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27 Mai 1764

Cela faisait deux semaines que Rey avait quitté cette contré, partant à l’autre bout de l’océan… Je n’avais toujours pas réussi à accepter son choix de partir de la sorte, elle qui était si fragile… Si gentille… Elle finirait croquer en une fraction de seconde et personne pour la protéger de ces sans-poils… J’avais laissé ce que j’avais de plus précieux en ce monde aux mains de ce dominant qui semblait avoir les mêmes désire que notre grand Tribyonn. La paix ou quelques choses de similaire. Était-ce possible ? Comment savoir ? Il est si facile de mentir, de tromper les autres. Je ne parvenais pas à avoir pleinement confiance…

La peur de la voir disparaître me rendait plus faible que je ne le pensais… Pour palier à ce sentiment, cette chose qui ne devrait pas exister durant ce temps lourd et aléatoire, je me suis mise en quête de devenir plus forte, d’assurer cette protection qui jadis me faisait tant rêver. Elle devait disparaître de mon esprit, pour que je puisse me concentrer sur ma tâche nouvelle.

Encore une fois, j’avais retrouvé cette créature. A la même heure comme chaque jour, mais cette fois c’était différent. L’on avait attendu… Pourquoi ? Alors que j’étais plus lente qu’avant, elle aurait pu m’obliger à m’agenouiller de nouveau, avec une facilité déconcertante. Lorsque mon regard croisa le sien, j’avais compris à ce moment, qu’il n’y avait pas de réelles victoires, lorsque l’adversaire n’est pas prêt. La bête sauvage marchait de long en large, poussant des grognements pour que je parte probablement. Par moments, elle secouait la tête en poussant de longs sifflements avec ses naseaux.

Reprenant mes esprits, mon regard devint plus intense, laissant derrière moi tout ce que je pouvais éprouver, cette peur qui m’animait et qui me donnait envie de plonger dans l’eau pour la retrouver… Pourquoi me rendait-elle aussi chèvre ? Je ne me reconnaissais plus, et cette fougue, qui vivait en moi, semblait disparaître, ou alors s’accroître ? C’était étrange, je ne comprenais plus ce que je pouvais ressentir à cet instant…

Cette rage nouvelle, qui n’est pas vraiment mauvaise, elle me procure quelque chose de nouveau, une adrénaline plus amère… Un rugissement retentit, le signal de ce nouveau combat, de ce nouvel affrontement amical ? Je ne savais pas si on pouvait le considérer comme tel, car l’on finissait à chaque fois plus blessé que le jour précédent. Mais parfois, j’avais l’impression de ressentir de la joie dans nos échanges. C’était devenu un rituel, et il semblerait qu’on prenait plaisir à se faire souffrir, comme pour se remettre dans le droit chemin. Qui peut savoir ?

Ma mâchoire transperça sa peau et inversement. Nos corps roulèrent dans la poussière, teintant ma pelisse pour me fondre dans la savane de Néthéril. Combien de temps cela dure ? Je ne saurais pas le dire, car pour moi, les secondes me faisaient mourir. Mais durant ce laps de temps, j’ai pu respirer de nouveau, sortir la tête de l’eau et oublier ce qui me faisait souffrir. Devant les autres, je gardais la tête haute, je ne devais pas faiblir, pour honorer ma famille. Pourtant, il était si bon de se lâcher, d’exprimer sa colère, ses craintes à cette créature, même si le silence reste roi entre nous, j’ai l’impression que nous communiquons à travers le sang et la sueur…

Notre matinée s’achève comme à chaque fois, je repars après l’avoir salué, et nous savons que dans un futur proche ce rituel recommencera. Un sourire s’affiche sur mes babines un faible sourire alors que je m’approche de l’océan. Cela ne la ramènera pas, mais depuis son départ, je prenais soin de m’y rendre pour contempler l’horizon, avec cet espoir de la voir débarquer. Mes pas me guident doucement, je sens de plus en plus l’air marin, cette odeur salée qui nous prend aux tripes. Elle s’engouffre dans mon pelage, me faisant frissonner.

Lorsque j’arrive, je m’agenouille instinctivement. Observant le bleu de l’eau qui reflète le soleil, poussant les nuages pour qu’ils brillent de mille feux. Mes prunelles se perdent dans ce paysage qui à chaque fois semble différent. A travers la clarté, j’ai l’impression que sa silhouette se dessine dans les nuages, qu’il se déplace pour former son portrait dans le ciel. Pourquoi es-tu partis ? Toi qui as su me dompter… Reviendras-tu un jour ma lumière ? Jour après jour, j’attends de pouvoir te serrer de nouveau contre moi et que nos cœurs ne fassent plus qu’un…

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La traversée en mer n’était pas tout à fait du goût de Faron si Sorel devait en croire les grondements réguliers de l’animal. Le peu qu’ils parvenaient à communiquer laissait deviner à l’elfe combien le roulis de l’eau le rendait mal à l’aise en plus de lui être insupportable. C’était sans compter le fait qu’il était obligé de rester enfermé dans un cage, en fond de cale, pour permettre aux matelots d’évoluer sans craindre pour leur vie. Les quelques jours qu’ils avaient déjà passé en mer l’avaient rendu irritable et peu enclin à grand chose d’autre que gronder, grogner et refuser de communiquer, outre mesure, avec Sorel. Il continuait de manger, certains repas se retrouvaient régurgités mais au moins il continuait de s’alimenter et l’elfe s’assurait qu’il avait suffisamment d’espace pour ne pas perdre de masse musculaire ou de poids.
Ils ne pouvaient décemment pas s’arrêter près des îles dangereuses pour permettre au fenrisulfr de se dégourdir les pattes et peut-être d’apaiser les tourments de son estomac malmené par le voyage en bateau. C’est donc avec une certaine forme d’appréhension à l’idée d’imposer ses demandes que l’elfe approcha le capitaine, quelques jours après leur départ de Nyn-Tiamat.

