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descriptionL'interrogatoire [PV Demens] EmptyL'interrogatoire [PV Demens]

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Claudius s’en était allé de son entrevue avec Autone, pour hélas, quelque chose de bien moins plaisant sur le papier. Il devait tirer les vers du nez à un pirate qui avait cru bon de s’infiltrer au sein de cet entrevue politique en Cordont.

Claudius l’avait fait arrêté, et mis sous bonne garde sous une tente impériale, le temps qu’il traite toutes ses affaires qui restait encore à se préoccuper ici. Le Havremont avait tâché de garder son calme en présence de la petite assemblée, mais il revenait vers son campement avec un sentiment qui était entre la petite boule au ventre et la colère.

Ce n’était pas vraiment le fait d’interroger quelqu’un qui l’inquiétait : Claudius était rôdé à cet exercice pour l’avoir fait plusieurs fois dans sa vie de soldat, mais celui-ci était le premier qu’il menait en tant qu’Empereur. A dire vrai, il était presque sûr que n’importe qui aurait délégué cette tâche à sa place, mais lui tenait à le faire lui-même. Car aujourd’hui avait été un jour où son intégrité avait été mise en cause directement, et au-delà de sa personne, c’était le régime de l’Empire qu’on avait menacé, ainsi que l’ordre public d’une façon générale au sein de celui-ci.

Suffisamment de griefs suffisants pour lui faire dire que lui et lui seul devait se charger d’extirper des informations à cet alchimiste. La guerre contre les pirates faisant rage encore aujourd’hui, des enquêtes étant mené dans l’Empire concernant certaines affaires … En bref, cette personne pouvait potentiellement apporter bien des réponses à certains faits divers qui avaient secoué le territoire … S’il acceptait de coopérer bien entendu. Mais Claudius se faisait suffisamment confiance à ce sujet. Sous la menace du bourreau, l’on pouvait obtenir bien des choses.

La marche en dehors de la ville, là où le campement de l’Empire était installé, avait été de courte durée mais avait eu le mérite de remettre les idées du Havremont en place. Cela avait été une journée mouvementée, et les vieux os de Claudius avaient bien besoin de repos. Mais là était la dernière étape avant, il l’espérait, une pause au moins le temps qu’il rentre en son chez lui.

Claudius salua les quelques membres de ses troupes qui tournaient autour du camp, et demanda où le détenu avait été installé. On lui montra une petite tente, et il s’y dirigea. Là, deux gardes surveillaient l’entrée, et un de plus surveillait à l’intérieur. Un dispositif adéquat pour qui était un prisionner bien surveillé. Le Havremont entra dans la tente, congédiant ses sujets et le remerciant pour le travail fourni.

L’Empereur s’installa sur une chaise, en face de l’alchimiste. Une petite table de fortune les séparait. Claudius posa ses deux mains sur ce petit meuble avant de dire :

« Demens Torqueo, Grand Alchimiste de la Confrérie Pirate, vous êtes accusé de complicité de meurtre envers une personnalité d’état de l’Empire, et vous êtes soupçonné d’avoir orchestré un macabre événement au village de Meerhagen. » Claudius soupira, avant d’ajouter : « Je suppose que vous avez une vague idée de ce que vous encourez potentiellement pour ces chefs d’accusation, mais cela oscillera entra la peine capitale, et la prison à perpétuité. »

Prenant une mine sévère, Claudius s’enfonça sur son siège et continua son exposé des faits :

« La sentence finale quelle qu’elle soit sera prononcée par ma personne, et de ce fait sera irrévocable. Cependant, si vous coopérez aujourd’hui en répondant à mes questions, nous songerons à des allégements de peine, et à ce moment ces paroles n’engageront que ce qui a été dit sous cette tente. Aucune autre justification que vous avez évoquée précédemment ne jouera en votre faveur : vos liens avec d’anciens empereurs ne m’intéresse pas, pas plus que votre prétendu travail avec le Conseiller Avente. »

