Surprise
Cela faisait déjà deux semaines que l’enfant de l’orage était réduit à cet état lamentable. Lui, un fier dragon, était aujourd’hui un bipède. Du moins en apparence. Cependant, il lui avait fallu plusieurs jours pour s’en rendre compte. La première semaine avait été éprouvante puisque le colérique s’était plongé dans une profonde torpeur dont même les stimuli extérieurs provoqués par ses proches n’étaient parvenus à l’en tirer que de bref instant. La réalité était difficile à digérer pour celui qui haïssait et méprisait tant les bipèdes. Une réalité d’autant plus perturbée que ses nuits étaient agitées tant par d’éprouvants cauchemars que d’étranges rêves semblables à des souvenirs qui n’étaient pourtant pas les siens. C’est finalement un simple éternuement qui ravivera un semblant d’éclat dans le regard de Verith, une prémices du retour de son feu intérieur. Alors qu’il était allongé sur le sol, fixant le plafond d’un air absent comme si toute vie l’avait abandonné, Shuu’ran, le petit-fils d’Asolraahn, avait eu l’idée de vouloir embêter l’étrange ami amorphe de son grand-père en venant lui titiller les narines à l’aide d’un brin herbe. Et si le dragon n’avait pas réagi dans un premier, les assauts répétés des taquineries du graärhon avaient fini par faire éternuer ce dernier. Et quel éternuement ! Le wigwam du géant d’opale avait manqué de peu de finir en cendres si les voisins n’étaient pas prestement intervenus pour éteindre les flammes.
Verith était devenu un bipède, mais ses flammes, son côté draconique était encore là quelque part, il n’avait pas totalement disparu. Un espoir aussi maigre soit-il, c’est tout ce dont l’esprit du rouge au bord du gouffre avait besoin. Une lumière pour guider ses pas dans l’obscurité, pour lui montrer la voie à suivre. Dans le regard vitreux de l’enfant de l’orage, un semblant de l’éclat y résidant autrefois venait de refaire surface. Une faible braise qui ne demandait qu’à être entretenue. Avec l’aide ses proches, le colérique commençait à remonter la pente, mais il lui faudrait encore du temps, beaucoup de temps.
Pendant ce court laps de temps, Dwëmmer n’était pas restée inactive. Tout comme sa famille, l’araignée mécanique avait une foi inébranlable en celui qui est son lié. Tôt ou tard, le feu intérieur de celui désormais bipède de l’ire brulerait à nouveau et lorsque ce moment serait venu, il aurait besoin d’aide. Apprivoisant ses nouvelles capacités, l’antique artefact graärh avait franchi plus d’une fois le voile séparant les mondes pour passer le seuil du plan astral. Dans la demeure des défunts divins, Dwëmmer avait cherché un élément à même d’aider son lié. Malheureusement, tout seul c’est bien plus difficile qu’à deux et en dépit de l’abandon des palais par leurs propriétaires, les lieux n’en demeurent pas moins dangereux. Une dangerosité liée à une dégradation provoquée par le trépas de leurs maitres. La petite araignée mécanique avait frôlé à plusieurs reprises la désactivation, mais était parvenue à s’extraire d’urgence face à ses situations complexes. Seul, l’artefact graärh n’était parvenu à obtenir aucune réponse. Il était tout juste parvenu à récupérer quelques objets à ajouter sur sa pile de bibelots trouvés et qui peut-être trouveraient une utilité un jour. Quand Verith eut enfin quitté son état léthargique, Dwêmmer lui présenta ce qu’elle avait analysé comme était une armure. Les écailles de son lié n’étaient plus, il n’avait plus qu’une peau nue et fragile. Presque à contrecœur, le colérique l’accepta.