Demander à l’homme de s’arrêter à Néthéril, au moins pour quelques heures afin de permettre à Faron de descendre et apprécier l’air libre sans le roulis continu de l’eau, lui demanda plus de courage que ce à quoi il se serait attendu. Il n’hésitait pas à se lancer à la poursuite de fenrisulfrs ou d’en avoir un pour compagnon, même adulte, mais demander un grand gars barbu de lui rendre un service supplémentaire, en plus de celui d’accepter de les transporter, lui et son camarade à fourrure, lui donnait envie de faire demi-tour. Le bougre n’avait pas l’air particulièrement mauvais, pourtant, mais la façon qu’il avait d’aboyer des ordres aux matelots Sorel n’avait qu’une envie : se ratatiner dans un coin et en rester le plus loin possible.
Il finit néanmoins par aborder - ah ! -  le capitaine tout en lui exposant son idée. De façon tout à fait inattendu, l’homme trouva celle-ci excellente en lui tapant dans le dos d’un air bourru, son sourire dissimulé par son épaisse barbe blonde tandis qu’il ordonnait à un matelot de se sortir les doigts d’une partie spécifique de son anatomie et de se dépêcher à réaliser ses tâches. Plus tard, alors que Sorel se baladait sur le pont, il finit par s'approcher de celui qu’ils appelaient le Timonier - surnommé par la plupart de l’équipage par N’a-Qu’un-Oeil pour une raison évidente - et lui poser quelques questions innocentes. En apparence toutes simples mais qui élicitèrent néanmoins des réponses approfondies de la part du timonier, lequel entrepris de partager ses propres connaissances. Entendant les deux hommes s’étendre sur le sujet, le capitaine finit par les rejoindre et ce premier échange fut le premier d’une longue liste.

Sorel ne mit jamais les mains sur la barre mais il se tint à côté du timonier tandis qu’ils devisaient plus ou moins calmement, le second des deux expliquant au premier les tenants et les aboutissants d’une décision. Parfois le capitaine les rejoignait et décrivait les effets d’une voile comparée à une autre et pourquoi l’une était plus utile dans une situation précise. Il apprit, au contact des deux marins et des autres matelots avec qui il lui arrivait de s’entretenir régulièrement, passager social qu’il était, de nombreux mots dont il n’avait jamais eu conscience de l’existence.
C’est donc la tête bourrée de gabiers, membrures, dalot et d’écubier qu’il finit par quitter le navire lorsqu’ils arrivèrent sur Néthéril.

Sortir Faron se révéla légèrement plus difficile que prévu car il eut à s’arranger pour que les marins se placent hors de vue du prédateur avant de pouvoir le faire quitter la cage puis la cale. Son épais pelage le ferait certainement souffrir sous le soleil de plomb de Néthéril mais au moins eut-il le plaisir de s’étirer de tout son long et de s’aventurer sur la terre ferme, un rien déséquilibré par l’immobilité trompeuse du sol.
Le jeune elfe avait presque du mal à s’habituer à l’absence du roulis de l’eau, sentant ses jambes protester et son équilibre s’entêter à lui donner l’impression que le monde tanguait de façon aléatoire. Il entendit les marins rire tandis qu’il s’éloignait d’un pas incertain, rejoignant son compagnon à fourrure, lequel était très occupé à fourrer son nez au sol, une oreille fermement dirigée vers les matelots qu’il écoutait avec méfiance.

L’elfe s’éloigna quelque peu. Après s’être concerté avec le capitaine, il s’était équipé en accord avec la météo de l’île. Après Cendre-Terres - il allait devoir s’habituer à ce nouveau nom - il passait à des températures bien différentes pour ne pas dire complètement opposées. Il n’en oubliait cependant pas moins la prudence et était suffisamment couvert pour ne pas finir blessé par le soleil tout en ayant de quoi se désaltérer au besoin.
Curieux et désireux de laisser à Faron tout loisir de s’éloigner et de se dégourdir les pattes, tout en gardant un œil sur lui, Sorel s’éloigna de la côte et du navire pour découvrir un peu plus attentivement la faune et la flore de Néthéril. Il ne s’était pas souvent aventuré sur l’île chaude, même s’il était particulièrement curieux de certains animaux qui y vivaient, les températures l'effrayaient quelque peu. Le froid était une chose avec laquelle il pouvait se débrouiller, il lui suffisait de s’enrouler dans des étoffes chaudes et de se couvrir suffisamment pour que le froid n’ait pas l’opportunité de lui faire du mal. Le soleil était un élément plus difficile à contrecarrer, même s’il avait déjà eu à le faire par le passé. Il avait juste quelques difficultés avec les environnements chauds, en particulier depuis son expérience à Morneflamme. C’était une façon comme une autre de dompter son passé et de passer au-delà, d’aller de l’avant du mieux qu’il pouvait en enfouissant tout ce qui pourrait le freiner sous une saine - non - couche de déni et d’ignorance.

Tentant par conséquent de ne pas s’appesantir sur le soleil haut dans le ciel et se concentrant sur les vents marins qui apportaient une touche de fraîcheur bienvenue, Sorel s’enfonça dans les terres de Néthéril.
Faron s’éloignait, disparaissant parfois malgré sa fourrure reconnaissable entre mille et étrangère à l’île, mais restait néanmoins à proximité, revenant régulièrement pour s’assurer que l’elfe était toujours là et en bonne santé. Le regard perçant et dur de l’animal croisait fréquemment le sien avant qu’il ne fasse demi-tour, s’éloignant à nouveau, pour aller renifler ce qui lui plaisait et peut-être découvrir des choses qu’il n’avait encore jamais eu l’occasion de voir. Sorel s’assura néanmoins de lui faire comprendre qu’il ne devait pas trop s’éloigner, il ne manquerait plus que le fenrisulfr tombe sur une troupe de smilodons, tout fenrisulfr qu’il était, il avait peu de chance de s’en sortir. D’autant qu’il était jeune et n’avait peut-être pas autant d’expérience qu’un de ses congénères du même âge puisqu’il n’avait pas grandi dans le même environnement.

C’est alors qu’il commençait à envisager de s’enfoncer plus à l’intérieur des terres qu’il entendit les sons reconnaissables entre mille d’un affrontement. C’était suffisamment loin pour qu’il n’ait pas à s’en inquiéter mais, prudent, il observa néanmoins les alentours pour voir s’il pouvait en repérer l’origine. L’horizon était suffisamment inégal pour qu’il n’en voit rien. Se demandant s’il commettait une erreur en s’approchant, Sorel s’orienta vers les sons. Avant qu’il n’y parvienne cependant, un mouvement à la périphérie de son champ de vision le fit tourner la tête. La silhouette, indéniablement animale, ne ressemblait en rien à ce qu’avait pu voir l’elfe jusqu’à ce jour. Que ce soit dans les livres ou dans ses recherches diverses et variées, cette forme comptait plus de membres que sa silhouette féline ne l’aurait laissé penser. Les espèces de lanières qu’il devina de loin avaient définitivement l’air de faire partie de son anatomie ce qui ne collait, en plus du reste, à absolument rien de connu.