L’Empereur s’étira, écoutant éventuellement une réaction quelconque du prisonnier, avant de commencer l’interrogatoire :

« Quel est votre lien avec la Guilde des Assassins ? Que connaissez-vous de Teotl Eärendil ? Le Roi des Pirates vous a-t-il confié une mission en rapport la rencontre d’aujourd’hui ? Aviez-vous d’autres raisons d’être présent ici, au-delà des raisons officielles ? Pouvez-vous me certifier ne pas avoir été ne serait-ce qu’au courant des actions de votre nation aujourd’hui ? »

Claudius regarda avec sévérité le suspect : les réponses qu’il pourrait apporter ici pouvait largement contribuer à l’innocenter, autant fallait-il qu’il coopère. Claudius termina par une autre question un peu plus éloignée de ce qui s’était passé cette nuit cette fois-ci :

« Que savez-vous des créatures qui ont tué des innocents au village de Meerhagen ? Étiez-vous présent lors de la Bataille des Cendres, de la même façon que d’autres de vos confrères ? Avez-vous eu un rôle particulier au sein de celle-ci ? »

L’Empereur soupira une nouvelle fois. Les interrogatoires ne l’amusaient pas plus que cela, d’autant que sa patience avait été mise à rude épreuve aujourd’hui … Mais ils étaient nécessaires pour faire avancer ces affaires.

Tout ce qu’il espérait, c’est que son vis-à-vis se montrerait coopératif, au moins un minimum.

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On avait fait attendre Demens longtemps. Trois gardes étaient en poste seulement pour le surveiller, avec un relais de temps en temps. Était-ce pour s’assurer qu’il ne s’échappe pas ou parce qu’on jugeait qu’il fallait trois individus pour le retenir? Mais on ignorait de quoi il était vraiment capable, donc le nombre de garde représentait probablement son importance aux yeux de l’Empereur. Quoi qu’il en soit, personne ne lui adressa la parole, en dehors d’un mouvement de tête de la part d’un des soldats. Patient, le Cafard vit éventuellement entrer Claudius qui congédia les autres, lui confirmant qu’il n’avait véritablement aucune idée de ses ressources.

L’homme de guerre prit place face à lui, de l’autre côté de la petite table, s’exprimant d’un ton protocolaire malgré l’absence de public pour l’entendre. À présent, il était accusé de complicité quant au meurtre, ou plutôt la tentative de meurtre, de même que d’être impliqué dans les événement de Meerhagen. Débuta ensuite un véritable interrogatoire où des questions déjà posées plus tôt étaient répétées, accompagnées de nouvelles.

- Vous vous répétez. Comme je l’ai dit plus tôt, je n’étais pas au courant de la teneur du contrat et j’ignorais qui était ciblé. Mon seul lien avec la Guilde des Assassins, tout comme avec Teotl Eärendil, est lié à ma profession d’alchimiste. Je fournis simplement ce qui m’est demandé. Je suis venu parce que Thôrmyr L’Ermite avait été demandé. Le Roi de la Confrérie m’a certes demandé de lui rapporté ce qui allait se dire durant l’échange, mais sans plus. À la fin de la rencontre, j’aurais quitté les lieux comme les autres.

Malgré l’œil sévère de l’Empereur, l’Alchimiste répondait du même ton qu’il s’était exprimé plus tôt lorsqu’on avait révélé sa véritable identité. Il ne se sentait pas en danger malgré le risque potentiel de peine capitale puisqu’il comptait bien quitter les lieux quand même. Son masque tombé à quoi bon continuer à suivre les règles? Mais pour l’instant, il répondait aux questions qui lui étaient adressées.

Cependant, ces nouvelles questions pouvaient directement révéler de quoi il était capable. Plus tôt, Claudius avait établi qu’il était en mesure de détecter les mensonges, donc nier n’allait pas suffire. Aussi bien tout lui révéler.

