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descriptionLorsque les armes se taisent (PV : Avara de Havremont) EmptyLorsque les armes se taisent (PV : Avara de Havremont)

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23 mai 1764.


" C'est l'aube. "

Je dressais la tête, lentement. Le gamin qui venait de parler, Ronan, s'était levé en direction du soleil levant. Dans sa main gauche, il tenait encore un linge maculé de sang. L'autre, propre, était posée sur sa hanche. Il était fatigué, en déduisis-je.

Gamin à mes yeux mais jeune homme à ceux des autres. Des blessés, des soldats, des civils. Un jeune humain, les yeux bruns, les cheveux blonds. Il s'y connaissait peu, mais faisait preuve d'un grand dévouement dans le secours aux blessés. Une aide qui ne pouvait se refuser. À mon tour, je me relevais donc. Mon dos protesta. La main droite autour de mon bâton, je m'en servais comme soutien. J'étais resté accroupi auprès des blessés bien trop longtemps.

À mon tour, je posais mon regard volcanique sur le soleil qui pointait lentement à l'horizon. Le ciel était teinté de rouge et d'orangé, de très belles couleurs. Cette beauté de la nature contrastait fortement avec le lieu où je me trouvais... Entourée de blessés et de morts.

" Vas te reposer. "

Ronan se tourna vers moi, l'air surpris. Quoi de plus normal, pensais-je alors. Je ne parlais pas beaucoup, préférant me murer dans le silence en dispensant mes soins. Parler était une distraction. Une perte de temps. Je fronçais les sourcils et cela suffit au jeune homme pour déguerpir. Il n'oublia pas de déposer le linge qu'il tenait avant. Je l'observais alors s'éloigner, la démarche incertaine. J'avais bien fait de le renvoyer. La fatigue causait des erreurs. Et nous ne pouvions pas nous le permettre.

Désormais seule, je laissais un léger soupir m'échapper. Je n'avais dormis que quelques heures, préférant mille fois ma tâche aux cauchemars que le sommeil me réservait, cruel. Comme Ronan, il aurait été plus sage d'arrêter, mais la simple idée de fermer les yeux me glaçait le sang. Et si ce n'était pas des cauchemars, mille questions me tenaient éveillées. Presque toutes se rapportaient à Siel. Mon tendre Siel. Penser à lui fit aussitôt naître en moi le chagrin. Je tremblais soudainement et tenta de réprimer les larmes qui ne demandaient qu'à s'échapper. J'y parvins, la lèvre inférieure tremblante, avant de me mettre à marcher. Marcher me faisait du bien. Toujours appuyée sur mon bâton, je parcourais les allées du camp. Un camp aux allures militaires, ou les plus graves blessés de la Bataille des Cendres recevaient encore des soins.

Je m'arrêtais à la lisière du campement. Derrière moi me parvenaient des sanglots, quelques gémissements. Des cris, aussi. Ce n'était pas le lieu le plus sympathique qui fut. Encore davantage dans l'état psychologique qui était le mien. Mais occuper mes mains était ce qu'il me fallait. Je n'aurais jamais supporté de tourner en rond. Sans doute comme Kyla était-elle même en train de le faire.

Je levais les yeux, appuyée de mes deux mains sur mon bâton. Face à moi, dans la lueur du nouveau jour, se dressait l'ombre de Sélénia. Une cité, en quelque sorte, encore fumante.

Mais soudain, un craquement sur ma gauche me fit baisser les yeux. Je tournais mon regard volcanique dans la direction du bruit, les cheveux au vent. Le soleil, encore en train de se lever, vint m'éblouir aussitôt. Je levais donc ma main gauche, la positionnant de façon à cacher l'astre levant. Malheureusement, malgré cela, la silhouette qui approchait m'apparut à contre-jour.

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L'Empire renaissait enfin de ses cendres. Il avait fallut du temps, des douleurs et quelques actes de courage pour réussir ce que beaucoup pensait perdu depuis l'ancien continent. Malgré toutes les mesures déployées, Avara de Havremont c'était sentit vulnérable pendant le Sacre de son oncle. Le peuple pouvait respirer un nouvel air remplit d'espoir et de renouveau car l'ascension de Claudius de Havremont ne pouvait être qu'une bonne chose, cela, elle n'en doutait pas. La jeune femme ne pouvait cependant pas respirer de la même façon. D'expérience comme son aura de pessimiste, Avara savait que lorsqu'une aube nouvelle pointait le bout de son nez, cela n'annonçait que de nouveaux problèmes. Puissent tous réussir à surmonter une nouvelle vague de représailles.

La jeune femme pouvait en revanche quitter l'Imbrûlé la tête haute et les yeux de nouveau déterminés par la mission que lui avait confié son oncle. Un long chemin devrait être parcourut et c'était avec une nouvelle force qu'elle prendrait son destin entre ses mains. Claudius lui avait donné sa chance, elle ne se renfermerait plus à attendre que le temps passe en écoutant les bruits incessant de la cours.