Curieux quant à ce que la créature inconnue avait pu affronter, et hésitant quant à l’idée de la suivre pour essayer de l’observer de loin, Sorel se dirigea vers ce qui semblait être le point de départ de l’animal. Songeant que Faron pourrait sans souci suivre l’animal à la trace au besoin, l’elfe finit par rejoindre la côte, retrouvant le son familier des vagues se brisant sur la côte et, plus particulièrement, une graärh.
S’accroupissant à distance pour ne pas se faire remarquer malgré sa grande silhouette, Sorel observa de loin celle de ce qui semblait être indéniablement une femelle. Ses grandes oreilles et sa belle fourrure alors qu’elle était agenouillée, le regard rivé vers l’horizon. Il pouvait voir, par endroit, la fourrure en mauvais état et ce qui ne pouvait être que des traces de sang. Avec une hésitation, il finit par se redresser et intentionnellement fit rouler des pierres sous ses pieds pour annoncer sa présence. Il leva les mains en guise de signe de non-agression et s’immobilisa à bonne distance d’elle.

Cherchant ses mots en graärh, un dialecte qu’il ne maîtrisait pas beaucoup en plus de ne pas posséder les membres nécessaires à une expression adaptée.

« Besoin aide ? »

Il grinça des dents, irrité par son manque de compétence en la matière et conscient d’à quel point il devait sonner comme un idiot, ce qui ne lui convenait pas le moins du monde. Faronlyss approchait. Sorel tourna légèrement la tête sur le côté et indiqua au fenrisulfr de rester à distance tout en demeurant prudent. Il ignorait si la créature qu’il avait entraperçue était toujours dans les environs et préférait se montrer prudent. Il ne tenait pas à ce que le fenrisulfr ou lui-même soient blessés.
Revenant rapidement à la graärh, il indiqua du doigt les blessures visibles, les mains toujours en l’air pour montrer qu’il n’avait aucune intention belliqueuse.

« Je peux aider. »

Il butait clairement sur les mots, sa diction maladroite mais il essayait néanmoins, plein de bonne volonté et l’air inquiet pour la santé de la femelle tout en restant prudent.

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Le vent souffle, l’odeur de la mer remonte doucement jusqu’à mes naseaux. L’air ambiant, pique légèrement mes blessures, mais je reste immobile. Perdu dans mes pensées alors, que doucement, mes griffes se portent sur les marques faites par la créature que je côtoie de plus en plus souvent. J’avais gardé le silence quant à la bête, il y avait un, je ne sais quoi qui m’empêcher d’en faire mon trophée, c’était une chose que je ne parvenais pas à comprendre…

Le silence qui régnait m’apaisait autant qu’il me tourmentait… Je n’en pouvais plus…Moi qui aimais contrôler tout ce qu’il y avait autour de moi, je ne supportais pas de sentir mon cœur tanguer de la sorte… Je devais reprendre mes esprits et passer à autre chose… J’allais pour me relever, alors qu’un bruit attira mon attention. Mes oreilles se mirent en position, comme pour entendre mieux, mon regard bougea, à la recherche de la source de ce son.

Un sans-poil sortit de nulle part, levant doucement les mains pour montrer qu’il venait en paix… Mais comment pouvais-je en être sûr ? Grognant en même temps que de mon poil prenait de l’ampleur. Technique d’intimidation des félins, mais qui par moment faisait bien son effet… Je n’hésitais même pas à montrer les crocs, alors que l’intrus était lui-même accompagné d’une créature à fourrure imposante.

Son langage sonnait faux, mais je n’étais plus à ça près… Il montra par la suite mes blessures, et je me reculais d’un pas, en me mettant dans une position défensive. Je n’étais pas vraiment en état pour un long combat, mais je pouvais encore me défendre et protéger ma terre, si cela était nécessaire… Malgré que notre tribyonn avait fait une alliance avec Calastin, je ne parvenais pas à offrir ma confiance à ceux qui ne portait pas de fourrure. Qu’est-ce qui me prouvait qu’il ne faisait pas parti de ces pirates qui nous chassait pour mieux nous revendre ? Le mensonge est si facile… Il suffit que de quelques coups de pinceaux pour masquer les parties gênantes tout en affichant un large sourire.

« Ne t’approche pas ! »

Malgré la douleur, et le sang qui ne cessait de couler sur le sable de Néthéril, je maintenais ma posture de toute ma hauteur. Parfois, il faut oublier la douleur, se montrer fort et par moment, le combat n’est pas nécessaire… Ne jamais montrer sa faiblesse… Jamais… Je ne voulais plus qu’on me voie aussi misérable… J’avais perdu trop d’honneur par le passé, et je comptais bien me montrer plus brave que jamais, même durant les moments les plus difficiles…

Bien souvent, l’on m’a dit, le courage n’est pas l’absence de peur, qu'au contraire, c’est ce qui prouvait le courage, car l’on affrontait ses démons. Cependant… Je ne parvenais pas à appliquer cette phrase… Je restais fixée sur le fait qu’il fallait laisser ses sentiments de côté, car j’avais peur de perdre quelque chose qui me tenait à cœur… Et c’est ce qu’il s’est produit lorsqu’elle est partie… Alors à quoi bon prendre en compte ses sentiments s’ils nous rendent faibles ?

Sans perdre des yeux l’individu, je maintenais cette distance entre nos deux corps, et celle de son compagnon de voyage si j’avais vu juste.