- Ces créatures étaient des Humains, des jumeaux, transformés alchimiquement par mes soins. Ils ont éventuellement échappé à mon contrôle et les actions posés par après leurs reviennent entièrement. Pour ce qui est de la Bataille de Cendre, j’y était présent. J’ai fait parti des faux soignants qui couvraient la vampirisation de la population en faisant passer le tout pour la peste.

Il se garda tout de même de mentionner leur altercation. Du moins, pour l’instant.

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Etonnamment, le dénommé Demens Torqueo ne semblait pas plus choqué que cela, et répondait facilement aux questions de l’Empereur des Hommes, bien que les réponses apportées ne satisfissent qu’en partie le souverain. Cet alchimiste était malin. Mais rien d’étonnant pour un pirate : même s’il se clamait différent, et qu’il n’avait rien à voir avec eux si ce n’est des relations de travail, il y retrouva une perfidie semblable dans les paroles, et à gentiment tourner autour du pot, ou du moins à ne pas faire plus que ce qui lui était demandé.

Mais soit. Claudius avait l’habitude de ce genre d’individus, et il était généralement le plus borné des deux. Il savait comment les faire vraiment parler. Aussi était-il attentif à ce que l’alchimiste racontât :

« - Vous vous répétez. Comme je l’ai dit plus tôt, je n’étais pas au courant de la teneur du contrat et j’ignorais qui était ciblé. Mon seul lien avec la Guilde des Assassins, tout comme avec Teotl Eärendil, est lié à ma profession d’alchimiste. Je fournis simplement ce qui m’est demandé. Je suis venu parce que Thôrmyr L’Ermite avait été demandé. Le Roi de la Confrérie m’a certes demandé de lui rapporté ce qui allait se dire durant l’échange, mais sans plus. À la fin de la rencontre, j’aurais quitté les lieux comme les autres. »

Passant outre la petite pique, Claudius soupira, et répondit de la sorte :

« Vous affirmez donc que vous étiez ici pour une mission d’espionnage, et que vous ne connaissez absolument rien de Teotl Eärendil, au-delà des fournitures que vous lui donnez ? Très bien. Quels sont les dernières fournitures que vous avez envoyé à la Guilde, et quelles sont celles que vous envoyé usuellement ? A qui, Teotl Eärendil lui-même, ou un de ses subordonnés ? Je veux des noms, tels que ceux que l’on vous a donné. En quel endroit deviez-vous envoyer ces fournitures ? Je les veux tous, y compris les ports où vous saviez que ces fournitures se rendraient si vous deviez les déposer dans un entrepôt préalable. En particulier, savez-vous s’il existe des antennes de la Guilde des Assassins dans les terres de Calastin ? Pouvez-vous me certifier qu’aucune de vos fournitures n’a servi à attenter à la vie du Dominus Dalis aujourd’hui ? »

Le regard de Claudius se fit inquisiteur : même si son interrogé semblait avoir sa langue bien déliée, il ne s’attendait pas à ce qu’il réponde avec exactitude à toutes ces questions. Mais là était une batterie de questions faites pour le tester. Jusqu’où Demens était prêt à aller ? Lui qui se disait simplement « travailler » pour les pirates, sans aucun attachement supplémentaire, pouvait-il vendre tous les secrets de la Confrérie sous le poids d’un interrogatoire ? La question était entière.

En tout cas, Claudius n’appris pas franchement de grandes nouveautés à la suite de cette première réponse quant à la tentative d’attentat du jour … En revanche, les découvertes furent plus nombreuses quant aux informations que lui donna Demens concernant le massacre de Meerhagen et la Bataille des Cendres :

« Ces créatures étaient des Humains, des jumeaux, transformés alchimiquement par mes soins. Ils ont éventuellement échappé à mon contrôle et les actions posés par après leurs reviennent entièrement. Pour ce qui est de la Bataille de Cendre, j’y était présent. J’ai fait partie des faux soignants qui couvraient la vampirisation de la population en faisant passer le tout pour la peste. »

Claudius retint sa respiration, et expira quelques instants plus tard. Il venait donc de mettre la main sur celui qui avait causé le massacre au petit village non loin de Délimar, et sur un des acteurs de la bataille des cendres. Très bien. Cela faisait donc un mystère d’élucidé en plus, bien qu’à ce stade la culpabilité des pirates était clairement évoquée lors de cet événement. Mais l’Empereur était satisfait d’y mettre un terme en ce jour, et probablement que les autorités Délimariennes seraient ravis de l’apprendre.

