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descriptionUne plume pour toi ? [PV Sorel] EmptyUne plume pour toi ? [PV Sorel]

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La gueule pleine de feuilles et une patte sur le museau, voilà une bien étrange posture que j'avais là. Il avait fallut que je me prenne plusieurs branches dans la figure en tombant du petit ravin comme si la situation n'était pas compliqué jusqu'alors.

Pour recontextualiser la chose, j'étais partie il y avait de-celà deux jours de Caladon la Revenante, direction tout droit vers Cordont la chue. J'étais restée un bien bon moment chez Belethar qui m'avait accueilli comme jamais personne ne m'avait accueilli auparavant. Une gentillesse sans faille et des mots justes et rassurants étaient venus apaiser mon esprit. Avec ça, j'étais sûr d'avoir fait le bon choix. Et puis les jours étaient passés et même si l'envie de rester chez le baptistrel était bien présente, j'avais la bonne et ferme intention de poursuivre mon voyage pour découvrir le monde tout en me dirigeant vers mon but final.

Pour ne pas m'attirer de problème, j'avais décidé de ne pas poursuivre mon chemin sur les grandes routes ou le passage y était fréquent. J'avais en ma possession une boussole que j'avais pu m'acheter avec mon propre argent, qui n'était pas si banale que cela. Le marchand m'avait affirmé que cette rose des vents montrait la direction de ce que l'on souhaitait vraiment. Et... j'osais, du moins j'avais foi en sa sincérité, donc cette boussole me guiderai à travers champs et forêts.

Depuis le début de mon départ de Néthéril, on pouvait dire que j'avais eu une certaine tranquillité. La bienveillance de mon entourage et l'accueil des Espérancieux était un véritable petit nid douillet.

Deux jours à camper dans la nature, le voyage prenait ainsi une toute autre tournure ! Une tournure qui me plaisait, du moins pour l'instant. C'était étrange... malgré toutes les histoires plutôt sombre que j'avais enduré dans le passé sur ces terres, je me retrouvais à camper, ici, en observant pendant des heures, les étoiles à la nuit tombée.
Pendant de bref instant, je me demandais ce qu'elle faisait. Ce qu'ils faisaient tous. Je me revoyais pleurer, aussi maigre qu'un clou à courir dans la neige pour fuir, dans ces mêmes bois, entre ces mêmes arbres. Et j'étais là. Feu crépitant et petit campement improvisé dans un climat de début d'été agréable.

Cette histoire de ravin, ça, c'est bien le hic qui vient assombrir mes jolies chemins de randonnées. Troisième jours ou je m'éloignait de Caladon, le soleil était haut dans le ciel et les ombres des feuillages dansaient sur mon pelage. Il avait fallut que le chant étrange d'un oiseau ne perturbe ma concentration dans un petit chemin rocailleux en pleine montée. C'était arrivé vite, l'oiseau avait dû s'envoler, étrange couleur de volatile que j'avais entraperçut avant que l'une de mes pattes ne perdent l'équilibre sur une pierre mobile. J'avais donc dégringolé les quelques mètres de montée que j'avais entamé. C'était bien la première fois que je me trouvais aussi maladroite. Enfin il y avait bien eu cette histoire de sauce... ah oui et aussi ma chute dans les canyons et aussi... bon ce n'était peut-être pas la première fois.

Me redressant tout en restant par terre une seconde, je me voyais enlever des brindilles accrochées à mes oreilles et mes cornes. Mon gros sac par terre, je levais le nez vers le haut de cette montée d'un air de défi.

- Ça ne va pas se passer comme ça murmurais-je avant de froncer le nez tout sourire en percutant que j'étais en train de mettre au défis une simple côte aux pierres folles.

Me relevant, par ma chance incontestée je n'avais aucune blessure. Enfin, je ne la voyais pas si c'était le cas et je ne la sentais pas non plus. Je décidais par cette pause de boire un peu d'eau et de grignoter une petite tranche de volaille séchée, l'esprit de nouveau envolé vers le chant de l'oiseau qui m'avait valut ma chute. Je ne savais pas que des oiseaux roses existaient sur Calastin.

Un craquement net et fort arrêta tout de suite mes réflexions. J'aurais juré avoir entendu une voix tout prêt. C'était bien là de la mauvaise chance ! Remettant tout mes petits paquets dans mon sac, je me levais rapidement en jetant un coup d’œil au dessus de moi. Sans rien voir, je reprenais avec rapidité et concentration cette fois-ci, la montée caillouteuse avant de m'arrêter le poil soudain gonflé d'instinct devant un monstre au regard perçant. Là ! A quelques mètres de moi voilà qu'un loup géant me surprenait. Un peu plus et je re dégringolais une seconde fois cette fichu pente. J'avais beau me dire « Reynagane, tu es une Gräarh, tu as des crocs des griffes... », je n'étais pas au courant qu'il y avait des loups géants dans les alentours.
Baissant les oreilles, je me mettais sur la défensive alors que le loup ne semblait pas trop comprendre ce que je boutiquais.

- Va t'en ! Enfin, va manger quelqu'un d'autre, par les Esprits, j'ai rien sur moi.

Mensonge, le loup allait me manger toute crue.

descriptionUne plume pour toi ? [PV Sorel] EmptyRe: Une plume pour toi ? [PV Sorel]

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Sorel commençait doucement à s’établir une réputation et, plus lentement encore, à se voir contacté par différentes personnes. Parfois pour des questions, parfois pour des informations ou des renseignements, des conseils sur un ouvrage ou sur une situation particulière. Ses compétences dans le domaine des animaux se faisait reconnaître, pas à pas, doucement mais sûrement. La présence de Faronlyss à ses côtés n’y était certainement pas pour rien, indéniablement, c’était peut-être même la raison principale qui motivait certaines de ces lettres.
Pour l’heure, cependant, la personne qui l’avait contacté n’avait besoin d’aucun conseil ni ne souhaitait en savoir plus sur la manière avec laquelle l’elfe s’y était pris pour rencontrer un fenrisulfr et s’en sortir vivant. La lettre mentionnait une nichée d’oiseaux un peu particuliers que personne n’avait encore jamais vus auparavant. Il n’indiquait pas avoir remarqué la moindre compétence magique mais leur apparence hors du commun avait motivé sa communication.

Après s’être arrangé avec Tania pour s’occuper de la boutique pendant son absence, préparé Järn et ses affaires pour un voyage, l’elfe s’était rapidement mis en route. Il n’y avait rien de plus excitant ni de plus enthousiasmant qu’un voyage. Sorel aimait le confort de son chez lui, l’âtre, les fauteuils et les couvertures, les coussins duveteux, les objets étranges parfois aux enchantements inattendus. Mais il n’y avait rien de comparable à un horizon vide de monde, seulement occupé par la nature, peu importait qu’elle soit verdoyante, sableuse ou enneigée, la pierre ou les racines à fleur, tendant un piège traître et peu conciliant. Il y avait, dans le simple fait de n’avoir personne autour de lui, seulement ses compagnons choisis, quelque chose d’incroyablement reposant et d’appréciable. L’activité constante de la ville, d’autant plus avec la reconstruction et l’énergie nouvelle d’un Empereur déterminé à rendre à son peuple une splendeur et une importance était agréable. Il y avait cependant une limite de temps avant que cette même activité ne finisse par donner l’impression à l’elfe qu’il avait de l’électricité sous la peau. Que des insectes grouillaient sous sa peau, le poussant à prendre la fuite et à se réfugier plus au calme si l’opportunité se présentait. Hors celle-ci était arrivée chez lui sur un plateau d’argent sous la forme d’un messager et Sorel s’était empressé de la saisir.

Arrivé à Caladon, il avait alpagué le premier habitant qu’il avait jugé en mesure de l’accompagner et de le guider jusqu’à l’adresse qu’on lui avait fournie et avait découvert un vieux bonhomme. Sa spécialité se tournait plutôt vers les oiseaux côtiers - rien de bien surprenant compte tenu de son lieu de vie - mais lorsqu’il se dirigeait vers l’un de ses lieux de prédilection pour observer les volatiles, il avait découvert une nichée un peu particulière. Curieux, il s’était posté à proximité avec l’intention d’attendre les parents, ceux-ci allaient assurément revenir, qu’il s’agisse de la mère ou du père, voire les deux. Mais rien. Après un certain temps, l’homme s’était emparé du nid abandonné et s’était occupé des œufs, lesquels avaient éclos et… révélé des créatures auxquelles il ne s’était pas attendu. Son expertise des oiseaux était grande mais elle se centrait spécifiquement sur les oiseaux côtiers et espérait vraiment très fort que Sorel pourrait le débarrasser tout en essayant de découvrir de quelle espèce ils étaient.
Très gentil, le vieux monsieur l’avait accueilli dans sa maison et ils avaient échangé sur le sujet, Sorel questionnant son hôte avec curiosité et enthousiasme. Il apprit quelques petits faits intéressants et, en échange, renseigna également son interlocuteur sur quelques éléments, deux passionnés se découvrant et partageant leur savoir sans aucune retenue ni possessivité.

L’elfe quitta les lieux plus tard, les oiseaux sécurisés dans une petite cage fournie par l’ornithologue, s’éloignant de Caladon et rejoignant Faronlyss à l’extérieur de la cité où le prédateur l’avait patiemment attendu en patrouillant les environs, attentif et méfiant.
Les petits oiseaux, découvrit-il, avaient tous une personnalité bien marquée. Là où la plupart des volatiles avaient un comportement assez général avec, bien entendu, des différences qui caractérisaient chaque individu, il était rare qu’une telle différence soit aussi marquée. La couleur presque criarde de leur plumage aidait certainement à les différencier mais il ne lui avait pas fallu bien longtemps pour savoir quelle couleur correspondait à quelle attitude. Le bleu était une véritable plaie au caractère bien trempé, la rose était adorable à se pavaner en chantonnant à l’occasion, le vert restait plutôt calmement dans son coin, quoiqu’attentif à ce qui pouvait bien lui tomber sous le bec. Le jaune également avait un intérêt tout particulier. Timide, il restait à bonne distance de l’elfe mais, à mesure que celui-ci les nourrissait tout en leur parlant doucement, ses gestes doux et sa voix calme, s’adaptant à ce qu’il savait des oiseaux en général, il finit par s’approcher et par manifester peut-être une once de confiance.

Il était en bonne route pour rentrer chez lui, tout en empruntant des chemins de traverse afin de pouvoir profiter de la tranquillité un peu plus longtemps lorsqu’un petit éclair jaune s’envola de la cage pour venir se poser sur son épaule, le minuscule oiseau - le plus petit des quatre, indéniablement - se glissant sous les mèches de ses cheveux roux pour se poster dans le creux de son cou. Il émit un petit pépiement, une trille musicale adorable… rapidement suivie par un son de joie pure et d’un éclair rose.
Refermant la porte que le petit jaune avait manifestement réussi à ouvrir pour garder le bleu et le vert en cage, Sorel lança Järn dans un petit trot. Faronlyss se trouvait quelque part dans les alentours, probablement à surveiller pour prévoir toute éventuelle agression ou manger une proie malheureuse qui aurait la mauvaise idée de lui passer sous la truffe. Tentant de retrouver l’évadée, l’elfe descendit de selle et, tenant l’étalon par la bride, sifflota un appel tout en appelant l’oiseau. Il s’immobilisa, cependant, lorsqu’il entendit une voix suivie d’un grondement bien familier.

