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¤ La journée du dragon ¤

23 août 1764

Il n’était pas rare de voir le dragon rouge traverser le ciel au-dessus de la savane de Néthéril et encore moins celui au-dessus de la légion de Néthéril. Il n’était pas rare non plus de le voir poser au sol dans les environs de la légion ou bien au sein même de cette dernière. Bien entendu, la ville graärh n’était pas adaptée pour accueillir un dragon de sa taille et ne le serait jamais, mais lorsque l’on voyait une ombre anormale tant par son déplacement que par sa taille, on savait qu’il s’agissait de Verith. Le rouge ayant pris l’habitude pour ses visites de se fondre au sein de sa propre ombre pour se déplacer au sein de la légion. Cependant, le plus souvent, si on croisait la route de dragon de l’ire au sein de la ville c’est parce que l’on croisait la route de Dwëmmer. La mystérieuse araignée mécanique ne quittant quasiment jamais celui qu’elle nommait son lié et celui-ci se dissimulant le plus souvent dans l’ombre de l’automate antique pour ses déplacements au sein de la bourgade féline. Voilà plusieurs mois que le colosse de flamme n’avait pas quitté l’île d’été. En vérité, depuis qu’il avait déclaré aux pirates placer Néthéril sous sa protection, celui-ci n’était jamais bien loin. Toutefois, en dépit de cette proximité, il était rare de pouvoir s’adresser rouge. Le libre se mêlant rarement aux habitants ou alors uniquement à une poignée d’entre eux. Même si le colérique ne dissimulait pas son appréciation du peuple félidé, il tenait à son statut de dragon libre. Sauvage dans l’âme il préférait la compagnie d’autres dragons, de sa famille, ou de la nature à celle d’une multitude d’individus. L’indépendance marquait les libres comme lui.

Oui, rares étaient les occasions de s’entretenir avec le rouge, rares étaient aussi les privilégiés à pouvoir le faire. Fait étonnant, le statut de ces personnes ne semblait avoir aucune incidence sur cette possibilité de s’entretenir avec lui. Les avis sur l’enfant de l’orage étaient nombreux au sein de la légion. Pour certains, il était plus qu’un protecteur, il était un envoyé des esprits sinon un esprit-lié lui-même. Pour d’autres, tout protecteur et sauveteur qu’il était, il n’en demeurait pas moins une épreuve, un défi lancer aux graärh et à leur foi envers leurs véritables protecteurs, les esprits-liés. Certains voyaient en lui n’incarnation de l’honneur, du respect, de la force, de la sagesse, mais aussi de l’arrogance et bien entendu de la colère. D’autres voyaient en lui l’incarnation du pouvoir, de la magie, mais aussi du danger. Tous savaient que Verith avait été celui ayant permis de redécouvrir de Bâoli et en voyant Dwëmmer marché à ses côtés, nombreux étaient ceux à éprouver de la crainte. De la crainte non pas à l’adresse du colérique, mais à l’adresse des secrets qu’il pourrait à nouveau découvrir … des secrets sur le passé du peuple félidé qu’ils ont pendant des siècles et délibérément oublier. Ils craignaient les changements encore à venir eux qui furent tant maltraités depuis l’arrivée des Ambarhùniens. Quelques-uns, de rares individus, y voyaient toutefois une chance. De plus les rumeurs allaient bon train au sujet du colérique au sein de la légion. Nombreux étaient ceux à avoir noté l’œil étrange du dragon. Certains disaient qu’il avait sacrifié ce dernier pour obtenir la sagesse, la force, le courage ou encore bien d’autres qualités. D’autres disaient qu’il l’avait sacrifié pour voir tout ce qui se passait sur Néthéril ou encore pour voir dans le monde des esprits-liés et communiquer avec eux. Ou encore qu’il s’agissait d’une blessure, comme les quelques marques qui ornent de sa cuirasse, mais tous se demandent dans quel combat ou contre quelle créature ils auraient pu les obtenir. Le bruit courait aussi que le dragon était capable de lire dans les pensées, percer les mensonges ou voir les âmes au travers des corps.

Si tous ces avis et rumeurs avaient vu le jour en raison des actions du rouge pour la légion et la proximité de celui-ci avec cette dernière, il était possible d’en noter l’évolution au cours des derniers mois et notamment à l’occasion d’évènement exceptionnel que certains avaient fini par nommer la journée du dragon. Personne ne savait vraiment comment ce jour insolite avait vu le jour et peu nombreux étaient ceux à oser s’y rendre, ou encore à être en mesure le faire, même si la fréquentation connaissait une augmentation très légère depuis un moment maintenant. La manifestation de cet évènement était imprévisible puisqu’elle semblait dépendre du seul bon vouloir du dragon rouge. Le terme journée était en lui-même exagéré, car il était rare que celle-ci dure plus de quelques heures. Son exact déroulement était connu uniquement des initiés, mais pour les curieux il était acquis qu’il s’agissait là d’une occasion de remercier Verith pour son aide apportée à la légion et de peut-être pouvoir échanger quelques mots avec lui. En revanche, s’il était impossible de cet évènement prévoir, tout le monde savait immédiatement lorsque celui-ci avait lieu. Comment ? Car un phénomène surnaturel se produisait. Un phénomène impossible à manquer. Pour cause, au-dessus de la légion le ciel s’ouvrait et le dragon rouge y surgissait, sortant de nul ou comme de l’autre côté d’un miroir. Une mise en scène de la part du dragon rouge ? Peut-être, lui seul avait la réponse.