Avara de Havremont était arrivée à Portus Regius la veille au soir en compagnie de son époux. Tout juste après le Sacre, voilà qu'elle se retrouvait de nouveau seule, où presque. Retrouver l'ensemble de sa famille lui avait réchauffé le cœur même si elle ne le dirait jamais tout haut. La question était maintenant de savoir, quand est-ce que cela se reproduirait ?

Pour l'heure, son mari travaillait au niveau des grandes restaurations et avancées qu'il devait être fait dans la ville quant à elle, il lui fallait encore bouclé quelques tâches avant son départ à Délimar. En tant que lieutenant du bataillon des mages, Avara avait quitté le lit en même temps que Marcus alors que le soleil n'avait toujours pas percé l'horizon. Elle devait retrouvé un Haut Mage dans les camps de blessés en dehors de la ville. Passer d'un monde doré à la dure réalité était une chose auquel Avara s'était habituée avec le temps.
C'est ainsi qu'elle rejoignit Maître Calsar. Celui-ci était en compagnie d'autres mages haut gradés et après un salut militaire et franc, la jeune femme n'écouta que d'une oreille lointaine les félicitations en lien avec le Sacre de son oncle. Tout ces hommes en face d'elle, avait combattu à ses côtés tant de fois... Et malgré cela, elle n'arrivait toujours pas à afficher un seul sourire en leur présence. Le visage fermé, elle écouta les nouvelles informations et directives sur la participation d'un groupe de mages pour une partie des rénovations. Avara traversa une partie du camp jusqu'à s'arrêter devant un homme qui semblait simplement dormir paisiblement, en compagnie des autres militaires. Le jeune homme était en réalité un soldat de la ligue des mages, blessé par un puissant sortilège et plongé dans un coma dont personne n'arrivait à le sortir. Maître Calsar donna encore un dernier ordre, cette fois-ci adressé directement pour elle. Elle qui devait chercher savoir et histoires avait maintenant le poids de la vie de ce soldat sur ses épaules. Délimar était une cité riche en parchemins, si personne ne réussissait à contrer le maléfice du jeune homme, peut-être que les livres y parviendraient. Pas peut-être. Les livres y parviendraient.

- Entendu Maître Calsar, termina t'elle avec un hochement de tête.

Pour une dernière fois avant un moment, elle se rendrait à la grande bibliothèque de la cité, elle qui avait échappé aux flammes du dragon. Mieux valait commencer par un lieu qu'elle connaissait bien.

Le groupe se disloqua tandis qu'Avara restait aux pieds du lit de ce jeune homme, l'esprit porté vers des promesses qu'elle ne pourrait peut-être pas tenir.
C'est une lumière éblouissante qui vînt frapper son œil gauche qui l'a réveilla de ses pensées. Relevant le menton, l'aube derrière les tissus apparaissait, ramenant tout les êtres vivants à la réalité. Avara serra ses mains emprisonnées dans des gants avant de sortir de la tente. Elle resta là une bonne minute, inspirant et expirant avec lenteur pour évacuer une colère sourde qui était montée peu à peu.  L'aube était belle, un regard vers le ciel et sa maigre vision s'arrêta sur une silhouette comme ayant prit feu sous l'effet des rayons solaire. Même de loin et en hauteur, Avara reconnut sans peine la chevelure de Vex. Une Sainnûr qui faisait exception à la règle dans l'esprit si compliqué de la nièce de l'Empereur. Rencontré alors qu'elle n'était qu' une enfant perdue et effrayée par la magie, Vex'Hylia avait était bienveillante à son égard. Comme un souvenir tendre d'enfance ne s'oublie pas facilement, Avara avait été plus que bouleversée de recroiser son chemin lors d'une bataille sanglante. Le regard de Vex avait changé en une ombre malmené malgré ses yeux de braises. À vrai dire, elles avaient toutes deux changé mais cela ne les avaient pas empêché de renouer un lien fort. Avara réussissait à se retrouver, en compagnie de Vex. Capable de l'écouté raconter des histoires mais aussi capable de parler des tourments de la guerre. Avara ne souhaitait pas être le Lieutenant de quelqu'un, ni la nièce de l'Empereur et cela, Vex'Hylia le savait, même si dans son cas, elle se retrouvait toujours dans une posture délicate.

Un sourire rare étira ses joues rosies par le froid et la jeune femme s'empressa de monter la côte pour rejoindre la guérisseuse. Cela faisait d'ailleurs un bon moment que leur chemin ne s'était pas croisé. Du moins, leur conversation riche manquait à Avara c'est pourquoi de ses deux mains gantés, elle s'empressa d'empoigné celle de Vex'Hylia. Même si cela ne se voyait que très peu et seulement  exceptionnellement sur son visage, elle était sincèrement heureuse de revoir l'elfe.

