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descriptionRepose en paix, Buffle [Jh'eena & Aldaron] EmptyRepose en paix, Buffle [Jh'eena & Aldaron]

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Il était rare, pour Aldaron, de faire un voyage jusque Néthéril. Son rôle de Prince-Noir l’occupait bien assez, jour comme nuit, sur l’île enneigée, à plus forte raison que son peuple avait été le grand perdant des Ambarhùniens, lors de l’arrivée sur Tiamaranta. La dette dans laquelle s’était enfoncée Faust, il peinait à en essuyer les conséquences, bien qu’il soit le plus remarquable spécialiste des finances et du marchandage à sa connaissance, depuis la mort de son frère et de sa sœur de cœur, qui furent des négociants tout aussi remarquables. Alors, il avait bien assez à faire depuis Cendre-Terre. Même lorsqu’il s’était rendu à Keet-Tiamat, c’était pour son peuple et l’excursion lui avait pris beaucoup de temps.

S’autoriser enfin de faire route vers Netheril représentait un loisir personnel. Il raccompagnait Valmys au Domaine baptistral. Le Cawr lui avait été d’une grande aide, dans la capitale elfique, pour lutter contre la Peste de Corail. Son œuvre étant à présent terminée, c’était aux vampires de prendre le relais et d’éduquer leurs nouveau-nés. Antiques, ils feraient de prodigieux éléments dans son peuple, tant pour leur habilité au combat que pour tout l’art ancestral dont ils étaient capables.

Voler sur le dos de Nahui lui offrait toujours ces mêmes sensations de liberté et d’invulnérabilité. Ce n’était pas que dans le sens le plus terre à terre qu’il n’avait, justement, plus les pieds sur terre. La liberté était enivrante, surtout pour quelqu’un qui avait passé trois années de sa vie enfermé dans la prison tyrannique de Morneflamme. Partager le Lien était divin, mais voler ensemble était l’apogée de son bonheur, avant qu’il ne revienne sur terre et que ses responsabilités et son histoire viennent reposer, à nouveau, sur ses épaules. Plusieurs fois, il avait voulu laisser ses yeux pleurer de la douleur que cela représentait : réaliser qu’il ne serait jamais libre. Morneflamme avait-elle gagné ?

Il serra son fils dans ses bras : c’était probablement sa manière de se donner du courage. Il aimait ses enfants. Il savait que s’il était un homme puissant, ses enfants étaient une faiblesse à laquelle il acceptait de céder. Il aimait Valmys. Le sainur avait traversé bien des océans salés, bien des obstacles et des horreurs. Il en était pourtant resté très doux là où Aldaron tranchait les têtes de ses ennemis. Chacun trouvait comment déverser sa hargne où il le pouvait.

Ses mires verdoyantes scrutèrent les horizons de la savane, repérant un groupe de graärh, probablement des éclaireurs veillant à ce que les sans-poils ne fassent pas trop de grabuge. A moins qu’une chasse ne les ait mené jusqu’ici ? Ou bien la vue de la dragonne blanche les avait poussé à mener quelques investigations : ils ne la voyaient presque jamais pas ici. Sa venue pouvait signifier quelque chose. Avant de repartir, Nahui lui signifia qu’elle avait un petit creux. Le vampire roula des yeux : elle avait toujours un petit creux, mais avant de traverser la mer, mieux valait qu’elle chasse dans la savane.

Et évidement, de toutes les proies de cette savane, elle avait choisi celle qu’un groupe de chasseurs graärh poursuivait. Sinon, ce n’était pas drôle. Et alors que les poilus avaient cerné leur proie (après plusieurs heures de traque, probablement) et qu’ils étaient prêts à lancer l’assaut, la dragonne avait fondu sur ce pauvre buffle qu’elle attrapa entre ses puissantes griffes. Elle broya ses os, dans sa poigne et se posa un peu plus loin, dévorant son petit en-cas sous les yeux dépités des graärh. Le vampire descendit du dos de la dracène, se présentant devant les graärh. Probablement était-ce l’aura qui se dégageait d’elle qui lui permis de l’identifier comme étant la meneuse du groupe, mais il tourna son regard naturellement sur Jh’eena.

« Je suis navré, je lui ai pourtant dit de choisir une autre proie, mais elle a, je cite, ‘’trouvé très drôle de prendre la vôtre’’... » fit-il en langue graärh, bien qu’il ne la maîtrise pas aussi impeccablement qu’un natif. Il avait appris auprès d’un érudit de leur race. Ses propos furent suivis d’un rire amusé de la part de la dracène qui semblait prendre beaucoup de plaisir à cette mauvaise plaisanterie. « Je suis Aldaron Elusis, Prince Noir du Royaume Erlië, l'ancien royaume vampirique. Mon peuple est un peuple de chasseur par nature : si vous le souhaitez, je peux vous aider à en chasser un autre le temps qu'elle mange celui-ci... Disons... En dédommagement ? »

descriptionRepose en paix, Buffle [Jh'eena & Aldaron] EmptyRe: Repose en paix, Buffle [Jh'eena & Aldaron]

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- Aaleeshan.

Le ton cérémonieux et calme, en plus du timbre distinctif, étaient des plus simples à reconnaître...D’autant plus après avoir passé quelques années à former ce qui fut autrefois un petit Gräarhon fanfaron et bien trop énergique, devenu depuis lors un chasseur émérite, calme, patient et résilient. J’en venais même à me demander s’il n’avait pas pour moi quelque sentiment plus ou moins enfoui. Mais s’agissant de Djerzeb, si c’était le cas, sans doute n’en saurai-je rien tant que l’un de nous deux n’était pas sur son lit de mort. Enfin ! Après l’annonce de cette nouvelle chasse, j’imagine que les questions étaient de mise.

- Djerzeb. Tu es bien le dernier que je m’attendais à entendre… que puis-je faire pour toi ?                                                                                                    
                                                         
- J’aimerais que vous reconsidériez votre idée. Nous avons de la nourriture, assez pour tenir jusqu’au retour des groupes de chasse. Il serait...superflu de chasser des buffles en plus., argumenta-t’il, toujours aussi calme que d’accoutumée.

- Ose me dire qu’un peu de viande en plus te poserait problème !, rétorquai-je en lui envoyant une bourrade dans l’épaule, cherchant encore où j’avais bien pu laisser traîner ma dague.                                                                                                                          

- Ce n’est pas ce que je sous-entendais, Aaleeshan. C’est une question de tradition, et de décence...nous tuons pour nous nourrir ou nous défendre : nous sommes des chasseurs, pas des massacreurs.

- Là n’est pas la question. Ni les Guépards Célestes, ni les Rampants des Sables n’ont les épaules pour assurer une subsistance de nos clans dans le temps. Pour la viande… J’imagine que les concepts de séchage et de fumage ne te sont pas inconnus. Avec tout ce qui se passe en ce moment, une famine ne m’étonnerait pas le moins du monde...

- J’entends. Mon avis n’a pas changé, mais je comprends mieux d’où vous vient cette idée.

Si tu souhaites rester te reposer aujourd’hui, c’est tout à ton honneur. Partir à quinze à la chasse au buffle...Je ne vois pas d’idée plus ridicule. Mais il faut bien faire plaisir aux jeunes... arguai-je, lascive, en continuant de chercher cette saleté de lame.