Quoi qu’il en soit, en cette journée, le ciel s’ouvrit au-dessus de la légion de Vat’Aan’Ruda. Verith surgit de nulle part, venant briser le voile séparant les mondes avec l’aide de Ther’Zhi. Ses ailes se déployèrent et vinrent se gonfler sous le vent du plan physique. Derrière lui, le passage se referma. L’enfant de l’orage espérait ne pas s’être absenté trop longtemps. Sur le plan astral, le temps s’écoulait bien moins vite qu’ici. Le legs du tyran lui annonça qu’un peu plus d’une journée s’était écoulé depuis leur départ. Bien, c’était raisonnable. Surtout pour ce qu’il avait à faire de l’autre côté. Le regard du colérique se porta ce qui se trouvait en dessous de lui. Les félins semblaient se porter. Keetech avait encore la charge de surveiller les jumeaux pour les trois prochains jours, l’occasion pour l’enfant de l’orage de poursuivre sur l’un de ses autres projets se présentait. Combien de graärh viendraient à lui aujourd’hui ? Glissant son regard vers l’un des joyaux ornant un anneau ceignant l’une de ses cornes, le rouge se rendit compte qu’il aurait bientôt accumulé suffisamment de cristaux pour s’acquitter du paiement.

Amorçant une descente sans attendre, le colérique vint atterrir en bordure de la ville. Il allait s’installer au même endroit que d’habitude, en un lieu où trois grandes pierres se dressaient vers le ciel. Le rouge s’était amusé une fois à les tailler à l’aide de ses griffes dans une tentative de leur donner une forme artistique. À défaut de rencontrer un grand succès, cela avait fait rire les quelques félins y ayant assisté et lui aussi par la même occasion. Atterrissant derrière les monolithes de manière à la surplomber, Verith vint déchausser Nirgenfeled de ses cornes et vint l’enchâsser et pied de la pierre centrale. Il ne lui restait plus qu’à attendre ceux qui souhaiteraient venir à lui. Les premiers intéressés ne tardèrent pas. Le colérique les reconnut assez facilement, ils avaient l’habitude de venir. L’un d’entre eux était une chasseresse, ayant déjà demandé conseil au colérique pour tenter de s’améliorer. L’autre était un artisan, père depuis peu qui s’inquiétait sur ses capacités à fournir une bonne éducation à ses graärhon. Enfin le dernier était un tout jeune graärh qui portait un grand intérêt aux histoires que pouvait lui conter le colérique. Ceux-ci s’agenouillèrent tour à tour entre les monolithes et plus particulièrement devant le joyau avant d’adresser une prière. Le rouge survola les pensées de ces derniers à l’aide de son esprit. Les deux plus vieux les adressaient aux esprits-liés, tandis que le plus jeune adressait les siens aux esprits-liés, mais également au dragon libre. L’enfant de l’orage soupira intérieurement. Il lui avait déjà dit de ne le prier, Verith avait cela en horreur, car il avait le sentiment d’être ainsi rapproché d’individus qu’il déteste tant, à savoir le Tyran Blanc et les déesses. Malheureusement, il ne pouvait que lui signifier sa désapprobation, pas le forcer.  


Dernière édition par Verith le Ven 3 Juin 2022 - 9:44, édité 1 fois

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Un jour nouveau, un autre ressemblant au précédent. Levé à l’aube, pour rejoindre les terres de la légion. Comme chaque matin, je suis parti chasser, depuis ma rencontre avec le jeune elfe, j’ai utilisé une approche différente avec Agyaat, au lieu, de l’affronter au corps-à-corps, j’ai tenté de communiquer avec cette dernière. Ce n’était pas évident, et aujourd’hui, j’avais choisi de tenter une chasse à deux…

Cela risquait d’être assez peu concluant, mais c’est une méthode comme une autre après tout. J’ai rejoint l’antre de cette dernière, restant debout en face d’elle, alors qu’elle grognait durant plusieurs secondes, avant de s’avancer avec prudence. Elle resta à une certaine distance de moi, et je ne pouvais que comprendre, je serais pareil si les rôles étaient inversés. Je recule, et vois, qu’elle s’avance d’un pas, me suivant de cette manière. Cependant, par moments, elle choisissait sa propre direction… Tête de mule, un peu comme moi par moment…

