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descriptionLe bâteau porteur de corail EmptyLe bâteau porteur de corail

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22 Juin 1764


Celëborn était, pour la enième fois ce mois-ci, perché sur un toit tout juste terminé d'être construit, lisant la dernière recommendation de son père sur l'histoire des vampires. La neige qui jonchait le sol et les toits faisait parfois frissonner le jeune Ast, et,  malgré sa longue veste qui lui tenait chaud en ce temps souvent très frais, il sentit un vent glaciale qui lui fit lever le regard de son ouvrage et regarder l'horizon. Au loin, acommpagné d'une légère brume, un bateau semblait s'approcher des quais. Il fouilla dans sa mémoire et en conclut qu'il appartenait au peuple elfique. Curieux de savoir si quelqu'un à bord le reconnaîtrais, il glissa le long des tuilles et retomba quelques mètres plus bas sur une fine couche de neige.

Il se pressa vers le port, évitant au plus possible le public curieux, alors qu'il s'approchait de plus en plus, il commençait à entendre les rumeurs de quelques vampires annonçant l'arrivée du bâteau, certains appelaient à prévenir son père. Le bâteau était encore loin d'arriver quand Celëborn posa les pieds sur les planches du quai. Alors que la brume commençait à investir les environs, l'Ast repéra son père qui approchait en compagnie d'Alkhytis. Il avait déjà vu le dragon en compagnie d'Aldaron par le passé mais ça n'en restait pas moins impressionnant de les voirs marcher côte à côte. Son père semblait inquiet et rentra seul à l'intérieur du bâteau. Celëborn sortit de sa torpeur quelques minutes plus tard et vit son père sortir avec une très jeune enfant, il s'approcha, se positionnant aux côté du dragon. "Père...?" Avec un geste, il lui ordonna de l'accompagner vers ses quartiers.

Le fils se tenait seul dans les quartier du Prince Noir. Ce n'était pas la première fois qu'il s'y trouvait mais il éprouvait toujours une certaine gêne à s'y attarder seul. Aussi, après quelques minutes à faire les cents pas autour de la pièce, il s'assit et rouvrit son livre. Mais son regard ne faisait que parcourir les lignes, son esprit, lui, se tournait vers le bâteau et l'enfant. Il savait qu'il aurait pu s'y trouver il y a quelques mois, l'enfant pourrait même peut-être être le sien si les dires de son père étaient vrais. Il avait passé de longue nuits à s'imaginer sa vie elfique, espèrant que quelques souvenirs lui reviennent, en vain. Peut-être l'enfant le reconnaîtrait, peut-être qu'il aurait enfin le courage de demander à son père de partir en territoire elfique afin d'accèder à leur bibliothèque, un prétexte pour essayer de retrouver une personne qui l'aurait connu dans sa vie d'antan.

Il soupira lourdement, cela faisait quelques mois qu'il restait aux côtés d'Aldaron et il se sentait près à partir, ou au moins à être utile. Il en était sûr désormais, se serait aujourd'hui qu'il lui demanderais. Satisfait de sa détermination, il se concentra à nouveau sur son livre. Son père ne le rejoigna que quelques heures plus tard, alors même que Celëborn était en train de terminer son ouvrage. Il le referma et leva son regard "Alors père? De quoi s'agit-il?"

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    Tirer les fils d’une magie si facilement domptée pour tisser l’illusion parfaite aux yeux des siens : parfois, il était bon que le peuple ignore ce que faisait les têtes qui le dirigeaient. Cela aurait été les inquiéter, mais garder le secret était les prendre pour des hères infantiles. Aldaron avait choisi la seconde option alors qu’il formait une illusion de grande envergure dans laquelle le réel effaçait ce qu’il tâchait de cacher. Le feu fut mis sur ce navire qu’on poussait au large, éradiquant la maladie de leur cité. L’illusion camoufflait qu’il avait gardé l’une de ces statues et l’avait conduite à ses quartiers, avec précaution. Les spores en émanant étaient contrôlées par un souffle d’air virevoltant autour de l’elfe de corail sans s’echapper. La maîtrise était fine et une fois à l’abri, il forma une protection magique, translucide, visant à garder les spores à l’intérieur de la protection. Le reste de la pièce était vide, à l’exception de quelques chaises de bois.

