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3 juin de l'an 1764

L'après-midi était bien entamé. L'air était chaud, voire suffoquant par moments. Le ciel était sans nuage et le soleil cognait dur sur le crâne des bipèdes qui s'affairaient au sein des différents chantiers de la ville. On entendait, partout, le bruit des marteaux, des burins et des scies. Il y avait quelques cris, aussi. Ceux des contremaîtres, des chefs de chantier ou des ouvriers. Les blessures étaient monnaie courante dans des travaux de cette envergure, mais là n'était pas la raison de ma venue en ces lieux.

Pour construire une si grande cité en si peu de temps, un coup de pouce de la magie était nécessaire. De nombreux mages, ceux qui savaient utiliser le flux de construction, avaient été conviés au sein de la cité en devenir pour user de leur talent. De ce groupe, je faisais partie.

Après avoir passé des semaines près de Portius Regius, à soigner les blessés, une nouvelle mission m'avait été confiée : venir prêter main forte à la construction de la nouvelle Sélénia. L'imbrûlée qui, à mes yeux, portait bien son nom.

J'avais donc quitté le camp et les tentes de soin pour un nouveau camp, au confort légèrement supérieur, mais toujours aussi sommaire. La tâche restait également semblable. Plutôt que de guérir des corps meurtris, il fallait faire jaillir de la terre des routes, des bâtiments ou des objets, selon le besoin. Cela demandait une manipulation extrêmement précise de la trame, tout comme c'était le cas pour des sorts de soin. J'appréciais donc tout autant l'exercice, qui avait la même faculté de me faire penser à autre chose. De plus, la présence de plusieurs mages était une aubaine pour apprendre de nouvelles choses. C'était avec plaisir que je questionnais, apprenais, essayais et recommençais sous les directives de mes pairs plus expérimentés.

" Excusez-moi, je cherche Vex'Hylia Aërendhyl. "

La voix m'était inconnue, mais qu'un humain me cherche spécifiquement au milieu du chantier était intriguant. Je pris, toutefois, le temps de terminer mon sort avant de m'approcher doucement.

" C'est moi. "

Laconique, je m'arrêtais à quelques pas de ce qui semblait être un messager. Ce dernier inspecta ma silhouette de bas en haut, me causant un profond inconfort. Imperceptiblement, je serrais ma prise sur mon bâton et rabattais les pans de ma cape sur mes épaules, masquant ainsi ma silhouette dans le tissu ample.

" J'ai un message pour vous. Tenez. "

De ses mains gantées de cuir, le messager extirpa un pli de la besace qu'il avait à la taille. Une lettre qu'il me présenta avec le sceau de cire vers le haut. Lorsqu'il le reconnut, ses yeux s'ouvrir en grand.

" Eh bien, vous avez des amis haut placés. "

Je fronçais les sourcils d'incompréhension et attirai vers moi, à l'aide d'un simple sort de télékinésie, la mystérieuse missive. Le papier, entre mes doigts, me sembla aussitôt d'une très bonne qualité. Quant au sceau, il était impossible de ne pas le reconnaître. C'était celui de l'Empereur. Je levais les yeux vers le messager, transperçant sa silhouette de mes prunelles volcaniques.

" Je ne saurais que vous conseiller d'éviter ce genre de commentaire à l'avenir. Il y a des oreilles partout, ainsi que des personnes mal intentionnées. "

Je plaçais le pli dans l'une des poches intérieures de ma cape, gardant son contenu scellé pour le moment. Quant au jeune messager, suite à ma rebuffade, ce dernier semblait particulièrement gêné, comme pris sur le fait après une terrible bêtise.

" Heu… Pardonnez-moi, ma dame. J-je m'en vais. "

Et au pas de course, qui plus est, une main sur sa besace pour ne pas en perdre le précieux contenu. Je le regardais s'éloigner un instant puis, en sentant la rigidité de la lettre contre ma poitrine, m'éloignais à mon tour du chantier. Je cherchais de l'ombre quelques minutes, mais surtout un endroit tranquille compte tenu de l'agitation alentour. Cet endroit trouvé, je m'asseyais simplement sur un petit muret et sortais la lettre. J'en brisais le sceau avec assurance et, après avoir vérifié les environs d'un coup d'œil, commençais ma lecture.

Les mots étaient clairs contrairement à la raison de la convocation de l'Empereur. Ce mystère me fit froncer les sourcils, mais qui étais-je pour en questionner ainsi les raisons ? S'il s'agissait d'un entretien au sujet important, il était logique de ne pas s'étendre dans une lettre délivrée par un messager, au cas où celle-ci tomberait dans de mauvaises mains. Le rendez-vous était fixé à la fin de journée, au palais impérial. Ce qui me laissait le temps de prendre un bain pour me débarrasser de la poussière et de la saleté du chantier.


