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descriptionMarcher sur des cendres [Valmys & Aldaron] EmptyMarcher sur des cendres [Valmys & Aldaron]

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    Dire Adieu, il s’y était préparé. Achroma et lui avaient construit cet instant, dès lors que les menaces de Claudius eurent été formulées. Dès lors que l’Arbre-Songe lui avait donné la possibilité de survivre à la perte de son inséparable. Ils avaient préparé cette prise de pouvoir, succession naturelle pour tenir la barre de ce royaume désabusé. Ils avaient préparé la poigne qui se refermerait sur Caladon, préparé Nolan, préparé Victoria. Ils avaient préparé le lendemain. Mais rien de tous ces plans ne l’avaient préparé véritablement. Achroma était revenu d’entre les morts, grâce au cœur de Skade et il disparaissait à nouveau. Il l’avait déjà pleuré, une première fois, des années plus tôt et il s’en sentait incapable de le refaire à nouveau. Pourquoi ? Parce qu’il ne devait pas tomber à nouveau.

    Après Morneflamme et après le sacrifice du dragonier, il s’était fané comme une fleur privée d’eau. Achroma était-il revenu pour le planter dans la terre, qu’il fasse racine, avant de s’éloigner à nouveau ? L’image était belle, tant qu’elle n’était que de la poésie. La réalité était plus douloureuse. Il devrait tenir bon. Il ne pouvait pas s’effondrer à nouveau et retourner dans l’ombre. Pourtant, c’était là qu’il se sentait le mieux. Après sa prise de pouvoir, il s’était retiré, à l’abri des regards. Il avait retiré son armure et avait demandé qu’on la lui nettoie, puis il avait lavé ses mains à l’eau, pour en faire disparaitre le sang. Mais il en avait aussi sur le visage et dans les cheveux. Etait-ce cala sa vie ? La mort et le sang ? Il serra les dents et ferma les yeux. Ce ne fut que pour mieux entendre le cœur de Valmys, qui approchait… Et s’arrêtait, probablement arrêté par les gardes. « Laissez-le passer. » fit-il d’une voix forte, impériale, qui contrastait nettement avec l’épuisement psychologique qui le tenaillait.

    Ce fut un… Morceau de magma qui avança alors. Le vampire cligna des yeux, perplexe devant ce qu’il voyait : « Que… Que t’est-il arrivé ? » Il se fustigea intérieurement. Trop occupé qu’il était par la mort, il en oubliait les vies qui étaient venues se loger sous son aile et qui… Traversait des choses ? C’était quoi ? Une expérience d’Alchimie qui avait mal tourné ? Ou cette cruche d’Aramis avait fait ses siennes ?

descriptionMarcher sur des cendres [Valmys & Aldaron] EmptyRe: Marcher sur des cendres [Valmys & Aldaron]

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Un Valmys n’arrivait jamais seul.
Ce n’était pas vraiment une question de volonté ou non. Sans demander son avis, Deïa et Servalwir étaient sur ses talons sitôt qu’il se levait. Un affront à l’intimité, qu’il leur pardonnait sitôt qu’ils mettaient en place leurs plus adorables expressions, en être faible qu’il était. Il avait bien essayé de les gâter plus que raison, les faire jouer, les couvrir d’affection, les pousser à paresser, mais rien n’y faisait. Deïa était bien trop consciencieuse et Servalwir bien trop jaloux.
Il s’y était fait. En ce jour, ils ne représentaient pas vraiment le principal tracas de Valmys. L’état de son père préoccupait ses pensées. Il savait que ce dernier n’était plus lié à Achroma par l’Inséparable, mais n’était pas dupe. La douleur n’avait jamais attendu les esprits-liés pour abattre les âmes. Ces dernières étaient bien les plus complexes à soigner, y compris pour les maîtres bardes. S’il avait su comment s’y prendre, le jeune Cawr n’aurait sans doute pas eu tant de soucis avec les pirates, avec les miroirs, avec son propre corps.

Valmys avait hésité à se présenter en tant qu’hermine devant son père. Cette apparence était celle qu’il arborait chaque fois que quelque être cher nécessitait une épaule velue sur laquelle reposer sa tête. Néanmoins, pour transporter des présents, être quadrupède n’était pas le meilleur des choix… Pour le moment. Avec quelques inventions de bon aloi, cela pouvait peut-être s’arranger. Pour l’heure, les possessions de Valmys adaptées à sa forme d’hermine se résumaient à un panier, une pomme de pin, ainsi que quelques habits qui doublaient ses capacités à tirer des “aaaaw” d’adoration aux gens.