    Bien, il devait aller chercher son fils. Celëborn saurait lui apporter l’éclairage des opportunités et dangers que cela représentait. Il ouvrit la porte de son bureau et fit signe à son enfant de le suivre. Il le conduisait jusqu’à la pièce où l’elfe de corail était gardé sous sa protection. « Il semblerait que la peste de corail ait aussi touché le Royaume Elfique, et pas seulement Ipsë Rosea. Leur état est très grave, si on en juge à la situation de celui-ci. » Il écarta sa cape où la jeune elfe s’était refugiée, suivant le Prince Noir, depuis le port, docilement. Il fallait dire qu’Aldaron avait une prestance suffisament impressionnante pour qu’une enfant tombe en fascination et boive ses paroles. « Il devient urgent de se rendre à Keet-Tiamat, je vais contacter Nathaniel qui a déjà un pied à terre là-bas, afin d’organiser une excursion. Tu pourras y venir, si tu le souhaites : tu connais cette maladie. » Et pour cause : il avait failli en mourir.

    L’Ast poussa un soupir : « Mais avant cela, je voudrais m’assurer qu’on puisse faire quelque chose une fois là-bas. Ma… Mère… » Ce dernier mot sembla l’écoeurer. « A vampirisé les malades d’Ipsë Rosea, mais l’effet de son venin s’en est trouvé limité. Une fois dans un état trop grave, la vampirisation ne soigne pas la peste. » Il pencha la tête sur le côté : « Mais, nous, nous sommes des Ast, peut-être que les choses seront différentes. » Ou pas. Mais son orgueil avait envie de croire qu’il réussirait là où sa mère avait échoué. « Quant à elle... » fit-il en montrant la jeune elfe : « Il faudra abréger ses souffrances avant que la maladie gagne trop de terrain. Je n’ai que la nuit à lui proposer. » Car il n’existait pas de remède, du moins pour l’heure. Pas d’autres que la vampirisation et l’immaculation. Quelques almaréens et soigneurs pratiquait le raclage, mais c’était aussi dangereux que douloureux.

    Il arqua un sourcil, avant d’ajouter : « Souhaites-tu la mordre ? » Il corrigea : « Les mordre ? » fit-il en coulant son regard vers la statue de corail. Heureusement pour les Ast, ils n’avaient pas besoin de plonger leur crocs dans la gorge de leurs infants. Mais ce qui l’intriguait était de savoir si Celëborn avait envie de succomber au même vice que son père : la paternité.

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Celëborn se tenait devant son père, abasourdit, alternant son regard entre lui et l'enfant. Puis son cerveau se mit à tourner à cent à l'heure, un enfant, lui? Mais il venait à peine de naître, enfin, en un sens, après tout, il avait plus de 400 ans, il était sûremment près, mais il avait aussi abandonné son premier enfant à peine 2 ans après sa naissance avant de disparaître, sûrement déclaré mort.
Il voulait aussi se rapprocher de son père, et quoi de mieux que de lui offrir le plaisir et bonheur d'être grand-père, cela devrait sûrement lui plaire, étant donné le nombre d'enfants qu'il avait sous sa tutelle.

Après quelques minutes de réflexion intense, il soutint enfin le regard insistant de son géniteur. "C'est d'accord" Le fils cacha un éclat de rire face au visage béat et enjoué du Prince Noir, puis se retourna vers la fillette avant de s'agenouiller devant elle. Il tendit la main et elle s'accrocha plus fort à la jambe d'Aldaron. Ce dernier s'efforça de la rassurer en lui posant la main sur la tête et en l'encourageant vers l'avant. Le jeune Ast fixa un instant la fillette avant de tourner son attention vers son père à nouveau "Comment on vampirise quelqu'un ?" Il fut prit par surprise par la question, haussant les épaules, il avait toujours procédé par instinct et ne trouva pas de meilleur comparaison que de lui dire de suivre son ressentit comme la première fois qu'il avait fait l'amour.

Celëborn grimaça à la comparaison et jetat un coup d'oeil discret à la jeune elfe qui semblait trop absorbée par les mains baguées de l'Ast pour porter la moindre attention à leur conversation. Il tendit sa main vers elle "Tu peux les regarder de plus près si tu veux, je ne peux pas les enlever mais tient" Elle s'approcha légèrement et attrapa sa main. Ses deux mains tenaient à peine dans la sienne et elle paraissait si fragile à son contact, il avait tellement envie de la protéger, d'être la pour elle, de pouvoir être pour elle ce qu'il ne pourrait jamais être pour son propre fils.
Il se concentra sur elle, de la même manière qu'il se concentrait lorsqu'il se nourrissait, mais cette fois il alla plus loin, il planta ses crocs dans son esprit et ne lacha pas, elle n'offrait que très peu de résistance. Il sentait son esprit tomber sous son influence, et la magie pénetrer son corps, puis, le Prince noir pris les devant et trancha la gorge de l'enfant pour la vider de son sang et l'enroula dans une couverture avant de la poser sur un fauteuil.