*
**

Le bain m'avait fait un bien fou, de même que passer des vêtements propres. Une tresse à quatre brins tombait sur mon épaule, surmontée par la tiare de ma mère et ses bois si particuliers. Pour une rare fois, j'avais décidé de me séparer de ma cape ainsi que de mon bâton. De toute façon, il y avait fort à parier que mon bâton, considéré comme une arme, ait été interdit au sein du palais. Quant à la cape, la chaleur était suffisamment agréable pour ne pas en avoir besoin. Il ne restait donc qu'une tunique elfique pour couvrir mon corps, aux accents principaux bordeaux mais rehaussé de touches de cuir marron, dont un corset.

La missive de l'Empereur était soigneusement pliée et rangée entre les pans de ma tunique, de telle sorte que je fus en mesure de la sortir le moment venu. Sans elle, impossible d'entrer comme cela au sein du palais.

L'imposant bâtiment était l'un des seuls à avoir été terminé, avec les quelques villas alentour des gens haut placé. J'en montais les marches rapidement, levant le nez vers le ciel pour en admirer l'architecture. Ma progression fut arrêtée devenant les larges portes par plusieurs gardes, à qui je montrais la missive de l'Empereur ainsi que son sceau de cire brisé. Les portes du palais impérial s'ouvrirent d'elles même, me sembla t-il, alors que les gardes en faction me gratifiaient d'un "Dame Aërendhyl" qui sonnait agréablement à mes oreilles.

Une succession de visages s'offrirent à moi pour me guider jusqu'au lieu où l'Empereur allait me recevoir. Et plus ce moment se rapprochait, plus je sentais mon anxiété croître. Finalement, une dernière porte s'ouvrit face à moi et on m'invita à entrer, l'Empereur n'allant guère tarder à me rejoindre.

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Les jours se suivaient et ne se ressemblaient pas à Selenia. C’était après avoir négocié pendant de longs et âpres moments un accord de principe pour une non-agression avec le Prince Noir des vampires que Claudius continuait de vivre cette période riche en rebondissements.

Mais l’Empereur n’était pas au bout de ses peines, et si les accords avaient bien avancé, il restait une tout autre partie à gérer, et non l’une des moindres. En l'occurrence, il avait reçu cette liste. Cette liste faisait état des anciens séléniens qui avaient été vampirisés lors de la Bataille des Cendres.

Une liste que Claudius avait regardé attentivement pendant plusieurs jours, ne sachant que faire. Il connaissait certains noms, notamment ceux faisant partie de son armée. Bien sûr, il aurait été audacieux de dire que le Havremont connaissait tout sur la vie de chacun de ses soldats, et bien sûr cela n’était pas vraiment le cas. Mais en tant qu’ancien maître de guerre, l’Empereur avait toujours conservé une image de proche de ses soldats, probablement car sans les connaître vraiment, il mettait toujours un point d’honneur à savoir d’où chacun tous venaient, et avoir quelques mots de leurs histoires respectives.

En l'occurrence, il s’était arrêté plusieurs fois sur le nom de Siel Aërendhyl, dernièrement. Et pour cause le nom de sa femme ne lui était pas vraiment étrangé : Vex’Hylia Aërendhyl, une mage de bataille sélénienne imacculée qui avait bien combattu lors de la Bataille des Cendres, et dont le Havremont savait que sa nièce Avara, s’était lié d’amitié avec elle.

Il était difficile pour l’Empereur d’appréhender une telle situation. Quoiqu’on dise de Claudius, il ne brillait pas vraiment par ses capacités à faire du social, et il était compliqué pour lui d’inventer des milliers d’éléments de langage pour dire les choses. Mais il ne pouvait dire simplement :

“Oh, bonjour, comment allez-vous ? Au fait, votre mari a été emporté par le Prince Noir à Nevrast !”

Alors voilà, le Havremont devait se résoudre à faire ce qu’il n’aimait pas dans sa nouvelle situation : prendre des pincettes, anticiper, compatir, écouter. Il n’était pas un être profondément associable au point que tout ceci lui soit étrangé, mais il n’excellait pas vraiment dans ces choses là. Il aimait être plus … Directif, donneur d’ordres, harangueur de foules, militaire. En bref, maître de guerre quoi.

Mais voilà, il était Empereur à présent, et les choses avaient changé. Il se souvenait toujours des paroles de son vieux père “tout dirigeant doit être un phare dans la brume pour son peuple”. Une maxime qu’il répétait souvent, et surtout à Lucilius qui était prédestiné à reprendre le territoire familial.

Les choses changeaient, le temps passait, et Claudius n’aurait jamais pensé être aussi proche de son vieux paternel à présent, il y a quelques années. Les rôles avaient fini par s’inverser, par la force du destin. Comique, d’une certaine façon, pour un homme qui n’avait connu que la guerre jusqu’à présent.

Il avait donc convoqué Vex’Hylia à son nouveau palais fraîchement construit. Le cadre était peut-être un peu trop cérémoniel, surtout pour annoncer la “mort” de quelqu’un. Ou du moins la renaissance sous d’autres aspects. Claudius avait encore aujourd’hui du mal à considérer que les vampires eurent été des êtres vivants autrefois, tant ceux-ci étaient différents d’après leurs transformations. Il n’y avait qu’à voir le résultat avec Aldaron.

