Jh’eena
Orën
Sur un collier qu'elle tend à cacher sous les drapés ou son armure, est gravé le funeste glyphe de l’effroi. Un atout qu’elle garde précieusement dans sa manche (façon de parler puisqu’elle n’en porte pas) pour des affrontements futurs…
Effet : Produit une pointe d’énergie qui est projetée dans le cerveau des spectateurs, distordant leurs sentiments en une peur effroyable. Paralyse la cible pendant 1 à 3 tours.
Il est cependant un autre glyphe, bien plus visible, qui l’accompagne au combat et à la chasse, ainsi que lors de ses apparitions en public depuis que le titre d’Aaleeshan, et, par extension, de membre du Conseil de la Légion Vat’Aan’Ruda lui échut : celui de frappe accélérée, gravé à la croisée des pointes à l’extrémité létale de son arme de prédilection : la pertuisane.
Effet : Concentre l’énergie pour retirer le blocage naturel du cerveau sur les capacités physiques de l’utilisateur qui voit sa vitesse de frappe augmenter (prise d’initiative OU 1 coup supplémentaire sur le tour au choix). Néanmoins, il doit réussir à se contrôler pour être efficace (jet de coordination réussi avant toute attaque).
Elle dissimule également souvent un genre de Karambit, sous son armure ou dans sa tenue. Si ce n'est sa forme et la facilité avec laquelle ce genre d'arme peut être camouflé, il n'a rien de particulier.
Enfin, elle la porte si souvent qu'il semblait nécessaire de la présenter ici : l'armure qu'elle arbore, échangée à des artisans au fil du temps contre des morceaux de choix qu'elle ramenait de ses chasses, fait partie intégrante des possessions dont elle ne se dépare jamais. Pour l'heure, celle-ci n'est faite que d'un acier relativement souple, pour éviter qu'il soit cassant, et doublée de fines plaques de fer et de bronze pour lui conférer résistance et légèreté, mais n'a rien d'extraordinaire...J'ai bien dit : "pour le moment".
L’Aaleeshan présente fièrement, sous des traits de lionne des savanes, élancée et sauvage, le pelage ras et le corps endurci par la chasse. Des boucles d’argent aux oreilles et un corps aussi sec que musclé...Elle est loin d’inspirer la crainte de la puissance brute de certains Gräarh bien plus massifs, mais sa vivacité ne fait aucun doute.
Elle apprécie les parures métalliques, de la simple breloque à la broche précieuse,mais porte bien plus souvent une armure semblant recouvrir sa tête de pointes métalliques hérissées. Sur son buste fin, protégeant son coeur, son foie et ses poumons, une armure lamellaire croisée de plate aux épaules ne la quitte que rarement. Lorsqu’elle abandonne celle-ci pour une tenue plus conventionnelles, c’est de drapés blancs qu’elle se vêt le plus souvent. Le pelage sur son crâne, plus long sur la bande partant du haut de sa tête et dont ses oreilles sont les limites latérales, descend jusqu’entre ses omoplates, tressé en fines dreadlocks parées de perles diverses. Cette coiffure alambiquée et l’attention particulière qu’elle porte à ses tenues ne laissent aucun doute quand à l’image qu’elle souhaite renvoyer : celle d’une personne sophistiquée mais puissante, inflexible et inspirante. L’est-elle réellement ? D’aucuns tendront à répondre sans hésitation par l’affirmative, ses détracteurs s’y opposeront sans doute.
Elle souligne souvent ses yeux de traits noirs, que du charbon pilé et une base de graisse fixent sur son pelage, assombrissant encore ce regard dur et passionné aux teintes variant entre l’ambre sombre et l’or, donnant même aux jours de calme, lorsqu’elle laisse à l’écart l’armure qui recouvre son corps fin, une aura de dangerosité et une intensité plus que certaine au moindre regard qu’elle lance...
Il serait difficile de décrire Jh’eena sans aborder en premier lieu de l’aura qu’elle dégage. Un port altier, une voix puissante et profonde, un regard brûlant d’ardeur supporté par des iris d’ambre brûlant...Majestueuse serait le mot le plus adapté pour la décrire. Dans son attitude, dans ses mots, tout est soigné à l’extrême pour inspirer et convaincre. Il faut d’ailleurs en remercier partiellement celui qui lui a enseigné ce qu'elle sait de l'histoire de son peuple, des bribes de légendes oubliées de la majorité de son peuple, autant que des rites et coutumes des Gräarh de Néthéril, ainsi que la langue commune.
Quoi qu’elle sache parfois couper court à la langue de bois pour une expression bien plus terre-à-terre (d’aucuns pourraient même parler de « vulgaire »), elle ne fait ce choix que lorsque nécessaire. C’est là toute la subtilité du langage : il est adaptable. A la situation. A l’interlocuteur. Jh’eena aime les mots et les manie avec une habileté plus que certaine.
Mais le pendant de sa fierté est d’une implacable logique : ombrageuse, furieuse contre le monde, contre les Ambarhùniens, contre les principes qui ont fait oublier aux Gräarhs lce qui a fait de la légion de cendres ce qu’elle était. Ce qui a fait choir la Légion d’Or. Ce qui a fait leur identité, les différenciant des bêtes. Car aussi distante des émotions autres que l’ardeur et la fierté qu’elle puisse sembler, elle sait en ressentir bien d’autres…
En somme, donc, l’Aaleeshan du clan des Chasseurs de Smiodons est une redoutable adversaire de joute verbale, charismatique, méthodique intelligente, curieuse, érudite et calculatrice. Jusqu’auboutiste comme il en existe sans doute peu, ombrageuse et zêlée, tant envers son clan, son peuple et les Esprits Liés qu’envers elle-même. Il serait trompeur de la penser cependant parfaite, car elle est loin de l’être : paranoïaque, extrêmiste, intransigeante, d’aucuns de ses semblables la qualifient même parfois de « barbare », tant elle peut se montrer aggressive par moments. Mais...est-ce vraiment involontaire ? La crainte, la nostalgie et l’admiration sont trois outils de contrôle puissants...qui peut le dire ?
Ainsi est Jh’eena Orën. Haute en couleur, excessivement mesurée, et humblement ambitieuse...
Esprits liés : Je souhaiterais que Jh'eena n'ait qu'un seul EL. A choisir, j'aimerais un des suivants :
- L'esprit-lié du chat : Indépendante, Jh'eena l'est. Débrouillarde? Suffisamment pour survivre, exercer une double profession, et devenir Aaleeshan. Une personnalité Atypique? Ma foi, pour une Graärh de Néthéril, être aussi nerveuse, passionnée par le passé de son peuple, et pragmatique est bien rare...Sans même parler de ses idées pour la légion Vat'Aan'Ruda. Si elles ne sont pas développées ici, inRP, elles le seront bien assez tôt...Gardons l'effet de surprise, comme tout bon chasseur.
-L'esprit-lié du cobra: Si elle n'est pas "froide", Jh'eena n'a pas un sens de l'empathie particulièrement développée. Se frayer un chemin jusqu'au sommet est une nécessité, et elle ne reculera devant rien pour y arriver. Quand à son rôle politique, si elle est aujourd'hui Aaleeshan, il lu reste encore un pallier à gravir...Et bien qu'elle fera tout pour conserver son honneur en apparence, il n'est pas impossible qu'elle...déroge à quelques règles morales. Après tout...on n'a rien sans rien.
-Esprit-lié de la hyène : Difficile d'être dans la demi-mesure face à Jh'eena, puisqu'elle-même a banni ce concept de sa façon d'être. On l'aime ou la déteste, mais l'entre-deux est rare. Stratège, opportuniste, et refusant de perdre du temps et de l'énergie à regretter, elle préfère largement aller de l'avant. Plus qu'active pour une Gräarh de Néthéril, elle semble largement remplir les conditions de cet Esprit-lié!
- Esprit-lié de la Saïga : sur le plan physique comme sur celui de l'origine, Jh'eena colle parfaitement aux prérequis . Passionnée par l'histoire et la magie des Gräarh, elle en percerait volontiers les secrets dès que l'opportunité lui en sera donnée. De plus, les glyphes (sous forme de tatouage) font partie intégrante de la culture Gräarh. Pouvoir en avoir plus d'une sur elle en permanence serait une façon supplémentaire d'exprimer cet attachement à sa culture, mais aussi son érudition et sa puissance dans un système basé sur l'honneur, gagné bien souvent par la puissance brute.
- Esprit-lié du Coq : Dirigeante passionnée, ombrageuse et inspirante, Jh'eena remplit tous les prérequis pour cet esprit-lié, qui sera sans doute son meilleur atout dans la course au poste de Kamdan Aleeshan, dans son évolution personnelle et professionnelle. Un esprit lié puissant pour une dirigeante à poigne...que demande le peuple?
Quand tombe le voile de l’enfance.
Combien de lever de soleil précédèrent ma naissance ? Je ne saurais le dire. Mais ceux qui la suivirent changeront la face du monde.
Par une pluvieuse matinée, j’ai vu le jour, parmi une portée de six Gräarhons, d’une mère tisserande et d’un père comptant parmi les meilleurs chasseurs qui soit. S’il n’avait pas été un mâle, sans doute aurait-il pris les rênes de notre communauté...Mais la nature en voulut autrement. Il faut cependant admettre que cette ascendance offrit quelques avantages : l’éducation qui me fut donnée par ses soins fut de première qualité. Dans la traque, dans la lutte, dans la stratégie, je bénéficiais d’un enseignement plus qu’enviable. Force fut de reconnaître, par la suite, qu’il aurait été possible d’en tirer plus, puisque je me dirigeais naturellement vers une carrière de chasseresse. Que l’imbécile prétendant qu’il n’est pas de déterminisme familial au sein du peuple Gräarh soit pendu par les lombaires à un croc de boucher !
