Il était rare, pour Aldaron, de faire un voyage jusque Néthéril. Son rôle de Prince-Noir l’occupait bien assez, jour comme nuit, sur l’île enneigée, à plus forte raison que son peuple avait été le grand perdant des Ambarhùniens, lors de l’arrivée sur Tiamaranta. La dette dans laquelle s’était enfoncée Faust, il peinait à en essuyer les conséquences, bien qu’il soit le plus remarquable spécialiste des finances et du marchandage à sa connaissance, depuis la mort de son frère et de sa sœur de cœur, qui furent des négociants tout aussi remarquables. Alors, il avait bien assez à faire depuis Cendre-Terre. Même lorsqu’il s’était rendu à Keet-Tiamat, c’était pour son peuple et l’excursion lui avait pris beaucoup de temps.
S’autoriser enfin de faire route vers Netheril représentait un loisir personnel. Il raccompagnait Valmys au Domaine baptistral. Le Cawr lui avait été d’une grande aide, dans la capitale elfique, pour lutter contre la Peste de Corail. Son œuvre étant à présent terminée, c’était aux vampires de prendre le relais et d’éduquer leurs nouveau-nés. Antiques, ils feraient de prodigieux éléments dans son peuple, tant pour leur habilité au combat que pour tout l’art ancestral dont ils étaient capables.
Voler sur le dos de Nahui lui offrait toujours ces mêmes sensations de liberté et d’invulnérabilité. Ce n’était pas que dans le sens le plus terre à terre qu’il n’avait, justement, plus les pieds sur terre. La liberté était enivrante, surtout pour quelqu’un qui avait passé trois années de sa vie enfermé dans la prison tyrannique de Morneflamme. Partager le Lien était divin, mais voler ensemble était l’apogée de son bonheur, avant qu’il ne revienne sur terre et que ses responsabilités et son histoire viennent reposer, à nouveau, sur ses épaules. Plusieurs fois, il avait voulu laisser ses yeux pleurer de la douleur que cela représentait : réaliser qu’il ne serait jamais libre. Morneflamme avait-elle gagné ?
Il serra son fils dans ses bras : c’était probablement sa manière de se donner du courage. Il aimait ses enfants. Il savait que s’il était un homme puissant, ses enfants étaient une faiblesse à laquelle il acceptait de céder. Il aimait Valmys. Le sainur avait traversé bien des océans salés, bien des obstacles et des horreurs. Il en était pourtant resté très doux là où Aldaron tranchait les têtes de ses ennemis. Chacun trouvait comment déverser sa hargne où il le pouvait.
Ses mires verdoyantes scrutèrent les horizons de la savane, repérant un groupe de graärh, probablement des éclaireurs veillant à ce que les sans-poils ne fassent pas trop de grabuge. A moins qu’une chasse ne les ait mené jusqu’ici ? Ou bien la vue de la dragonne blanche les avait poussé à mener quelques investigations : ils ne la voyaient presque jamais pas ici. Sa venue pouvait signifier quelque chose. Avant de repartir, Nahui lui signifia qu’elle avait un petit creux. Le vampire roula des yeux : elle avait toujours un petit creux, mais avant de traverser la mer, mieux valait qu’elle chasse dans la savane.
Et évidement, de toutes les proies de cette savane, elle avait choisi celle qu’un groupe de chasseurs graärh poursuivait. Sinon, ce n’était pas drôle. Et alors que les poilus avaient cerné leur proie (après plusieurs heures de traque, probablement) et qu’ils étaient prêts à lancer l’assaut, la dragonne avait fondu sur ce pauvre buffle qu’elle attrapa entre ses puissantes griffes. Elle broya ses os, dans sa poigne et se posa un peu plus loin, dévorant son petit en-cas sous les yeux dépités des graärh. Le vampire descendit du dos de la dracène, se présentant devant les graärh. Probablement était-ce l’aura qui se dégageait d’elle qui lui permis de l’identifier comme étant la meneuse du groupe, mais il tourna son regard naturellement sur Jh’eena.