- Et vous laisser entre les pattes d’une armée d’apprentis ? Il va bien falloir canalyser tout ce monde...

Heh. Il y a trois ans, c’est toi qu’il fallait canalyser, « junior ». Allez, décampe. Tu as des javelots à tailler, que je sache!, cloturaije la discussion en désignant l’énergumène goguenard de la pointe de la dague que je retrouvai sous mes jambières et dégainaid’un geste fluide. Il ne manqua pas d’en sourire avant de s’éclipser poliment.

- Aaleeshan.

Je souris, levant les yeux au ciel en enfilant les plates de mon armure et mon casque par dessus les bandes de tissus protégeant du frottement, tandis que Djerzeb s’échappait dans un bruissement de cuir en laissant retomber la « porte » de ma demeure. Il était difficile de faire accepter le changement aux Gräarh, aussi ne comptais-je qu’une vingtaine de congénères dans le cercle des informés du plan des jours à venir. Les cinq restés en poste, d’ailleurs, avaient pour mission de préparer bains de tannage et pigments variés. Nous autres, peuples félidés, n’utilisions pas autant de vêtements et d’outils que les glabres, et encore moins lorsqu’il s’agissait de les orner. Nos tenues étaient trop souvent d’une sobriété sans égale...Et par conséquent, difficilement exportables. Fut un temps, il n’aurait pas été possible d’envisager des échanges avec d’autres peuples autrement que par la voie des armes (ce que nous étions déjà relativement doués pour faire entre nous sans même que les Ambarhûniens ne s’en mêlent).

Mais depuis leur arrivée, la structure des relations entre peuple avait drastiquement évoluée...Et si je n’approuvais pas toutes les décisions qu’avaient pu prendre Asolhraan et les Aaleeshan en poste avant moi, il était de bon ton de s’y tenir, principalement en ce qui concernait ce fameux Claudius et son peuple. Un ennemi des pirates saurait être un bon allié, et l’installation d’un comptoir de commerce permettrait aux Gräarhs de s’enrichir, alors que nous ne donnions jusque là aucune valeur à l’or, au centre-même des relations économiques des Glabres. Ce manque de relations commerciales passées devait être comblé, en vue de peser dans la balance politique et économique sur les années à venir. Convenir avec les Gräarhs des deux autres tribus que ce comptoir serait installé sur le quartier des Chasseurs de Smilodons n’avait pas été aisé...Mais nous étions le clan le plus nombreux sur Néthéril, quand bien même le concept de « clan » avait officiellement disparu pour celui de Légion, depuis les assauts des pirates et des chimères. Les échanges partiraient donc de nos terres. Sous notre garde. Il fallait absolument limiter le nombre de biens Gräarhs du territoire de Néthéril pour faire de la valeur : les biens rares étaient les plus difficiles à obtenir, ceux pour lesquels les acheteurs étaient prêts à débourser le plus, que ce soit dans le troc ou dans la vente. Il était donc largement temps de former des artisans à produire plus efficacement des biens estampillables comme du « luxe Gräarh », en quantité réduite, mais de qualité supérieure. Nous étions les plus anciens habitants de cette île. Nous disposions de la meilleure connaissance de celle-ci, de ses terres, de ses plantes, de ses bêtes, et de tout ce que celles-ci produisent. Si nos techniques différaient souvent de celles des glabres, nous disposions de suffisamment de connaissances pour fabriquer des produits de qualité supérieure, et profiter ainsi d’un afflux financier bien loin d’être négligeable pour anticiper une ouverture future au monde. Et pour cela, il fallait bien évidemment de la matière première. D’où une chasse au buffle. Vous suivez ? Parfait. J’empoignai ma pertuisane et sortis

Permettez-moi de vous épargner la harangue qui s’ensuivit, pour motiver les jeunes chasseurs (à quinze contre un buffle ou deux, autant s’entourer de quelques jeunes idéalistes loyaux : les risques étaient presque nuls, mais ils ne pourraient que s’en sentir valorisés) et le récit du départ comme du début de la traque. Nous n’avons fait que suivre des traces depuis l’Oasis, encore, encore, et encore, jusqu’à tomber sur les traces d’un petit troupeau de buffles. En isoler quelques uns ne posait pas de problème : les bovidés ne faisaient clairement pas partie des proies les plus malines ni les plus dangereuses...Nous en abattîmes quatre, dûment désossées, dépecés, détaillés en pièces, et les morceaux fûrent placés dans les sacs des plus jeunes, pour les endurcir un peu lors de cette longue chasse. C’est cependant sur la dernière proie que nous fîmes face à un évènement pour le moins...inattendu. Si se faire chiper une proie herbivore par un smilodon ou un autre grand fauve était monnaie courante. Par un dragon, en revanche...La plupart des plus jeunes s’en virent tétanisés. J’entendis même Djerzeb, d’ordinaire si calme et poli, jurer de surprise. Enfin, ne vous y méprenez pas, si je me contentai de me figer un instant et de ciller, je ne m’attendais absolument pas à ce genre d’intervention, quand bien même nous avions décelé la présence de l’écailleuse depuis quelques heures déjà, et la surprise fut de taille. Cependant, il était de mise pour une Aaleeshan de garder la face, d’autant plus devant ses hommes.

- Djerzeb, remets les jeunots en marche. On va aller discuter deux minutes avec notre voleur.

- Avec...un dragon ?! Aaleeshan, je sais que Vérith est un représentant de leur race et un allié de la nôtre, mais...

- Qui te parle de politique générale et d’alliances ? Je te parle d’un vol de proie.

- C’est un dragon, tout de même!

- Un peu de tripes, gamin ! Si elle avait voulu nous bouffer, ce serait déjà fait, et si elle avait voulu nous fuir, elle aurait déjà disparu!

Aucune réponse ne franchit les lèvres du chasseur, tandis que je me dirigeais vers le point d’atterrissage de la dragonne, bientôt suivi par ma petite cohorte de chasseurs, avant d’être accueillie par...un elfe ? Un vampire ? La réponse vint suffisamment rapidement pour que je n’aie pas à me poser plus longtemps la question. Chose surprenante pour quelqu’un accompagné d’un dragon, elle vint même relativement poliment...Mais la politesse ne nous rendait pas nôtre proie .

-Je suis navré, je lui ai pourtant dit de choisir une autre proie, mais elle a, je cite, ‘’trouvé très drôle de prendre la vôtre‘’...Je suis Aldaron Elusis, Prince Noir du Royaume Erlië, l'ancien royaume vampirique. Mon peuple est un peuple de chasseur par nature : si vous le souhaitez, je peux vous aider à en chasser un autre le temps qu'elle mange celui-ci... Disons... En dédommagement ?