La rencontre devait s’organiser dans une petite salle du palais, pas la salle du trône où quelque chose de trop cérémoniel non plus : il s’agissait d’un entrevue officiel certes, mais pas non plus formel au point qu’il devait mobiliser toute la garde du palais, qui avait d’ailleurs probablement autre chose à faire tant ce projets de construction de capitale, et de réparation de Portus Regius prenait du temps aux hommes et femmes concernées.

Il se rendit donc de lui-même sur les lieux, vêtu d’un accoutrement sélénien on ne peut plus classique, dont il avait le secret. Une longue toge blanche couvrait une légère tunique qu’il portait près du corps, l’ensemble étant noués par une écharpe violette, couleur historique de la noblesse sélénienne. Bien que cette dernière était possiblement un vestige des temps d’avant à présent, au vue de la razzia commise par Aldaron dernièrement, il aimait toujours la porter en guise de symbole. Il avait sur la tête sa couronne de lauriers, reconnaissable entre mille par ses feuilles d’or.

A sa grande surprise, la dame était déjà là quand il fit son entrée, probablement accompagnée par des serviteurs véloces. Claudius attendit un instant un salut en règle, avant de s’enfoncer un peu dans la pièce, prenant une place sur un fauteuil qui avait été disposé là auparavant, et enjoignant Vex’Hylia à faire de même sur le siège posé à l’opposé du sien.

Claudius ne perdit pas vraiment de temps en mondanités, et commença l’entrevue directement :

“Vous devez sûrement vous demander pourquoi je vous ai fais convoqué en personne ici aujourd’hui.” Commença t-il, alors que ses grands bras venaient épouser les accoudoirs du fauteuil. “Je sais que vous vous entendez bien avec ma nièce, et que vous êtes un bon élément de notre armée.” Claudius se tut. En vérité, il était Empereur, donc il était libre d’organiser son agenda comme il l’entendait. Là était un des nombreux privilèges du Prince. Mais il estimait que donner des raisons valables pouvait mettre son interlocutrice en confiance : au moins, l’Empereur n’était pas là pour procéder à des remontrances. Il reprit ensuite :

“Votre implication a été remarquée à la Bataille des Cendres, tout autant que ces dernières semaines, où chaque citoyen travaille d’arrache pied pour redonner ses lettres de noblesse à cet Empire. Cela est du bon travail, soldat.”

Claudius afficha un air entendu et hocha la tête d’approbation. Il posa ensuite sa main gauche dans sa longue barbe avant de dire :

“Je sais par ailleurs que vous souffrez d’une disparition, comme de très nombreux autres séléniens depuis la Bataille des Cendres. Nous avons des informations sur celle-ci, et en vérité c’est ce pourquoi je vous ai convoqué aujourd’hui.”

Claudius expira un petit peu, avant de continuer sans plus de cérémonie :

“Votre mari, Siel n’est pas mort. Ou tout du moins pas tout à fait. Après de longues négociations que j’ai mené, le Royaume Vampirique nous a transmis une liste de personnes qui ont été mordus cette nuit-là. Et votre mari y figure.”’ Le Havremont s’arrêta un instant, et pris soudainement un air grave, avant de continuer : “Nous n’avons pas plus d’informations que cela pour l’heure. Néanmoins, si vous êtes intéressé, un navire diplomatique devrait partir de Sélénia jusqu’à Nyn-Tiamat. Vous y avez votre place à bord.”

Conscient de la gravité de ces informations, Claudius s’arrêta un instant de parler, laissant le temps à son interlocutrice d’assimiler les informations, et en profita pour alpaguer un serviteur qui passait non loin pour lui demander des rafraîchissements. Il sentait que tout deux en auraient bien besoin.

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Je pénétrais dans la pièce, les épaules soudainement très tendues. Derrière moi, la double porte par laquelle je venais d'arriver se referma dans un souffle. Je me sentais soudain prisonnière. Un sentiment qui m'attaqua à la gorge, ses griffes acérées s'enfonçant dans mon épiderme fragile. C'était un sentiment violent, une anxiété que je tentais de combattre en fermant les yeux et en respirant doucement et profondément. L'appréhension me rongeait l'estomac et me nouait la gorge avec une rare violence. C'était la première fois que je recevais une convocation de la sorte. Et, simple soldat que j'étais, à moins d'avoir a traité un sujet important qui me concernait directement, je ne voyais pas pourquoi l'Empereur tenait à me rencontrer en personne.

Le flot de mes pensées fut stoppé par l'arrivée de l'Empereur, annoncé d'une voix claire par un serviteur. Je me retournais d'un bloc, oubliant momentanément l'inquiétude que je ressentais un instant plus tôt, et saluais avec un profond respect  l'homme en face de moi.

« Votre impériale majesté. » dis-je d'une voix veloutée au fort elfique.