- Vex ! Je suis heureuse de te voir, j'ai bien faillit te manquer de mon œil maladroit.

Après une dernière pression sur les mains de Vex'Hylia, Avara la libéra en reprenant un visage plus sérieux, même si on réussissait à lire une pointe de malice mêlé à de l'inquiétude dans son regard.

- Tu as l'air exténué... Marchons un peu et éloignons nous de cet endroit un temps, tu en a besoin...

La jeune femme empoigna une épaule de Vex pour l'écouter mais aussi car elle avait sérieusement l'impression qu'elle finirait par dégringoler la pente si ses jambes décidaient soudainement d'abandonner leur travail.

- Tu as besoin de reprendre des forces. Répond avec sincérité Vex, comment vas-tu ? Toi, pas tes blessés, mais toi et seulement toi.

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Je plissais les yeux, toujours incapable de reconnaître la personne qui s'avançait vers moi. Cependant, la silhouette était indéniablement féminine. Légèrement plus petite que moi, aussi. Une humaine, fort probablement. Mais parier là-dessus revenait à dire qu'il était possible de croiser majoritairement des vampires en se rendant sur Nyn-Tiamat. Cela ne m'avançait donc à rien.

Quelques pas supplémentaires et l'inconnue n'en fut plus une. La silhouette féminine révéla son visage au moment ou les deux mains gantées d'Avara saisissaient la mienne, que je baissais par automatisme. Un sourire naquit naturellement sur mon visage. Et je ne le contrôlais pas. Sans doute était-il plus petit que ce à quoi Avara, enfant, était habituée… Mais il était bien présent sur mes lèvres. Par automatisme, toujours, je sondais le visage de la jeune femme. Elle semblait aller bien. Mais je lisais également une angoisse sourde au fond de son unique œil valide. Quels soucis avait-elle ? me questionnais-je malgré ma fatigue évidente.

Je fermais le poing et la fraîcheur de l'aube me fit soudainement frissonner. Avara avait lâché mes doigts et le contact me manqua immédiatement. Je ne fis rien, toutefois, pour le retrouver. J'étais bien trop gênée pour le demander. Ou bien trop pudique. Mais, entourée par la mort, par les blessés, cette chaleur que la jeune femme venait de m'offrir était salvatrice.

" Te retrouver réchauffe mon âme, jeune enfant. "

Ma voix me sembla bien rauque. Je n'avais pas autant parlé depuis un moment, me rendis-je compte. Mais, malgré ma gorge récalcitrante, il était impossible de manquer la tendresse dans le ton que j'empruntais. Je ne voulais pas manquer de respect à la jeune femme. Jamais. Mais elle était si jeune… Et le souvenir de l'enfant qu'elle fut, jadis, demeurait gravé dans ma mémoire. J'espérais donc que la formulation ne la gêne pas. Et qu'elle y trouve plutôt du réconfort, elle aussi. Mais, jamais je ne me serais permis pareille familiarité en présence d'autres êtres. De cela, elle pouvait en être certaine.

De ma main libre, j'ajustais ma cape sur mes épaules. Aussitôt, je me sentis mieux. La chaleur du tissu m'enveloppa totalement. Comme dans un cocon. À cela s'ajouta l'inquiétude de ma cadette. Ainsi que sa main, de nouveau, sur mon épaule cette fois-ci. Je ne pouvais que sourire face à son inquiétude. Et me laissais docilement entraînée sur la pente. Aidée de mon bâton et de sa poigne, j'étais certaine d'arriver en bas sans encombre. Je laissais donc le silence s'étirer quelques instants, jusqu'à ce que nous soyons en bas.

" Je vais bien. " fut ma première réponse.

Je tentais de me convaincre. Je le savais. J'étais en train de me mentir. Et de mentir à Avara. Cela, je ne pouvais le tolérer. Nous étions en train de nous éloigner du camp, dans la lueur du jour nouveau, et le soleil levant étirait devant nous des ombres immenses. Je m'y perdais un instant. Puis, je passais ma langue sur mes lèvres sèches. J'avais besoin de boire, me rendis-je compte. Je m'étais négligée et cela se voyait. Avara ne pourrait pas le manquer.

" Non, c'est faux. " Je soupirais et levais ma main gauche pour serrer, très doucement, celle que l'humaine avait laissé sur mon épaule. " Je suis fatiguée. "

Comme tout le monde. Mais je continuais avec sincérité.

" Mais si je ne fais rien, mes pensées vagabondes vers des terres ou je ne veux pas me rendre. Et si je dors, les cauchemars me hantent. "

Et l'absence de Siel, à mes côtés, était comme mille poignards dans mon cœur fatigué.

" J'ai de cesse de penser à Siel. "

Elle le connaissait. Elle l'avait même déjà vu. Pas pendant la bataille, mais bien avant. Au domaine, lorsqu'elle était enfant.