La deuxième semaine marqua le début d’une renaissance. Bien que son regard demeure presque sans éclat, l’enfant de l’orage était sortie de sa léthargie et s’était remise à bouger. Même s’il lui était difficile de l’admettre, cette apparence diminuée lui permit bien vite de renouer avec le dragon qu’il était autrefois quand il demeurait encore sur le continent sauvage. Plus petit, plus faible, il lui était plus aisé de trouver des adversaires et défis à sa hauteur. Le plaisir de la chasse se renouvela, alors qu’il ne s’agissait plus que d’une simple formalité. Les affres de la dépression commençaient à reculer tant et si bien que Verith finit par se souvenir que son combat n’était pas encore terminé. Bien qu’il ne soit pas sorti indemne de son conflit avec Ther’Zhi, le legs du Tyran Blanc n’était pas son dernier adversaire. Il demeurait encore d’autres menaces planant au-dessus des siens. Dont une que l’enfant de l’orage avait été contraint de reléguer au second plan à plusieurs reprises en raison d’autres, plus pressantes et plus directes : le lien. Aujourd’hui, rien en dehors de son état, ne justifiait que le rouge retarde encore l’échéance. Combattre les menaces les unes après les autres. Résoudre les problèmes les uns après les autres. C’est ainsi que Verith avait progressé ces dix dernières années. Renouer avec cette routine reviendrait à renouer avec celui qu’il était. Il s’était assez reposé, il devait à nouveau emprunter la voie.
« Nous allons quitter cette île aujourd’hui, Dwëmmer. »
L’araignée mécanique qui était en train de s’affairer sur l’entretien d’un des gantelets de son lié vit l’objet lui glisser des pinces face à cette annonce inattendue.
« Lié ? Est-ce vraiment sage ? Je me réjouis à l’idée que vous sortiez enfin de vous-même de cette bâtisse primitive, mais de là à quitter Néthéril. N’est-ce pas prématuré ? »
« N’aie crainte, nous ne serons pas partis longtemps. Il y a trois mois de cela, j’ai dit à une personne qui me tendait la main que j’avais une affaire plus urgente à régler et besoin d’un temps de réflexion. Grâce à toi, Ther’Zhi est aujourd’hui scellé. Et je suis à présent à une intersection. Je vais avoir besoin de plus de lumière pour éclairer le chemin à prendre. »
« Souhaitez-vous que j’ouvre la fenêtre de toile ? »
Le rouge ferma les yeux et soupira. Il était bien trop las pour pouvoir s’énerver.
« C’était métaphorique, Dwëmmer. »
« Ah ! Je vais rassembler nos affaires. Où allons-nous ? »
L’araignée mécanique se saisit du sac, des gants et des bottes de son lié avant de lui apporter. Verith saisit les objets en maugréant, n’ayant aucun plaisir à être forcé de recourir des affaires bipèdes. Il enfila les bottes, puis fit de même pour les gants, venant au passage faire cliqueter les griffes métalliques de ceux-ci comme il aurait pu le faire à l’époque avec les siennes. Le rouge se saisit de la sacoche de manufacture graärh et vint l’attacher à sa taille, cette dernière était déjà dans un piteux état, la dernière chasse s’étant révélée plus féroce que prévu. Il lui faudrait la changer, mais au vu du peu d’attachement du colérique aux objets bipèdes, ça ne serait pas demain la veille. Lorsqu’il eut fini, l’enfant de l’orage vint s’accroupir, posant une main contre son ombre.
« On va sur Nyn-Tiamat. Visiblement c’est là-bas que se trouve la personne que je souhaite rencontrer. Viens Dwëmmer, accroches-toi à moi. »
L’artefact félidé se rapprocha de son lié et vient saisir l’une de ses mains avec ses pinces. Autour du colérique, la magie s’activa. Verith avait beaucoup perdu, mais la trame était toujours avec lui. Très vite, le dragon devenu bipède et l’araignée de métal vinrent s’enfoncer dans les ombres avant de disparaitre, ne laissant plus que dans le wigwam de Néthéril le vide et le silence.