Je me redressais sans trop attendre, joignant les mains dans mon dos de peur de ne savoir quoi en faire exactement. Puis je respirais profondément, reprenant finalement le contrôle total de mon être, et posais avec sérénité un regard volcanique sur Claudius. Ce dernier fit quelques pas dans la pièce, puis s'assit sur l'un des fauteuils disposé dans cet espace bien moins solennel que la salle du trône. Je dis de même à son invitation, le dos et les épaules bien droits comme on me l'avait appris, voilà bien longtemps. Mon nom n'avait peut-être rien de noble au sein de ce peuple, mais pour moi, il était important de le préserver comme tel.

Comme un miroir, je pris une position similaire à la sienne, ne le quittant pas des yeux. Beaucoup d'éléments pouvaient passer au travers du langage non-verbal et je tenais particulièrement à ne pas laisser paraître mon trouble intérieur. Au moins, l'Empereur était un homme qui ne perdait pas de temps. Une qualité que j'appréciais.

“Je sais que vous vous entendez bien avec ma nièce, et que vous êtes un bon élément de notre armée.”

Je hochais simplement la tête. Il était vrai qu'Avara et moi étions proches. Je connaissais la jeune femme depuis son enfance et il n'était pas surprenant que Claudius soit au courant de ce fait. Il était son oncle, après tout. Le compliment sur mon travail me laissa davantage de marbre. J'étais satisfaite qu'il le reconnaisse, mais je n'avais guère pris plaisir à combattre durant la bataille des Cendres, par exemple. Et soigner les nombreux blessés de ce tragique et destructeur événement était particulièrement éprouvant.

“Votre implication a été remarquée à la Bataille des Cendres, tout autant que ces dernières semaines, où chaque citoyen travaille d’arrache-pied pour redonner ses lettres de noblesse à cet Empire. Cela est du bon travail, soldat.”

« Je vous remercie, votre majesté. » Répondis-je tout de même.

“Je sais par ailleurs que vous souffrez d’une disparition, comme de très nombreux autres séléniens depuis la Bataille des Cendres. Nous avons des informations sur celle-ci, et en vérité c’est ce pourquoi je vous ai convoqué aujourd’hui.”

Je me redressais subitement, prête à bondir de ma chaise pour lui arracher les réponses en sa possession s'il ne se dépêchait pas. Mais, encore une fois, Claudius était un homme d'action plus que de parole. Cela voulait également dire qu'il ne prit aucun gant pour annoncer la nouvelle. Pour exposer la couleur.

Je fermais les yeux à l'entente de la sentence. Les doigts refermés en poing, les ongles attaquant la chair délicate de mes paumes. Je pris le temps de respirer et de calmer les battements frénétique de mon cœur, certaine que même l'Empereur allait être en mesure de les entendre sous-peu. Et, je m'interdisais de pleurer, quand bien même je sentais ma gorge se nouer. J'étais beaucoup trop digne pour me donner en spectacle face à l'Empereur. Ce n'était pas cette image que je voulais lui donner de moi.

Je pris donc encore un instant avant de rouvrir les yeux et croiser les siens. Pas de trace de larmes dans mes yeux, ni de sanglots dans ma voix.

« Je ne peux que vous offrir ma gratitude pour cette précieuse information, » commençais-je d'une voix calme, mes pensées tumultueuses soigneusement enfermées dans une petite boite. « Pour cette confirmation, en vérité. Grâce à votre nièce, je savais que son corps n'avait pas été retrouvé et qu'il y avait donc bien une chance qu'il soit encore en vie. » Avara m'avait effectivement permis de lire les registres de la bataille, faisant ainsi taire une partie de mes doutes. « Je vous remercie également pour votre invitation. Il va me falloir un peu de temps pour me préparer à me rendre sur Nyn-Tiamat, mais j'accepte volontiers d'embarquer sur l'un des navires de Sélénia. Le moment venu. »

Me préparer aussi bien physiquement que mentalement. Préparer mon départ, prévenir Kyla. L'informer de ce qu'était devenu son père. Devais-je lui dire immédiatement, ou attendre de l'avoir retrouvé au sein de l'île glacée ? Une question à laquelle je n'avais, pour l'instant pas de réponse.

Le serviteur, alpagué par l'Empereur, revint bien vite avec des rafraîchissements. Je pris mon verre délicatement, remerciant le jeune humain d'un signe de tête.

« J'en déduis que la paix est belle et bien prévue avec les vampires. » une constatations faite sur un ton dépourvue d'animosité malgré le passif que j'avais avec cette race, ayant été une elfe autrefois. « Cela demande beaucoup de courage pour faire la paix. Bien plus que pour faire la guerre. » dis-je en un compliment déguisé. « Je ne peux que vous remercier de nous apporter cette paix. Nous avons tant besoin de cela après tout ce que nous avons, tous, traversés ces dix dernières années. »

Quand bien même, à l'instant, j'avais le désir de faire souffrir le Prince des vampires. Il me fallait un coupable et il était tout désigné, même si ce n'était pas lui qui avait transformé mon époux. Je ressentais ce désir brûlant de le tuer de mes propres mains. De lui faire ressentir ce que je ressentais à l'instant. Ce que j'oubliais, c'était qu'il avait déjà connu une telle souffrance. Pire, même, en tant qu'inséparable.

