Le Prince Noir avait conseillé à Vex’Hylia de rentrer à Cendre-Terre, mais lors qu’il se retourna, dos à elle, le son de ses chausses sur le sol lui indiqua qu’elle n’avait pas été écouté. Comprenait-elle que c’était pour son bien qu’il eût réclamé qu’elle ne reste pas dans les parages ? L’endroit grouillait de nouveau-nés et l’odeur du sang, issu du massacre, les rendaient instables. Souhait-elle connaître les mêmes affres que son mari, Siel ? Il n’était pas sûr qu’elle survive, toute mage qu’elle était. Les nouveau-nés avaient quelque chose de particulier : ce n’était pas pour rien qu’il les gardait loin de Cendre-Terre. Il craignait pour elle, là où elle ne semblait pas s’en soucier.
Les choses n’étaient pas ce qu’elles paraissaient être ? Qu’avait-elle en tête ? Que les graärh étaient ici par hasard ? Que les nouveau-nés s’étaient entretués ? Que c’étaient les graärh les pauvres victimes ? Il en doutait, pas seulement parce que ses relations avec la légion étaient problématiques, mais parce qu’il le sentait instinctivement. Sa couronne lui offrait les souvenirs des vampires trépassés, probablement était-il influencé bien qu’il n’ait pas visualisé en détail chaque scène. Il le sentait, autant qu’il sentit son bras être retenu alors qu’il attachait ses épées à sa ceinture. Il s’arrêta et se tourna vers elle. De son visage fermé et dur, il croisa son regard tandis que dans ses prunelles, un éclat rougeoyant soulignait que la licorne s’impatientait de voir couler le sang. Il la jugulait, mais elle était là.
Il écouta sa proposition, sans perdre de ses mires froides, captant ses intention en surface, notamment celle de s’opposer à lui s’il les tuait sans sommation. « Ce que tu veux, Vex’Hylia, passe après mon devoir de dirigeant. » Sa voix était grave, mais le ton ne suintait ni de colère ni de haine. Il affirmait quelque chose de pragmatique. Il aimait sa présence et était prêt à entendre de ses conseils, à bien des égards, mais elle ne pouvait pas agir de la sorte, en le retenant ou, comme il en sentait son intention, en s’opposant à un châtiment qu’il s’apprêterait à exécuter. « Le peuple de la Nuit est intransigeant et je suis son meneur. Et toi, tu es sélénienne. » Ce n’était ni bon pour sa survie à elle, ni bon pour sa crédibilité à lui. Si on en venait à penser qu’une sélénienne influençait le Prince Noir, ce serait compromettant.
Il lui rappelait des faits et il ne doutait pas qu’elle fasse les liens par elle-même et comprenne que leur connivence pourrait être malaisée à gérer. « Tu ne sortiras pas vivante d’un affrontement avec moi et crois-moi, je n’ai pas envie d’en arriver là. Tu es sur mes terres, alors tu te plies à mes lois. Tu ne peux pas en faire qu’à ton cœur… Et moi au mien. » Sa main était venue caresser sa joue, peut-être un peu rudement, et peut-être un peu furtivement, mais le geste d’affection était là tout de même. « Investigue si tu le souhaites. Moi je vais interroger les vivants. »
Il se détourna d’elle, avançant vers les siens et les graärh ligotés. Amlach, le fils de Liz, était parmi eux, peinant à contenir sa Faim. Il se jugulait du mieux qu’il pouvait, mais il ne doutait pas que la vue du sang n’aidait aucunement. Il le prit dans ses bras, lorsque l’ancien elfe s’y jeta, dans des embrassades courtes mais sincères. « Amlach, prends les nouveau-nés avec toi. Allez dans la forêt, en direction de la côte. Longez la lisière. L’éloignement du sang les apaisera. Innel, Bawlder, accompagnez-les. SOLDATS ! » appela-t-il d’une voix forte et puissante et tout le peuple des antiques, elfes sauvés de la peste de corail par la Nuit, aux longues oreilles pointues se rassemblèrent, quittant les maisonnées suspendues dans les arbres. Ils se mirent en formation, en ligne de 15, peinant à se contenir et tremblant de Faim pour certains, mais se tenant au garde à vous. Il fallut à peine une à deux minutes pour que tous entrent dans le rang.