Nous finissons par flairer une proie, le réflexe du chasseur a fait que nous nous sommes dirigés au même endroit ensemble. Nous nous retrouvions si proches l’une de l’autre, et pourtant, nous gardons notre cible dans l’œil… Aucun échec n’est toléré, la tension monte, notre respiration diminue, alors que mes griffes s’encrent dans la tête, pour mieux ressortir. Nous attendons le moment propice pour pouvoir sauter sur la proie. Chose, qui arrive plusieurs secondes après notre attente, bondissant de notre cachette, l’animal n’a eu aucune chance, perdant la vie, pour nourrir plusieurs Graärhs, enfin… C’est ce que je croyais… Agyaat, ne sembla pas vouloir partager la proie, me faisant comprendre en grognement fortement, et montrant les crocs, que c’était son repas… Je ne voulais pas me laisser faire, et une fois de plus, nous usions de la force pour déterminer à qui la proie allait revenir, jusqu’à ce qu’à force de tirer, nous finissions par la partager en deux…

Agyaat entre de son côté, se nourrir et peut-être nous nous retrouverons plus tard, ou pas… Je rente à la tribu avec le petit trophée que j’ai pu obtenir avec difficulté… A peine étais-je arrivée, qu’une ombre gigantesque se dressa sur le village. Mon visage se leva, pour apercevoir le dragon écarlate, beaucoup lui rendent visite et jamais je n’avais tenté de communiquer avec ce dernier. J’ignore pourquoi, mais peut-être qu’il pouvait m’éclairer sur le chemin que je dois emprunter… Avec les événements récents, je me perds, le départ de Reynagane, les couronnes qui reviennent… Ma liberté qui m’offre tant de possibilités, et malgré ça, je reste bloqué dans le passé… Je ne parviens pas à évoluer mentalement…

Déposant ce qui reste du gibier, je récupère une offrande pour finalement me décider à aller à la rencontre du rouge. Je rejoins son emplacement, et croise Jh’eena alors que j’étais toute proche de la créature volante. Comme le veut la coutume, je m’agenouille en baissant la tête pour témoigner mon respect.

descriptionAux pieds des monolithes [PV Nyana & Jh'eena] EmptyRe: Aux pieds des monolithes [PV Nyana & Jh'eena]

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Il était rare que Nyana et moi nous croisions. Si cela pouvait paraître absurde, puisque nous vivions dans la même cité, et que j'étais probablement la première des trois Aaleeshan a aller à la rencontre des miens, ma côte de popularité avait surtout le vent en poupe du côté des ex-Chasseurs de Smilodons. En effet, nous ne nous souciions -du moins, pour la majorité d'entre nous- pas de notre histoire, mais lorsqu'il s'agissait d'appartenance communautaire, les vieilles habitudes avaient la peau dure...aussi, si l'on excluait le comptoir de commerce et le quartier investi par l'ancien clan, il fallait reconnaître que je ne m'attendais que peu a faire campagne ou a bavarder avec les Gräarhs que je connaissais le moins. Je mettais cependant un point d'honneur à me rappeler, autant que faire se pouvait, les noms, visages et fonctions de tous mes frères et soeurs, et Nyana ne faisait pas exception à la règle. Il m'était d'autant plus facile de me l'a remémorer que j'appréciais sa fougue, sa jeunesse, sa volonté et sa...sauvagerie? Si, pour un glabre, cette idée pouvait paraître saugrenue, c'était d'esprits forts et singuliers qu'avait besoin notre peuple en ces temps troublés. Elle me salua avec la déférence due à notre écart de rang, aussi répondis-je d'un grondement poli, inclinant légèrement la nuque a mon tour, portant mon poing droit a mon cœur en une adresse polie à l'attention de la jeune féline, dont le pelage ébouriffé et les quelques plaies encore a vif, embaumaient l'air chaud d'une douce odeur de sang frais qui se mélangeait a celles, agréables, de son pelage et du sable chaud.

- La chasse semble avoir été mouvementée. lui lançai-je en me rapprochant d'elle avant de feuler doucement pour désinfecter sa plaie, usant du même rituel qui l'avait servi, a peine une heure plus tôt, a compléter les soins que le Gardien Baptistrel avait prodigués a Lha'Dii quelques jours plus tôt. Un grondement plus tard, la plupart de ses plaies terminait de se refermer grâce à la bénédiction des esprits-liés, rendant a son pelage son uniformité d'antan.

Il semblerait que nous nous rendions toutes deux au même endroit par cette journée ensoleillée -comme presque tous les jours sur notre ile, me diriez-vous...- : a la rencontre de l'écailleux protecteur de notre peuple. Verith, le dragon rouge. Bien des nôtres affichaient a son égard un mélange de respect et de crainte, voire, pour certains, de méfiance. Les plus pieux choisissaient leur voie différemment, oscillant entre l'idée de voir le saurien comme une hérésie envers les esprits-liés, ou la vénération, le considérant comme leur envoyé pour veiller sur les Vat'Aan'Ruda. D'autres, enfin, poussaient encore un peu le zèle, allant jusqu'à le considérer comme un esprit-lié de chair et d'os (et d'écailles)...