« Votre majesté, y aurait t-il une place sur ce navire pour ma fille ? Je ne vais avoir d'autres choix que de lui annoncer. Et lorsqu'elle saura, elle voudra se rendre là-bas également. Et qui suis-je pour empêcher une fille de retrouver son père ? » Terminais-je avec un sourire triste.

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La diplomatie, prendre des gants, le tact, et le doigté, et tout ce qui s’ensuivait n’avait jamais été le fort de Claudius.

D’une part parce que ce n’était pas vraiment quelque chose de très « naturel » pour lui, dans la mesure où il avait toujours vécu dans un cadre où l’on se passait de bien des rondeurs : bien que Claudius soit noble, il n’avait jamais été un grand sympathisant des intrigues de Cour, contrairement à certaines personnes de son entourage. Dans sa famille et surtout à l’armée, on avait pour habitude de se dire sincèrement les choses quand cela n’allait pas.

Un soldat qui tombait lors d’une bataille, et c’était tous ses frères d’armes qui étaient endeuillés. Ils communiaient ensemble pour le repos des guerriers et ce peu importe ses origines, son passé.

Mais aujourd’hui, ce n’était pas la Mort qui avait pris Siel, mais quelque chose de … Différent. Pire ou pas, Le Havremont n’en savait rien. Lui-même était profondément ancré dans son Humanité, et n’y aurait renoncé pour rien au monde, mais il savait que pour certaines personnes, la vampirisation était synonyme de libération. Les elfes malades d’Ipsë Rosea, par exemple, qui avaient choisi de suivre Dame Dalis pour survivre à cette épidémie de peste qui touchait leur peuple, mais aussi dans son cercle plus proche, l’ancienne lignée des Princes Kohan qui avaient tous deux été « adoptés » par Aldaron. Ces deux jeunes personnes s’étaient retrouvées avec une couronne sur la tête bien trop tôt dans leur vie, et avec elle, un devoir qui les dépassaient complètement, aussi avaient-ils menés leur pays à la ruine. Là alors, la vampirisation était un moyen de « recommencer » leur vie. Partir sur de nouvelles bases, dans un cadre familial peut-être plus favorable à une construction saine.

Mais ce que la vampirisation avait de plus terrible, c’était pour tous ceux qui restaient. Pour tous ceux que les victimes ne se souviendraient plus, quand bien même leur lien fut vraiment prenant, comme un mari et sa femme par exemple.

Si Claudius devait garder la face en tant qu’annonciateur de la mauvaise nouvelle, mais aussi Empereur du sujet en face de lui, il était sincèrement peiné pour cette Vex’Hylia, qu’il connaissait à peine, mais qui paraissait sincèrement peinée par cette nouvelle, tout du moins quand il prononça la « sentence ».

Peu importe quel avait été son passé, Vex’Hylia était une amie de la famille et avant tout une soldate de l’Empire. Aussi méritait-elle un instant, même bref de réalisation des choses, où elle était seule avec elle-même.

Claudius n’insista pas plus, et l’immaculée revint d’elle-même à la « réalité », en rouvrant les yeux après quelques secondes et en semblant étrangement apaisée, ou du moins masquait-elle très bien sa tristesse actuelle. Elle le remercia par la suite de l’information, et lui fit savoir que la nièce de Claudius lui avait déjà dis que son corps n’avait pas été retrouvé. Claudius hocha la tête. Ce n’était pas une information incohérente : les soldats avaient eu entre autres pour consigne d’identifier les personnes blessées, et les morts, il était donc naturel qu’ils informent les potentiels concernés assez rapidement, sans que lui-même ne soit exactement au courant de tout ce qui se passe.

Au moins cette information donnait des informations précises à Vex’Hylia sur le devenir de son mari. Claudius hocha la tête quant à la confirmation de son invitation. Il ajouta, brièvement :

« Le départ est prévu dans les prochains jours. Le voyage durera environ trois semaines, si tout se passe bien, ce que j’espère sincèrement. Je me suis au moins arrangé avec Aldaron que nous n’ayons pas de mauvaises visites de navires battant pavillon noir. Vous aurez le temps nécessaire pour vous y préparer. »

En vérité, du temps, tout le monde allait en avoir besoin. Une expédition dans la « gueule du loup », ou plutôt du vampire, en l’instance, n’était pas sans risque. Si la visite était prévue pour être diplomatique, Le Havremont avait peur qu’il y trouve quelques « surprises » avant, pendant et après son séjour.