Le jeune vampire était sonné, désarmé par cette expérience nouvelle pour lui, qui semblait si triviale pour son ainé qui était plus émerveillé par le visage de sa nouvelle petite-fille que n'importe quoi d'autre.
Après quelques minutes de facination, il se tourna à nouveau vers son fils et pointa la statue du doigt. Celëborn se releva péniblement et s'en approcha, il se concentra à nouveau, avec plus de difficulté cette fois, la présence qui demeurait à l'intérieur lui résistait bien plus que l'enfant. Aldaron posa ses mains sur ses épaules et lui murmura des paroles de soutient et d'encouragement. Un instant plus tard, il avait planté ses crocs et avait insuflé son influence dans l'elfe qui subsistait.

Il s'assit sur un autre fauteuil, face à la statut, drainé par ses deux tentatives de vampirisation, et il attendit de voir les résultats de son travail sur la dernière. Quelques minutes passèrent et il tenta un regard intérrogateur vers son père, qui semblait autant pris au dépourvu que lui.

Quelques heures et une dizaines de parties de cartes plus tard, les deux vampires se tenait à nouveau devant la statue qui n'avait pas bronché depuis, ils se dévisagèrent pour la centième fois en 20 minutes "Est-ce qu'on attends une heure de plus?" répliqua hasardement le jeune fils. Le Prince Noir secoua de la tête lui ordonna de ramener son enfant dans son propre lit afin de la laisser se reposer, puis de se préparer à partir. Il fallait se résoudre à l'évidence, même leurs pouvoirs d'Ast ne pouvait rien contre un stade aussi avancé de la maladie, ils devaient désormais se rendre en terre elfique auprès de Nathaniel pour en apprendre plus sur ce qu'il s'y passait. Celëborn acquiesça et prit sa fille, emmitouflée dans la couverture, dans ses bras pour l'ammener auprès de son lit.

Il prépara un léger sac de voyage, et avant de partir, s'asseya au chevet de l'enfant et lui murmura quelques mots, espèrant qu'ils la trouvent dans ses rèves "Je dois m'absenter quelques jours, je serais bientôt de retour, je sais que tout cela peut être terrifiant, crois moi, je l'ai vécu il y a peu, mais tout va bien se passer, tes tantes et oncles seront ravies de te rencontrer à ton reveil. Et je sais que l'on ne se connaît pas encore très bien. Mais je t'aime déjà comme ma fille et je serais toujours là pour toi. A bientôt" Puis, il déposa un baiser sur son front et referma la porte derrière lui, partant pour la première fois depuis son réveil, vers une expédition qu'il l'aménerait exactement où il voulait aller, le royaume des Elfes, son ancien royaume.

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    L’hésitation semblait saisir Celëborn à la demande qui fut sienne. La question de la paternité de son enfant n’avait que peu été évoquée. Aldaron l’avait avisé qu’elfe, il avait eu un fils, bien gardé par son beau-père au Domaine Baptistral actuellement. Mais la question des retrouvailles était encore en suspens et pour cause : Celëborn était à présent un vampire et il aurait été malvenu qu’il déguste les entrailles de ses entrailles. Les nouveau-nés pouvaient être instables, en la présence d’un cœur battant, mais le Cendré semblait avoir cette maîtrise que bien des elfes conservaient en devenant vampires. Lui-même avait réussi à rester un tant soit peu lucide lors de sa transformation. Le combat contre la Faim demeurait, persistait, chaque jour, mais il était plus simple pour les antiques que pour ceux qui furent humains. Preuve supplémentaire, s’il en était que les humains ne valaient rien.