En ce qui me concernait, j'appréciais le choix du dragon de nous prendre sous ses ailes, mais un certain pragmatisme me retenait d'autant de ferveur : la magie des Esprits-Liés était très différente de celle qui émanait de notre protecteur. Si je lui étais largement reconnaissante de nous avoir sauvés du fléau glabre qui nous accablait, raison pour laquelle je me rendais au lieu où notre protecteur venait récupérer son dû, ma ferveur, elle, restait tout d'abord adressée à la legion, puis à nos protecteurs éthérés. La route était agréable, le vent rasant la savane apportait un peu de fraîcheur marine pour tempérer les ardeurs du soleil de plomb qui rendait certaines pierres suffisamment chaudes pour y faire cuire un oeuf, voire un bout de viande, sur les plus sombres. Pour rompre la monotonie du trajet, alors que nous nous rapprochions de la silhouette imposante du Dragon Rouge, je m'adressais a ma consœur, sans pour autant de cesser de marcher, armure sur le dos et pertuisane en main.

- Nous devrions chasser ensemble, a l'occasion, qu'en dis-tu?

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¤ Ferveur ¤

Aux pieds des monolithes se tenaient trois félins. Ces derniers étaient agenouillés au centre de ces pierres imposantes. Leurs griffes étaient jointes et leurs pensées étaient tournées vers leurs protecteurs, les esprits-liés. Au pied d’un des monolithes reposait un joyau qui face à la ferveur des êtres en présence se mit à scintiller. Une étrange magie ne tarda pas à se manifester et bientôt, entre les griffes de chacun de ces félins, un petit cristal apparut. Pour l’un, il avait des reflets bleutés tirant sur le cyan. Pour l’autre, il avait des reflets violines. Enfin, pour le dernier, il avait un reflet orangé. Lorsque ces graärh eurent fini leurs prières, ils se redressèrent tour à tour pour venir déposer ces mystérieux cristaux aux abords du joyau à l’origine de cet étrange phénomène. Le plus jeune des félins prit alors la parole, venant s’adresser au colérique qui avait rapproché son museau en direction du sol. Ce dernier commença à lui raconter les évènements marquants de son existence depuis leur dernière rencontre. Verith écouta sans dire mot. Il n’avait rien à dire puisque le jeune graärhon lui expliquait simplement avoir mis en application certains des conseils qu’il avait pu lui donner, exposant ses diverses réussites. Ces dernières paraissaient fort triviales pour le dragon qu’était l’enfant de l’orage, mais écouter des propos simples apaisait son âme tourmentée par les épreuves et dangers qu’il avait pu traverser ou traversait en ce moment.

Bientôt, deux nouvelles graärh firent leur apparition en ce lieu. Dwëmmer, l’antique artefact graärh, se tourna en leur direction en ressentant leur approche. Elle avait déjà eu l’occasion de croiser l’une d’entre elles alors qu’elle accompagnait son lié, la deuxième en revanche lui était inconnue. Mais il s’agissait là d’une occasion de faire une nouvelle rencontre.

« Lié, on dirait que nous avons de nouvelles venues. »

Le jeune graärhons venait de finir son récit au colérique et ce dernier le remercia en lui disant de continuer dans cette voie avant de tourner son regard vers Jh’eena et Nyana. Les deux autres graärh en présence, la chasseresse et le jeune père, montèrent leur respect à l’adresse de l’Aaleeshaan et de celle qu’ils reconnurent comme une Shikaaree. Ils proposèrent même à ces dernières de passer avant eux, quand bien même ils étaient arrivés en avance. La voix mentale du rouge résonna dans leurs esprits.

« Salutation Jh’eena. Et salutation à toi jeune graärh. Je suis Verith, le dragon libre. »

L’enfant de l’orage fit signe à ces dernières d’approcher.

« Jh’eena, voilà un moment que nos routes ne s’étaient pas croisées. Je ne m’attendais pas à te voir aujourd’hui, pensant que tu serais occupé par tes devoirs envers la légion. Si tu es ici en ce jour, je ne peux qu’espérer que c’est parce que Néthéril est calme. »

L’attention du dragon se tourna ensuite vers la nouvelle venue.

« C’est la première fois que tu me rends visite jeune graärh. Ceux qui ont le courage de se présenter à moi sont généralement en proie aux troubles. Je ne peux te promettre de résoudre celui-ci, mais je peux te prodiguer des conseils et t’aider à trouver une voie à arpenter. »

L’enfant de l’orage vint ensuite désigner de la griffe un monolithe et plus précisément un joyau trônant aux pieds de celui-ci.