Enfin, je m’emporte...Et j’admets que cette évolution ne se fit pas de façon conventionnelle. Tout mâle qu’il était, mon père n’en était pas moins respecté par les autres Chasseurs de Smilodons, et tout bon chasseur et combattant qu’il était, l’écriture et les traditions (si l’on excluait celle indiquant que plus la proie et belle, plus l’honneur est important) n’étaient guère son fort. Un des Shamanes de notre clan, cependant, fut plus que ravi de m’enseigner ces parts importantes de notre culture et de notre identité. Vraa’jek était un passionné, quelque peu engoncé dans les mânes d’une époque révolue...C’était un érudit, à n’en point douter. D’aucuns prétendent même qu’il aurait, dans ses jeunes années, traversé la mer, et échangé avec nos frères Vat’Em’Edonis avant de revenir sur Netheril, chargé de bribes diverses des légendes oubliées des nôtres, de versions différentes de celles que nous connaissions. Un voyage des plus dangereux au nom du savoir et de la culture. Pourtant, il n’était considéré que comme un shaman auprès de notre peuple...Là où cette simple excursion n’aurait pu être accomplie par nos meilleurs chasseurs. Une injustice de plus d’un système désuet, à mon humble avis de trentenaire. Une considération complètement hors de ma portée, à l’époque.
En parlant de portée, la mienne...N’eut pas le glorieux destin que l’on aurait pu attendre des enfants du chasseur adulé qu’était Ibnar. Sur six, trois moururent de maladie, et sur mes deux frères restants, l’un d’eux perdit la vie dans un duel, l’autre servit de dîner à ce qui aurait du être notre dîner. Je me retrouvais donc fille unique, face aux espoirs déçus d’une tribu pseudo-méritocrate. J’étais cependant bonne élève, assidue. Par fierté ? Par peur de décevoir ? Par goût de l’étude ? Peut être un peu des trois. Toujours est-il que je saisis assez jeune la complexité de certains de nos rituels traditionnels, et lorsque vint le moment de choisir ma voie, je n’étais plus certaine de vouloir devenir chasseresse. Bien sûr, le rang conféré par cette activité n’était pas négligeable...Et j’aimais chasser. Deux points importants dans ma décision,mais qu’un troisième venait contrebalancer ce choix : les shamanes n’étaient pas légion, parmi les Chasseurs de Smilodons, et l’enseignement de Vraa’jek m’avait mené sur cette voie de la connaîssance, de la tradition et du soutien que les praticiens des rites Gräarh pouvaient apporter à leurs proches...Le shamane fut d’ailleurs celui vers qui je me tournais pour trouver une réponse à mes interrogations.
Hm., fut le premier son qui franchit ses babines après m’avoir écoutée. Les nôtres te connaissent. T’écoutent, même, pour les plus jeunes ! En optant pour la voie de la chasse, je ne serais pas étonné de te voir devenir la prochaine Aaleeshaan,, s’amusa-t’il un instant, Il te sera difficile de faire de même en tant que Shamane, mais sans doute en apprendras-tu plus que tu ne le penses sur notre peuple, ses traditions, ses légendes et son histoire. Dans les deux cas, je ne m’en fais pas : tu sauras être utile à notre Légion. Il te faut simplement choisir entre la connaissance et le pouvoir...
- La connaissance ? De quelle connaissance aurait-elle besoin, à part celle qui lui permettra de survivre ?, le coupa une voie familière. Mon père venait de s’immiscer dans la discussion avec la ferme intention de faire taire le shamane. Après tout, sa fille pourrait-elle être autre chose qu’une chasseresse ?
Celle que tu m’as chargé de lui enseigner, mon vieil ami. Tu te barres toi-même la route...
- Je t’ai demandé de lui apprendre à écrire, et à respecter nos traditions. Pas à lui bourrer le crânes de sénilités d’un autre âge!
- ASSEZ!
Ma « crise d’adolescence » était survenue assez tôt, il faut l’admettre. Et mon désir d’indépendance passait par le fait de faire mes propres choix. Pas par l’ingérence permanente d’une figure parentale seulement présente pour m’enseigner comment briser les pattes d’un animal chargeant, ou les cervicales d’un Gräarh irrespectueux.
- Mon choix est fait. Je chasserai et soignerai mes frères d’armes. Je les protègerai et les renforcerai. Choisir entre le pouvoir et la connaissance ? Quelle idée. Je veux les deux.
-La chasse est un état d’esprit, une traque ritualisée et primordiale a notre survie ! Pas un concours de danse et de chant ! Tu crois vraiment qu’une touffe de plume et trois racines vont arrêter un smilodon en charge?
-Je crois que si mon frère ou toi aviez su comment apaiser un animal, il ne se serait pas fait becqueter comme un imbécile sous ta garde. Demain, je rejoindrais les chasseurs. Et nous verrons si mes rituels sont inutiles.
Claquant la porte face à un Vraa’Jek amusé et un paternel effaré, je rejoins évidemment les chasseurs, non plus comme apprentie, comme depuis mes six ans, mais cette fois, neuf ans plus tard, comme chasseresse confirmée.
Aspirations et expérience
Je ne pourrais prétendre avoir accompli des exploits de chasse durant les premières années qui firent suite à ma décision. Cumuler les professions de shamane et de chasseresse avait créé une césure entre mon père et moi. Non que nous ayons jamais eu le sens de la famille, mais malgré tout, il y avait un lien aux yeux du monde. Pour ce qui est de ma mère...disons sobrement que si nous échangions les politesses d’usage, il y avait bien longtemps que nous n’avions pas eu de réelle discussion. Oh ! Ne pensez pas un instant que j’en sois affectée outre mesure ! Mais la différence entre avoir un géniteur Naayak et une mère Kisaan aux yeux de la société gräarh occasionnait la quasi-nécessité d’un lien entre le père et sa progéniture, probablement promise à une destinée digne de son ascendant.
C’est à cette période, en parlant de rejetons, à l’approche de mes vingt ans, que j’eus ma première portée. Je n’eus et ne pris pas réellement le temps d’en refaire une autre pour trois raisons majeures. La première ? Je chassais et protégeais mon peuple, faisais de mon mieux pour employer, pendant et en dehors de la chasse, ma connaissance des rites shamaniques pour nourrir, soigner, protéger et renforcer mes frères et sœurs. La seconde ? Les deux mâles intéressants du clan des Chasseurs de Smilodons ne firent pas long feu face aux chimères, et je ne suis globalement pas très portée sur les choses de la chair. Quand à la tierce...trois mois de grossesse et trois mois à m’occuper d’une portée n’étaient finalement que six mois de perdus. Il y avait bien d’autres femelles que moi, qui se chargeraient parfaitement de cette besogne. Il paraît même que ma progéniture se vit gratifiée d'une autre génération...grand bien leur en fasse. Entre enfanter et chasser, mon choix était vite fait.
Cependant, si je n’étais pas de celles que l’on adule pour leurs proies abattues, force était de constater que je disposais d’un avantage non négligeable malgré tout : un ratio de blessures par chasse nettement moins important que celui des autres chasseurs. Là où certains passaient une semaine entière a traquer une proie, deux à trois jours nous suffisaient le plus souvent. Nous ne ciblions pourtant pas de bêtes moins imposantes ou moins dangereuses que les autres...Pouvoir parler aux animaux, soigner mes camarade, renforcer nos griffes et nos armes ou suivre des traces comme aucun autre chasseur ne saurait le faire (ou ne penseraient à le faire...ne suivez ni mon regard, ni mon arbre généalogique, vous pourriez y déceler une invective directe) apporta à notre groupe, mais surtout, à nos meilleurs éléments, un soutien qui leur offrait bien plus que l'aide d'une chasseresse supplémentaire. Le calcul était aussi rapide que simple. Moins de morts, plus de nourriture. Et...en un sens, plus d'alliés. J'appris plus tard, d'ailleurs, bien qu'en ce temps, une part inconsciente l'avait déjà possiblement anticipé, à quel point être appréciée des chasseurs pouvait être un atout...Mais revenons à nos moutons : tous ces calculs ne sont pas d'un grand intérêt à développer, cependant qu'ils furent des plus intéressants à long terme.
Entre les jours de chasse, ceux durant lesquels je négociai une partie de notre production avec Vraa’jek en échange des matériaux nécessaires à accomplir nos rites, ou profitait des enseignements du shamane vieillissant, et ceux que je passais en cueillette, le temps manquait souvent pour l’oisiveté qui caractérisait notre race aux yeux du monde. J’arrivais, certaines semaines, à trouver quelques heures, grapillées ça-et-là, pour méditer, pour penser...et pour m’entraîner, dérogeant aux préjugés que bien trop des nôtres vérifiaient au quotidien. Depuis l’arrivée des Ambharùniens sur l’archipel, le peuple de Néthéril était considéré comme trop bon vivant, trop fainéant...malgré nos qualités de chasseurs, notre force brute, notre vitesse, notre instinct, face aux Vat’Em’Medoni, nous faisions pâle figure.
Le fruit de mon entraînement s’avéra perceptible sur la durée. Le fruit de mes réflexions, lui, demeura invisible, nourrissant encore et encore mon désir de voir se réaliser les mots que mon mentor prononça le jour où j’avais choisi ma voie. Plaisanterie à ses lèvres, prophétie à mes yeux. « ...Je ne serais pas étonné de te voir devenir la prochaine Aaleeshaan ». Chaque jour passant renforçait ma détermination. Chaque observation, chaque réflexion sur notre peuple abreuvait ma conscience et mes désirs. Chaque légende, chaque bribe d’histoire, chaque fragment de connaissance acquis alimentait ce souhait brûlant. Mais pour l’accomplir, un pas de géant me demeurait inaccessible. Réputée ? Par mon ascendance, par mon métier, par mon œuvre, je l’étais. Appréciée ? De mon groupe, de ceux que je nourrissais, des Chasseurs de Smilodon, je l’étais. Respectée ? Je l’étais, pour mon âge. Mais trop peu pour le clan. Je n’étais pas encore Naayak. Et c’était-là un détail auquel il fallait remédier au plus vite. Ô combien fus-je folle de penser ainsi...car alors que les années avaient passé, l’occasion de m’illustrer me fut donnée, dans un contexte bien plus sombre que je ne l’espérais.