Mais c’étaient les risques du métier, et si cela pouvait apporter un brin de sérénité à son peuple qui n’avait que trop souffert ces précédents mois, alors Claudius était prêt à les prendre. Il n’y avait qu’à voir la réaction de Vex’Hylia pour constater que c’était sûrement la bonne direction qu’il prenait :

« J'en déduis que la paix est belle et bien prévue avec les vampires. Cela demande beaucoup de courage pour faire la paix. Bien plus que pour faire la guerre. Je ne peux que vous remerciiez de nous apporter cette paix. Nous avons tant besoin de cela après tout ce que nous avons, tous, traversés ces dix dernières années. »

Claudius hocha la tête, pensif. Il répondit alors :

« Paix est un bien grand mot pour parler de ce qui se prépare lors de cette visite … Disons que nous avons simplement prévu un accord de non-agression. Il aura pour principale mission de réparer les erreurs de nos dirigeants passés, et de renouer une forme de contact courant, entre nous. » Claudius soupira, avant d’ajouter : « Il est trop tôt pour parler de paix. Ce que je sais en revanche, c’est qu’il serait folie de s’engager dans des combats interminables au vue de l’état dans lequel le pays se trouve … Mais aussi que nombre de nos figures ancestrales qui ont porté des rancœurs et des conflits sur plusieurs années sont désormais décédés, ou ne sont plus comme avant. Alors je suis prêt à saisir cette occasion pour le bien de tous, sans toutefois oublier qui nous sommes. »

Le Havremont eut un nouveau petit soupir. Être dirigeant n’était pas un travail des plus plaisants. Car au-delà des questions personnelles qu’il se posait dans le cadre de cet exercice, chaque action qu’il faisait était regardé, commenté, analysé, et ne manquait pas de faire réagir son peuple.

Si Claudius avait une réelle ambition pour son peuple depuis maintenant quelques temps, la réalité de l’exercice faisait qu’il avait fatalement du renoncé à certaines choses, où tirer un trait sur des convictions personnelles fortes. Si le plan qu’il avait construit pour sa nation ne semblait pas des plus irréalistes, il n’aurait jamais pensé un seul instant s’assagir autant sur les questions de batailles, de territoires, et de volonté de faire la paix. Il était un général militaire avant toute chose, et avait dû faire son propre chemin pour agrémenter sa vision conquérante et forte de l’Empire … D’autres choses plus pacifiques.

Une autre question de Vex’Hylia le tira de ses pensées :

« Votre majesté, y aurait-il une place sur ce navire pour ma fille ? Je ne vais avoir d'autres choix que de lui annoncer. Et lorsqu'elle saura, elle voudra se rendre là-bas également. Et qui suis-je pour empêcher une fille de retrouver son père ? »

Claudius pencha la tête, hésitant. Il ne savait pas trop quoi répondre à cela. En tant que parent, il comprenait ce que Vex’Hylia voulait dire, pour autant, il savait que les vampires tout juste nouveau-nés représentaient un danger certain pour quiconque s’en approchaient. Le Havremont pris un instant pour réfléchir, et commenta :

« Je peux vous l’accorder, dans la mesure où je pense que notre navire sera suffisamment spacieux pour vous accueillir toutes deux. Néanmoins, je ne me permettrais pas de faire un cours sur la vampirisation à l’immaculée que vous êtes mais… Vous n’êtes pas sans savoir que les nouveaux vampires sont des êtres instables et dangereux. » Claudius toussota, comme mal à l’aise par ce qu’il allait dire, et ajouta : « Nous sommes parents tous les deux, aussi, je comprends totalement la situation dans laquelle vous vous trouvez. Je ne connais pas votre fille, mais ce que je sais en revanche, c’est que cela fera certainement un choc certain pour elle, de le voir dans ce nouvel état. Disons que ce ne sera certainement pas la même personne, à plus d’un titre… »

Le Havremont se frotta la barbe, et fit finalement à Vex’Hylia :

« Je voudrais simplement éviter les incidents diplomatiques graves, et éviter d’en être l’instigateur. Mais si vous savez ce que vous faites, et parce que vous êtes une amie de notre famille, alors je suis prêt à vous faire confiance. »

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Consciente du malaise de l'empereur comme du mien, je m'efforçais de garder la tête haute. De paraître sereine malgré cette nouvelle. De paraître forte. Quant au rafraîchissement apporté par le jeune serviteur, il me permettait de garder une contenance. En effet, en tenant le verre à deux mains, j'étais certaine que celles-ci ne tremblaient pas. Et ainsi, l'homme en face de moi semblait convaincu par le masque que j'avais décidé de porter.

Quelques jours seulement… Je hochais la tête, enregistrant l'information, tout en étant très incertaine d'être en mesure de me joindre à ce premier voyage. La nouvelle était trop fraîche et je craignais de ne pas être capable de tenir le coup si je me rendais sur l'île de Nyn-Tiamat immédiatement. Je ne tenais pas à me donner en spectacle, peu importe la manière.