" Il a disparu. Je me refuse à croire en sa mort, mais il n'y a plus trace de lui depuis la bataille. "

Espoir vain ? Folie ? Saurais-je avancer si je ne faisais pas mon deuil ? Plusieurs me l'avaient dit. Et je me refusais à les écouter. Nous n'étions pas liés par l'inséparable, mais mon instinct me murmurait d'y croire.

Je n'avais plus rien à dire dans l'instant. Je laissais donc le silence s'étirer. J'appréciais simplement la présence de la jeune femme. Elle était d'une force tranquille. Sa proximité était apaisante. Le camp était à présent loin derrière nous. Nous avions marché dix bonnes minutes dans la fraîcheur de l'aube. Le soleil avait perdu sa teinte orangé et ses rayons frappaient la pierre, noircie par endroits, de l'ancienne Sélénia. Je tournais mon regard volcanique vers Avara, soucieuse à mon tour.

" Et toi, dis moi. Comment Votre Altesse se sent ? "

Je m'asseyais à un trait d'humour en employant son rang, un léger sourire aux lèvres, le ton léger. Je me voulais rassurante. Je n'allais pas me briser soudainement devant elle. Je n'étais pas en verre.

" Plus sérieusement, il me semble avoir vu de la contrariété au fond de ton regard, toute à l'heure. C'est à mon tour de m'inquiéter pour toi. "

C'était ce que les amis faisaient, non ?

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La brise fraîche de l'aube martelait les pommettes de la nièce de l'Empereur. Soutenant avec fermeté son amie, Avara s'inquiéta d'avantage de sa réponse. Depuis que les camps militaires avaient été construit à la fin de la bataille, Vex n'avait sûrement pas dû fermer beaucoup l’œil. Dire que certain, voir beaucoup de monde dans la cour ne baissait même pas le nez vers ces gens qui aidaient, même après avoir vécu tant de souffrance. Il n'y avait rien à faire.

Une vague plus forte de questionnement submergea la jeune femme lorsque la guérisseuse fit une allusion à son époux. Cette histoire, elle l'a connaissait. Elle qui avait déjà rencontrer Siel, qui l'avait connu en même temps que Vex'Hylia sur l'ancien continent.. Elle ne pouvait être qu'attristée. L'elfe avait été si gentil et compréhensif avec elle lorsqu'elle n'était qu'une enfant.

Le campement maintenant loin, les deux amies avaient longé les bordures de Portus Regius jusqu'à atteindre un petit coin avec possibilité de s'asseoir tout en ayant une vue spectaculaire sur la cité encore fumante à certains endroits. Les rayons orangés faisaient briller certain toit et les voiles des navires donnaient une impression de brouillard dans le port plus bas.
Un petit sourire crispé s'afficha suite à la petite pique d'humour de Vex mais son regard restait rivé sur la cité. « Votre Altesse ». C'était bien ridicule, non ? N'allant pas tout de suite droit au but, Avara attendit un peu, respirant l'air frais en faisant jouer une bague entre ses doigts.

- « L'Altesse » se sent... bien.

Avara n'avait jamais eu trop le choix de toute façon. Il fallait toujours se sentir bien non ?

- J'étais conviée à une réunion de la haute ligue des Mages ce matin. Je m'en vais bientôt pour Délimar Vex... et Maître Calsar m'a demandé de trouver une solution contre le mal qui sévit ce jeune soldat du nom de Garbor. Tu dois certainement voir de qui il s'agit et si tes propres sortilèges de guérison n'ont eu aucun effet sur lui, je doute que les livres nous en apprennent d'avantages. Mais je dois essayer. Je n'ai pas le choix.

La mine fermée, la nièce de l'Empereur avait encore quelques sauts à faire dans la cité avant son grand départ. La bibliothèque en faisait obligatoirement partie. Le cœur pourtant serré, Avara échappa un soupir sincère.

- Je repense à Siel.

Le sujet était douloureux et tortueux pour Vex, mais Avara voulait soudainement en parler. La réalité était que la disparition de l'époux de Vex l'impactait bien plus qu'elle ne le montrait en apparence et Avara était trop polie pour remuer le couteau dans la plaie. Sauf que de ce qu'elle venait d'entendre, elle se sentait obliger enfin d'en parler.

- On a jamais réellement prit le temps d'en parler...

La jeune femme plaça une main dans le dos de son ami pour la réconforter tandis que son autre main saisissait celle de Vex.

- Je suis sincèrement désolé pour toi Vex, sincèrement... Mais... si tu le souhaites, j'ai accès au dossier des personnes qui se sont éteintes durant la bataille.

C'était si douloureux de voir son amie ainsi. Hochant la tête en prenant un air sur d'elle, Avara pressa la main de son amie.

- J'ai envie de croire la même chose que toi. Il aurait pu lui arriver quelque chose, peut-être est-il même dans des ennuis à quelques pas d'ici. Vex... ce n'est certainement pas le bon moment, mais veux-tu que l'on aille voir le dossier tout de suite ? Peut-être auront nous alors une réponse concrète et je t'aiderai dans tout les cas, quoique ce papier nous révèle.