Cependant, cela n’exemptait pas l’interroger du jour de toutes culpabilités, et aussi, Claudius rajouta quelques questions pour obtenir plus d’informations :  

« Ces humains, étaient-ils consentants à l’idée de subir ces transformations ? Sans quoi cela vous rend également capable de trafic d’être humains et de séquestration. Autant vous dire que votre cas ne s’arrange pas dans votre sens … » Le regard de Claudius se fit à nouveau sévère, et il repris : « Il est certain que ces anciens jeunes gens n’auraient pas causé un tel massacre, s’ils n’avaient pas été « modifiés » comme vous dites … Alors si, votre responsabilité reste entière dans ce processus, j’en ai peur. Alors que vous saviez pertinemment ce dont ces créatures étaient capables, pourquoi n’avez-vous rien fait ? Avez-vous pu observer d’une quelconque façon ce qui s’est passé lors de ce tragique événement ? Si oui, pourquoi n’avez-vous pas fait part de votre savoir pour aider le village de Meerhagen, comme d’autres l’ont fait ce jour-ci ? Était-ce de votre fait ? Aviez-vous reçu un ordre vous intimant du contraire ? Si oui, de qui ? »

Claudius savait qu’il était insistant, et probablement inconfortable. Mais c’était tant mieux, car c’était ce qu’il recherchait. Si l’Alchimiste avait supporté l’interrogatoire à ce stade, il allait apprendre ce qu’il en coûtait de s’en prendre à l’Empire. Revenant sur le sujet de la bataille des cendres, il posa d’autres questions :

« Vous aviez fait partie des faux soignants lors de la Bataille des Cendres. Vous approuvez donc avoir commis des crimes de guerres en ayant couvert la transformation irrémédiable de nombreux innocents. Très bien. Que saviez vous du faux soignant avec lequel j’ai eu une altercation ce jour-ci ? Le connaissiez-vous ? Je veux un nom. De même, que connaissez vous de la personne s’étant transformé en un gigantesque crocodile ? Était-il parmi vous ? »

Claudius soupira. La réponse à ces questions ne remplacerait pas les morts lors de cette bataille, mais cela donnerait au moins des réponses, et des pistes à suivre pour saisir d’éventuels coupables …

Restait à savoir bien sûr, ce que l’Alchimiste était enclin à dire. Désormais, Claudius était suspendu à ses lèvres.

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Évidemment, les réponses de Demens n’étaient pas suffisamment complètes pour l’Empereur. L’Alchimiste poursuivit donc sur sa lancée, fournissant des renseignement qui n’allaient pas être plus utile que nécessaire.

- La Guilde fait régulièrement des commandes de poisons et de potions variées. Il est plus fréquent qu’un subalterne vienne porter ces commandes. Je n’ai pas ma liste sur moi en ce moment puisque je suis venu ici en tant que Thôrmyr L’Ermite, mais de mémoire, la dernière commande de la Guilde concernait entre autres une quantité importante d’eau de feu. C’est certainement ce qui a servi à brûler rapidement les lieux suite au meurtre de Dame Dalis. Pour ce qui est de la répartition des fournitures dans le reste de l’archipel, je n’en suis pas responsable.

Il savait certes que la Confrérie avait infiltré plusieurs marchés dans tous les territoires, mais si l’Empereur lui-même n’était pas conscient d’une chose aussi évidente, ce n’était pas au Cafard de l’éduquer sur le sujet.