« Je ne te demanderais rien en retour. Mais si tu le souhaites, à l’issue de notre échange, adresse donc une prière à ceux envers qui ta foi se dirige face à ce joyau. »

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La rencontre avec l’Aaleeshaan fut assez surprenante, n’étant pas un félin très tactile, malgré mon amour pour nos traditions, ou alors est-ce parce que cela provient de la dominante ? Je cache le grognement, et baisse mes oreilles en signe de soumission envers la grande femelle. Je la laisse faire, sans afficher le moindre sourire, sans un mot, le silence le plus total que j’ai pu montrer.

« La chasse a été intéressante, je dirais… »

Je laisse échapper quelques mots finalement, montrer une sorte de politesse, elle est ma supérieure hiérarchique, et je lui dois le respect le plus total.

« Ce serait un honneur de chasser en votre compagnie Aaleeshaan. »

J’incline la tête dans sa direction, alors que nous rejoignons finalement le dragon écarlate. C’est une première pour ma part… Les félins qui se trouve juste en face de nous, nous laissent leur place, ma tête effectue un léger mouvement pour les remercier, et continue mon chemin jusqu’à la créature ailée.

Il se présente à moi, après avoir salué Jh’enna, puis reporte son attention vers la dominante, avant de s’adresser de nouveau à ma personne. Le dragon est plus imposant que ce que j’avais pu entendre dire, l’on peut presque avoir le souffle coupé, tant on peut ressentir la puissance qui se dégage de cet animal volant…

« Je me nomme Nyana. Vous avez raison… Mon esprit est quelque peu perdu. Je prierai Soleil Rouge… »

J’ignore si cela est une bonne chose de m’exprimer auprès de ma dominante, mais après tout, je n’ai rien à cacher… Il se peut même qu’elle puisse apporter un peu de lumière à mes questions, à mes doutes et mes peurs… Je dévoile assez difficilement ce que j’éprouve, alors se livrer, est toujours un réel défi avec moi. Mais il faut savoir se jeter dans le vide par moment… Alors pourquoi hésiter ?

Mon regard se tourne en direction de l’Aaleeshaan, un peu intriguée finalement par sa présence ici, et par ce qu’elle souhaite faire partager avec la créature des airs.

descriptionAux pieds des monolithes [PV Nyana & Jh'eena] EmptyRe: Aux pieds des monolithes [PV Nyana & Jh'eena]

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Comme à son habitude, Vérith adoptait un ton presque paternel. Au vu de la responsabilité qu'il avait prise en plaçant sous sa protection nôtre île et nôtre peuple, je ne pouvais que lui en être reconnaissante, et même quelque peu flattée, au nom des Garal. Depuis Atgahlaan, la vie sur Néthéril n'était plus la même. L'unification des clans avait eu son lot de bienfaits et de dégâts, de même que l'instauration d'une alliance avec l'Empire. Loin de moi l'idée de vouloir discréditer pareille accommodation politique entre deux peuples, deux races...Mais en ce qui concernait la façon de faire, comme j'en avais fait part à de nombreuses reprises au conseil, je désapprouvais la façon dont nôtre Trybyoon avait instauré ladite alliance. Enfin. Le Dragon Rouge avait cependant raison sur un point : malgré sa protection, la Légion devait trouver matière à s'émanciper, et à créer des liens avec les peuples qui pourraient lui être alliés afin de se protéger, tant des pirates que des factions restantes.

- Jh’eena, voilà un moment que nos routes ne s’étaient pas croisées. Je ne m’attendais pas à te voir aujourd’hui, pensant que tu serais occupé par tes devoirs envers la légion. Si tu es ici en ce jour, je ne peux qu’espérer que c’est parce que Néthéril est calme.

- Salutations, Dragon Libre, m'adressai-je à nôtre bienfaiteur avec une révérence polie, choisissant la langue commune pour m'adresser à lui, je n'irais pas jusqu'à dire que Néthéril est calme...Mais je ne peux rien faire de mieux pour la cité des Wigwams et ses environs que d'envoyer mes shikaaree en patrouille et prendre le temps de venir saluer nôtre sauveur : il y a bien des lunes que nous ne nous étions pas vus, en effet ! C'est un honneur et un plaisir pour moi que de voir nos routes se croiser à nouveau.

