Face aux changements [PV Ilhan]

Qui aurait pu le dire ? Sous les regards protecteurs des Esprits-Liés et en affrontant les choix de la vie, il se pouvait parfois qu'une vie toute tracée ne subisse un bouleversement tout aussi hasardeux et puissant que la foudre frappant le sol.

Au milieu de constructions, travaux ou étales déjà terminées se trouvait une graärh au trait familier. La tête relevée et digne, les pattes chargées d'un cageot remplit, Reynagane avançait, suivit de prêt par Archaon, au milieu de ce qui serait bientôt la principale allée du nouveau quartier Graärh de Caladon. Un projet où rêve avait laissé place à fondation puis à construction. Bien sûr il y avait encore beaucoup à faire mais la graärh n'aurait en aucun cas pu définir ce qu'elle ressentait en ce baladant ainsi dans un endroit qu'elle avait si longtemps imaginé. Bientôt, elle verrait autant de couleurs que porteraient les Wombat que d'étincelles dans les yeux des graärhs habitants ici. Et des graärhs, il y en avait. À vrai dire, Reynagane n'aurait pas cru en voir venir autant aider à la construction du Quartier. Depuis que l'esclavage avait été définitivement abolie au sein de la ville marchande, bon nombre de graärh s'en était allé rejoindre Néthéril et retenter leurs chances. D'autres n'avaient pas eu le courage de tout recommençait à zéro et s' appuyait sur la seconde chance que leur offrait « Naee aasha », le quartier du nouvel espoir. D''autres encore avaient depuis longtemps abandonner l'idée de revenir à leur vie d'avant et avaient reconstruit leur vie ici. C'était le cas par exemple de ce bon vieux Archi, ancien esclave qui avait décidé, lui tout comme son équipage, de rester sur leur bateau de pêche et de continuer les marchés entre Portus Regius et Caladon. Lui qui avait aidé Reynagane par le passé avait été clair quant au soutien qu'il apportait à la féline. Et pour lui rendre la monnaie de sa pièce, Reynagane avait promis au graärh que lui et tout les membres de son équipages auraient une place de choix dans ce rêve d'union et de liberté. Des graärhs auquel elle n'aurait jamais pensée c'était également présentés  à elle au début du projet. Et d'ailleurs, voilà qu'ils apparaissaient à l'ombre d'un abri au tissu bleu et violet.

- J'apporte de quoi vous remplir l'estomac pour ce midi déclara Reynagane en baissant la tête pour éviter le voile qui tombait jusqu'au sol.

Les graärhs en pleine discussion se turent tous pour saluer la nouvelle arrivante avec grand respect. Un rituel qui n'avait pas échappé à la féline depuis son nouveau titre de Purohit Rakshak et auquel elle avait encore  peu l'habitude. Rendant leurs salues en ronronnant fortement, la graärh déposa le cageot sur une table ou plein de bonne victuaille les attendaient.

- Servez-vous mes amis.

Les félins attendirent un peu avant de voir que Reynagane leur tendait l'une de ses pattes en avant.

- Où en est-on depuis notre petit soucis de ce matin ?


- La place aux Offrandes est entièrement terminé, j'y ait rajouté une petite touche de peinture claironna fièrement Jarjan, un graärh aux larges épaules avec un œil artistique très intéressant.

- C'était un problème de plomberie, en même temps je suis pas plombier et je l'ai jamais été bougonna alors un graärh portant le nom de Razdane avant de se redresser soudainement en baissant les oreilles de gêne.

Reynagane avait vu la graärh à ses côtés qui lui avait flanqué un coup dans les côtes comme pour un rappel à l'ordre et Reynagane ne pu s'empêcher de sourire. Tous commençait à être habitué aux humeurs changeantes de Raz.

- Les humains sont doués avec leur mains, on ne peut pas le cacher assura Jarjan avant de demander qui est-ce qui a préparer ces plats ?