« Je n’ai pas besoin d’aide… »

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Sorel observa avec fascination le poil gonflant de la graärh. Elle prit un volume presque soudain, l’impression néanmoins nettement amoindrie par les vêtements qu’elle portait et qui diminuent la taille qu’elle aurait pu arborer sans eux. Sans pouvoir s’en empêcher, absolument conscient de la petite voix à l’arrière de son crâne qui lui criait de ne pas quitter un potentiel prédateur voire attaquant du regard, Sorel jeta un regard vers Faron pour jauger de la réaction du fenrisulfr. L’animal fixait la graärh de ses yeux jaunes, l’étincelle dangereuse qui y brillait d’ordinaire, un rien plus présente encore tandis que la fourrure de ses épaules se hérissait à son tour en réponse au langage corporel de la graärh et au grondement sourd qui vibrait dans sa poitrine couverte d’une épaisse fourrure.
A l’instant où il indiqua les blessures qui parcouraient le corps de la femelle, celle-ci recula d’un pas avant de rectifier sa position en une attitude plus défensive. L’apparence générale indiquait clairement qu’il n’était pas le bienvenu et il hésita un instant à rebrousser chemin et, peut-être, à pousser Faron à s’éloigner également. Sorel ne se sentait pas tout à fait en sécurité, cependant, conscient qu’il était plus ou moins pris en tenaille entre une graärh certes blessée mais manifestement peu ravie d’avoir un être tel que lui dans les parages, et une créature étrange qui n’avait définitivement pas l’air inoffensive. Faron était encore jeune et Sorel ne tenait pas à le mettre plus en danger que nécessaire, pas tant qu’il n’avait pas eu l’occasion de tester les limites de son “contrôle” sur l’animal et les capacités de celui-ci.

L’elfe s’immobilisa à l’autre prononcé en langue commune. En contradiction totale avec la situation peu rassurante, il se détendit quelque peu en songeant qu’il n’allait pas devoir écorcher la langue maternelle de la femelle plus longtemps. D’autant que, pour autant qu’il ai étudié le langage corporel des graärhs, il y avait de nombreuses expressions qu’il ne pouvait définitivement pas afficher, même s’il le souhaitait. A l’image d’un mouvement de queue, d’oreille ou les vocalisations si particulières qu’ils étaient capables d’émettre et qui lui faisaient défaut.
N’avançant plus d’un pouce au risque de surprendre la femelle, Sorel attendit patiemment. Il n’avait rien d’un chasseur et n’était de toute façon pas intéressé par les résultats d’une chasse fructueuse puisqu’il ne consommait pas de viande. Cependant, il fallait savoir faire preuve de patience lorsqu’il était question de traquer un animal en particulier dans l’espoir de l’observer, de près ou de loin. Plus encore lorsqu’il était question d’amadouer un étalon colérique ou de s’occuper d’un jeune fenrisulfr. D’autant qu’il avait dû travailler avec les rats et qu’en gérer trois à la fois requérait certainement une forme de patience bien particulière aussi.

La réponse qu’elle lui indiqua lui fit hausser les sourcils. Sorel ne chercha pas à masquer son air dubitatif tandis qu’il pointait à nouveau les plaies de la femelle :

« Je ne mets pas en doute vos capacités à prendre soin de vous-mêmes, » pas exactement. Pas du tout, en réalité. Elle saurait certainement prendre soin d’elle-même, s’il devait la laisser se débrouiller. Elle était encore en vie, après tout, ce qui en disait long sur ses capacités, s’il devait en croire ce qu’il avait appris à leur sujet. « Je vous propose simplement de vous faciliter la vie. » Il agita les doigts, là où il gardait les mains à hauteur d’épaules pour continuer d’indiquer qu’il n’avait aucune intention belliqueuse. « Je suis un mage, je peux vous permettre de guérir plus vite si vous me le permettez. »

Il la détailla du regard, sa silhouette forte et son expression têtue. Elle était déterminée à lui opposer résistance. Il se retint de sourire et inclina légèrement la tête sur le côté, l’air perplexe :

« Vous n’avez tout de même pas peur de moi ? » interrogea-t-il, une vague intonation surprise et incrédule dans la voix.

Il en avait rencontré des têtes de mule - il en était une après tout - de son genre. Peut-être qu’il se trompait, peut-être aussi que sa question tout à fait innocente en apparence allait le mettre dans la mouise, mais qui ne tentait rien ne récoltait rien et il était curieux d’approcher une graärh et d’échanger avec une représentante de leur peuple.

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Le sans poil aux oreilles pointue ne bougeait pas, alors que la petite créature semblait elle aussi se mettre en position de défence. Nous autres, animaux, car notre espèce était à moitié animal, nous sommes connectés à la faune dans un sens. Nous réagissons de la même manière qu'eux, nos instincts de défence reste primaire et prévisible... Nous communiquons par le biais de ces méthode que peu peuvent comprendre en réalité.

Alors que l'elfe annonça qu'il était magicien, qu'il pouvait apaiser mon mal plus rapidement que d'ordinaire, j'hésitais... Je ne le connaissais pas et en temps normal, je ne faisais pas vraiment confiance à ceux qui ne portait pas de fourrur... C'était dans ma nature et je ne pouvais changer maintenant, mais avec le temps et plus de sagesse, peut-être... Qui peux savoir de quoi est fait l'avenir ?

Alors que ses dernière paroles, fit naître un nouveau grognement au sein de ma gorge, mes oreilles se plièrent davantage sur mon crâne. Je remarquais par la même occasion, que la créature qui accompagnait l'elfe accentuait ses defences primaires devant mes grognements. Etaient-ils vraiment lié ?

Mon regard passa par la suite sur l'endroit d'où je venais, et où se trouvait Agyaat Shakti. Peut-être... Oui...Peut-être que je pouvais tenter... Elle qui fait partis de nos légende, je l'avais rencontré, et peut-être que cette connexion que j'avais ressenti, lors de notre tout premier combat, n'était pas du flanc...

Mes prunelles repassèrent sur le sans poil, reprennant une posture moins défenssive, en me relevant. j'avais presque oublié ce qu'il avait dit... C'était un peu comme un défis en même temps... Qui aurait peur d'un gringalet comme lui ? Cependant, il ne fallait pas oublier qu'il ne faut jamais se fier à la première apparence... Dans ce cas-ci, cette leçon et d'autant plus vrai et je devais attendre de voir si je devais oui, ou non, lui arracher la tête...

« Je n'ai pas peur de vous... Je me méfis simplement... L'on en voit beaucoup des comme vous, puis lorsque nous avons le dos tourné, l'on finit dans un navire pour finir vendu au plus offrant... »

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La petite pique de Sorel ne fut pas sans effet et il réprima ardemment un sourire satisfait en l’entendant gronder, voyant les oreilles de la femelle se replier sur son crâne de mécontentement. Il nota, tout particulièrement, la façon avec laquelle le comportement de la femelle influençait celui du fenrisulfr, le poussant davantage sur la défensive et la prudence. Mais, surtout, il remarqua le regard de la graärh passant brièvement de Sorel au prédateur avant de revenir sur l’elfe, puis sur Faron à nouveau et de retour. Retenant son amusement, le mage se fit patient et attentif, observateur mais laissant tout loisir à la jeune femelle de prendre sa décision.