Vérith était toujours aussi impressionnant. Contraîrement à la dragonne du Prince Noir, qui ne semblait pas être grand chose d'autres qu'une boule d'écailles et de prétention, il y avait chez lui une véritable force tranquille. Comme le magma bouillonnant sous un volcan réchauffait les flancs de l'éruptif, le calme du saurien enclavait fermement la puissance que laissait transparaître son aura. La moindre de ses inspirations soulevait les écailles de ses flancs de plusieurs dizaines de centimètres, tandis que ses expirations, qui trouvaient pourtant leur origine à plusieurs mètres  de ma consoeur et de moi-même, repoussait nos pelages comme un zéphyr sur la côte. Cette force de la nature, que le temps avait rendu sage et puissant, se trouvait devant nous, venant en ami auprès du peuple Gräarh, pour quelques heures, quelques jours peut-être. Pouvoir le revoir était une chance, pouvoir lui parler, un privilège. J'aurais aimé pouvoir échanger avec lui, comme il m'arrivait de le faire avec Asolraahn, avoir l'opinion d'un être qui a vu, entendu, côtoyé les glabres et les Gräarh. Un être disposant d'une connaissance de l'histoire, dusse-t'elle ne pas être nôtre, dont la Légion manquait cruellement pour ne pas produire ou reproduire des erreurs que le temps a vu se réaliser une, si ce n'est de nombreuses, fois. Cependant, il ne s'agissait pas là de choses dont je me sentais libre de parler à proximité de Nyana. Dussè-je, quand bien même ce ne fut pas totalement réciproque, apprécier la jeune shikaaree pour les qualités dont elle faisait preuve, elle ne faisait pas partie des quelques privilégiés avec qui je partageais mes réflexions sur la Légion, son avenir, et sur l'archipel en général. Ce ne serait donc probablement pas pour cette fois.

Nyana retourna ses salutations à l'attention du dragon rouge, avant de tourner son regard vers moi, comme cherchant, par politesse, sans doute, mon approbation pour poursuivre. Je retins un soupir las, plantant ma pertuisane en terre pour saisir mes épaules de la main qui leur était opposée et soulager d'un craquement la gêne qui les engourdissait quelque peu...et surtout pour attirer l'attention sur autre chose que le geste de dédain réprimé envers les convenances et l'étiquette qui rendaient absolument insupportable toute discussion avec ceux qui les respectaient. Et que je te laisse parler, et que j'attends un accord, et pourvu que je ne me fasse pas taper sur les doigts parce que le mot choisi n'était pas du registre de langage adapté, et j'en passe et des meilleures...quel ennui ! Je relâchai ma prise sur mes articulations en adressant un lent hochement de tête à la chasseresse en signe d'approbation.

- Si tu cherches des réponses à tes interrogations, sous réserve de l'accord de nôtre bienfaiteur, proposai-je en interrogeant le Dragon Libre du regard[/b][/color], n'hésite pas à nous en faire part. Je ne te promets pas d'avoir la connaissance et la sagesse pour alléger ton fardeau, mais peut-être Verith Krodh Ka saura dissiper les nuages qui assombrissent ta voie. Pour ma part...La tenue du conseil de ce matin était un canuleux spectacle de derviche! Je me demande comment elles font pour ne pas avoir la nausée à force de tourner autour du pot...Que d'êtres se se croient vertueux parce qu'ils sont austères, et raisonnables, parce qu'ils sont ennuyeux* ! Parle, chasseresse, tu sembles en avoir plus lourd sur le coeur que moi.[/b][/color]



A nouveau, après avoir distrait l'attention du réel motif de ma venue, qui, comme je le disais, n'était pas de ceux que j'exposerai de moi-même au voisinage de Nyana, je reportai mon regard sur nôtre protecteur, nuque et dos droit, avec une nouvelle révérence légère, prenant ainsi la responsabilité de mon propos précédent en ce qui le concernait : s'il ne souhaitait pas prêter assistance à Nyana, il serait de mon devoir de lui présenter des excuses, plutôt que de le mettre en défaut en le laissant se dépêtrer du trouble de la chasseresse à cause de ma suggestion? Si je fuyais le conseil et son ordre du jour absolument aberrant d'inutilité, je n'étais en revanche pas du genre à fuir mes responsabilités envers ceux qui méritaient mon respect. Il n'en était guère plus que de doigts sur une patte, en ce monde, mais Verith faisait définitivement partie des êtres qui composaient ce groupe restreint, tout comme son représentant au sein du Conseil. Il y avait un moment que je n'avais pas croisé le Géant Opalin non plus, d'ailleurs...Je notai de prendre de ses nouvelles la prochaine fois qu'il passerait dans la cité, laissant ainsi s'exprimer qui du dragon ou de la Gräarh le souhaitait.




Spoiler :

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¤ Questionnement ¤

Que viennent à lui les âmes en proie au trouble si elles étaient assez courageuses pour lui faire face, mais aussi pour se révéler. Le dragon rouge n'avait aucune prétention de pouvoir régler la source de leur tourment, mais au moins pouvait-il les écouter et peut-être même les conseiller sur une voie à arpenter. L'enfant de l'orage n'était aucunement présent en ce jour pour apporter des réponses, et quand bien même il en aurait, il y avait peu de chance qu'il les partager. Ce qu'il faisait en revanche s'était poussé à une réflexion afin que les êtres se présentant à lui trouvent d'eux-mêmes la réponse, même si certes avec un petit coup de griffe. Mais cela demeurait toujours mieux que de leur délivrer la réponse de but en blanc sans effort. Le colérique n'était pas là pour ménager qui que ce soit, bien au contraire. Il était là pour éveiller ceux qui sommeillent.