    Il laissa à Celëborn le temps de se décider et un fin sourire en coin marqua la satisfaction du prince Noir devant son acceptation. Peut-être que son descendant était prêt pour revoir Elothil. Il l’emmènerait au Domaine, mais plus tard. Car pour l’heure, c’était un voyage vers Keet-Tiamat qui se dessinait. Attentif, il contemplait la manière donc Celëborn s’y prenait pour amadouée la jeune elfe aux cheveux blonds. Sa question le surprit : il ne s’était jamais, lui-même, posé la question de comment. Cela lui aurait semblé naturel, la première fois, mais il avait été accompagné. Il avait mordu Nolan avec Achroma : le millénaire que fut son époux avait bien plus l’habitude. Il semblait qu’il soit son tour de transmettre le flambeau. « C’est difficile à expliquer : c’est aussi instinctif que… Que de s’ébattre avec la personne qu’on aime mais… » Non, il ne pouvait pas vraiment dire ça alors que le Cendré se trouvait face à une gamine de quoi ? Quatre ans ?

    Ses lèvres se pincèrent : « Suis ton instinct. Tu sais déjà, au fond de toi, comment il faut s’y prendre. » Le ton se voulait rassurant et la réussite qui s’en suit fut à la hauteur de ses espérances. Il avait une petite-fille vampirique sur laquelle veiller, à présent. Il laissa Celëborn prendre soin de la nouvelle-née tandis que son regard coulait vers l’elfe statufié. Une nouvelle morsure et l’attente fut longue, si bel et si bien qu’il finit par sortir un jeu de cartes pour passer le temps… Néanmoins la patience n’apporta guère ce que son orgueil voulait. « Cela ne sera pas nécessaire. » Il ronchonna mentalement, déçu de n’avoir pu faire mieux que sa mère. C’était une défaite à laquelle il se plia lorsqu’il embrasa la pierre, la chauffant de l’intérieur, purifiant et tuant définitivement ce qui devait être achevé. Ces elfes étaient un danger : Keet-Tiamat était trop proche de leurs terres. S’il ne faisait rien, la prochaine victime de la peste serait son peuple et il refusait que cela se produise, encore moins quand de tels signes avant-coureurs se manifestaient. Il était l’heure d’agir.

    Laissant Celëborn emportant sa fille, Aldaron convoqua ses cinq généraux pour leur faire part de la situation qui les menaçait. Des fusées furent tirées dans les cieux, faisant part à Nathaniel d’un besoin urgent de la voir. Il ne s’était pas attendu à voir Celëborn revenir aussi tôt… Avec un sac de voyage. Un sourire en coin, il posa une main sur son épaule : « Patience, mon fils, nous ne partons pas aujourd’hui. A Ipsë Rosea, avant de finir statufiées, les victimes de la peste de corail sont devenus incontrôlables et violentes. Nous ne pouvons pas nous jeter dans le gueule du loup : c’est peut-être une guerre qui nous attend. Alors nous devons venir avec une armée » Il l’enjoignit à aller s’occuper de sa fille, et à lui trouver un nom. Son réveil vampirique serait mouvementé : elle aurait Faim.

    La mort de Kaalys, après une longue agonie à la perte de son Lié, sonna le glas et contrecarra ses plans. Il laissa le navire partir en avant, Celëborn et Elizabeth à bord, accompagnés de Nessraya, tandis qu’il se rendit aux funérailles. Il les rejoignit, à dos de dragon, alors que le navire approchait de Keet-Tiamat. L’expédition fut menée et Aldaron s’en trouva à incarner le seul véritable espoir pour ces elfes malades, laissant les pirates piller villes et richesses. Un millier d’elfes rejoignant la Nuit ou immaculant, pour ceux qui le pouvaient. Leur Royaume allait être à tout jamais bouleversé. Ils n’étaient plus ni les vampires, ni les elfes et leur guerre éternelle. Ils étaient les Erlië, ce royaume unique pour un peuple de deux horizons.

    Les camps avaient été montés et leur séjour ici allait durer quelques semaines. « Celëborn. » fit-il un soir abordant son fils. Il avait à lui parler, de la maladie, et d’un éventuel remède. Mais avant cela, il tenait à s’enquérir de son état : « Keet-Tiamat a-t-elle été à la hauteur de tes espérances ? » Il avait été si pressé de partir… Pour quoi ? Une ville de morts où les vampires avaient tâché de sauver ce qui pouvait l’être. « Il faut que je te parle de la maladie, car je crois que nous avons une personne immunisée… Et peut-être un animal. Mais avant… Comment s’appelle ma petite-fille ? » demanda-t-il avec un sourire en coin. « La paternité te sied ? »

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