Alors que les plus jeunes, récupérant un peu de vigueur face à un glabre, s’apprétaient à lever leurs armes, ce fut mon poing qui se leva a hauteur de ma tête. Non pas pour frapper mon interlocuteur (puisque Djerzeb avait effectivement bien anticipé les choses : au vu de nos statuts respectifs, une incartade comme une droite dans la balustrade deviendrait un sérieux problème de politique générale), mais pour indiquer à mon groupe de rester au repos. J’étendis le bras vers la droite, poing fermé, puis le laissai retomber droit contre ma hanche, tandis que tous exécutaient à la lettre l’ordre muet : au repos. Baisser les armes. Genou à terre. Je ne quittai pas mon interlocuteur du regard pendant ce temps, mais dès lors que tous, comme un seul homme, s’agenouillaient, mes pupilles dérivèrent en direction de la dragonne un instant. Et si je ne parlais pas outre mesure le langage non-verbal de nos amis écailleux, j’aurais presque parié qu’elle ricanait dans son coin. J’appréciai cependant qu’un tel personnage s’adresse à nous dans la langue locale, et lui répondis d’un signe de tête poli, lui répondant dans le même langage.

Je ne m’attendais pas à rencontrer ici un personnage de telle envergure. Je suis Jh’eena Orën, Aleeshan de la légion Vat’Aan’Ruda. Quant à votre...accompagnante...Il est de coutume, chez les Gräarhs, qu’un voleur de proie paye de sa personne pour rembourser le dommage. Votre offre est généreuse, Prince Noir, mais la faute n’est pas vautre. Et vous manquez de corpulence pour remplacer un buffle mâle adulte...Un orteil de votre dragonne devrait faire l’affaire, je suppose., répondis-je, le plus calmement et sérieusement du monde, tandis que Djerzeb manquait de s’étouffer. Je m’étonnai qu’aucun des jeunes ne tombe dans les pommes face au gigantesque être qui accompagnait le vampire ! Je continuai à arborer le masque de calme que je m’étais composé durant le trajet jusqu’à la dragonne et son maître, aussi difficile que soit l’exercice, laissant quelques secondes passer,  lorgnant sur la bête à écailles...Avant de lâcher un sourire en coin, reportant mon attention sur le Prince Noire Plus sérieusement, j’apprécie votre offre, mais si Madame a un tant soit peu de dignité, elle se chargera elle-même de réparer le tort causé. Par chance, nous chassions principalement pour le cuir, aujourd’hui. Tant qu’elle se charge de nous amener, en état suffisant pour que nous puissions en récupérer la peau, une proie au moins équivalente à son dîner, nous lui laisserions la viande avec plaisir. Je la laisse y réfléchir quelques minutes pour en venir à une question qui me brûle les lèvres : Que fait le Prince Noir si loin des siens ? La situation de l’archipel permet difficilement à un dirigeant d’échapper à ses fonctions...

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Alors, celle-là, elle était bien bonne. Pour honorer la promesse qu’il avait faite à Claudius, il avait accepté de se montrer aimable envers les graärh… Pour récolter quoi ? Orgueil, insulte et moquerie. L’Ast roula des yeux. Cela ne lui changeait pas des graärh de Nyn-Tiamat. Ils disaient vivre dans l’honneur, mais le vampire n’en voyait pas un en manier ne serait-ce qu’une once. Comme les autres peuplades que les félins rejetaient, ils avaient un ego démesuré, se sentaient au-dessus des autres et ne le cachaient même pas. Croyait-elle pouvait parler de la sorte à sa dragonne ? Comme si elle était une égale et comme si Nahui lui devait quoi que ce soit ? Les graärh de Néthéril ne devaient même pas leur survie face aux pirates à leurs propres compétences mais à l’intervention providentielle d’un dragon.

Qu’avaient ses félins pour que Verith les aient pris en affection ? Ils étaient aussi cupides que d’autres sans poils. Il prit, dans le carquois attaché à sa ceinture deux flèches et son arc apparut magiquement dans sa main. Deux flèches, deux tirs, exécutées à la perfection, comme seul son peuple d’origine, les elfes, savaient en tirer. Une première dans le cœur, la seconde entre les deux yeux. Les impacts tonnèrent comme l’orage. Le buffle à cinq cents mètres de là était mort sur le coup et cela lui avait pris quoi ? Quatre secondes ? Cinq grand maximum. Evidemment, il avait pris soin, en même temps, de dresser un bouclier magique, à l’égal de ses compétences en la matière, pour que si les graärh aient pris sa saisie d’arme pour une attaque, il soit protégé d’une stupide riposte.  Il remit son arme, Foudre-Eclat, dans son dos et son regard glacial coula à nouveau sur la graärh qui se disait Aaleeshaan.

Il se passa quelques secondes avant que sa voix grave, emprunte de tout le charisme de son esprit-lié, ne vienne à s’exprimer : « Ma dragonne ne vous doit rien. En revanche, vous vous devez tout aux dragons, y compris votre survie sur cette île. Vous n’êtes pas des égales, loin de là, sans quoi vous n’auriez pas eu besoin des siens pour vous relever. Si quelqu’un devrait montrer un peu de dignité ici, c’est vous. » Car il n’en voyait pas même un ersatz chez ceux qui... Quoi ? Croyaient que les écailles de sa dragonnes pouvaient se donner comme des pièces détachées en dédommagement ? Quelle honte. Et pourtant, il avait prononcé ces mots sans animosité dans la voix. Il avait été ferme et on ne peut plus factuel.

« La seule chose que pourra faire son ongle, c’est vous renvoyez jusqu’à votre village par la voie des airs. » Il mima une pichenette en coinçant son index avec son pouce avec pression, avant de la relâcher. « Je ne garantis pas votre état à l’atterrissage alors à votre place, j’éviterai de la froisser. Ce n’était qu’un buffle. Cela ne méritait pas une insulte. Il est dommage que j’aie à apprendre le respect à un peuple qui se vante d’être si honorable. » Il arqua un sourcil. Accepterait-elle de reconnaître humblement son erreur ou son ego répliquerait de plus bel ?

« Mon fils est baptistrel. Les elfes ont été confrontés à une maladie qu’on appelle la peste de corail. Nous les avons aidés et sauvés. Mon fils a œuvré avec moi et maintenant que cela est terminé, je l’ai reconduit chez lui. Les voyages par le ciel sont bien plus courts, pour peu qu’on soit l’ami d’un dragon et je suis le Prince Noir. Je n’ai pas besoin d’être chez moi, à garder à l’œil les miens, pour qu’ils se souviennent parfaitement de qui les dirige. »

Il la détailla du regard, avant d’ajouter : « J’ai rencontré la Kamda Aaleeshaan Sa’Hila, avant qu’elle ne marche sur Athgalan. Elle cherchait des alliés et je lui ai dit que je ne saurais marcher avec elle dans ce qui allait être un massacre. Je crois bien qu’elle ne m’a pas écouté. Pourtant à défaut de lui confier mon arc, j’aurais juré avoir été de bon conseil. » Et elle ? Était-elle une nouvelle Sa’Hila en puissance ? Sa’Hila était morte dans son aveuglement. Il laissait à Jh'eena une seconde chance, pour changer le jugement qu'il avait d'elle depuis le début de leur rencontre.

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S’il était bien une chose que le contact, pourtant rare, avec les glabres m’avait appris, c’était que leur hypocrisie était sans borne dès lors qu’ils se sentaient supérieurs à leur interlocuteur. Et à n’en pas douter, le Prince Noir était loin de faire exception à la règle. Si mes chasseurs et moi-même avions adopté une posture des plus respectueuses pour saluer sa présence, il n’en était pas pour autant autorisé à nous considérer comme des insectes. Et pourtant. Une fois de plus, j’avais la preuve de ma petite théorie personnelle quand à la façon d’être concernant le pluricentenaire.