Quand la proie change
1764. L’année de mes 34 ans. Désormais bien ancrée dans l’âge adulte, du haut des trente trois cycles passés par mon corps et mon âme, je rentrais d’une bataille perdue d’avance. Malgré les augures, nous avons triomphé, mis à genoux ces bêtes infâmes, revenue d’on-ne-sait-où par la naîssance du « Lien ». Quelle aberration.Voir ainsi se lier les puissants dragons à ces êtres glabres, être dominés par moins intelligents, moins majestueux et moins puissants qu’eux, tout ça pour finalement n’engendrer que mort et dévastation...Etait-ce là tout ce que pouvaient apporter les Ambharùniens à ce continent ? Enfin. Dans l'ordre chronologique des choses, il serait présomptueux de dire que j'avais déjà cette réflexion avant les évènements que je m'apprête à vous raconter. Ce n'est qu'après avoir vécu l'épisode qui va suivre, et échangé, une fois celui-ci terminé, avec nos frères du Nord que je pus me faire pareil avis...Cependant, celui-ci ne changea guère lors des années suivantes. Oh, bien sûr, j'entendis ce qui fut dit en ce temps. Le Lien paraissait avoir, en d'autres temps, en d'autres lieux, bénéficié aux glabres et au dragons. Mais Tiamaranta était différente. Et eux restaient les mêmes. Il revenait aux dragons-liés de retrouver gloire, puissance, et indépendance, et aux libres, de chercher à s'en débarasser...Pour le bien de l'archipel.
Nous avions défendu de toutes nos forces le Bäoli face aux chimères. J’en étais même presque venue à comprendre les quolibets de nos frères du nord en les voyant combattre...Nos talents de chasseurs n’avaient rien à voir avec leurs talents de guerriers. Cela dit, bien loin d’être partie prenante du commandement de la légion Vat’Aan’Ruda, les stratégies à adopter en cas de conflit n’en devenaient que plus évidentes : nous n’étions pas taillés pour la guerre. Nous n’étions pas taillés pour les combats d’envergure. Les pièges. La traque, le frappe-et-cours. Telles étaient nos options de combat. Je gagnai, dans cette bataille, mes lettres de noblesse : Ma pertuisane perça tant de poitrails, se glissa sous tant de gorgerins, sectionna tant de tendons, creva tant d’yeux que mon cerveau ne put plus les compter...A plusieurs reprises, ma stratégie avait payé. En passant d'adversaire en adversaire, en reculant pour mieux frapper, j'avais pu tuer, estropier, mutiler, certes, mais surtout, voltiger de part et d'autre du champ de bataille. Des griffes de la mort, la hampe et le fer de ma pertuisane avaient tirés bien des nôtres. A Qu'il s'agisse de Glabres, de Vat'Eme'Donis ou des nôtres, je m'avançai en première ligne pour sauver nos alliés, et reculai pour soigner les blessés. Cette danse incessante ne fut pas la raison de nôtre victoire, il serait bien prétentieux de ma part d'associer à ma personne la gloire d'une telle bataille...Mais je puis prétendre avoir gagné le respect de mon peuple, et un surnom qui sonnait à mes oreilles comme la plus douce des mélodies : Hajaar Bled Sheranee (हजार ब्लेड शेरनी ). La Lionne aux mille lames.
C'est éreintée, couverte du sang de ces êtres honnis que je rentrais prêter assistance aux blessés, alors que la clameur de la bataille était enfin retombée. Tandis que les Chasseurs de Smilodons encore debout avaient cessé de m'appeler par mon nom, ou Shikaaree. Désormais, mon arme de nouveau au fourreau, c'était du nom de "Naayak" que l'on s'adressait à moi. J'avais combattu moins violemment que nos frères du nord, aussi le soulignerai-je à nouveau : les imiter serait d'une débilité sans nom. Le Frappe-et-Cours avait désormais fait ses preuves...Enfin. Aidés par les autres races lors de la dernière bataille du Bäoli, mes yeux furent témoin du renvoi des chimères, de ce typhon énergétique que les ménestrels avaient appelé...Ils avaient réveillé le Bäoli. Une terre puissante. Une terre sacrée. Mais les esprits savaient qu’il ne s’agissait ni du premier, ni du dernier combat que nous aurions à mener. Si la mort n’était pas effrayante pour nous autres, peuple des plaines et peuple des glaces, celle d’une vie d’adversité plus fortes encore que celle qu’avaient pu connaître nos ancêtres ne réjouissait personne. Il aurait été cependant fou de croire que les choses s’apaiseraient. Et je ne suis pas folle. La preuve m’en fut donnée quelques mois plus tard, à peine.
Les tensions entre notre légion et ceux qui torturaient notre peuple depuis trop longtemps avaient atteint leur paroxysme. Bientôt, tous les chasseurs Vat’Aan’Ruda répondirent à l’appel de la Kamdan Aaleeshan pour affronter les pirates. Si je peux sans laisser transparaître la moindre émotion vous conter bien des épisodes de ma vie, celui-ci ne saurait en faire partie. Ointe de pied en cap, partageant avec mes frères de chasse tous les enchantements que j’étais capable de produire, nous étions prêts à les éradiquer de la surface du marais. Mais ils nous attendaient. De pied ferme. Leur piège se referma sur nous. Nous pensions, en voyant le lieu désert, que nous pourrions tenir en nous rassemblant, supérieurs en équipement, en force et en vitesse...Mais bien mal nous en prit. L'enfer se déchaîna comme jamais nous ne pensions le voir. La seule option était de protéger les nôtres, attaquant à peine. Les carreaux et flèches tombaient du ciel, comme autant de goutte de pluie létales, les lances des adversaires nous forçaient à nous masser pour ne pas finir transpercés sur la grand place d'Atgahlan...quelle sottise. Combien d'entre nous auraient-ils pu être sauvés si les premières lignes avaient accepté leur sort, et choisi la mort sur les lances plutôt que par les flèches, les flammes et les lames?
Je parvins à m'extirper de la mêlée à deux reprises, faisant usage des dons des Esprits-Liés. Traversant mes frères et soeurs comme s'ils n'étaient que brise, je disparus pour mieux réapparaître, pour créer une brèche dans les lignes trop bien organisées des pirates. Depuis leur dos, je commençai à frapper, encore, et encore. La glyphe gravée sur le fer de ma pertuisane semblait se régaler de ce qui se passait. abattant l'arrière, forçant l'avant à se scinder, mes frères et soeurs pris au piège reprirent un mince avantage sur une colonne de ces raclures, et une vingtaine parvint à s'extirper alors que je couvrais leur gauche, Ibnar couvrant la droite pour laisser passer un maximum des nôtres...Mais bientôt, les pirates reprirent l'avantage. Ils connaissaient le terrain, avaient préparé ce piège pour faire du marais nôtre tombeau. Il me fallut me rendre à l'évidence : pour l'heure, je ne pouvais que sauver mes congénères qui, comme moi, avaient réussi à s'extirper de ce charnier. Nous partîmes jusqu'à l'extérieur de la ville, mais je tournai les talons alors qu'ils poursuivaient leur route. L'un d'eux, un des chasseurs qui accompagnait mon père, méchamment blessé à la hanche, me héla de les suivre.
- Ils vont tous mourir si personne n'y va. Rentre auprès des tiens, Shikaaree.
Ibnar avait beau être un imbécile (et mon géniteur), c'était un homme pragmatique et de conviction, doublé d'un excellent professeur lorsqu'il s'agissait de transmettre des façons de blesser, mutiler, ou abattre une cible. Il n'était pas Naayak pour rien...En mon for intérieur, je savais parfaitement pourquoi nous n'avions pas pu en faire évader d'autres. Le rempart qu'il était reposait désormais dans la vase. De haute stature, puissant, féroce, il avait plus attiré l'attention qu'une lionne fine et agile, les pirates avaient jugé bon de lutter contre lui de façon bien plus dure que contre moi...Et même un chasseur de sa trempe ne pouvait vaincre un nombre infini d'adversaire. Mais il y en avait d'autres! D'autres à sauver! D'autres à aider! D'autres ennemis à abattre... Je me ruai sur ces chiens depuis le mur d'une masure,glissant mon arme entre les planches pour venir titiller les omoplates d'un d'entre eux, puis d'un second, avant de disparaître à nouveau. Je ne pouvais affronter de face tous ces Glabres. Combien de fois partis-je en courant pour trouver un nouvel angle d'attaque, espérant pouvoir à nouveau créer une faille dans leur défense...J'y parvins, plusieurs fois. Mais sans la connivence d'un ou plusieurs guerriers de talent, je ne pus tirer que quelques uns de nos congénères de ce piège mortel. Parfois, cinq ou six guerriers parvenaient à sortir de la nasse, parfois un seul, parfois, pas du tout. Parfois, ils m'assistaient, mais engoncés dans l'idée que nous devions nous battre comme des Vat'Em'Medonis, rares furent ceux qui réchappèrent de cette bataille. Le sang giclait par tant de sources que le marais en devenait rouge. Une cinquantaine de guerriers fuirent grâce à ma lame.
Et pourtant.
Je vis choir tant de chasseurs, doués, rapides, agiles, puissants sous les lames et masses de ces glabres assassins. Tant d’amis tomber au sol. Tant de frères et de sœurs qui ne se relèveront jamais, ou qui, une fois debout, ne pourraient plus jamais porter une arme que comme ornement.
Et pourtant.
Tant de sang versé, tant de morts, mais les affrontements ne pouvaient cesser. Pas tant que des combattants restaient debout. Après des heures...peut-être même des jours de combats acharnés, entrecoupés de si courtes pauses que je ne saurais dire combien de temps avait passé, je m’effondrais. Poupée de chiffon blessée à la hanche, aux épaules, et à la jambe. Le sang de mes ennemis avait recouvert les peintures de guerres et charmes Graärhs sur mon pelage englué d’hémoglobine séchée. Le souffle court, assaillie par ce bourdonnement incessant que le choc, la fatigue, et le vacarme assourdissant des combats avaient imprimé dans mon crâne...Je feulai, couchée sur le sol, encore et encore. Haletante. Epuisée, au milieu de la mêlée. Cinq ? Dix ? Quinze ? Combien de pas foulèrent ma carcasse éreintée ? Combien de bottes frôlèrent mon visage ? Combien de combattants me pensaient morte ? Tout semblait perdu pour nôtre peuple. J’avais vu tomber mon père sous un sabre affuté, plongé entre ses omoplates, s’ajoutant a a pile de corps de tous mes égaux Naayak qui perdirent la vie durant ce massacre. J’avais vu périr nôtre Kamdan Aaleeshan. J’avais vu s’enfuir les dernières lueurs d’espérance et s’immiscer dans les coeurs le désespoir et l’épuisement.