« Je suis navré, je lui ai pourtant dit de choisir une autre proie, mais elle a, je cite, ‘’trouvé très drôle de prendre la vôtre’’... » fit-il en langue graärh, bien qu’il ne la maîtrise pas aussi impeccablement qu’un natif. Il avait appris auprès d’un érudit de leur race. Ses propos furent suivis d’un rire amusé de la part de la dracène qui semblait prendre beaucoup de plaisir à cette mauvaise plaisanterie. « Je suis Aldaron Elusis, Prince Noir du Royaume Erlië, l'ancien royaume vampirique. Mon peuple est un peuple de chasseur par nature : si vous le souhaitez, je peux vous aider à en chasser un autre le temps qu'elle mange celui-ci... Disons... En dédommagement ? »
S’autoriser enfin de faire route vers Netheril représentait un loisir personnel. Il raccompagnait Valmys au Domaine baptistral. Le Cawr lui avait été d’une grande aide, dans la capitale elfique, pour lutter contre la Peste de Corail. Son œuvre étant à présent terminée, c’était aux vampires de prendre le relais et d’éduquer leurs nouveau-nés. Antiques, ils feraient de prodigieux éléments dans son peuple, tant pour leur habilité au combat que pour tout l’art ancestral dont ils étaient capables.
Voler sur le dos de Nahui lui offrait toujours ces mêmes sensations de liberté et d’invulnérabilité. Ce n’était pas que dans le sens le plus terre à terre qu’il n’avait, justement, plus les pieds sur terre. La liberté était enivrante, surtout pour quelqu’un qui avait passé trois années de sa vie enfermé dans la prison tyrannique de Morneflamme. Partager le Lien était divin, mais voler ensemble était l’apogée de son bonheur, avant qu’il ne revienne sur terre et que ses responsabilités et son histoire viennent reposer, à nouveau, sur ses épaules. Plusieurs fois, il avait voulu laisser ses yeux pleurer de la douleur que cela représentait : réaliser qu’il ne serait jamais libre. Morneflamme avait-elle gagné ?
Il serra son fils dans ses bras : c’était probablement sa manière de se donner du courage. Il aimait ses enfants. Il savait que s’il était un homme puissant, ses enfants étaient une faiblesse à laquelle il acceptait de céder. Il aimait Valmys. Le sainur avait traversé bien des océans salés, bien des obstacles et des horreurs. Il en était pourtant resté très doux là où Aldaron tranchait les têtes de ses ennemis. Chacun trouvait comment déverser sa hargne où il le pouvait.
Ses mires verdoyantes scrutèrent les horizons de la savane, repérant un groupe de graärh, probablement des éclaireurs veillant à ce que les sans-poils ne fassent pas trop de grabuge. A moins qu’une chasse ne les ait mené jusqu’ici ? Ou bien la vue de la dragonne blanche les avait poussé à mener quelques investigations : ils ne la voyaient presque jamais pas ici. Sa venue pouvait signifier quelque chose. Avant de repartir, Nahui lui signifia qu’elle avait un petit creux. Le vampire roula des yeux : elle avait toujours un petit creux, mais avant de traverser la mer, mieux valait qu’elle chasse dans la savane.
Et évidement, de toutes les proies de cette savane, elle avait choisi celle qu’un groupe de chasseurs graärh poursuivait. Sinon, ce n’était pas drôle. Et alors que les poilus avaient cerné leur proie (après plusieurs heures de traque, probablement) et qu’ils étaient prêts à lancer l’assaut, la dragonne avait fondu sur ce pauvre buffle qu’elle attrapa entre ses puissantes griffes. Elle broya ses os, dans sa poigne et se posa un peu plus loin, dévorant son petit en-cas sous les yeux dépités des graärh. Le vampire descendit du dos de la dracène, se présentant devant les graärh. Probablement était-ce l’aura qui se dégageait d’elle qui lui permis de l’identifier comme étant la meneuse du groupe, mais il tourna son regard naturellement sur Jh’eena.
« Je suis navré, je lui ai pourtant dit de choisir une autre proie, mais elle a, je cite, ‘’trouvé très drôle de prendre la vôtre’’... » fit-il en langue graärh, bien qu’il ne la maîtrise pas aussi impeccablement qu’un natif. Il avait appris auprès d’un érudit de leur race. Ses propos furent suivis d’un rire amusé de la part de la dracène qui semblait prendre beaucoup de plaisir à cette mauvaise plaisanterie. « Je suis Aldaron Elusis, Prince Noir du Royaume Erlië, l'ancien royaume vampirique. Mon peuple est un peuple de chasseur par nature : si vous le souhaitez, je peux vous aider à en chasser un autre le temps qu'elle mange celui-ci... Disons... En dédommagement ? »