-Ma dragonne ne vous doit rien. En revanche, vous vous devez tout aux dragons, y compris votre survie sur cette île. Vous n’êtes pas des égales, loin de là, sans quoi vous n’auriez pas eu besoin des siens pour vous relever. Si quelqu’un devrait montrer un peu de dignité ici, c’est vous

Je me fis violence pour réprimer un sourire à l’évocation de cette idée saugrenue. Notre survie ? Due aux dragons ? L’immigration des glabres et des écailleux n’avait apporté à cet archipel que mort et désolation. Nous ne les avons ni agressés, ni chassés de nos terres lorsqu’ils ont décidé de s’y installer, et pourtant, nous en aurions eu la force. Nous les avons accueillis, leur avons accordé l’asile sur les îles avoisinantes, et même, pour certains, sur la nôtre, tout comme l’ont fait nos frères du Nord. Comment nous l’avaient-ils rendus ? Par des raids pirates, la capture de certains des nôtres pour les réduire en esclavage, et, par dessus le marché, le Lien et tout ce qu’il a amené de catastrophes avec lui. Je me contentais de laisser mes babines se relever d’amusement. Le prince noir pouvait être aussi bon archer qu’il le voulait veux, aussi bon mage et dirigeant qu’il le voulait, sa vision de nos terres, de nôtre mode de vie, de l’honneur et des dettes de sang était des plus fallacieuses. La bienséance m’empêchait de le formuler à cet instant, mais je gardai en tête mon opinion à ce sujet pour le lui faire savoir à l’avenir.

-La seule chose que pourra faire son ongle, c’est vous renvoyez jusqu’à votre village par la voie des airs. Je ne garantis pas votre état à l’atterrissage alors à votre place, j’éviterai de la froisser. Ce n’était qu’un buffle. Cela ne méritait pas une insulte. Il est dommage que j’aie à apprendre le respect à un peuple qui se vante d’être si honorable.

Les Esprits seuls savent à quel point j’eus la ferme envie de soupirer pour en rajouter une couche. Fallait-il vraiment qu’il opte pour le mélodrame ? L’insulte, le respect, l’honneur...Que pouvait bien y comprendre quelqu’un de son espèce ? Pensait-il seulement que les glabres et nous avions les mêmes valeurs ? La même définition de ce qu’était l’honneur ? Le respect ? Contrairement à ce qu’il semblait penser, les Gräarhs parlent entre eux, au sein d’une même légion. Les Naayak ne sont que très rarement ignorants de ce que décident les Aaleeshan en haut lieux. Et il semblait légèrement oublier, pour quelqu’un qui daigne parler d’honneur, que son absence d’intervention contre les pirates alors même qu’ils massacraient nos frères et sœurs, était bien loin d’être honorable. Peut-être, d’après sa définition de la chose, n’avait-il agi que dans un intérêt rejoignant le sien, mais laisser ainsi la mort s’abattre sur ceux qui ont tendu la main à son peuple n’avait rien d’honorable. A nouveau, je me tus, cependant, écoutant d’abord ce qu’il avait à en dire.

-Mon fils est baptistrel. Les elfes ont été confrontés à une maladie qu’on appelle la peste de corail. Nous les avons aidés et sauvés. Mon fils a œuvré avec moi et maintenant que cela est terminé, je l’ai reconduit chez lui. Les voyages par le ciel sont bien plus courts, pour peu qu’on soit l’ami d’un dragon et je suis le Prince Noir. Je n’ai pas besoin d’être chez moi, à garder à l’œil les miens, pour qu’ils se souviennent parfaitement de qui les dirige

Sur toute sa tirade, il était au moins un élément valorisable dans un discours des moins intéressants, que j’écoutais cependant, laissant la hampe de ma pertuisane plantée dans le sol. De quelques voyageurs , nous avions eu vent de cette épidémie dévastatrice, qui n’a heureusement pas frappé Néthéril aussi durement que les autres îles. Il faut dire que la prolifération d’êtres vivants n’était pas sans risques lorsqu’une maladie contagieuse venait à frapper. Notre mode de vie nomade nous avait jusqu’à lors protégé de ces catastrophes, puisque la plupart des membres des clans Gräarh vivaient en extérieur, leur activité les amenait bien souvent à s’éloigner du groupe, réduisant les risques de transmission d’infection. Ce n’était cependant pas une raison pour ne pas compatir aux pertes et souffrances des autres peuples -ce dont ce seigneur aux dents longues n’avait, en termes polis, visiblement absolument rien à carrer-. Car c’était là une flagrante opposition à son précédent discours. Arguer que l’arrivée des Amharruniens était une bénédiction pour les Gräarh, incarnée en la race draconique, était ignorer que cette venue avait drastiquement modifié l’équilibre de nos vies sur l’archipel. Bien sûr qu’il y avait eu du bon à leur arrivée ! Les Baptistrels en étaient un excellent exemple, le nombre croissant de vaisseaux pour traverser la mer également. Mais tant de souffrances étaient dues à la présence des glabres et des dragons...Et les rumeurs d’alliances entre vampires et pirates n’étaient pas pour arranger les choses. La vanité de cet être non plus, d’ailleurs.

-J’ai rencontré la Kamda Aaleeshaan Sa’Hila, avant qu’elle ne marche sur Athgalan. Elle cherchait des alliés et je lui ai dit que je ne saurais marcher avec elle dans ce qui allait être un massacre. Je crois bien qu’elle ne m’a pas écouté. Pourtant à défaut de lui confier mon arc, j’aurais juré avoir été de bon conseil.

Tiens donc. Il était donc averti du plan de la Kamda Aaleeshan...Etonnant. Pas dans le sens où elle aurait pu venir chercher son soutien militaire, mais étonnant qu’il lui ait « déconseillé » de mener cet assaut, et que les pirates aient été mis au parfum de l’attaque qui se préparait. Nous n’avions jamais su comment ceux-ci avaient pu ainsi se préparer, alors que, jusqu’au dernier moment, les Vat’Aan’Ruda n’avaient fait que se réunir à l’écart des marécages. J’ai toujours soupçonné depuis lors que quelqu’un les avait renseignés sur nos plans. Se pourrait-il qu’il tente de conserver les apparences malgré les suspicions qu’il venait de faire peser sur sa personne ? Sa main tendue (figurativement) n’était pas assez franche pour me donner envie de la saisir, mais dans le même temps, le choix était mien : laisser le glabre considérer que l’avenir pouvait donner sur une meilleure entente entre nos peuples, ou lui faire comprendre que son attitude déplacée, son égo inutile, et son imbécile de lézard géant feraient mieux de descendre d’un cran s’il voulait pouvoir compter la légion de Néthéril parmi ses alliés ? Je n’avais pas l’autorité pour lui promettre, seule, quoi que ce soit engageant notre peuple en entier. Pas encore. Et si son tir était des plus impressionnants, il fallait en convenir, le buffle n’était qu’un prétexte pour l’aborder et découvrir un peu sa personnalité...Et je me fis violence pour cacher ma déception. Fallait-il vraiment que les glabres soient aussi imbus d’eux-même et si aveuglés par leur vanité que leur empathie s’en soit enfuie ? J’osais espérer que non. Les négociations entre la légion de Néthéril et les humains semblait aller dans la bonne direction, il serait dommage de tous les mettre dans le même panier...Et malgré mon avis sur l’attitude précédente du blond, je ne pouvais me permettre de mettre en péril les relations diplomatiques de nôtre légion affaiblie.                                                                                                                  