Elle regarda ailleurs, pour un bref instant, songeuse. Ce n’était pas grand chose mais cela signifiait beaucoup de la part d’une prédatrice qui se serait sentie menacée ou en danger. Si elle n’avait pas perçu moins de danger venant de lui, elle n’aurait pas pris le risque de le quitter du regard, lui ou Faronlyss. Qu’elle se le permette indiquait clairement qu’il était passé du stade de menace immédiate à éventuellement exterminer à personnalité indésirable vaguement inquiétante. C’aurait peut-être pu être légèrement offensant, surtout pour le fenrisulfr, mais Sorel voyait cela plutôt comme une petite victoire, un pas dans la bonne direction, celle qu’il souhaitait indiquer et vers laquelle diriger.

La modification, loin d’être subtile, dans le langage corporel de la graärh permit à Sorel de se détendre un tant soit peu. Elle n’était plus si tendue et sur la défensive qu’elle l’était un instant auparavant. A ses côtés, Faronlyss se détendit imperceptiblement à son tour mais n’en baissa pas moins la gueule, un rien plus proche du sol, un rien plus attentif. La méfiance irradiait de lui comme la chaleur d’un feu de camp et Sorel posa brièvement sa main sur l’épaule musclée du prédateur avant de la retirer, tentant de l’apaiser.
La réponse qu’elle lui fournit, néanmoins, quant à la raison pour laquelle elle se méfiait, le fit sursauter comme piqué au vif. Il tourna vers elle, insulté :

« Quoi !? Vous trouvez que j’ai l’air d’un de ces pirates, peut-être ? »

Il se jeta un oeil, sa tenue adaptée au désert, faite de jaune et d’ocre, quelques accents orangés, si colorée et extravagante mais néanmoins parfaitement adaptée à sa personne, n’indiquaient en rien un pirate. Maintenant, il était tout à fait possible qu’il se fasse une idée bien particulière de ce à quoi ressemblait un brigand des mers.
Croisant les bras, l’air mécontent, il secoua la tête et déballa rapidement, comme un enfant qu’on refuserait de croire et qu’on accuserait du pire - c’est à dire probablement pas avec les meilleurs arguments :

« J’ai bien assez d’or. Vous capturer et vous vendre représenterait un effort inutile et un gain insuffisant pour justifier une telle perte de temps, » lâcha-t-il, mécontent, avant de poursuivre : « Je n’aime pas l’esclavage, je n’ai jamais eu d’esclave et ce n’est pas demain la veille que vous me verrez participer à ça. »

Lui qui avait tenté de son mieux d’insulter son égo pour la pousser à accepter son aide se retrouvait plus irrité qu’elle ne semblait l’être. Marmonnant d’agacement, considérant qu’il était tout à fait susceptible, en revanche, d’en acheter un pour lui offrir une meilleure vie s’il devait croiser un individu en besoin d’un petit coup de main. Il secoua à nouveau la tête, décroisant les bras, bien que fronçant toujours les sourcils :

« Écoutez, je ne suis pas un pirate, je n’ai rien à gagner à vous capturer, vous attaquer ou vous tuer. Ou vous vendre, » ajouta-t-il après un instant, l’air dégoûté. « Je peux vous aider, maintenant si vous n’en voulez vraiment pas, je peux simplement passer mon chemin. »

Ce n’était pas comme s’il avait grand chose à craindre d’une graärh seule avec un fenrisulfr pour l’accompagner. Ce qu’il craignait davantage pourrait être une tribu toute entière ou un groupe de smilodons qui pourrait bien, en revanche, le mettre dans la mouise.
N’en ajoutant pas davantage, il appuya un regard dans la direction de la femelle et haussa les sourcils, attendant manifestement la décision qu’elle devait prendre.

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L’elfe qui était venu avait raison, il ne ressemblait pas à un pirate, en tout cas à ce que l’on croise… Cependant, il pouvait très bien mentir, après tout, ils ne manquent pas d’imaginaire pour mieux atteindre leur cible et je devais rester méfiante… Cependant, elle n’était plus là et je ne me voyais pas aller voir une autre femelle pour me soigner…

Poussant un soupir mélangé à un grognement de colère. Mon regard se détourna complètement vers l’eau et le soleil qui se reflétait dessus. M’installant sur le sable fin, en tendant mon bras tout en pliant les oreilles vers l’arrière de mon crâne.

« Peut-être… Je vous laisse le bénéfice du doute… »

Mon regard passa de nouveau sur l’homme qui était là, puis sur la créature qui semblait lui obéir.

« Je me suis fait griffer… »

J’avais l’impression d’être une petite graahons, je me revoyais voir mon géniteur en lui présentant mes blessures. Ma mère me soignait et il me disait pendant ce temps-ci, que cela forgeait mon corps et que je devais retourner m’entraîner si je voulais être aussi brave qu’il l’était… Ce sont de vieux souvenir que me fit légèrement sourire avant d’effacer ce qui venait de s’afficher sur ma figure pour redevenir aussi neutre qu’avant.

« Je…Je m’appelle Nyana… »

Je ne savais pas vraiment comment réagir, je suis plus dans l’action que dans la tendresse comme actuellement… Ce n’est pas vraiment ce que je fais d’ordinaire et je ne voyais pas quoi faire d’autres, c’était assez embarrassant dans un sens… La situation m’échappait complètement, et je n’aimais pas vraiment ça… Je devais rester tout de même attentive à ce qui pourrait arriver, car je ne suis pas à l'abri d'une attaque surprise et j'espérais que cela ne se passe pas mal.