Lâchant une exclamation, Sorel s’élança, suivi de près par Järn dont les sabots tenaient sur le terrain rocailleux.
Lorsqu’il débarqua, l’elfe découvrit un graärh au pelage ocre orné de rayures plus sombres. Fine, la fourrure s’étoffait aux oreilles et sur le bout de la queue dans un panache inattendu qui arracha un bref sourire au jeune maître des mines… avant que celui-ci ne se rappelle du grondement. Non loin de la femelle se tenait Faronlyss, les babines légèrement retroussées dans un avertissement, manifestement peu satisfait de s’être vu admonesté par la graärh. Un prédateur de petite taille, pas bien impressionnant, une proie qu’il se verrait indéniablement croquer d’un coup de mâchoires. Elle pourrait certainement offrir un petit affrontement, mais il doutait sérieusement d’avoir grand chose à craindre de cette tige à la fourrure du désert. Le fenrisulfr s’y était aventuré depuis peu, par ailleurs, et y avait fait la rencontre d’une autre graärh, il commençait manifestement à avoir l’habitude de croiser toutes sortes de bipèdes. Après tout, il en avait un qu’il considérait comme son frère de meute, les autres, cependant, n’étaient que des proies qu’il n’avait le droit de chasser que lorsqu’il en avait l’autorisation express.

« Faron, » lâcha-t-il fermement.

Les babines redescendirent presque instantanément et la posture tendue, prête à bondir, du fenrisulfr se détendit. Au travers de la chevalière, Sorel lui indiqua de ne pas trop se relâcher pour autant, ils ignoraient si la graärh était une compagnie sûre et sans danger, mais au moins cela évitait d’avoir un feutonnerre chargé, sécurité enlevée, prêt à tirer. Faron saurait réagir, au besoin mais au moins n’avait-il plus l’air sur le point de sauter à la gorge de l’inconnue.

Grimaçant intérieurement tandis qu’il modifiait légèrement son langage corporel pour apparaître ouvert, regrettant l’absence d’oreilles, de queue et des éléments vocaux lui permettant de communiquer efficacement avec les graärhs et même avec les animaux en général, Sorel se prépara à utiliser son langage graärh. Du mieux de ses capacités. Depuis sa rencontre avec Nyana et Nhaggini, il avait approfondi sa connaissance en la matière, détestant l’impression d’incompétence qu’il avait ressenti à ces occasions, mais il doutait d’avoir fait de gros progrès. D’autant que son accent était toujours plutôt bien prononcé.

« Je m’excuse, » il n’avait pas d’oreilles à orienter vers l’arrière d’un air contrit mais il inclina légèrement la tête tout en la regardant, tentant d’exprimer sincèrement combien il était navré d’avoir peut-être effrayé la femelle. « Vous n’avez rien ? »

Il doutait franchement que le fenrisulfr ait eu le temps de lui faire le moindre dégât, pour commencer parce que de telles blessures auraient été évidentes, sans parler des dégâts sur l’environnement immédiat. Pour autant, il préférait s’en assurer avant de faire quoique ce soit d’autre.

Se rappelant soudain ce qui l’avait fait descendre de selle et pour quelle raison il traversait la forêt, il redressa la tête, regardant à droite et à gauche, se dressant de toute sa taille et sur la pointe des pieds, oubliant momentanément d’avoir l’air désolé au profit d’un rien d’inquiétude mais surtout d’intérêt :

« Vous avez vu un oiseau ? Rose ? » il ajouta avec un temps de retard, adressant un bref coup d’oeil à la graärh, un petit sourire désolé aux lèvres : « Faron vous fera pas de mal si vous faites pas de mal, » rassura-t-il tout en glissant une information capitale dans l’échange.

… partagé entre l’envie d’approcher la graärh pour l’observer de plus près, lui poser des questions, et le besoin de se jeter à la recherche de la petite oiseau qui s’était enfuie, le jaune toujours niché dans le creux de son cou, gazouillant par moment, Sorel ne savait trop sur quel pied danser.
Faron, avec un petit reniflement dédaigneux, s’éloigna, ses larges pattes blanches ne faisant presque aucun bruit sur le sol, tandis qu’il disparaissait entre les arbres. « Si tu croises un truc rose, » communiqua-t-il à travers la chevalière au moyen d'images et d'impressions, « préviens moi. »

descriptionUne plume pour toi ? [PV Sorel] EmptyRe: Une plume pour toi ? [PV Sorel]

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Les pupilles étrécis,  le poil gonflé sur le haut de ma nuque, je glissais une patte doucement mais sûrement derrière mon dos en cherchant à taton la poche qui contenait une petit couteau de fortune. Bien piètre objet de défense cela dit mais peu importait, je n'avais pas fait tout ce chemin pour mourir avaler par une espèce de loup géant. À ça non !

C'est une voix grave et ordonnatrice qui me libéra de ce fâcheux problème de circonstance. Je me redressais pour voir l'individu qui venait de calmer la bestiole par un simple nom, presque  aussi étonnée que d'avoir échappé aussi facilement à une mort tragique et sanglante. Oui oui sanglante. Je rajouterai même atroce.
Gardant une position de défense alors que le loup couvrait ses crocs, je fronçais mon museau tout en regardant un jeune homme, ou plutôt un jeune elfe au visage recouvert de cicatrice approcher suivit d'un beau cheval à la forte carrure imposante.


Penchant ma tête légèrement sur le côté, je me retenais de montrer la peur qui venait de m'attaquer face à l'animal. Qui était donc cet individu perdu dans la forêt en compagnie de bête sauvage ? À l'entendre communiquer en langue Gräarh, je me détendais un peu. Tout montrais dans son attitude que je n'avais rien à craindre et même si l'on me reprochais de faire trop vite confiance aux autres, je décidais de ranger l'arme inutile à sa place tout en me mettant bien fermement sur mes deux pattes arrières.

- Je n'ai rien, c'est le moins que l'on puisse dire, ricanais-je nerveusement. Votre loup m'a fait une de ces peurs, mais qui...qu... qu'est-ce que c'est que ça d'avoir pareil animal de compagnie ?

Les autres bipèdes n'étaient pas censé avoir des chiens ou encore ces autres chats souvent imbus de leur personne ?

Je passais mes deux pattes sur le haut de mon crâne en les accrochant ainsi derrière ma nuque pour détendre mon corps tout en observant le nouvel arrivant de haut en bas d'un air bien curieux. L'elfe semblait préoccupé par autre chose dans l'air et je compris tout de suite de quoi il s'agissait lorsqu'il me posa la question sans tourner autour du pot. Redressant mes oreilles, je jetais un petit coup d'oeil mauvais vers le prénommé Faron qui, j'étais sûr, avait de même de son côté. Puis je me concentrais sur la question de l'étrange bipède des bois. Si je m'étais d'abord demander comment je n'aurait pas pu voir un oiseau dans une forêt, le détail qu'il s'empressa d'ajouter ne fit qu'un tour dans ma petite tête.

- Si cela est plus facile pour vous, nous pouvons parler la langue commune déclarais-je en laissant glisser un petit regard amusé vers l’intéressé.  J'ai en effet vu une boule de plumes rose qui a bien faillit me faire faire une chute des plus... ridicule.

Non, je n'allais pas dire que j'étais bel et bien tomber sans retomber nullement sur mes pattes à cause d'un simple petit oiseau ? Si ?

- Il s'envolait de la petite combe que je viens de grimper continuais-je en montrant d'une griffe la descente derrière moi.

Au regard préoccupé de l'elfe, mon instinct me criait d'avantage que l'inconnu n'avait aucunement l'intention de me faire le moindre mal. Ma curiosité elle grandissait cependant.

- Je suis bien curieuse de voir quelqu'un ici à vrai dire. Cet oiseau à l'air important pour vous, je vais vous aider à le retrouver.

Je faisais mon plus beau sourire timide, le regard rieur en me retournant sans laisser l'elfe s'interposer.

- Je serai une bien piètre Gräarh si je n'aidais pas quelqu'un qui vient de me sauver la vie. Suivez-moi, je vais vous montrer ou est-ce que j'ai cru l'apercevoir. À oui... je... enfin cela se trouve je n'ai pas vu ce que vous recherchez, enfin si mais peut-être que ce n'est pas cette chose rose que vous recherchez, vous me comprenez ?

Parler ainsi, je ne savais pas que cela me manquerait autant en l'espace de trois jour passé seule. C'était étonnant à vrai dire, mais je ne pouvais pas cacher que les nombreux jours que j'avais passé chez mon ami Belethar avec l'ensemble de sa famille m'avait réchauffer le cœur et ouvert l'esprit sur ce que je valais en temps que personne. Je me sentais si libre depuis mon départ, c'était... eh bien c'était libérateur d'un poids que je ne pouvais plus porter.
Faisant attention en redescendant quelques pierres, je jetais ma tête vers le ciel, oreilles à l’affût.

- Vous pensez que vous allez réussir à récupérer un oiseau dans un endroit si grand ? demandais-je doucement.

Non pas que je trouvais la tâche difficile, non, je trouvais la tâche impossible. Mais le regard de l'elfe me donnait envie de retrouver au plus vite la plume rose.

M'éloignant légèrement en mettant en avant mon aptitude à ne pas faire de bruit, j'écartais quelques branches pour mieux passer. Qui disait que l'oiseau n'était pas déjà loin maintenant ? Puis, contre toute attente et même par la plus grande des surprises, je m'arrêtais soudainement les yeux grand ouvert sur une boule de plumes toute rose qui venait d'apparaître derrière une branche et qui se pavanait juste sous mon museau. Je rêvais complètement, j'avais la terrible impression que l'oiseau se moquait de moi avec son petit regard si expressif. Jamais je n'avais vu pareil chose auparavant.

Comme si je venais d'être réveillée, je me retournais pour appeler l'elfe. L'elfe... Mais comment s'appelait-il ?!

- Je... je l'ai trouvé !

Aussi vite que l'oiseau était apparut devant moi, voilà qu'il déguerpissait dans une petite chansonnette.

- Par les Esprits, quelle est donc cette histoire encore ?

descriptionUne plume pour toi ? [PV Sorel] EmptyRe: Une plume pour toi ? [PV Sorel]

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Sorel commençait doucement à se faire aux réactions que la présence de Faronlyss pouvait induire. Beaucoup avaient entendu parler des fenrisulfrs et la plupart d’entre eux rêvaient de passer leur vie sans jamais croiser la route de l’un d’entre eux, et le voilà qu’il arrivait avec l’un de ces redoutables prédateurs comme compagnon. Pour autant, la réaction de la graärh, sans le mettre en colère, lui tira une petite moue et un bougonnement léger d’enfant ronchon. Tout de même, les fenrisulfrs n’étaient pas des monstres. Ils n’étaient certes pas comparables à des dragons qui étaient l’incarnation, d’une certaine façon, de la nature et de la vie, de la magie, mais ils n’avaient rien à voir avec des chimères non plus. Ils étaient des animaux, au même titre que des loups ou des lions… et peut-être que les gens réagiraient à peu près de la même façon s’il devait un jour se présenter avec un loup ou un lion.

D’accord, peut-être faisait-il preuve d’un rien de mauvaise foi.

Ou peut-être qu’il n’avait aucune appréciation de la façon dont le reste des bipèdes percevait les animaux.