Elle fronçait  les sourcils en hochant de nouveau la tête.

- Vex, accompagne moi, là maintenant à la Bibliothèque. S'il te plaît. Tu pourras au moins m'aider à trouver un parchemin dont j'ai besoin et... si tu le souhaites, nous découvrirons peut-être la vérité dans les documentations privée de l'armée au sujet de Siel.

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La jeune femme, face à moi, ne cessait de s'inquiéter. Et je ne pouvais pas lui en vouloir. En toute honnêteté, je trouvais même cela… Agréable. D'une certaine façon. Je n'aimais pas lui causer du souci, bien entendu, mais il était toujours agréable d'avoir quelqu'un qui se préoccupait de vous. Non ? Pour réellement souhaiter connaître la réponse à la fameuse question, "comment vas-tu ?".

Et, bien entendu, vis-à-vis d'Avara je souhaitais également connaître la réponse à cette question. Mais ce qu'elle m'offrit ne me suffisait pas. Je fronçais donc les sourcils pour marquer mon léger mécontentement face à son retour laconique. Mais je ne la poussais pas à me parler si elle ne le souhaitait pas. Moi-même, j'aimais me murer dans le silence. Il aurait été mal venu de ne pas laisser la jeune femme faire de même.

Mais cela ne dura pas. Je tournais donc la tête, posant mon regard volcanique sur son visage tatoué. Délimar… Ainsi, elle s'en allait. Sans que je comprenne réellement pourquoi, cela fit naître un pincement dans ma poitrine. Était-ce de la tristesse ? Ou une pointe de jalousie ? Pour l'heure, je n'arrivais pas à le définir correctement. Mais, à l'entente du nom de Garbor, je hochais la tête. Oui, je voyais de qui il s'agissait. Et, en effet, mes sorts n'avaient pas suffi à le réveiller. Le mal qui l'avait frappé pendant la bataille m'était, pour l'heure, inconnu.

" Jeune enfant… " Ce n'était qu'un murmure attendrit entre mes lèvres gercées. " J'ai peut-être quatre-cents ans, mais je n'ai pas tout vu, ni tout vécu. Et mes sorts ne sont pas les plus puissants. Si les parchemins de Délimar ne t'aident pas... Peut-être, pourrais-tu te tourner vers les Baptistrels. Envoi une missive au Domaine, explique leur le cas de Garbor. Ou je pourrais le faire pour toi, si tu le souhaites. "

Bien entendu, avec l'attaque que le Domaine avait subi, je doutais qu'ils dépêchent quelqu'un pour un seul homme. Ou qu'ils en aient la capacité. Mais, il ne leur coûtait pas grand-chose de répondre à une missive, d'offrir quelques pistes s'ils en avaient. Et il y avait toujours la possibilité d'envoyer Garbor là-bas, même si c'était sans doute un choix qui ne plairait pas à Maître Calsar.

Le soupir d'Avara me poussa à poser une main sur la sienne. Je serrais doucement ses doigts, cherchant par ce simple geste à lui offrir mon réconfort. Si jeune et, déjà, tant de poids sur les épaules. Je ne l'enviais pas. Mais, en tant qu'amie, je pouvais l'aider. C'était là la moindre des choses.

Mais, à l'entente du nom de Siel dans sa bouche, je me tendais soudainement. Je relâchais sa main et entrelaçais mes doigts entre eux, serrant fort. Les jointures blanchies, je baissais le regard vers le sol en sentant mes yeux piquer soudainement, les larmes sur le point de s'en échapper. La fatigue me rendait décidément trop sensible.

Je secouais la tête, quelques mèches rousses tombant de part et d'autres de mon visage baissé. Non, nous n'en avions pas vraiment parlé. Je n'en avais pas eu envie, préférant taire ma tristesse comme pour la faire disparaître. Si je n'en parlais pas, tout ceci n'existait pas… non ? Je soupirais. C'était stupide de penser ainsi, mais beaucoup plus simple pour échapper à la douleur et au désespoir.

La main, dans mon dos, ne fit que me tendre davantage. Mais je ne fis rien pour qu'Avara la retire. Si ses paroles me faisaient du mal, sa proximité me faisait du bien.

" Éteintes pendant la bataille… "

Le murmure m'avait échappé. Je n'osais pas y croire. Y penser. Siel, éteint ? Mort ? Si c'était le cas, vraiment, une partie de mon monde allait s'écrouler. Me raccrocher à l'espoir, sans doute vain, je le savais, qu'il fut encore en vie me permettait de tenir le coup.

Cette fois-ci, je sentais les larmes couler librement sur mes joues. Mais pas de hoquets, pas de sanglots. Seulement des larmes, silencieuses, à mon image. Ce fut la main de la jeune femme, qui sépara les miennes pour en serrer une, qui me fit relever la tête. De ma dextre libre, j'essuyais rageusement mon visage et souriais faiblement, tristement, en me tournant vers Son Altesse.

