Elle tournait encore et encore cette plume, son regard incapable de s'en détacher. Cette même plume avait servi à rédiger sa lettre de dénonciation à la Reine Autone Falkire. Elle ne portait pas plus d'affection pour l'alliance que pour l'empire, "tous les mêmes sous un prisme différent" s'aimait-elle à dire le plus souvent, gardant toujours en elle cette aversion pour les politiques. Cependant elle n'avait pas pu rester sans agir quand bien trop de vie était en jeu... Elle avait écrit cette lettre à la Reine d'une main sûr et ferme, elle s'était senti pendant ce bref instant comme celle qu'elle avait été à l'époque. L'Hetiriw, la gardienne de l'horizon, celle qui veillait à la bonne conduite des siens sous un regard faussement maternel et empli de sévérité. Les elfes qui avaient participé à ce projet fou visant uniquement la vengeance s'étaient écartés du droit chemin. Nayrae se souvenait encore parfaitement de ce qu'elle avait ressenti, de la colère, du mépris et d'une certaine manière du dégoût. Ce projet égoïste ne visait qu'à satisfaire un plaisir brut et bestial, celui de faire mal sans un quelconque projet futur. Elle n'avait pas cherché à comprendre, et cela, elle le regrettait terriblement aujourd'hui.
Elle avait accompli son devoir, mais pour les mauvaises raisons. Certes l'important restait le résultat, un drame avait été évité et elle pouvait s'estimer heureuse que pour une fois elle avait contribuer à faire le bien plutôt que le mal. Ce n'était cependant pas assez, l'histoire n'était pas vraiment finie pour elle. Elle n'avait cessé de ressasser tout ça, aussi bien dans ses prières quotidiennes qu'à travers ses innombrables cauchemars ou des visages d'elfes semblaient fondre en criant de désespoir. Le destin de sa race était inévitable, mais plus qu'une race c'était un héritage, une culture et une histoire qui allait mourir. Ce n'étaient pas les elfes devenus vampire qui allait pouvoir être les "gardiens de la mémoire" comme son peuple s'était toujours fait appelé et les quelques rares survivants ne pourraient faire perdurer cette mémoire. Ils allaient disparaître deux fois, de la surface du monde et dans le cœur de tous...
Nayrae n'avait jamais accordé une grande importance à la place des elfes dans le monde ou à sa propre place au sein des elfes. Sa foi avoir toujours prit une place plus importance et aujourd'hui encore c'était dans une optique pieuse qu'elle pensait, les elfes étaient après tout eux aussi les enfants des déesses. Déposant finalement cette plume qu'elle triturait dans tous les sens, Nayrae éteignit toute lumière dans sa chambre d'auberge, alluma une bougie et commença à prier Naur. Les yeux rivés sur la flamme, étudiant sa forme et ses mouvements, accordant une attention particulière au faible vague de chaleur parcourant son visage. La prière lui donnait la force et la volonté qui lui manquait cruellement pour accomplir ce qui était juste ou nécessaire. Et les déesses savaient à quel point elle en avait besoin.
Sa prière terminée, Nayrae reprit sa plume et entama une nouvelle lettre. Cette fois-ci pas pour la reine Caladonienne, mais pour son époux. Elle avait besoin d'aide, il n'y avait encore pas si longtemps que ça, Nayrae c'était cantonné à une vie de quasi-ermitage, la plupart de ceux qu'elle avait connue étaient soit mort ou bien hors de sa porté. Elle avait besoin de quelqu'un qui serait un minimum sensibilisé à cette affaire et qui fort de son expérience pourrait la conseiller voir l'aider. Cependant elle devait admettre ne pas savoir totalement que penser de l'Althaïen. Certes il était l'un des fondateurs du conseil des mages, une organisation aux idéaux purs et justes, cependant Ilhan Avente était-il à l'image du conseil ? Il avait été aux services de l'empire, de Delimar et aujourd'hui de Caladon. Ces changements d'allégeances pouvaient s'expliquer par une recherche perpétuelle d'une cause à défendre et de multiples déception... Mais au fond d'elle Nayrae ne pouvait cesser de ce demander qu'elles étaient les véritables objectifs du conseiller Caladonien et où résidait véritablement son allégeance. Méfiance exagérée ou pas, elle avait tout de même décider de lui demander une entrevue ici à Cordont.