La graärh prit un air malicieux avant de répondre « Maya ». La même Maya qui lui avait ouvert les bras en tant que cuisinière de la maison de leurs anciens maîtres. Qu'elle surprise avait été de revoir tout les anciens esclaves des Iyutred et graärhs libres avaient tenu à la revoir. Et cette Maya à la langue bien pendu et au caractère tenace était restée pour y poser une pierre dans ce nouveau projet.  Il avait fallut pour tout ses anciens camarades un grand temps d'adaptation pour croire aux histoires de Reynagane. Car oui, en l'espace d'une année, la frêle et petite Reynagane Shäa avait bien changé.

- Ahhh cette Maya, j'aurai dû m'en douter.

Parmi le groupe qui l'entourait, Reynagane pouvait compter sur trois visages qu'elle connaissait de son ancienne vie en tant qu'esclave : Poarik alias Poa, Valko et Yacta. Yacta... une femelle imbuvable à l'époque qui avait martyrisé plus d'une fois Reynagane est sa gentillesse maladive. De tout ceux qui l'avait rejoint, c'était bien là la surprise. La graärh aurait juré que Yacta serait rentré sur Néthéril retrouver comme Nyana l'honneur perdu et pourtant, la femelle était resté aux côtés de Maya. Si Reynagane n'avait plus de rancoeur, la présence de Yacta au sein du Quartier Graärh ne l'a rassurait pas non plus car la haine qu'avait la féline pour les humains semblaient bien s'être accroître au fil du temps. Reynagane savait que tôt ou tard, elle devrait mettre le sujet sur la table mais pour l'heure, des choses plus importantes devaient être traités.

- Alors tout est parfait, c'est aujourd'hui que nous recevons Seigneur Avente, je m'en vais l'accueillir, bon appétit tous !

Ronronnement et signaux amicaux suivirent le départ de la graärh qui se retrouva de nouveau seule dans l'allée sous un soleil froid. Reynagane avait hâte de revoir son ami et de lui montrer les avancées du Quartier. Leur rencontre était prévu depuis plusieurs temps déjà et si la dernière fois, Reynagane n'avait pas d'habitation à proprement parlé, elle pouvait aujourd'hui accueillir dans SA demeure, son cocon à elle quelqu'un à qui elle tenait beaucoup.
Remontant la rue, Reynagane ne pouvait pas décoller son sourire de son museau. Plus d'une fierté brillait dans ses yeux et lorsque sa maison : un mélange très étrange entre la culture des humains et la cultures graärhs fit son apparition devant elle, une vague d'émerveillement lui hérissa le poil. Des couleurs vives et des peintures formant des Esprits-Liés trônaient sur sa façade principale. Des tissus formant des plafonds de terrasse descendaient comme des cascades sur le jardin encore... inexistant. Reynagane avait même dessiné de son propre chef Archaon en train de danser sur le haut de sa porte d'entrée au plus grand plaisir du Sigil. Des vitres par dizaines pour laisser entrer la lumière, la graärh pénétra dans sa demeure en faisant bien attention de nettoyer l'entrée avant l'arrivée de son ami. À l'intérieur, on ne pouvait pas dire que c'était entièrement finit. C'était plus de l'ordre décoratif que de travaux à proprement parlé. De ses voyages, Reynagane avait pu amasser beaucoup de petits objets mais il lui manquait encore pas mal de meuble et le temps passant à la vitesse de la lumière, elle n'avait pas encore eu le loisir de s'acheter de quoi remplir les pièces. Ce qui était sûr c'est que couleur, perles et petits instruments pendant au plafond ravivait l'énergie de la féline.

Reynagane s'en alla dans sa petite cuisine ou elle avait concocté un petit ragoût parfumé aux herbes que l'on trouvé uniquement sur Néthéril, pour voir si tout était fin prêt. Une part d'elle priait les Esprits pour que se soit bon car bien qu'elle soit douée pour la préparation de médicament, la nourriture et elle, c'était deux choses bien séparés.

Retournant dans sa pièce de vie, Reynagane prit le temps de monter à l'étage pour se changer. Elle ne le dirait jamais tout haut, mais une partie d'elle était également très stressée d’accueillir Ilhan dans ce qu'elle pouvait véritablement appelé sa maison. C'était fou. Excitant. Effrayant !

- Archaon tu es là ?

La petite araignée prit bien soin de descendre du plafond par un fil argenté pour venir se poser sur sa tête.