Et pourtant.
Le bruit de lames s'était imprimé dans mon crâne alors que le silence retombait sur la ville.
L'odeur de la chair et des flammes embaumait l'air.
Le goût du sang dans ma gueule se tarissait.
Le manche de ma pertuisane quitta ma patte.
Et je sombrai pour un sommeil sans rêve.
Portée par les chasseurs qui me soutenaient depuis plus de quinze ans, je quittai le charnier.
Cinq jours, cinq nuits.
A Atgahlan avaient péri Ibnar le chasseur, et sa fille, Jh’eena, la chasseresse.
Sous la vase reposaient Vraa’jek, le guérisseur, et Jh’eena, la shamane.
Dans cette modeste tente de peau où l'on me tira après le carnage, la lumière du jour dérangea une paire de paupières.
Elles s’ouvrirent sur des yeux en amande, aux iris d'Ambre et d'or.
Ainsi, du souvenir des survivants, du mérite d'une chasseresse pragmatique, du soutien de chasseurs, était née Jh’eena. Aaleeshan du clan des Chasseurs de Smilodon.
Il était désormais temps de remercier notre bienfaiteur, incinérer nos morts et soigner nos blessés.
Devenir Naayak avait un coût. Si mes blessures n’étaient pas graves, celles des Vat’Aan’Ruda ne se refermeraient sans doute jamais. C’est le corps soigné et le coeur béant que je m’attelais à la tâche.
Il n’était ni question de renoncer, ni question d’abandonner.
Pour les morts.
Pour les vivants.
Pour les blessés.
Pour nos fils et nos filles.
Pour les Chasseurs.
Pour la légion.
Pour l’avenir.
Renaissance
[CF : ma réponse aux corrections demandées]
Questions générales
Questions de Faction Gräarh
Dernière édition par Jh'eena Orën le Ven 24 Sep 2021 - 17:15, édité 8 fois
Orën
Identité et caractéristiques
- Race : Gräarh
- Sexe : Femelle
- Surnom : Sunaharee Hajaar Bled Sheranee
- Date de naissance : 10/04/1727
- Age réel : 37 ans
- Age en apparence : 32 ans
- Lieu de naissance : Néthéril
- Lieu de vie : Néthéril
- Rang social : Naayak
- Poste/Emploi : Aaleeshaan des Chasseurs de Smilodon, membre du conseil de la légion Vat’Aan’Ruda
- Force : Moyen
- Endurance : Bon
- Coordination (agilité/réflexe) : Très bon
- Furtivité : Moyen
- Perception : Très Bon
Caractéristiques physiques
- Force mentale : Bon
- Education : Très Bon
- Charisme : Bon
- Intuition : bon
- Espérance/chance : Moyen
Caractéristiques mentales
- Résistance physique : Moyen
- Résistance magique : Faible
Résistances
- Magie : Maître
- Expertise :
- Arme 1 : Hast : Bon
- Arme 2 : dague : Moyen
- Arme 3 : Arcs : faible
- Arme 4 :
- Habileté : Bon
- Navigation : Médiocre
- Equitation : Faible
- Dressage : Faible
Compétences
- Bonus : Dressage (Gräarh de Netheril)
Bonus
Équipements (Optionnel)
Sur un collier qu'elle tend à cacher sous les drapés ou son armure, est gravé le funeste glyphe de l’effroi. Un atout qu’elle garde précieusement dans sa manche (façon de parler puisqu’elle n’en porte pas) pour des affrontements futurs…
Effet : Produit une pointe d’énergie qui est projetée dans le cerveau des spectateurs, distordant leurs sentiments en une peur effroyable. Paralyse la cible pendant 1 à 3 tours.
Il est cependant un autre glyphe, bien plus visible, qui l’accompagne au combat et à la chasse, ainsi que lors de ses apparitions en public depuis que le titre d’Aaleeshan, et, par extension, de membre du Conseil de la Légion Vat’Aan’Ruda lui échut : celui de frappe accélérée, gravé à la croisée des pointes à l’extrémité létale de son arme de prédilection : la pertuisane.
Effet : Concentre l’énergie pour retirer le blocage naturel du cerveau sur les capacités physiques de l’utilisateur qui voit sa vitesse de frappe augmenter (prise d’initiative OU 1 coup supplémentaire sur le tour au choix). Néanmoins, il doit réussir à se contrôler pour être efficace (jet de coordination réussi avant toute attaque).
Elle dissimule également souvent un genre de Karambit, sous son armure ou dans sa tenue. Si ce n'est sa forme et la facilité avec laquelle ce genre d'arme peut être camouflé, il n'a rien de particulier.
Enfin, elle la porte si souvent qu'il semblait nécessaire de la présenter ici : l'armure qu'elle arbore, échangée à des artisans au fil du temps contre des morceaux de choix qu'elle ramenait de ses chasses, fait partie intégrante des possessions dont elle ne se dépare jamais. Pour l'heure, celle-ci n'est faite que d'un acier relativement souple, pour éviter qu'il soit cassant, et doublée de fines plaques de fer et de bronze pour lui conférer résistance et légèreté, mais n'a rien d'extraordinaire...J'ai bien dit : "pour le moment".
Description physique
L’Aaleeshan présente fièrement, sous des traits de lionne des savanes, élancée et sauvage, le pelage ras et le corps endurci par la chasse. Des boucles d’argent aux oreilles et un corps aussi sec que musclé...Elle est loin d’inspirer la crainte de la puissance brute de certains Gräarh bien plus massifs, mais sa vivacité ne fait aucun doute.
Elle apprécie les parures métalliques, de la simple breloque à la broche précieuse,mais porte bien plus souvent une armure semblant recouvrir sa tête de pointes métalliques hérissées. Sur son buste fin, protégeant son coeur, son foie et ses poumons, une armure lamellaire croisée de plate aux épaules ne la quitte que rarement. Lorsqu’elle abandonne celle-ci pour une tenue plus conventionnelles, c’est de drapés blancs qu’elle se vêt le plus souvent. Le pelage sur son crâne, plus long sur la bande partant du haut de sa tête et dont ses oreilles sont les limites latérales, descend jusqu’entre ses omoplates, tressé en fines dreadlocks parées de perles diverses. Cette coiffure alambiquée et l’attention particulière qu’elle porte à ses tenues ne laissent aucun doute quand à l’image qu’elle souhaite renvoyer : celle d’une personne sophistiquée mais puissante, inflexible et inspirante. L’est-elle réellement ? D’aucuns tendront à répondre sans hésitation par l’affirmative, ses détracteurs s’y opposeront sans doute.
Elle souligne souvent ses yeux de traits noirs, que du charbon pilé et une base de graisse fixent sur son pelage, assombrissant encore ce regard dur et passionné aux teintes variant entre l’ambre sombre et l’or, donnant même aux jours de calme, lorsqu’elle laisse à l’écart l’armure qui recouvre son corps fin, une aura de dangerosité et une intensité plus que certaine au moindre regard qu’elle lance...
Description psychologique
Il serait difficile de décrire Jh’eena sans aborder en premier lieu de l’aura qu’elle dégage. Un port altier, une voix puissante et profonde, un regard brûlant d’ardeur supporté par des iris d’ambre brûlant...Majestueuse serait le mot le plus adapté pour la décrire. Dans son attitude, dans ses mots, tout est soigné à l’extrême pour inspirer et convaincre. Il faut d’ailleurs en remercier partiellement celui qui lui a enseigné ce qu'elle sait de l'histoire de son peuple, des bribes de légendes oubliées de la majorité de son peuple, autant que des rites et coutumes des Gräarh de Néthéril, ainsi que la langue commune.
Quoi qu’elle sache parfois couper court à la langue de bois pour une expression bien plus terre-à-terre (d’aucuns pourraient même parler de « vulgaire »), elle ne fait ce choix que lorsque nécessaire. C’est là toute la subtilité du langage : il est adaptable. A la situation. A l’interlocuteur. Jh’eena aime les mots et les manie avec une habileté plus que certaine.
Mais le pendant de sa fierté est d’une implacable logique : ombrageuse, furieuse contre le monde, contre les Ambarhùniens, contre les principes qui ont fait oublier aux Gräarhs lce qui a fait de la légion de cendres ce qu’elle était. Ce qui a fait choir la Légion d’Or. Ce qui a fait leur identité, les différenciant des bêtes. Car aussi distante des émotions autres que l’ardeur et la fierté qu’elle puisse sembler, elle sait en ressentir bien d’autres…
En somme, donc, l’Aaleeshan du clan des Chasseurs de Smiodons est une redoutable adversaire de joute verbale, charismatique, méthodique intelligente, curieuse, érudite et calculatrice. Jusqu’auboutiste comme il en existe sans doute peu, ombrageuse et zêlée, tant envers son clan, son peuple et les Esprits Liés qu’envers elle-même. Il serait trompeur de la penser cependant parfaite, car elle est loin de l’être : paranoïaque, extrêmiste, intransigeante, d’aucuns de ses semblables la qualifient même parfois de « barbare », tant elle peut se montrer aggressive par moments. Mais...est-ce vraiment involontaire ? La crainte, la nostalgie et l’admiration sont trois outils de contrôle puissants...qui peut le dire ?
Ainsi est Jh’eena Orën. Haute en couleur, excessivement mesurée, et humblement ambitieuse...