Il se frotta le nez, décidant qu’il ne répondrait pas tout à fait à cette question même s’il finirait certainement par donner quelques réponses. Pour l’heure, la graärh semblait partagée entre une certaine animosité teintée de crainte à l’égard de Faron - lequel partageait dans une moindre mesure la première mais ne ressentait certainement pas la dernière. Le fenrisulfr s’éloigna, épargnant à la femelle de devoir subir sa présence plus longtemps mais elle ignorait certainement qu’il resterait dans les parages, à rôder, que ce soit dans l’espoir de se mettre quelque chose sous la dent, de trouver la boule rose décrite par Sorel ou protéger ce dernier de la graärh.
Les épaules de l’elfe se détendirent presque instantanément lorsque la graärh proposa de passer à la langue commune et il ne retint absolument pas un soupir de soulagement et un regard reconnaissant dans sa direction :

« S’il vous plaît, je vous en serais reconnaissant, » souffla-t-il aisément, retrouvant avec plaisir l’aisance de la langue commune. « Non pas que je n’aime pas parler graärh, » s’empressa-t-il d’ajouter en levant les mains dans un geste d’apaisement, « mais j’ai peur de l’écorcher plus qu’autre chose, » avoua-t-il, penaud.

Son expression un rien triste, cependant, s’effaça à l’instant où elle mentionna avoir vu l’oiseau et il sentit une petite partie de son inquiétude céder la place à du calme. Si la petite princesse était encore dans les parages, tout n’était pas perdu. D’autant qu’il y avait peu de chances qu’un prédateur soit encore en train de rôder dans les environs. La présence de Faron avait tendance à les faire fuir ou à les inciter à se faire discrets.
La proposition d’aide de la graärh en plus de ses indications plus qu’utiles lui firent hausser les sourcils à la fois de surprise et de plaisir. Il n’avait peut-être pas rencontré beaucoup de graärh par le passé mais sa récente rencontre avec Nyana ne l’avait pas préparé à autant de bonne volonté.

« Je vous en serai reconnaissant, » dit-il lentement.

Il la suivit, à la fois ravi et perplexe. A l’instant où elle mentionna le fait qu’il lui avait sauvé la vie, cependant, son visage s’enflamma. Sa peau dorée se para de rouge et de bronze tandis qu’il rougissait, embarrassé. Il ne l’avait guère sauvée d’une situation si dangereuse, d’autant qu’elle ne se serait jamais retrouvée face à un fenrisulfr s’il n’avait pas été dans les parages pour commencer. Il ne méritait donc absolument pas son aide, pas pour cette raison en tout cas. Il hocha doucement la tête, un peu hésitant, avant de reprendre en bafouillant légèrement :

« Je vous comprends. M-mais je ne pense pa-as v-vous avoir sauvée. » Il fronça les sourcils et plissa le nez, se frottant l’arrête de celui-ci avant de reprendre le contrôle de sa voix : « Si je n’avais pas été là, vous n’auriez pas été en danger. »

Elle cherchait avec plus d’attention que Sorel, indéniablement, occupé qu’il était à observer la graärh. Elle était tellement plein de bonne volonté alors que quelques instants auparavant elle s’était retrouvée truffe à museau avec un fenrisulfr qui aurait pu la manger toute crue et en redemander. Par sa faute.
Elle se déplaçait avec aisance, ses pattes couvertes de fourrures aux coussinets habitués aux terrains accidentés ne faisant pas le moindre bruit. Sorel avait soudain une envie de la prendre par la main, de l’emmener dans un endroit plus charmant, couvert d’herbe et de plantes, et de partager un repas avec elle en découvrant qui elle était. Il s’ébroua néanmoins, presque l’intégralité de son corps suivant le mouvement, à l’image d’un loup, lorsqu’elle s’immobilisa. Au bout du museau de la graärh, se pavanant sur une branche juste à leur portée, se trouvait la belle petite boule de plumes rose.

L’exclamation de la femelle à fourrure le fit éclater de rire bien malgré lui tandis qu’il s’éloignait rapidement, suivant l’éclair coloré entre les branchages, tenant toujours Järn par la bride. L’étalon n’était guère satisfait de se voir traîné de la sorte, moins encore d’être en présence d’un autre prédateur à fourrure qui avait le mauvais goût de se tenir à la verticale. A l’instar de Sorel ce n’était pas sa première rencontre avec la gente féline mais il n’en restait pas moins une créature au caractère difficile.

« Elle finira par revenir, » lâcha-t-il avec assurance, son expression joyeuse et joueuse, ses lèvres étirées en un fin et doux sourire. Il émit une trille, un sifflement doux et modulé auquel elle répondit depuis une branche, un peu plus loin, et il suivit le son, invitant la femelle à le suivre. Lui jetant un regard, il souleva quelques mèches rousses, dévoilant le petit oiseau jaune qui s’y était réfugié : « J’ai des otages après tout, » fit-il, malicieusement. La boule de plume émit un petit son craintif et tenta de se dissimuler à nouveau, roucoulant de soulagement lorsque l’elfe lâcha ses cheveux, le cachant à nouveau. « Je suis venu les récupérer, » expliqua-t-il pour répondre à la question qu’elle n’avait pas tout à fait posée sur la raison de sa présence en de tels lieux. « manifestement ils sont aussi très intelligents et capables d’ouvrir une cage. Ou alors je l’ai mal fermée… ce qui reste tout à fait possible. »

La petite rose se tenait sur une branche, chantonnant avec raffinement, ébouriffant ses plumes roses, les faisant luire dans les rayons de lumières qui perçaient à travers les frondaisons. Sorel fouilla dans ses poches, fredonnant tout bas pour calquer sa propre musique sur celle du volatile, l’accompagnant sobrement jusqu’à ce qu’il n’émette un son de triomphe en extirpant un petit morceau brillant d’une surface réfléchissante.
Jetant un regard à la graärh, il eut un petit mouvement d’excuse, légèrement embarrassé, et expliqua :

« J’aime les choses qui brillent... »

Tendant une main bien à plat, paume vers le ciel, il tint le petit morceau brillant de l’autre face à sa paume et siffla. Cette fois, le son était appelant, identique à celui qu’il utilisait lorsqu’il les nourrissait et les appelait jusqu’à présent. La petite boule de plume sautilla sur sa branche, inclinant la tête sur le côté avant de voleter jusqu’à sa paume ouverte sur laquelle elle s’installa face au morceau réfléchissant, s’admirant dans le reflet.

« Et je crois qu’elle aime s’y voir, » conclut-il avec satisfaction.

S’approchant doucement de Järn, il ouvrit la petite porte pour y glisser l’oiseau avec ses frères, le vert et le bleu l’accueillant doucement. Pour lui faire plaisir, il glissa le morceau réfléchissant à l’intérieur, permettant ainsi au volatile de s’admirer à loisir.
Il se tourna enfin vers la femelle, l’air curieux, toute inquiétude envolée maintenant que ses protégés étaient tous en sécurité.

« Et vous, qu’est-ce qui vous amène par ici ? »

descriptionUne plume pour toi ? [PV Sorel] EmptyRe: Une plume pour toi ? [PV Sorel]

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Les oreilles dressaient par la curiosité mais aussi l'interrogation, je suivais du regard la boule de plumes rose qui venait de me frôler l'épaule. Puis le rire spontané de l'elfe étrécirent un peu plus mes pupilles avant que celles-ci ne se posent sur l'amusé. J'attendis, une seconde, puis une autre et l'amusement fit son chemin jusqu'à moi. Plaçant mes pattes sur ma gueule, j'étouffais un rire sincère en plissant mes yeux de malice.

Tout chez ce nouvel individu laissait place à la joie et la tranquillité, du moins c'est ce que je sentais d'extérieur chez lui. Aucune vie et aucune histoire n'était simple ici-bas, j'en avais bien conscience.
Je fus tout aussi surprise lorsque mon camarade de chemin fit apparaître un autre de ce spécimen cette fois-ci tout jaune sur son épaule. Hésitante sur le moment, je me décidais à m'approchais bien proche de l'elfe en lâchant un petit « oooh ».
Tout plein de questions arrivèrent alors dans ma tête. Je restais silencieuse en écoutant les petites explications de cet étrange personnage. Les récupérer ? Mais pourquoi faire enfin ?

Le petit oiseau rose s'était rapproché de nous pendant ce temps. Rafistolant ses plumes déjà bien propre, je lâchais un nouveau petit rire doux.

- Elle m'a l'air bien coquette... Si c'est bien cela le mot utilisé ?

Amusée, je laissais l'elfe attirer la petite femelle au caractère bien trempée avec un miroir avant de la mettre avec... avec...

Observant surprise les deux autres volatiles dans leur petit nid, combien en avait-il ?! Je sursautais alors en comprenant que l'elfe venait de me poser une question que j'avais à moitié entendu.

- Pardon ? Excusez-moi, je...je vous croise. Au milieu de nulle part, avec un loup géant et tout plein de petits oiseaux étranges et je me demande alors de plus en plus qui vous êtes m'amusais-je à dire en souriant encore et toujours. Enfin, vous pouvez m’appeler Reynagane si vous le souhaitez cher, camarade aux multiples amis étranges.

Ayant chassé tout crainte de mon côté, je concluais au regard de l'elfe que ce n'était pas mon nom qui me demandais mais autre chose. Qu'elle idiote je faisais.

- Oh, heu vous vous demandez, mais pourquoi par les Esprits une Gräarh telle que moi se balade ainsi au milieu de la forêt tout proche d'une ancienne cité ou l'esclavage coulait à flot ?

J'espérais que c'était cela sinon je paraissais encore plus bête que je ne l'étais. Cela ne me dérangeait pas de dire ce que j'avais en tête, après tout, rien ne m'interdisait de me rendre quelque part.

- Je vais vers Cordont la Chue. Vous connaissez sans doute non ? Des rumeurs circulent ici et là sur de mystérieuses choses qui se passe dans le gouffre. J'avais envie de le voir de mes propres yeux. Encore faut-il que je réussisse à y entrer mais j'ai fort espoir d'y parvenir.

Glissant une main au niveau de mon cœur, je serrais ainsi mes Esprits-Liés de cette façon contre moi même s'ils avaient bien autre chose à faire.


- Je suis si curieuse, ajoutais-je alors en faisant un pas vers le cheval.

Il fallait avoir que cette espèce et moi n'avions jamais fait bonne entente. J'avais surtout l'impression qu'ils me détestaient. Mmmh comme beaucoup d'animaux à vrai dire. C'était bien ma veine.

- Vous en avez combien de ces petits oiseaux ? Et surtout, qu'allez-vous en faire ? Vous vous dirigez vers Cordont ? Nous pouvons faire un bout de chemin ensemble si vous voulez, je serais ravie d'avoir de la compagnie.

Je m'emportais un peu là. « Reynagane calme-toi, c'est bien de vaincre la timidité mais là tu es en train de devenir une folle furieuse ».

- Ou...excusez-moi je suis loin d'être comme ça d'habitude. Ça doit être l'air de la forêt qui me fait devenir étrange.

Ou être rassurée de voir enfin une âme vivante au bout de seulement trois jours de voyage toute seule.

- C'est votre loup qui vous a fait tant de cicatrices sur votre beau visage ? Pardonnez-moi, cela ne me regarde pas. J'essaye de deviner qui vous êtes mais en vain rigolais-je doucement avant de soupirer tant mon comportement commençais à me fatiguer. Je devrai boire un peu.

Posant mon sac à terre, je m'accroupissais pour y faire ma petite outre dans le fourbie général. Une voyageuse en carton, voilà ce que j'étais, mais cela me correspondait plutôt assez bien finalement.

descriptionUne plume pour toi ? [PV Sorel] EmptyRe: Une plume pour toi ? [PV Sorel]

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Sorel hocha la tête, un grand sourire étirant ses lèvres lorsqu’elle lui demanda si le mot était correct et confirma rapidement :

« C’est tout à fait ça ! » s’exclama-t-il avec l’enthousiasme d’un enfant auquel on vient de proposer une friandise.

