¤ Les lois de la confrérie ¤
15 mars an 1764 du troisième âge
L’elfe sombre sifflotait, légèrement en appui contre le bastingage bâbord du Maelstrom, l’air marin de la mer mêlé à celui en provenance du désert de Keet-Tiamat faisait virevolter ses cheveux attachés en une simple queue-de-cheval à l’arrière de son crâne. Une main posée nonchalamment sur le bois de son navire, l’autre tenant un livre ouvert, l’elfe sombre laissait son regard parcourir les lignes de mots à l’encre noire qui apparaissaient par magie sur la surface blanche des feuilles de papier. Un sourire amusé venait étirer ses lèvres, révélant quelque peu sa dentition ciselée qui participait à sa renommée.
¤ Treize avril 1764 : a fendu le crâne d’un homme à l’aide d’une bouteille de rhum, celle-là même dont il accusait l’homme de lui avoir volé. Quatorze avril 1764 : a battu un graärh privé de sa liberté à l’aide d’une chaise pour avoir mal exécuté son travail forcé. Quinze avril 1764 : a attaché quatre hommes, membres de son équipage, contre leur volonté en vue de … . ¤
L’elfe sombre referma le livre avant que celui-ci n’ait le temps de finir d’inscrire en son sein les intentions du gredin. Oh certes, cela ne changerait rien à l’inéluctabilité de l’inscription des mauvaises actions de Nathaniel dans ce registre. Où avait-il fait l’acquisition de cet étrange artefact déjà ? Probablement auprès d’un étrange marchand de Caladon. Quoi qu’il en soit, il lui était bien impossible de s’en débarrasser maintenant. Mais souhaitait-il s’en débarrasser pour autant ? Non, il trouvait ce registre magique de ces méfaits fort amusant. Il n’avait pas à avoir honte de ce qui y était inscrit, bien au contraire. Mais mieux valait que jamais ceci ne tombe entre les mains d’un juge. En fait, mieux valait que Nathaniel ne soit jamais conduit devant la justice.
« Capitaine, je vous jure, tout ceci n’est pas nécessaire, nous avons bien retenu la leçon. »
« Oui capitaine, il a raison, on ne recommencera jamais. »
Un troisième homme s’apprêta à parler à son tour, mais le gredin lui envoya son livre en travers de la figure. Poussant un soupire, le roi de la confrérie vint s’étirer et s’en alla récupérer le carnet au sol.
« La loi de la confrérie est la même pour tous. Mais comme vous avez la chance de faire partie de l’équipage royal, je peux me permettre quelques transgressions. Pour autant, cela ne signifie pas que vous ne devez pas être puni. Votre petite sauterie a mis le feu à la taverne de la fille du capitaine et toute atteinte à la propriété de la confrérie est réprimée par la servitude ou la mort. Aujourd’hui, je vous donne une chance d’échapper à ce funeste destin … pour peu que la chance soit de votre côté. »
Un des membres de l’équipage du gredin, libre celui-ci, arriva avec de grandes perches de bois au sommet desquelles se trouvait une cible.
« Allez, qu’on en finisse rapidement. Accrochez cela aux chaloupes, attachez-les ensuite aux perches et mettez tout cela à l’eau. »
Sans attendre, les marins de la confrérie s’exécutèrent. Dans un premier temps, ils vinrent accrocher solidement les perches au milieu de cinq barques. Ceci fait, ils vinrent ficeler les prisonniers à aux perches. Cinq chaloupes, cinq perches avec cible, et cinq malfrats. Que cherchait à faire l’elfe sombre avec cela ? Oh c’était très simple. Ces idiots allaient avoir l’insigne honneur de participer à l’entrainement qu’il réservait pour sa douce Kaiikathal. Cinq cibles bougeant au gré des vagues et du courant et une cracheuse de feu à la visée incertaine. Il n’y avait pas besoin d’en dire plus.
Sous les suppliques des prisonniers qui se voyaient déjà rôtir sous le feu d’un dragon, l’elfe sombre se retira, s’en allant vers le centre du Maelstrom. Une fois au niveau de l’écoutille principale, il vint l’ouvrir. Kaiikathal ne pouvait accéder à l’intérieur du navire, et en sortir, que par là à présent. Il faut dire qu’elle avait bien grandi en une année. Très bientôt, celle-ci ne pourrait plus que se tenir sur le pont du navire. L’écoutille grande ouverte, l’elfe sombre se dirigea vers les escaliers pour descendre dans les profondeurs de ce géant des mers qu’était son quatre-mâts. C’est alors qu’un tangage inhabituel se produisit. Celui-ci fut rapidement suivi d’un cri d’un macaque et d’un sifflement furieux que Nathaniel ne connaissait que trop bien. Se hâtant d’arriver au niveau de la cale, le roi de la confrérie trouva une Nhäggini dressée entre un Fabuis provocateur et une Kaiikathal furibonde, tentant d’empêcher la plus grande de fondre sur le plus petit. Qu’est-ce qui avait bien pu se passer encore ?