« Bouh. »

- Archaon, tu crois que c'est assez rangé ? J'espère au moins que ce que j'ai préparé est mangeable. Et puis, par les Esprits en fait, je me suis peut-être trompée de jour.

« Ou là, ou là Reynagane il faut que tu te calmes, tu vas tomber dans l'escalier et qui sais qui vas devoir te ramasser après ? »

Une seconde plus tard et voilà qu'une silhouette familière se dessina dans les vitraux de la porte d'entrée avant que le son de quelqu'un qui frappe à la porte de résonne dans la pièce.

- Tu.... ok, il est là.

Inspirant une grand goulée d'air, Reynagane s'approcha de la porte et faillit trébucher  à l'entrée. Heureusement la poignée la rattrapa de justesse et c'est d'un geste rapide qu'elle l'ouvrit. Les moustaches frémissantes, Ilhan Avente était là. Juste devant elle dans une tenue toujours impeccable et son petit air malicieux dans les yeux.

- Ilhan ! Tu ne peux pas savoir à quel point je suis heureuse de t'inviter dans ma demeure.


« Tu parles vite dis-moi ! »

Archaon se tenait toujours au sommet de sa tête et dans la précipitation, Reynagane avait complètement oublié sa présence. Prenant en vitesse l'araignée pour la déposer doucement sur la petite table à l'entrée, Reynagane toussota de gêne avant de faire de grand signe à Ilhan d'entrer.

« Bienvenue chez Reynagane Shäa ! » claironna Archaon.

- Je t'en prie, fais comme chez toi, vraiment ! Entre, je nous ai préparé une petite boisson chaude, malgré le soleil l'hiver se rapproche à grand pas ici. Comment te portes-tu ? Demanda t'elle enfin après avoir fermer la porte derrière Ilhan et en se dirigeant vers sa cuisine.

Ilhan ne pouvait qu’admirer l’avancée fascinante du nouveau quartier Graärh. Le quartier de l’espoir comme il avait entendu certains l’appeler. C’était là un nom qui lui plaisait bien et qui devait ravir le cœur de son épouse. Autone avait tant œuvré pour l’abolition de l’esclavage en cette cité et pour offrir aux Graärh une autre vie… Oui, cela devait lui réchauffer le cœur que de voir tous ces félins se retrouver en une communauté soudée, et ce au sein même de la cité de l’Or. Il avait craint au début que peu répondent à l’appel. Mais, même s’ils ne pouvaient se compter par millier, les Graärh qui avaient accepté de suivre Reynagane dans ce projet étaient bien plus nombreux que son cœur n’aurait pu l’espérer. C’était là le pouvoir d’unification que possédait Purohit Rakshak.

Il fut également assez étonné de n’être pas mal accueilli dans ce quartier. Au contraire même, certains Graärh allant jusqu’à le saluer. Il leur répondit à chacun, en tentant de leur rendre leur salutation féline, ou leur parlant la langue Graärh quand il le pouvait. Était-ce son statut de Prince consort ou ses anciennes actions d’abolitionnistes, même si en Delimar, qui étaient alors à l’œuvre ? Il n’aurait su dire. Sans doute un peu des deux. Toujours était-il qu’au moins il ne se sentait nullement en insécurité dans ce nouveau quartier dont les bâtisses grandissaient et se multipliaient. Une, entre tous, attira son attention.

La bâtisse vers laquelle il se rendait. Il admira les petites silhouettes semblant danser sur la façade, cherchant à trouver le nom de l’Esprit-Lié associé à chacune, au milieu de ses couleurs vives et miroitantes sous le soleil radieux. Un symbole entre tous trônait au-dessus de la porte, gravée à même la pierre. Une créature en forme d’araignée… Symbole de l’Esprit-Lié de Reynagane ? L’araignée dessinée avait toutefois quelques allures bien particulières. Ilhan aurait presque pu prendre ce symbole pour un signe du destin, lui qui aimait tant les araignées et tisser sa toile avec elles... Et à cette idée, un sourire amusé s’esquissa sur ses lèvres à cette vue. Voilà bien un signe qu’il aimait. Même s’il se doutait que cela n’avait pas la même signification pour Reynagane que pour lui. L’araignée. Telles ses araignées. Reynagane n’aurait pu choisir meilleur fronton pour sa maison. Nul doute qu’avec un tel signe elle serait toujours bien protégée.