De l’autre côté, l’endroit était plongé dans la pénombre. La lumière du soleil était masquée par d’épais nuages et la canopée d’une profonde forêt. Le vent serpentait entre les troncs, provoquant un bruyant sifflement. Une tempête de neige faisait rage sur Nyn-Tiamat, comme très souvent en automne. Heureusement les arbres de la forêt offraient une protection quasi suffisante face à cette intempérie. Verith et Dwëmmer surgirent bientôt du sol, depuis les ombres. Lors de leur dernière rencontre, le colérique s’était saisi d’un fragment de l’ombre du dragonnier répondant au nom d’Aldaron. Dès lors, il était aisé pour le rouge de se transporter jusqu’à lui. Cependant, il ne remarqua pas à la présence du bipède. Il faut dire que sous cette nouvelle forme, il ne bénéficiait plus de ses sens draconique. L’enfant de l’orage avait l’impression d’avoir constamment un voile devant les yeux, ainsi que du coton dans les oreilles et dans le nez. Un frisson ne tarda pas à s’échapper de Verith. La température n’était pas du tout la même que sur Néthéril. Maugréant, il arracha une branche à l’arbre le plus proche et souffla dessus, venant l’enflammer. Brandissant cette nouvelle source de chaleur et de lumière, Verith perça la pénombre à la recherche du bipède qu’il était venu trouver. Mais en se retournant, il ne constata nul bipède. Face à lui se dressait un grand cheval aux crocs effilés dont une corne trônait fièrement au centre de son front. Que signifiait cela ? Et où était Aldaron. Fronçant les sourcils, le colérique projeta son esprit contre la créature avec l’intention de l’intimité. Bien qu’il n’ait jamais rencontré personnellement de telle créature, il avait beaucoup entendu parler d’elles et avait ressenti leur puissance du temps où il se trouvait sur Nyn-Tiamat en ayant encore sa forme draconique. Mais aux yeux du dragon, elles n’en demeuraient pas moins des animaux.
Au dernier moment, l’enfant de l’orage retint son geste quand son esprit entra en contact de la bête. Celui-ci lui était étrangement familier. Était-ce seulement possible ? Il s’était transporté ici en pensant parvenir jusqu’au dragonnier, mais sur place tout ce qu’il trouvait c’était cet animal.
« Aldaron ? »
« Verith ? »
De concert, les deux êtres s’interpelèrent avec surprises, le nom de chacun répondant dans l’esprit de l’autre.
« Eh mais, je reconnais ces signaux spirituels ! Ce sont les mêmes que ceux du bipède de l’autre fois. Lié, vous pensez que cette bête l’a mangé ? »
« Vous êtes une licorne ? »
« Vous êtes un bipède ? »
Verith était devenu un bipède, mais ses flammes, son côté draconique était encore là quelque part, il n’avait pas totalement disparu. Un espoir aussi maigre soit-il, c’est tout ce dont l’esprit du rouge au bord du gouffre avait besoin. Une lumière pour guider ses pas dans l’obscurité, pour lui montrer la voie à suivre. Dans le regard vitreux de l’enfant de l’orage, un semblant de l’éclat y résidant autrefois venait de refaire surface. Une faible braise qui ne demandait qu’à être entretenue. Avec l’aide ses proches, le colérique commençait à remonter la pente, mais il lui faudrait encore du temps, beaucoup de temps.