" D'accord. "

Ma voix était faible, mais c'était tout ce dont j'étais capable pour le moment. Je n'avais pas peur de dévoiler ma souffrance à Avara. Elle était mon amie. Elle voulait m'aider. Ainsi, gardant sa main dans la mienne, je me relevais en prenant appui sur mon bâton. Pour me redonner contenance, je réajustais les pans de ma cape autour de mes épaules, me drapant de feuilles qui avaient pris la teinte du levé de soleil et se mariaient parfaitement à ma chevelure rousse.

" Allons-y. Je te suis. "

Je la laissais me devancer d'un pas avant de la suivre, jetant tout de même un regard en arrière, vers le camp. Il pouvait bien se passer de moi quelques heures. Un temps que, d'ordinaire, j'aurais pris pour me reposer un peu.

" Merci… " Murmurais-je en me portant de nouveau à la hauteur de la jeune femme, calquant mon pas sur le sien.

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Remettre de si récent souvenir sur le tapis ne faisait pas grand bien à la nièce de l'Empereur. D'un côté, elle voulait absolument aider son amie, l'une de ses rares amies pour être honnête, et d'un autre, elle se demandait si elle faisait bien de vouloir à tout prix chercher une vérité à cette histoire.
En voyant les larmes couler lentement sur le visage de marbre de Vex'Hylia, c'était comme si chaque gouttelette venant s'écraser au sol tonitruait dans l'esprit si controversé d'Avara. Elle ne faisait rien, rester là, sans bouger, en tenant simplement compagnie. Elle savait au combien par les Huit que personne ne devrait jamais se retrouver seul pour affronter une épreuve, quel qu’elle soit.

Mais soudain, alors que la jeune femme avait son œil rivé sur la grande ville en contre-bas, Vex semblait avoir prit une décision. De quelques mouvements rageurs, il ne fut pas difficile à comprendre pour Avara que son amie en avait fini et qu'elle était prête à avoir des réponses.

Acceptant sa proposition, elle lui souriait à son tour faiblement avant de se relever pour se mettre en route. Le simple mot de remerciement lui firent un peu plus douter, à chaque pas qui leur faisait descendre vers la grande bibliothèque centrale. Et si elle menait son amie vers un chaos sans retour ? On disait souvent que la vérité n'était jamais celle que l'on voulait entendre. Était-elle en train de faire une terrible erreur ?

Marchant côte à côte dans des grands pas déterminés Avara tourna son visage vers son amie comme pour essayer de détendre un peu l'atmosphère qu'elles essayaient de rompre avec leur marche.

- Tu as raison pour les baptistrels. Je vais leur envoyer un message dès que j'en aurais le temps. Voilà bien un moment que je n'y suis pas retournée... Et puis ce n'est pas comme si le dernier retour que j'ai fait c'était très bien passer, continua t'elle en soupirant, les souvenirs revenant doucement vers le devant de la scène.

La dernière fois qu'elle avait quitté le domaine, son navire avait été prit dans une embuscade du fléau de la piraterie. Prise en otage par le roi de la confrérie, tout ses rêves d'enfance c'était vu en une semaine à peine devenir réalité. La petite Avara voulant voguer librement sur les flots. Si le roi n'avait certainement pas été cruel avec elle il y avait toujours cette histoire d'otage pour les richesses et l'or. Que des gredins. Libre mais gredins quand même.

- Te souviens-tu de notre première rencontre ? Reprit-elle en plaçant une pâle main sur sa bouche pour cacher un rire. Quel âge j'avais déjà ? Tellement de chose se sont passés...

La bibliothèque qui avait échappé aux flammes du dragon s'élevait maintenant au-dessus des deux amies. Comment aurait vécu la nièce de l'empereur si tout avait brûler ? Mieux valait même pas y penser.
Avec leur mission première de retrouver les registres des défunts, il ne fallait pas oublier les quelques papiers qu'elle devait aussi récupérer avant de s'en aller pour Délimar.

Se retrouvant enfin dans son élément, Avara se sentait plus détendu en sentant les odeurs du papier et de l'encre. Le grand hall de la bibliothèque s'élevait bien haut pour y voir au-dessus de leur tête une bien jolie coupole. Les archives interdites d'accès se trouvait dans un coin bien plus sombre mais Avara emmena Vex vers l'aile ouest, au premier étage.  Passant une porte, un long couloir sans fenêtre apparut alors, nombreux documents et dossier militaires se trouvaient dans une grande pièce de stockage. Apparaissant devant le gardien, elle ne fut pas obligée de se présenter. Il y avait peut-être... d'accord... un avantage à être de la haute noblesse. Bon... d'accooord, un avantage à être la nièce du futur empereur.

