7 mai 1764
Sous ses grandes ailes, la dracène sentait l'air chaud de s'élever depuis les terres brûlantes de la savane. Des masses d'air chaud qui, très bientôt, allaient rencontrer un front plus froid venu de la mer. Keetech connaissait bien ce mélange et son résultat : un orage. Et, loin d'être inquiète, Quartzécailles poursuivait sa course vers l'est, à quelques lieux du village principal de la légion Vat’Aan’Ruda.
Avec son climat, Néthéril plaisait beaucoup à l'Orageuse. Les orages étaient réguliers et la perpétuelle chaleur de l'île réchauffait agréablement les écailles de la massive dragonne, qui aimait lézarder au soleil de longues heures. Et si l'air sec de la savane devenait trop irritant pour ses écailles, Keetech avait toujours la possibilité de s'éloigner vers l'est pour profiter d'un climat plus humide qui venait hydrater sa peau cuirassée. À bien des égards, Néthéril rappelait à la dracène le lieu de sa naissance et l'endroit où vivait sa nuée. De plus, les Graärh étaient d'intrigantes créatures que la dracène aimait observer. Il lui arrivait même de discuter, en apprenant ainsi davantage sur les mœurs de cette race à l'apparence féline. L'honneur, pour ne citer que cette notion, que les Graärh plaçaient en avant de tout ne pouvait que plaire à l'arbitre qu'était Quartzécaille. Cela semblait également être le cas pour son mâle, raison pour laquelle le couple avait fait un nouveau nid sur l'île du sud.
Après avoir dépassé la légion, Keetech bifurqua légèrement vers le sud. L'absence de constructions et le terrain plat permis à la dragonne de se poser sans faire de dommage. Son imposante stature, sur une île aussi petite, devenait rapidement problématique lorsque l'Orageuse souhaitait se rendre auprès des Graärh ou même dans les canyons, lieux souvent étriqués.
La terre s'enfonça sous le poids de la dracène tandis que, par inadvertance, elle déracinait un arbre d'un simple mouvement de sa longue queue, celle-ci étant pareille à un fouet. Le malheureux acacia fit un vol plané sur une dizaine de mètres avant de s'étendre dans l'herbe, faisant décoller une nuée d'oiseaux dans un concert de piaillement coléreux et apeurés. Agacée par ce manque de délicatesse de sa part, un fin filet de fumée charbonneuse s'échappa des nasaux de Quartzécailles.
Mais une lueur écarlate, à l'horizon, vint calmer son humeur orageuse. La silhouette de Verith, tout aussi immense que la sienne, fit battre un peu plus vite le cœur de la dracène, qui élança sa conscience vers celle de son mâle pour le saluer avec d'agréables caresses mentales. Lorsqu'il fut posé à son tour, Keetech s'avança tranquillement, chacun de ses pas creusant de petits cratères dans la terre meuble de la savane. Et, entre ses pattes, filaient à toute allure des zèbres et des antilopes, mais aussi de plus petits animaux pris de paniques face à cette montagne mouvante.
Lorsque son mâle fut enfin à sa portée, Keetech pénétra aussitôt son espace personnel et vint frotter son museau au sien, décrétant qu'il était temps d'un câlin. Puis elle le décala le long de sa mâchoire pour pouvoir ensuite le nicher dans le creux de son aile, lui offrant une douce étreinte à la draconique. Sa conscience vint se lover contre celle de Verith, aussi certainement que son corps était collé contre le sien. Ce fut qu'au bout de quelques longs instants que la dracène rendit à l'Écarlate son espace personnel, posant sur lui ses mires turquoises. Le soleil, bien haut dans le ciel, réchauffait le dos de la dragonne et sublimait l'éclat aigue-marine des cristaux qui se trouvaient sur son épine dorsale ainsi que le sommet de son crâne.
« Mmh, une vaste prairie et pas de dragonnets à l'horizon. » Constata la dracène en jetant un regard alentours. « Sais-tu ce que cela veut dire, mon cher ? » Poursuivit Keetech, l'air soudainement emprunt à la taquinerie.