Etait-ce malvenue de sa part d'inviter un homme de sa position à se déplacer plutôt que de se déplacer elle-même, elle qui ne devait pas représenter grand-chose à ses yeux. Cependant, c'était à Cordont que c'était déroulé cette triste affaire, ne valait pas il mieux d'en discuter dans cette même ville. Ce qui la gênait vraiment, c'était qu'elle n'avait pas de résidence pour recevoir le conseiller... Elle se voyait mal le recevoir dans sa petite chambre d'auberge ou même dans l'auberge tout court... Peut-être pourrait-elle lui proposer de marcher ? Enfin, fallait-il encore qu'il accepte de venir, après tout il pourrait très bien complètement ignorer sa demande, un conseiller Caladonien avait sûrement bien des choses plus intéressantes à faire.
Elle avait accompli son devoir, mais pour les mauvaises raisons. Certes l'important restait le résultat, un drame avait été évité et elle pouvait s'estimer heureuse que pour une fois elle avait contribuer à faire le bien plutôt que le mal. Ce n'était cependant pas assez, l'histoire n'était pas vraiment finie pour elle. Elle n'avait cessé de ressasser tout ça, aussi bien dans ses prières quotidiennes qu'à travers ses innombrables cauchemars ou des visages d'elfes semblaient fondre en criant de désespoir. Le destin de sa race était inévitable, mais plus qu'une race c'était un héritage, une culture et une histoire qui allait mourir. Ce n'étaient pas les elfes devenus vampire qui allait pouvoir être les "gardiens de la mémoire" comme son peuple s'était toujours fait appelé et les quelques rares survivants ne pourraient faire perdurer cette mémoire. Ils allaient disparaître deux fois, de la surface du monde et dans le cœur de tous...
Nayrae n'avait jamais accordé une grande importance à la place des elfes dans le monde ou à sa propre place au sein des elfes. Sa foi avoir toujours prit une place plus importance et aujourd'hui encore c'était dans une optique pieuse qu'elle pensait, les elfes étaient après tout eux aussi les enfants des déesses. Déposant finalement cette plume qu'elle triturait dans tous les sens, Nayrae éteignit toute lumière dans sa chambre d'auberge, alluma une bougie et commença à prier Naur. Les yeux rivés sur la flamme, étudiant sa forme et ses mouvements, accordant une attention particulière au faible vague de chaleur parcourant son visage. La prière lui donnait la force et la volonté qui lui manquait cruellement pour accomplir ce qui était juste ou nécessaire. Et les déesses savaient à quel point elle en avait besoin.
Sa prière terminée, Nayrae reprit sa plume et entama une nouvelle lettre. Cette fois-ci pas pour la reine Caladonienne, mais pour son époux. Elle avait besoin d'aide, il n'y avait encore pas si longtemps que ça, Nayrae c'était cantonné à une vie de quasi-ermitage, la plupart de ceux qu'elle avait connue étaient soit mort ou bien hors de sa porté. Elle avait besoin de quelqu'un qui serait un minimum sensibilisé à cette affaire et qui fort de son expérience pourrait la conseiller voir l'aider. Cependant elle devait admettre ne pas savoir totalement que penser de l'Althaïen. Certes il était l'un des fondateurs du conseil des mages, une organisation aux idéaux purs et justes, cependant Ilhan Avente était-il à l'image du conseil ? Il avait été aux services de l'empire, de Delimar et aujourd'hui de Caladon. Ces changements d'allégeances pouvaient s'expliquer par une recherche perpétuelle d'une cause à défendre et de multiples déception... Mais au fond d'elle Nayrae ne pouvait cesser de ce demander qu'elles étaient les véritables objectifs du conseiller Caladonien et où résidait véritablement son allégeance. Méfiance exagérée ou pas, elle avait tout de même décider de lui demander une entrevue ici à Cordont.