Il se décida enfin à s’approcher plus encore de la porte, sortant de sa contemplation, et toqua contre le bois pour avertir de sa présence. Il entendit un petit raffut de l’autre côté et son ouïe de Sainnûr ne manqua pas les bruits étouffés, signe d’une chute tout juste évitée. Il ne dut qu’à sa maîtrise de retenir un petit rire. Même si un sourire des plus taquins ne manqua pas de rester figé sur ses traits quand la porte s’ouvrit. Et ses yeux pétillants de malice parlaient pour lui.

– Je suis honoré que tu m’y aies invité, répondit-il aussitôt.

Son regard se porta un court instant sur la petite créature, une araignée, qui faisait office de coiffe à la Graärh. Voilà donc l’origine du symbole sur le fronton, car la créature ressemblait trait pour trait à celle trônant sur le fronton. Ilhan offrit un léger signe de tête à la créature dont il sentait une magie puissante émaner. Sans aucun doute, une créature magique.

– Merci de votre accueil, fit le Sainnûr à la créature qui l’accueillit en claironnant le nom de la maison.

Ilhan offrit alors à ses deux hôtes le salut tout althaïen, une main sur le cœur, une légère inclinaison du buste et de la tête, avant que sa main ne vole paume vers le haut en direction de l’étrange duo.

– Que le soleil guide vos pas, ajouta-t-il, tels les mots offerts lors de cette salutation rituelle pour lui. Et qu’il accorde chaleur et bonheur à votre maison.

Son regard voleta vers l’intérieur, alors qu’on l’invitait à entrer. Comme toujours, il s’assura de noter toutes les issues. Certes, il savait ne rien craindre a priori en un tel endroit, mais on ne perdait pas ses anciens réflexes aussi facilement.

– Une maisonnée qui respire déjà le bien-être, même si je subodore que cette décoration n’est qu’un début.

Le manque de meubles ne lui avait pas échappé, et il se doutait bien qu’avec tous les événements la Graärh n’avait eu guère le temps de pleinement s’occuper d’elle et de sa nouvelle demeure. Il y avait eu tant et tant de choses à faire… Mais il nota dans un coin de son esprit de lui envoyer une aide pour finir d’aménager son petit cocon. Il était important d’avoir son havre de paix et de s’y sentir pleinement à l’aise.

– Je me porte comme un charme, répondit-il d’une voix suave. Et vous, Purohit Rakshak, ajouta-t-il en lui offrant cette fois le salut Graärh empreint d’un respect non feint, en langue Graärh.

Le ronronnement en moins. Il resterait éternellement incapable de reproduire ce son à la fois splendide, envoûtant et troublant. Puis, se défaisant de toute marque de politesse qui pourrait par trop gêner Reynagane, maintenant qu’il la connaissait assez bien, il s’approcha d’elle et se permit une rapide accolade.

– Comment vas-tu mon amie ? As-tu pu récupérer quelque peu de tous ces événements ?

Il la maintint un court instant à bout de bras pour bien l’observer, puis s’obligea à la relâcher.

– Tu n’as en tout cas pas chômé. Le nouveau quartier, quartier de l’espoir si j’ai bien entendu ?, a bien grandi. Il est magnifique et brille de mille couleurs. J’espère que les feux ardents qui l’animent resteront aussi vifs que la bienveillance que tu portes à chacun de tes protégés en ce quartier. Je savais que tu saurais mener ce projet…

De pattes de maître, allait-il dire, mais il se retint, de peur que le mot maître ne ravive de mauvais souvenirs.

– royalement, fit-il sobrement à la place. Et cette boisson m’ira très bien. Raconte-moi tout. J’ai pu voir une belle place aménagée, la rue principale, les demeures en construction, certaines déjà bien finies, et quelques ruelles se dessiner… Quels sont donc tes plans pour ce quartier ? As-tu besoin de quoi que ce soit ?