Esprits liés : Je souhaiterais que Jh'eena n'ait qu'un seul EL. A choisir, j'aimerais un des suivants :
- L'esprit-lié du chat : Indépendante, Jh'eena l'est. Débrouillarde? Suffisamment pour survivre, exercer une double profession, et devenir Aaleeshan. Une personnalité Atypique? Ma foi, pour une Graärh de Néthéril, être aussi nerveuse, passionnée par le passé de son peuple, et pragmatique est bien rare...Sans même parler de ses idées pour la légion Vat'Aan'Ruda. Si elles ne sont pas développées ici, inRP, elles le seront bien assez tôt...Gardons l'effet de surprise, comme tout bon chasseur.
-L'esprit-lié du cobra: Si elle n'est pas "froide", Jh'eena n'a pas un sens de l'empathie particulièrement développée. Se frayer un chemin jusqu'au sommet est une nécessité, et elle ne reculera devant rien pour y arriver. Quand à son rôle politique, si elle est aujourd'hui Aaleeshan, il lu reste encore un pallier à gravir...Et bien qu'elle fera tout pour conserver son honneur en apparence, il n'est pas impossible qu'elle...déroge à quelques règles morales. Après tout...on n'a rien sans rien.
-Esprit-lié de la hyène : Difficile d'être dans la demi-mesure face à Jh'eena, puisqu'elle-même a banni ce concept de sa façon d'être. On l'aime ou la déteste, mais l'entre-deux est rare. Stratège, opportuniste, et refusant de perdre du temps et de l'énergie à regretter, elle préfère largement aller de l'avant. Plus qu'active pour une Gräarh de Néthéril, elle semble largement remplir les conditions de cet Esprit-lié!
- Esprit-lié de la Saïga : sur le plan physique comme sur celui de l'origine, Jh'eena colle parfaitement aux prérequis . Passionnée par l'histoire et la magie des Gräarh, elle en percerait volontiers les secrets dès que l'opportunité lui en sera donnée. De plus, les glyphes (sous forme de tatouage) font partie intégrante de la culture Gräarh. Pouvoir en avoir plus d'une sur elle en permanence serait une façon supplémentaire d'exprimer cet attachement à sa culture, mais aussi son érudition et sa puissance dans un système basé sur l'honneur, gagné bien souvent par la puissance brute.
- Esprit-lié du Coq : Dirigeante passionnée, ombrageuse et inspirante, Jh'eena remplit tous les prérequis pour cet esprit-lié, qui sera sans doute son meilleur atout dans la course au poste de Kamdan Aleeshan, dans son évolution personnelle et professionnelle. Un esprit lié puissant pour une dirigeante à poigne...que demande le peuple?
Histoire en Détails
Quand tombe le voile de l’enfance.
Combien de lever de soleil précédèrent ma naissance ? Je ne saurais le dire. Mais ceux qui la suivirent changeront la face du monde.
Par une pluvieuse matinée, j’ai vu le jour, parmi une portée de six Gräarhons, d’une mère tisserande et d’un père comptant parmi les meilleurs chasseurs qui soit. S’il n’avait pas été un mâle, sans doute aurait-il pris les rênes de notre communauté...Mais la nature en voulut autrement. Il faut cependant admettre que cette ascendance offrit quelques avantages : l’éducation qui me fut donnée par ses soins fut de première qualité. Dans la traque, dans la lutte, dans la stratégie, je bénéficiais d’un enseignement plus qu’enviable. Force fut de reconnaître, par la suite, qu’il aurait été possible d’en tirer plus, puisque je me dirigeais naturellement vers une carrière de chasseresse. Que l’imbécile prétendant qu’il n’est pas de déterminisme familial au sein du peuple Gräarh soit pendu par les lombaires à un croc de boucher !
Enfin, je m’emporte...Et j’admets que cette évolution ne se fit pas de façon conventionnelle. Tout mâle qu’il était, mon père n’en était pas moins respecté par les autres Chasseurs de Smilodons, et tout bon chasseur et combattant qu’il était, l’écriture et les traditions (si l’on excluait celle indiquant que plus la proie et belle, plus l’honneur est important) n’étaient guère son fort. Un des Shamanes de notre clan, cependant, fut plus que ravi de m’enseigner ces parts importantes de notre culture et de notre identité. Vraa’jek était un passionné, quelque peu engoncé dans les mânes d’une époque révolue...C’était un érudit, à n’en point douter. D’aucuns prétendent même qu’il aurait, dans ses jeunes années, traversé la mer, et échangé avec nos frères Vat’Em’Edonis avant de revenir sur Netheril, chargé de bribes diverses des légendes oubliées des nôtres, de versions différentes de celles que nous connaissions. Un voyage des plus dangereux au nom du savoir et de la culture. Pourtant, il n’était considéré que comme un shaman auprès de notre peuple...Là où cette simple excursion n’aurait pu être accomplie par nos meilleurs chasseurs. Une injustice de plus d’un système désuet, à mon humble avis de trentenaire. Une considération complètement hors de ma portée, à l’époque.
En parlant de portée, la mienne...N’eut pas le glorieux destin que l’on aurait pu attendre des enfants du chasseur adulé qu’était Ibnar. Sur six, trois moururent de maladie, et sur mes deux frères restants, l’un d’eux perdit la vie dans un duel, l’autre servit de dîner à ce qui aurait du être notre dîner. Je me retrouvais donc fille unique, face aux espoirs déçus d’une tribu pseudo-méritocrate. J’étais cependant bonne élève, assidue. Par fierté ? Par peur de décevoir ? Par goût de l’étude ? Peut être un peu des trois. Toujours est-il que je saisis assez jeune la complexité de certains de nos rituels traditionnels, et lorsque vint le moment de choisir ma voie, je n’étais plus certaine de vouloir devenir chasseresse. Bien sûr, le rang conféré par cette activité n’était pas négligeable...Et j’aimais chasser. Deux points importants dans ma décision,mais qu’un troisième venait contrebalancer ce choix : les shamanes n’étaient pas légion, parmi les Chasseurs de Smilodons, et l’enseignement de Vraa’jek m’avait mené sur cette voie de la connaîssance, de la tradition et du soutien que les praticiens des rites Gräarh pouvaient apporter à leurs proches...Le shamane fut d’ailleurs celui vers qui je me tournais pour trouver une réponse à mes interrogations.
Hm., fut le premier son qui franchit ses babines après m’avoir écoutée. Les nôtres te connaissent. T’écoutent, même, pour les plus jeunes ! En optant pour la voie de la chasse, je ne serais pas étonné de te voir devenir la prochaine Aaleeshaan,, s’amusa-t’il un instant, Il te sera difficile de faire de même en tant que Shamane, mais sans doute en apprendras-tu plus que tu ne le penses sur notre peuple, ses traditions, ses légendes et son histoire. Dans les deux cas, je ne m’en fais pas : tu sauras être utile à notre Légion. Il te faut simplement choisir entre la connaissance et le pouvoir...
- La connaissance ? De quelle connaissance aurait-elle besoin, à part celle qui lui permettra de survivre ?, le coupa une voie familière. Mon père venait de s’immiscer dans la discussion avec la ferme intention de faire taire le shamane. Après tout, sa fille pourrait-elle être autre chose qu’une chasseresse ?
Celle que tu m’as chargé de lui enseigner, mon vieil ami. Tu te barres toi-même la route...
- Je t’ai demandé de lui apprendre à écrire, et à respecter nos traditions. Pas à lui bourrer le crânes de sénilités d’un autre âge!
- ASSEZ!
Ma « crise d’adolescence » était survenue assez tôt, il faut l’admettre. Et mon désir d’indépendance passait par le fait de faire mes propres choix. Pas par l’ingérence permanente d’une figure parentale seulement présente pour m’enseigner comment briser les pattes d’un animal chargeant, ou les cervicales d’un Gräarh irrespectueux.
- Mon choix est fait. Je chasserai et soignerai mes frères d’armes. Je les protègerai et les renforcerai. Choisir entre le pouvoir et la connaissance ? Quelle idée. Je veux les deux.
-La chasse est un état d’esprit, une traque ritualisée et primordiale a notre survie ! Pas un concours de danse et de chant ! Tu crois vraiment qu’une touffe de plume et trois racines vont arrêter un smilodon en charge?
-Je crois que si mon frère ou toi aviez su comment apaiser un animal, il ne se serait pas fait becqueter comme un imbécile sous ta garde. Demain, je rejoindrais les chasseurs. Et nous verrons si mes rituels sont inutiles.
Claquant la porte face à un Vraa’Jek amusé et un paternel effaré, je rejoins évidemment les chasseurs, non plus comme apprentie, comme depuis mes six ans, mais cette fois, neuf ans plus tard, comme chasseresse confirmée.
Aspirations et expérience
Je ne pourrais prétendre avoir accompli des exploits de chasse durant les premières années qui firent suite à ma décision. Cumuler les professions de shamane et de chasseresse avait créé une césure entre mon père et moi. Non que nous ayons jamais eu le sens de la famille, mais malgré tout, il y avait un lien aux yeux du monde. Pour ce qui est de ma mère...disons sobrement que si nous échangions les politesses d’usage, il y avait bien longtemps que nous n’avions pas eu de réelle discussion. Oh ! Ne pensez pas un instant que j’en sois affectée outre mesure ! Mais la différence entre avoir un géniteur Naayak et une mère Kisaan aux yeux de la société gräarh occasionnait la quasi-nécessité d’un lien entre le père et sa progéniture, probablement promise à une destinée digne de son ascendant.
C’est à cette période, en parlant de rejetons, à l’approche de mes vingt ans, que j’eus ma première portée. Je n’eus et ne pris pas réellement le temps d’en refaire une autre pour trois raisons majeures. La première ? Je chassais et protégeais mon peuple, faisais de mon mieux pour employer, pendant et en dehors de la chasse, ma connaissance des rites shamaniques pour nourrir, soigner, protéger et renforcer mes frères et sœurs. La seconde ? Les deux mâles intéressants du clan des Chasseurs de Smilodons ne firent pas long feu face aux chimères, et je ne suis globalement pas très portée sur les choses de la chair. Quand à la tierce...trois mois de grossesse et trois mois à m’occuper d’une portée n’étaient finalement que six mois de perdus. Il y avait bien d’autres femelles que moi, qui se chargeraient parfaitement de cette besogne. Il paraît même que ma progéniture se vit gratifiée d'une autre génération...grand bien leur en fasse. Entre enfanter et chasser, mon choix était vite fait.