- Les sujets de test consentants sont rares. Cependant, ils ont développé leur propre conscience commune, comme c’est le cas pour les Vampires nouveau-nés, par exemple. Ce résultat inattendu résulte certes de mes expérimentations, mais je ne leur ai donné aucun ordre. Et je ne savais pas exactement de quoi elles étaient capables, bien au contraire. Après leur avoir accordé la liberté qu’ils réclamaient, j’ai observé mon expérience agir d’elle-même afin de mieux la comprendre, tout simplement. Récolter des informations est une part importante de la démarche scientifique, particulièrement lors d’un échec.

Son ton était factuel, laissant paraître à quel point les jumeaux qu’il avait torturés et déformés n’était à ces yeux qu’une expérimentation par tant d’autres.

- Que saviez vous du faux soignant avec lequel j’ai eu une altercation ce jour-ci? Le connaissiez-vous? Je veux un nom. De même, que connaissez vous de la personne s’étant transformé en un gigantesque crocodile? Était-il parmi vous?

Malgré les réponses de l’érudit qui semblaient déranger un brin Claudius, celui-ci c’était penché vers l’avant, les coudes sur la table. Il avait compris que Demens répondait sans effort et il savait qu’il disait la vérité, aussi troublante soit-elle. À présent, il voulait connaître l’identité de son assaillant. Fort bien. Profitant de la proximité du visage de l’Empereur, l’Alchimiste lui enfonça à nouveau les doigts dans la bouche, empoignant avec forme son maxillaire inférieur. Mais cette fois-ci, il avait quelque chose de plus que la dernière fois.

Son toucher déjà glacial s’intensifia aussitôt pour engourdir le corps de Claudius, rendant le moindre mouvement impossible. Sa cape tenta de s’en prendre au Cafard, mais celui-ci avait anticipé cette récidive, ayant vu la cape en action plus tôt. De son autre main, il s’accrocha à un pan du tissu et usa à nouveau du don du Léopard de Neige, puisant dans la magie que lui octroyait la Pierre Philosophale. L’air dans la tente devint frigorifique tandis que des filament de glace enrobait chaque fil de l’item magique qui fut bientôt immobilisé, couvert de frima.

Demens fixa son regard dans celui de sa victime, réfléchissant à ses options. En cet instant, Claudius était à sa merci et il pouvait le tuer sans aucune opposition. Or, un tel geste n’aurait qu’un effet de courte durée et ferait de la Confrérie une cible de choix, puisqu’on assumerait probablement que le meurtre était commandité par le Roi lui-même. Il ne pouvait pas partir sans rien faire non plus. Peut-être pouvait le mordre? Mais la septicémie serait rapidement soignée. Il y avait en revanche une autre maladie qui pouvait être exploitée ici. Demens relâcha la cape et la mâchoire, se levant debout.

- Je ne me transformerai pas cette fois-ci. Je n’en aurai pas besoin, dit-il en arrachant à sa victime une mèche de cheveux.

Formulé ainsi, ce n’était pas un mensonge. En fait, la déclaration ne voulait rien dire, mais si elle pouvait faire croire pour quelques temps qu’il était un spirite du Reptilia ou quelque chose s’y avoisinant, pourquoi ne pas entretenir cette idée? Sans quitter l’Empereur paralysé des yeux, l’homme de science sorti de sa sacoche magique son masque de protection qu’il enfila, avant de mettre ses gants.

Il sorti ensuite une petite boule métallique parfaitement lisse qui se couvrit aussitôt de givre. Celle-ci laissait entendre un son creux, comme si quelque chose se trouvait à l’intérieur. Passant un doigt à sa surface, Demens déforma le métal pour exposer un cristal trouble de couleur rouge corail. De ses faces rugueuses, on pouvait voir quelques spores s’échapper, mais encore une fois, le froid ambiant les gagna, empêchant leur propagation. L’érudit approcha le cristal de la joue gauche de Claudius, appuya l’une des arêtes sur sa peau blanchie et l’entailla d’un geste vif.

~ Cela devrait suffire. ~

Il remit le cristal à l’abri et rangea la sphère, mais conserva son masque par mesure de sécurité. D’une voix un peu étouffée, il reprit la parole.