Pendant ce court laps de temps, Dwëmmer n’était pas restée inactive. Tout comme sa famille, l’araignée mécanique avait une foi inébranlable en celui qui est son lié. Tôt ou tard, le feu intérieur de celui désormais bipède de l’ire brulerait à nouveau et lorsque ce moment serait venu, il aurait besoin d’aide. Apprivoisant ses nouvelles capacités, l’antique artefact graärh avait franchi plus d’une fois le voile séparant les mondes pour passer le seuil du plan astral. Dans la demeure des défunts divins, Dwëmmer avait cherché un élément à même d’aider son lié. Malheureusement, tout seul c’est bien plus difficile qu’à deux et en dépit de l’abandon des palais par leurs propriétaires, les lieux n’en demeurent pas moins dangereux. Une dangerosité liée à une dégradation provoquée par le trépas de leurs maitres. La petite araignée mécanique avait frôlé à plusieurs reprises la désactivation, mais était parvenue à s’extraire d’urgence face à ses situations complexes. Seul, l’artefact graärh n’était parvenu à obtenir aucune réponse. Il était tout juste parvenu à récupérer quelques objets à ajouter sur sa pile de bibelots trouvés et qui peut-être trouveraient une utilité un jour. Quand Verith eut enfin quitté son état léthargique, Dwêmmer lui présenta ce qu’elle avait analysé comme était une armure. Les écailles de son lié n’étaient plus, il n’avait plus qu’une peau nue et fragile. Presque à contrecœur, le colérique l’accepta.
La deuxième semaine marqua le début d’une renaissance. Bien que son regard demeure presque sans éclat, l’enfant de l’orage était sortie de sa léthargie et s’était remise à bouger. Même s’il lui était difficile de l’admettre, cette apparence diminuée lui permit bien vite de renouer avec le dragon qu’il était autrefois quand il demeurait encore sur le continent sauvage. Plus petit, plus faible, il lui était plus aisé de trouver des adversaires et défis à sa hauteur. Le plaisir de la chasse se renouvela, alors qu’il ne s’agissait plus que d’une simple formalité. Les affres de la dépression commençaient à reculer tant et si bien que Verith finit par se souvenir que son combat n’était pas encore terminé. Bien qu’il ne soit pas sorti indemne de son conflit avec Ther’Zhi, le legs du Tyran Blanc n’était pas son dernier adversaire. Il demeurait encore d’autres menaces planant au-dessus des siens. Dont une que l’enfant de l’orage avait été contraint de reléguer au second plan à plusieurs reprises en raison d’autres, plus pressantes et plus directes : le lien. Aujourd’hui, rien en dehors de son état, ne justifiait que le rouge retarde encore l’échéance. Combattre les menaces les unes après les autres. Résoudre les problèmes les uns après les autres. C’est ainsi que Verith avait progressé ces dix dernières années. Renouer avec cette routine reviendrait à renouer avec celui qu’il était. Il s’était assez reposé, il devait à nouveau emprunter la voie.
« Nous allons quitter cette île aujourd’hui, Dwëmmer. »
L’araignée mécanique qui était en train de s’affairer sur l’entretien d’un des gantelets de son lié vit l’objet lui glisser des pinces face à cette annonce inattendue.
« Lié ? Est-ce vraiment sage ? Je me réjouis à l’idée que vous sortiez enfin de vous-même de cette bâtisse primitive, mais de là à quitter Néthéril. N’est-ce pas prématuré ? »
« N’aie crainte, nous ne serons pas partis longtemps. Il y a trois mois de cela, j’ai dit à une personne qui me tendait la main que j’avais une affaire plus urgente à régler et besoin d’un temps de réflexion. Grâce à toi, Ther’Zhi est aujourd’hui scellé. Et je suis à présent à une intersection. Je vais avoir besoin de plus de lumière pour éclairer le chemin à prendre. »
« Souhaitez-vous que j’ouvre la fenêtre de toile ? »
Le rouge ferma les yeux et soupira. Il était bien trop las pour pouvoir s’énerver.