Cependant, si je n’étais pas de celles que l’on adule pour leurs proies abattues, force était de constater que je disposais d’un avantage non négligeable malgré tout : un ratio de blessures par chasse nettement moins important que celui des autres chasseurs. Là où certains passaient une semaine entière a traquer une proie, deux à trois jours nous suffisaient le plus souvent. Nous ne ciblions pourtant pas de bêtes moins imposantes ou moins dangereuses que les autres...Pouvoir parler aux animaux, soigner mes camarade, renforcer nos griffes et nos armes ou suivre des traces comme aucun autre chasseur ne saurait le faire (ou ne penseraient à le faire...ne suivez ni mon regard, ni mon arbre généalogique, vous pourriez y déceler une invective directe) apporta à notre groupe, mais surtout, à nos meilleurs éléments, un soutien qui leur offrait bien plus que l'aide d'une chasseresse supplémentaire. Le calcul était aussi rapide que simple. Moins de morts, plus de nourriture. Et...en un sens, plus d'alliés. J'appris plus tard, d'ailleurs, bien qu'en ce temps, une part inconsciente l'avait déjà possiblement anticipé, à quel point être appréciée des chasseurs pouvait être un atout...Mais revenons à nos moutons : tous ces calculs ne sont pas d'un grand intérêt à développer, cependant qu'ils furent des plus intéressants à long terme.
Entre les jours de chasse, ceux durant lesquels je négociai une partie de notre production avec Vraa’jek en échange des matériaux nécessaires à accomplir nos rites, ou profitait des enseignements du shamane vieillissant, et ceux que je passais en cueillette, le temps manquait souvent pour l’oisiveté qui caractérisait notre race aux yeux du monde. J’arrivais, certaines semaines, à trouver quelques heures, grapillées ça-et-là, pour méditer, pour penser...et pour m’entraîner, dérogeant aux préjugés que bien trop des nôtres vérifiaient au quotidien. Depuis l’arrivée des Ambharùniens sur l’archipel, le peuple de Néthéril était considéré comme trop bon vivant, trop fainéant...malgré nos qualités de chasseurs, notre force brute, notre vitesse, notre instinct, face aux Vat’Em’Medoni, nous faisions pâle figure.
Le fruit de mon entraînement s’avéra perceptible sur la durée. Le fruit de mes réflexions, lui, demeura invisible, nourrissant encore et encore mon désir de voir se réaliser les mots que mon mentor prononça le jour où j’avais choisi ma voie. Plaisanterie à ses lèvres, prophétie à mes yeux. « ...Je ne serais pas étonné de te voir devenir la prochaine Aaleeshaan ». Chaque jour passant renforçait ma détermination. Chaque observation, chaque réflexion sur notre peuple abreuvait ma conscience et mes désirs. Chaque légende, chaque bribe d’histoire, chaque fragment de connaissance acquis alimentait ce souhait brûlant. Mais pour l’accomplir, un pas de géant me demeurait inaccessible. Réputée ? Par mon ascendance, par mon métier, par mon œuvre, je l’étais. Appréciée ? De mon groupe, de ceux que je nourrissais, des Chasseurs de Smilodon, je l’étais. Respectée ? Je l’étais, pour mon âge. Mais trop peu pour le clan. Je n’étais pas encore Naayak. Et c’était-là un détail auquel il fallait remédier au plus vite. Ô combien fus-je folle de penser ainsi...car alors que les années avaient passé, l’occasion de m’illustrer me fut donnée, dans un contexte bien plus sombre que je ne l’espérais.
Quand la proie change
1764. L’année de mes 34 ans. Désormais bien ancrée dans l’âge adulte, du haut des trente trois cycles passés par mon corps et mon âme, je rentrais d’une bataille perdue d’avance. Malgré les augures, nous avons triomphé, mis à genoux ces bêtes infâmes, revenue d’on-ne-sait-où par la naîssance du « Lien ». Quelle aberration.Voir ainsi se lier les puissants dragons à ces êtres glabres, être dominés par moins intelligents, moins majestueux et moins puissants qu’eux, tout ça pour finalement n’engendrer que mort et dévastation...Etait-ce là tout ce que pouvaient apporter les Ambharùniens à ce continent ? Enfin. Dans l'ordre chronologique des choses, il serait présomptueux de dire que j'avais déjà cette réflexion avant les évènements que je m'apprête à vous raconter. Ce n'est qu'après avoir vécu l'épisode qui va suivre, et échangé, une fois celui-ci terminé, avec nos frères du Nord que je pus me faire pareil avis...Cependant, celui-ci ne changea guère lors des années suivantes. Oh, bien sûr, j'entendis ce qui fut dit en ce temps. Le Lien paraissait avoir, en d'autres temps, en d'autres lieux, bénéficié aux glabres et au dragons. Mais Tiamaranta était différente. Et eux restaient les mêmes. Il revenait aux dragons-liés de retrouver gloire, puissance, et indépendance, et aux libres, de chercher à s'en débarasser...Pour le bien de l'archipel.
Nous avions défendu de toutes nos forces le Bäoli face aux chimères. J’en étais même presque venue à comprendre les quolibets de nos frères du nord en les voyant combattre...Nos talents de chasseurs n’avaient rien à voir avec leurs talents de guerriers. Cela dit, bien loin d’être partie prenante du commandement de la légion Vat’Aan’Ruda, les stratégies à adopter en cas de conflit n’en devenaient que plus évidentes : nous n’étions pas taillés pour la guerre. Nous n’étions pas taillés pour les combats d’envergure. Les pièges. La traque, le frappe-et-cours. Telles étaient nos options de combat. Je gagnai, dans cette bataille, mes lettres de noblesse : Ma pertuisane perça tant de poitrails, se glissa sous tant de gorgerins, sectionna tant de tendons, creva tant d’yeux que mon cerveau ne put plus les compter...A plusieurs reprises, ma stratégie avait payé. En passant d'adversaire en adversaire, en reculant pour mieux frapper, j'avais pu tuer, estropier, mutiler, certes, mais surtout, voltiger de part et d'autre du champ de bataille. Des griffes de la mort, la hampe et le fer de ma pertuisane avaient tirés bien des nôtres. A Qu'il s'agisse de Glabres, de Vat'Eme'Donis ou des nôtres, je m'avançai en première ligne pour sauver nos alliés, et reculai pour soigner les blessés. Cette danse incessante ne fut pas la raison de nôtre victoire, il serait bien prétentieux de ma part d'associer à ma personne la gloire d'une telle bataille...Mais je puis prétendre avoir gagné le respect de mon peuple, et un surnom qui sonnait à mes oreilles comme la plus douce des mélodies : Hajaar Bled Sheranee (हजार ब्लेड शेरनी ). La Lionne aux mille lames.
C'est éreintée, couverte du sang de ces êtres honnis que je rentrais prêter assistance aux blessés, alors que la clameur de la bataille était enfin retombée. Tandis que les Chasseurs de Smilodons encore debout avaient cessé de m'appeler par mon nom, ou Shikaaree. Désormais, mon arme de nouveau au fourreau, c'était du nom de "Naayak" que l'on s'adressait à moi. J'avais combattu moins violemment que nos frères du nord, aussi le soulignerai-je à nouveau : les imiter serait d'une débilité sans nom. Le Frappe-et-Cours avait désormais fait ses preuves...Enfin. Aidés par les autres races lors de la dernière bataille du Bäoli, mes yeux furent témoin du renvoi des chimères, de ce typhon énergétique que les ménestrels avaient appelé...Ils avaient réveillé le Bäoli. Une terre puissante. Une terre sacrée. Mais les esprits savaient qu’il ne s’agissait ni du premier, ni du dernier combat que nous aurions à mener. Si la mort n’était pas effrayante pour nous autres, peuple des plaines et peuple des glaces, celle d’une vie d’adversité plus fortes encore que celle qu’avaient pu connaître nos ancêtres ne réjouissait personne. Il aurait été cependant fou de croire que les choses s’apaiseraient. Et je ne suis pas folle. La preuve m’en fut donnée quelques mois plus tard, à peine.
Les tensions entre notre légion et ceux qui torturaient notre peuple depuis trop longtemps avaient atteint leur paroxysme. Bientôt, tous les chasseurs Vat’Aan’Ruda répondirent à l’appel de la Kamdan Aaleeshan pour affronter les pirates. Si je peux sans laisser transparaître la moindre émotion vous conter bien des épisodes de ma vie, celui-ci ne saurait en faire partie. Ointe de pied en cap, partageant avec mes frères de chasse tous les enchantements que j’étais capable de produire, nous étions prêts à les éradiquer de la surface du marais. Mais ils nous attendaient. De pied ferme. Leur piège se referma sur nous. Nous pensions, en voyant le lieu désert, que nous pourrions tenir en nous rassemblant, supérieurs en équipement, en force et en vitesse...Mais bien mal nous en prit. L'enfer se déchaîna comme jamais nous ne pensions le voir. La seule option était de protéger les nôtres, attaquant à peine. Les carreaux et flèches tombaient du ciel, comme autant de goutte de pluie létales, les lances des adversaires nous forçaient à nous masser pour ne pas finir transpercés sur la grand place d'Atgahlan...quelle sottise. Combien d'entre nous auraient-ils pu être sauvés si les premières lignes avaient accepté leur sort, et choisi la mort sur les lances plutôt que par les flèches, les flammes et les lames?