« Pour être tout à fait franche avec vous, Sire, je crains de ne pas être en mesure de me joindre au premier voyage. C'est une nouvelle… Qui m'ébranle énormément, vous vous en doutez… et je préfère être parfaitement maîtresse de moi-même lorsque je me rendrais à Cendre-Terre. »

Je lui offrais un sourire triste, de circonstance, certaine que l'empereur comprendrait parfaitement ce choix et l'appuierait. Il n'était, après tout, pas question de prendre le risque d'emmener une bombe pour une rencontre diplomatique.

Enchainant sur les circonstances de cette rencontre à venir, je décelais en l'homme beaucoup d'appréhension. Pas qu'il ne sache pas quoi faire, au contraire, mais plutôt parce qu'il n'était pas aisé de rendre heureux chaque sujet de l'Empire. C'était même là une chose impossible. Faire ami-ami avec les Vampires si peu de temps après la sanglante Bataille des Cendres ? Une folie pour beaucoup. Le peuple parlait, dans les rues détruites et dans celles en construction de L'Imbrûlée. Voilà pourquoi il était si courageux de vouloir la paix. Et si difficile.

Quant à ma demande au sujet de Kyla, l'empereur sembla hésitant. Et, encore une fois, je comprenais. Moi-même, je craignais que ma fille commette une erreur. Fasse une bêtise en posant un geste dangereux. Qu'elle veuille venger la disparition de son père, par exemple, car je l'en savais capable. Et, surtout, elle en avait les capacités. Elle n'était pas la fille de son père pour rien. Une longue, très longue conversation allait être nécessaire avant que je ne l'autorise à m'accompagner, même si Claudius venait de me donner son accord.

Consciente du malaise de l'homme, je levais une main en signe d'apaisement et compréhension. Une main tremblotante qui revint rapidement s'accrocher au verre à moitié vide que l'on m'avait offert.

« Cette confiance ne sera pas gâchée, merci. » Répondis-je en inclinant légèrement la tête. « Elle viendra avec moi uniquement si je la sais capable de rester dans le rang. » Poursuivis-je avec le ton d'une mère sévère. « Vous avez ma parole. Tout comme vous, je souhaite que la suite des évènements se passe sans heurt. »

Je terminais le rafraîchissement offert et déposais le verre, délicatement, sur le guéridon situé entre nos deux fauteuils.

« Bien qu'il s'agisse d'une terrible nouvelle, je vous remercie encore de me l'avoir rapporté en personne, votre Majesté. Mais je ne souhaite pas vous éloigner de votre devoir trop longtemps. » Commençais-je, prête à prendre congé. « À moins qu'il y ait autre chose dont vous souhaitez m'entretenir ? » Après un instant de réflexion, je rajoutais. « Ou s'il y a quelque chose que je peux faire pour vous, je suis à votre service. Je préfère garder l'esprit occupé. »

C'était là une façon très directe pour dire que je préférais mille fois me plonger dans le travail plutôt que de rentrer chez moi. Qu'il s'agisse de soigner une blessure ou d'élever des murs vers le ciel, tout me sciait à cet instant précis.

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Claudius écouta poliment les réactions de Vex’Hylia à ses dires, et notamment sur le fait qu’elle n’était pas sûre de prendre part au premier voyage, pour des raisons qui étaient propres à la foule de sentiment que l’on devait connaître à ce moment précis. Le Havremont ajouta alors :

« Je comprends votre sentiment. Néanmoins sachez que ce voyage est le seul prévu à ce jour. Vous comprendrez très certainement pourquoi je ne veuille pas m’y rendre très souvent. D’abord, parce que le voyage en bateau est très long, en plus d’être dangereux, mais il n’y a pas que cela. Je suis menacé quand nous nous rendons là-bas, et au-delà de ma personne, n’importe qui qui possède un cœur qui bat peut-être pris pour cible. Les vampires, particulièrement les nouveau-nés ne font pas de distinctions, et je doute qu’Aldaron les empêche d’en faire dans un autre cadre qu’une rencontre diplomatique. » Claudius posa un peu sa voix, avant de reprendre : « Je respecte votre choix d’y aller sans la délégation si tel est votre souhait, mais je ne pourrais être responsable de ce qu’y vous arrive là-bas. »

Claudius soupira, s’arrêtant un instant. Il ne pouvait empêcher ses citoyens d’agir, bien qu’il détesta cette idée que des personnes de l’Empire se rendent seules sur des terres hostiles, dont l’entente avec la peuplade était encore très minces. Quand bien même il aurait été illusoire d’enchainer ses sujets et de dire qu’ils ne devraient pas se rendre là-bas, surtout quand on parlait à une mage de bataille qui maîtrisait probablement suffisamment les arts des arcanes pour se téléporter, Claudius ne pouvait s’empêcher de penser encore une fois aux paroles de son père. Il fit alors :

« J’ajouterai à titre personnel que déjà beaucoup de mes soldats de talents sont morts, ou passés chez l’ennemi, même ceux proches de moi que je pensais initialement fidèle à ma cause. Que vous alliez dans ce Royaume sans une délégation officielle représente un risque, aussi infime soit-il, que je vous perde. Je ne vous connais peut-être pas personnellement, lieutenant Aërendhyl, mais ce que je sais de vous, c’est que vous êtes volontaire, ne rechignant pas à aider la nation, tout en ayant grandi dans une culture différente de la nôtre, à nous autres humains. Vous êtes précieuse, car ce sont des visages comme les vôtres qui serviront à rebâtir l’Empire d’aujourd’hui, et inspirer celui de demain. »

