[Juillet 1764, de nuit]
La dernière fois s’était mal passée. Il avait failli faire s’arrêter le coeur déjà mort du Patron. Si cela aurait pu être franchement cocasse sur toute autre personne, cela l’était beaucoup moins sur la personne responsable de votre paie. Aussi Léon avait-il décidé de prendre ses précautions, cette fois.
Parce qu’il gardait un certain sens de l’esthétique, Léon s’était enveloppé dans un takakat sombre. Naïvement, il s’était dit que, dans un environnement aussi éblouissant que Keet-Tiamat et Endeaerume, cela l’aiderait à être visible. Il avait omis l’heure tardive de son rendez-vous. Les rayons pâles des astres nocturnes peinaient à tracer quelques reflets sur le tissu de ses habits, paraissaient même esquiver la peau pâle de son visage, arrêtés par sa tignasse d’ébène. Lui, petit innocent, petit inconscient, ne se doutait de rien, persuadé de se présenter aussi franchement qu’un monarque au milieu de la neige, avec toute la vulnérabilité que cela impliquait.
De même, était arrivé face au patron. Pas par derrière, comme la dernière fois, ni par le côté. Certes, il était au préalable sorti d’une ruelle hors de son champ de vision. Certes, il y avait encore l’ombre des bâtiments pour masquer ses mouvements. Mais cela lui était venu si naturellement qu’il ne l’avait pas même calculé. Il ne voyait que la ligne droite entre sa cible et lui, et toute la hauteur de son mètre soixante-quinze déployée avec autant de panache que lorsqu’il officiait auprès de Claudius. Bref. Il était immanquable.
Le jeune vampire s’appuya contre le mur qui l’abritait malgré lui, sourire en coin, fixant le Patron, attendant d’avoir son aval pour s’approcher. Les secondes s’écoulèrent. Lentes. Des minutes, peut-être ? Aldaron avait même commencé à regarder tout autour de lui. Guettait-il un danger quelconque ? Le départ d’une oreille indiscrète ? Avaient-ils vraiment quelque chose à craindre, en ces lieux désolés ? Qui pouvait trouver un intérêt à surprendre leur échange quand, pour une fois, il ne concernait que la petite vie personnelle de Léon ?
Par ailleurs, si ce dernier avait dû faire le voyage, il doutait que le patron soit là en personne. Sans doute avait-il usé d’un de ces sorts liés aux transes… Se pouvait-il que le sort ne fonctionnât pas totalement ? Qu’il transmit une mauvaise image à Aldaron ? Définitivement, la magie n’était pas une chose fiable. Retenant un soupir, Léon commença à agiter une main, tentant d’attirer l’attention du Patron par le mouvement.
Puis il agita une deuxième main.
Puis il commença à se racler la gorge.
Arbitrairement, Léon décida que si danger il y avait, il était temps pour eux de l’affronter à deux. Non pas qu’il s’ennuyait, et n’avait pas toute la nuit. Mais presque. Le patron était ingénieux, et si l’approche ne lui plaisait pas, il trouverait bien un moyen de renverser la situation.
Léon s’avança encore, quittant les ombres qui l’avaient camouflé.
”- Patron ?” Et, devant la réaction qu’il obtint, il s’offusqua, bras croisés, l’air boudeur : ”Je me suis annoncé ! Cela fait un quart d’heure que je m’annonce !”
La dernière fois s’était mal passée. Il avait failli faire s’arrêter le coeur déjà mort du Patron. Si cela aurait pu être franchement cocasse sur toute autre personne, cela l’était beaucoup moins sur la personne responsable de votre paie. Aussi Léon avait-il décidé de prendre ses précautions, cette fois.
Parce qu’il gardait un certain sens de l’esthétique, Léon s’était enveloppé dans un takakat sombre. Naïvement, il s’était dit que, dans un environnement aussi éblouissant que Keet-Tiamat et Endeaerume, cela l’aiderait à être visible. Il avait omis l’heure tardive de son rendez-vous. Les rayons pâles des astres nocturnes peinaient à tracer quelques reflets sur le tissu de ses habits, paraissaient même esquiver la peau pâle de son visage, arrêtés par sa tignasse d’ébène. Lui, petit innocent, petit inconscient, ne se doutait de rien, persuadé de se présenter aussi franchement qu’un monarque au milieu de la neige, avec toute la vulnérabilité que cela impliquait.
De même, était arrivé face au patron. Pas par derrière, comme la dernière fois, ni par le côté. Certes, il était au préalable sorti d’une ruelle hors de son champ de vision. Certes, il y avait encore l’ombre des bâtiments pour masquer ses mouvements. Mais cela lui était venu si naturellement qu’il ne l’avait pas même calculé. Il ne voyait que la ligne droite entre sa cible et lui, et toute la hauteur de son mètre soixante-quinze déployée avec autant de panache que lorsqu’il officiait auprès de Claudius. Bref. Il était immanquable.
Le jeune vampire s’appuya contre le mur qui l’abritait malgré lui, sourire en coin, fixant le Patron, attendant d’avoir son aval pour s’approcher. Les secondes s’écoulèrent. Lentes. Des minutes, peut-être ? Aldaron avait même commencé à regarder tout autour de lui. Guettait-il un danger quelconque ? Le départ d’une oreille indiscrète ? Avaient-ils vraiment quelque chose à craindre, en ces lieux désolés ? Qui pouvait trouver un intérêt à surprendre leur échange quand, pour une fois, il ne concernait que la petite vie personnelle de Léon ?
Par ailleurs, si ce dernier avait dû faire le voyage, il doutait que le patron soit là en personne. Sans doute avait-il usé d’un de ces sorts liés aux transes… Se pouvait-il que le sort ne fonctionnât pas totalement ? Qu’il transmit une mauvaise image à Aldaron ? Définitivement, la magie n’était pas une chose fiable. Retenant un soupir, Léon commença à agiter une main, tentant d’attirer l’attention du Patron par le mouvement.
Puis il agita une deuxième main.
Puis il commença à se racler la gorge.
Arbitrairement, Léon décida que si danger il y avait, il était temps pour eux de l’affronter à deux. Non pas qu’il s’ennuyait, et n’avait pas toute la nuit. Mais presque. Le patron était ingénieux, et si l’approche ne lui plaisait pas, il trouverait bien un moyen de renverser la situation.
Léon s’avança encore, quittant les ombres qui l’avaient camouflé.
”- Patron ?” Et, devant la réaction qu’il obtint, il s’offusqua, bras croisés, l’air boudeur : ”Je me suis annoncé ! Cela fait un quart d’heure que je m’annonce !”