Bref. Ce fut ainsi que tout ce beau monde arriva dans la pièce où Aldaron s’était retiré. Un serval noir, au poil long, orné d’une cicatrice sur le front. Une husky glacernoise à l’air très sérieux. Un chantemagma, à la mine inquiète autant que désolée. Ses habits étaient bien légers, même pour un immaculé, à cette saison. Couvrants, mais légers. Sa peau s’était parée d’une couleur de cendres, ses veinules portaient le rouge-orangé d’un magma incandescent. Il avait à la main une tasse, ornée d’écritures qui indiquaient clairement l’opinion du jeune Sainnûr sur son père, ainsi qu’une autre tasse, plus petit. Son air désolé venait surtout des champignons qui l’accompagnaient. Ils étaient apparus presque par mégarde pendant que Valmys tentait de préparer une concoction Dawanesque censée aider son père à reprendre du poil du vampire. Ils avaient bien disparu, au bout d’un moment. Mais ce bougre de baptistrel avait voulu re-tenter l’expérience, voir s’il pouvait les invoquer à loisir. Et il le pouvait. Mais maintenant, il les baladait. Eroll, sur le haut de sa tête, chantait un air absolument peu approprié à la situation, ravi. Judith s’était glissée dans l’espèce de poche qui ornait sa tunique, au niveau du coeur. Peppe était sur son épaule, étrangement muet pour le moment.

Servalwir était grognon. Valmys lui demanda donc de rester dans un coin de la pièce, lui promettant des papouilles plus tard. Il fit à Deïa le signe qui indiquait “vaque à tes occupations”. En tout cas, c’était ce qu’il essayait désespérément d’apprendre à sa garde du corps. Il put ensuite, enfin, se concentrer sur l’objet principal de ses -multiples- tracas. Non-loin d’Aldaron, il déposa le mug et la tasse, sans les présenter. Aldaron les testerait bien de lui-même. La tasse avait une odeur champignonnée.

“- Le puits flamboyant était en éruption. J’ai voulu le calmer. Je me suis avancé vers la lave en chantant.” Valmys affichait un petit sourire en coin, amusé de ne pas dire tout de suite à son père les mots qui le rassureraient. Aldaron devait bien savoir le côté casse-cou que son fils dissimulait si bien. Il posa Eroll et Peppe entre les tasses, papouilla du bout du doigt Judith pour la rassurer, puis confirma : “Fusion élémentaire. Il semblerait que l’ensemble des éléments connus aux baptistrels se soit étendu. Nous étudions encore le phénomène. Ce sont bien plus que cinq éléments qui nous attendent… Et visiblement, je suis lié autant à la terre qu’au feu.”

Son regard passa autour de lui. Il connaissait cet endroit, pour l’avoir bâti, mais avait laissé une bonne partie de l’aménagement à ses occupants. Finalement, il décida que la chaise la plus proche était trop loin. Il fredonna légèrement, transformant le sol pour créer sous lui une petite chaise, dont l’apparence mêlait le brut et l’ornement. Assis, il continua, espérant ouvrir l’esprit de son père sur d’autres terres que celle où coulait le sang : “Cela n’a pas été facile, au début. Ma chaleur corporelle est très élevée, si je ne la maitrise pas. Mes premiers habits, je les ai fabriqués avec de la roche, pour éviter de les réduire en cendres.” Sur le coup, il n’avait pas fait le malin. Désormais, le souvenir le faisait sourire, légèrement. “J’imagine que l’information de l’attaque des couronnes de cendres sur le Domaine t’es parvenue ? Ilhan était présent. Sa femme aussi, d’ailleurs. Charmante. Elle m’a appris que je suis la réincarnation du fils de mon serval. C’est incroyable comme parfois le monde peut paraître petit.”

Un instant, il eut l’air troublé. Il oubliait quelque chose. Quelque chose d’important. Ah, oui ! Se levant de nouveau, Valmys écarta les bras, pour aller étreindre son père dans un franc câlin. Sans doute en avaient-ils tous deux le besoin. Le baptistrel se retrouva à soupirer contre l’épaule de son père, comme s’il avait retenu son souffle tout ce temps. D’une voix qui ne connaissait le mensonge, il avoua :

“- Tu m’as manqué, dähddy.”