Je parvins à m'extirper de la mêlée à deux reprises, faisant usage des dons des Esprits-Liés. Traversant mes frères et soeurs comme s'ils n'étaient que brise, je disparus pour mieux réapparaître, pour créer une brèche dans les lignes trop bien organisées des pirates. Depuis leur dos, je commençai à frapper, encore, et encore. La glyphe gravée sur le fer de ma pertuisane semblait se régaler de ce qui se passait. abattant l'arrière, forçant l'avant à se scinder, mes frères et soeurs pris au piège reprirent un mince avantage sur une colonne de ces raclures, et une vingtaine parvint à s'extirper alors que je couvrais leur gauche, Ibnar couvrant la droite pour laisser passer un maximum des nôtres...Mais bientôt, les pirates reprirent l'avantage. Ils connaissaient le terrain, avaient préparé ce piège pour faire du marais nôtre tombeau. Il me fallut me rendre à l'évidence : pour l'heure, je ne pouvais que sauver mes congénères qui, comme moi, avaient réussi à s'extirper de ce charnier. Nous partîmes jusqu'à l'extérieur de la ville, mais je tournai les talons alors qu'ils poursuivaient leur route. L'un d'eux, un des chasseurs qui accompagnait mon père, méchamment blessé à la hanche, me héla de les suivre.
- Ils vont tous mourir si personne n'y va. Rentre auprès des tiens, Shikaaree.
Ibnar avait beau être un imbécile (et mon géniteur), c'était un homme pragmatique et de conviction, doublé d'un excellent professeur lorsqu'il s'agissait de transmettre des façons de blesser, mutiler, ou abattre une cible. Il n'était pas Naayak pour rien...En mon for intérieur, je savais parfaitement pourquoi nous n'avions pas pu en faire évader d'autres. Le rempart qu'il était reposait désormais dans la vase. De haute stature, puissant, féroce, il avait plus attiré l'attention qu'une lionne fine et agile, les pirates avaient jugé bon de lutter contre lui de façon bien plus dure que contre moi...Et même un chasseur de sa trempe ne pouvait vaincre un nombre infini d'adversaire. Mais il y en avait d'autres! D'autres à sauver! D'autres à aider! D'autres ennemis à abattre... Je me ruai sur ces chiens depuis le mur d'une masure,glissant mon arme entre les planches pour venir titiller les omoplates d'un d'entre eux, puis d'un second, avant de disparaître à nouveau. Je ne pouvais affronter de face tous ces Glabres. Combien de fois partis-je en courant pour trouver un nouvel angle d'attaque, espérant pouvoir à nouveau créer une faille dans leur défense...J'y parvins, plusieurs fois. Mais sans la connivence d'un ou plusieurs guerriers de talent, je ne pus tirer que quelques uns de nos congénères de ce piège mortel. Parfois, cinq ou six guerriers parvenaient à sortir de la nasse, parfois un seul, parfois, pas du tout. Parfois, ils m'assistaient, mais engoncés dans l'idée que nous devions nous battre comme des Vat'Em'Medonis, rares furent ceux qui réchappèrent de cette bataille. Le sang giclait par tant de sources que le marais en devenait rouge. Une cinquantaine de guerriers fuirent grâce à ma lame.
Et pourtant.
Je vis choir tant de chasseurs, doués, rapides, agiles, puissants sous les lames et masses de ces glabres assassins. Tant d’amis tomber au sol. Tant de frères et de sœurs qui ne se relèveront jamais, ou qui, une fois debout, ne pourraient plus jamais porter une arme que comme ornement.
Et pourtant.
Tant de sang versé, tant de morts, mais les affrontements ne pouvaient cesser. Pas tant que des combattants restaient debout. Après des heures...peut-être même des jours de combats acharnés, entrecoupés de si courtes pauses que je ne saurais dire combien de temps avait passé, je m’effondrais. Poupée de chiffon blessée à la hanche, aux épaules, et à la jambe. Le sang de mes ennemis avait recouvert les peintures de guerres et charmes Graärhs sur mon pelage englué d’hémoglobine séchée. Le souffle court, assaillie par ce bourdonnement incessant que le choc, la fatigue, et le vacarme assourdissant des combats avaient imprimé dans mon crâne...Je feulai, couchée sur le sol, encore et encore. Haletante. Epuisée, au milieu de la mêlée. Cinq ? Dix ? Quinze ? Combien de pas foulèrent ma carcasse éreintée ? Combien de bottes frôlèrent mon visage ? Combien de combattants me pensaient morte ? Tout semblait perdu pour nôtre peuple. J’avais vu tomber mon père sous un sabre affuté, plongé entre ses omoplates, s’ajoutant a a pile de corps de tous mes égaux Naayak qui perdirent la vie durant ce massacre. J’avais vu périr nôtre Kamdan Aaleeshan. J’avais vu s’enfuir les dernières lueurs d’espérance et s’immiscer dans les coeurs le désespoir et l’épuisement.
Et pourtant.
Le bruit de lames s'était imprimé dans mon crâne alors que le silence retombait sur la ville.
L'odeur de la chair et des flammes embaumait l'air.
Le goût du sang dans ma gueule se tarissait.
Le manche de ma pertuisane quitta ma patte.
Et je sombrai pour un sommeil sans rêve.
Portée par les chasseurs qui me soutenaient depuis plus de quinze ans, je quittai le charnier.
Cinq jours, cinq nuits.
A Atgahlan avaient péri Ibnar le chasseur, et sa fille, Jh’eena, la chasseresse.
Sous la vase reposaient Vraa’jek, le guérisseur, et Jh’eena, la shamane.
Dans cette modeste tente de peau où l'on me tira après le carnage, la lumière du jour dérangea une paire de paupières.
Elles s’ouvrirent sur des yeux en amande, aux iris d'Ambre et d'or.
Ainsi, du souvenir des survivants, du mérite d'une chasseresse pragmatique, du soutien de chasseurs, était née Jh’eena. Aaleeshan du clan des Chasseurs de Smilodon.
Il était désormais temps de remercier notre bienfaiteur, incinérer nos morts et soigner nos blessés.
Devenir Naayak avait un coût. Si mes blessures n’étaient pas graves, celles des Vat’Aan’Ruda ne se refermeraient sans doute jamais. C’est le corps soigné et le coeur béant que je m’attelais à la tâche.
Il n’était ni question de renoncer, ni question d’abandonner.
Pour les morts.
Pour les vivants.
Pour les blessés.
Pour nos fils et nos filles.
Pour les Chasseurs.
Pour la légion.
Pour l’avenir.
Renaissance
[CF : ma réponse aux corrections demandées]
Histoire - Questionnaire
Questions générales
Pour la faction Graärh, vous trouverez ici uniquement des questions concernant les événements ayant eu lieu sur l’archipel.
- Sur l'archipel :
- L'archipel est un endroit à la fois splendide et plein de dangers : au(x)quel(s) votre personnage a-t-il été confronté, de près ou de loin, volontairement ou non) ? (Couronne de Cendres, Licornes, Ekkynopyre, séisme, monstres marins, etc..):
Depuis sa naîssance, quoi qu’elle n’ait pas eu la vie la plus difficile, Jh’eena n’en était pas moins une chasseresse, en plus de son rôle de shamane. Elle n’a pas eu affaire aux monstres marins, mais les smilodons et habitants du canyon, en plus de la violence au sein de la société Gräarh ne l’ont pas épargnée. D’ailleurs, elle ne les a pas épargnés non plus... - Pro ou anti-lien ?
Anti. Pourquoi un puissant dragon voudrait-il se lier à une race inférieure? Qui plus est pour ramener à la vie des aberrations comme les chimères ou les Couronnes de Cendre... - Lors de l'ultime bataille contre les chimère, vous étiez... :
En train de protéger le Bäoli. - En quoi avez-vous la foi ? (Néant, les 7 déesses, les Esprits Liés, Origine, rien...) :
Les Esprits Liés et la nature en règle générale sont ce que vénère l’Aaleeshaan. - Votre/vos ambition(s), votre/vos projet(s) ?
Jh’eena ambitionne de prendre les rennes de la Légion Vat’Aan’Ruda, et de mener le peuple de Néthéril vers un nouvel âge d’or. Cela implique évidemment de faire évoluer les mentalités, d’apprendre de ses erreurs, et de ne pas choir dans les travers qui ont gangréné (et gangrènent encore) les autres peuples...Mais elle a ses idées sur la question du « comment ». - Un avis sur la magie ?
Se positionnant en gardienne des traditions Gräarh, Jh’eena est une shamane particulièrement douée. Quoi qu’elle considère la magie des Esprits Liés comme sacrée, et celle de sa race comme une extension de la première, elle ne hait pas le concept de la magie telle que la pratiquent les glabres. Au contraire : de même que la danse est une tradition culturelle et que certains styles de combat se basent sur celle-ci, de son point de vue, il s’agit d’une capacité utile, moins restrictive que celle pratiquée par son peuple, mais cependant, qui ne mérite pas les mêmes honneurs car n’ayant en aucun cas d’aspect sacré. - Un avis sur les autres races ?
Les dragons ont quartier-libre. Avec l’aide apportée par Verith, et la sagesse de celui-ci, quand bien même elle n’en a pas rencontré d’autres, elle conserve l’idée que ce ne peut être un peuple fondamentalement mauvais. Les elfes et vampires, en revanche, font partie des peuplades qu’elle n’apprécie guère : des immigrés ayant apporté avec eux mort, désolation, et esclavage...Et que dire des humains? Ceux-ci se classent très clairement un cran derrière au classement. Mais, au-delà de la race, ce sont les pirates qu’elle hait le plus et compte bien chasser de l’archipel.
- L'archipel est un endroit à la fois splendide et plein de dangers : au(x)quel(s) votre personnage a-t-il été confronté, de près ou de loin, volontairement ou non) ? (Couronne de Cendres, Licornes, Ekkynopyre, séisme, monstres marins, etc..):
Questions de Faction Gräarh
Cette partie contient des questions spécifiques à votre faction. Pour rappel, toutes les informations sur les factions se trouvent dans la section Factions.
- Trand ou garal ?
Garal. - Un avis sur les Ambharùniens?