La suite, cependant, ne fit qu’accentuer la bonne humeur et l’expression joyeuse et amusée du jeune elfe. Il éclata à nouveau de rire, joyeux et libre. Elle était si fraîche, si ouverte et si honnête, qu'il en avait envie de l’attraper par la main et de l’emmener voir les merveilles dont il avait connaissance. Ramper dans l’herbe et se cacher derrière les buissons pour observer la harde de cerf et biches, lui pointer les faons du doigt en lui expliquant ce qu’il avait appris sur chacun d’entre eux. Siffler et lui montrer les espèces d’oiseaux qu’ils pouvaient bien rencontrer et les différences possibles avec ceux d’une autre île.
Sorel voulait lui ouvrir son monde et il était rare qu’il en ai une envie aussi franche et sans inquiétude. Il ne répondit d’abord pas à sa question informulée, incertain. Le jeune elfe rencontrait rarement quelqu’un d’aussi ouvert et exubérant que lui, d’aussi simple et à première vue gentil. Son instinct, généralement bon, lui disait de foncer, de courir sans chercher à comprendre, de faire confiance sans regarder en arrière et de se rouler dans la brise fraîche et libre qu’elle apportait. Mais il avait connu tant d’horreurs que l’expérience se confrontait à l’instinct, lui recommandant de se montrer prudent et d’attendre.

Lorsqu’elle répondit à sa question par une autre question, la mettant en scène dans des circonstances qui ne faisaient que mettre en évidence l’étrangeté de sa présence ce qui ne fit qu’accentuer l’hilarité joyeuse du jeune elfe. L’espèce de neutralité mature qu’il affichait généralement auprès des adultes et des humains en général fondait comme neige au soleil au contact de la graärh. Reynagane, mémorisa-t-il avec une féroce détermination. Il s’en souviendrait et, pourvu que leur rencontre se poursuive sur la même tonalité, il la protégerait avec la même résolution.

Au pas qu’elle fit dans la direction de Järn, cependant, Sorel émit un petit son d’avertissement tandis que l’étalon rabattait soudain les oreilles vers l’arrière, redressant la tête, son attention entièrement rivée sur la graärh. Elle ne s’approcha pourtant pas davantage et l’étalon se détendit à peine, renâclant légèrement tandis que Reynagane reprenait le torrent de ses questions, accentuant l’hilarité qui éclairait les yeux de Sorel en une joie qui n’en finissait guère de briller. Il se trouvait bavard, souvent à poser trop de questions ce qui finissait systématiquement par agacer les gens qu’il côtoyait mais il venait de trouver quelqu’un comme lui. Incapable de se retenir, il remua les mains de joie lorsqu’elle entreprit de s’excuser de son comportement :

« Non non pas du tout du tout ! Au contraire, j’aime, j’adore ! Vous êtes géniale ! » Battant l’air de ses mains d’enthousiasme, il reprit : « Ca me ferait vraiment plaisir de vous accompagner jusqu’à Cordont ! » Il eut une petite moue déçue en reprenant : « Je serais bien resté avec vous pour voir s’il y a des choses intéressantes à découvrir mais je dois m’occuper des oiseaux en priorité. »

Il sursauta, réalisant soudain qu’elle lui avait - plusieurs fois - posé une question concernant qui il était et qu’il n’avait toujours pas répondu. Sorel était plutôt connu, que ce soit dans son quartier de Sélénia mais également, doucement, ailleurs. Non seulement parce qu’il était un elfe roux au visage ravagé mais aussi parce qu’il était exubérant et plein de vie, le fils d’Aldaron et, plus récemment, le maître d’un fenrisulfr.
Il s’inclina légèrement, dans un mouvement à la fois souple et enjoué. Loin des courbettes élaborées qu’on pouvait retrouver à la cour ou parmi les familles nobles, il s’agissait d’un geste plus simple et familier :

« Sorel Gallenröd, pour vous surprendre, » se présenta-t-il avec bonne humeur. Il passa une main le long des cicatrices qui marquaient son visage, suivant du bout du doigt celle qui barrait son oeil, celle qui barrait ses lèvres et secoua la tête : « Faron ne m’a jamais fait de mal, pas volontairement en tout cas. Il est encore jeune et ces cicatrices sont plus vieilles que lui. La guerre laisse des marques, » laissa-t-il tomber sobrement avant de s’accroupir en face de Reynagane, la considérant avec une curiosité ouverte.

Il pencha la tête sur le côté, comme un animal curieux, les avant-bras posés sur ses genoux et les mains pendant entre ses jambes. Elles portaient également quelques marques mais pour certaines il ne s’agissait pas de la guerre. S’occuper d’animaux laissait aussi des marques, parfois. Peut-être un jour Sorel prendrait-il le temps d’effacer ces souvenirs mais il doutait un jour d’en ressentir le besoin. Il s’en fichait éperdument, il n’était pas là pour faire un concours de beauté et il y avait parfois du bon dans les souvenirs. Même les mauvais. Il se pencha en avant, plaçant sa main sur le côté de ses lèvres pour cacher ces dernières de Järn, chuchotant comme s’il partageait un secret avec la graärh :

« Järn n’est pas un cheval très conciliant mais quand on connaît ses points faibles, il peut se laisser amadouer. » D’un geste élaboré de la main, il fit apparaître une pomme qu’il présenta à la graärh. « Si vous voulez, je peux vous le présenter et ensuite vous montrer les oiseaux ? Je pense que l’un d’entre eux se laissera aisément manipuler par vous. »

Avec l’accord de la jeune graärh, dont les cornes commençaient à peine à se manifester, l’elfe se redressa et la guida près de l’étalon. La présence de Sorel combiné à la chevalière chanteloup lui permettant de communiquer avec Järn permirent de garder l’animal plus calme qu’il ne l’aurait été d’ordinaire. La tête redressée mais les oreilles pointées vers eux, l’étalon finit par se laisser amadouer par la pomme que Sorel avait confié à Reynagane.

« Les chevaux sont susceptibles à la corruption, » révéla-t-il avec un sourire dans la voix, guidant doucement la patte griffue de la graärh sur l’encolure de l’étalon pour la caresser doucement. Il prit soin de n’appliquer aucune pression sur les griffes de peur que leur pointe acérée n’égratigne Järn ce qui, inévitablement, le mettrait de mauvaise humeur. « Järn ne fait pas exception. Tous les chevaux ne sont pas comme lui, mais il ne fait jamais de mal d’acheter leur coopération avec quelques douceurs, tant qu’on reste dans une limite saine. »

Il tapota gentiment l’épaule de Järn, murmurant quelques mots en elfique à son compagnon pour le remercier et le féliciter de son bon comportement, transmettant ses sentiments à travers la chevalière. Une fois certain que l’étalon était habitué à la présence de Reynagane et ne risquait pas de perdre les pédales, Sorel la guida jusqu’à la petite cage attachée à la selle et l’entrouvrit doucement. Il passa la main dans la petite ouverture et en sortit le volatil au plumage vert avant de fermer la porte. La rose risquait bien trop de s’échapper et le bleu d’aller chercher des noises. Le jaune, pour l’heure, restait sagement caché sous la crinière rousse de Sorel et ne lui posait aucun problème.

« Tendez les pattes, » demanda-t-il doucement. « Je commence à être connu comme passionné par les animaux au sens large du terme, » commença-t-il à expliquer avec un petit regard amusé pour la graärh. Sa rencontre avec Faron et sa découverte des petits oiseaux et de Järn suffisaient probablement à illustrer ses propos. « Un gentil monsieur est tombé sur ces oiseaux atypiques, leur parents ne s’occupaient pas des œufs alors il les a récupérés et fait éclore. Manifestement, deux d’entre eux sont en mesure de voler et probablement se débrouiller seuls mais dans le doute je les ai récupérés. Je vais les étudier, peut-être voir s’ils sont une espèce d’ici ou d’ailleurs. En apprendre un peu plus, si je puis. »

Tout en expliquant, il avait gentiment déposé le petit oiseau vert dans les paumes de la graärh, prudent. Il ne sentait aucune malice provenir de Reynagane et doutait qu’elle puisse faire le moindre mal au petit vert mais il restait prudent et attentif. Prêt à réagir au besoin.

descriptionUne plume pour toi ? [PV Sorel] EmptyRe: Une plume pour toi ? [PV Sorel]

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Ma petite outre contenant de l'eau n'était pas très loin dans le fourbie générale heureusement. Je prenais ainsi le temps de calmer ma tête en buvant quelques gorgées et je faillis bien vite avaler de travers pour faute de mon intérêt trop grand envers l'elfe aux cheveux rouge.
À la bonne heure, rien de catastrophique ne se produisit et j'eus même le temps d'avaler ma dernière gorgée avant de relancer un léger rire en voyant l'enthousiasme de l'étranger.

Laissant en vrac mes affaires, je me voyais mal me faire voler par ce drôle de monsieur. Certes j'accordais ma confiance bien facilement, mais je savais aussi bien écouter mon instinct  maintenant.

- Je comprend, lâchais-je en douceur lorsqu'il m'expliqua que ces oiseaux étaient sa priorité.

Je me laissais vite approcher de quelques pas en direction de l'elfe avant de m'arrêter lorsqu'il se présenta. C'était maintenant à lui de s'expliquer et je ne disais rien à l'allusion de la guerre. Décidément, que nous soyons Gräarh, Humain, Elfe ou toutes autres espèces, la guerre faisait partie de nous bien quelle apportait avec elle son lourd tribu.
S'accroupissant, je penchais la tête légèrement sur le côté pour essayer de comprendre se que baragouiner Sorel. Sorel, voilà un nom que j'aimais bien.

Si c'était un signe particulier dans la culture des elfes, je me devais de faire de même. J'abaissais alors ma tête, une patte sur le cœur en échappant malgré moi un petit ronronnement. Puis, Sorel chuchota quelques mots à propos de son cheval et à partir de là, je me laissais aller vers un inconnu qui ne me laissait pas sans réaction.

- Vous savez, je ne sais pas si c'est une très bonne idée commençais les pattes en avant en signe de dénégation.

D'un côté mais pattes se décidèrent d'elles même d'avancer mais à mon port de tête en retrait, je comprenais que j'avais une grosse appréhension aussi.

- Je ne suis vraiment pas douée avec les autres animaux. Vous l'avez bien vu avec votre... avec Faron. Et puis, oh je pense aussi que je ne suis pas très apprécier, sans doute parce que je suis un autre de ces « prédateurs ».

Fronçant une seconde le museau, je n'aimais vraiment pas se terme que nous nous accordions nous autres les Gräarhs. Mais bon, c'était le mot qui avait été choisit et je devais bien me plier à ce genre de banalité.

Malgré ma réticence, je me laissais amadouer par le regard de Sorel et sa pomme qui était apparu dans sa main.

- … bon d'accord, je veux bien essayer, continuais-je en riant malgré moi.

Toute lente, je suivais Sorel qui semblait bien y faire avec ce Järn. Il n'y avait pas à dire, la bête était splendide. On sentait une puissance émaner de ses muscles et entendre sa respiration augmentait les battements de mon cœur.
La pomme dans ma patte, je laissais Sorel m'expliquer comment bien y faire avec avant de la proposer à Järn qui avait les oreilles pointées en avant. Je paraissais sûrement un peu ridicule, à être si peu à l'aise. Le cheval devait sentir mon appréhension mais je fus surprise de le voir plutôt calmement croquer un bout dans celle-ci.

Le regard pétillant, je le tournais vers l'elfe à mes côtés. Parallèlement, le bout de ma queue battait doucement l'air derrière moi prête à toute éventualité venant de Järn. Imaginons que le destrier décide de m'écraser d'un coup. Fini la petite Reynagane.
Secouant ma tête, qu'elle idée j'avais là. Non, il valait mieux se concentrer sur ce que disait Sorel. Sa main emmena doucement ma patte sur l'encolure du cheval et je plaçais un sourire d'abord crispé puis plus détendu au fil des secondes.