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Les sourcils toujours froncés de contrariété, les lèvres pincées en une moue vexée, Sorel attendit la réaction de la graärh avec une patience définitivement teintée d’offense. Elle détourna d’abord le regard et il s’autorisa à pencher la tête sur le côté, détaillant sa posture, son attitude. Son graärh était approximatif, parfois balbutiant, souvent hésitant et son accent devait être terrible mais il en savait suffisamment sur le langage corporel des animaux pour pouvoir comprendre ce qu’elle exprimait sans le mentionner. Il se demanda un instant si les graärhs accepteraient un sans poil comme lui parmi eux, ils étaient indéniablement dangereux, de formidables prédateurs, des guerriers incomparables mais ils étaient aussi des êtres plus proches des animaux que Sorel ne le serait jamais.
Il n’était peut-être pas tout à fait aussi à l’aise avec elle que si elle avait été une panthère noire mais nettement plus que si elle avait été une humaine, une elfe ou une vampire.
Son regard détourné vers l’horizon, ses épaules imperceptiblement plus décontractées qu’elles ne l’avaient été initialement, à l’arrivée du jeune elfe, lui indiquait qu’il risquait un rien moins de se faire attaquer. Elle tendit son bras vers lui, son regard toujours en direction de l’horizon, comme refusant de le regarder tandis qu’elle finissait par accepter son aide.

Hochant la tête avec un petit sourire qu’il força afin d’exprimer sa propre reconnaissance pour la preuve de confiance qu’elle lui faisait. Il se dirigea vers elle, prudent et attentif à tout changement d’attitude chez elle. Alors qu’il se trouvait enfin à proximité d’elle sans qu’aucune offensive ne soit lancée à son encontre, elle expliqua, presque penaude, s’être faite griffer. S’agenouillant à côté d’elle, il guetta son accord avant de tendre les mains pour les glisser sur son bras, ses longs doigts fins glissant dans la fourrure avec expertise. Il n’était pas un guérisseur expérimenté, ses connaissances des herbes étaient particulièrement limitées - mais il savait qu’il adorait le thé et les plantes qui offraient un breuvage délicieux - mais la magie c’était autre chose.
Il ne s’attarda pas pour ne pas offenser la confiance qu’elle lui avait manifesté, gardant ses gestes cliniques et efficaces autant que faire se pouvait.

« Effectivement… les plaies sont profondes mais nettes, ça facilitera un peu les choses. Ca risque de chatouiller ou de gratter un peu, » prévint-il.

Désignant la plaie tout en manipulant l’énergie en se concentrant sur les lacérations qui marbraient la fourrure sombre de la graärh, Sorel se concentra sur sa tâche. Ce n’était pas un sort bien compliqué, un des premiers qu’il avait appris, mais il ne tenait pas à commettre d’erreur.
Surveillant le progrès, orientant son énergie, comme poussant du bout d’un doigt invisible pour faire réagir celle de la graärh pour stimuler la guérison, il reprit gentiment la parole lorsqu’elle se présenta :

« Sorel Gallenröd, je suis content de faire votre connaissance, Nyana. »

Il y avait certainement de meilleures circonstances pour une rencontre mais il ferait avec celle-ci. Faronlyss rôda à proximité sans trop s’approcher, son regard doré fixé sur la silhouette de la femelle, parfois reniflant l’air et observant les alentours pour s’assurer qu’aucun prédateur, qu’aucun danger, n’empiétait sur son espace immédiat. Il n’avait guère apprécié l’attitude offensive de la graärh et s’en méfiait comme de la peste (de corail).
Bientôt il se lasserait et finirait par partir en exploration des environs, sans pour autant cesser de surveiller son maître.

« Lui, c’est Faronlyss, » ajouta-t-il avec un petit mouvement de tête dans la direction du fenrisulfr, faisant momentanément relever la tête à l’animal, ayant entendu son nom. Sorel reprit rapidement, son regard toujours posé sur les plaies qui, sous la magie, se refermaient à vue d’oeil. « J’ai vu une créature étrange encore jamais rencontrée s’éloigner de cette position, » commença-t-il prudemment, jetant de brefs coups d’oeil dans la direction de Nyana pour jauger de sa réaction, attentif. « Noire, d’apparence féline, plus de membres que ses semblables, queues et pattes incluses. Atypique. Est-ce l’origine de vos blessures ? »

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Le sans poil était doux, il faisait attention à effectuer des gestes lents et rassurants. Cela se sentait qu’il connaissait bien les mammifères et je ne pouvais que le féliciter pour ce savoir que peut son en mesure de faire. Homme ou animal, c’est la même chose en soit, dommage que la plupart des êtres vivant nous considère comme de simple nuisible… Nous qui sommes à la frontière entre l’animal et l’être humain. Par logique, nous sommes les mieux placés pour réunir ces deux êtres totalement différents, nous la réalité et toute autre malheureusement…

Regardant que du coin de l’œil le canidé qui faisait les cent pas, l’elfe m’appris son identité, ainsi que celui de la créature qui l’accompagnait. Il semblait aussi docile que les animaux de compagnie des Hommes sur la terre où j’ai été retenue prisonnière. Il relevait la tête lorsqu’il entendait son nom, restait proche de son maître, tout en restant à une bonne distance de moi. Cependant, il n’était pas aussi sympathique que l’on pourrait le croire, probablement avec son propriétaire, mais il y avait une tension entre nous, une tension que personne ne pouvait ignorer…

Puis le sans-poil, finit par aborder la créature qui m’avait blessé, pendant qu’il me soignait en douceur. Mon regard se détourna de nouveau, laissant un soupir sortir de mes naseaux. Je n’étais pas vexée, mais je me méfiais. Beaucoup trop son à la recherche de créature unique, des être que l’on ne voit nulle part ailleurs pour se faire un beau paquet d’argent, et même s’il semblait proche des animaux, je ne savais pas, par quoi était passé le canidé avant d’être aussi docile envers son maître. C’est un risque que je ne désirais pas prendre, Agyaat est bien trop précieuse pour nos histoires, pour notre culture, elle mérite d’être protégée, même si elle peut être une véritable tigresse lorsqu’elle s’y met…

Je ne pouvais pas dire pourquoi, mais elle m’intriguait bien plus que je ne l’aurais pensée. Au début, j’avais en tête d’en faire mon trophée, mais la marque que la dragonne rose avait posé sur mon bras m’a rappelé à l’ordre, ainsi que la raclée qu’elle m’avait mise. Rien n’est acquis sur cette terre, et la grande Agyaat doit vivre parmi nous.