- Personne ne m’a donner l’ordre de vous contaminer ainsi. Ni Teotl, ni Nathaniel, ni personne d’autre. C’est une décision que j’ai prise à l’instant même.

Une mise au point qu’il jugeait nécessaire. Il revêtit finalement sa cape de l’océan et activa sa sphère enténébrée, devenait pratiquement une ombre sous les yeux de Claudius. Plutôt que de sortir par la porte principale de la tente, Demens passa sous l’un des murs, zigzaguant à travers le camp d’un pas rapide en évitant les lieux trop illuminés et trop peuplés. Rendu à la lisière du camp, il commença à courir pour aller disparaître dans le boisé le plus proche. Maintenant qu’il avait quitté la tente, la température avait sûrement remontée assez pour que la cape magique s’anime de nouveau, allant chercher de l’aide, voir même l’attaquant de son maitre.

Allait-on choisir de poursuivre l’Alchimiste encore à portée ou de soigner l’Empereur désormais porteur de la peste de corail?

Dernière édition par Demens Torqueo le Ven 30 Sep 2022 - 0:48, édité 1 fois

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Claudius n’eut pas grand-chose à faire pour que l’alchimiste dévoile ce qu’il savait, mais malheureusement il n’apprit pas grand-chose de très constructif sur l’implantation des pirates sur l’archipel. Il fallait croire que ce dénommé Demens Torqueo avait dû recevoir sur la langue de bois où l’art d’esquiver la question. Ou d’y répondre mais en faisant l’ignorant, où en passant sur les détails importants.

Claudius soupira. Pourquoi tout devait-il toujours être si compliqué ? A croire que le champion de l’Empire avait perdu de sa majesté, ou de son aura en devenant Empereur. Il était devenu conciliant il est vrai. Il était vrai qu’il s’était adouci, qu’il avait appris à changer sa façon de penser et sa manière de faire. La vérité était que même s’il essayait, il ne pouvait gouverner en bonne intelligence en écoutant tous ses désirs.

Mais était-il allé trop loin, au point de se faire manquer de respect de la sorte par un ennemi de la nation ? Le Havremont se renfrogna. Le Claudius d’il y a 10 ans n’aurait pas manquer de lui écraser la tête dès l’instant où il avait senti qu’il ne dirait rien de constructif. Mais que restait-il de ce Claudius-là ? En l’espace d’une journée, on avait manqué de le tuer, on avait tué un de ces plus fidèles lieutenants – malgré les dires à son sujet – , et le Havremont avait laissé volontairement gagner du terrain à l’Alliance, plus par nécessité que par réelle gaîté de cœur. Il avait passé la journée à être diplomate, à vouloir la paix, et ne pas propager d’effusions de sang, et voilà ce qu’il y gagnait quand il interrogeait calmement des témoins suspects : des paroles en l’air, et des non-réponses.

C’était dommage pour ce « Grand Alchimiste », qu’il avait en face de lui. Peut-être qu’un tour dans les geôles impériales allait le décider à le faire réellement parler, s’il refusait d’avouer ses crimes ou de dire quoi que ce soit de plus pertinent quant à l’implantation de sa faction à celui qui l’interrogeait.

Claudius perdait patience, et avait demandé l’identité de son agresseur. Cette question engendra une autre réaction de la part de l’alchimiste, qui plongea subitement une partie de sa main dans la bouche de l’Empereur. Là Le Havremont compris tout de suite. Mais hélas, une demi-seconde d’inattention, et il s’était fait surprendre. Tu te fais vieux, mon gars, pensa-t-il avec amertume. Vieux, ou trop conciliant. Peut-être un peu des deux.

Si Claudius s’était laissé surprendre, ce n’était néanmoins pas le cas de sa cape, qui, sentant le danger, s’était immédiatement préparer à mettre un coup. Hélas alors que celle-ci vola vers l’Alchimiste, il fut pris d’un réflexe salutaire et l’empoigna de son autre main, avant de diffuser une très grande vague de froid qui aurait fait à coup sûr claquer des dents l’Empereur s’il était en état d’utiliser sa bouche, voir même de bouger. Hélas l’un comme l’autre était impossible.