- C'est un magnifique cheval que vous avez là Sorel. Merci.

Lorsque Sorel se rapprocha du petit nid des oiseaux, je reculais d'un pas en jetant un coup d'oeil à la tête de Järn avant de reporter mon attention sur ce que renfermait la petite cage.

- Vous, vous êtes sûr ? Demandais-je surprise lorsqu'il me demande de tendre mes pattes.

Bien que j'avais appris à chasser il y a bien longtemps de cela, j'étais vite passer du côté des Kisaan pour arrêter de tuer des êtres vivants. Et pour bien d'autres raisons cela allait de soit.
Curieuse, je distinguais la petite rose, il y avait également un petit oiseau de couleur bleu mais celui que me tendit Sorel était tout vert. Vert comme les feuilles d'un jeune arbre ou comme les petites herbes médicinales utiles en tout et pour tout.

La boule de plume respirait doucement maintenant entre mes griffes et sa présence toute chaude au creux de paumes me firent fondre de plaisir.

- Il est si... si petit chuchotais-je. Enfin... il est un peu plus « empâté » que la rose non ?

J'avais dis empâté aussi bas que possible de peur de me trouver grossière envers le petit être au creux de mes pattes. Toujours dans l'amusement, j'osais approcher mon museau vers lui pour qu'enfin nos regards se croisent. Je lâchais un petit rire en le voyant bailler avant de regarder Sorel avec plein de malice.

- Quel curieux petit animal. Il est si mignon, c'est bien la première fois que j'ai un oiseau entre mes mains. Vous êtes plus que surprenant Sorel Gallenröd ! Mais être différent est bien une chose des plus merveilleuse qui soit à mon goût.

Un voile traversa mes yeux tendit que je les abaissais sur l'oiseau. Cette remarque était maintenant clair dans ma tête et mon ami Belethar m'avait aidé à voir ce que je voulais vraiment. Être différent. C'était une force que personne ne pouvait nous enlever.

Le voile fut chasser aussi vite qu'il était venu lorsque la petite rose pépia dans sa petite maisonnette.

- Oh, je ne veux pas causer de conflit mais en voilà une qui est un peu jalouse n'est-ce pas ? M'amusais-je à dire doucement. Je ne connais absolument pas cette espèce, vous ne trouvez pas cela étrange si vous, qui semblez y connaître un rayon, ne connaissiez pas du tout ces oiseaux avant ? À votre avis, ils vont grandir beaucoup ? En tout cas, ils ont l’œil vif. Enfin... celui là, je crois bien qu'il est en train de s'endormir dans ma patte haha.  

Effectivement le petit vert venait de laisser tomber sa tête sur ma pelote central et je fondais encore devant autant de mignonnerie.

- Ont-ils déjà des noms Sorel ? J'avais souvenir que mes Maîtres... hum que les humains donnaient des noms aux animaux qu'ils gardaient. Je me trompe peut-être. Je peux vous aidez à en trouver si vous le souhaitez ! Je ne veux pas vous paraître grossière Sorel, dîtes le moi si je dépasse les bornes. Je ne sais plus trop.

Je couvais des yeux le petit oiseau qui ronflais déjà avant de secouer mes oreilles pour me réveiller de ce doux moment pour regarder de nouveau Sorel à mes côtés.

- Je peux vous dire qu'ils ne viennent pas de Néthéril en tout cas. J'en aurais entendu parlé. Peut-être connaissez-vous nos quelques espèces là-bas ?

Qu'est-ce que je pouvais parler. Toujours les pattes tendues en avant je ne savais plus quoi faire de la boule de plume sur celles-ci. Riant doucement, le pauvre Sorel n'allait plus savoir ou donner de la tête tellement je changeais de sujet aussi facilement que je clignais des yeux.

descriptionUne plume pour toi ? [PV Sorel] EmptyRe: Une plume pour toi ? [PV Sorel]

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L’hésitation réticente de Reynagane fondit comme neige au soleil. D’abord inconfortable et hésitante, l’intégralité de son langage corporel exprimant une incertitude claire, la graärh finit néanmoins par se laisser faire sans opposer de résistance. S’il avait vu, ne serait-ce qu’un instant, une vraie peur, un vrai refus, l’elfe se serait instantanément interrompu. Mais Sorel n’avait rien vu de cela. Il avait surtout vu une curiosité qui n’osait pas s’exprimer, une crainte d’effrayer ou de blesser, une envie gonflante qui pressait sous la fourrure de la graärh sans pour autant oser s’exprimer. Mais sous les gestes doux et l’accompagnement patient de l’elfe, elle s’était laissée amadouer.
Le rire qu’elle laissa échapper en finissant par accepter tira un sourire tendre au Maître des Bêtes. Il y avait une telle candeur chez Reynagane, une telle sincérité, qu’il ne voulait rien moins que de la protéger avec toute la férocité dont il était capable. Lorsqu’elle tourna vers lui un regard pétillant de joie, il ne put retenir son propre sourire. Il avait presque l’impression de se sentir imploser de son propre plaisir à pouvoir partager cela avec quelqu’un d’aussi volontaire qu’elle. Il n’y avait aucun jugement, aucune crainte liée à l’éventuelle dangerosité de Järn, si elle avait posé des questions sur les cicatrices de l’elfe, à aucun moment n’avait-elle été méfiante ou ne l’avait pris en pitié.

« Merci, » dit-il humblement au compliment qu’elle lui adressa. Il jeta un regard en coin à l’étalon, son sourire malicieux : « T’as entendu ça, mon grand ? »

La chevalière lui permit de transmettre ce qui avait été dit mais le compliment, la voix et le ton sur lequel il avait été partagé, avait déjà plus ou moins fait son chemin jusqu’au cheval. Lequel arqua l’encolure, son corps se plaçant sous un jour meilleur, une posture indubitablement faite pour mettre en valeur sa silhouette puissante et élégante à la fois.
Une fois certain qu’il n’y aurait aucun problème, Sorel se déplaça vers la petite cage à oiseaux et demanda à la graärh de tendre les pattes. Une fois encore, l’hésitation était là, aussi évidente que la truffe au milieu du museau.

« Certain, » assura-t-il sans cesser de sourire.

A l’instant où les minuscules pattes de l’oiseau touchèrent les coussinets et les poils des mains griffues de Reynagane, Sorel vit cette dernière presque fondre sur place. Ses yeux brillaient tandis qu’elle levait légèrement ses pattes pour pouvoir regarder le volatile de plus près. Si sa première remarque tira un sourire attendrit à l’elfe, la seconde, cependant, le fit pouffer de rire. Il étouffa le son derrière sa main, les yeux écarquillés d’hilarité contenue.
Reniflant pour se retrouver une contenance, il détourna le regard, les lèvres pincées dans une évidente envie de sourire :

« Hm, oui. Là où la petite rose apprécie de s’admirer, lui… apprécie les plaisirs simples de la nourriture. »

L’elfe se dandina d’un pied sur l’autre aux remarques enthousiastes et aux compliments que la graärh faisait pleuvoir sur lui. Il ne savait trop où se mettre et devait soudain faire face à un flot d’émotions. Être différent, une chose merveilleuse ? Entendre de tels mots lui faisait plaisir, apaisait quelque chose d’anxieux qui se tordait en son sein. Elfe orphelin élevé dans un orphelinat exclusivement composé d’humains, il avait été la représentation même de la différence… et cela n’avait pas toujours été une bonne chose. Lent à intégrer les éléments, à prendre des décisions, à se développer, si tous ne s’étaient pas moqués de lui, il avait néanmoins souffert de son apparente incompétence. Il était un idiot au milieu des autres. Ce qui ne prenait que quelques heures, parfois quelques jours, à l’un de ses camarades, lui prenait des semaines, des mois, des années. Certains des enfants avec qui il avait grandi étaient partis alors qu’il restait un enfant… et les nouveaux enfants qui arrivaient partaient à leur tour, ayant intégré tout ce qu’ils avaient appris pendant que lui continuait de se débattre. Sorel voyait de nouveaux enfants arriver, apprendre ce qu’il apprenait toujours, et eux, à leur tour, comprenaient plus vite que lui. Un crève-cœur.

Mais pour Reynagane, ce qui était différent était merveilleux.

Il mourrait d’envie de la toucher, de lui faire un câlin, de se blottir contre elle. La méfiance qu’il avait d’abord ressentie, conscient qu’elle pouvait être dangereuse et aussi trompeuse que les autres bipèdes… avait imité l’hésitation et l’incertitude de Reynagane. Elle avait fondu comme neige au soleil, le laissant en confiance et à l’aise, presque aussi à l’aise qu’il l’était en présence d’animaux.
Sorel glissa un doigt entre les barreaux de la petite cage à oiseaux pour gratouiller le plumage de la rose, désireuse de recevoir de l’attention également. Il ricana quelque peu, notant effectivement que l’oiseau s’endormait manifestement dans la paume de la graärh, pas plus inquiet que ça :

« Nous sommes encore nouveaux, sur Tiamaranta, » remarqua-t-il avec un petit sourire, « Et on en apprend tous les jours ! Il y a quelques années, nous n’avions aucune idée de votre existence, moins encore des animaux fabuleux qui parcourent ces terres. » Il regarda l’oiseau, paisible et calme, dont les plumes frémissaient légèrement entre les doigts griffus de la graärh. Le volatile se dandina quelque peu avant de s’installer définitivement pour ce qui, indubitablement, allait être une sieste. « Je n’en avais encore jamais rencontré. »

La mention de maître manqua de faire grimacer l’elfe mais il se retint. Il observa Reynagane, se demandant si elle faisait partie de ces graärhs récemment libérés suite aux changements de politique concernant l’esclavagisme. Depuis combien de temps goûtait-elle à la liberté après en avoir été privée ? Pendant combien de temps avait-elle servi des bipèdes et comment pouvait-elle encore faire preuve d’une telle aisance avec lui malgré ce que les siens avaient fait subir aux graärhs depuis leur arrivée ?
Perdu dans ses considérations, il secoua doucement la tête à sa question et émit un son amusé face à l’inquiétude croissante de sa nouvelle amie :

« Ils n’ont pas encore de nom et j’accepterais votre aide de les nommer avec plaisir ! » Son expression se fit plus douce et il tendit la main, effleurant du bout des doigts la fourrure ocre de la graärh dans un geste apaisant. Il n’osait trop la toucher davantage, effrayé d’empiéter sur son espace, de la toucher sans son accord. Lui était bien trop tactile et il en avait bien conscience, avait appris à ne pas trop se montrer entreprenant et à garder ses mains pour lui-même. Pour autant, parfois il lui semblait important de transmettre ce qu’il ressentait avec autre chose qu’avec des mots. « Vous êtes parfaite comme vous êtes, Reynagane et vous n’êtes ni grossière, ni quoique ce soit d’autre d’approchant, bien au contraire. »

Sa dernière question, cependant, éclaira soudain les yeux de l’elfe d’un enthousiasme fervent, presque fiévreux. Il battit à nouveau des mains, se perdant dans ce qu’il avait lu, dans son besoin de courir fourrer son nez dans les fourrures inconnues, de toucher les écailles et de caresser la chitine. Il mourrait d’envie d’en savoir plus, d’en apprendre plus, d’en découvrir plus. Il s’était récemment rendu sur Néthéril mais son voyage n’avait été que bien trop court et ne lui avait pas permis d’en apprendre ou d’en voir autant qu’il l’aurait voulu :