Au vu de votre verve, il semblerait que ma plaisanterie n’ait ni fait rire votre fière monture, ni vous. De prime abord, donc, Prince Noir, Dragonne, je vous prie d’excuser mon humour douteux, il n’était question d’offenser personne. Et de toute façon, qu’aurai-je bien pu faire d’un orteil de dragon ? Je suis un peu petite pour porter ce genre de pendentif...                                                                      

Je m’inclinai en une révérence polie à destination de l’écailleuse, puis me redressai, et restai droite face au glabre. Sans aucun doute, sa monture aurait pu nous transformer en digestif pour faire passer le buffle en quelques secondes à peine...Mais créer un incident diplomatique n’était à l’avantage d’aucune des deux factions. Encore moins depuis la mise en place d’un début d’Alliance avec Claudius de Havremont. Je le laissais encaisser deux secondes le balayage de son soliloque déplacé avant de reprendre pour ne pas le laisser enchaîner.

Je conçois cependant que Sa’Hila , les esprits gardent son âme, n’ait pas su s’adapter à la nouvelle configuration de notre archipel, tant sur le plan politique extérieur que sur celui de la gestion de la Légion. L’assaut  d’Athgalan était une erreur monumentale, dire que vous fûtes de bon conseil n’est pas déplacé, dommage qu’elle ne l’ait pas suivi... déplorai-je avec une moue relevant mon dépit vis-à-vis de son règne et de sa gestion des crises ayant accablé notre Légion, Mais si je vous ai précédemment offensé, sachez que vous venez de faire de même.

Un silence de mort s’abattit sur la clairière, juste le temps d’une paire de secondes, alors que mes chasseurs semblaient beaucoup moins prompts que moi à avancer sur la glissante pente de la confrontation raisonnée. Tantôt lui donner raison (car il fallait le reconnaître, si tant est qu’il ne soit pas l’indicateur des pirates, l’attaque d’Athgalan était une charge désespérée et suicidaire, et l’aveuglement de la Kamda Aaleeshan précédente était une évidence.), tantôt réaligner ses torts. Un dirigeant sans-pelage, si vaniteux soit-il, se devait de connaître nôtre opinion sur les récents évènements. Enfin. Mon opinion. Que je voulais rendre dominante, et si aucune certitude n’était pour l’heure possible, mon intuition me sussurait qu’un jour, j’y parviendrais. Quoi qu’il en soit, il n’était pas question d’entrer dans une guerre ouverte, mais plutôt de présenter les choses. Nous n’étions pas attendus de si tôt au sein de la légion, tant exprimer une opinion qu’échanger une façon de voir le monde avec un être auquel je serais à nouveau confrontée tôt ou tard, sans encore savoir s’il serait un ami ou un ennemi, serait un bon début.

- Mais plutôt que d’entamer une joute verbale stérile, que diriez-vous de partager nôtre repas pour en discuter sereinement ? Vôtre dragonne est bien sûr conviée à se joindre a nous, cinq buffles dépecés devraient faire l’affaire pour une collation., l’invitai-je en lui tendant la main pour une salutation franche et respectueuse. J’attendis quelques instants, afin de voir s’il la saisissait ou non, avant de m’adresser à mes hommes Hojem, Pal’si, occupez-vous du feu. Jamal, pars prévenir nos convoyeurs de viande qu’ils se dépêchent. M’ran, embarque les autres, récupérez la proie qui nous a été offerte, et entamez les découpes.

L’Autorité du Coq avait ses avantages, et, comme un seul homme, toute cette petite troupe parut oublier la gigantique menace à écailles qui planaît quelques instants plus tôt au dessus de leur tête, se mettant en mouvement pour préparer le bivouac du soir.

- Vôtre fils est donc Baptistrel...C’est une voie bien ardue pour l’enfant du Prince Noir. Mais il a sans doute fait partie de ceux qui ont soigné les blessés après la bataille du Bâoli et celle d’Atgahlan...Si ce n’est trop vous demander, lorsque vous le reverrez, remerciez-le de ma part et de celle de mes pairs. Sans l’assistance de l’ordre baptistral...je n’aurais pas donné cher de nôtre légion.
                                                                         
                                                                             



                                                                             

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Son regard, en biais, s’était adressé à Nahui tandis que la dracène en faisait autant à son égard, leur permettant de croiser leur regard plein de perplexité. Il était tombée sur une demeurée ? Il lui avait demandé de marquer du respect pour sa dragonne, pas pour lui-même et elle le prenait comme imbu de sa personne ? Il n’avait réclamé aucun respect pour lui-même, seulement pour sa Lié, l’avertissant là que la blanche était caractérielle et que si la graärh continuait sur cette pente, elle risquait de finir en snack grillé. Pourquoi les graärh avaient-ils la fâcheuse habitude de ne pas entendre un conseil pour ce qu’il était ? Et est-ce qu’elle croyait un seul instant de l’hypocrisie de ses pensées lapidaires mises sous silence allait passer inaperçues auprès de deux télépathes ?

Quant aux restes des inepties qui s’alignaient dans son esprit, il n’avait pas envie de justifier son propos. Si elle avait envie de croire que la prévenir des retours de bâton qu’elle encourrait à insulter sa Liée était faire preuve d’orgueil, il la laisserait croire et finir les os brisés. Si elle avait envie de croire que les chimères, que les graärh avaient par ailleurs à peine combattu en intervenant au baoli, était leur pire souffrance, il la laisserait croire, en toute innocence que ses petits problèmes d’adolescente de bas étage était une fin du monde abominable et qu’eux, Ambarhuniens, ne pouvaient pas comprendre. Qui manquait d’empathie ? La majorités des problèmes rencontrés sur l’archipel venaient de l’archipel lui-même ainsi que de quatre couronnes de cendres qu’un graärh du nom de Purnendu avait réveillé. Problème du passé des graärh qui était actuellement géré par les sans poils et les dragons sans qui cette archipel aurait déjà été réduit en poussière, car les graärh s’en fichaient éperdument et ne traitaient pas le problème.

Si elle avait envie de croire que c’était Aldaron qui avait balancé l’attaque des graärh aux pirates alors que Sa’Hila avait hurlé un appel à l’aide à qui voudrait bien l’entendre à toutes les personnes de l’archipel qu’elle voulait des alliés pour aller attaquer les pirates, eh bien… Soit ? Et les graärh se demandaient comment les pirates avaient su ? Peut-être devaient-ils se tourner vers leur propre dirigeant de l’époque pour répondre à cette question. Aldaron avait au contraire balancé les pirates aux graärh en disant à Sa’hila de ne pas y aller car ce serait un massacre à sens unique. Son regard se reposa sur elle et non, vraiment, il ne s’escrimerait pas à lui expliquer tout ça. Si elle avait envie de croire qu’il était une espèce d’enfoiré égocentrique, grand bien lui fasse. Lui, il en avait cure. Il n’avait pas besoin des graärh et s’ils venaient à lui chercher les poux, un jour ou l’autre, Aldaron ne serait pas comme Nathaniel et ses pirates. Il ne jouerait pas avec sa nourriture. Il les exterminerait purement et simplement.