Voilà ce qu’il restait du beau peuple. 800 hommes et femmes déracinés mais unis sous la bannière des Erlië. « Vous êtes sous le commandement de Bawlder, Innel et Amlach pour une évacuation de la ville. » Il tourna le regard vers les deux anciens qui épauleraient Amlach. « Entourez-vous bien, prenez d’autres anciens avec vous. Ils risquent de perdre le contrôle facilement. Partez maintenant. » Ils s’exécutèrent et l’Ast s’apprêta à aller vers les graärh quand un ‘grand-père ?’ d’Amalach le détourna de son but. « Les rumeurs disent-elles vrai, pour ma mère ? » Liz. Les rumeurs la disaient morte. Il s’agissait bien plus que de rumeurs. Amlach savait ce qu’il en était et Aldaron ne pourrait que lui confirmer. « Oui, hélas. » fit-il sombrement : « Pars, Amlach. Maintenant. Nous nous reverrons. » Car ce n’était pas le moment à ses yeux.
Son petit-fils fila, la gorge serrée. Et lui s’avança vers l’un de ses Généraux. « Au rapport. » « 28 morts parmi les nouveau-nés, Aldaron. Les graärh les ont pris par surprise et ont fait un massacre. Les sentinelles avaient repéré plus de graärh qu’à l’ordinaire dans les environs. Nous ne pensions pas qu’ils passeraient à l’assaut : nous étions plus nombreux, c’était du suicide. » Mais ils l’avaient fait et le massacre était là. « Ils étaient 12. 10 sont morts. » Son regard se posa sur les deux qui avaient survécu, pleines de sang. La plus âgée lui adressait un regard haineux. La plus jeune baissait les yeux et tremblait de peur sous le regard écœurée de l’aînée qui prenait cela pour de la lâcheté et de la faiblesse. Il posa son regard sur Vex’Hylia : « Alors ? » lui demanda-t-il pour connaître le fruit de ses investigations.
Dernière édition par Aldaron Elusis le Sam 10 Sep 2022 - 15:32, édité 1 fois
Les choses n’étaient pas ce qu’elles paraissaient être ? Qu’avait-elle en tête ? Que les graärh étaient ici par hasard ? Que les nouveau-nés s’étaient entretués ? Que c’étaient les graärh les pauvres victimes ? Il en doutait, pas seulement parce que ses relations avec la légion étaient problématiques, mais parce qu’il le sentait instinctivement. Sa couronne lui offrait les souvenirs des vampires trépassés, probablement était-il influencé bien qu’il n’ait pas visualisé en détail chaque scène. Il le sentait, autant qu’il sentit son bras être retenu alors qu’il attachait ses épées à sa ceinture. Il s’arrêta et se tourna vers elle. De son visage fermé et dur, il croisa son regard tandis que dans ses prunelles, un éclat rougeoyant soulignait que la licorne s’impatientait de voir couler le sang. Il la jugulait, mais elle était là.
Il écouta sa proposition, sans perdre de ses mires froides, captant ses intention en surface, notamment celle de s’opposer à lui s’il les tuait sans sommation. « Ce que tu veux, Vex’Hylia, passe après mon devoir de dirigeant. » Sa voix était grave, mais le ton ne suintait ni de colère ni de haine. Il affirmait quelque chose de pragmatique. Il aimait sa présence et était prêt à entendre de ses conseils, à bien des égards, mais elle ne pouvait pas agir de la sorte, en le retenant ou, comme il en sentait son intention, en s’opposant à un châtiment qu’il s’apprêterait à exécuter. « Le peuple de la Nuit est intransigeant et je suis son meneur. Et toi, tu es sélénienne. » Ce n’était ni bon pour sa survie à elle, ni bon pour sa crédibilité à lui. Si on en venait à penser qu’une sélénienne influençait le Prince Noir, ce serait compromettant.