« J’en connais quelques unes mais je n’ai pas encore eu le plaisir ni la chance de les voir pour de vrai, moins encore dans leur milieu naturel ! » Inconscient de son geste, il s’approcha, le regard brillant et un sourire franc étirant ses lèvres. C’était un peu comme demander à un enfant de soudain pouvoir s’épancher sur son passe-temps, sur ce qui l’intéresse. « J’aimerais rencontrer les karapts ! Et voir les nocturhyènes, voir peut-être leurs petits et essayer de déterminer si la vitesse de changement de leur pelage dépend de leur âge ou de la quantité de consommation de viande, ou peut-être de leur croissance ou d’autre chose. » Il leva des yeux de gosse, étincelants et repris dans un souffle : « Je voudrais voir des smilodons, » confia-t-il comme dans un secret. « J’ai cru lire que votre peuple leur vouait un culte, avait des histoires à leur sujet, vous pourriez m’en apprendre plus ? M’aider à apprendre le graärh peut-être ? »

Il fronça le nez, soudain, et repris sur le ton d’un garçon légèrement contrarié qu’on lui refuse un bout de pain avec du beurre, une moue sur le visage : « Serait-il aussi possible qu’on se tutoie ? » proposa-t-il. Il jeta un regard à Järn et ajouta avec un petit geste du menton : « On pourrait reprendre la route et, si vous voulez, ajouter votre sac au mien pour être plus tranquille ? »

Il n’avait pas spécialement l’intention de monter Järn s’il devait faire la route avec Reynagane. Hors de question qu’il monte à cheval pendant qu’elle marche à pattes à ses côtés… Une idée lui traversa l’esprit et il se demanda si la graärh voudrait, peut-être, essayer de monter à cheval ? Une autre pensée lui fit se demander si Järn, pour commencer, accepterait une telle chose.

descriptionUne plume pour toi ? [PV Sorel] EmptyRe: Une plume pour toi ? [PV Sorel]

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Je n'essayais plus de cacher le léger ronronnement qui vrombissait à travers ma gueule. À quoi bon. La puissance que dégageait Sorel ne me trompait pas. Sa gentillesse était un véritable ras de marée pour moi et mes émotions. Je ne pouvais pas dire que ces derniers temps avaient été facile. Oh, beaucoup de ponctuation de joie étaient venus s'emmagasiner et heureusement mais dans le fond, j'avais quitté tellement de chose que cette rencontre inattendue était en train de me faire oublier tout le reste.

Au compliment de l'elfe je ne pus cependant me retenir de baisser les yeux vers le sol bien gênée, mais ce ne fut que très bref tandis que Sorel s'avançait vers moi tout pétillant en faisant allusion aux nombreuses espèces nichant sur Néthéril. De nouveau, je riais légèrement. Il faut savoir que mon rire de Gräarh était bien moins jolie que le rire de l'elfe, c'était sûr mais on faisait avec ce qu'on a ! Son enthousiasme était si communicatif, pourquoi n'avais pas eu la chance de rencontrer Sorel avant ?! De la chance j'en avais tellement eu...

- Il y a bon nombre de choses que notre peuple respecte, se serait avec un plaisir immense et un honneur pour moi de vous enseigner ce que je sais. C'est vrai que le smilodon est un être à part dans ce monde. Petite, je pensais que les grands maîtres de l'archipel entière était le smilodon riais-je en toussotant de gêne. Je ne sais cependant pas si mon enseignement est bien correct, repris-je d'un ton plus sérieux. Je ne me suis jamais vraiment exercer haha, mais je suppose qu'apprendre la langue Gräarh se passe de la même façon que l'on ma appris la langue commune. Enfin, heu pas exactement... enfin ce que je veux dire c'est qu'il y a tout juste quelques jours, j'avais encore la chance d'avoir des cours au domaine Espérancieux. Vous connaissez peut-être ? Je me suis lancer dans l'apprentissage de l'écriture de la langue commune, je vous assure que j'ai un mal fou à y arriver mais je ne perd pas espoir. Et je suis certaine que vous y arriverez bien plus vite, je ferai tout pour.

Le museau relevé, les moustaches frémissantes et les yeux arqués en demi-lune, j'avais toujours le petit oiseau entre mes pattes. Je me décidais d'ailleurs enfin à ramener mes bras contre moi pour lui faire un petit nid plus douillet et reposer mes muscles par la même occasion avant de regarder Sorel en clignant plusieurs fois des yeux à sa demande de tutoiement. Il est vrai que je ne tutoyais personne ou presque, comme c'était étrange de le réaliser. Je pensais pourtant le faire mais à sa demande je comprenais qu'une grosse habitude s'était installée en moi.

- Bien...bien sûr !

J'hochais la tête dans la précipitation et n'ajoutais ensuite rien lorsque Sorel proposa de reprendre un bout de route ensemble, préférant nettement trottiner vers mon sac de voyage pour ne pas le faire attendre. Je fut d'ailleurs bien embêter vu que mes pattes portaient un dormeur de renom.
Je m'arrêtais, réfléchissais, retrottiner vers Sorel avant de lui prendre une main d'une de mes pattes libre pour y déposer le petit oiseau qui ne fut pas du tout perturbé par la situation.

- V...hum deux petites secondes.

Je courais, ramassais pour hisser mon gros sac sur mon dos et hop ni une ni deux je me retrouvais de nouveau devant l'elfe dévoilant mes petits crocs d'un sourire amusé.

- Merci ! Je ne vais pas charger plus votre... Järn. Pensez-v... penses-tu que je peux le porter encore un peu Sorel ? Dis-je au sujet de l'oiseau. Sa respiration à quelque chose... de très rassurant, c'est étrange non ?

Reprenant la boule verte, je le couvais de nouveau d'un regard aimant avant de prendre le pas à côté de Sorel. L'air était agréable sous la cime des arbres et la température commençait tout juste à diminuer alors que le soleil baissait peu à peu au fil des minutes.

- Pankhÿ.

C'était sortie alors que je regardais l'oiseau et l'elfe tour à tour.

- Je trouve ça si mignon pour une si gentille chose. Qu'en penses-tu ? Pour les autres, j'ai déjà pas mal de petites idées, enfin, se sont plus des significations particulières, je... tu veux les entendre ?  Alors bien sûr, tu pourras prendre ce que tu souhaites. Enfin tu es libre. Pour le jaune, il me rappelle le sable chaud du désert autour de la Légion. Ravi pour le soleil ? Ou plutôt Dyoon pour les déserts de sable chaud. La petite rose me fait penser à l'espoir. C'est sans doute ridicule... mais sans elle, peut-être que nos chemins ne se seraient jamais croisé ?

Je jetais un petit coup d'oeil vers Sorel avant de regarder droit devant moi en faisant attention ou je mettais les pieds.

- Que dis-tu d'Asha ? Elle le porterait à merveille ! Et pour le petit bleu, je... je ne sais pas encore trop, il faudrait... mmmmh, des idées ?

Tout en réfléchissant à de nouveaux prénoms pour les petits animaux, mes oreilles se tournèrent sur un côté et j'eus la bonne occasion pour voir ce Faron avancer sur nos pas sans être trop proche de nous. Gardant mon calme malgré mon cœur s'accélérant, je décidais de reportais mon attention sur mon camarade de marche.

- Est-ce que vo... je vais pas y arriver, c'est qu'en même fou d'avoir une manie pareille ! Tu veux bien me parler un peu de toi ?

Mes joues chauffèrent légèrement alors que l'angoisse d'avoir fait une boulette m'attaqua. Ce n'était pas généralement une question que je posais aussi facilement mais comme l'elfe paraissait de si bonne compagnie c'était sortie tout seul.

- Enfin si tu le veux bien ! Tu as l'air de t'intéresser beaucoup aux animaux à ce que je vois. Si le destin le dit et si les Esprit-Liés m'entendent, je te montrerai la beauté de Néthéril un jour.

Souriante, je cachais ce satané voile qui venait à chaque fois que je parlais de ma terre natale. La nostalgie d'un temps si proche était un peu stupide comme sensation. Encore plus lorsque cela venait de ton propre chef. Et puis il allait bien falloir que je me fasse à l'idée de ne peut-être jamais revenir si les premières ébauches de mon avenir aboutissaient comme vu avec Seigneur Avente et Dame Falkire.

- Je suis en tout cas bien contente que les Esprits t'ai placé sur mon chemin, Sorel Gallenröd.

Mieux valait profiter des instants présents sans se soucier de tout ce qui allait se passer. Cordont la chue approchait et je savais que rien ne serait bientôt plus comme avant.

descriptionUne plume pour toi ? [PV Sorel] EmptyRe: Une plume pour toi ? [PV Sorel]

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Le ronronnement de la graärh le fit presque sursauter tandis qu’un restant de protection s’effritait à nouveau, le laissait plus et plus encore sans défense face à Reynagane. Cependant, la mention des grands maîtres de l’archipel prenant la forme de smilodon le laissa pensif et plus curieux encore à leur sujet, si cela se pouvait. Il n’avait pas encore eu la chance de croiser la route d’un smilodon mais peut-être que s’il s’obstinait dans cette direction, il finirait bien par voir l’une de ces créatures de ses propres yeux et se forger sa propre opinion. Si les graärhs leur vouaient un tel culte, il y avait forcément une raison, une origine. Toute histoire, vraie ou fausse, se basait forcément sur un élément qui, lui, était bien réel et bien solide.
La mention du nom Espérancieux lui fit relever le nez tandis qu’il écoutait attentivement les explications de sa compagne. Il n’avait pas recroisé Belethar depuis leur rencontre sur Nyn-Tiamat. Le regard de l’elfe chercha un instant Faronlyss, se demandant quelle serait la réaction du baptistrel s’il devait recroiser la route du fenrisulfr. Nul doute que la conversation s’avérerait intéressante.
La remarque de Reynagane concernant l’écriture de la langue commune le fit éclater de rire à nouveau tandis qu’il secouait la tête d’amusement :

« C’est drôle, » fit-il remarquer avec un sourire, « car l’écriture graärh se révèle être un véritable casse-tête pour nous, même les plus érudits s’y cassent souvent les dents. »

La formulation était peut-être un petit peu douteuse mais elle n’en était pas moins réelle. L’écriture graärh était à ce point compliqué qu’il était plus facile d’apprendre leur langue en se servant de l’alphabet commun et d’utiliser principalement la phonétique.
L’accord de Reynagane quant au tutoiement fit soudain rayonner de joie le jeune elfe, tout son visage s’éclairant d’une expression lumineuse. Le vouvoiement était un élément dont il se servait souvent, surtout lorsqu’il avait à faire avec une personne avec laquelle il souhaitait conserver une forme de distance. Il arrivait que le “vous” soit employé dans un but respectueux mais il était alors le seul à pouvoir dire la différence. Ce qui était, bien entendu, totalement volontaire. Pour l’heure, cependant, il ne voyait aucun besoin de conserver une quelconque distance avec la graärh. La femelle se révélait enjouée et si facile à côtoyer que garder cette distinction toute particulière n’avait aucun sens.
Chaque fois qu’elle glissait, commençant une demande, une question ou une phrase avec le “vous”, Sorel souriait, l’amusement pétillant dans ses yeux verts. Il ne fit aucun commentaire, il se rappelait encore de la difficulté que ça avait été de cesser de vouvoyer Aldaron, au début. Une habitude à prendre… ou à perdre, selon. Ses pensées retournèrent vers la précédente remarque de la graärh concernant son précédent statut d’esclave et Sorel se demanda de quelle façon cette habitude avait été inculquée. Avait-elle fait partie de ces graärhs qui avaient eu la chance toute relative de tomber sur des maîtres compréhensifs qui s’occupaient d’elle correctement ? Ou de celle, plus commune, des graärhs maltraités, mal vus,  mal considérés qui en porteraient certainement les marques pour le restant de leur existence ?