« C’était métaphorique, Dwëmmer. »
« Ah ! Je vais rassembler nos affaires. Où allons-nous ? »
L’araignée mécanique se saisit du sac, des gants et des bottes de son lié avant de lui apporter. Verith saisit les objets en maugréant, n’ayant aucun plaisir à être forcé de recourir des affaires bipèdes. Il enfila les bottes, puis fit de même pour les gants, venant au passage faire cliqueter les griffes métalliques de ceux-ci comme il aurait pu le faire à l’époque avec les siennes. Le rouge se saisit de la sacoche de manufacture graärh et vint l’attacher à sa taille, cette dernière était déjà dans un piteux état, la dernière chasse s’étant révélée plus féroce que prévu. Il lui faudrait la changer, mais au vu du peu d’attachement du colérique aux objets bipèdes, ça ne serait pas demain la veille. Lorsqu’il eut fini, l’enfant de l’orage vint s’accroupir, posant une main contre son ombre.
« On va sur Nyn-Tiamat. Visiblement c’est là-bas que se trouve la personne que je souhaite rencontrer. Viens Dwëmmer, accroches-toi à moi. »
L’artefact félidé se rapprocha de son lié et vient saisir l’une de ses mains avec ses pinces. Autour du colérique, la magie s’activa. Verith avait beaucoup perdu, mais la trame était toujours avec lui. Très vite, le dragon devenu bipède et l’araignée de métal vinrent s’enfoncer dans les ombres avant de disparaitre, ne laissant plus que dans le wigwam de Néthéril le vide et le silence.
De l’autre côté, l’endroit était plongé dans la pénombre. La lumière du soleil était masquée par d’épais nuages et la canopée d’une profonde forêt. Le vent serpentait entre les troncs, provoquant un bruyant sifflement. Une tempête de neige faisait rage sur Nyn-Tiamat, comme très souvent en automne. Heureusement les arbres de la forêt offraient une protection quasi suffisante face à cette intempérie. Verith et Dwëmmer surgirent bientôt du sol, depuis les ombres. Lors de leur dernière rencontre, le colérique s’était saisi d’un fragment de l’ombre du dragonnier répondant au nom d’Aldaron. Dès lors, il était aisé pour le rouge de se transporter jusqu’à lui. Cependant, il ne remarqua pas à la présence du bipède. Il faut dire que sous cette nouvelle forme, il ne bénéficiait plus de ses sens draconique. L’enfant de l’orage avait l’impression d’avoir constamment un voile devant les yeux, ainsi que du coton dans les oreilles et dans le nez. Un frisson ne tarda pas à s’échapper de Verith. La température n’était pas du tout la même que sur Néthéril. Maugréant, il arracha une branche à l’arbre le plus proche et souffla dessus, venant l’enflammer. Brandissant cette nouvelle source de chaleur et de lumière, Verith perça la pénombre à la recherche du bipède qu’il était venu trouver. Mais en se retournant, il ne constata nul bipède. Face à lui se dressait un grand cheval aux crocs effilés dont une corne trônait fièrement au centre de son front. Que signifiait cela ? Et où était Aldaron. Fronçant les sourcils, le colérique projeta son esprit contre la créature avec l’intention de l’intimité. Bien qu’il n’ait jamais rencontré personnellement de telle créature, il avait beaucoup entendu parler d’elles et avait ressenti leur puissance du temps où il se trouvait sur Nyn-Tiamat en ayant encore sa forme draconique. Mais aux yeux du dragon, elles n’en demeuraient pas moins des animaux.
Au dernier moment, l’enfant de l’orage retint son geste quand son esprit entra en contact de la bête. Celui-ci lui était étrangement familier. Était-ce seulement possible ? Il s’était transporté ici en pensant parvenir jusqu’au dragonnier, mais sur place tout ce qu’il trouvait c’était cet animal.
« Aldaron ? »
« Verith ? »
De concert, les deux êtres s’interpelèrent avec surprises, le nom de chacun répondant dans l’esprit de l’autre.
« Eh mais, je reconnais ces signaux spirituels ! Ce sont les mêmes que ceux du bipède de l’autre fois. Lié, vous pensez que cette bête l’a mangé ? »
« Vous êtes une licorne ? »
« Vous êtes un bipède ? »