Sans discuter, on les laissa passer et à la demande d'Avara, on lui apporta même les dossiers qu'elle demandait. Son cœur battait à tout rompre, alors que devait bien ressentir son amie ? Se tournant vers celle-ci, elle serra les doigts sur le registre en plaçant son œil vert luisant sur ceux brûlant de Vex-Hylia. Puis en se pinçant les lèvres, elle le tendit vers elle sans ajouter un mot. Si le nom de Siel était noté dans se registre, alors les interrogations cesseraient. En revanche... s'il n'y était, se serait à la fois une merveilleuse nouvelle et un mystère de plus à élucider.

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J'avais chassé la tristesse d'un geste de la main rageur, mais son spectre continuait à danser autour de moi. Il me narguait et, à chaque instant, je devais refouler mes craintes et ma peine. J'étais d'ordinaire une personne profondément réaliste. Je ne faisais pas dans l'espoir vain. Pourtant, je ne pouvais m'empêcher d'espérer, à défaut d'avoir une déesse à prier.

« Envoyer une simple missive sera donc bien plus sage. » Répondis-je sans détourner le regard du chemin que nous empruntions. Ce qui était arrivé à la jeune femme, j'en avais eu une vague description. Je n'étais pas grand chose pour cet Empire, nul besoin de me tenir vraiment au courant de ce genre d'affaire. De plus, mon arrivée en ces terres était fort récente.

« C'était il y a dix ans. » Cela me semblais une éternité malgré mon propre âge. Tant de choses c'étaient passées, en effet, et j'approuvais d'un hochement de tête. Dix années, cela correspondait à un battement de cœur dans la vie d'un elfe. Du moins, d'ordinaire. Avec tout ce que nous avions tous vécu depuis 1750, ma notion du temps avait évolué. « Une enfant. » Je tournais doucement mes mires volcaniques vers Avara. « Si nous n'avions pas traversé toutes ces épreuves, sans doute le serais-tu encore à mes yeux. La notion du temps de mon peuple est tellement différente de celle des mortels… Mais c'est bel et bien une belle et forte jeune femme qui se trouve à mes côtés. »

Je lui offris un timide sourire pour accompagner ce compliment déguisé, puis tournais mon regard vers la bibliothèque miraculeusement réchappée des flammes. C'était une vision étrange. Par endroits, le bâtiment était abîmé et couvert de suie. Mais il se tenait parfaitement droit au milieu de ce qui avait été, finalement, un enfer à ciel ouvert. Sur le pas de la porte, je pris un instant pour me tourner vers les quartiers qui avaient brûlé, puis suivais Avara à l'intérieur.

L'immense coupole, au-dessus de nos têtes, attira immédiatement mon regard. Les rayons du soleil passaient au travers et se réfractaient sur les colonnes et les murs qui descendaient jusqu'au plancher. Mais je n'avais guère l'occasion de m'y attarder, suivant la nièce de l'empereur qui savait parfaitement où se rendre. Les bruits de nos pas, sur le sol en pierre, raisonnaient dans le grand bâtiment où j'avais l'impression que nous étions totalement seules. En effet, accompagner la nièce de l'empereur ouvrait bien des portes et facilitaient bien des démarches. Les gardes, en reconnaissant la jeune femme, s'écartaient d'eux-mêmes dans un garde-à-vous des plus parfait.

Peu après, nous arrivions dans une grande salle. À la demande d'Avara, un homme apporta les dossiers dont nous avions besoin. Je le regardais les poser avec précaution sur une grande table, sans oser m'approcher. La nervosité me tenait à distance de ce dossier dans lequel se trouvait les réponses que je cherchais.

« Ma foi, il est bien pratique d'être en ta compagnie. » Plaisantais-je à voix basse, dès que nous fument définitivement seules.

Le dossier tourné vers moi, j'approchais. Je déposais mon bâton sur la table, le maintenant en place un instant pour le stabiliser et l'empêcher de rouler, puis levais mes yeux volcaniques vers l'œil vert luisant d'Avara. Je déglutissais en croisant son regard. Puis, les mains moites, je saisissais le dossier.

J'en tournais les pages avec appréhension, scannant chacune des lignes, chacun des noms. Et, plus le nombre de pages s'amenuisait, plus je sentais mon cœur battre. Avara pouvait-elle l'entendre ? J'avais l'impression que mon corps entier était en train de vibrer au rythme de mon palpitant.

Enfin, après une interminable lecture, je reposais le dossier. Sans m'en rendre compte, mon visage s'était fermé peu à peu. Mon expression était neutre. Mon regard était froid. Je ne laissais rien paraître, le regard rivé sur le dossier, avant de lever lentement les yeux vers le visage de la jeune femme qui me faisait face.

« Il n'y est pas. »

Je murmurais ces mots, mes mains venant d'elles-mêmes se poser à plat sur la table pour me soutenir.