Récupérant le volatile dans ses mains, Sorel l’observa faire sans dire un mot, plus calme qu’il ne l’était d’ordinaire. L’énergie débordante de Reynagane comblait la sienne, l’apaisant d’une certaine façon tout en lui donnant envie de sauter partout - ce qu’il se retenait de faire surtout pour Järn qui n’apprécierait certainement pas.
Lorsqu’elle revint, son dos chargé de son paquetage, il lui tendit derechef l’oiseau dès qu’elle en fit l’ombre de la demande et répondit, se retenant une fois encore de la toucher :

« Bien sûr, tant que v- » par les huits, il était contaminé également, « tu en prends soin. » Il reprit avec un regard vers l’étalon. Il tenait désormais celui-ci par la bride, le guidant doucement sur le chemin qu’ils allaient emprunter pour rejoindre Cordont. Il leur faudrait probablement quelques temps pour y arriver mais, aux yeux de l’elfe, l’arrivée serait certainement trop tôt. « Ce n’est pas étrange, non. Pas à mes yeux en tout cas. »

Il couva du regard la graärh et la boule de plumes vertes qui ressortait sur son pelage ocre, entre ses pattes griffues délicatement refermées sur l’oiseau. Elle en prenait grand soin, le tenant tout contre elle. Une image qui lui en rappelait une autre.
Rapidement, elle entreprit de les nommer et il hocha la tête à la seconde proposition pour le petit oiseau doré toujours niché sur son épaule, caché derrière ses mèches rousses.

« J’aime beaucoup Dyoon, et Pankhÿ et Asha me semblent être de très bons noms ! » Il jeta un regard en coin à la cage où le petit bleu sautillait quelque peu, l’air patibulaire. « Le bleu est un peu bagarreur, il cherche à en découdre à la première occasion. Les seuls à ne pas souffrir de ses tendances belliqueuses sont ses frères et soeur. »

Et, petit à petit, l’elfe lui-même, bien que cela soit tout relatif.

La demande inattendue de Reynagane, cependant, le fit écarquiller légèrement les yeux et il détourna légèrement le regard, incertain. D’ordinaire il parlait suffisamment pour noyer le poisson, pour diriger la discussion là où il la voulait, capable d’entretenir une conversation pour la conserver sur un chemin connu sur lequel il était à l’aise. Parler de lui… ?
Son regard trouva le chemin de Faronlyss et celui d’une conversation plus facile. Un sourire léger étira le coin de ses lèvres et il inclina la tête vers la silhouette du prédateur qui les suivait.

« J’ai grandi dans un orphelinat humain, les elfes ne grandissent pas de la même façon. J’étais un peu à part. Plus lent, tout me prenait plus de temps… sauf les animaux. » Son sourire se fit plus doux tandis qu’il repensait à la petite famille à fourrure, à plumes et à écailles qu’il avait accueilli à l’époque. Il tenta de ne pas penser au petit cimetière que cela avait également occasionné, lui, vieillissant et restant jeune et petit tandis que ses compagnons mourraient. Heureux et de vieillesse, en bonne santé autant que faire se pouvait, mais néanmoins une absence terrible qui creusait un peu plus en lui. « Ils sont plus faciles à vivre, plus honnêtes et tellement plus rassurants, » confia-t-il avec un petit sourire de connivence pour la graärh qui avait cru paraître étrange à lui, entre tous, pour trouver la présence de l’oiseau rassurante. Il reprit avec un léger battement d’une main, son vêtement bruissant et claquant dans le geste joyeux : « Si tu le veux bien, j’aimerais tellement découvrir Néthéril, en savoir plus ! Le faire avec toi serait une bénédiction ! »

Les derniers mots de la graärh, cependant, le laissèrent muet. Lui d’ordinaire si volubile se retrouvait sans mots, presque timide. Il se rapprocha quelque peu de Järn, l’épaule de l’étalon touchant brièvement la sienne, lui apportant le réconfort dont il avait besoin pour retrouver une contenance. Il hocha doucement la tête et répondit, du bout des lèvres mais avec sincérité :

« Moi aussi, miss Reynagane. Je leur en suis fort reconnaissant. »

Il avait connaissance des inséparables, des Esprits-Liés qui choisissaient certains pour leur attribuer un lien exclusif et bien particulier. Il doutait un jour de partager une telle relation avec quelqu’un mais une chose était certaine, il avait trouvé chez la graärh un esprit semblable au sien, une présence qui engloutissait les ombres et laissait entrevoir une lumière timide.

« Que voudrais-tu savoir ? Et toi ? Tu n’as jamais eu d’animal ? C’est si étrange pour moi, » lâcha-t-il, l’air soudain quelque peu éberlué. « Tant de gens n’ont jamais apprécié la compagnie d’un animal alors que je ne peux imaginer ma vie sans eux. »

Sorel tourna la tête vers Rey, oubliant complètement de surveiller le chemin pourtant accidenté pour se concentrer sur sa compagne, son regard soudain pensif. Beaucoup des siens avaient jugé les graärhs sur leur apparence, les trouvant bestiaux et partant du principe que, par conséquent, ils étaient stupides. Des animaux de bâts, bipèdes, capables de servir un but précis. Et si l’aisance avec laquelle il échangeait avec elle pouvait s’expliquer sur son apparence ?
Il la détailla du regard, incertain, tentant de remplacer la fourrure par une peau lisse et une apparence humaine. Il était fort possible, en effet, que son apparence joue un rôle important mais c’était surtout l’énergie qu’elle dégageait, son attitude, sa personnalité. Sorel s’en trouvait plus à l’aise, moins conscient de sa propre personne et plus en confiance. Comme un chat profitant du soleil, installé sur un coussin ou un tas de couvertures.

« Quel âge as-tu ? Est-ce que je peux t’appeler Rey ? »

descriptionUne plume pour toi ? [PV Sorel] EmptyRe: Une plume pour toi ? [PV Sorel]

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Des filtres orangés commençaient à apparaître à travers les feuillages des arbres. Le soleil qui avait longtemps brillé aujourd'hui déclinait déjà mais rien d'alarmant en cette saison d'été qui commençait.

Sorel sembla réceptif tout de suite aux curieux noms que j'avais trouvé pour les petits oiseaux et cela me faisait rayonner de plaisir. Pankhÿ dormait toujours au creux de mes bras et mon sac me semblait ainsi bien plus léger.
Le jeune elfe décrivit ensuite le caractère du petit bleu et je ne pus m'empêcher de sourire en jetant un coup d'oeil dans la petite cage ou la rose et le bleu s'embêtaient les plumes. Quels étranges petites bestioles quand même.

- Alors pour un petit bagarreur, je propose Djigy. Petite, quelqu'un un jour ma raconté une histoire d'un jeune Gräarh qui portait ce nom et qui avait pour seul but de devenir le plus puissant du monde. Ce qui n'impliquait pas la force et la brutalité à proprement parlé car dans l'histoire, la seule force qu'il voulait atteindre était celle des étoiles. Alors chaque nuit, Djigy s'entraînait sous la lune pour montrer chaque jour ses prouesses et son apprentissage sous le regard de celles qu'il voulait surpasser.

Replonger ainsi dans de vielles histoires me faisait un peu plus sourire encore. Il était bien vrai que compter animer une petite lueur en moi. La fin de du compte de celui qui voulait surpasser les étoiles ne se finissait certes peut-être pas aussi bien qu'on lui souhaitait, mais après tout, chaque histoire avait sa part d'apprentissage et de morale.

Lorsque Sorel accepta de me parler de lui, je l'écoutais pleinement, les oreilles droites et un petit regard qui s'affaissa en air triste au fil de ses quelques phrases. L'idée de grandir entouré de personne qui vieillisse bien plus rapidement que soit devait être si déroutant que je n'osais ajouter un mot. Alors c'était sûrement ainsi que l'elfe s'était rapproché des autres animaux.  
Moustaches fébriles, je l'entendais être lui aussi reconnaissant des Esprits et je me demandais alors qu'elles étaient les croyances de Sorel d'un air gêné.

- Tu as du vivre tellement de chose Sorel. J'espère qu'il y avait plus de beauté que de tristesse alors.

Je me rapprochais pour lui donner un bourrade douce dans l'épaule avec le bout de ma queue. Je ne pouvais pas lui en demander plus sur l'appartenance de ses cicatrices qui jonchaient on visage car je savais des difficiles qu'il avait sûrement du traverser. Au lieu de cela, j'étais prête à raconter un peu mon histoire, bien qu'elle ne devait pas être très intéressante. Mais avant ses dernières questions m'amusèrent face à ce que j'allais dire.

- Ce n'est pas que je n'en ai jamais voulut, c'est plutôt... en fait je crois que les autres ne m'apprécient pas. Mais pas du tout. Sûrement parce que les Gräarhs sont des prédateurs, bien sûr cela doit être la cause. À vrai dire, je n'ai jamais trop connu de Gräarh avec en compagnie un animal. J'apprécierai sûrement leur compagnie moi aussi. Mais sachant que tout le monde à peur de moi. Enfin je dis bien des autres animaux haha, non je ne fais pas partie des Gräarhs qui effraie les autres Gräarhs, bien au contraire.

Je m'amusais à sourire et ricaner à l'idée qu'un jour une femelle serait jalouse ou un mâle impressionné par ma personne.

Mes oreilles se dressèrent un peu plus et une vague d'émotions mêlés traversa mon échine à l'idée que Sorel souhaitait m'appeler Rey. Il n'y avait qu'une personne qui m'avait appelé comme ça jusqu'alors.

- Hum, uhm, bien... bien sûr déclarais-je timidement avant d'ajouter plus précipitamment, je suis juste surprise, ne pense pas que cela me dérange, c'est juste que c'était une amie qui m'appelait ainsi... avant que je ne quitte Néthéril. Mais Rey c'est bien. Et j'ai 15 ans, enfin bientôt 16.  Mmmh je ne sais pas trop ce que cela vaux en âge humain, et encore moins en âge elfique. Et v... toi ? Si tu me dis 1000, mes pattes risques de me lâcher de surprise. Je t'aurai prévenu !

Les crocs découverts d'un sourire pas très jolie, je fronçais les yeux en repensant à la question de Sorel plus tôt.

- Ma vie est sûrement moins trépidante que la tienne. Comment je pourrais te décrire, j'ai été Kisaan, il y a une éternité j'ai l'impression. Connu des batailles à l'arrière pour soigner les blessés puis ; une attaque de pirate m'a envoyé vivre à Caladon la Revenante pendant trois années. D'où le fait que je parle maintenant bien le langage commun. Enfin, je le parle bien ? Je crois...

Je jetais un petit coup d'oeil sur Pankhÿ avant de reprendre.

- C'est avec une amie qui m'est chère à mon cœur que nous nous sommes enfuis en décembre dernier. J'ai... l'impression que cela fait des années. Enfin, nous nous sommes séparés et retrouvé à Délimar grâce à de grandes personnes qui ont su nous aider et je leur en serait éternellement reconnaissante. Comment payer une pareille dette ? Oh et puis ensuite nous sommes rentrés sur Néthéril, sommes allés prêter main forte au Domaine baptistral, tu as sûrement dû entendre parler de ce qu'il s'est passé là-bas. Et puis me revoilà en Calastin pour plusieurs raisons, dont mon souhait d'en apprendre plus sur les ruines du gouffre de Cordont. Voilà !

J'avais accéléré ma parole comme si cela paraissait futile mais je me rendait compte que mine de rien, il s'en était passé des choses depuis notre fuite de Caladon. Beaucoup, beaucoup de chose.