L’ancien maître de guerre était à la merci de son prisonnier. Claudius avait oublié ses fondamentaux, et le payait au prix fort. On ne négociait, et l’on n’interrogeait pas les pirates, ou un quelconque ennemi de l’empire. On le tuait. Sans plus de réflexions que cela. Un bon ennemi, était un ennemi mort. Il aurait dû écouter son camarade Asolraahn qui l’avait pourtant sommé de prendre des conséquences plus ardues.

Claudius se trouvât ramolli, dans ce bloc de glace, bien incapable de faire quoi que ce soit. Il n’avait plus que ses beaux yeux pour contempler ce que cet alchimiste allait lui faire faire : allait-il le tuer ? Non. Ce serait trop simple. Il le vit hésiter un instant, et finit par lui dire :

« Je ne me transformerai pas cette fois-ci. Je n’en aurai pas besoin. »

Ainsi donc, il était donc ce crocodile géant qui avait traumatisé ses soldats. Par quelle magie cela était possible, Claudius l’ignorait mais en tous les cas, cette information n’était pas tombée dans l’oreille d’un sourd. Il jura d’en faire un sac à main pour sa femme, s’il devait recroiser l’alchimiste un jour.

Mais pour l’heure, il devait subir. Et après quelques instants à contempler Demens, celui-ci sortit finalement un masque de protection et des gants, ainsi qu’une petite boule dont émanait une lueur rouge corail, et des spores … Que Claudius reconnût bien vite, de ce qu’il avait vu et entendu au sujet de la chose qui était contenu dans cet orbe.

La Peste de Corail. Par quelle sorcellerie l’Alchimiste en avait un extrait dans ses affaires sans qu’il ne soit contaminé, l’Empereur l’ignorait. Tout ce que Claudius pouvait hélas faire dans l’immédiat, c’était d’ouvrir grand ses pupilles et tenter d’hurler le plus fort possible. Sans grand succès hélas, la paralysie le touchant étant suffisamment globale pour atteindre également ses cordes vocales.

Quelques instants plus tard, et le mal était fait : l’Empereur se trouva entaillée par le petit cristal au niveau de la joue gauche. Il était à présent contaminé par cette maladie mortelle, et ses jours étaient comptés.

Une fois son méfait accompli, l’Alchimiste prononça les paroles suivantes : « Personne ne m’a donné l’ordre de vous contaminer ainsi. Ni Teotl, ni Nathaniel, ni personne d’autre. C’est une décision que j’ai prise à l’instant même. » et partit de la tente, et avec lui se dissipa quelques instants plus tard le sortilège. Une fois qu’il avait retrouvé ses mouvements, Claudius ordonna qu’on organise une battue tout de suite aux alentours de Cordont, pour retrouver le coupable… Mais celui-ci était déjà loin hélas.

Il convoqua également plusieurs soigneurs, en expliquant cependant qu’on ne pouvait l’approcher sans prendre des protections importantes, étant infecté …

L’ironie du sort avait fait qu’il avait esquivé la Mort aujourd’hui, mais la retrouverait-elle un peu plus tard ? Quoi qu’il en soit, les paroles de l’alchimiste restèrent dans sa tête encore longtemps après ce qu’il venait de vivre.

Qu’importe que ce soit ce grand alchimiste, le roi des pirates, Aldaron, ou bien la réincarnation du tyran blanc qui avait décidé de l’infecter de cette odieuse manière. Aujourd’hui était un de ces jours où Claudius avait voulu faire preuve de diplomatie, et il l’avait payé au prix fort.

Mais qu’importe la maladie. Les pirates le paieraient cher, au moment venu. Claudius avait terminé d’être un gentil dirigeant conciliant. Il brûlerait la capitale morceau par morceau pour obtenir sa vengeance s’il le fallait.

On ne pouvait s’en prendre au visage de l’Empire ainsi sans craindre des conséquences terribles.

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