Mais quel inconscient était-il de relâcher deux secondes son attention. Nahui, dont l’esprit était tout occupé à enlacer également Aldaron, à le réchauffer de sa présence, avait bien senti les odeurs de nourriture. Cessant de singer le sommeil, elle s’étira, avança sa petite tête triangulaire vers les tasses, renifla, et trempa brièvement sa langue bifide dans le contenu. Elle l’estima “pas assez viandard, mais bon pour bipède” et retourna s’enrouler non-loin de Lié, une demi-attention suspicieuse sur le bipède-tout-flammes.

descriptionMarcher sur des cendres [Valmys & Aldaron] EmptyRe: Marcher sur des cendres [Valmys & Aldaron]

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    Ce ne fut qu’après quelques secondes qu’Aldaron réalisa l’ampleur de l’animalerie qui venait d’entrer dans son salon. Il s’en sentait un peu coupable, puisqu’il y avait participé, en offrant un son fils une compagne canine, en plus de l’équidé qui avait fait leur rencontre. Une chance d’ailleurs que celui-ci ne soit également entré au sein de sa demeure. Etait-ce un champignon qui jouait joyeusement du banjo ? On ne pouvait pas trop dire que son cœur était à la fête, mais le cœur de ce champignon là l’était pour deux. Le vampire arqua un sourcil, perplexe, et son geste ne fit que s’accentuer lorsque Valmys lui expliqua qu’il s’était jeté dans de la lave. Fusion élémentaire ? Par les foutues déesses, avait-il adopté tous les suicidaires de cet archipel. La seule satisfaction qu’il en tira était que son fils avait déclenché quelque chose d’unique. Le feu et à la terre, on n’avait j’avais rien vu de tel chez les baptistrels. Cela n’avait rien d’étonnant qu’Elusis soit exceptionnel, ainsi était-il à la fois fier de lui et dépité.

    « C’est l’ami du petit déjeuner ~
    L’ami Ricoré ~ »


    Il chantait entre les tasses et Aldaron le poussa du bout du doigt. Celui-ci perdit un peu l’équilibre et tournoya sur lui-même en sautillant. Perplexe, l’Ast prit la tasse qui lui était destinée. La dernière fois qu’il avait bu quelque chose de champignonné, il avait félicité Nathaniel et l’avait embrassé. Au moins, le roi des pirates n’était pas là cette fois.

    « Tu me fais tourner la tête ~
    Mon manège à moi, c'est toi ~
    Je suis toujours à la fête ~
    Quand tu me tiens dans tes bras ~ »


    Il avait vraiment une chanson pour chaque circonstance ? Il s’apprêta à boire, avant de constater la décoration de la tasse et resta coi, silencieux mais touché par l’attention. Valmys avait-il fait cela pour qu’Aldaron ne lui en veuille pas trop pour cette histoire de suicide élémentaire ? Peut-être, mais qu’importait, il aimait ce genre de petites attentions qui lui rappelaient que sa paternité n’était pas vaine. Il reposa la tasse pour prendre son fils dans ses bras, ne craignant pas trop la chaleur que pourrait avoir l’hermine, puisqu’il était dragonnier. Son étreinte lui fit du bien, autant que ses mots. Une part de lui avait terriblement besoin de cette affection même si un Prince Noir ne pourrait jamais l’affirmer de vive voix. Il caressait délicatement ses cheveux et le grattouillait derrière ses oreilles duveteuse. Son fils était devenu un étrange spécimens. Corps de magma, oreille et queue d’hermine, veinules cuivrées… C’était à peine s’il le reconnaissait de leur première rencontre, même si son cœur battant lui confirmait la même pulsation que jadis.

    « Toi aussi tu m’as manqué, mon fils. Fils suicidaire, mais fils quand même. » ronchonna-t-il, mi-amusé, mi dépité. Ses enfants lui donneraient-ils toujours autant de mouron ? Ou peut-être finirait-il par s’y habituer ? Il le devrait bien, ou il finirait aussi chauve que Claudius. Evidement sur ces belles paroles, le champignon musicien trouve quelques paroles à fredonner gaiment. L’Ast roula des yeux : « Mais où l’as-tu trouvé celui-là ? » Il n’était pas même certain de vouloir savoir. Si Valmys s’était adonné à quelques autres activités suicidaires, il préférait l’ignorer. « J’ai appris pour l’attaque des couronnes de cendres, bien que je n’aie eu l’occasion de me pencher sur ce problème. Lorsque je reviendrai de Caladon, je prendrai des troupes pour monter sur les terres de l’islandis. Il se dit qu’un portail s’est ouvert et que les graärh sont tombés dedans quand il ont voulu attaquer Aerthia, il y a près d’un an maintenant. J’ignore si c’est une bonne piste à creuser… Quant au reste, en sais-tu peu peu plus sur le danger qu’ils représentent ? S’agit-il à nouveau d’être désirant régner sur le monde comme le Tyran Blanc ? »

    Il fronça les sourcils : « Et… De quoi veux-tu parler … ? Le fils de ton serval ? » Il fallait avouer que c’était tout de même assez surprenant comme formulation. Après avoir laissé Nahui goûter, le vampire pris une gorgée de la boisson chaude.

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