« Il y a beaucoup d’animaux étranges ici… »

Je préférais rester vague, cela pouvait satisfaire sa curiosité ou pas, et j’avais presque envie de lui demander comment il avait domestiqué l’espèce de loup qui restait proche de lui. Mon visage se tourna, de temps en temps, lâchant quelques soupirs, puis finalement, la question sortit. Je devais savoir, j’en avais besoin…

« Comment tu as fait avec ton ami ? »

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Sous le regard attentif de l’elfe, la chair se refermait. D’abord les fibres musculaires et les vaisseaux sanguins se reformaient, retrouvant leur intégrité initiale. C’était indéniablement fascinant. Il n’y avait pas grand chose à voir, la fourrure de Nyana lui bloquant une majeure partie de ce qu’il aurait pu voir, mais il le savait et cela suffisait à entretenir son intérêt.
Après quelques instants, alors qu’il commençait à discuter avec la graärh pour la distraire de ce qui se passait sur sa propre personne, la plaie était complètement refermée et la fourrure malmenée reprenait sa forme initiale. Il ne restait aucune trace des lacérations qui marbraient sa chair auparavant.

La réponse qu’elle lui offrit sur la présence d’animaux étranges le fit se redresser, son regard brillant de curiosité se fixant sur elle avec l’excitation d’un enfant auquel on aurait promis des monts et merveilles.

« Vraiment ? Vous pouvez m’en dire plus, s’il vous plaît ? »

Il s’écarta légèrement pour offrir un peu d’espace à la femelle au pelage sombre afin de ne pas envahir son espace personnel. Elle avait clairement démontré ne pas être à l’aise en sa présence et si Sorel était inconscient et peu enclin à faire montre de prudence là où des créatures à fourrure, à écailles ou à plumes étaient concernés, il restait néanmoins méfiant. Plus spécialement lorsque ladite créature était capable de raisonner comme un être humain avec tout ce que cela pouvait impliquer.
La question qu’elle lui posa, cependant, lui fit adresser un regard dans la direction de Faron. Le fenrisulfr s’était éloigné, l’air de rien, la truffe proche du sol. Il se déplaçait avec l’aisance des créatures de son espèce, sa foulée légère et leste, capable d’avaler les distances sans difficulté, le tout avec une endurance à toute épreuve.

Il haussa les épaules et répondit platement :

« J’ai toujours été plus à l’aise avec les animaux qu’avec les humains. Quand j’ai trouvé sa mère, elle était piégée et mourante alors je l’ai récupéré. »

Il était clair qu’elle n’avait pas répondu entièrement à sa question, se contentant d’effleurer la surface du sujet pour ne pas entrer dans les détails. Pour autant, il acceptait sa décision. Il savait que la créature était à Néthéril, si d’aventure il souhaitait en apprendre davantage à son sujet, il saurait où revenir pour traquer l’animal et l’observer à distance. A moins qu’il ne décide de l’approcher pour l’étudier de plus près.
Le jeune elfe était certain que si Aldaron avait été présent, il se ferait certainement remettre sur le droit chemin. Ou pas. Après tout, le vampire avait été jeune également et il était bien le premier à avouer avoir commis ses propres erreurs et en avoir tiré les leçons appropriées. Encore que… La pensée tira un petit sourire au jeune elfe.

« Disons que je m’y connais beaucoup en la matière. L’idée est de savoir s’adapter et de ne pas rechigner à apprendre, à faire des erreurs et d’y laisser des plumes. »

Il en avait laissé par le passé, avec d’autres animaux, mais il commençait réellement à s’y connaître en la matière. Sorel caressa du pouce l’arrière de sa chevalière, le métal lisse glissant sous la pulpe de son doigt.

« Que pouvez-vous me dire sur les créatures étranges qui vivent à Néthéril ? »

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Le sans poil parlait doucement, mon regard, c’était plongé un peu plus loin sur l’horizon, comme si je cherchais un point impossible à voir, et pourtant, mes prunelles restaient fixées sur cette chose invisible qui hantait mes pensées jour et nuit… J’écoutais tout de même d’une faible attention les paroles de l’homme, ou plutôt de l’elfe. Il était curieux, et je ne savais pas si je devais parler ou non… Par prudence, je préférais rester silencieuse pour l’instant…

Mon visage finis par pivoter, lorsque je le sens prendre une légère distance. Mon buste se tourne pour que je m’assoie en face de ce dernier enroulant ma queue autour de mon corps, les oreilles droites et vers l’avant. Lui qui semblait comprendre les animaux, mon côté félin ne sera pas une chose compliquée pour lui. J’étais prête à écouter et à donner un peu de mon monde pour pouvoir comprendre ce qui le lie avec son canidé. Si je pouvais vivre la même chose avec cette créature, ce ne pouvait être que bénéfique, et cela me permettrais d’avoir une autre vision des choses… Un point de vue qui m’est, à ce jour, encore flou.

« Je te propose un marché. Apprends-moi ton secret et je te parlerais de celle que tu as vue. »

J’ignorais si cela allait fonctionner pour moi et Agyaat Shakti, peut-être que ce n’était qu’une douce illusion, mais je ressentais quelques choses, une sorte de connexion que je ne pouvais pas ignorer… C’est plus fort que moi, et le fait que je sois encore en vie, me laisse perplexe à ce sujet, elle qui est une véritable légende dans ma tribu, une force de la nature et pourtant qui semble posséder le même tempérament que le mien…

« Je… J’essaie de la comprendre… Mais… On passe notre temps à nous battre… Je crois qu’on communique comme ça… »

Cela me paraissait complètement stupide maintenant que je le disais à voix haute… Mon regard se baissa doucement, j’étais assez embêté et honteuse en un sens… Mais en un sens, deux félins ne s’entendent pas toujours… Notre moyen de communication et souvent celui de la force et encore plus dans notre tribu…

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Ses demandes pour en apprendre davantage restèrent lettres mortes et n’obtinrent aucune réponse. Une pointe de déception et une once de frustration se glissèrent dans son coeur et Sorel s’autorisa un instant pour faire le deuil de ses espoirs d’en savoir plus sur les graärhs, sur les animaux qui parcouraient ces terres. Peut-être s’offrirait-il un voyage, prochainement, pour en parcourir la savane et les canyons, voir de ses propres yeux ce qu’il n’avait jusqu’alors que découvert au travers des pages d’un livre.
Lorsqu’il s’éloigna, offrant un peu d’espace à la féline, elle se tourna enfin vers lui, sa longue queue enroulée autour de ses jambes repliées sous elle. Elle ne dit aucun mot mais la position de son buste, celle de ses oreilles et le regard qu’elle portait sur lui indiquait une ouverture qu’elle n’avait jusqu’alors pas laissé entrevoir. Elle était prête à parler.