« Et il n'y a pas de mention d'un Elfe lui ressemblant. »

Et les elfes n'étaient pas monnaie courante dans l'Empire. Mes semblables, qui avaient quitté l'île de Keet Tiamat, avaient pour la plupart choisi de s'installer sur le territoire de l'Alliance des Cités Libres. Cela leur permettait de conserver leur liberté et de rester neutre.

Sur cette pensée, je me redressais et fis lentement le tour de la table afin de me rapprocher d'Avara. Je n'étais pas une adepte des longs discours, mais je ressentais à présent une profonde gratitude envers mon amie. Sans prévenir, je l'attirais dans une étreinte.

« Merci. » Murmurais-je près de son oreille, ma voix s'égayant d'un fort accent elfique sous le coup de l'émotion qui me traversais.

Je relâchais la jeune femme au bout de quelques secondes, ne souhaitant pas trop empiéter sur son espace personnel. Je reculais même d'un pas, mes joues se colorant légèrement. Je préférais donc changer rapidement de sujet afin de camoufler mon trouble.

« Je vais prendre le temps de penser à tout cela et réfléchir à la suite… En attendant, puis-je t'aider à récupérer les documents dont tu as besoin ? »

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Les mains serties de bagues, la nièce de l'Empereur faisait tout pour ne pas ajouter à cette pièce sombre et malveillante son angoisse face au dossier qu'elle tenait. La réponse était là. Encre sur papier.
Alors que son amie s'installait pour ouvrir le registre, Avara reculait d'un pas portant un ongle à sa bouche le cœur en bataille acharné face à lui-même. Une page. Puis une autre. Et encore une autre dans le silence de la salle des archives. Quelle terrible attente était-ce lorsque l'enjeu était si grand. Décidant de la laisser seule quelques instants pour ne pas la surcharger de pression, la jeune femme s'éloigna légèrement. Elle ne le dirait pas tout haut mais bouger un peu lui faisait grand bien face à toute cette histoire.

Lorsque le moment fut pour la blonde d'entendre un ultime plissement de feuille au niveau de la table, Avara tourna son regard borgne vers Vex-Hylia et ce qu'elle y vit la pétrifia quelques secondes. Il n'était plus, en tout cas, au regard naturellement enflammé de son ami qui semblait ternis par une froideur incontestable. Pourtant, les murmures qui sortirent de sa bouche dirent alors l'inverse de ce que la jeune femme pensait.
Un soupir de soulagement aussi spontané soit-il quitta l'emprise d'Avara et elle ne tarda pas à se précipiter vers Vex pour la soutenir dans cette épreuve qui prenais un tout nouveau tournant maintenant. N'écoutant qu'à demi mots la question de l'elfe une fois le choc passé, Avara n'avait maintenant qu'une ultime question en tête. Qu'était-il donc arrivé à Siel ? Mais cela faisait beaucoup à digérer pour son amie et elle devait bien entendu avoir plus d'une question dorénavant. En plus d'avoir travaillé sans s'arrêter depuis l'attaque de Sélénia, il y avait beaucoup à encaisser.

- Tu es sûr que cela va aller ?

Avara regardait son amie avec les sourcils froncés avant de hocher la tête légèrement tout en reprenant le dossier entre ses mains.

- Nous allons le retrouver Vex. Je t'en fais la promesse et sache que je te suivrai et t'épaulerai dans cette lourde quête.

Sérieuse, la nièce de l'Empereur posa une dernière fois sa main sur l'épaule de Vex avant de partir chercher le réserviste pour rendre le dossier. Revenant vers l'elfe, Avara était redevenu maître de ses  émotions.

- J'aimerai de tes conseils avisés, peut-être y a t'il des documents ou des livres que je n'ai pas lu qui pourrait m'en apprendre un peu plus sur le sort qui ronge le pauvre jeune soldat. Tu as sûrement dû t'occuper du patient, même s'il n'y a pas grand chose à faire pour l'heure... Penses-tu qu'il soit sous l'emprise d'un puissant sortilège d'emprisonnement de l'esprit ? J'avoue ne pas avoir encore beaucoup de connaissances sur la magie noire et cela ne m'étonnerait pas le moins du monde que ces sales suceurs de sang l'emploi pour tout et n'importe quoi.

Sortant de la salle des archives militaires, Avara se plaça à côté de Vex-Hylia tout en faisant sa longue cape bleu derrière elle dans le couloir. C'était peut-être futile mais l'air généré par les mouvements du tissu lui donnait une impression de légèreté et puissance à la fois.

- Je comprendrai si tu n'as pas la tête à ça pour le moment tu sais. Après ce que tu viens d'apprendre...

La grande coupole de la bibliothèque refit son apparition laissant une multitudes d'étages remplit de livres et parchemins à disposition. Dire que un peu plus et les flammes du dragon auraient tout détruit sur son passage.
Ignorant le frisson qui lui parcourut la nuque Avara déclara solennellement :

- Allons-y.

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