Pourquoi avait-il décidé de ne pas expliquer tout ça avec pédagogie ? Parce que de toutes évidences, même en formulant des excuses, elle était incapable de ne pas insulter une dragonne, comme Aldaron lui avait conseillé. Le prince noir ne put répondre à cette main tendue que Jh’eena l’invitait à serer car Nahui venait de cracher de ses naseaux quelques flammèches en colère. Et ‘flammèche’, pour une dragon de 100m, c’était un lance-flamme. Si Aldaron n’avait aucun crainte du feu, et tant que dragonnier, et que celui-ci passa le long de sa peau et ses vêtements sans qu’il ne bronche un instant… Ce ne fut pas le cas pour Jh’eena donc les coussinets et quelques poils vinrent à sentir le roussi. Franchement ? Appeler un noble dragon ‘monture’, il l’avait prise pour une mule ou un bourrin ? Elle le faisait exprès ? Il lui prodiguait un conseil, elle le prenait pour un orgueilleux et refaisait la même erreur stupide ? Que ces petites flammèches piquantes lui servent de leçon, enfin ! Il en avait marre de se répéter et roula ostensiblement des yeux. Il l’avait prévenue de ne pas la froisser. Autant dire que ses excuses avaient autant de valeur sur le marché de la sincérité qu’un pipi de chat. C’était comme demander pardon auprès de quelqu’un de l’avoir insulté de ‘con’ avec pour excuse de penser que l’autre le savait déjà !

Il évita de lui répliquer un cinglant ‘je vous avait prévenu’, elle devait très bien s’en douter. Il marqua un silence, perplexe à nouveau devant sa pseudo reconnaissance à l’égard des baptistrels. Il arqua un sourcil : « Pourquoi m’invitez-vous à partager une collation alors que, de toutes évidences, vous semblez avoir une idée fixe de qui je suis et de ce qui me motive ? Pourquoi voulez-vous que je transmette aux baptistrels vos remerciements pour vous avoir aidé alors que lorsqu’eux se sont retrouvés dans le besoin face aux couronnes de cendres, vos sournoiseries du passé que l’un des vôtres a réveillé, vous n’êtes pas venus les aider ? Vous êtes ignorante à bien des égards et vous supposez et jugez en méconnaissant tout un pan de l’histoire des nôtres. Pour combler ce gouffre, vous faites des suppositions hasardeuses et biaisées et vous faites des alliances avec ceux-là même qui se sont approprié les îles où vous n’étiez pour ne laisser qu’à leurs prédateurs les terres où vous habitiez. Ainsi vous serviez d’amuse-bouche pendant qu’ils se reconstruisaient. Et maintenant que vous avez bien morflés et êtes dans le besoin, ils feignent de vous tendre une main qu’en bons crédules vous acceptez. Vous êtes les dindons de la farce et vous continuez de boire leur version de l’histoire au point qu’en m’ayant entendu vous donner des conseils sur la façon de traiter une dragonne, vous avez dressé mentalement un portrait chimérique de qui je suis. Voulez-vous vraiment que nous partagions cette collation Jh’eena Orën ? Car en toute honnêteté, je n’en ai pas le sentiment. »

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Je m'attendais a une réaction plus...impressionnante de la part du Prince Noir, mais il resta étonnamment calme. Ce qui fut moins le cas de sa dragonne. Je n'eus pas le temps de retirer ma patte, qu'une langue de flammes vint lécher en faisant méchamment roussir les pointes de mon pelage, lorsque l'ecailleuse manifesta son mécontentement. Peu s'en fallut que mon appendice supérieur en finisse cuit à point de l'épaule aux griffes, mais, marquant l'avertissement, la dragonne limita son feu a une courte durée, suffisante pour me faire comprendre qu'il n'était pas de bon ton de leur rentrer dans le gras, mais pas suffisamment pour m'infliger une réelle brûlure. Je crispais ma mâchoire sans bouger pour autant, main toujours tendue vers le vampire, qui ne la saisit pas, au contraire. Si son expression faciale permettait de deviner un agacement -plus que notoire- qu'il laissait transparaître dans son discours et son attitude depuis le début de cette conversation (qui, il fallait l'admettre, était aussi agréable qu'un coup de gourdin dans les mandibules, dussè-je en avoir), il n'était finalement pas le plus désagréable du duo. Cela dit, je pouvais entendre le mécontentement de sa gigantesque partenaire, tandis que le reste de mon groupe de chasseurs se reculait d'un pas : emportée par la frustration face à cette attitude pompeuse et flegmatique, il n'était pas impossible que j'aie quelque peu dépassé les bornes.

Chacun a ses travers, me direz-vous, et le manque de retenue face à la condescendance faisait partie des miens. A sa diatribe suivante, je compris rapidement qu'il s'agissait chez le Prince Noir d'une façon d'être naturelle, plus qu'une volonté réelle de jouer les êtres supérieurs, dusse la présence d'une dragonne a ses côtés renforcer ou non cette facette de son être. Quoi qu'il en soit, le voilà qui doutait, non seulement de mon offre, qu'il était facile de réfuter, pour lui comme pour moi, mais également de ma sincérité, et de mon dévouement à mon peuple, fût-ce sous-entendu. Ce fut mon tour de l'écouter silencieusement, cette fois en prenant acte de ses mots et réactions. Après tout, si le secouer un peu me paraissait logique pour lui rappeler que non, ce n'était pas parce qu'il était aux côtés d'un être parmi les plus puissants sur cet archipel, qu'il lui était permis de faire comme bon lui semblait sur le lieu de vie de nôtre peuple, loin de moi était l'idée de déclencher un incident diplomatique. L'avertissement de la liée était clair comme de l'eau de roche, aussi bizarre que soit cette assertion en parlant d'un jet de flammes, il n'était donc plus question d'une conversation de confrontation sur un incident du quotidien depuis qu'Aldaron avait souhaité y intégrer des notions d'histoire récente et de géopolitique générale, mais bien d'un débat plus politique qu'autre chose, auquel j'aurais effectivement volontiers coupé court s'il s'était agi des deux larves velues qui servaient d'autres Aaleeshan a la légion.