Claudius marqua un temps d’arrêt dans son discours. Il se frotta la barbe, pensif. Ce genre de discours ne parlerait peut-être pas à quelqu’un qui n’avait jamais vraiment dans l’Empire Humain, qui avait trouvé refuge ici après un long exil … Mais dans la bouche de Claudius, cela voulait dire beaucoup. Contrairement aux elfes et vampires, qui avaient cet avantage parmi tant d’autres d’avoir une extraordinaire longévité, Le Havremont savait que sa vie ne serait pas éternelle, et qu’il était déjà vieux pour la race humaine. Alors dans un moment où l’empire était plus bas que terre, souillé par la famine, des trahisons et des corruptions du marché noir, appauvri au point d’en être des plus ralentis et de ne plus donner aussi souvent la paye à ses soldats … Claudius s’attachait à cet espoir qu’il arriverait à redresser ce territoire, jusqu’à ce que Mort ne l’emporte dans la tombe … Mais aussi au fait qu’il arriverait à nourrir ce « Roman National », cette idée qu’il avait de l’Empire, cet amour inconditionnel qu’il lui portait, cet espoir qui avait fait que même dans les heures les plus sombres, il avait su trouver la lumière dans sa cause … Et surtout à le transmettre à d’autres personnes, qui pourraient s’élever plus tard, et nourrir ce même espoir, ces mêmes ambitions qui bâtissaient les grandes nations, au-delà de toutes considérations monétaires, carriéristes et politiciennes, comme cela pouvait être le cas dans d’autres pays.

Un rêve peut-être un peu fou, et stupide, mais à quoi servait d’avoir un Empire, si personne d’autre que vous n’y croyait ? Des terres sans vie ou sans convictions qui s’agitaient à l’intérieur, n’était qu’un terrain mort et abandonné de plus.

Des réflexions qui occupaient suffisamment l’esprit de Claudius dernièrement, pour qu’il en vienne à se taire et rester songeur dans les quelques instants qui suivirent. Le Havremont écouta sagement l’immaculée acceptée sa confiance, et répondit à ses souhaits de bonne fortune pour la suite des événements la chose suivante :

« Je vous souhaite à vous et votre famille de trouver les réponses à vos questions que vous vous posez, et de garder cette foi et cet espoir qui vous habite. Il vous sera précieux à plus d’un titre. »

Claudius termina dans le même temps que Vex’Hylia ses rafraichissements, et porta une oreille attentive à ce qu’elle disait : effectivement, le temps était peut-être venu pour eux de se séparer. Le Havremont émis un léger soupir : la vie de dirigeant n’était pas de tout repos, et bien qu’il aurait aimé avoir plus de son temps pour faire connaissance avec l’elfe – encore que en ce contexte cela pouvait paraître étrange –, Claudius devait vaquer à ses occupations tout autant qu’il devait donner du temps à sa lieutenante de digérer la nouvelle.

A sa question de savoir s’il y eut autre chose dont Claudius souhaitait s’entretenir avec elle, et de savoir s’il avait besoin d’elles pour d’autres choses il se frotta la barbe, songeant à ce qu’il pourrait bien lui répondre. Il fit finalement :

« Il y a bien des manières dont vous pourriez vous rendre utile dans une cité encore en plein chantier. Maîtrisez vous les arcanes magiques de construction ? Si oui, n’hésitez pas à aller voir n’importe quelle contremaître supervisant les travaux ici, et dites que vous venez de ma part. Je suis sûr qu’on trouvera de quoi vous occuper l’esprit, en plus de vous sentir utile à votre Nation. Quant aux autres sujets qui nous occupe … » Claudius hésita un instant, et fini par faire : « Vous ne travaillerez peut-être pas directement pour moi, mais je pense que vous devriez toucher deux mots à ma nièce de projets que je lui ai confié. J’ignore si elle est dans les environs en ce moment cependant. Vous partagez toutes les deux une grande maîtrise de la magie, alors il est fort à parier que vous pourriez contribuer à votre juste valeur sur ce que je lui ai confié. Du moins, vous en avez ma permission officielle à présent. »

Un sourire apparu sur le visage habituellement si ferme de Claudius, qui se leva de son fauteuil. Il tourna les talons, et termina leur petit entretien par une simple salutations à l’égard de Vex’Hylia :

« Que le soleil guide vos pas, et que l’Empire vous garde du danger, Vex’Hylia. »

Salutations typique du peuple elfique, que Claudius avait légèrement … Adapté, pour en faire quelque chose d’autre. Une chose qu’avait retenu Le Havremont depuis son dernier entretien avec Ilhan. Toutes les informations ne tombaient pas dans les oreilles d’un sourd.

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