Sous ses grandes ailes, la dracène sentait l'air chaud de s'élever depuis les terres brûlantes de la savane. Des masses d'air chaud qui, très bientôt, allaient rencontrer un front plus froid venu de la mer. Keetech connaissait bien ce mélange et son résultat : un orage. Et, loin d'être inquiète, Quartzécailles poursuivait sa course vers l'est, à quelques lieux du village principal de la légion Vat’Aan’Ruda.
Avec son climat, Néthéril plaisait beaucoup à l'Orageuse. Les orages étaient réguliers et la perpétuelle chaleur de l'île réchauffait agréablement les écailles de la massive dragonne, qui aimait lézarder au soleil de longues heures. Et si l'air sec de la savane devenait trop irritant pour ses écailles, Keetech avait toujours la possibilité de s'éloigner vers l'est pour profiter d'un climat plus humide qui venait hydrater sa peau cuirassée. À bien des égards, Néthéril rappelait à la dracène le lieu de sa naissance et l'endroit où vivait sa nuée. De plus, les Graärh étaient d'intrigantes créatures que la dracène aimait observer. Il lui arrivait même de discuter, en apprenant ainsi davantage sur les mœurs de cette race à l'apparence féline. L'honneur, pour ne citer que cette notion, que les Graärh plaçaient en avant de tout ne pouvait que plaire à l'arbitre qu'était Quartzécaille. Cela semblait également être le cas pour son mâle, raison pour laquelle le couple avait fait un nouveau nid sur l'île du sud.
Après avoir dépassé la légion, Keetech bifurqua légèrement vers le sud. L'absence de constructions et le terrain plat permis à la dragonne de se poser sans faire de dommage. Son imposante stature, sur une île aussi petite, devenait rapidement problématique lorsque l'Orageuse souhaitait se rendre auprès des Graärh ou même dans les canyons, lieux souvent étriqués.
La terre s'enfonça sous le poids de la dracène tandis que, par inadvertance, elle déracinait un arbre d'un simple mouvement de sa longue queue, celle-ci étant pareille à un fouet. Le malheureux acacia fit un vol plané sur une dizaine de mètres avant de s'étendre dans l'herbe, faisant décoller une nuée d'oiseaux dans un concert de piaillement coléreux et apeurés. Agacée par ce manque de délicatesse de sa part, un fin filet de fumée charbonneuse s'échappa des nasaux de Quartzécailles.
Mais une lueur écarlate, à l'horizon, vint calmer son humeur orageuse. La silhouette de Verith, tout aussi immense que la sienne, fit battre un peu plus vite le cœur de la dracène, qui élança sa conscience vers celle de son mâle pour le saluer avec d'agréables caresses mentales. Lorsqu'il fut posé à son tour, Keetech s'avança tranquillement, chacun de ses pas creusant de petits cratères dans la terre meuble de la savane. Et, entre ses pattes, filaient à toute allure des zèbres et des antilopes, mais aussi de plus petits animaux pris de paniques face à cette montagne mouvante.
Lorsque son mâle fut enfin à sa portée, Keetech pénétra aussitôt son espace personnel et vint frotter son museau au sien, décrétant qu'il était temps d'un câlin. Puis elle le décala le long de sa mâchoire pour pouvoir ensuite le nicher dans le creux de son aile, lui offrant une douce étreinte à la draconique. Sa conscience vint se lover contre celle de Verith, aussi certainement que son corps était collé contre le sien. Ce fut qu'au bout de quelques longs instants que la dracène rendit à l'Écarlate son espace personnel, posant sur lui ses mires turquoises. Le soleil, bien haut dans le ciel, réchauffait le dos de la dragonne et sublimait l'éclat aigue-marine des cristaux qui se trouvaient sur son épine dorsale ainsi que le sommet de son crâne.
« Mmh, une vaste prairie et pas de dragonnets à l'horizon. » Constata la dracène en jetant un regard alentours. « Sais-tu ce que cela veut dire, mon cher ? » Poursuivit Keetech, l'air soudainement emprunt à la taquinerie.