Sorel sourit un peu, gardant ses dents cachées derrière ses lèvres. A l’inverse des canidés, les félins ne montraient pas les dents en guise de menace mais il y avait malgré tout quelque chose derrière une telle démonstration. Cela pouvait varier selon les individus, selon les espèces.
La demande de Nyana, cependant, lui fit écarquiller les yeux tandis qu’il tournait un regard rapide vers Faronlyss. Il s’était installé à proximité, sous l’ombre d’un des rares arbres alentour, alerte mais au repos.
Son secret ? En avait-il seulement un ? Les animaux avaient toujours été avec lui, pour autant qu’il puisse se rappeler, il n’y avait pas un seul instant de son existence sans qu’il n’ait un animal pour l’accompagner. Que ce soit un écureuil, un petit oiseau ou un chien. Il ne pensait pas avoir un secret, il… en avait-il un ?

L’elfe modifia sa posture à son tour, passant à une position en tailleurs, plus propice à la réflexion. Les mains posées sur ses genoux, les épaules en arrière dans une attitude ouverte à son tour, il pencha la tête sur le côté, l’air pensif. Lorsqu’elle baissa la tête, cependant, il se pencha en avant et étendit le bras jusqu’à lui toucher doucement l’épaule. Un contact bref pour attirer l’attention de la graärh, au moins juste le temps qu’elle le regarde. Lorsqu’il croisa enfin ses yeux mordoré, il esquissa un sourire rassurant :

« Parfois ce qu’on ressent est à l’opposé de la réalité, on ne comprend pas ce qu’on ne connaît pas, » offrit-il calmement. « Et puis parfois, » poursuivit-il, « l’instinct est dans le vrai et il faut alors creuser pour en savoir plus. »

Son regard vert d’eau se glissa vers la forme massive de Faronlyss, sa fourrure blanche en contraste flagrant avec le paysage ocre qu’offrait Néthéril.

« J’ignore si j’ai un secret mais je peux t’expliquer comment je m’y prends. »

Il tourna vers elle un regard un rien plus dur, un rien d’avertissement. Sorel replia légèrement les épaules vers l’avant, penchant à peine son buste vers elle, laissant son langage corporel parler pour lui. Il soutint le regard de la graärh, apportant autant de poids à ses mots qu’il le pouvait sans pour autant être menaçant.

« Je partagerais, Nyana, mais ne t’en sers jamais pour blesser un animal. »

Son message délivré, il se redressa, reprenant une posture ouverte et amicale. Son regard retrouva Faronlyss tandis qu’il réfléchissait. Lorsqu’il prit la parole, Sorel regardait toujours son compagnon :

« J’ai récupéré Faron alors qu’il était petit, il a donc grandi à mes côtés. Garde cela en tête lorsque tu te retrouveras face à la créature, elle a l’air adulte mais je peux me tromper, » lâcha-t-il avant d’adresser un sourire à Nyana. La créature avait définitivement l’air adulte, les proportions de son corps fantastique indiquant une croissance achevée. Pour autant, Nyana semblait en savoir plus que lui sur le sujet et il pouvait se tromper. Ce monde avait tant de mystères à dévoiler qu’il était prêt à accepter plus bizarre que cela. « Le tout, avec lui, était de comprendre son fonctionnement. Ce qu’il attendait, ce dont il avait besoin, il avait besoin de comprendre où je me situais par rapport à lui, où lui se situait par rapport à moi, » reprit-il en retrouvant le chemin de son compagnon à fourrure.

« Comprendre est le premier pas, il faut observer. Qui initie l’affrontement ? Qui trouve l’autre en premier ? As-tu déjà eu l’occasion de l’observer au naturel, sans qu’elle ne sache que tu es là ? Apprendre qui elle est, est un second pas. Tu n’iras pas créer un lien de confiance avec quelqu’un que tu ne comprends pas et qui ne te comprend pas. »

L’elfe caressa le tissu de son pantalon du pouce, sa main toujours posée sur son genou. Le contact et le geste répétitif l’aidait à se concentrer et à trouver ses mots. Il sourit doucement, à personne en particulier, l’expression douce. Avec Faronlyss, il était en quelque sorte le chef de meute. Si Faronlyss était indéniablement en mesure de le dominer physiquement, Sorel offrait une certitude, une fondation solide et l’environnement nécessaire pour que l’animal se sente en mesure d’évoluer en confiance.

« C’est toujours une question de certitude et de confiance, » reprit-il. « Croire que tu n’es pas une menace vitale, croire que tu lui offriras ce qu’elle attend de toi. Les besoins et les attentes sont différents pour chaque animal. Faron a besoin que je lui offre un cadre familier, je suis sa meute. Mon étalon a besoin d’une main sûre et compréhensive, qui n’a pas peur. Mon chat a besoin d’épaules sur lesquelles s’installer et un giron dans lequel se rouler en boule et avoir des caresses. Mes rats ont besoin de poches dans lesquelles se cacher et l’assurance de toujours avoir quelque chose à grignoter. Chacun d’entre eux sait que je peux offrir ça ou plus, et que je le ferais toujours en respectant leur libre-arbitre, avec l’assurance que je n’en abuserai jamais. »

Sorel détacha son regard de Faronlyss et le reporta sur Nyana. Il haussa les épaules et poursuivit plus simplement :

« Chacun est différent. Peut-être cette créature a-t-elle besoin d’un adversaire à sa hauteur, quelqu’un qui puisse être une égale, avoir une relation sur un pied d’égalité et ces affrontements lui permettent de tester tes capacités, tes réactions. S’assurer que tu ne vas pas abandonner, que tu as ce qu’il faut pour être à ses côtés, que tu es digne d’elle. Ou peut-être est-ce autre chose entièrement, tu vas devoir le découvrir. Mettre l’énergie nécessaire pour savoir ce que tu dois savoir. Etablir une relation nécessite des efforts, il va falloir le mériter et mettre la main à la pâte. »

Il avait soif. Sorel s’empara de son outre et bu quelques gorgées, apaisant sa gorge sèche d’avoir trop parlé. Il n’en avait peut-être pas dit autant qu’il pourrait, n’avait peut-être pas partagé tout ce qu’il pouvait partager mais c’était un début. Les animaux étaient le fil conducteur de son existence, eux et Aldaron. Penser à son père lui serra le cœur et il ressentit l’envie de retourner à Nyn-Tiamat pour enlacer le vampire.

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