduise à votre chambre ?”

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