Nyana et Jh'eena firent face au dragon rouge. La plus jeune des deux était hésitante et si elle avait trouvé le courage de se présenter face au colérique, elle ne semblait pas avoir encore en elle le courage de lui parler et de lui révéler son trouble. Verith n'avait aucune intention de la forcer, ou plus exactement de lui mâcher le travail. D'un petit geste de la griffe, le rouge lui réindiqua le lieu où prier et lui précisa que lorsqu'elle trouvera en elle le courage de lui révéler l'origine de son trouble, il se trouverait là, prêt à l'écouter, mais que sur l'heure, elle devait rassembler cette force en elle. La jeune graärh s'éclipsa alors vers le pied d'un des monolithes et s'agenouilla devant le joyau. L'enfant de l'orage la suivit du regard avant de braquer à nouveau ce dernier en direction de Jh'eena. Cette dernière lui semblait bien accabler par les responsabilités qui pesaient sur ses épaules, ou plus exactement par l'exercice de celui-ci qui s'avérait pour elle inutilement complexe.

« Ton peuple sort à peine d'un profond traumatisme et traverse en ce moment même une des plus grandes épreuves de sa vie. Il est normal pour ceux qui guident un peuple de douter, car la responsabilité est grande. Ceci une preuve de sagesse. Mais le doute peut aussi s'avérer une faiblesse s'il paralyse l'esprit et donc l'action. Toutefois, vous possédez un luxe que beaucoup n'ont pas. Vous êtes sous ma protection. Vous reconstruire prendra des années. Prenez donc le temps nécessaire à la réflexion pour vous rebâtir au mieux. Tirez les leçons de ce que vous avez subi pour ne pas commettre les mêmes erreurs et évitez d'en commettre de nouvelles, même, si vous en commettez nécessairement de nouvelles. Assurez-vous simplement que vous puissiez vous en relever. Sur quoi portait la réunion de ce jour? »

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-Ton peuple sort à peine d'un profond traumatisme et traverse en ce moment même une des plus grandes épreuves de sa vie. Il est normal pour ceux qui guident un peuple de douter, car la responsabilité est grande. Ceci une preuve de sagesse. Mais le doute peut aussi s'avérer une faiblesse s'il paralyse l'esprit et donc l'action. Toutefois, vous possédez un luxe que beaucoup n'ont pas. Vous êtes sous ma protection. Vous reconstruire prendra des années. Prenez donc le temps nécessaire à la réflexion pour vous rebâtir au mieux. Tirez les leçons de ce que vous avez subi pour ne pas commettre les mêmes erreurs et évitez d'en commettre de nouvelles, même, si vous en commettez nécessairement de nouvelles. Assurez-vous simplement que vous puissiez vous en relever. Sur quoi portait la réunion de ce jour

Le dragon rouge avait autant raison que tort. Si ma patience était, ces derniers temps, mise à rude épreuve, force était de constater qu'il s'agissait d'une qualité pourtant développée chez les Garal. Peut-être même, à mon goût, un peu trop. Prendre le temps d'assurer un avenir à la légion par l'établissement de nouvelles règles, de nouvelles façons d'apprendre et d'appréhender l'existence de nôtre peuple dans un archipel majoritairement dominé par les Ambarhûniens était nécessaire. Cela dit, ce n'était pas en passant des heures à évoquer une végétalisation du centre de la cité des Wigwams qu'une réelle reconstruction ou un réelle changement allaient s'opérer. J'entendais l'argument que l'agrément visuel pouvait apporter réconfort et sérénité, quand bien même l'ordre et la sobriété étaient maîtres mots en ma demeure et que je n'avais en aucun cas le temps de m'occuper des plantes, laissant ce soin à Sheoggah et Lha'dii, qui profitaient de leur tâche commune pour se tourner autour en attendant de voir qui viendrait mordiller l'autre le premier...Mais ce genre de questions devrait être délégué à une entité secondaire en charge des questions urbaines de second ordre. Pas attribuée à un conseil de trois Aaleeshaan qui se devaient avant tout de tirer profit du temps de répit offert par la présence et la protection du Dragon Libre pour réformer en profondeur une légion à l'archaïsme prononcé. Avec un soupir dépité, plantant la hampe de ma pertuisane dans le sol, j'entamai ma réponse à nôtre protecteur.