S'il commença par préjuger de mes propres préjugés, annonçant a l'occasion l'entrée dans un débat potentiellement stérile là où, justement, je lui offrais de bivouaquer en notre compagnie pour découvrir plus que par des rumeurs celui à qui j'avais, et aurais sans doute  a l'avenir, affaire, la suite fut bien plus intéressante. D'une part parce qu'il confirmait ce qui m'avait semblé percevoir dans l'hostilité de sa relance passée : il ne se gênait pas un instant pour lire dans mes pensées. Et quand bien même cette idée m'irritait quelque peu, c'était parfaitement entendable. Qui sait? Cette invitation à la discussion autour de nourriture aurait pu être une tentative de l'affaiblir ou de l'abattre, quand bien même je doutais fortement, même aidé de mes Shikaaree, et sans sa dragonne, que nous ayons meme une chance d'y parvenir; il était de bon ton, pour qui avait ce pouvoir, de s'en servir pour éviter les mauvaises surprises, surtout en occupant une fonction aussi importante que la sienne. Quant à sa considération de ce que je faisais lorsque les Baptistrels ont pâti des actions de nos ancêtres, puisse-t-il me pardonner d'avoir pris soin des nôtres, et d'avoir employé mon énergie à faire en sorte, après l'assaut des chimères, après l'assaut d'Atghalaan, après le second avènement des Couronnes, que nos frères, nos soeurs, nos fils et nos filles puissent manger a leur fin et récupérer des combats que nous avions menés dans les mois précédents. Je ne pensais pas me tromper en assumant qu'il se ferait un plaisir de lire dans mes pensées ce qu'il en était, aussi, bien qu'une forte envie de vocaliser ma réponse précédente ait commencé a poindre, je me tus pour le laisser poursuivre, et même, terminer, avant de m'adresser à lui de nouveau, faisant cette fois-ci le choix de la langue commune.

- J'entends que mon irrévérence vous aie tous deux irrités,. En y repensant, mon choix de mots était des plus malheureux, et m'en excuse a nouveau. Quand bien même votre discours cherche a m'en dissuader, ça ne m'empêche pas de maintenir mon offre, et cette main tendue. C'est à votre tour de faire une assertion biaisée sur ce que je souhaite, Prince Noir, et pourtant, mes pensées ne vous sont pas inconnues., répondis-je calmement.

Quand bien même cacher mes émotions ne servait pas à grand chose puisqu'il pouvait les percevoir, je restai sereine et polie, malgré une certaine irritation a ses mots, et, a nouveau, son attitude, marquant une courte pause, puis de reprendre :

- Vous venez de mettre en lumière deux défaillances particulièrement préoccupantes, à mes yeux, de mon peuple, et tout en souhaitant m'en détacher, je ne peux qu'admettre en pâtir autant que les autres. D'une part, notre ignorance. Laisser notre histoire tomber dans l'oubli a permis le nouvel avènement des Couronnes, sans nous laisser les clefs pour les arrêter...et qui sait a quels autre fléaux cette politique lâche et inconsidérée fera déferler sur l'archipel si nous n'y faisons rien. D'autre part, notre manque d'adaptation a l'arrivée des Ambharuniens. Les Légions, la mienne et moi-même incluses, doivent savoir s'intégrer à vos jeux de cour, vos us et vos coutumes. Alors oui, Prince Noir. Aussi peu agréable que vous ait été jusqu'ici ma compagnie, aussi saugrenue que puisse paraître mon offre, nous serons amenés, sans doute, à nous revoir, peut être même à traiter ensemble. Quand bien même je n'adhère pas à tous vos points de vue, je ne saurais nier votre culture. De fait, il me semble qu'il serait sage de prendre le temps de repartir sur de bonnes bases et de partager les visions et savoirs qui nous font défaut, si nous voulons a l'avenir pouvoir travailler en bonne intelligence. J'apprécierais de garder le reste de mon pelage intact, aussi, je vous propose à nouveau a tous les deux, Liés, d'enterrer cette discorde et de prendre le temps de démêler les circonvolutions et préjugés qui y ont mené. Me feriez-vous le plaisir et l'honneur de partager ce bivouac avec nous?

La tension de mes congénères était palpable, surtout après une telle entrée en matière...mais après tout, n'était-ce pas là une façon comme une autre d'enterrer la hache de guerre ?

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HRP : Je suis partie sur une conclusion : le RP date de vraiment très longtemps >< Si tu le souhaites, on peut repartir sur autre chose de plus récent. Tu me diras si tu souhaites réponde ou si je fais la demande d'XP et d'archive.



Elle n’était pas capable de faire preuve d’humilité sincère et par preuve d’humilité sincère, il entendait de reconnaître une erreur personnelle sans la faire suivre d’un blâme d’autrui, à savoir lui. Il n’avait pas cherché à la dissuader de son offre, il l’avait questionné pour savoir ce qui la motivait. Du reste, si elle avait un tant soit peu de connaissance sur ce qu’était réellement la télépathie, elle aurait probablement compris que cela ne le rendait pas omniscient et ne le dispensait pas d’une conversation comme le lambda des mortels pour mieux comprendre. La télépathie captait les pensées en surface, alors autant dire que sa vindicte qui venait du fond du cœur, un peu plus tôt, lui avait été aussi claire que de l’eau de roche. Quant aux choses plus profondes, il lui fallait investiguer et cela passait par le dialogue. Elle voulait qu’ils discutent alors qu’elle venait, de façon détournée, à l’instant de lui dire qu’il n’avait pas besoin d’une telle discussion, puisqu’il était télépathe. Cela n’avait aucun sens.

Partager des visions et des savoirs ? Il en avait suffisamment entendu pour savoir qu’elle n’avait rien à lui offrir. Les siens étaient stupides. Quand bien même Sa’Hila avait commis une erreur de jugement, des milliers de glandus l’avaient suivi sans réfléchir, pour aller se suicider, sans alliés, comme elle, à Athgalan. Sans compter qu’ils s’étaient fait, par leur nature arriérée, latté la figure par les pirates et ce, quelque soit l’île, mais surtout ici. Alors c’était bien beau d’avoir des rêves et de croire qu’un jour, ils traiteraient ensemble, comme s’ils étaient, d’égal à égale, des dirigeants qui pouvaient avoir quelques intérêts à transiger. Il ne la craignait pas, pas plus qu’il ne craignait l’Empire et il avait, par le Marché Noir, bien plus de fils à tirer que les graärh n’en auraient jamais. Il trouvait très innocent de sa part de croire le contraire, quand tout à l’heure, elle le trouvait fort imbu de sa personne. Savait-elle seulement ce qu’elle pensait vraiment, elle-même ? Ou n’était-ce que le symptôme de sa jalousie envieuse à l’égard de ce qu’il avait acquis par son labeur ?

De quelle discorde parlait-elle ? Elle s’était fait remettre à sa place et elle appelait ça une discorde ? Lui, il voyait ça comme une leçon, une petite tape sur le museau. En vérité, par pitié pour elle, il aurait pu accepter ce repas auquel il était convient – bien que de toutes évidences elle n’avait pas pris en compte sa nature de vampire et qu’Ô combien, il n’en avait rien à cirer des banquets et des petits repas à discuter… mais sincèrement ? De quoi auraient-il discuté ? De la saison de reproduction des bisons ? De comment tailler un bout de bois dans un angle parfait pour… La chasse à l’ancienne ? Elle était sans cesse en contestation avec lui, et quand elle avouait ses erreurs, c’était pour renvoyer une épine dans la foulée. Avait-il vraiment envie de discussion barbante où elle lui parlerait de ses rêves d’enfant, de sa vision de l’avenir qu’il aurait trouvé aussi risible que la blague de Nahui qui rentre dans un bar ? Non, il n’en avait pas envie. Elle ne l’intéressait pas. En vérité, elle aurait pu l’intéresser, mais elle avait préféré une entrée en matière hostile là où il avait proposé initialement un dédommagement pour le dérangement, auquel il n’était pas obligé, par ailleurs, mais qu’il avait consenti par courtoisie.