Les joues chauffaient par la timidité qui reprenait le dessus, je fermais ma gueule pour laisser passer un petit silence. Les yeux en l'air pour faire mine que je regardais la cime des arbres, je tournais mon regard vers le profil de Sorel.

- Tu habites dans quel coin Sorel ? Je ne veux surtout pas te faire faire un détour en m'accompagnant ainsi. Mais merci, ronronnais-je.

descriptionUne plume pour toi ? [PV Sorel] EmptyRe: Une plume pour toi ? [PV Sorel]

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Djigy, le nom lui plaisait, indéniablement. D’autant que l’histoire que lui conta Reynagane lui plaisait d’autant plus. Le ciel, souvent bleu, correspondait à un oiseau de la même couleur. Sorel tourna son attention vers les petites boules de plumes réfugiées dans la cage et sourit malgré lui. Il continuait de se répéter les noms comme un mantra, déterminé à s’en rappeler et à les conserver précieusement. Ils étaient de la langue graärh et, par conséquent, il y avait quelque chose d’important dans le fait que la féline lui propose de les nommer ainsi, le laissant les conserver et les appeler de la sorte.
Poursuivre en racontant son histoire, quoique succinctement, lui rappela combien il appréciait la présence des animaux, combien ils étaient une constante dans sa vie. La déchirure de les perdre, les uns après les autres, valait tous les instants précieux qu’il avait partagé avec eux durant leur existence. La bourrade sur son épaule le fit légèrement trébucher, surpris, et il écarquilla les yeux à l’attention de la graärh avant qu’un grand sourire n’étire ses lèvres, amusé. Il haussa doucement une épaule et leva un regard malicieux vers la graärh :

« Ce sont les rencontres comme celle d’aujourd’hui qui rendent les épreuves passées, présentes et à venir, plus faciles à surmonter. »

Il hocha pensivement la tête à la réponse concernant les animaux. Il y avait effectivement du sens quant à sa réponse. La difficulté était généralement de trouver la bonne manière d’approcher un animal, de s’adapter, de les comprendre et d’agir en conséquence. Pankhÿ était un de ces animaux pour qui la norme n’avait aucune existence. Un prédateur n’existait pas, seule la nourriture et la paresse avait une quelconque forme d’importance pour lui. Le plaisir d’un endroit où se loger pour roupiller tranquillement, l’assurance d’un bon repas à son prochain réveil. Il était fort probable que si un chat devait un jour lui prêter attention, il n’y verrait guère d’inconvénient. Peut-être Sorel se trompait-il, cependant. Après tout, il n’était accompagné du volatile que depuis quelques jours et ne le connaissait pas parfaitement.

Il l’écouta attentivement, son visage se tordant malgré lui à la mention d’une attaque pirate et des conséquences que cela avait eu sur sa vie. Sorel n’était guère en faveur de l’esclavage et ne pouvait que se considérer satisfait de voir que la pratique disparaissait progressivement, abolie ici et là par l’action efficace de personnes importantes. Qu’il s’agisse notamment d’Autone et d’Ilhan ne rendait la chose que d’autant plus géniale.
Il se rappelait avoir lu sur la société graärh et ce que signifiait d’être Kisaan mais il lui fallut quelques instants pour s’en rappeler. Sorel était un élève médiocre, en général… Ou peut-être était-il acceptable ou normal, il était difficile de savoir puisque son seul cadre de référence était celui des humains. Ces derniers apprenaient nettement plus vite que lui. Il savait que les elfes prenaient plus de temps à maîtriser un sujet mais qu’une fois qu’ils y parvenaient, ils élevaient le sujet en question au rang d’art. Sorel se savait lent, mais dans quelle mesure l’était-il comparé à un elfe de son âge ?
Elle avait toujours les pattes occupées à tenir le petit oiseau vert, aussi Sorel fourra-t-il sa main libre dans sa poche, l’autre tenant la bride de Järn, l’air tranquille. Il lui était souvent difficile de ne rester sans rien faire et il aurait volontiers attrapé la dextre griffue de la graärh dans la sienne. A la place, il caressa du pouce la tranche ornée d’une pièce d’or, caressant sa surface plate pour essayer d’en deviner le dessin tandis qu’il haussait à nouveau une épaule :

« Parfois, il n’y a aucune dette à payer. Parfois c’est un dû menaçant. »  Il en savait quelque chose, après tout. Bien qu’il ne s’agisse pas d’une de ses habitudes, il avait par le passé manipulé suffisamment de gens pour savoir qu’une bonne action n’était pas toujours sans conséquences. Pousser l’agent V vers le cordonnier car celui-ci avait une dette à payer et qu’il avait tout intérêt à la rembourser en silence, le tout pour s’assurer le bon déroulé d’une mission et l’achèvement sans accroche d’une entreprise conséquente. Il n’était pas le maître des mines pour rien. Il espérait qu’elle n’aurait jamais à rembourser sa dette et que si d'aventure cela devait un jour arriver, que la dette ne serait pas trop salée. Il donna un coup de coude malicieux à Reynagane et poursuivit avec bonne humeur : « Si ça peut te rassurer, j’ai l’équivalent elfique de ton âge. » L’amusement dans son regard s’accentua, pétillant :  « J’espère qu’une centaine d’années n’est pas suffisant pour t’en couper les jambes, je m’en voudrais. »

Le soleil déclinait, approchant de la ligne de l’horizon. L’elfe jeta un regard à la ronde, cherchant un endroit tranquille où s’installer pour la nuit. D’ordinaire et si Järn était encore en mesure de poursuivre, il ne se serait pas arrêté avant un long moment, mais il n’était pas seul. Faron ne risquait pas d’attaquer Reynagane sans raison mais il préférait limiter les risques au maximum. L’obscurité avait tendance à exciter les instincts chasseurs du fenrisulfr et à accroître quelque peu ses élans protecteurs.

« J’habite à Sélénia. Porte Regius, » se corrigea-t-il aussitôt.  « Cordont est donc plus ou moins sur mon chemin, il n’y a pas de mal. »

Le ronronnement de la graärh lui donnait envie de se pelotonner sous une couverture, au coin d’un feu, en fourrant son nez dans la fourrure de Reynagane. Il sentit un restant de tension s’évanouir, glissant de ses muscles comme de l’eau, quittant son corps dans un frisson apaisant. Sorel leva un regard vers son étalon et chercha à contacter Faron à l’aide de sa chevalière. Si Rey était mal intentionnée, ce qui était une possibilité comme une autre, il réalisa qu’il ne serait pas aussi méfiant et prudent qu’il le serait d’ordinaire. Par conséquent, il serait infiniment plus facile pour la graärh de parvenir à ses fins. L’elfe prévint Faronlyss et le fenrisulfr trotta jusqu’à eux, les rejoignant et restant à une distance suffisante pour ne pas paniquer la féline tout en offrant à son maître une présence rassurante et un œil vigilant.

« Ma vie est manifestement moins trépidante que la tienne ! » S’exclama-t-il avec un rire.  « Je ne suis qu’un marchand sélénien, tu as vécu en quelques mois ce que certains ne verront probablement jamais. » Il se demanda avec inquiétude si son frère allait bien. Bien entendu, il avait eu des nouvelles de Valmys et savait que le baptistrel allait bien, mais le pauvre en avait vues des vertes et des pas mûres depuis un moment maintenant. Peut-être irait-il le visiter prochainement. Voir de ses propres yeux comment il se portait.  Il ignorait s’il devait ou pouvait poser des questions sur ce qu’il s’était passé exactement au domaine. Les histoires les plus folles circulaient et il devenait difficile de démêler le vrai du faux. L’elfe jeta un regard en coin à la graärh. Elle avait l’air si enthousiaste et si joyeuse malgré ce qu’elle avait certainement vu là-bas, il ne voulait pas jeter un seau d’eau froide sur un feu si chaleureux. « Qu’est-ce que tu espères trouver là-bas ? »

descriptionUne plume pour toi ? [PV Sorel] EmptyRe: Une plume pour toi ? [PV Sorel]

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Avançant encore dans les chemins terreux et enracinés de la forêt, Reynagane levait le museau vers les feuillages devenus noir devant le ciel orange du soir en sentant au creux de ses pattes une petite respiration chaleureuse. Pour la première fois depuis des lunes et des lunes, une si petite bestiole ne semblait pas le moins du monde avoir peur ni appréhender d'être en présence d'une féline poilue et oh combien dangereuse...

La Gräarh écarquilla ses pupilles en entendant les paroles de l'elfe à propos de son âge. Cent années. Équivalente à ses simples quinze années ? Qu'elles avaient été les histoires incroyable qu'avaient pu vivre Sorel au contraire de ce qu'il semblait de ses dires n'en avoir connue bien moins qu'elle.

- Cent ans souffla t'elle. Je ne peux hélas pas ressentir ce que toi-même tu as dû percevoir lorsque l'on voit des personnes de son entourage disparaître alors que l'on doit rester à un même endroit coincé dans les sables du temps. À l'inverse de nous autres Gräarhs. Le monde à toute vitesse et si on a assez de force on y plante ses griffes pour le suivre et sinon... on tombe.

Elle était tombée. Dans les tréfonds des doutes et de l'amertume. Aurait-elle un jour la force de reprendre la course ?

La femelle ricana bêtement en écoutant les dernières paroles de l'elfe aux cicatrices. Alors qu'elle s'apprêtait à répondre, Reynagane s'arrêta pour apercevoir une petite percée dans la forêt laissant place à une clairière aux herbes hautes mais pas inaccessible. Restant méfiante du côté du loup géant, la Gräarh tenta une demande quelque peu maladroite.

- Veux-tu partager  un repas en ma compagnie ? Bien que mes pattes peuvent encore me porter un temps, il serait sans doute plus simple si nous nous posions ici. Si tu en as envie bien sûr ajouta t'elle en souriant vers Sorel.

La Gräarh avança dans la clairière avant de commencer à faire un tour sur elle même les yeux vers le ciel.

- La couleur du ciel me rappel tant Néthéril. Tout comme ses grandes herbes crépissantes les unes contre les autres. La savane de Néthéril est vraiment l'un des plus beaux endroits de ce monde tu sais ? Pour répondre à ta question sur Cordont... je ne sais pas vraiment. Je fais sans doute ce voyage pour rien car si Belethar m'a informé d'une prochaine expédition dans le gouffre de Cordont, il faudrait que j'ai une très bonne excuse pour que l'on m'y accepte. On en dit bien des choses, à propos d'anciennes ruines de Gräarhs et je souhaiterai en apprendre bien plus sur le passé de mon peuple. Comprendre la régression palpable que nous avons subit au fil du temps.

La Gräarh déposa son gros sac au sol et se rapprocha doucement du destrier de l'elfe pour déposer Pankhÿ avec ses autres camarades plumés avant de rejoindre son sac et un gros tronc d'arbre abandonné au milieu de la clairière pour y poser son derrière.

- Je suis preneuse si des rumeurs il y a aux sujets de cet endroit ronronna t'elle avant de s'étirer longuement en lâchant un bâillement sur son tronc. Dis-moi Sorel... pourrais-tu me parler de... l'endroit ou vous étiez avant de... venir ici ?

« Ils sont arrivés par milliers. Ils s'y sont installés et plus jamais ne l'ont quitté. »

Comme un souffle dans l'air du crépuscule, Reynagane redressa les oreilles en se souvenant des paroles d'Arghadan't, un très vieux chaman de son clan alors qu'elle n'était qu'une petite gräarhonne innocente. Qu'elle aurait été la vie de son peuple si ce qui avait causé l'exil des nouveaux venus n'était jamais arrivé ? Parfois, Reynagane se posait la question et une entaille sévère rendait la réflexion douloureuse.

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