En fonction de l’interlocuteur et de l’effet désiré, « Tout dépend lesquels.», « Je n’ai que peu d’affect pour eux », « Mon peuple passe bien avant ce genre de considérations » ou « Qu’ils aillent se faire cuire le cul » seraient probablement parmi les réponse que vous donnerait Jh’eena. Je me contenterais de relater et de détailler le sens de son propos, en indiquant, avec une réserve certaine à l’égard de sa véhémence contre les dragons, que les humains, elfes et vampires ne sont pas des êtres qu’elle apprécie outre mesure en règle générale, mais qu’il serait idiot d’être fermé d’esprit au point de généraliser une impression globale et de l’appliquer à chaque individu...A moins qu’il ne s’agisse d’une façon de fédérer une communauté, mais le cadre est bien différent de la pensée personnelle, ne croyez-vous pas ? - Comment avez-vous vécu ou qu'avez-vous pensé de la bataille contre les pirates et/ou contre les vampires ?
Les pirates doivent être annihilés, aux yeux de Jh’eena. Et pour les avoir combattus...cela n’a fait que renforcer son opinion. Elle y a gagné ses lettres de noblesse, mais y a perdu bien des amis, et ce qui lui restait de famille au sens traditionnel du terme. Sans être aussi douloureux que pareille perte aurait pu l’être pour la plupart des Ambharùniens, ce genre d’évènements ne laissent pas indifférents...et peut même attiser la haine d’une Gräarh quelque peu chauvine... - Avez-vous mis les pieds au Baôli ?
Oui. Elle l'a même défendu de toutes ses forces. - Un avis sur les autres factions ?
Jh’eena juge majoritairement par la race, aussi, la seule autre faction sur laquelle elle ait des à priori est la Legion Vat’Em’Edoni. Sans les considérer comme inférieurs, leur faire ravaler leur fierté mal placée ne serait pas un luxe, de son point de vue...
Liens
- Verith: : Bien que récemment arrivée au sommet de la hiérarchie Vat'Aan'Ruda, Jh'eena éprouvait déjà un certain respect pour les dragons. Puissants, majestueux, s'ils avaient souhaite conquérir Netheril, ils auraient pu le faire un une nuit...pourtant, il est un statut quo pacifique instauré entre les deux peuples, qui donne aux yeux de l'Aaleeshan une raison de plus de respecter le dragon rouge.
En plus de lui être reconnaissante, car bien qu'il ne s'en soit probablement pas rendu compte sur l'instant, il lui sauva la vie in extremis en intervenant dans le conflit final en date entre Gräarhs et pirates, Jh'eena et Vérith eurent l'occasion d'echanger dans le cadre de leur poste respectif. Elle estime et apprécie ce dragon protecteur, qui accompagne son peuple sur la voie de l'indépendance. Si leurs avis divergent sur les conséquences de celle-ci a moyen terme, ils semblent témoigner d'une certaine connivence dans leur vision de l'avenir des Gräarhs. Difficile de parler d'amitié entre les deux êtres, cependant, une impression positive semble avoir été laissée par chacun dans l'esprit de l'autre. - Asolraan : En tant qu'envoyé de Verith, et partageant les positions de celui-ci sur l'avenir de la légion Vat'Aan'Ruda, Asolraan a tout naturellement gagné l'affection (dans le cadre professionnel) de l'Aaleeshan. Comme elle, il ne mâche pas ses mots. Comme elle, il se soucie du peuple Gräarh. Comme elle, il souhaite voir l'espèce endémique aller de l'avant. Cependant, il est une appréciation mutuelle hors du cadre professionnel à souligner : lors de la bataille d'Atgahlan, ou plutôt, du massacre, les deux Gräarh ont combattu côte a côte pour leur peuple et leur liberté. Ils se connaissent donc depuis un peu plus longtemps que ne pourrait le laisser croire leur poste, et tous deux s'entendent assez bien même en dehors des tenues du conseil
- Claudius : Un autre dirigeant souhaitant relever son peuple. Direct, franc, fervent défenseur de sa cause, nostalgique d'une gloire d'antan...difficile de ne pas faire le parallèle entre Jh'eena et Claudius, malgré leur différence en termes capillaires. Il est un respect mutuel évident entre les deux, et un désir de s'entraider dans les objectifs à atteindre. Mais Claudius reste humain, et c'est là un point instaurant une certaine distance entre les deux : en fonction de l'évolution des politiques humaines, il ne serait pas impossible de les voir se rapprocher où se tourner le dos.
Pour l'heure, cependant, il n'est pas de guerre ouverte ni de grandes embrassades, seulement une forme d'association de convenance. Lors des négociations d'alliance ente les Gräarhs de Netheril et l'empire, Jh'eena accompagnait la délégation en tant que garde. C'est ainsi qu'elle a rencontré pour la première fois l'actuel meneur de cette faction humaine. Elle craint ses réactions et décisions, qui pourraient entraîner le peuple de l'Oasis dans des affres dont il se serait bien passé, depuis ce jour. En d'autres termes : leur collaboration est une chose, leur appréciation réciproque en est une autre. Le fait qu'il ait montré patte blanche et qu'ils aient des ennemis communs, cela dit, n'est pas pour lui déplaire. Elle s'inquiète plutôt de deux choses: une trahison, ou une progression trop rapide de l'entente entre les deux peuples... - Rakesh : Entre ces deux gräarh existe une affection amusante (si l'on prend la définition Jh'eenaïenne du terme : improbable). Après la bataille du Bäoli, c'est Jh'eena qui soigna Rakesh, blessé. Suite à la dernière bataille contre les pirates, il lui rendra la pareille lors des jours de coma dans lesquels était plongée la future Aaleeshan. Sans parler d'une profonde amitié depuis, Jh'eena apprécie le croiser et discuter avec lui lorsqu'elle en a le temps. L'ouverture d'esprit dont témoigne le Gräarh et ses diverses connaissances sont un vent de fraîcheur dans les relations qu'entretient Jh'eena avec les autres membres de son peuple.
- Ilhan : Cet étrange être glabre a piqué la curiosité de Jh'eena a l’occasion de la rencontre avec la délégation délimarienne. Les glabres encourageant les Gräarh à tenter de retrouver leurs mémoires du passé n’était clairement pas monnaie courante...et le souhait à peine voilé de voir aboli l’esclavage des Gräarh exprimé par celui-ci était loin de déplaire à la lionne. Bien qu’elle ait failli passer de vie à trépas lors de ce séjour, Jh’eena tenta, sans grand succès, de l’aider à surmonter la maladie, en un geste de rapprochement vers les délimariens sur suggestion de l’Aaleeshan des Chasseurs de Smilodons, aujourd’hui décédée. Ce sans-poils s’était alors montré particulièrement concerné par l’indépendance et la considération des Gräarh comme un peuple important au moins autant que les Ambharùniens...Chose bien rare, et fort appréciée par Jh’eena..
- Autone : Rencontrée au Bäoli, la monarque Caladonienne et les avancées faites concernant l'abolition de l'esclavage par celle-ci sont appréciées par la lionne. Les deux femmes ont en commun un tempérament de feu et un amour certain pour le "simple et efficace", un esprit fonceur, et un attachement certain à la nécessité de voir le travail fait, vite, et bien. Il n'est pas impossible que, de la même façon, Autone apprécie le caractère autoritaire et la fougue qu'est capable de déployer Jh'eena, l'attachement à son peuple...Quoi qu'il en soit, les deux femmes seront sans doute amenées à se revoir, et qui sait? Aller de l'avant?
- Reynagane: D’une certaine façon, Jh’eena pourrait être un mentor pour Reynagane, avant son bannissement. C’est auprès de la lionne que la jeune Gräarh apprit à chasser, aussi peu douée queut été cette dernière en ce temps...quoi qu’il en soit, l’Aaleeshan ne fait pas partie des Gräarh accrochés à l’idée de caste et de titre, aussi, quoi qu’elles n’aient plus eu de contact depuis la perte d’honneur de Reynagane, elle n’émet pas de jugement négatif à l’égard de sa cadette. En revanche, pour leurs prochaines entrevues, il y a fort à parier que la Naayak refuse de revoir en public Reynagane. Être liée à une Ashudd pourrait rendre complexe son ascension au commandement de la légion...
- Keetech : Si Jh’eena n’a que rarement eu l’occasion de rencontrer Verith, elle a en revanche (légèrement) plus souvent échangé avec la compagne de celui-ci, depuis qu’elles se sont rencontrées, peu après la bataille du Bäoli. La Gräarh était alors en chasse...Et La gigantesque dragonne avait purement et simplement gobé le gibier qu’elle poursuivait depuis cinq bonnes heures. Pourtant, Jh’eena n’en tint pas rigueur à Keetech, d’une part car lorsqu’elles échangèrent suite à cet incident, elle conclut de la discussion que ce « vol » n’était pas prémédité, et d’autre part, car il ne s’agissait pas d’une chasse nourricière, mais d’une chasse sportive avant tout. Il leur arrive de converser par moments, lorsque l’occasion se présente...mais ces évènements restent rares..
Derrière le clavier
- Petite présentation : Rha, que dire ? 25 ans et toutes mes dents (moins une incisive, de naissance, mais ça s’voit pas), patron de bar en Seine-et-Marne, je suis rôliste forum depuis 2010, et rôliste papier depuis 2006 ! Joueur de magic : the gathering, grand amateur de bières, collectionneur de whiskys et heureux propriétaires de trois merveilleux matous, j’ai la connerie facile, et la bien-pensance en bandoulière...Mais je ne suis pas méchant (enfin, pas trop, quoi ‘-’ )
- Particularité RP ? Je dirais : ma propension a aimer les phrases de quinze bornes, mon inconstance dans la longueur de mes écrits (donc ne vous étonnez pas si vous avez deux pages word un jour et onze le lendemain ‘-’ ) et le fait que j’adore me caler des challenges d’écriture tout seul ! Ah, et rajoutons à ça mon amour pour les personnages qui n’ont pas compris le concept de « demi-mesure » ni celui de « retenue » :’)
- Rythme RP ? en fonction de la fatigue...mais globalement, 1 RP tous les 2 jours quand tout va bien
- Comment as-tu découvert le forum ? une recherche sur FB, et Alda m’a alpagué ‘-’
- As-tu signé le reglement ? OUI ou sinon allez-y vite.
Dernière édition par Jh'eena Orën le Ven 24 Sep 2021 - 17:15, édité 8 fois