Il lui rappelait des faits et il ne doutait pas qu’elle fasse les liens par elle-même et comprenne que leur connivence pourrait être malaisée à gérer. « Tu ne sortiras pas vivante d’un affrontement avec moi et crois-moi, je n’ai pas envie d’en arriver là. Tu es sur mes terres, alors tu te plies à mes lois. Tu ne peux pas en faire qu’à ton cœur… Et moi au mien. » Sa main était venue caresser sa joue, peut-être un peu rudement, et peut-être un peu furtivement, mais le geste d’affection était là tout de même. « Investigue si tu le souhaites. Moi je vais interroger les vivants. »
Il se détourna d’elle, avançant vers les siens et les graärh ligotés. Amlach, le fils de Liz, était parmi eux, peinant à contenir sa Faim. Il se jugulait du mieux qu’il pouvait, mais il ne doutait pas que la vue du sang n’aidait aucunement. Il le prit dans ses bras, lorsque l’ancien elfe s’y jeta, dans des embrassades courtes mais sincères. « Amlach, prends les nouveau-nés avec toi. Allez dans la forêt, en direction de la côte. Longez la lisière. L’éloignement du sang les apaisera. Innel, Bawlder, accompagnez-les. SOLDATS ! » appela-t-il d’une voix forte et puissante et tout le peuple des antiques, elfes sauvés de la peste de corail par la Nuit, aux longues oreilles pointues se rassemblèrent, quittant les maisonnées suspendues dans les arbres. Ils se mirent en formation, en ligne de 15, peinant à se contenir et tremblant de Faim pour certains, mais se tenant au garde à vous. Il fallut à peine une à deux minutes pour que tous entrent dans le rang.
Voilà ce qu’il restait du beau peuple. 800 hommes et femmes déracinés mais unis sous la bannière des Erlië. « Vous êtes sous le commandement de Bawlder, Innel et Amlach pour une évacuation de la ville. » Il tourna le regard vers les deux anciens qui épauleraient Amlach. « Entourez-vous bien, prenez d’autres anciens avec vous. Ils risquent de perdre le contrôle facilement. Partez maintenant. » Ils s’exécutèrent et l’Ast s’apprêta à aller vers les graärh quand un ‘grand-père ?’ d’Amalach le détourna de son but. « Les rumeurs disent-elles vrai, pour ma mère ? » Liz. Les rumeurs la disaient morte. Il s’agissait bien plus que de rumeurs. Amlach savait ce qu’il en était et Aldaron ne pourrait que lui confirmer. « Oui, hélas. » fit-il sombrement : « Pars, Amlach. Maintenant. Nous nous reverrons. » Car ce n’était pas le moment à ses yeux.
Son petit-fils fila, la gorge serrée. Et lui s’avança vers l’un de ses Généraux. « Au rapport. » « 28 morts parmi les nouveau-nés, Aldaron. Les graärh les ont pris par surprise et ont fait un massacre. Les sentinelles avaient repéré plus de graärh qu’à l’ordinaire dans les environs. Nous ne pensions pas qu’ils passeraient à l’assaut : nous étions plus nombreux, c’était du suicide. » Mais ils l’avaient fait et le massacre était là. « Ils étaient 12. 10 sont morts. » Son regard se posa sur les deux qui avaient survécu, pleines de sang. La plus âgée lui adressait un regard haineux. La plus jeune baissait les yeux et tremblait de peur sous le regard écœurée de l’aînée qui prenait cela pour de la lâcheté et de la faiblesse. Il posa son regard sur Vex’Hylia : « Alors ? » lui demanda-t-il pour connaître le fruit de ses investigations.
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