Il fallait être franche, Reynagane n’avait aucun sombre idée de comment fallait-il recevoir un humain dans sa demeure. Avec un peu de chance, Ilhan ne remarquerait aucunement ses maladresses. Ne pas rire. Chantonnant gaiement une petite mélodie d’un chant graärh, la féline arrêta sa petite préparation et revînt avec un plateau garnis de biscuits salées et de la boisson verdâtre à base de plantes. Le posant sur la seule table qu’elle avait, elle adressa un regard bien chaleureux à son invité, légèrement gênée par autant de formalité venant d’Ilhan, quel fut son soulagement lorsqu’il vînt lui accorder une accolade sincère mais rapide.

- Je vais bien, merci. Il est vrai que tout s’est accéléré sans que je ne sache très bien prendre les choses une par une mais je vais m’en sortir, ajouta t’elle avec un sourire joyeux. Sers-toi, installe-toi, mes amis sont ici comme s’ils étaient chez eux. Je vous dois au moins cela. Je ne sais pas si les biscuits sont réussit, la cuisine humaine est vraiment très difficile et je ne suis pas du tout experte en la matière rigola t’elle. Encore s’il s’agissait de nettoyer une pièce toute poussiéreuse, alors là, mes petites pattes seraient bien plus utiles mais ça, j’ai vraiment des doutes. Je t’en prie, mais ne t’obliges pas si c’est dégoûtant s’empressa t’elle d’ajouter. Pour ce qui es de la boisson, c’est une petite concoction spéciale à base de plantes de Néthéril.

S’asseyant en croisant ses doigts griffus entre eux, Reynagane écouta les compliments d’Ilhan au sujet du quartier graärh.

- Merci encore, ce que tu me dis là me fait très plaisir. De l’espoir, effectivement, c’est sûrement un peu niais j’en suis consciente mais je n’aurais jamais pu imaginer qu’une si petite idée ayant germé dans mon esprit prenne autant d’ampleur. Tout ça grâce à Dame Autone et toi.

Faisant une petite pause remplit d’un air de nostalgie, Reynagane aquiesca une nouvelle fois au sujet de ce que son quartier devait véhiculer.

- Je le voulais aussi colorée que sont les souvenirs de mon enfance. Nous irons faire le tour tout à l’heure si tu le souhaites. Je te présenterai les graärhs qui travaillent d’arrache pattes pour faire grandir cet endroit. Sans eux, il n’y aurait pas eu grand-chose s’amusa t’elle à penser à voix haute.

Se levant pour aller chercher sa petite préparation, Reynagane posa des petits bols avec son ragoût fumant à l’intérieur avant d’y poser une feuille de laurier sur chacun.

- Pour être honnête… je ne pensais pas que des graärhs anciennement esclaves me suivraient dans ce projet un peu fou. Et cela prend un peu plus d’ampleur chaque jour. J’espère qu’il n’y aura jamais de débordement Certains graärhs sont tellement en colère Ilhan. Une rage qui gronde dans les coeurs et ne demande qu’un infime prétexte pour se déverser. Parfois… je me demande, alors que le quartier n’est même pas fini, si cela ait une bonne idée.

Baissant les yeux sur la table, la féline redressa sa tête soudainement en levant les deux pattes.

- Ne te méprend pas, je suis absolument ravie et tellement reconnaissante que cet endroit naisse. Je serais vraiment mal placé de me plaindre ou même de me contredire alors que ce n’est que le début. Pardonne-moi, je dis des bêtises. Oui, j’ai beaucoup de projets.

Il était l’heure de changer de sujet, et vite.

- Les trois places sont bientôt entièrement finis, je vois une merveilleuse occasions d’y faire un marché où l’on sentira la fleur et les épices ou que l’on se trouve. Elles vont être reliées entre elles par les allées des Embruns. Ici, de nombreux marchands viendront vendre leurs artisanats. J’aimerai que l’on serve des préparations graärhs ou encore que l’on puisse offrir des soins pour les petits maux. Des choses qui paraissent si futiles quand on y pense. Je te remercie, vous avez fait déjà beaucoup pour nous, tout est déjà bientôt en place assura t’elle de répondre à sa question. Comment se porte ta famille ? Autone va bien ? Des nouvelles de notre proche expédition ?