- Mes consoeurs étaient d'humeur à se pencher sur des questions d'esthétique et de mobilier urbain, aujourd'hui. J'ai la désagréable impression que le changement les effraie quand bien même il est nécessaire...A l'inverse, force est de reconnaître que c'est la stagnation qui m'inquiète. Ai-je des doutes quant à la marche à suivre, quant au chemin à emprunter pour mener les miens vers de plus calmes rivages? Evidemment...,

Mon ton désabusé s'éteignit lentement sur ce dernier mot, traînant son propre sens comme une douloureuse fatalité empreinte du regret d'être en proie à ce même doute. Celui-ci, qui me faisait même questionner ma place au sein de nôtre société, par moments. J'abandonnai quelques instants à la faveur d'un silence à peine troublé par le souffle puissant du dragon et le sable balayé par la force de celui-ci, comme par celle d'un sirocco persistant, avant de reprendre, mes iris dorés cherchant l'adresse de celles de nôtre protecteur draconique.

- Mais si le doute est sagesse, les certitudes ne sont pas folie. Je reviens des glaces de Nin-Tiamat, où le destin a eu la délicatesse de faire croiser ma route et celle de Rog Parish...Et j'ai désormais la certitude que l'urbanisme est le dernier de nos soucis. Je n'ai jamais caché mes intentions, et je les réaffirme, Dragon Libre. Bientôt, ce conseil pourra se consacrer à toute la verdure qui lui plait. Nôtre peuple ne sait que se complaire dans l'instant présent, sans Kamda Aaleeshaan. Depuis la mort de Sa'Hila -les esprits aient son âme en leur garde bienveillante-, qu'avons-nous accompli, hors de vôtre égide? Le comptoir de commerce? L'unité des clans? Sans Asolraahn et vous, rien de tout ça n'aurait pu voir le jour. Vat'Aan'Ruda se meurt dans sa passivité. Un ciel d'orage couvre la route qu'empruntent les nôtres, et je crains que même Quartzécaille ne puisse les dissiper...C'est à nous d'emprunter un autre chemin, mais puisque la carte vieille de millénaires que suivent aveuglément les Garal n'a su en suggérer d'autre, la majorité des guides refusent de se diriger vers le soleil. Le seul doute subsistant dans mon esprit est celui de la façon de faire.

Je clignai lentement des yeux en signe de confiance et de respect envers le Soleil Rouge. Oh, j'avais bien pensé missionner deux Shikaaree, puisque, si l'on excluait ceux qui rôdaient autour de mes deux consoeurs pour s'attirer leurs faveurs, j'étais la seule de nous trois à m'être constituée une véritable petite garde personnelle. Cela dit, si l'on se posait la question d'à qui profiterait le crime, il allait sans dire que je n'aurais pas le loisir de profiter d'une ascension aussi vile et macabre. Les provoquer en duel? La menace avait parfois tonné dans le hall du conseil, mais à nouveau : résoudre dans le sang et à la force de mes bras une telle problématique n'était, je pense, pas la bonne façon d'aborder ce problème. Restaient deux réelles solutions. La première? Celle d'accomplir un exploit digne de ce nom. Après avoir abattu un smilodon seule, puis sauvé Sa'Hili à plusieurs reprises des griffes de la mort, je ne voyais que l'abattage d'une Couronne ou du roi des Pirates pour justifier pareille ascension. Restaient sinon d'autres procédés moins orthodoxes, mais entre l'opinion du peuple et le jugement des Esprits-Liés, j'espérais ne jamais avoir à m'y résoudre. Au reste, si mes mises en gardes ne faisaient pas réagir mes homologues...Restait la solution désespérée. Celle qui, chaque jour, me faisait prier les Esprits-Liés, pour qu'ils protègent les miens des dangers qu'elle impliquait, voire, qu'elle n'arrive jamais. Laisser se faire les choses. Attendre que les enfers se déchaînent. Et, par mes mises en garde passées, par mon action à cet instant, gagner suffisamment de crédit pour supplanter ce conseil qui n'avait clairement rien à envier en termes d'activités aux plantes vertes dont il débattait actuellement sans moi.

Depuis toujours, j'avais souhaité prendre les rennes de nôtre peuple. Lui offrir un renouveau. Une impulsion de modernité.
Depuis toujours, j'avais réfléchi, jour et nuit, à la meilleure manière de mener Vat'Aan'Ruda vers une nouvelle ère de grandeur.
Chaque jour, je ressassai ces infinies circonvolutions de pensées.
Chaque jour, ma détermination grandissait.

Mais, si j'étais entourée par des shikaaree ayant foi en ma personne et en mes idéaux, si le peuple des savanes plaçait, pour beaucoup, leurs espoirs en moi, jamais je n'avais autant ressenti le doute dans l'intérêt de mes efforts à venir, et l'inanité de ceux accomplis jusqu'ici. Alors, lorsque j'irais prier auprès du joyau placé par notre protecteur, espérant pour l'heure qu'il sache éclairer ma lanterne dans l'obscurité du chemin que j'emprunterai bientôt, j'aurais un mot pour les esprits et un autre pour mon âme à déverser dans celui-ci.

descriptionAux pieds des monolithes [PV Nyana & Jh'eena] EmptyRe: Aux pieds des monolithes [PV Nyana & Jh'eena]

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