« Qu’est-ce qui se passe ici ? Vous pouvez vous disputer autant que vous voulez à terre, mais abstenez-vous-en mer. »
¤ Treize avril 1764 : a fendu le crâne d’un homme à l’aide d’une bouteille de rhum, celle-là même dont il accusait l’homme de lui avoir volé. Quatorze avril 1764 : a battu un graärh privé de sa liberté à l’aide d’une chaise pour avoir mal exécuté son travail forcé. Quinze avril 1764 : a attaché quatre hommes, membres de son équipage, contre leur volonté en vue de … . ¤
L’elfe sombre referma le livre avant que celui-ci n’ait le temps de finir d’inscrire en son sein les intentions du gredin. Oh certes, cela ne changerait rien à l’inéluctabilité de l’inscription des mauvaises actions de Nathaniel dans ce registre. Où avait-il fait l’acquisition de cet étrange artefact déjà ? Probablement auprès d’un étrange marchand de Caladon. Quoi qu’il en soit, il lui était bien impossible de s’en débarrasser maintenant. Mais souhaitait-il s’en débarrasser pour autant ? Non, il trouvait ce registre magique de ces méfaits fort amusant. Il n’avait pas à avoir honte de ce qui y était inscrit, bien au contraire. Mais mieux valait que jamais ceci ne tombe entre les mains d’un juge. En fait, mieux valait que Nathaniel ne soit jamais conduit devant la justice.
« Capitaine, je vous jure, tout ceci n’est pas nécessaire, nous avons bien retenu la leçon. »
« Oui capitaine, il a raison, on ne recommencera jamais. »
Un troisième homme s’apprêta à parler à son tour, mais le gredin lui envoya son livre en travers de la figure. Poussant un soupire, le roi de la confrérie vint s’étirer et s’en alla récupérer le carnet au sol.
« La loi de la confrérie est la même pour tous. Mais comme vous avez la chance de faire partie de l’équipage royal, je peux me permettre quelques transgressions. Pour autant, cela ne signifie pas que vous ne devez pas être puni. Votre petite sauterie a mis le feu à la taverne de la fille du capitaine et toute atteinte à la propriété de la confrérie est réprimée par la servitude ou la mort. Aujourd’hui, je vous donne une chance d’échapper à ce funeste destin … pour peu que la chance soit de votre côté. »
Un des membres de l’équipage du gredin, libre celui-ci, arriva avec de grandes perches de bois au sommet desquelles se trouvait une cible.
« Allez, qu’on en finisse rapidement. Accrochez cela aux chaloupes, attachez-les ensuite aux perches et mettez tout cela à l’eau. »
Sans attendre, les marins de la confrérie s’exécutèrent. Dans un premier temps, ils vinrent accrocher solidement les perches au milieu de cinq barques. Ceci fait, ils vinrent ficeler les prisonniers à aux perches. Cinq chaloupes, cinq perches avec cible, et cinq malfrats. Que cherchait à faire l’elfe sombre avec cela ? Oh c’était très simple. Ces idiots allaient avoir l’insigne honneur de participer à l’entrainement qu’il réservait pour sa douce Kaiikathal. Cinq cibles bougeant au gré des vagues et du courant et une cracheuse de feu à la visée incertaine. Il n’y avait pas besoin d’en dire plus.
Sous les suppliques des prisonniers qui se voyaient déjà rôtir sous le feu d’un dragon, l’elfe sombre se retira, s’en allant vers le centre du Maelstrom. Une fois au niveau de l’écoutille principale, il vint l’ouvrir. Kaiikathal ne pouvait accéder à l’intérieur du navire, et en sortir, que par là à présent. Il faut dire qu’elle avait bien grandi en une année. Très bientôt, celle-ci ne pourrait plus que se tenir sur le pont du navire. L’écoutille grande ouverte, l’elfe sombre se dirigea vers les escaliers pour descendre dans les profondeurs de ce géant des mers qu’était son quatre-mâts. C’est alors qu’un tangage inhabituel se produisit. Celui-ci fut rapidement suivi d’un cri d’un macaque et d’un sifflement furieux que Nathaniel ne connaissait que trop bien. Se hâtant d’arriver au niveau de la cale, le roi de la confrérie trouva une Nhäggini dressée entre un Fabuis provocateur et une Kaiikathal furibonde, tentant d’empêcher la plus grande de fondre sur le plus petit. Qu’est-ce qui avait bien pu se passer encore ?
« Qu’est-ce qui se passe ici ? Vous pouvez vous disputer autant que vous voulez à terre, mais abstenez-vous-en mer. »