Elle aurait pu l’intéresser mais il déplorait qu’elle ait besoin qu’il mette en lumière pour qu’elle affirme que oui, Sa’Hila avait été profondément débile (alors qu’elle avait songé, un peu plus tôt, que la Kamda avoir si bien agi que c’était Aldaron qui aurait pu être un traître) et que oui, avoir laissé leur histoire à l’oubli pour aller vivre avec trois bouts de bois en pleine nature était aussi un mauvais jugement. En soit, c’était d’une évidence si cinglante que l’affirmer revenait, pour elle,  à être parmi les moins idiots de sa race. C’était bien, que voulait-elle, qu’il l’applaudisse ? S’il ne poussa pas un soupir, c’était bien parce qu’il n’avait pas besoin de respirer, sans quoi il lui aurait échappé. « Je vous remercie pour cette invitation : elle est la preuve que semblez vouloir faire fi, au moins partiellement, des préjugés que vous portez à l’égard de mon peuple et de moi-même et je vous en remercie. Ma télépathie ne m’épargne pas de discussions pour approfondir ce que je perçois de vous. Hélas je crains que nos discussions soient aussi vides que les coffres de Sélénia et je dois avouer que pour cette conversation – comme pour les coffres – ce soit ma faute. Je n’ai guère de projets pour ou avec votre peuple. J’ai appris votre culture, vos légendes, vos lois et votre langue et là où vous semblez avoir beaucoup à apprendre de nous, je n’ai pas mis autant de temps à faire cette démarche d’apprentissage, de mon côté, que vous entamez, si bien que vous n’auriez rien de bien passionnant à me conter, ni même à m’offrir. Et pour être sincère, je ne suis pas même certain que vous m’écouteriez à en juger votre début de conversation. Alors je vais m’épargner, si vous le voulez bien – et même si vous ne le voulez pas – ces quelques heures d’une discussion sans grand intérêt : j’ai un long voyage de retour qui m’attend. »

Il se détourna  pour monter sur le dos de sa dragonne, aidé par une poussée avec le museau de celle-ci. « Vous arrivez telle une enfant dans un monde d'Hommes et vous vous rendez, hélas, ridicule. S’il est un conseil que je puisse vous donner : apprenez à vous asseoir et à observer. Tout n’a pas besoin de votre réaction. » L’envol de la dragonne fit trembler la terre : « A bientôt, peut-être. » Mais il ne serait pas contrarié si cela ne se produisait jamais.

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-Je vous remercie pour cette invitation : elle est la preuve que semblez vouloir faire fi, au moins partiellement, des préjugés que vous portez à l’égard de mon peuple et de moi-même et je vous en remercie. Ma télépathie ne m’épargne pas de discussions pour approfondir ce que je perçois de vous. Hélas je crains que nos discussions soient aussi vides que les coffres de Sélénia et je dois avouer que pour cette conversation – comme pour les coffres – ce soit ma faute. Je n’ai guère de projets pour ou avec votre peuple. J’ai appris votre culture, vos légendes, vos lois et votre langue et là où vous semblez avoir beaucoup à apprendre de nous, je n’ai pas mis autant de temps à faire cette démarche d’apprentissage, de mon côté, que vous entamez, si bien que vous n’auriez rien de bien passionnant à me conter, ni même à m’offrir. Et pour être sincère, je ne suis pas même certain que vous m’écouteriez à en juger votre début de conversation. Alors je vais m’épargner, si vous le voulez bien – et même si vous ne le voulez pas – ces quelques heures d’une discussion sans grand intérêt : j’ai un long voyage de retour qui m’attend.

Je laissai le prince noir m’annoncer son refus avec la recette qui lui était propre : un mélange de considération et de condescendance. Factuelle, peut-être ! Mais néanmoins, était-il nécessaire de tant en dire ? Sans aucun doute, pour lui, ce n’était finalement qu’un mode de communication usuel. Comment pouvait-il en être autrement pour une entité millénaire, ayant probablement vécu l’enfer avant d’arriver sur nôtre archipel, dépositaire d’un pouvoir politique et magique parmi les plus démesurés de ces lieux ? Soit. Ainsi devait-il en être. Tout ce temps perdu pour ça...Soit, fuyez dans les cieux, loin d’ici. Je m’en fis la promesse en cet instant : un jour, il regretterait d’avoir ainsi choisi de me prendre de haut, d’avoir regardé de son piédestal illusoire l’entièreté d’une légion, se basant sur l’idée que si la meneuse précédente avait mené les nôtres à un carnage, l’entièreté de notre peuple était doté d’une intelligence et d’une compréhension du monde toute relative.

- Vous arrivez telle une enfant dans un monde d'Hommes et vous vous rendez, hélas, ridicule. S’il est un conseil que je puisse vous donner : apprenez à vous asseoir et à observer. Tout n’a pas besoin de votre réaction.

Je restai stoïque face à pareille déclaration. Ce n’était pas la première fois qu’il confondait l’archipel avec « un monde d’Hommes », quand bien même nos îles étaient un refuge pour leurs peuples fuyant les menaces qu’ils n’avaient su endiguer sur leur lieu de vie. Nous les avions accueillis. Leur avions accordé des terres. Et pour quoi ? Pour qu’ils considèrent nôtre générosité comme la preuve de leur assise sur le monde ? Ces glabres m’épuisaient. Pour l’heure, cependant, il fallait lui accorder raison. Ni moi, ni aucun autre Graärh, à l’exception peut-être des Couronnes de Cendre, n’avait le pouvoir de lutter contre cet être au pouvoir démesuré. Et son conseil n’était peut-être pas de mauvaise fabrique : nous n’avions pas la puissance pour engager un conflit, ni réagir à toute menace. Mais sans connaissance du passé, l’observation du présent n’avait valeur que d’archive temporaire. Il n’était pas seulement besoin d’observer, mais d’étudier, de déduire, et de comprendre. Et si désagréable que me paraisse le personnage, il fallait reconnaître, enfin, dans ces deux dernières phrases, un semblant de sens.

-« A bientôt, peut-être.

Je hochai la tête en guise de salut tandis que l’envol de la saurienne faisait trembler le sol environnant, tournant les talons en levant un poing fermé qui se rabattit vers l’avant, indiquant à mes chasseurs l’ordre de se replier. J’espérais dans le même temps que ce « bientôt » ne soit pas pour les jours à venir. Car le jour de nos retrouvailles, je comptais bien être prête à lui faire ravaler ses paroles. J’apprendrais. Je grandirais. Et un jour viendrait où il n’aurait d’autre choix que de me saluer, nuque courbée et genou à terre. Je me le promis en reprenant la route, une fois nos affaires empaquetées. Tant pis pour le bivouac. Ce Glabre m’avait de toute manière coupé l’appétit, et la tension de lui avoir fait face semblait avoir noué les estomacs de la majorité du groupe. Nous mangerons lorsque nous arriverons à la cité des wigwams. Pour l’heure, reprendre la marche permettrait peut-être d’oublier que si, pour une insulte, j’avais eu le poil roussi, rien n’était arrivé à ce glabre pour toutes celles qu’il avait pu proférer envers une Aaleeshan et son peuple. Il me fallait faire preuve de patience. Bien. Je saurais m’en armer. Tout vient à point à qui sait attendre, dit-on...Et en la matière, je n’étais pas en reste…




hrp :

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