Etait-ce malvenue de sa part d'inviter un homme de sa position à se déplacer plutôt que de se déplacer elle-même, elle qui ne devait pas représenter grand-chose à ses yeux. Cependant, c'était à Cordont que c'était déroulé cette triste affaire, ne valait pas il mieux d'en discuter dans cette même ville. Ce qui la gênait vraiment, c'était qu'elle n'avait pas de résidence pour recevoir le conseiller... Elle se voyait mal le recevoir dans sa petite chambre d'auberge ou même dans l'auberge tout court... Peut-être pourrait-elle lui proposer de marcher ? Enfin, fallait-il encore qu'il accepte de venir, après tout il pourrait très bien complètement ignorer sa demande, un conseiller Caladonien avait sûrement bien des choses plus intéressantes à faire.
Lettre de Nayrae à Ilhan :
Cher Ilhan Avente,
Je vous remercie du temps que vous accorderez à la lecture de cette lettre. Je ne doute pas que vous devez être un homme des plus occupé, cependant j'espère que vous saurez trouver un moment, aussi bref soit-il, concernant une affaire que ne vous est certainement pas étrangère. Au cours du sommet de Cordont, mon peuple a commis un crime des plus graves et je remercie encore les Déesses de leur échec. Cependant, et loin de moi l'idée de chercher à légitimer leurs actes, j'aimerais si possible avec vous discuter de ce qui a poussé les miens à commettre l'irréparable. Tout crime doit être punis, la justice se doit d'être absolu, cependant je pense qu'il était tout aussi important de comprendre pourquoi le dit crime a été commis et d'agir en conséquence. J'aimerais offrir une conclusion moins funeste à toute cette histoire, mais je suis consciente que je ne suis qu'une elfe et toute seule je n'irais pas bien loin dans ce projet.
C'est pourquoi j'aimerais solliciter votre aide et vos conseils. Accepteriez-vous de me rencontrer à Cordont ? À la date qui vous conviendra bien sûr. Je doute malheureusement pouvoir vous offrir quoi que ce soit de tangible pour votre aide, cependant sachez que je n'oublie jamais une main qui m'a été tendue et que les déesses m'en soient témoins, je ne reviens jamais sur ma parole.
En espérant vous voir très bientôt et avec toutes mes amitiés pour vous et votre épouse.
Nayrae Syzÿgiehnn.
Je vous remercie du temps que vous accorderez à la lecture de cette lettre. Je ne doute pas que vous devez être un homme des plus occupé, cependant j'espère que vous saurez trouver un moment, aussi bref soit-il, concernant une affaire que ne vous est certainement pas étrangère. Au cours du sommet de Cordont, mon peuple a commis un crime des plus graves et je remercie encore les Déesses de leur échec. Cependant, et loin de moi l'idée de chercher à légitimer leurs actes, j'aimerais si possible avec vous discuter de ce qui a poussé les miens à commettre l'irréparable. Tout crime doit être punis, la justice se doit d'être absolu, cependant je pense qu'il était tout aussi important de comprendre pourquoi le dit crime a été commis et d'agir en conséquence. J'aimerais offrir une conclusion moins funeste à toute cette histoire, mais je suis consciente que je ne suis qu'une elfe et toute seule je n'irais pas bien loin dans ce projet.
C'est pourquoi j'aimerais solliciter votre aide et vos conseils. Accepteriez-vous de me rencontrer à Cordont ? À la date qui vous conviendra bien sûr. Je doute malheureusement pouvoir vous offrir quoi que ce soit de tangible pour votre aide, cependant sachez que je n'oublie jamais une main qui m'a été tendue et que les déesses m'en soient témoins, je ne reviens jamais sur ma parole.
En espérant vous voir très bientôt et avec toutes mes amitiés pour vous et votre épouse.
Nayrae Syzÿgiehnn.